Chapitre 3
Daphné ne savait quoi dire. Elle voulait ne pas y croire mais elle le voyait mal mentir à ce sujet. Jamais elle n'aurait pensé que Pot-Non ! Qu'Harry ait vécu un tel enfer. Dans le monde des sorciers, tous les enfants de leur génération avait grandi en entendant des histoires sur la belle enfance d'Harry Potter et les chouettes aventures qu'il avait vécues.
- Même mes amis ne savent pas pour le placard alors, bouche cousue, hein ! Lui dit-il en essayant une note d'humour. Bref, tout cela pour dire que Dumbledore m'a laissé là et m'oblige à y retourner chaque été. Je pense qu'il y a une raison à ça et que cette raison n'est pas forcément à mon avantage.
- Tu ne lui fais donc plus confiance ?
- Comme tu l'as si bien dit la dernière fois, j'ai failli mourir plusieurs fois et j'ai survécu à chaque fois. Mais trouves-tu ça normal que j'eu dû risquer ma vie trois fois en trois ans dans une école ? Un lieu rempli d'enfants, un lieu censé être le plus sécuritaire de toute la Grande-Bretagne ? Plus sécuritaire et plus infranchissable même que Gringott ? Passons pour l'instant. Pour en revenir à ma visite de ce matin, j'ai annulé ma clé et ai fait en sorte que moi seul puisse accéder à mes coffres. Coffres au pluriel, d'ailleurs. J'étais assez étonné quand j'ai appris que j'étais l'héritier de plusieurs grandes familles en plus de la mienne.
- Tu n'as pourtant qu'un seul anneau au doigt. Anneau que tu ne devrais même pas porter encore. Des explications ?
- J'y viens, sois patiente. Il y a tellement de choses à dire mais une chose à la fois. Donc pour les anneaux j'ai appris être l'héritier de ma famille et, comme j'en suis le dernier héritier vivant, je peux porter l'anneau sans problème. Par contre, comme tu le disais, je ne pourrais siéger au Magenmagot qu'à vingt-et-un ans. Ensuite, j'ai appris être l'héritier des Peverell par mon père, peu importe qui c'est, l'héritier de Gryffondor également par mon père et l'héritier de Serpentard par droit de conquête. Conquête de quoi ? Je n'en sais strictement rien.
Potter, Peverell, Gryffondor et Serpentard.
Rien que ça.
- Les contes de Beedel Le Barde ne te disent rien ? Les contes pour enfants ?
- J'ai vécu chez des moldus, Daphné. C'était plutôt Blanche-Neige et les sept nains ou le petit chaperon rouge, voire Boucle d'or et les trois ours.
- Tu as de la chance car je connais le conte des trois frères par cœur. Alors écoute-moi bien :
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Le conte raconte l'histoire de trois frères qui arrivèrent au bord d'une rivière trop profonde et dangereuse à traverser. Heureusement, puisqu'ils étaient doués du pouvoir de la magie, ils firent apparaître un pont. Au milieu du pont, ils rencontrèrent une figure voilée, la Mort elle-même. La Mort était en colère que ces hommes puissent traverser sans périr, alors que d'autres courageux étaient tous morts noyés dans les eaux de la rivière. Elle imagina alors un plan machiavélique pour rétablir ce qui lui semblait juste et fit semblant d'être heureuse qu'ils aient survécu, et le leur prouva en leur offrant un cadeau à chacun.
Le plus vieux des frères, combatif, demanda une baguette si puissante, qu'elle ne pourrait jamais perdre, baguette que l'homme méritait pour avoir vaincu la Mort. Alors, la Mort prit une branche d'un sureau et lui tailla la Baguette de Sureau. Le second frère, arrogant, et voulant humilier la Mort encore plus, lui demande le pouvoir de ramener les morts à la vie. La Mort prit donc une pierre près de la rivière, la lui remit, et affirma qu'il était maintenant en possession de la Pierre de Résurrection. Le plus jeune, humble et rusé, ne faisait aucunement confiance à la Mort, lui demanda un objet qui lui permettrait de se déplacer sans être vu par la Mort. La Mort lui donna donc à contrecœur sa Cape d'invisibilité. Après, elle s'en alla, et les frères continuèrent leur chemin.
Avec le temps, ils se séparèrent pour vivre chacun leur vie. Le plus vieux provoqua de nombreux duels, qu'il ne perdit jamais. Mais, pour son malheur, il affirma partout bien haut que son pouvoir lui venait de sa baguette imbattable donnée par la mort elle-même. Fort de cette publicité, une nuit, un sorcier jaloux lui vola la baguette et lui trancha la gorge dans son sommeil. C'est ainsi que la Mort s'abattit sur le premier frère.
