Chapitre 5 : Une force en détruit une autre
- Miss Granger, je ne m'attendais pas à ça de vous. En ce qui vous concerne, Mr Weasley, ça ne m'étonne plus. Vous et votre cher frère Fred, on finit par s'y habituer. Mais tous les deux, en même temps, et surtout VOUS, Miss Granger, je trouve ça déplorable !
Hermione et George sont dans le bureau de McGonagall, assis côte à côte, essayant de paraître détendus. A peine étaient-ils sortis de la Salle sur Demande, qu'ils s'étaient directement « livrés » chez McGonagall. Au moins, ça leur coûterait peut-être moins cher.
- Vous vous rendez compte ? Vous avez raté une après-midi entière de cours, sans prévenir personne ! Le seul témoin est ce pauvre Ron qui a du expliquer à tous vos professeurs que vous vous étiez enfuis après qu'Hermione se soit sentie mal ! Et vous n'étiez pas à l'infirmerie ! Alors, pourquoi ?
George va pour ouvrir la bouche, mais Hermione lui sert le bras et prend la parole.
- Toutes nos excuses professeur. C'est entièrement de ma faute. Il est vrai que je me suis sentie mal, mais je n'ai pas voulu aller à l'infirmerie – je pensais que ça passerait tout seul. Et George a voulu rester avec moi au cas où mon état ne s'améliorerait pas.
- Tout de même, miss Granger !
- Veuillez nous pardonner. Sommes-nous renvoyés ? dit Hermione, d'un ton calme.
- Renvoyés ? Non, pas pour si peu, voyons. Non, vous n'allez pas être renvoyés !
- Nous rattraperons les cours manqués alors, dit Hermione.
- Non, vous n'êtes pas renvoyés, mais pour que ça vous serve de leçon, vous serez en retenue dans deux semaines précises, à dix-huit heures.
- Une retenue ? dit George, comme s'il ne s'y attendait pas.
- Evidemment, Mr Weasley ! Quand on… quand on sèche les cours, sans prévenir, même si c'est pour soi-disant aider miss Granger qui aurait du aller à l'infirmerie, on a une retenue. Ca va de soi.
- Oui, bien sûr professeur, dit George, peu convaincu. Excusez-nous, on ne recommencera pas…
- J'espère bien, répond McGonagall, d'un ton froid. Vous pouvez partir, et n'oubliez pas, dans deux semaines, dix-huit heures, dans mon bureau. Tous les deux.
- Oui professeur, répond Hermione, en baissant la tête.
Puis ils se lèvent, s'excusent à nouveau, et sortent du bureau.
- Vraiment, George, il faudra éviter de recommencer ça.
- Tu ne veux plus que je te fasse de câlins ? dit George, en prenant un air de petit enfant capricieux.
- Mais si, idiot, bien sûr que si. Je voulais parler du moment…
- Ca ne te plait pas matin, midi, et soir ?
- Arrête avec tes délires ! dit Hermione en riant. C'est juste qu'il ne faut pas sécher à nouveau les cours. En plus, McGonagall risquerait de se douter de quelque chose pour ma maladie…
- Les professeurs ne sont pas au courant ? demande George, surpris. Même pas McGonagall ? C'est quand même notre directrice, des Gryffondor…
- Non, mais Dumbledore sait que j'ai une maladie orpheline. Quoi, il n'en sait rien. Mon père et moi n'en parlons à personne. A part ma mère, et toi, je crois que personne d'autre que les membres de la famille Whelter ne connaît l'existence de cette maladie… on aurait peur de nous…
George prend Hermione dans ses bras, tout en continuant à marcher vers la Grande Salle.
- Ils seraient bêtes, les gens, d'avoir peur de toi, et de ta famille. Je ne te trouve pas particulièrement terrifiante, à part quand tu me mords violemment, et encore… non, avoir peur serait idiot…
Il dépose un baiser sur son front, et marche de nouveau, en tirant Hermione par le bras.
- Tu n'en as parlé à personne, hein ? demande Hermione, qui s'est arrêtée.
- Moi ? Mais non ! Même pas à Fred, c'est pour dire !
- Parce que peut-être que toi, tu me comprends, mais je pense que tu serais un des seuls… les gens seraient terrifiés à l'idée de savoir que je peux leur sauter dessus à tout moment et boire leur sang… ils me prendraient pour un vampire détraqué, à mettre à l'écart… et je les comprends…
- Hermione, arrête de te faire du mal en disant ça. C'est vrai que les gens ne sont pas très compréhensifs… mais dans tous les cas, je serai toujours là moi, d'accord ? Et je suis sûr que si Harry et Ron l'apprennent un jour, ils resteront tes amis.
- Je n'en ai aucune idée, répond doucement Hermione en reprenant sa marche.
- Si ce sont tes amis, il n'y a pas de raison. C'est vrai que moi aussi, au début, j'ai eu un peu peur en apprenant ta maladie. Mais ça a duré quoi, dix secondes ? Tu es et restes la même, Hermione.
