Chapitre 4
27 juin
Harry sortit du bungalow, portant une assiette d'œufs brouillés et une corbeille de tartines grillées. Sirius était déjà installé sur l'une des chaises longues au bord de la mer, Remus à ses côté, déjeunant sur la table de bois clair à laquelle ils prenaient tous leurs repas.
C'était le quatrième jour qu'il passait sur l'île des Maraudeurs. Cette île étant déserte, il n'avait pas été difficile pour Sirius de l'acheter sous un autre nom grâce à l'héritage que lui avait laissé son grand-oncle, ancien chef de la famille des Black décédé quelques années plus tôt et qui avait désigné Sirius pour prendre sa place à la tête de sa famille. Puis, ce qui n'était pas étonnant venant de lui, Sirius l'avait nommé l'île des Maraudeurs, après que Remus et lui aient réussi à le convaincre que le nom 'Maraudeurland' n'était pas si génial que ça.
Son parrain lui avait proposé de rester jusqu'à la fin de l'été, sachant qu'il ne se plaisait pas chez les Dursley –ce qui été un euphémisme- et Harry aurait été ravi d'accepter mais, en lui parlant de Daphné, il lui avait aussi parlé de son invitation à venir chez elle le samedi suivant. De plus, d'ici, Harry ne pourrait envoyer ou recevoir de lettre d'elle. Hedwige était une chouette incroyablement intelligente et endurante mais la distance entre l'ile et l'Angleterre était bien trop grande pour qu'il se risque à l'envoyer là-bas.
Il avait pensé à une cheminette mais en faire ouvrir une sur une île déserte moldue n'était pas un privilège donné à tout le monde –seulement les familles nobles le pouvaient- et Sirius, étant un 'criminel dangereux' recherché, ne pourrait pas en faire la demande. Un portoloin était, bien sûr, hors de question et Harry ne pensait pas pouvoir supporter les nombreux transplanages nécessaires à son retour en Angleterre deux fois dans la même journée, ni deux fois dans la même semaine. Décidément, les transports sorciers n'étaient pas faits pour lui, excepté le vol en balai.
De plus, il allait sûrement recevoir des lettres de ses amis, à qui il n'avait pas dit qu'il partait de chez les Dursley, et, s'il n'y répondaient pas, ils s'inquiéteraient et alerteraient sûrement Dumbledore. Il reviendrait donc deux ou trois semaines au mois de juillet puis au mois d'août afin de répondre aux lettres reçues et, peut-être, rencontrer Daphné à plusieurs reprises.
Bien que son séjour sur l'île des Mauraudeurs fasse figure de vacances et lui permette d'apprendre à connaître son parrain et Remus en dehors de son statut de professeur, les deux maraudeurs profitaient également de sa présence pour le remplumer, lui en apprendre d'avantages sur sa famille, la magie et le monde sorcier en général ainsi qu'à développer sa personnalité. Il n'était pas chez les Dursley et pouvait donc agir comme un garçon de son âge, rire, faire des blagues, jouer et se reposer.
Ainsi, après le petit-déjeuner, repas pendant lequel Remus lui donnait des potions de nutritions, Harry rejoignait Sirius dans son jogging matinal puis, Remus et Sirius jouaient à plusieurs jeux de plages avec Harry, lui apprenaient à nager, faisaient de gigantesques châteaux de sables et renforçaient sa condition physique en le faisant poursuivre Sirius sous sa forme animagus. Ensuite, ils déjeunaient vers 13h, avant de parler des devoirs d'un héritier et futur chef de famille qu'était Harry, répondre à ses questions sur la famille Potter et ses parents et de lui apprendre de nouveaux sorts, autant pratiques qu'incongrus. Finalement, après avoir fait ses devoirs avec l'aide de Remus et parfois celle de Sirius, ils dinaient sur la plage et, le soleil se couchant très tard, profitaient des derniers rayons jusqu'au lever de la lune.
Et, bien sûr, ils parlèrent de Dumbledore.
- Je vous ai parlé de ma première année. Dumbledore a peut-être voulu bien faire en gardant la Pierre philosophale pour aider les Flamel, soit. Mais trouvez-vous ça normal qu'un groupe de première année ait pu outrepasser les obstacles placés là alors qu'ils étaient censés empêcher des sorciers pleins de mauvaises intentions et certainement plus expérimentés que nous d'accéder à la Pierre ?
- Non, admit Sirius. Mais tu nous as dit que Quirrel ne pouvait pas avoir la Pierre puisqu'elle était cachée dans le miroir du Rised et que seul un cœur rempli de bonnes intentions pouvait la trouver.
