Disclaimer : Les personnages de Teen Wolf sont la propriété de Jeff Davis.
Il ne sut pas combien de temps il s'était rendormi, mais quand le corps de Peter fondit sur lui et l'embrassa enfin, remontant sa jambe entre les siennes, son esprit disjoncta. Il n'y avait pas à tergiverser, avoir le solitaire de la meute qui truffait sa langue dans votre bouche avait un goût de victoire.
Il avait dompté la bête.
— Stiles ?
— Hein ? bégaya-t-il en clignant des yeux.
Une paume lui claqua immédiatement l'arrière du crâne pour le sortir de sa rêverie et fit s'écrouler toute la tension en lui. Deux orbes bleus le disséquaient ostensiblement.
— C'est l'heure de rentrer chez toi.
Stiles se retourna sur l'oreiller, grommelant des vulgarités incompréhensibles. Le loup-garou ne sembla pas du même avis et tira sur les draps pour l'en déloger. La douche froide était monumentale.
— Si tu t'endors maintenant, attends pas sur moi pour te dépuceler durant ton sommeil. Ou tu roupilles, ou on baise.
Au ton cinglant, la mâchoire de Stiles se décrocha dans une expression des plus choquées. Il n'en croyait pas ses oreilles. Il fit volte-face pour le regarder avec des yeux ronds.
— Tu viens vraiment de dire ça ? s'assura-t-il.
— Tu viens vraiment de tourner de l'œil ? répliqua Peter, offensé.
Son expression était si implacable que le lycéen bégaya, certain d'être en train de subir l'humiliation de sa vie. Il ne suivait plus rien et avait envie d'ensevelir sa tête dans le sable pour ne plus avoir à affronter cette sensation oppressante.
Puis, le loup-garou se retrouva à nouveau contre lui et picora ses lèvres avec douceur. Il eut l'impression de perdre pied, mais était-ce vraiment si dramatique que ça dans un moment pareil... ?
— Désolé.
Son chuchotement sembla satisfaire Peter, car il retira son col en V avec entrain et se réemploya à frotter son genou, puis sa main, contre le boxer du plus jeune. Pour une fois que son attitude de loup aigri ne cassait pas l'ambiance, Stiles fit taire son propre sarcasme. Il se mordit les lèvres, avant qu'elles soient happées par leurs congénères.
Quand il osa poser ses mains sur la musculature découverte au-dessus de lui, leur contact s'approfondit encore plus qu'il ne l'aurait espéré et la pression infligée sur son survêtement augmenta. Il eut un couinement.
— Déshabille-moi, ordonna brusquement Peter en interrompant le baiser.
Le désir se lisait dans ses prunelles, tandis qu'il lorgnait la bosse proéminente qui s'était formée chez Stiles. Elle lui remplissait toute la main et il résista à son besoin de déchirer le tissu pour la contempler. Il la malaxa encore, lascivement.
Son homologue ne broncha néanmoins pas, son attention était portée ailleurs. Il était trop intimidé à l'idée d'enlever lui-même le pantalon et le dessous du Hale. Ce n'était pas le doute qui le paralysait, mais l'appréhension. Et peut-être son excitation qu'il ne parvenait pas à canaliser.
Peter eut un sourire carnassier en le sentant durcir davantage entre ses doigts.
— Je—
— Arrête de réfléchir, abrégea-t-il.
Il attrapa la main de Stiles et la posa sur sa fermeture éclair. Le pouls de ce dernier s'emballa. Il tremblait. Son corps entier tremblait.
— Arrête de réfléchir, répéta-t-il comme un écho.
Il déboutonna le jean avec minutie et, trop distrait par sa tâche, il ne réalisa qu'au dernier mot que son boxer s'était volatilisé avec le reste. Nu, sans masque, il n'eut pas le temps de paniquer qu'on avait tiré sur ses hanches pour l'allonger complètement. Toute cette situation était dantesque.
À genoux, Peter se moqua de ses protestations il cala les talons de son partenaire de part et d'autre de son visage pour ainsi lui relever les fesses. Il n'allait pas se refuser une si belle vue.