Le second frère vivait seul dans sa maison. Il tourna la pierre trois fois dans ses mains et sa belle qui lui était destinée, mais décédée avant le mariage, apparut. Malheureusement, celle-ci appartenait toujours au royaume des morts et elle ne fut qu'une âme en peine dans notre monde. Devenu fou de douleur, le deuxième frère se suicida pour la rejoindre et vivre son amour avec. La Mort s'abattit alors sur le deuxième frère.
La Mort chercha longtemps le plus jeune frère, sans jamais le retrouver. Ce n'est qu'au crépuscule de sa vie, alors qu'il légua sa cape à son fils, que le plus jeune frère salua la Mort comme une amie, et qu'il l'accompagna en son royaume pour rejoindre ses deux frères.
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- Et le rapport est … ?
- Et bien, c'est un conte donc ces objets sont légendaires. On ignore s'ils ont un jour existé mais le fait est que ce conte parle des frères Peverell : Ignotus, Cadmus et Antioche. Et si tu es lié à l'un d'entre eux, tu es lié aux trois ! Que tu sois Lord Peverell va faire des vagues Harry. Tout le monde connaît leur nom.
- Pfff, le mien est déjà bien assez célèbre comme ça.
Son air dépité était attendrissant. Malgré elle, Daphné commençait à s'attacher à ce garçon mystérieux et fragile. De plus, elle commençait à s'habituer au fait qu'il l'appelle par son prénom. Il semblerait qu'elle n'ait plus vraiment le choix. Service ou non, elle continuerait de le voir. Ils n'étaient pas amis et, pourtant, ils s'entendaient bien. Qu'est-ce que cela donnerait si elle l'officialisait ? Secrètement bien sûr. À Poudlard, ce serait très mal vu et personne ne devait donc être au courant de leur amitié.
- Tu disais être aussi l'héritier de Gryffondor ET de Serpentard ?
- Gryffondor par mon père, oui. En ce qui concerne Serpentard, je me dis que cela doit avoir un rapport avec Voldemort. Il affirme être son héritier. Mais qu'est-ce que ce droit de conquête ? Qu'est-ce que j'ai conquis ?
- Cela a peut-être avoir avec le fait que tu l'as vaincu ou que tu aies vaincu son basilic ?
- Possible.
Le serveur leur apporta enfin leur pizza en leur souhaitant un bon appétit.
- Bon, ta vie est tout à fait intéressante Potter. Heu… Harry, j'veux dire. Qu'as-tu découvert d'autre ? Tu as fait un bilan complet, non ? Sinon tu aurais encore tes lunettes sur le nez.
- Oui, les gobelins m'ont donné quelques potions pour traiter ma malnutrition et pour guérir entièrement ma myopie. Je me sens beaucoup mieux du coup. Mangeons, j'ai une faim de loup. Bon appétit !
Harry ne parla pas de l'horcruxe. Il voulait en savoir plus avant de partager cette information avec qui que ce soit. Même ses amis. Même Daphné. Même Sirius.
Daphné regarda Harry savourer sa pizza comme si elle était égale à l'ambroisie des dieux grecs. Il soupirait de contentement et fermait les yeux à pratiquement chaque bouchée. Lorsqu'il eut fini, il sirota avec plaisir son verre de soda tout en la regardant finir sa pizza.
Harry regarda Daphné entamer sa pizza comme il se l'était imaginé : bien droite sur sa chaise, couverts en mains et découpant des morceaux ni trop gros ni trop petits. Lui avait attaqué sa pizza sans couverts et se régalait bien. Après une part, alors qu'il s'enfilait déjà la troisième, elle posa ses couvert et mangea avec les doigts comme lui. Et cela ne lui enleva ni sa finesse ni sa grâce féminine. Il n'aurait jamais cru possible que l'on puisse manger de la pizza avec autant de grâce sans s'en mettre partout.
- Si ce n'était pas si mauvais pour la santé, j'en mangerais bien plus souvent.
- Une pizza de temps en temps ne peut pas faire de mal.
- Je ne dis pas le contraire. Mince ! S'exclama-t-elle en regardant sa montre alors qu'il lui restait encore un part de pizza. J'ai dit à mes parents que je mangeais chez mon amie Tracy avant qu'elle ne vienne chez moi pour le mois de juillet. Je leur ai dit que je serais rentrée pour 14h au plus tard et il est déjà moins dix !
