Note de l'auteur :
- L'univers et les personnages d'Harry Potter ne m'appartiennent pas. Ils appartiennent à Rowling qui est assez aimable pour nous laisser les utiliser à notre guise.
- Certains événements de la saga n'ont pas changé dans ma fanfiction donc je n'ai pas perdu de temps en les réécrivant (comme, par exemple, la Coupe du Monde de Quidditch) Par contre, j'ai repris certains passages (très peu) dans les livres que j'ai un peu modifiés (mais la base est bien écrite par Rowling).
Bonne lecture !
Prologue : prise de conscience
10 juin 1994
Depuis qu'il avait sauvé Sirius et raccompagné le professeur Lupin jusqu'aux portes du château, Harry ne cessait de se dire que, finalement, il ne savait pas grand-chose sur sa famille ou sur lui-même. En l'espace d'une seule soirée, il avait appris que, non seulement il avait un parrain accusé de meurtres mais innocent car trahi par Peter Pettigrew qu'il croyait être son ami il y a treize ans, mais aussi que Remus Lupin, qui avait été son professeur depuis plusieurs mois, ne lui avait jamais dit qu'il était le meilleur ami de son père et qu'il connaissait Harry depuis sa naissance.
Bien que cela ne lui plaisait toujours pas, Harry pouvait comprendre que le professeur Lupin –non, Remus- avait peur que Harry le rejette à cause de sa condition. Mais il comprenait aussi que Remus n'était dangereux qu'une nuitée par mois et que, par conséquent, il aurait pu venir lui rendre visite durant toutes ses années où il s'était cru abandonné, malaimé et monstrueux.
S'il suivait la logique de sa réflexion, Harry n'avait jusque-là pensé qu'aux amis de son père. Mais n'avait-il pas des grands-parents paternels ou des membres lointain de sa famille encore vivants ? Concernant sa mère, il savait qu'elle n'avait qu'une sœur et que ses grands-parents maternels étaient morts peu après sa naissance mais n'avait-elle pas aussi des amies qui l'avaient peut-être rencontré lorsqu'il n'était qu'un bébé ? N'avait-il pas une marraine en plus d'un parrain ?
Et, en plus de ne rien savoir sur sa famille, Harry commença à penser qu'il était bien étrange que la première fois qu'il ait entendu parler de magie fut au moment où il reçut sa lettre d'admission à Poudlard. De plus, s'il ne se trompait pas, Hermione lui avait dit avoir reçu la visite du professeur McGonagall et, en tant que sous-directrice, il semblerait qu'elle ait rendu visite à tous les nés-moldu recevant leur lettre de Poudlard. Alors pourquoi lui avait-on envoyé Hargrid ? Harry aimait beaucoup Hagrid, il était son premier ami après tout, mais il n'était peut-être pas la personne la plus informée et la plus magiquement qualifiée pour lui expliquer ce qu'il était et, plus important, qui il était dans le monde des Sorciers.
Harry se dit, qu'après tout, Hermione n'était pas si folle que ça de passer autant de temps à la bibliothèque car, pour trouver des réponses, il devrait s'y rendre dès le lendemain. Et, avec toutes ces questions en tête, Harry du se retourner à plusieurs reprises avant de finalement trouver le sommeil.
11 juin 1994
Le fond de la bibliothèque regorgeait de vieux livres dont plus personne ne voulait. Traitant de sujets divers et variés, il n'avait pas été possible de les classer et Harry resta plus d'une heure devant la même étagère avant de trouver les livres qui allait lui en apprendre plus sur sa famille et le monde dont il ignorait encore tout. Il se décida donc à emprunter La généalogie des Sorciers et Sorcières, Le Magenmagot : guide pratique du futur politicien, Le Sang et ses subtilités ainsi que Les Lois toujours en vigueur en Grande-Bretagne.
Notant son nom sur la liste d'emprunt de Mme Pince, il décida que, ayant déjà l'intention de lire ces livres pendant les vacances d'été, il pourrait tout aussi bien en emprunter plusieurs autres afin d'en savoir plus sur la Magie en général. Il retourna donc à l'étagère d'où venaient ces livres et, après quelques minutes, fut plutôt content de la pile qu'il avait dans les mains : Prenez conscience de vos dons, Gringotts : informations complémentaires, Ne faites qu'un avec votre Magie et Les us et coutumes des Sorciers du XXe siècle.