- Oui mais j'ai reçu la cape d'invisibilité de papa à Noël et, le soir-même, j'ai voulu l'essayer en allant explorer le château. Je suis alors tombé sur le miroir. Puis, quelques nuits plus tard, Dumbledore me surprend et m'explique le fonctionnement du miroir. Comme s'il savait que je finirais devant le miroir après avoir attrapé une clé en volant sur un balai, après avoir gagné une partie d'échec grâce à Ron et après qu'Hermione résolve une énigme me permettant d'accéder à la salle du miroir. Étrange, non ?
Remus, qui n'avait dit mot jusque-là, soupira.
- J'ai longtemps admiré et respecté Dumbledore. Après tout, il m'a permis de suivre ma scolarité à Poudlard malgré mon statut de loup-garou et m'a donné un emploi l'année dernière mais… je ne peux pas croire qu'il ignorait ce qui se passait dans son école.
Après quelques minutes de silence pendant lesquelles Harry laissa Remus et Sirius en pleine réflexion, il reprit :
- Pensez maintenant à ma deuxième année : Hermione a trouvé comment le monstre de la Chambre se déplaçait dans l'école et pas Dumbledore. Il y avait un papier dans sa main sur lequel elle avait écrit 'tuyau'. Lorsque Colin Crivey a été pétrifié, Dumbledore a vérifié la pellicule de son appareil photo mais il n'a pas vérifié si Hermione avait quelque chose en main, à part son miroir. Puis, Ron et moi avons fait le lien entre Mimi Geignarde –le fantôme des toilettes des filles- et l'entrée de la Chambre et pas Dumbledore. Alors que, comme j'ai pu le voir dans le journal de Jedusor, Dumbledore enseignait déjà à Poudlard lorsque Mimi a été tuée. Pourtant, il n'a jamais pensé à poser des questions à son fantôme sur ce qu'il s'était passé.
- Et, poursuivit Sirius qui connaissait déjà l'histoire, une fois dans la Chambre, alors que tu fuyais le basilic, le phénix de Dumbledore est arrivé pour lui crever les yeux et pour t'apporter le Choixpeau afin de te donner l'épée de Gryffodor.
- Dumbledore a dû l'envoyer avec le Choixpeau… dit Remus. Mais pourquoi n'a-t-il rien fait ? Tu as failli mourir là-bas !
- J'ignore ce que le vieux fou a derrière la tête, lui dit Sirius qui commençait à ressentir de la rancœur pour le vieux sorcier, mais sois prudent cette année, Harry : Dumbledore va probablement essayer de te mettre dans une nouvelle situation dangereuse.
2 juillet
Sirius sourit alors que son filleul vérifiait pour la seconde fois qu'il n'avait rien oublié dans sa malle. Harry avait bien changé en seulement neuf jours : il avait la peau dorée par le soleil et on ne voyait plus ses côtes. Bien que mince et un peu musclé grâce aux séances d'entrainement de Quidditch des trois dernières années, leur entrainement quotidien autant physique que magique et les diverses activités qu'ils avaient faites avaient dessiné de légers abdominaux sur le corps de l'adolescent.
- Tu as tout ? Lui demanda-t-il.
- Oui, j'ai même repris mon maillot qui séchait sur la corde à linge. Ma malle n'a jamais été aussi remplie.
- Tiens, dit Sirius en lui tendant un flacon contenant un liquide rouge sang.
- Qu'est-ce que c'est ?
- Un petit cadeau. Bois-la maintenant, tu vas adorer le résultat.
- Et c'est quoi le résultat exactement ? Demanda Harry, soudainement méfiant.
- Je t'assure que tu vas adorer. C'est sans risque, ne t'en fais pas.
Harry regarda son parrain, scrutant le moindre signe l'alertant qu'il ne devrait pas boire la potion mais n'en vit aucun. Alors il l'avala d'un trait. Il ne ressentit rien pendant quelques secondes puis eu l'impression que sa tête devenait légère, comme si elle allait s'envoler. Il se sentit partir en arrière puis ne distingua plus rien de familier.
Lorsqu'il reprit ses esprits, il était dans une sorte de forêt tropicale et il y faisait chaud et humide. Il entendit un bruissement de feuilles derrière lui et se retourna donc. Il y avait devant lui, l'air menaçant, une panthère à la robe sombre. Il ne bougea pas, paralysé, et ils se regardèrent pendant deux longues minutes. Mais aucun d'eux ne fit le moindre mouvement. Puis, au bout d'un moment, la panthère décida de l'approcher et, enfin, ouvrit sa gueule, les canines acérées et brillantes sous la lumière du soleil, pour lui parler :
- Tu es digne de moi, dit-elle.