- Dis, ton amie Tracy te sert souvent de couverture comme ça ? demanda-t-il, curieux, en se léchant les doigts, sa pizza terminée.
- Nous nous aidons mutuellement, se contenta-t-elle de dire en finissant son soda.
- Mais tu n'as pas fini de répondre à mes questions ! C'est pour ça qu'on devait se voir aujourd'hui à la base.
- Écoute Pot-Harry, tu te conduis comme si nous étions amis alors que ce n'est pas le cas. Tu m'appelle par mon prénom, tu me demande de t'appeler par le tien et, par-dessus tout, tu me fais confiance alors qu'on s'est parlé… quoi ? Trois fois ?
- Et pourquoi pas ? Je souhaite vraiment être ton ami Daphné. Je comprends ta position, surtout à Poudlard, mais on peut rester discret. On n'a pas besoin de se voir tous les jours et de se parler en public. Je t'apprécie beaucoup et j'ai passé un agréable moment, surtout que je ne suis pas habitué au sarcasme mais je m'y ferais avec grand plaisir, finit-il par dire avec un petit sourire timide.
- Et tes amis, qu'en diront-ils ? dit-elle finalement. Tu crois qu'ils accepteront que tu fréquentes un serpent ?
- S'ils sont vraiment mes amis, ils n'auront rien à en redire. Tu es mon amie, c'est mon choix et donc ça ne concerne que moi. Et puis, tu n'as pas fini de répondre à mes questions. Je vais devoir te harceler jusqu'à ce que tu le fasses. Tu es bloquée avec moi Daphné Greengrass, conclut-il avec un grand sourire.
Quand on était à Serpentard, ce n'était pas que pour la ruse. La plupart des élèves de cette maison apprennent rapidement à devenir stratège dans le choix de ses amis et de ses alliés, à devenir méfiant envers tout le monde et, surtout, à ne côtoyer que des gens partageant les mêmes valeurs. Jamais elle ne se serait liée d'amitié avec un Gryffondor. Un Serdaigle, pourquoi pas ? Un Poufsouffle dans le pire des cas. Mais le Survivant, le plus courageux, le plus suicidaire et le plus casse-pied des Gryffondor ?
- Un Lord se doit être galant avec la gent féminine, Potter. Qu'est-ce que t'attend ? Paie l'addition et raccompagne-moi jusqu'au Chaudron Baveur. Je t'expliquerais en chemin comment venir jusque chez moi. Le samedi 2 juillet, ça te va ?
Harry paya l'addition et répondit, prit de court et hésitant :
- Bien sûr. Mais chez toi, tu es sûre ?
- Oui, mes parents ne sont pas à la maison du vendredi matin au dimanche soir pendant les grandes vacances à cause de leur boulot. De plus, Tracy reste chez moi tout le mois de juillet, je suis sûre que vous allez très bien vous entendre.
Au moins, je ne serais pas seule avec lui, se dit-elle.
- Ok, alors. On s'enverra des lettres en attendant ?
- Si tu le veux, Potter.
- Tiens, tu ne m'appelle plus Harry maintenant ?
- Donne du temps au temps Harry. Je dois encore m'y habituer.
Après les explications de Daphné, ils arrivèrent devant la cheminée du Chaudron Baveur et Harry ne savait pas trop ce qu'il devait faire. Elle se plaça dans la cheminée face à lui, de la poudre de cheminette dans le poing.
- Au fait, amis ? Demanda-t-il en lui présentant sa main.
- Amis, Harry, répondit-elle en lui serrant la main, un sourire en coin.
Sa poignée de main était douce et forte à la fois. De la féminité et de la puissance.
Puis elle chuchota sa destination et disparut dans un tourbillon émeraude.
22 juin
Lorsqu'il revient de sa course matinale, Harry passa par sa chambre pour prendre ses affaires de toilettes afin d'aller prendre une douche et vit Hedwige partager son perchoir avec un petit hibou gris portant une lettre. Il la décrocha de sa patte et mis à sa disposition un bol d'eau avant d'aller se décrasser.
Une fois propre comme un sou neuf, il ouvrit la lettre et constata qu'elle venait de Sirius. Il avait écrit des inscriptions afin qu'il comprenne qu'il devait utiliser le mot de passe de la carte des Maraudeurs. Alors il pointa sa baguette sur le papier et prononça la formule :
- Je jure solennellement que mes intentions sont mauvaises.