Face à l'intimité vierge, ses mains s'attardèrent le long des cuisses, suivies de près par sa langue. Le loup-garou remonta de cette façon, jusqu'à atteindre une érection douloureuse. Comme prévu, Stiles ne fut bientôt plus que râles et luxure sous ses bruits de succion.
Pourtant, passé l'instant d'étonnement, cela ne suffit très vite plus.
— Croise tes pieds dans mon dos, recommanda-t-il en chassant lesdits pieds de ses épaules.
Il omit de préciser que cela lui donnerait un meilleur angle d'entrée. Il ne voulait pas faire flipper la prude de Beacon Hills, ce serait trop dommage à ce stade des préliminaires...
À bout de souffle, les yeux de l'humain se réduisirent en deux fentes. Bien que Peter soit doué de sa langue, il était légèrement froissé par la tournure des événements. Quelqu'un, aka l'oncle psychopathe de Derek, avait fourré son visage entre ses cuisses sans permission et le plus irritant, c'était qu'il avait adoré ça. En toute franchise, il vénérait l'homme qui avait inventé ça.
Mais qu'il y ait pris du plaisir ou pas, il était incapable de masquer sa réticence, tandis qu'il suivait chaque instruction à la lettre. Il l'avait en travers de la gorge. Ce fut pourquoi, il redressa le menton pour le signaler :
— Peter... Je...
Le conjuré secoua la tête, venant caresser les hanches de Stiles pour le mettre en confiance.
— Je ne t'ai pas ménagé, je sais, dit-il sans maléfice. C'est normal d'être déboussolé, tu n'as pas encore tes marques, et il te manque l'expérience. Bienvenue dans la réalité.
Son cadet émit un grognement contrarié.
— Sans rire.
Ironiquement, Peter gloussa à ce moment-là.
— Stiles... Ça viendra, le rassura-t-il en lui adressant une moue évocatrice. Et puis, ça ne nous empêche pas de nous amuser. Au contraire.
Il se pencha pour l'embrasser, titillant par la même occasion l'aine sensible à l'aide de ses pouces. La respiration du novice se fit d'emblée plus haletante, alors que des mains baladeuses frôlaient la zone de son pubis, avant de se perdre beaucoup, beaucoup plus bas.
— Par contre, pour ça, tu vas me détester, continua la voix de Peter en introduisant abruptement un doigt dans la chair offerte.
Soudain submergé, le cri de Stiles fut à peine étouffé dans le baiser et tout son corps bascula en arrière.
— Je... vais... te—
Il fut coupé par un deuxième doigt, plus troublant encore que le premier.
— Esp—Espèce... de—
Et des mouvements en ciseaux. Il allait assassiner cet enfoiré. Foi de Stilinski, il allait le faire. Enfin, après... Après... Peut-être...
— Alors, content ? sonda le mieux loti des deux avec un large sourire.
Stiles se dandina, erreur de débutant qui lui valut une charmante grimace. Les doigts se déplacèrent alors en arrière et il fut pris de combustion instantanée. Blême, sa peau se parsema d'une pellicule de sueur.
— Achève-moi, croassa-t-il en enfonçant, impuissant, ses ongles dans les couvertures.
— Ta prostate et moi avons le regret de t'informer que ta requête a été rejetée.
La goujaterie, elle, était conviée sur une tartine de désinvolture.
— Tu crois vraiment que c'est le moment de faire dans la dérision ?! sermonna-t-il.
À un centimètre de lui, deux parfaites rangées de dents l'éblouirent, avant d'assaillir son cou.
— Tu as raison, c'est le moment de faire dans le concret, le tourmenta Peter en aspirant la peau près de sa carotide.
— Quoi ? Non !
Mais le psychopathe du quartier était un homme de parole et quand il promettait, il s'exécutait les attouchements autour d'une certaine prostate s'évanouirent en un clin d'œil.
— Je te conseille de te détendre... dit-il en attrapant les flancs de Stiles, dont la frustration pesait plus lourd qu'une enclume.
— Tu ne me conseilles rien du tout !
Il avait répondu du tac au tac, plus par principe que par dédain, mais le loup-garou fut plus rapide et s'introduisit d'une seule poussée.
— Oups ? railla-t-il.