Malheureusement, Harry fit tomber sa pile de livres sous l'étagère et dû se mettre à genoux afin de les ramasser. Cela ne prit pas longtemps, mais assez longtemps pour qu'une fille qu'il n'avait pas entendue venir, arrive derrière lui et essaie d'attraper un livre tout en haut de l'étagère sans y parvenir. Après s'être relevé, il déposa ses livres sur la table près de lui et la regarda essayer de prendre le livre mais celui-ci était trop haut. Jugeant qu'il était un peu plus grand qu'elle, il se mit sur la pointe des pieds pour atteindre le livre et fixa son regard sur elle. Alors il prit conscience de l'identité de la jeune fille se trouvant devant lui : Daphné Greengrass, Serpentard de son année.
Il ne la connaissait pas vraiment. Les quelques fois où il avait entendu parler d'elle cette année, on l'appelait The Ice Queen. Apparemment, les garçons plus âgés commençaient à lui faire des propositions. Et, peu importe de quoi il s'agissait, ils finissaient par la laisser tranquille après qu'elle leur ait dit le fond de sa pensée. Seul Marcus Flint, qui avait été un peu plus insistant, avait fini à l'infirmerie. À part cela, il se rappelait d'elle au moment de la répartition, lors de leur premier jour à Poudlard, et des quelques fois où elle avait répondu correctement aux questions aux cours qu'ils avaient en communs. Mais il ne l'avait jamais vu trainer avec Malfoy ou Parkinson et, les rare fois où ils se croisaient dans les couloirs du château, elle ne l'avait jamais insulté ou regardé avec mépris. Ni lui ni aucun autre élève.
- Tiens, lui dit-il poliment, décidé à ne pas la juger par son appartenance à la maison des serpents.
- Merci Potter, lui répondit-elle, l'air passible.
Son livre en main, elle partit signer la liste d'emprunt et sortit de la bibliothèque. Distraitement, Harry signa la liste afin d'également emprunter les livres qu'il venait de trouver et sortit de la bibliothèque. Greengrass… Greengrass… Daphné Greengrass vient bien d'une famille de sang-pur, non ?
Essayant de ne pas faire tomber tous ses livres, Harry marcha le plus vite qu'il lui était possible afin de rattraper la jeune fille de Serpentard. Deux couloirs plus loin, il l'aperçut, s'apprêtant à descendre les escaliers menant aux donjons.
- Greengrass, attend ! Eh ! Greengrass !
Celle-ci s'arrêta à sa deuxième interjection mais ne se retourna pas pour autant. Harry parvint à l'atteindre quelques secondes plus tard, quelque peu essoufflé par le poids des livres. Il reprit sa respiration puis leva son regard vers elle afin de lui parler. Elle le regardait en haussant le sourcil, arborant un air vaguement curieux. Il ne l'avait jamais vue exprimer quelconque émotion et il dû se forcer à se rappeler ce qu'il voulait lui dire en premier lieu. Elle devait vraiment le prendre pour un simplet ou un imbécile à rester là sans rien dire alors qu'il l'avait appelé de l'autre bout du couloir.
- Eh ! Greengrass, tu vas surement trouver ça bizarre ou tout simplement stupide mais je me disais que je ne sais pas grand-chose sur moi ou le monde sorcier et puis j'ai pensé que tu en savais surement plus que moi comme tu viens d'une famille de sang-pur et donc je me demandais ce que tu en pensais si…Et je te rendrai service en échange, bien sûr. Alors j'aurais pu demander ça à quelqu'un d'autres mais les gens qui m'entoure sont soit des moldu, soit des sang-pur qui veulent que je reste ignorant soit je ne sais pas comment les aborder et… tu dois surement penser que je suis idiot…
- C'est une question ?
- Euh, non. Je sais que ce que je dis est un peu brouillon mais j'ai besoin d'aide et je me suis dit que tu étais peut-être la personne qui pourrait m'aider.
