Chapitre 1
13 juin 1994
Avant le petit-déjeuner dominical, Harry et Hermione passèrent par l'infirmerie afin de donner des vêtements propres à Ron et ils repartirent tous les trois en direction de la Grande Salle. Vers 9h, alors qu'Harry avait fini son assiette et se préparait à repartir vers son dortoir, le courrier arriva et un hibou gris tacheté noir atterrit devant lui, un bout de parchemin attaché à la patte. Ron et Hermione le regardait, curieux, alors qu'il détachait le message de la patte de l'animal et lui donna à boire. Il lut le plus naturellement possible les huit mots qui lui étaient adressés et fit signe à ses amis qu'il leur en parlerait plus tard. Cela lui donnerait le temps de réfléchir à ce qu'il leur dirait et, à coup sûr, ce ne sera pas la vérité.
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Classe de métamorphose. 23 heures ce soir.
D.G.
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Il avait réussi à parvenir à la Salle sur Demande après le petit-déjeuner sans laisser le temps à ses amis de le questionner sur le parchemin qu'il avait reçu au matin. N'ayant pas ses livres avec lui, il demanda à la salle un terrain d'athlétisme et des vêtements amples puis débuta sa course. Malgré ses entrainements de Quidditch, il n'était pas très endurant et, même en ne s'arrêtant qu'à l'épuisement, il ne put courir plus longtemps que vingt minutes. Il se laissa tomber au sol pour reprendre son souffle quelques minutes et en profita pour demander à la salle de faire apparaître du matériel de musculation.
Malheureusement, Harry n'avait pas pensé au fait que rares devaient être les sorciers qui faisaient de la musculation. Ainsi, bien que regorgeant de milliers de choses, la salle ne put faire apparaître que quelques poids, un banc et des tapis moelleux. N'ayant jamais fait de musculation, Harry commença par tester ses limites. Il réussit à faire quinze pompes avant d'avoir mal aux bras et trente abdominaux avant d'être incapable de se relever. Puis, s'asseyant sur le banc, il leva des poids de un kilo vingt fois par bras. Ensuite, il courut à nouveau sur le terrain d'athlétisme pendant une quinzaine de minutes avant de s'écrouler. Ensuite, il demanda à la salle de faire apparaitre une cabine de douche et celle-ci apparut, en plus de tous les produits –gels douche de diverses senteurs, crèmes hydratante et shampoings- dont il aurait besoin, des serviettes chaudes et un peignoir.
Il était alors onze heures quand il eut fini. Il appela Dobby et lui demanda de le réveiller deux heures plus tard et de lui apporter son déjeuner. Quand l'elfe fut parti, Harry demanda un lit moelleux, se changea et s'endormit.
Après ce repos revigorant et ce succulent repas, Harry retourna à la salle commune des Gryffondors. Intercepté par Ron et Hermione, il leur raconta qu'il avait été appelé dans le bureau du Directeur pour parler de Sirius et du fait qu'en tant que criminel recherché, il ne pourrait pas encore être son tuteur et qu'il devait donc revenir chez les Dursley. Ils sortirent s'assoir près du lac noir et passèrent leur après-midi à discuter.
Ils rentrèrent en même temps que les autres élèves afin de dîner avant de s'assoir près de la cheminée de leur salle commune. Vers 21 heures et demi, il prétexta être fatigué et alla se coucher. Allongé sur son lit, les rideaux fermés, il attendit. Neville et Ron arrivèrent une demi-heure plus tard mais il n'entendit ni Dean ni Seamus se coucher.
Quinze minutes avant l'heure du rendez-vous, il ouvrit discrètement ses rideaux, sorti sa cape d'invisibilité et se cacha dessous avant de sortit du dortoir. Il dut se plaquer contre le mur des escaliers menant à la salle commune car ses deux camarades manquants y montaient en même temps qu'il en descendait. Puis il put passer le tableau de la Grosse Dame et rejoindre la classe de métamorphose.
Dans une minute sonnerait l'heure pile. Elle avait fini de tracer l'arbre généalogique des Potter sur le tableau de gauche, avait écrit les noms importants à citer sur le tableau de droite et avait répondu aux questions générales sous forme de mots-clés sur le tableau central.