Il la prend dans ses bras, et l'embrasse. Hermione répond au baiser, en le serrant dans ses bras.
- Tu es tellement génial, George, dit Hermione, alors qu'ils ont relâché leur étreinte et arrivent dans la Grande Salle.
- Pas autant que toi, répond-il en riant.
Enfin, ils entrent dans la Grande Salle, où Fred est attablé avec Ron, Harry, Ginny et Neville, démoralisé. Hermione et George arrivent ensemble, se tenant à moitié par la taille. La scène qui suit est à noter dans les mémoires de Poudlard.
Tout d'abord, Ron lâche sa fourchette en voyant le couple arriver. Sa bouche reste ouverte, laissant apparaître un morceau de viande à moitié mâché. Il essaye de parler, mais des sons inaudibles sortent de sa bouche. Fred, lui, c'est tout autre chose. Il lance des regards noirs à son frère, en murmurant des « 'l'aurait pas pu m'le dire plus tôt, j'm'inquiétais moi… ». Ginny fait des yeux ronds, et sourit bêtement. Neville, lui, est toujours plongé dans son repas, tandis que Harry regarde les nouveaux venus avec un sourire amical.
- Abeugeuuugné ? essaye de dire Ron, alors qu'Hermione et George s'assoient côte à côte, à côté de Fred.
- Oui petit frère ? demande George dans un grand sourire.
- Ga…
Ron semble complètement lobotomisé.
- Sécheurs de cours, grommelle Fred pour lui. Ils s'mettent à sortir ensemble et ils sèchent les cours, comme ça, sans prévenir, nan mais j'vous jure, rien qu'des obsédés… tu parles d'une élève sérieuse…
- Meuuuuh pleure pas Fred, je t'aiiime ! dit George en passant son bras sur les épaules de son jumeau.
- Ah ouais ? répond Fred, en colère. Tu pars comme ça avec Hermione sans rien me dire, je n'ai pas le droit de m'inquiéter ? En plus tu ne me dis même pas que tu sors avec elle ?
- Oh, tu te fais du soucis pour George… ne t'inquiète pas, je ne lui ai pas fait de mal, dit Hermione dans un sourire.
- Ca, je n'en doute pas, dit Fred. Même plutôt du bien…
George, légèrement gêné, se concentre sur son assiette remplie de haricots et de viande, puis reprend après quelques secondes.
- Et oui, c'est la vie. Mais j'avoue, c'est mal, oui c'est mal d'avoir séché. Enfin je veux dire c'est mal d'avoir séché sans toi, Fred.
- Bah ! Tu fais bien ce que tu veux, répond Fred, en avalant une bouchée de viande.
- Meugneuhvouszeteszensemble ? arrive enfin à dire Ron.
- Bien observé, dit Harry.
- En fait, c'est tout nouveau, dit George, en prenant un air de penseur.
Hermione quant à elle préfère se concentrer sur ses jolis haricots que de croiser le regard flamboyant de Ron.
- Nouveau ? Ca fait des semaines que vous vous barrez en douce… dit Ron.
- Oui mais on ne « sortait pas ensemble » à ce moment là… explique George.
- Ouais mais…
- Ecoute Ron, cherche pas, c'est comme ça, coupe Harry. Tu devrais les féliciter plutôt.
- Ouais, bravooo ! dit Ron, d'un ton maussade.
- Bon, au lieu d'épiloguer sur les couples à Poudlard, on ne ferait pas mieux de manger ? dit précipitamment Neville, qui venait de se rendre compte de la situation.
- Bonne initiative, dit Fred, qui sourit à nouveau. Et toi, la prochaine fois, tu préviens, ajoute-t-il à son frère d'un ton menaçant.
- Oui oui, répond vaguement George.
Le repas continue sans d'autres interruptions, si ce n'est quelques sauts d'humeur de Ron, qui est particulièrement fâché. Harry essaye tant bien que mal de le réconforter, mais Ron n'est pas de cet avis. Finalement, Harry lui balance que l'affaire George/Hermione ne le concerne pas, et qu'Hermione est assez grande pour gérer sa vie sentimentale toute seule. Ron boude, mais tout le monde s'en fiche. Tout le monde est habitué. Le repas s'achève, et tout le monde se rend dans la salle commune. La nouvelle du couple Hermione/George s'est répandue assez vite : tout Poudlard est au courant.
- Tu crois qu'on aurait mieux fait de ne rien dire ? De ne rien montrer ? chuchote George à Hermione alors qu'ils arrivent près du portrait de la Grosse Dame.
- Peut-être… de toute façon, ça serait trop dur de me retenir en public, parce qu'on est très souvent en public… répond Hermione. C'est fait, on ne peut pas revenir en arrière, puis tant pis, on s'en fiche.
- Ca nous fera un prétexte pour… pour tu sais quoi…
- Je sais quoi ?
- Bah oui, ta maladie… quand on se voit pour que je t'aide…
- Ah, oui, c'est vrai. Mais moi je ne sors pas avec toi pour cacher ça ! réplique Hermione, toujours à voix basse.