Et la panthère lui bondit dessus.
Harry ouvrit les yeux qu'il ne se rappela pas avoir fermés. La panthère avait disparu ainsi que le paysage tropical pour laisser place un grand espace vide. Un champ. Il n'y avait rien, ni hommes, ni animaux. Harry commença à se demander où son parrain avait bien pu l'envoyer.
Il se retourna. Il avait entendu un bruit, celui des battements d'ailes d'un oiseau. Il le chercha du regard et vit une forme floue atterrir sur le fil barbelé reliant deux poteaux près de lui. Le rapace, qu'il pensait être un faucon, le regardait de ses yeux noirs et aucun d'eux ne bougea pendant plusieurs minutes. Puis le rapace vola dans sa direction et, comme il le faisait pour Hedwig, Harry tendit son bras, espérant que c'était la chose à faire. Après avoir tourné autour de lui, le faucon s'y installa sans le blesser de ses griffes puis le regarda à nouveau. À l'instar de la panthère, il ouvrit le bec puis lui parla :
- Tu es digne de moi, dit-il.
Et, sur ces paroles, Harry se réveilla sur son lit, cette fois-ci.
- Mais qu'est-ce c'était ?! Cria-t-il en se tournant vers Sirius.
Mais il le voyait à peine, sa vision étant floue. Il se frotta alors les yeux et aperçu nettement Sirius qui lui souriait.
- C'est une potion pour découvrir ta forme animagus.
- Pourquoi n'en ai-je jamais entendu parler avant ? Demanda-t-il, confus.
- Et bien, parce que cette potion n'est pas donnée ! Du coup, tout le monde ne peut pas se la permettre.
- Merci Sirius, s'exclama Harry, reconnaissant.
Il engouffra son parrain dans une étreinte ferme. Sirius était la première personne qu'il étreignait de sa propre initiative. Hermione l'avait fait une fois mais par surprise et Madame Weasley l'étreignait toujours sans qu'il ne la voit venir. Là, il le faisait de son propre chef et ça faisait un bien fou.
- Tu me remercieras quand j'aurai trouvé ton surnom de Maraudeur, dit-il.
- Merci de m'avoir déposé, Remus.
- Tu es le bienvenu, louveteau.
D'abord hésitant, Harry finit par étreindre celui qu'il considérait comme un oncle.
- Au revoir, Remus. Veille à ce que Patmol ne fasse pas de bêtises, d'accord ?
- T'inquiète pas, je l'ai à l'œil. Passe une bonne journée, Harry. On se voit dans deux semaines.
Sur ce, Remus transplana.
Profitant du temps qu'il lui restait avant de revoir Daphné, il se dirigea vers la boutique de vêtements de la dernière fois et compléta sa nouvelle garde-robe. Puis il appela Dobby afin qu'il apporte ses affaires dans sa chambres et se dirigea chez le coiffeur du coin. Ses cheveux lui chatouillaient le cou et il demanda au coiffeur de les raccourcir et de les coiffer en brosse, tout en laissant ses cheveux de devant pendre un peu sur son front. Satisfait, Harry s'apprêtait à entrer dans le Chaudron Baveur quand il vit la petite boutique de tatouages. Il vit sur l'écriteau qu'il était possible de se faire percer les oreilles. Il y rentra donc et prit un rendez-vous pour se faire percer l'oreille droite et y mettre une émeraude le vendredi suivant. Puis, il demanda au tatoueur ses tarifs, voulant se faire tatouer 'J&L' sur le biceps gauche et reprit sa route vers le pub sorcier. Une fois à l'intérieur, il entra dans la cheminée du Chaudron Baveur et chuchota l'adresse de la maison de Daphné avant de jeter sa poignée de poudre de cheminette.
Arrivé à destination, il sortit de l'âtre et observa les alentours. Il se trouvait dans une sorte de petit hall d'entrée, décoré avec goût et dont le sol était dallé de marbre blanc. Il y avait un grand escalier sur sa droite, drapé d'un tapis ancien vert foncé, une porte devant lui et une sur sa gauche.
*POUF!*
Un elfe de maison apparut. Il était habillé d'une sorte de drap noir finement cousu de fils argentés et un blason représentant une grande faux croisée d'une épée ornait sa poitrine.
- Lord Harry Potter ?
- Heu… Oui ! Mais juste Harry, ça suffira.