Le véritable message de son parrain apparut progressivement sur le parchemin. Sirius était actuellement sur une petite île déserte de l'océan indien. Remus l'avait rejoint afin de l'aider à retrouver la santé et sa forme physique d'autrefois pendant quelques semaines et, comme Remus devait faire des allers et retours toutes les semaines afin de ne pas être soupçonné de l'aider et de pouvoir ramener de la nourriture, il lui proposait de venir passer une semaine avec eux. Remus devait revenir en Angleterre le vendredi 24 et le ramènerai la semaine d'après le vendredi 1er juillet. Il précisa que Remus viendrait le chercher juste après le déjeuner vers 13h. À la fin du message, Sirius lui expliquait comment enchanter un parchemin comme il l'avait fait.
Heureux à l'idée d'enfin pouvoir passer du temps avec son parrain, d'apprendre à le connaître ainsi que Remus Lupin, Harry s'empressa de lui envoyer sa réponse. Il envoya Hedwige apporter sa lettre à Sirius en lui disant bien de rester avec lui. Puis il écrivit une courte lettre à Daphné pour lui dire qu'il partait une semaine en voyage et ne pourrait donc envoyer d'autres lettres avant le jour où ils devaient se voir. Il lui envoya la lettre avec le hibou gris qui, une fois sa mission accomplie, rejoindrai sûrement Sirius.
Ressentant soudainement une grande motivation, il fit ses exercices de musculation quotidiens.
- Toi, The Ice Queen, tu as accepté d'être ami avec Le Golden Boy, Le Harry Potter ?! Pas possible !
- Ça t'amuse tout ça, n'est-ce pas Tracy ?
- Tu n'as pas idée, dit Tracy.
Puis elle éclata de rire.
- Alors il est comment ? Pas aussi idiot et arrogant que le dit Malfoy, sinon tu ne serais pas amie avec lui.
- Je le pensais plutôt naïf au début mais, plus je parlais avec lui, plus je comprenais que ce n'est qu'une façade. Il est timide aussi, même s'il essaie de ne pas le montrer, et très gentil. Et il n'est pas arrogant, loin de là. En fait, même s'il se montre extrêmement confiant par moment, il peut aussi manquer de confiance en lui parfois. Et il n'est pas du tout idiot, il est juste très ignorant en ce qui concerne notre monde. Pour ce qui est de ses notes à l'école, je ne sais pas trop où il se situe et ne peut donc pas te dire s'il est idiot au niveau scolaire. De plus, je crois que vous allez très bien vous entendre, vu que vous n'avez pas vraiment été élevé dans le monde sorcier tous les deux.
- J'en connais une qui s'est laissée attendrir…Il doit valoir le coup pour que tu l'aies laissé 'entrer'. Après tout, il n'y a qu'avec ta famille et moi que tu es réellement toi-même. Bon, tu as fait exception pour Blaise mais ce n'est pas vraiment la même chose.
- Je ne me laisse pas attendrir Tracy ! Je ne suis pas une chiffe-molle qui fond comme neige au soleil devant un garçon légèrement mignon.
- Légèrement ?
- On ne s'est rencontré que deux fois et il a pourtant pris la folle décision de me faire confiance et de me parler de choses dont même ses amis les plus proches ne sont pas au courant. Ce que je trouve complètement idiot, d'ailleurs. Il s'est confié à moi, m'a raconté brièvement son enfance dans sa famille moldue. Il n'a pas eu la vie facile. Il n'est pas le gamin gâté et arrogant que Malfoy et le professeur Rogue décrivent.
- Peu importe ce que tu peux dire Daphné. L'impossible est arrivé : tu t'es laissée attendrir. Et ne me dit pas le contraire ! Rajouta Tracy en voyant son amie ouvrir la bouche. Ce n'est pas une mauvaise chose, tu sais. Au contraire ! Ton amitié avec Potter te sera peut-être bénéfique.
- Bon, bien, d'accord. Je suis peut-être un peu attendrie par Potter et… son expression de déception si …
- si… quoi ? Daphné !
- Si adorable ! Ça te va ? Cette conversation est finie, dit-elle en lui tournant le dos.
- Ah non ! Je le rencontre quand ton petit-copain, moi ?
- Tracy !
24 juin
Harry se hâta d'aller ouvrir la porte lorsqu'on y toqua ce vendredi.
- Bonjour Remus.
- Bonjour Harry, répondit-il en lui serrant la main. Ta malle est faite ?
- Oui, elle est dans ma chambre.
- Bien, montre-moi le chemin.