- Moi non plus, idiote. Je t'aime et je m'en fou du reste. Mais je veux continuer à t'aider, compris ?
- Oui, bon taisons-nous, il ne faudrait pas qu'on nous entende parler de ça…
Puis ils s'assoient tous dans la salle commune.
- Je te laisse, Fred veut me parler de son projet de Boîtes à Flemme… souffle George à Hermione, tandis que Fred attend son jumeau.
- Boîtes à flemme… il ne manquait plus que ça ! dit Hermione. Allez, vas-y.
Il embrasse Hermione rapidement, et rejoint son jumeau, déconcerté par l'attitude de son frère.
- Z'êtes ensemble depuis longtemps ? demande Fred dès que George l'a rejoint.
- Euh, cet après-midi, mais bon on s'était rapprochés…
- Ouais. A propos, tu sais, Angelina…
- T'aimes Angelina ? Tu vas avoir une copine ! s'exclame George, tout joyeux.
- Nan mais ne prend pas ton cas pour une généralité ! rétorque Fred. Je voulais juste te dire qu'Angelina m'a demandé si nos Boîtes à Flemme étaient bientôt prêtes.
- Ah, répond George, déçu.
- C'est pour ça qu'il faut qu'on travaille dessus, compris ?
- Reçu cinq sur cinq frangin, répond George dans un sourire.
- J'aime mieux ça. Et pour Hermione… je n'en reviens toujours pas quand même…
- Bah restes-y.
Fred met quelques secondes à comprendre l'humour de George, puis réplique un « tsss » à son jumeau, ne préférant même pas souligner la médiocrité de son humour. « Sûrement du à son nouveau couple, ça l'étourdit le boulet » pense Fred.
Pendant ce temps là, Ron harcèle Hermione.
- POURQUOI TU NE NOUS AS RIEN DIT ?
- Si, elle m'en a parlé, dit Harry. (Mais il regrette déjà cette phrase.)
- QUOI ? ELLE T'EN A PARLE ? ET PAS A MOI ?
- Euh et bien c'est mal tombé, au moment où j'en ai parlé à Harry, tu n'étais pas là, voilà tout ! répond Hermione..
- C'est ce qu'on dit… répond Ron, vexé.
Hermione ne répond pas, et préfère se concentrer sur un devoir de Runes anciennes. Tout ce qui a attrait à sa relation avec George ne la regarde qu'elle et George. L'aide de George par rapport à sa maladie, et son nouveau couple, personne n'a le droit de s'en mêler.
Après une heure de travail, chacun remonte dans son dortoir. George embrasse longuement Hermione sous les yeux de la salle commune, littéralement fascinée, et le regard démoralisé de Ron. Fred semble déjà s'y être habitué, et tire son frère en chuchotant des « elle ne va pas à la guerre tu la reverras demain ». Puis, Hermione suit Ginny, toute joyeuse.
Ce jour là est sans doute le plus beau de sa vie, si on retire la retenue que lui a infligée (à juste titre, pense Hermione) McGonagall. Puis une retenue avec George, ce n'est pas si terrible que ça. Elle est enfin avec George pour autre chose que sa maladie. Cette relation d'aide « donne moi ton sang que je te vampirise bien comme il faut » était assez embêtante, et gêne Hermione. Mais maintenant qu'elle le fréquente pour autre chose que cette terrible maladie, elle va mieux. Elle aime George, et pas que pour son sang. D'ailleurs, on peut même dire qu'elle ne l'aime pas du tout pour son sang, mais pour lui-même, pour toutes les preuves de générosité et d'amour qu'il a fait à son égard.
Mais il y a une chose qu'elle redoute : George veut continuer à l'aider, certes, mais que se passera-t-il lorsqu'elle aura besoin de sang tous les jours ? Devra-t-elle reprendre son médicament ? Elle est sûre que George refusera qu'elle s'intoxique. Pourtant… perdre beaucoup de sang, cela affaibli relativement…
En deux jours, la prédiction d'Hermione s'était à peu près réalisée ; quand je dis à peu près, c'est qu'il n'y avait pas de pancarte avec écrit « Hermione et George, les deux namoureux », non, ç'aurait été d'un goût particulièrement bête et puéril, mais en ce qui concernait les discussions, c'était tout autre chose. Les murmures qu'on entendait quand ils passaient, côte à côte, laissaient comprendre qu'ils étaient devenus un sujet de discussion particulièrement aimé. Comme disait Hermione, « ça finira par leur passer ».
Mais le pire, c'était Ron. Il n'arrêtait pas de se lamenter auprès de Harry (vous n'imaginez même pas le nombre de fois en 48h) comme quoi Hermione et George étaient agaçants, à toujours s'embrasser, à se dire des mots d'amour.
- « Oh, on se revoit après les cours, hein ? » « Tu me manques déjà ! » dit Ron, en imitant la voix de George, alors qu'il sort de son dernier cours de la journée avec Harry et Hermione.
- Laisse-les, marmonne Harry, ça fait deux jours qu'ils se fréquentent un peu plus que d'habitude, et tout de suite tu les imagines mariés…
- Mariés ? J'aimerais voir ça ! Hermione, tu vas épouser George ? demande naïvement Ron.