- Monsieur Harry, je suis Zéphir, l'elfe personnel de maîtresse Daphné Greengrass, se présenta-t-il en s'inclinant. Maîtresse Daphné est dans le jardin avec Miss Tracy et Maîtresse Daphné souhaite que Monsieur Harry se change dans la chambre d'amis.
- Me changer, Zéphir ?
- En maillot de bain, Monsieur Harry. Maîtresse Daphné et Miss Tracy se reposent au soleil au bord de la piscine extérieure. Si Monsieur Harry n'a pas de maillot, Maîtresse Daphné est disposé à vous en prêter un.
- Non, ça ira, Zéphir. J'en ai un avec moi. Je te remercie.
- Tout le plaisir est pour moi, Monsieur Harry. Je vais de ce pas avertir Maîtresse Daphné de votre arrivée. La chambre d'amis qui vous est destinée se trouve en haut de l'escalier, la troisième porte sur votre gauche. Appelez-moi lorsque vous serez prêt.
*POUF !*
Elle avait l'air d'être vraiment bien traitée et s'exprimait merveilleusement bien, contrairement à Dobby. Suivant les instructions de Zéphir, il trouva rapidement la chambre d'amis. Il y avait une grande armoire, un bureau, une chaise, un fauteuil, un lit et une table de chevet, tout en bois sombre. Les murs étaient de couleur taupe, la pièce était éclairée par deux grandes fenêtres donnant sur l'avant de la maison et il y avait une porte à sa droite. Curieux, il l'ouvrit : c'était la salle de bain. Toute carrelée de blanc, il y avait une douche italienne, une grande baignoire, une chaise, une toilette et deux lavabos au-dessus desquels se trouvait une armoire avec miroir.
Sortant sa malle de sa poche, il la posa sur le lit et elle reprit sa taille normale lorsqu'il inversa le sort de réduction. Il prit son short de bain noir, alla se changer dans la salle de bain, pliant ses vêtements et laissant la pile sur la chaise. Puis il appela Zéphir qui lui montra le chemin jusqu'à la piscine extérieure où se trouvaient les filles.
Une fois sorti du manoir, Harry vit une grande piscine au bout du terrain. Zéphir, qui l'avait accompagné jusqu'à la porte du jardin, repartit dans un pop sonore. Harry, un peu mal à l'aise à l'idée de se montrer en maillot de bain aux filles, avança d'un pas lent jusqu'à arriver derrière les transats sur lesquels bronzaient les filles. Comme elles étaient dos à lui, elles ne purent le voir. Donc, prenant son courage à deux mains, il annonça sa présence :
- Salut.
Daphné ne réagit pas mais son amie blonde, qui devait être Tracy Davis, se retourna rapidement, des lunettes de soleil sur le nez. Elle les enleva, le regarda de haut en bas –ce qui le mis plutôt mal à l'aise- puis lui fit un grand sourire.
- Salut, Potter ! Je suis Tracy Davis, la meilleure amie de Daphné, mais tu peux m'appeler Tracy ! Lui dit-elle en lui tendant la main.
- Alors, tu peux m'appeler Harry, répondit-il en la serrant. Il jeta un œil sur Daphné qui n'avait toujours pas bougé. Elle est dans le coma ? Chuchota-t-il en désignant la brune.
- Oh, non, elle fait juste semblant de ne pas s'intéresser à toi alors qu'elle avait hâte que tu arrives. Quand Zéphyr nous a prévenues de ton arrivée, elle…
- Tracy ! L'interrompit Daphné en se retournant d'un bond. Bon, Harry, je suis contente que tu sois là. Tu as réfléchi aux questions que tu voulais me …
- Tu sais, les gens qui ont le sens de la politesse proposent un siège à leur invité. Donc, ça ne te dérange pas si … ? Lui demanda-t-il en désignant le transat sur sa droite.
- Je t'en prie, assieds-toi.
- Merci.
- Alors, tu vas me laisser parler maintenant ?
- Bien sûr ! Mais une dernière chose avant : tu pourrais te lever ?
Agacée, elle se leva et croisa les bras, essayant de sembler menaçante.
- Je disais : étant donné que je t'ai invité pour répondre à tes questions, tu devrais me les poser maintenant, afin que l'on en finisse au plus vite.
- Ah, oui ! Eh bien, tu vas être déçue.
- Et pourquoi donc ?
- J'ai déjà toutes les réponses qu'il me fallait.
Sirius et Remus avaient, après tout, été une mine d'informations, autant sur son futur rôle dans la société que sur sa famille.