Elle en aurait pour une heure, tout au plus. Ensuite, elle ne le verrait plus. Mais elle garderait à l'esprit qu'il lui devrait un service et, venant d'Harry Potter, cela s'avérait sûrement précieux. Quoique… S'ils se posaient toutes ces questions et qu'elle y répondait, il y aurait du changement chez Harry Potter. Un changement bénéfique peut-être mais fallait-il encore qu'elle soit dans son entourage pour en retirer avantages…
Mais sa famille avait été neutre depuis le XVIIe siècle et ses parents l'avaient toujours élevée dans cette optique de neutralité. Quand bien même elle choisirait un camp pour le bien de toute sa famille dans la guerre qui pourrait avoir lieu à n'importe quel moment, dans quelques dizaines d'années ou seulement quelques mois, la suivraient-ils ? Car, bien que Dumbedore avait décrété au monde que le Seigneur des Ténèbres était mort il y a de cela douze ans, sa famille savait que son règne n'était pas fini. Le tout était de se tenir prêt car personne ne savait combien de temps il leur restait de paix avant qu'il ne revienne à la vie.
Elle connaissait assez ses parents pour savoir qu'ils ne la déshériteraient pas, qu'ils la laisseraient faire ses propres choix et qu'ils la soutiendraient même si cela ne leur plaisait pas. Mais elle mettrait sa famille dans une position qu'ils n'ont pas choisie ni voulue et elle ne voulait pas les mettre en danger.
- Désolé, j'ai croisé Rusard, lui dit Potter tout essoufflé lorsqu'il arriva. Je suis en retard ?
- La première règle que tout Lord devrait connaître, commença-t-elle sans un regard vers lui, est la suivante : ne t'excuse pas pour ton retard, remercie l'autre pour sa patience. La deuxième règle que tout Lord devrait connaître est qu'il ne faut jamais faire attendre quiconque, et encore moins une Lady. Par chance, tu es arrivé à l'heure. Assis-toi Potter.
Comme demandé, il s'assit dans la première rangée de banc.
- Tu es peut-être une Lady, je ne m'y connais pas vraiment de ce côté-là, mais je sais que je ne suis pas un Lord.
- Il est vrai que tu n'en es pas un…Du moi, pas encore. Si tu es aussi ignorant que tu le prétends, alors je te conseille de te rendre à Gringotts au plus vite afin de découvrir ton héritage.
- C'est ce que je comptais faire.
- Sage décision. Alors écoute-moi bien. Concernant toutes les questions que tu te poses sur ta famille, j'ai récolté le maximum d'informations qu'il m'était possible de me procurer mais, n'en faisant pas parti, il va y avoir un manque et tu vas donc devoir creuser de ton côté. Par exemple, voici une branche récente de ton arbre généalogique. Comme tu le vois, ton aïeul Charlus Potter a épousé Doréa Black et de leur union est né ton père James Potter qui, après avoir brillamment réussi ses A.S.P.I.C., a épousé une née-moldue de son année Lilianne Evans. Je ne peux pas t'en dire plus sur la famille de ta mère, étant donné qu'ils sont moldus. Je ne vais pas m'étendre au-delà. Si tu le souhaite, ton gestionnaire de compte, et il est certain que tu en ais un, pourra te donner un parchemin reprenant tous les membres de ta famille, du premier Potter jusqu'au dernier, c'est-à-dire, toi.
- Au fait, l'interrompit-il, je viens de penser à quelque chose. Je n'ai pas la clé de mon coffre. C'était Hagrid qui l'avait quand j'y suis allé la première fois et, aujourd'hui, c'est Madame Weasley qui l'a.
- Tu n'as pas la clé de ton coffre ? Tu ne sais probablement pas qu'elle peut faire ce qu'elle veut de ton argent, sans que tu n'en sois au courant ?
- Nan, je… Je lui fais confiance avec ça mais…
Il chercha ses mots.
- Elle me voit comme un enfant qui a besoin d'être protégé et guidé. Elle ne me la rendra pas, elle pensera à un caprice ou je ne sais pas quoi d'autre. Il existe un moyen d'entrer dans mon coffre sans la clé ? Je peux demander une nouvelle clé, non ?
Elle ne le montra pas, mais Daphné commençait à se demander à quel point Potter pouvait être naïf. Soupirant mais gardant un visage inexpressif, elle lui répondit :
- Quand tu entre à Gringott, le gobelin que tu vas voir en premier est celui qui va appeler un gobelin pour t'amener dans un bureau pour signer des papiers, pour vérifier ton héritage, pour rencontrer ton gestionnaire de compte ou aller directement à ton coffre. Tu vas à Gringott et lui demande une nouvelle clé. Bien sûr, tu vas devoir prouver ton identité en lui donnant quelques gouttes de ton sang. Profites-en pour demander ton historique de compte, d'héritage, de magie et un bilan de santé. Sait-on jamais : tu es si chétif, ça pourrait ne pas te faire de mal.