- Oui, on a déjà tout prévu, répond ironiquement Hermione.
- VRAIMENT ? réplique Ron, à vive voix.
- Mais non, imbécile. Arrête de dire des absurdités. Peut-être que ça viendra, mais on n'y est pas encore ! Tu devrais te concentrer sur les cours au lieu de t'intéresser à ma relation avec ton frère !
- Justement, c'est mon frère, souligne Ron, les oreilles rouges.
- Et alors ? répond Hermione.
- Et alors ça me concerne un peu ! Comment tu peux sortir avec lui ? Je croyais que tu en avais marre de lui et Fred, avec toutes leurs inventions et leur boutique !
- Oui, je l'avoue, ils m'exaspèrent avec ça, mais George, ce n'est pas « Fred et George ». Ils font leurs farces pour sorciers je-ne-sais-plus-trop-quoi ensemble, mais quand George est avec moi, il ne m'en parle pas !
- Mais vous êtes presque tout le temps ensemble ! s'énerve Ron.
- Et alors ? rétorque Hermione. On fait ce qu'on veut ! Mêle-toi de tes affaires ! Est-ce que je m'occupe de tes affaires de couple moi ? Non, alors occupe-toi un peu d'autre chose, je ne sais pas, essaye de travailler tout seul pour une fois ! Au moins moi j'arrive à travailler en parallèle !
- Ah oui ? Et comment ? Tu passes ton temps à embrasser Ge…
- VOUS ALLEZ VOUS TAIRE ? crie Harry, agacé par leur dispute. Depuis qu'Hermione est avec George, vous n'arrêtez pas de vous disputez ! C'est stressant au plus au point !
- Désolé Harry, marmonne Ron.
- Ron, arrête de provoquer Hermione, et laisse-la tranquille avec George. Comme elle dit, ce ne sont pas tes affaires. Et toi Hermione, tu connais Ron, tu devrais savoir qu'il te provoque, et tu joues son jeu.
- Mais il… commence Hermione.
- Arrête Hermione, sinon je vais finir par penser moi aussi que ton histoire de couple avec George est un mauvais point. Et tu sais pourtant que je suis content pour toi.
- Désolée, répond Hermione. Mais je prends facilement la mouche en ce moment…
- Tu as encore de l'anémie ? demande Harry, son ton se calmant.
- Je ne sais pas… en fait, je vais mieux. Mais aujourd'hui, je me sens juste un peu fatiguée, c'est tout, ce n'est rien.
- J'espère bien. Bon, maintenant, vous arrêtez de vous disputer, d'accord ?
- D'accord, bougonne Ron.
Ils montent dans la salle commune, et s'affairent à quelques devoirs.
- Merlin, je ne vais jamais pouvoir finir ce devoir de potion pour demain, dit Ron.
- Tu n'avais qu'à t'avancer, dit Hermione.
- Mais je…
Mais Ron ne termine pas sa phrase. Harry vient de lui lancer un regard qui exprime parfaitement sa pensée : « tu te disputes avec elle, je vous tue tous les deux ».
- Ouais, bah vivement que George revienne, ça la calmera, marmonne Ron à Harry, qui lui répond par un sourire.
En effet, le retour de George calmera Hermione. En fait, elle a parfaitement compris pourquoi elle est irritable ; cela fait deux jours qu'elle n'a pas bu de sang. Ni pris de médicament - elle n'en prend plus depuis des semaines de toute façon. Jusqu'à présent, elle n'en avait pas eu besoin à intervalle si proche. Mais là, elle a un goût métallique dans sa gorge. Elle ne fait pas de crise, mais elle a ce goût. Son corps se rappelle du goût du sang. Son cerveau, malade, s'en rappelle. C'est ce qui fait que la maladie est d'autant plus terrible : une maladie mentale.
Hermione a beau essayer de se contrôler, quand une crise arrive, elle l'envahit, et il n'y a rien à faire, à part prendre le médicament ou boire du sang. Boire du sang. Son corps préfère le sang, maintenant. Qui sait si le médicament fonctionnera à nouveau, maintenant qu'elle a habitué son corps et son mental au sang humain ? Elle se sent parcourue par un frisson à l'idée que le médicament ne fonctionne plus. Elle n'allait quand même pas boire du sang tous les jours ? Bientôt, ça serait matin, midi et soir, comme disait George, mais pas pour la même chose que ce que lui pensait. Bah. Cette vie qu'elle mène est vraiment horrible. Une maladie comme celle-là n'est pas vivable. Pas vivable ?
C'est à ce moment que George et Fred reviennent de cours, et entrent dans la salle commune, suivis de près par Lee. Ils bavardent ensemble quelques minutes, puis George laisse Fred et Lee ensemble dans un coin de la salle commune et va rejoindre Hermione, qui s'est levée pour l'accueillir.
- Pas trop fatiguée après cette journée de cours ? demande-t-il en l'attrapant par la taille.