Son humour vil et torve lui tira un sourire empreint de fierté. Toutefois, il le perdit à la vue des yeux brillants de son cadet, saisi par l'effervescence. Il tendit la main et cajola la frimousse désemparée qui, fatalement, le fuyait. Il l'avait tenu en haleine jusque-là, monopolisant ses pensées au maximum pour lui éviter le plus de désagréments lors de la préparation, mais cette technique avait ses limites. Maintenant, ils allaient devoir être honnêtes l'un envers l'autre pour que cela fonctionne.
— Comment tu le prends ? s'enquit-il avec une pointe d'inquiétude aisément dissimulée.
Stiles ne releva pas le double sens de sa question, esquivant le regard azur. Il réfléchissait d'une mine décousue, pour ne pas changer. Ses convictions, ses sentiments, même ses sens semblaient se contredire.
— Je sais pas, c'est... bizarre ? hasarda-t-il.
Tous ses traits se chiffonnèrent ne pas être capable de mettre l'adjectif exact sur ce qu'il éprouvait était déconcertant. Déjà qu'il essayait à tout prix de ne pas penser en boucle à ce qui était exactement en train de se tramer plus bas...
— Bizarre ? Mon Dieu, Stiles, je suis en toi.
Le susnommé s'étrangla avec sa salive, avant de se crisper de la tête aux pieds. Voilà, quand il s'agissait de foutre les pieds dans le plat, il y avait toujours un volontaire !
— Peter ! se scandalisa-t-il d'une voix haut perchée. Ce... Ce genre de... commentaires, n'en refais jamais ! Je t'en p—
Il eut un hoquet foudroyant et le dernier mot resta bloqué dans sa gorge. Quelque chose venait de bouger en dessous de lui, à un endroit tout à fait inapproprié, et électrisa chaque cellule de son épiderme. Une bouffée de chaleur se propagea alors dans sa colonne vertébrale, descendant jusqu'à la chute de ses reins. Putain d'intrusion.
— Pe—Peter, gémit-il dans un souffle saccadé.
Le fautif grogna en guise de réponse et, tout doucement, il ondula une seconde fois des hanches. Quoi ? Un temps d'adaptation, vous dites ? La bonne blague !
— Ah !
Sous la sensation, des mains filiformes agrippèrent son dos. Il se mit à ricaner :
— Tu trouves toujours que c'est bizarre ?
Le visage de Stiles se partagea entre la douleur et l'extase. Il était persuadé à 99,9 % que s'il ne s'étouffait pas avec sa propre salive dans le prochain quart d'heure, ce serait uniquement par cruauté divine.
— Ta gueule ! grinça-t-il difficilement des dents.
Le rouge lui monta aux joues, alors qu'il cherchait à se rappeler comment respirer.
— Tu veux que je... ? proposa toutefois Peter.
Il n'osa pas finir sa phrase et préféra bouger les doigts devant le nez de son partenaire, qui haleta, mais secoua la tête en signe de refus. Il n'était certain que d'une chose pas question d'impliquer le surnaturel dans un moment pareil. Il ne voulait pas d'un rapport truqué, même si pour cela, il devait grincer des dents quelques secondes. Plutôt quelques millénaires.
— Non, laisse, c'est... C'est bon.
Face à son expression farouche, les lèvres du loup-garou se plissèrent dans un sourire et se rapprochèrent de leurs compagnes pour les embrasser langoureusement. C'était léger, doux, et Stiles eut l'impression d'avoir un feu d'artifice dans l'estomac. Aussitôt, un frisson brûlant lui coula entre les omoplates, avant de chatouiller chaque extrémité de son corps.
— Je vais devoir te changer les idées dans ce cas, susurra Peter entre deux souffles.
Et il s'exécuta avec grand soin, scellant leurs lèvres dans un baiser encore plus tendre. Une minute plus tard et le corps en ébullition de Stiles s'était enfin détendu, en sueur. Il avait arrêté de se focaliser sur la douleur et s'était pleinement laissé aller dans le baiser. Il desserra pour de bon les poings en remarquant que la présence entre ses cuisses avait cessé d'être désagréable et, sans s'en rendre compte, son bassin commença à se mouvoir à un rythme imperceptible.