Du coin de l'œil, Harry vit Tracy sourire. Quand il regarda Daphné, il vit son œil droit cligner nerveusement. Ah, il avait dû quelque peu l'énerver.
- Alors, pourquoi… Commença-t-elle en haussant la voix.
- Tu m'as juste invité pour répondre à mes questions ? Donc une fois cela fait, tu m'aurais demandé de partir, c'est ça ? Je t'avoue être déçu, dit-il, faussement triste. Je croyais que tu voulais qu'on passe la journée ensemble et me présenter à Tracy. Tu te rappelles m'avoir dit qu'on s'entendrait probablement bien, non ? Et moi qui croyais qu'on était amis…
Harry fit mine d'être déçu et observa la réaction de Daphné. Mais, avant qu'elle ne puisse dire quoi que ce soit, Tracy se leva d'un bond et prit enfin la parole.
- Pourquoi partir ? Mais non ! Reste ! Faisons connaissance, Daphné m'a teeeeeeellement parlé de toi. Alors Harry, quel est ton type de fille ? Comment tu me trouves ? Et, plus important, comment trouves-tu Daphné ?
Ne s'attendant pas à ce que Tracy s'immisce dans la conversation qu'il avait lancé, il s'efforça de ne pas rougir. Après l'avoir longuement taquiné sur sa nouvelle amitié avec Daphné, Sirius avait su se montrer sérieux. Il avait d'abord eut la « fameuse » conversation sur la puberté et la reproduction –la gêne- puis Sirius et lui avaient beaucoup parlé afin qu'il ait davantage confiance en lui.
- Et bien, Tracy, ce sont d'excellentes questions, lui répondit-il avec aplomb. Je n'ai pas de type de fille à proprement parlé, tout le monde à ses qualités et ses défauts. Mais je n'aime pas la méchanceté gratuite, je ne supporterai pas qu'une fille sorte avec moi pour Harry Potter, le Survivant, et, comme je n'aime pas parler de ma vie privée, je ne veux pas d'une fille qui me veut à son bras comme un trophée afin d'apparaître dans les médias. Et je ne peux pas te dire si tu es mon genre, Tracy, puisqu'on ne se connait pas encore.
- Tu n'as pas répondu à propos de Daphné, insista-t-elle.
- Eh ! Ne faites pas comme si je n'étais pas là ! S'offusqua cette dernière.
- Elle pourrait me plaire si elle était moins fade, rétorqua-t-il à Tracy, feignant ne pas avoir entendu Daphné.
- Comment ça : fade ?! S'indigna la brune.
- Fade n'est peut-être pas le mot, dit Tracy. J'aurai plutôt dit prude. Froide, peut-être. Elle n'est pas The Ice Queen pour rien, n'est-ce pas ?
- The Ice Queen ? N'importe quoi ! Personne ne m'appelle ainsi !
- En fait, si : presque tous les élèves de Gryffondor, Poufsouffle et Serdaigle. J'ai peut-être une idée pour la faire « fondre » si tu vois ce que je veux dire, continua Harry en se tournant vers Tracy.
- Je t'en prie.
- Quoi ?! Eh, non ! Qu'est-ce que tu… Potter !
Harry s'était levé de sa chaise. Daphné, toujours debout, se trouvait entre lui et la piscine. Il s'avança lentement vers elle, les bras écartés. La jeune fille s'était mise à reculer et, pour éviter qu'elle ne lui échappe, se dépêcha alors à la prendre sur son épaule, comme un sac à patates.
- Non, moi c'est Harry, répondit-il en marchant en direction de l'eau.
- D'accord ! D'accord ! Harry, dépose-moi !
- Et le mot magique ?
- Harry, dépose-moi, s'il te plait !
- D'accord.
Arrivé au bord de la piscine, il la jeta dans l'eau.
*SPLASH !*
Quelques secondes plus tard, Daphné sortit la tête de l'eau, ses cheveux tombant comme un rideau sur son visage. Tracy et Harry éclatèrent de rire. La jeune fille rejoint le bord. Gentleman, Harry tendit la main pour l'aider à sortir. Elle le regarda avec des yeux noirs et se passa de sa 'galanterie' pour se sortir toute seule de l'eau.
- Tracy, tu peux me passer sa serviette ? Demanda-t-il.
Elle la lui jeta et il l'attrapa avant de l'étendre et de la mettre autour de Daphné.
- Ce serait dommage que tu attrapes froid, Ice Queen, lui dit Harry, avec un petit sourire.
- Merci, lui dit-elle.
Puis elle le tira à elle, s'écarta et le poussa à son tour dans l'eau.