- Mh, un peu, répond-elle, en se rasseyant après l'avoir embrassé.
Harry et Ron continuent d'écrire, comme si de rien n'était.
- Tu n'en as pas besoin ? demande George à l'oreille d'Hermione, qui griffonne des runes incompréhensibles aux yeux de George sur un parchemin.
- Besoin de quoi ? répond-elle, distraite.
- Ne fais pas l'idiote, tu sais très bien.
- Ah… je ne sais pas, je n'ai pas eu de… de crise, termine-t-elle à voix basse.
- Tu es sûre que ça va ?
- Oui, je n'en ai pas besoin. Ce dont j'ai besoin, c'est toi.
Elle lui sourit, et reprend son devoir.
- Tu en as longtemps pour ce devoir ? demande George en regardant par-dessus son épaule.
- Non. Mais si tu veux, va voir Fred en attendant, je te rejoindrai après.
- D'ac' Mione. Travaille bien, enfin ne force pas trop si t'es fatiguée.
- Oui oui… et toi, évite d'inventer quelque chose de dangereux.
- Mais non enfin, on fait les dernières modifications pour les Oreilles à rallonge…
Hermione sourit, et George rejoint son jumeau. Après une demi-heure de travail, Hermione roule son parchemin et range ses affaires. Harry et Ron essayent tant bien que mal de faire des prédictions, mais rien à faire, ça donne n'importe quoi.
- Je crois qu'on va reprendre la bonne vieille technique, dit Ron avec gravité.
- Tout à fait mon cher, répond Harry. Alors, c'est pour demain ou après-demain que tu te fais décapiter ?
- Après-demain, non ?
Hermione préfère éviter de rester avec eux ; quand ils se mettent à parler Divination, on peut être sûr que les mots « mort atroce », « sanglant », ou encore « fracassé », « écartelé », « noyé » finissent toujours par se mêler à la conversation. Hermione s'approche de Fred, George et Lee, et serre George par la taille.
- Comme je disais, on devrait les rallonger, pour que la portée soit plus longue, tu ne penses pas Fr… ah, Mione, tu as fini ?
- Oui. Je dérange peut-être ? dit-elle en lançant un regard inquiet à Fred.
- Non, non, tu peux nous l'emprunter. Mais rend-le nous en bon état, d'accord ? dit Fred dans un sourire.
- Merci, répond Hermione, en tirant George vers elle.
Elle entraîne George vers elle, et le tire hors de la salle commune.
- On va où ? demande le roux.
- Salle sur Demande.
- Besoin de sang Mione ?
- Non. J'ai juste envie d'être avec toi.
- Ah, d'accord, répond George en riant.
Ils entrent, et deux secondes plus tard, ils s'allongent sur le lit, Hermione dans les bras de George.
- En fait, je voulais te parler à l'abri des autres, dit Hermione. Enfin je voulais aussi être avec toi, ne va pas croire que…
- Je ne crois rien du tout, idiote, répond-il. Tu voulais me parler de quoi ?
Hermione pousse un long soupir, et lève ses yeux vers George.
- Je voulais te parler de nous deux, et de ma maladie.
- Je t'écoute, dit George, en prenant un air sérieux.
- Voilà… tu sais, à la base, notre relation était uniquement amicale et basée sur l'entraide. Maintenant, c'est plus que ça, on est ensemble.
- Oui, c'est vrai, c'est différent.
- Et je sais que tu veux continuer à m'aider, et je ne refuserai pas ton aide, au contraire, je sais que ça va paraître atroce, mais tu me soulages vraiment en m'aidant…
- C'est le but, répond-il en l'embrassant.
- Mais ce que je veux que tu comprennes, dit Hermione, c'est que maintenant que je t'aime vraiment, je ne voudrais pas te blesser.
- Me blesser ?
- Oui.
- Mais je sors avec toi, comment je pourrais être malheureux ?
- Je ne parle pas de bonheur. Je parle de santé. Quand je t'ai dit que je risquais d'avoir besoin de plus en plus de sang, je ne mentais pas.
- Je sais que tu ne mentais pas, je ne vois pas où est le problème.
- Je voulais juste te dire qu'il ne faut pas que tu t'affaiblisses trop physiquement si mon besoin en sang augmente – il a d'ailleurs déjà augmenté en un mois, tu l'as remarqué.
George marque une pause, réfléchit, et serre un peu plus Hermione dans ses bras.
- Je m'en fiche si je suis fatigué à cause de te donner mon sang, du moment que je te vois sourire, ça rechargera mes batteries à cent pour cent…
- Tu es sûr de vouloir cela ? demande la jeune fille, étonnée.
- Oui. Je veux rester avec toi, t'être utile, et pouvoir t'aimer.
A ces mots, Hermione s'allonge sur George, et l'embrasse de nouveau.
- Merci… mais si tu vas mal, dis-le moi, on fera une pause, je reprendrai mon médicaments le temps que tu te reposes…
- Non, pas de médicament… répond George en serrant Hermione contre elle.