Alors que l'une des mains du plus âgé parcourait la nuque à sa portée, la caressant instinctivement, l'autre trouva son chemin à travers leurs corps étendus et se lia à celle fine de Stiles. Leurs doigts brusquement entrelacés, il les ramena contre la tête de lit.
Alors seulement, il abandonna la bouche haletante et s'éloigna à peine, juste pour profiter du corps qui l'accueillait. Gêné, le lycéen rougit à l'épreuve de son regard le Hale le surplombait entièrement, s'attardant sur la vue indécente qui se jouait à quelques centimètres de lui. Son amant n'avait désormais plus le loisir de se cacher. Ses battements de cœur frénétiques non plus.
Avec une lenteur terrible, les yeux de Peter descendirent sur la peau découverte, la déshabillant une nouvelle fois d'un simple regard. Le désir s'amplifia, dévalant sur eux comme un torrent de lave. Malheureusement, dès qu'il arriva au niveau de leurs deux aines, l'objet de toute cette attention commença à se tortiller pour récupérer sa main piégée.
— Attends ! insista-t-il.
Il avait tout à fait conscience que Stiles mourrait de honte, et d'envie, mais le voir ainsi était beaucoup trop délicieux pour qu'il en perde une seule miette.
— Peter, le pressa-t-il en arquant le dos. Je vais imploser si tu ne bouges pas très vite.
Il accompagna sa remarque d'un coup de reins calculé. Le principal concerné haussa un sourcil, agréablement surpris. Malgré son apparente patience, il devait avouer que lui aussi ne tenait plus. Dans la vie de tous les jours, il était plutôt connu pour être brusque et empressé, mais il fallait bien une exception à la règle... Loin de lui déplaire, cela dit.
Il se pencha à l'oreille de Stiles pour la lécher.
— Viens me chercher si tu y tiens tant, le provoqua-t-il.
Encouragé par cette petite voix tentatrice, l'humain acquiesça silencieusement et rompit la distance entre eux. Ravi, Peter pesa de tout son poids sur les membres frêles, alors qu'un râle commun leur échappait à la friction de leurs ventres. La sensation fut enivrante et coupa la respiration du plus jeune comme jamais auparavant. Ce n'était pas une crise de panique, loin de là, mais un choc d'adrénaline. Il l'entendait presque pulser dans ses veines.
Puis, dans le plus intime des silences, leurs halètements se mêlèrent au premier va-et-vient de Peter. À de vulgaires inconnus, ils devinrent la chair de l'autre en un coup de butoir, respirant à l'unisson. Et chaque frisson se répandit en eux pareil à une secousse tectonique, tandis qu'ils se rencontraient le plus primitivement du monde.
Durant plusieurs minutes, le cœur et l'esprit de l'hyperactif furent une perpétuelle crise de panique. Si exquise, si dominée, qu'il y aurait succombé tout entier si ses mains et ses lèvres n'étaient pas occupées partout et nulle part à la fois touchant, goûtant, léchant, s'imprégnant de l'autre.
Au bord de la volupté, les crocs du loup-garou luisirent à la lueur du soleil, alors qu'il rejetait la tête en arrière et le pénétrait jusqu'à la garde d'un mouvement sec. Il resta interdit par la force de cette scène, tant l'expression de Peter était déformée par le plaisir et quelque chose d'effrontément bestial. Et l'instant suivant, il jouit en lui, violemment, le comblant de sa semence.
Stiles ferma les yeux, la bouche ouverte sous la surprise, et sentit une main étreindre fermement son sexe pour le masturber, une autre palpant ses bourses. Au même moment, des lèvres lui mordillèrent le cou, marquant son épiderme de milliers de suçons. Ses ongles plantés dans le dos de l'adulte, il gémit, une fois, deux, et se crispa de la tête aux pieds, avant de se déverser entre eux.
Quand il rouvrit les paupières, les doigts de Peter arrêtèrent de caresser son entre-jambe pour attraper un pan de drap et essuyer leurs torses d'un geste expéditif. Il releva ensuite le menton et noya son vis-à-vis dans un océan noir d'ivresse. Ils se dévisagèrent ainsi, avec le même sourire béat, puis s'embrassèrent.