- Potter, qu'est-ce qui te fait croire que je pourrais accepter de t'aider ?
- Écoute, je sais que je suis à Gryffondor et toi à Serpentard mais tu n'es pas arrogante ou méprisante comme Malfoy et, pour être tout à fait franc, je commence à en avoir marre de cette rivalité idiote entre nos deux maisons. Pourquoi ne pas apprendre à se connaître ? Ça nous aiderait mutuellement, une amitié entre nous nous apporterait beaucoup d'avantages, tu ne penses pas ?
Elle le toisa, sans mot dire, pendant une bonne minute. Puis elle se tourna vers l'escalier et commença à le descendre.
- Envoie-moi une lettre avec toutes tes questions et je verrai ce que je peux y faire.
Bon. Au moins, elle n'a pas dit non.
12 juin 1994
Vers 8h du matin, alors qu'elle petit-déjeunait au côté de son amie Tracy Davis, Daphné vit une multitude de chouettes et de hiboux entrer dans la Grande Salle par les fenêtres du château. Lorsque sa chouette Demeter atterrit devant elle, elle soupira intérieurement avant de prendre la lettre accrochée à sa patte et de lui donner une tranche de bacon et un bol d'eau. Décidément, Potter était sérieux. Ne lui ayant jamais parlé et étant donné son bafouillage de la veille, Daphné s'était attendu à ne recevoir aucune lettre de sa part. Mais il semblerait qu'il soit déterminé à avoir les réponses aux questions qu'il se posait. Faisant confiance à son amie pour ne pas lire par-dessus son épaule et voyant qu'aucun Serpentard ne faisait attention à elle, elle put lire sa lettre en toute tranquillité.
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Cher Daphné Greengrass,
Je tiens à te remercier de ne pas avoir refusé ma requête qui est de m'aider à combler mes lacunes sur moi-même, ma famille et le monde magique en général. Comme demandé, voici la plupart des questions que je me suis posées et auxquelles je peux penser pour l'instant. Il en viendra sûrement d'autres à l'avenir, surtout après en avoir lu plus sur ma famille et le monde magique. J'espère que cela ne te dérangera pas de répondre à nouveau à mes futures questions. Si non, fais-le-moi savoir. Voici :
Quelle était la place des Potter dans la société ? Les Potter étaient-ils influents et/ou connus avant que je ne sois devenu célèbre ? Est-il courant pour les sorciers d'avoir un parrain et/ou une marraine ? Est-il normal que mon oncle et ma tante moldu, qui sont mes tuteurs car ma seule famille encore vivante, ait leur mot à dire dans ma vie alors que je suis dans le monde des Sorciers ? Si non, ne devrais-je pas avoir un tuteur sorcier ?
Comment fonctionne le gouvernement britannique magique en général ? Comment décide-t-on du ministre ? Qu'est-ce que le Magenmagot ? À quoi sert-il et comment est-il constitué ? La pureté du sang de certaines familles influence-t-elle leur place dans la société ? Les élèves ayant des parents sorciers étudient-ils la magie avant de venir à Poudlard ? Existe-t-il une école primaire de magie, les parents enseignent-ils eux-mêmes les base à leurs enfants ou engagent-ils un précepteur pour cela ?
Malfoy at-t-il de véritables raisons d'agir pompeusement, autre qu'à cause de son arrogance naturelle ? Pour quelles raisons la plupart des familles de sang pur se croient supérieures aux autres et davantage aux moldus ? Quand le règne de Voldemort a-t-il commencé et pourquoi ? Qui est-il réellement ? Quand une famille se déclare neutre, qu'est-ce que cela signifie ?
Je m'excuse du grand nombre de questions et espère que tu sauras y répondre. Je pense que les réponses de quelqu'un de mon âge seront plus adaptées que si je posais toutes ces questions à un adulte. Surtout que la plupart ne m'ont pas répondu ou que très vaguement. J'espère également que cet échange de lettres nous permettra de peut-être apprendre à mieux nous connaitre et ainsi surpasser cette rivalité entre nos deux maisons.