- Tu es têtu…
- Je ne veux pas que tu meures à cause de cette saleté… et puis je te dis que je m'en fiche, du moment que je suis avec toi…
- Je veux rester avec toi moi aussi… répond Hermione, à voix basse.
Hermione est accroupie sur George, qui la dévore des yeux.
- Qu'est-ce que t'as à me regarder comme ça ? demande Hermione dans un sourire.
- Je ne sais pas… j'ai peut-être envie de refaire la même chose qu'il y a quelques jours…
- Non, j'ai encore pleins de devoirs… répond Hermione.
- Voyons, ne dis pas de bêtise, tu les feras plus tard, tu es la reine de la rapidité dans le travail scolaire, et de la qualité bien sûr…
- Pas tant que ça, répond Hermione, gênée.
- Dis pas de bêtise, t'es la meilleure ! Bon, tu ne veux vraiment pas ?
Hermione hésite sérieusement. Elle a encore un devoir de potion à terminer, et des enchantements à pratiquer.
- Bon… d'accord, mais pas pendant une heure…
- C'est l'affaire d'une vingtaine de minutes, en plus moi aussi je dois me dépêcher, il y a Fred qui m'attend… répond George, qui s'est relevé et commence à retirer la robe d'Hermione.
- Faudra pas que ça devienne une habitude tous les deux soirs… répond Hermione, dans le plus beaux des sourires.
Bizarrement, Hermione n'a toujours pas eu de crise. Elle est attablée avec Ron et Harry, et elle se sent encore plus fatiguée. Son entrevue avec George dans la Salle sur Demande a été légèrement plus longue et fatigante qu'elle l'avait prévu. Mais elle s'en fiche, elle aime George, elle le veut toujours avec elle, un point c'est tout. Il est celui qui la sort des ténèbres de sa maladie. Car sans lui, il y a sûrement longtemps qu'elle se serait soit réfugiée chez elle jusqu'à sa mort, ou peut-être qu'elle serait déjà morte à l'heure qu'il est. Deux jours sans crise… avant, elle tenait une semaine en buvant du sang humain.
Mais alors qu'elle bavarde avec Ron (sans se disputer pour une fois), elle sent qu'une crise arrive. Elle commence à voir rouge, et sa gorge se serre. Elle ne veut qu'une chose : se jeter sur le premier venu, lui faire une entaille sur le premier morceau de peau qu'elle verra, et sentir le goût du sang s'écouler dans sa gorge. Mais il ne faut pas. Elle doit préserver le secret.
Pourquoi faut-il toujours que les crises surviennent en public ? Pourquoi ça ne tombe jamais quand elle est seule avec George ? Une vie en communauté, sans médicament, devient par conséquent difficile. Si seulement… mais elle n'a pas le choix, la maladie ne décide pas de se manifester quand Hermione le veut. Elle essaye de contrôler sa crise, de chasser le mot « sang » de son esprit, mais ce n'est pas une mince affaire.
George sent que son souffle s'accélère, et la regarde. Pas de doute possible, elle a fermé les yeux, elle commence une crise. Hermione fait preuve de toute la concentration dont elle est capable pour oublier, pour se contrôler, mais George sait très bien que la maladie sera toujours plus forte, envers et contre tout.
- Bon, j'ai fini de manger, dit George en poussant son assiette.
- Mais tu as à peine commencé ! s'exclame Fred.
- Et bien je n'ai pas faim en fait. Tu as fini Hermione ?
La question de George résonne dans la tête d'Hermione. Elle ne comprend pas tout à fait ce qu'il dit.
- Hermione ? répète Harry, qui l'attrapant par l'épaule.
Hermione sent une main humaine la toucher. D'un geste brutal, elle la saisit, et ouvre les yeux, prête à mordre cette main. Mais quand elle croise le regard émeraude de Harry, qui semble surpris par sa brutalité, elle comprend qu'elle va faire une erreur si elle boit le sang de son ami.
- Oui, j'ai fini, dit Hermione avec difficulté.
- Tu es sûre que tout va bien ? redemande Harry.
Je veux juste boire, boire du sang, sinon tout va bien, et toi ?
- Je n'ai plus très faim non plus…
J'ai soif.
- Tu viens ? demande George, en tendant sa main à Hermione.
- Encore un prétexte pour aller vous grimper dans les toilettes, murmure Fred.
- N'importe quoi, répond George à voix basse.
Hermione attrape la main de George. Personne n'est étonné. De toute façon, ce n'est pas la première fois qu'une telle scène où Hermione et George partent tous les deux se produit, et maintenant qu'ils sortent ensemble, cela ne choque personne.
- A tout à l'heure, lance Ginny à l'adresse d'Hermione, qui ne trouve pas le courage de répondre.
George tire Hermione par le bras, et l'emmène dans le dortoir des Gryffondor. Il n'y a personne, la quasi-totalité de l'école est en train de manger. Une fois arrivés dans le dortoir des garçons, George fait s'asseoir Hermione qui a commencé à se mordre les lèvres pour éviter de mordre quelqu'un d'autre, et défait sa manche.