- Ok. Attend, je note.
Il sortit un carnet rempli de feuilles qui n'étaient pas en parchemin et utilisa un objet bien plus petit et fin qu'une plume pour écrire. Ce devait être un stylo ou un crayon, plume utilisée par les modus.
- Maintenant, parlons du Magenmagot, reprit-elle en marchant de long en large. Pour ta gouverne, ton père aurait dû y siéger à l'âge de 21 ans. Il ne l'a pas fait et je ne vais pas t'en rappeler les raisons. Le Magenmagot a la même fonction et la même organisation que le Parlement britannique, à l'exception faite que seuls les Lords, Ladies et le ministre de la Magie y siègent. C'est donc une assemblée législative qui décident des lois, de leur vote et qui président les procès de grande instance. Les Lords et Ladies sont les membres représentatif des 30 anciennes et nobles familles sorcières de Grande-Bretagne. C'est pour cela qu'on appelle ces familles, des maisons.
Elle se pointa du doigt.
- Je suis l'héritière de la noble et ancienne maison des Greengrass et, à ta majorité, dit-elle en le pointant du doigt, tu seras Lord de la noble et très ancienne maison des Potter. Parmi les Lords, il y a Lord Malfoy, Lady Longdubat, Lady Bones, Lord Abbot, Lord Greengrass –mon père- et vingt-cinq autres dont toi, lorsque tu atteindras l'âge de 21 ans. Il me semble que ce soit Elphias Dodge qui occupe ton futur siège depuis la mort de ton père. Mais il est plus présent de manière symbolique et n'a pas le droit à quelconque décision. Des questions ?
- Tu viens de dire qu'on peut siéger au Magenmagot et être Lord qu'à 21 ans mais tu as aussi dit que je pouvais être Lord à 17 ans. C'est quoi la différence ?
- A 17 ans, tu deviendras Lord de ta maison mais seulement à titre symbolique. Tu auras plus de responsabilité qu'aujourd'hui mais tu ne recevras les pleines fonctions de ton statut qu'à 21 ans, lorsque tu pourras siéger au Magenmagot.
- Ok, j'ai saisi.
- Bon, continua-t-elle en pointa les noms sur le tableau, parlons maintenant de l'actuel ministre qui est Cornélius Fudge. Il occupe ce poste depuis le départ de l'ancien ministre Milicent Bagnold en 1990. Le ministre de la magie britannique est élu démocratiquement par la communauté magique du pays. Concernant la durée du mandat, elle n'est pas fixe mais le ministre de la magie est obligé d'organiser des élections à un intervalle maximal de sept ans entre la future élection et la précédente.
- Finalement, j'ai encore une question à propos du Magenmagot. Qui a nommé ce … Dodge à siéger à ma place ?
- Je ne sais pas, dit-elle en haussant légèrement les épaules. Il y a probablement eu un vote de l'assemblée. Tu devras attendre d'y siéger pour poser la question.
- Ok.
- Un Lord se doit de réponde convenablement, Potter. Il ne doit pas dire O-kayyyy, le réprimanda-t-elle en articulant les syllabes.
- Bien, héritière de la noble et ancienne maison des Greengrass, se reprit Harry en levant les yeux.
- C'est mieux. Maintenant je vais profiter de ton manque d'éducation magique pour poursuivre vers la suprématie du sang. Un Sang-Pur est un sorcier qui n'a pour ancêtres que des sorciers. Ce statut permet aux sorciers de sang pur de se prétendre supérieurs aux autres, bien que cela soit faux. Certains Sang-Pur n'aiment pas les Moldus et les plus extrémistes d'entre eux voudraient leur donner le statut d'animaux. Salazar Serpentard, co-fondateur de Poudlard, souhaitait que l'enseignement de l'école ne soit dispensé qu'aux Sang-Pur, ce en quoi il s'opposa aux trois autres fondateurs, et en particulier Godric Gryffondor qui mettait en avant le mérite et le courage. Serpentard a donc construit la Chambre des Secrets renfermant un monstre destiné à éliminer les Nés-Moldus. Ces croyances sont reprises par des intégristes. Beaucoup de familles britanniques de sang pur et intégristes sont passées par la maison Serpentard et espèrent que leurs enfants y iront.
- Un basilic.
- Pardon ?
Elle se retourna vers lui en haussant le sourcil.
- Un basilic. Tu sais, le serpent géant pouvant tuer d'un simple regard ?