Si tu ne veux pas de mon amitié et préfère ne pas participer à cet échange de lettres, alors ainsi soit-il. Je ne t'en voudrai pas. Je comprendrai parfaitement.
Harry Potter.
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Elle replia la lettre et la rangea dans sa poche. Elle la relirait une seconde fois dans son dortoir avant d'y répondre. Inconsciemment, elle chercha le garçon du regard à la table des Gryffondor mais ne le trouva pas. Peut-être n'était-il pas encore levé ? À moins qu'il ne soit à la bibliothèque ? Se rendant compte de la direction que prenaient ses pensées, elle se morigéna et repris le cours de son petit-déjeuner.
Un chocolat chaud dans la main et le livre Gringotts : informations complémentaires dans l'autre, Harry lisait depuis déjà une bonne heure, confortablement installé dans un fauteuil de la Salle sur demande. Il avait déjà fini La généalogie des Sorciers et Sorcières la veille et en avait alors déduit d'après sa lecture que, même s'il était un sang mêlé puisque sa mère était une née moldue, il venait d'une famille de sang pur extrêmement connue en Grande-Bretagne et même au-delà. La famille Potter était composée d'inventeurs, aussi bien en potions qu'en sortilèges, de chasseurs de sorciers noirs, de médicomages et d'hommes d'affaires réputés en Europe. La plupart des Potter étaient reconnus pour être des sorciers puissants, généreux et particulièrement actifs en temps de guerre. De plus, aucun Potter n'était connu pour avoir été sombre. Et, malheureusement pour lui, son nom était également connu dans le monde moldu, notamment grâce à quelques sociétés que sa famille avait aidées construire et dont elle possédait encore des parts.
Même s'il avait maintenant les réponses à certaines de ses questions, il ne regrettait pas d'avoir demandé son aide à Daphné Greengrass car ce livre datait des années '20. Il n'en savait donc pas davantage sur ses parents et ses grands-parents. Mais il se demandait s'il possédait toujours les parts des sociétés dont parlait ce livre, desquelles il s'agissait et si elles existaient encore aujourd'hui. Malheureusement, il n'en saurait pas plus avant d'être allé à Gringotts, une fois qu'il aura quitté Poudlard.
En ce qui concerne la Salle sur Demande, il l'avait découverte la veille. Après avoir parlé à Daphné Greengrass, il s'était rappelé que cela faisait déjà une année qu'il n'avait plus vu Dobby et l'avait appelé, ne sachant pas s'il viendrait. Mais l'elfe désormais libre avait répondu présent. Il s'était montré très content qu'il fasse appel à lui et lui avait donc demandé conseils. Les salles de classes abandonnées n'étaient pas assez tranquilles ou sécurisées, n'importe qui pouvait y entrer à tout moment. C'est alors que Dobby lui avait parlé d'une pièce va-et-vient qui répondait aux demandes de la personne qui l'utilisait et ne laissait alors plus personne d'autre entrer si la personne à l'intérieur ne le voulait pas.
N'arrivant plus à dormir, il s'était levé vers 6h du matin et avait rejoint la Salle sur Demande, ses livres sous le bras. Découvrant sur place qu'aucune nourriture n'apparaissait quand il y pensait, il avait alors appelé Dobby qui avait été honoré qu'il pense à lui pour demander de l'aide. Bien que n'ayant pas très faim, le petit elfe lui avait apporté tous les composants du petit-déjeuner anglais, des petits pains au chocolat et croissants français, du jus de citrouille, du café et du chocolat chaud. Assez pour un régiment. Mangeant inconsciemment pendant sa lecture, il avait finalement mangé plus qu'il ne s'en pensait capable et en remercia Dobby.
Vers 9h, il avait lu une grande partie du livre, mais n'y avait pas trouvé grand-chose. Cela avait été écrit il y a bien longtemps et dans un jargon que seuls les notaires et avocats devaient comprendre. Autant demander directement des renseignements sur son compte aux gobelins.
Il rangea ses livres dans sa malle et parti rendre visite à Ron à l'infirmerie. Le pauvre ne pourrait pas sortir avant le lendemain.