- Tu aurais pu me le demander dans la Salle sur Demande, tout à l'heure, dit George d'un ton calme.
Il coupe une légère entaille juste en dessous de la précédente, et tend son bras à Hermione, qui se met à boire. De longues minutes s'écoulent, pendant lesquelles Hermione boit. Elle ne sait pas quelle quantité de sang elle a bu, mais tout ce qu'elle sait, c'est que tant qu'elle n'a pas bu assez, elle aura envie de se jeter sur n'importe qui. Et elle préfère éviter cela. Au moins George, il la comprend et ne la fuit pas.
Après avoir bu, Hermione s'assoit à côté de George, et pose sa tête sur son épaule.
- Désolée.
- Désolée pour quoi ?
- C'est vrai, j'aurais du te demander tout à l'heure. Mais je ne pensais pas avoir de crise ce soir… je ne suis qu'une irresponsable, j'aurais pu blesser quelqu'un.
- Tu ne pouvais pas deviner non plus. Ce n'est pas très grave.
Il essuie son bras avec un bout de sa robe, et passe sa main dans les cheveux d'Hermione.
- Super, une copine vampire… soupire Hermione.
- C'est la classe plutôt, fait George en essayant de plaisanter.
- Bah… il faut voir le bon côté des choses… je me sens mieux.
- Et c'est le plus important, ajoute George.
- Mais je n'ai pas bu trop de sang ? demande Hermione.
- Non, tu ne m'as encore desséché, dit George dans un sourire. Pas comme nos Nougats Néansang qui ne fonctionnent toujours pas. Et puis tu sais, le sang ça se refait, le corps en refabrique…
- C'est vrai, mais si tu en perds beaucoup, ça devient difficile et tu peux même être en danger.
- Arrête de te faire du soucis… l'important c'est que tu n'aies pas dévoilé ton secret en public, dans la Grande Salle. Et que tu reprennes des forces. Tu m'as l'air bien plus en forme, dit George.
- C'est vrai ? demande timidement Hermione.
- Oui. Si une crise n'est pas calmée par du sang, ça va te fatiguer ! Alors qu'en buvant, tu es rayonnante. Et peu importe la fréquence…
- Mh…
Hermione, songeuse, embrasse George une dernière fois, avant de redescendre avec lui dans la salle commune, pour retrouver Harry, Ron, Fred et Lee qui viennent de remonter.
- Une fois tous les soirs. Les crises sont de plus en plus rapprochées, commente George, en nettoyant une table.
- C'est vrai, ça se rapproche. Je ne pense pas que ça peut devenir plus proche, si ? questionne Hermione, en rangeant des livres.
- Peut-être. Je ne sais pas. J'espère que non, ça ne doit pas être facile pour toi…
- C'est vrai, mais j'espère surtout pour toi, rien qu'en buvant du sang une fois tous les soirs, je vois bien que tu fatigues.
- Moi ? Mais non, regarde, dit George, en essayant de soulever une table. Je rayonne de vitalité, et toi aussi !
- Vraiment ?
Elle pose un livre, et va embrasser George. Mais des bruits de pas les arrêtent, et Hermione retourne trier les livres. Le professeur McGonagall entre, et observe les deux punis.
- Miss Granger, vous finirez ce rayon, et vous pourrez partir. Quant à vous Mr Weasley, je pense que les tables de ma salle ont été suffisamment astiquées et lavées. Vous partirez avec Miss Granger quand elle aura fini. Et je vous rappelle que vous êtes en retenue, pas en rendez-vous amoureux.
Hermione sourit bêtement, et continue de ranger les livres.
- Oui professeur. J'ai bientôt fini.
Hermione termine rapidement son tri, salue McGonagall, et sort avec George.
- Pfou, une heure de tri et de nettoyage. Et encore, McGonagall a été indulgente. Je n'aurais jamais imaginé que des livres puissent être ennuyeux, soupire Hermione.
- C'est sûr que les ranger et les lire, ce n'est pas la même chose. Enfin en ce qui me concerne, les lire, ça m'ennuie autant… dit George en baillant.
- Vraiment… bon, tu penses qu'on peut encore aller manger ?
- Oui, il n'est pas trop tard. Tu voudras du sang après ? Ou tu préfères attendre la crise ?
- Je pense que je devrais en boire juste après manger. Comme ça je n'aurais peut-être pas de crise – on n'a jamais essayé en dehors d'une crise.
- Tu penses que le sang serait inefficace en dehors d'une crise ?
- Peut-être. Mais on peut toujours essayer. Quoique ça ne me plaît pas beaucoup. Ca va faire deux semaines que je bois pas loin d'un litre de sang tous les soirs !
- Un litre ? Tant que ça ?
- Je ne sais pas. Peut-être moins, peut-être plus, mais dans tous les cas, c'est trop.
- Trop ? Mais non, dit George en baillant à nouveau.
- Tu fatigues George. Je ne veux pas te perdre...
- Me perdre juste pour ça ? Il en faut plus pour tuer George Weasley.
- Tu ne voudrais pas faire une pause ? Je pourrais prendre mon médic…
- NON !