- Je sais ce qu'est un basilic Potter. Mais les rumeurs sont donc vraies ? Tu as bien combattu le monstre de Serpentard ? C'était un basilic ?
- Oui mais je n'étais pas seul, dit-il en haussant les épaules. Fumseck m'a aidé et sans lui je ne serais plus là pour en parler.
- Qui est Fumseck ?
- Le phénix de Dumbledore. Il a crevé les yeux du basilic pour que je puisse le regarder et m'a guérit de ses larmes. Sans lui, la morsure du basilic aurait eu raison de moi.
Il retroussa sa manche et lui montra la cicatrice de son bras droit.
- Jamais personne n'a survécu à un basilic et sa morsure est réputée pour être mortelle. À quel point chanceux es-tu Potter ?
- Chanceux ? J'ai bien failli mourir trois fois en trois ans, Daphné.
- Premièrement, Potter, tu as survécu plus d'une fois à des situations mortelles.
Elle compta sur ses doigts.
- Tu as défait le Seigneur des Ténèbres, tué Quirrel, vaincu un basilic et survécut à sa morsure et quoi d'autre encore ? Tu as survécu à une chute de 30 mètres -merci au Directeur- et il paraît que tu as repoussé une centaine de détraqueurs à l'aide de ton patronus corporel. Mais qui peut faire apparaître un patronus corporel à seulement 13 ans ? Je demande à voir Potter.
Il la regarda quelques secondes avant de sortir sa baguette. Il soupira, puis lança la formule dans un souffle :
- Expecto Patronum !
Il n'y eut même pas de filet argenté. Le cerf brondit hors de sa baguette à la seconde où la formule fut dite. Il fit le tour de la salle en galopant, s'arrêta près d'elle, la regarda et repartit vers son maître. Il inclina la tête devant lui et s'évanouit en une brume argentée. Émerveillée par le bel animal, elle faillit montrer ses émotions mais elle se reprit.
- Impressionnant Potter.
- Merci. Tu as dit premièrement, c'est qu'il y a autre chose ?
- Oui. Secondement, évite de te montrer familier avec moi. Pour toi, c'est Greengrass. Nous ne sommes pas amis après tout.
- Non, c'est vrai, dit-il en dodelinant de la tête. Du moins pas encore. On ne sait pas ce que le futur nous réserve, pas vrai ? J'y ai réfléchi, tu sais. J'appelle la plupart des gens par leur prénom, amis ou non. Jusqu'à aujourd'hui, je n'appelle par leur nom de famille que les Serpentard : Malfoy, Crabbe, Goyle, Parkinson, Flint et j'en passe, tout simplement parce qu'ils sont détestable et que je ne veux pas leur être familier. Toi par contre, et tu n'es pas la seule, tu ne t'es jamais montrée hostile envers moi. Je n'ai donc aucune raison de te mépriser et de t'appeler par ton nom de famille.
- Soit, passons. Tu permets que je continue ? Il n'est pas loin de sonner minuit, lui fit-elle remarquer en regardant sa montre.
- Ah, oui, pardon.
- Un Sang-Mélé est un sorcier ayant au moins un parent sorcier, qui est un Sang-Mêlé ou un Sang-Pur, et un parent Moldu ou Né-Moldu. Aujourd'hui la plupart des sorciers et sorcières sont des Sang-Mêlés. Ensuite, un né-Moldu est un sorcier né de deux parents Moldus. Ils étaient nommés affectueusement Mutmags du temps de Salazar Serpentard, un mélange probable entre mutant et magie. À l'époque, on les considérait comme étant particulièrement doués pour la magie. Aujourd'hui, certains Sang-Pur les appellent Sang-de-Bourbe, affirmant une impureté de leur sang par rapport aux sorciers de Sang-Pur, mais c'est considéré comme une insulte. Certains chercheurs du Département des mystères avancent qu'il y a forcément un gène de sorcier dans la famille d'un né-Moldu car cela peut sauter plusieurs générations. Et, pour finir, nous avons les traîtres à leur sang qui, d'après les intégristes, sont des Sang-Pur ou des Sang-Mêlé qui ne considèrent pas les Moldus et les nés-Moldus comme des moins que rien ou même ont une affection particulière pour eux. Tu as sans doute déjà entendu Malfoy parler de la famille Weasley en ces termes ? Très peu de sorciers osent « insulter » une autre famille de la sorte. Mais, Malfoy étant ce qu'il est, on ne peut pas parler de courage ou de culot mais plutôt d'arrogance, voire de bêtise.
