Disclaimer : Les personnages de Teen Wolf sont la propriété de Jeff Davis.

Cette fiction a été écrit pour l'Évent "C'est Chaud !" de la page FB Scott's Pack.
Contraintes : présence d'un vrai, bon, gros Lemon !


Chers Lecteurs et chères Lectrices,

Je ne sais pas si j'en suis encore capable. L'idée n'est pas de savoir si je sais comment faire ou si je ne sais pas comment faire, mais si j'en suis capable. J'en écrivais, j'en ai écrit. Je ne le fais plus. Si mon but était de remplir des pages et des pages juste pour mon plaisir personnel, j'aurais toujours quelque chose à dire. Je passe mon temps à écrire pour mon plaisir personnel.
Par contre, construire une histoire, pour y inclure un lemon, c'est comme demander à un pâtissier de campagne s'il est capable de cuisiner pour trois cents personnes un repas gastronomique dans l'heure qui vient. En théorie, il sait cuisiner. Il sait comment s'y prendre. Mais il vous dira qu'il n'en serait pas capable. Et je n'ai pas besoin de me relire, de me corriger ou même d'appuyer sur le bouton « retour » pour vous écrire comme je le fais maintenant. Ce qui sort de ma tête est déjà entièrement fait et construit à sa manière. J'y pense sans arrêt et j'écris, tout le temps. Je sais comment faire fonctionner un texte, je sais comment étaler des lettres à n'en plus finir, sans avoir à revenir dessus. J'en ai fait ma passion.
Alors quoi ? C'est un lemon qui me bloque, ce qui devrait me faire rire en vérité. Je ne vis qu'à travers ce genre de textes et pourtant, j'en suis devenu incapable. Je le suis. Je l'avoue et je n'y peux, semblerait-il, rien. Le piège s'est refermé. Je n'ose plus me pencher sur ce sujet, parce que je vais devoir l'écrire par simple fantasme et cela va me frustrer. Cela va me hanter.
Je pouvais l'écrire je ne peux plus. J'ai envie de le vivre. J'ai envie de savoir. Je ne suis plus capable d'écrire de lemon, pas si dans la réalité, je m'en suis toujours privé. Mais survient le plus gros des problèmes :
Je. Dois. Écrire. Un. Lemon.
Hé bien, voilà, je me lance. Si je ne peux l'écrire de rien, je l'expérimenterai avant. Tant pis. Tant mieux.

Demain, vous l'aurez,
Stiles.


Il referma le clapet de son ordinateur portable d'un mouvement sec et rejeta la tête en arrière. Puis, les yeux fermés, il souffla d'exaspération, épuisé en cette heure tardive. Après quelques secondes à écouter sa propre respiration, il se passa une main sur le visage, confus. Il se repassa en boucle les derniers mots qu'il avait tapés sur son clavier, avant que la réalité ne le rattrape bien trop vite. Ses paupières se rouvrirent brusquement. Qu'est-ce qui lui avait pris de poster une connerie pareille sur son blog, nom de Dieu ?!

Il tapa du pied autour de lui, rencontrant à plusieurs reprises les tiroirs de son bureau. À force, ses chaussures allaient massacrer l'intégralité du vernis du bois, mais qui s'en préoccupait...

— « Expérimenter un lemon », non mais j'te jure ! Espèce d'abruti ! ragea-t-il contre lui-même en se relevant.

Hors de lui, il arracha sa jaquette de son dossier de chaise. Lui et ses idées à la con, il pouvait se les foutre bien profond pour une fois !

— Ah oui, autant jouer dans l'humour à double sens ! Pourquoi sans priver, hein ?! continua-t-il d'une voix tonitruante en quittant sa chambre.

Ses pas dévalèrent les escaliers avec la délicatesse d'un éléphant colérique. Il avait besoin de prendre l'air, sinon il serait capable de beaucoup trop de choses sur ce coup. Arrivé au rez-de-chaussée, il pria pour ne pas croiser son père en chemin et fut soulagé en atteignant la porte d'entrée sans encombre. Il sortit pour de bon.

Au bout d'un demi-kilomètre à fureter dans le quartier, ses pas ralentirent enfin. Il avait merdé. Il s'assit sur le premier banc à sa portée et recommença à soupirer. Il ne pouvait décemment pas déroger à ses responsabilités. Qu'est-ce que ses lecteurs allaient penser de lui s'il se défilait ? Par conséquent, demain, il allait devoir écrire un lemon, quoi qu'il en coûte. Et au pire, cela allait seulement lui coûter une honte phénoménale et la fin de sa dignité. À l'inverse, avec un peu de chance, quelqu'un daignerait peut-être lui refaire le derrière et il y aurait alors matière à écrire.

Il roula des yeux.

— Ben voyons, demande la Lune pendant que t'y es ! railla-t-il.

La tête levée vers les cieux, il se mit à fixer la nuit pailletée d'étoiles. Silencieux, un sourire étira peu à peu ses lèvres. En y réfléchissant mieux, ce ne serait pas un si grand deuil que cela, perdre sa virginité...