Excepté que l'un d'eux n'avait pas l'air de vouloir mettre fin à leurs ébats et que Stiles n'eut pas à se concentrer des plombs pour sentir le contrevenant encore en lui.
— Peter... déglutit-il en coupant court au baiser. Tu fais quoi là... ?
Le susnommé lui fit une moue sadique et augmenta l'intensité de la pression autour du téton de sa victime, lui soutirant un cri aigu.
— Je te garde éveillé pour le deuxième round, répondit-il.
Il empoigna d'une main les fesses de Stiles, qui se tardait à bander après leur récent orgasme. Alors que celui-ci allait revendiquer une pause, il fut soulevé comme une plume et placé au-dessus de Peter, qui l'assit ni plus ni moins à califourchon autour de sa virilité. Accroupi, le pauvre corps désormais intégralement exposé hoqueta et enroula ses jambes à la taille du loup-garou. Aussitôt, une langue experte retraça son nombril, l'obligeant à se cambrer et prendre appui contre le mur derrière lui.
Stiles comprit à quel point son infatigable amant était sérieux que quand des poignes puissantes se placèrent sous ses fesses et se mirent à le lever et à le baisser, à la cadence de ses roulements de hanches.
— Bordel, fut le seul mot qu'il réussit à prononcer quand Peter retrouva sa prostate.
De toute évidence, la torture était à quelques éternités d'être terminée... et la journée semblait toucher à sa fin quand, encore pantelant, Stiles le frappa soudainement dans les côtes.
— Je sais que t'as de l'énergie à revendre en tant que loup-garou, mais t'aurais pu me laisser profiter cinq minutes de mon premier post-orgasme avant de recommencer tes trucs, là ! s'insurgea-t-il.
Il fit des gestes vagues pour définir ces fameux « trucs ». Peter retint un sourire amusé, pas pour un sou incommodé.
— T'es d'un compliqué... maugréa-t-il pour la forme. Tu voulais expérimenter, non ? Et puis, j'te signale que tu me suppliais d'accélérer y a pas si longtemps.
D'un haussement de sourcils, il ouvrit les bras pour inviter Stiles à le rejoindre. Ce dernier eut un rictus agacé, mais ne put résister à la proposition et vint s'allonger contre le torse nu de l'homme, qui l'étreignit chastement.
— Espèce de brute.
D'accord, il n'avait aucun argument.
— C'est bien ce que je pensais, se moqua le loup-garou en lui embrassant l'épaule.
Stiles se crispa malgré lui et il se figea. Il comprit alors pourquoi le garçon était aussi remonté, il y avait été trop fort. Il en avait oublié que son partenaire de jeu n'était pas tout à fait de taille pour l'assouvir en un claquement de doigts. Il était jeune, maigre comme un clou et humain après tout. Il aurait dû faire plus attention : d'abord pour s'être fait charmer aveuglément et ensuite pour son manque de minutie. Bim, coupable par négligence !
Dans un murmure d'excuse, Peter lui prit la main pour alléger ses muscles ankylosés et un peu martyrisés. Ses veines ne se foncèrent qu'un court instant. Dans les bras l'un de l'autre, le fils du shérif se risqua un torticolis et lui sourit.
Soudain, la fatigue l'assaillit à nouveau. Il bailla, heureux d'avoir accompli une telle expérimentation, et cligna des paupières à plusieurs reprises pour chasser le sommeil. Rien n'y fit. Alors que sa vue s'assombrissait pour de bon, il eut l'impression de voir deux partenaires au loin et, pendant un instant, il se dit que le cocon qu'ils formaient était bizarrement naturel, aussi incongru fut-il.
Peter et lui... quelle drôle d'idée !
Sur ce coup, ils faisaient la paire. Après, fiction ou réalité, difficile à savoir si cet après-midi, à son second réveil, il sera capable de faire la différence entre l'une et l'autre. Tant pis...
Tant mieux ?
Chers Lecteurs et chères Lectrices,
Non.
Aujourd'hui, vous pouvez toujours courir,
Stiles.