- J'ai entendu dire que certaines familles de Sang-Pur mariaient des membres de leur propre famille entre eux afin de ne pas « salir » leur sang avec d'autres.
- Ca ne se fait presque plus mais, au début de ce siècle, les Malfoy le faisaient encore. Personnellement, je trouve ça plus qu'impur. Je crois que les moldus appellent cela de la consanguinité. C'est d'ailleurs pourquoi la famille Malfoy se croit si supérieure. À tort, bien sûr. Et, en plus de siéger au Magenmagot, Lucius Malfoy fait partie du Conseil des Gouverneurs. C'est l'assemblée administrative de Poudlard qui a aussi assez de pouvoir pour fermer l'école, si certaines conditions de vie et de sécurité ne sont pas respectées. Cela donne à Draco une impression d'appartenance vis-à-vis de l'école. Encore de l'arrogance mal placée, bien sûr.
- En bref, Malfoy a été éduqué durement par son père afin qu'il soit un héritier irréprochable, qu'il se comporte comme un noble aristocrate des temps passés et son arrogance lui vient de cette impression que tout lui appartient, que toute personne n'ayant pas un sang aussi pur que le sien lui est inférieur et du fait qu'il est né avec une cuillère en argent dans la bouche. Et le fait que son père soit un mangemort n'arrange rien.
- C'est joliment dit, Potter. Mais tu devrais éviter d'accuser le Lord de la noble et ancienne maison des Malfoy sans preuves. Même si c'est ce que tout le monde pense.
- Et Rogue qui ose dire que je ne suis qu'un gamin gâté, insolent, arrogant, imbu de ma personne, colérique et aussi pathétique que mon père, je rêve !
- Le professeur Rogue, Potter, le réprimanda-t-elle.
- Pas toi aussi, Daphné. Rogue est tout sauf un bon professeur et il est tout à fait injuste envers tout élève n'appartenant pas à sa maison. Qu'il ne m'aime pas, peu importe la raison, je m'en fiche mais pourquoi terroriser ce pauvre Neville ? Enfin bref, là n'est pas la question.
- Potter, je ne vais pas pouvoir répondre à toutes tes questions aujourd'hui. Choisis-en une dernière. Sinon mes colocataires vont se poser des questions.
- Et pour mes autres questions ?
- Tu vas devoir chercher des réponses de ton côté.
- On ne pourrait pas se revoir ? Il reste quatre jours avant de prendre le Poudlard Express.
- Écoute Potter, j'ai mon amie Tracy Davis qui me couvre pour ce soir. Chez les Serpentard, on ne peut se fier à personne et, si je m'absente soudainement, certains vont se méfier et finiront par savoir que je te rencontre tard le soir. Alors oublie.
- Et pendant les vacances ? Je pourrais m'éclipser et on pourrait se rejoindre dans un endroit de ton choix ? Et si tu as peur de croiser quelqu'un que tu connais dans le monde magique, on pourrait se rencontrer dans le Londres moldu.
Daphné réfléchit à nouveau. S'arrêter là ? Ne revoir Potter que lorsqu'elle aura besoin qu'il lui rende la pareille ? Ou risque d'aller plus loin ?
- Dans une semaine exactement. Le lundi 20. Je serai au Chaudron Baveur à midi. Je ne t'attendrai pas plus longtemps que cinq minutes.
- Ok, j'y serai. Enfin, je veux dire, d'accord, se reprit-il. Alors, les parrains et marraines, c'est courant chez les sorciers ?
- Pas vraiment. Cela se faisait dans pratiquement toutes les familles du temps où la religion faisait état, autant dans le monde moldu que sorcier. Cela a commencé à se perdre au siècle dernier mais quelques vieilles familles attribuent encore un parrain ou une marraine à leur enfant selon son sexe.
- Jamais les deux ?
- Ce n'est pas courant mais pas impossible. Cependant, je n'en vois pas l'utilité. Un parrain ou une marraine est une sorte d'issue pour l'enfant dans le cas où les parents ne seraient plus habilités à s'occuper de leur enfant ou, tout simplement, si l'enfant est orphelin. Peut-être que ça s'est fait chez certaines familles pendant les deux guerres qui ont eu lieu durant ce siècle. Je ne sais pas quoi te dire d'autre.
- Ça ira, je te remercie.
- Tu es le bienvenu. Je te souhaite une bonne nuit, Potter.
- Bonne nuit, Daphné.
Ce fut la dernière chose qu'elle entendit en sortant de la salle de classe.