Les Dursley étant prévenu de la venue de Remus, ils s'étaient organisé une sortie au centre commercial de Londres. Harry put donc inviter Remus à entrer sans craindre de voir le visage de l'oncle Vernon devenir rouge de colère et d'indignation à la vue d'un 'être anormal' perturber la vie ordinaire de gens tout à fait normaux. Une fois arrivé dans la chambre d'Harry, Remus lança un sort sur sa malle afin de la réduire à la taille d'une boite d'allumette qu'Harry put mettre en poche.
- Prend mon bras Harry, nous allons transplaner. Prend une grande inspiration et ne me lâche surtout pas. Ça risque d'être désagréable, ça l'est toujours la première fois.
- D'accord.
*POP!*
Harry se sentit comme compressé dans un tuyau et ne pouvait plus respirer. Mais, bien avant de pouvoir paniquer, il atterrit, les genoux et les mains sur le sol, dans un autre endroit.
- Ca va aller Harry ? Je sais que c'est désagréable mais, l'île se trouvant loin, nous allons devoir transplaner une bonne dizaine de fois. J'aurai bien utilisé un portoloin mais il faut le permis ministériel pour en créer ou donner la destination au département des transports magiques afin que l'un des employés nous en fasse un, chose que nous voulons éviter, bien sûr. Dis-moi quand tu te sens prêt à repartir.
- Allons-y.
Après tous ces transplanages répétés, Harry eut des vertiges et atterrit la tête la première dans le sable. Il resta là pour prendre de grandes bouffées d'air frais afin de faire partir ses élans nauséeux et pour profiter de cette nouvelle sensation de chaleur et de douceur que lui procurait le sable. Lui, qui n'avait jamais été à la plage, ne pourrait plus se passer du contact des grains de sable entre ses doigts et sur sa peau. C'était nouveau et agréable.
- Bienvenue dans mon nouveau chez moi, Harry !
Harry leva la tête si vite que sa nuque craqua. Son parrain était devant lui, rasé, les cheveux coupés court, en t-shirt et bermuda, les pieds nus en prime. Il semblait remplumé et personne n'aurait su dire qu'il venait de sortir de prison après douze ans d'emprisonnement. Harry se releva précipitamment et serra fort son parrain dans ses bras.
- Sirius !
- Ahahah, moi aussi tu m'as manqué filleul.
Après une bonne minute, Harry laissa son parrain respirer et regarda autour de lui.
- Tu vas habiter ici alors ?
- Pas indéfiniment, non. Mais le temps que les choses se tassent à mon sujet, oui.
- On t'innocentera Sirius, c'est sûr.
- Je sais Harry. En attendant, je me remets en forme et je profite du soleil. Mon teint blanc comme un fantôme m'a presque fait sursauter la première fois que je me suis vu dans un miroir après être sorti d'Azkaban. Et, le plus important, je profite de pouvoir passer du temps avec mon Potter préféré, rajouta-t-il avec un clin d'œil.
- Qu'est-ce que tu fais exactement pour te remettre en forme ? À part te nourrir correctement, je veux dire.
- De la course. Essaye de courir dans le sable, ce n'est pas aussi évident que sur la terre ferme mais ça muscle bien. Et quelques exercices pour me muscler. Regarde-moi ! Je suis tout flasque ! Je veux redessiner mes tablettes de chocolat d'antan.
- Je pourrais faire ça avec toi ? J'ai commencé il y a une dizaine de jours.
- Oui, bien sûr. Tu n'es pas très gros, on va devoir corriger ça.
- À ce sujet, j'ai fait un bilan complet en allant à Gringott le week-end dernier et les gobelins m'ont donné une potion pour m'aider à guérir de ma malnutrition. Ça commence à faire son effet mais je dois me muscler un peu et bien manger pour que les dommages de ma malnutrition disparaissent.
- Ça, plus le Quidditch… Mais, dis-moi, tu vas en impressionner des filles cette année Harry !
- Sirius, je ne fais pas ça pour les filles ! Je fais ça pour moi, merci bien. Mais…, en parlant de fille, j'aurais à te parler de quelqu'un.
- Oh ! Ça m'a tout l'air d'être intéressant ! Bon, puisque Remus est parti ranger les provisions et nourrir Buck, je vais te faire visiter. Nous pourrons parler de la demoiselle qui a attiré ton attention pendant notre petite marche.
- Bon, alors… je suis très récemment devenu ami avec Daphné Greengrass…
- Daphné Greengrass… La fille d'Eléonor Greengrass ? Et ben, Harry, si elle est aussi belle que l'était sa mère dans mes souvenirs, je te soutiens à cent pour cent !
- Sirius !
- D'accord, d'accord ! Je vais rester sérieux. Quelle sont tes questions, bourreaux des cœurs ?