Il l'attrape par la tête et l'embrasse.
- Je ne veux pas que ton état empire. Tu es en parfaite santé en ce moment, tu es rayonnante, et ton sourire est radieux. Je veux continuer de te voir heureuse comme ça, et je sais très bien que si tu prends ton médicament, ça n'ira pas bien.
- Je dis ça pour toi, George ! Je ne veux pas que ça soit toi qui aille mal à ma place !
- Mais je vais bien, dit George.
Hermione ne sait pas quoi répondre. Elle est sûre que George ment. George est tout pour elle. Elle est tout pour lui, et elle sait qu'il est prêt à tout pour elle. Mais elle ne veut pas être responsable d'un mauvais état de santé. Elle le voit bien, il n'est pas en super forme. Elle a maintenant une crise par soir, et il y a même eu un jour où elle a du en boire deux fois. Elle aimerait bien prendre son médicament, au moins rien qu'une semaine, pour que George reprenne des forces. Voir George souffrir la blesserait plus que n'importe quoi.
- Tu devrais peut-être aller voir Pomfresh, elle doit bien avoir des remèdes qui rendent la forme…
- Non, elle se douterait de quelque chose. Elle regarderait mon bras, et il se pourrait qu'elle devine la situation. Tu sais, elle est très attentive à la santé de ses patients, et elle me poserait plein de questions pour essayer de trouver la source de mon éventuelle faiblesse. Et je ne veux pas risquer de dévoiler ta maladie…
- Tu n'as pas tord…
La situation semble sans issue. Il n'y aurait qu'une seule solution pour que George aille mieux. Le médicament. Mais si elle le prend, elle risque de mourir. Ou alors, elle pourrait s'en aller. Mais elle tient à George plus que tout, et elle a promis à son père qu'elle ferait tout pour avoir une vie normale.
Si elle n'était pas là, George ne serait pas obligé de se saigner aux quatre veines pour elle. Tout était de sa faute. Mais quand George la prend par la main, et l'entraîne dans la Grande Salle dans un grand sourire, toutes ses idées noires disparaissent de son esprit, et à nouveau un sourire se dessine sur son visage. Harry et Ron sont déjà partis, ils ont trop de devoirs en retard. Mais Fred est toujours en train de manger avec Lee.
- Alors, votre retenue ? demande Fred une fois que son jumeau et Hermione se sont assis à côté de lui.
- Ménage et rangement, répond George.
- Passionnant. Cela n'a pas été trop difficile pour toi ?
- Difficile ? Pourquoi cela serait difficile ?
Hermione comprend parfaitement l'allusion de Fred.
- Je te trouve… fatigué ces derniers temps. Depuis que tu sors avec Hermione, ajoute-t-il. Enfin Hermione, je dis ça juste parce que les dates coïncident.
- Je ne suis pas fatigué…
- Tu devrais voir ta tête, répond Lee.
Hermione, elle, mange en silence, en essayant de chasser ses idées noires. Tout ça, c'est de sa faute. Elle secoue la tête, comme pour essayer de vider son esprit. Mais elle ne peut nier le fait que la santé de George risque d'être de plus en plus fragile.
- George, ça fait trois semaines que tu dors tout le temps, s'écrie Fred, alors qu'ils viennent à peine de monter dans leur dortoir.
- N'importe quoi, rétorque George.
- Ne mens pas, il est à peine dix heures et demi, et tu es fatigué ! Je t'ai vu partir avec Hermione, et tu reviens complètement crevé ! Mais vous faites quoi ? Un marathon ? Ou alors tu lui fais l'amour non-stop ?
- Oui, évidemment abruti, répond George dans un sourire.
- Vraiment ? dit Fred, surpris.
- Je plaisante. Non, je ne lui fais pas l'amour « non-stop ». Ca serait bien trop épuisant, puis on n'a pas que ça à faire non plus.
- En tout cas, je pense que tu me caches quelque chose George.
- Moi ? Mais non ! Je partage tout avec toi ! Absolument tout !
Fred s'assoit sur son lit, et réfléchit.
- C'est quand même étrange… tu n'es pas en forme en ce moment.
- Un coup de fatigue, ce n'est rien. Arrête de me prendre la tête avec ça.
- George, ne t'énerve pas, je me fais juste du souci pour toi. Tu es mon jumeau George. Je tiens à toi.
- Moi aussi je tiens à toi, répond doucement George. Tu n'as pas à t'inquiéter. Tout se passe bien avec Hermione. Ce n'est pas elle qui est responsable de mon épuisement.
Fred ne répond rien, et réfléchit. Il est sceptique. Il doit s'assurer des dires de son frère. Il voit bien que son jumeau va mal. Et il aimerait bien savoir pourquoi. Tout de même, depuis qu'il sort avec Hermione, il est de plus en plus fatigué. Ca ne peut pas être le fruit du hasard. Ils cachent quelque chose tous les deux.
Oui, il va essayer de savoir pourquoi son frère est si fatigué ces derniers temps.
A suivre...
