Chapitre 7

Après leur déjeuner au restaurant, ils rentrèrent au manoir Greengrass. Ils se prélassèrent dans le jardin près de la piscine et parlèrent de tout et de rien, faisant plus ample connaissance. L'après-midi passa rapidement et, vers dix-neuf heures, Harry prit congé. Les Dursley étaient déjà en train de manger quand il arriva. Il prit une assiette et se servit avant de monter dans sa chambre, ne faisant pas fi du visage rouge de colère de son oncle.

Pour passer le temps, il prenait une bouchée et lisait quelques pages de Le Magenmagot : guide pratique du futur politicien en même temps. La moitié du livre contenait des informations que Sirius et Remus lui avaient déjà apportées mais en bien plus détaillées. D'autres pages concernaient davantage le rôle du ministre Cornélius Fudge, du scribe et du juge. Quand il eut fini son repas, il avait fini de lire les parties importantes du livre et s'attela à la lecture des Lois toujours en vigueur en Grande-Bretagne. Il avait lu fin juin et la semaine précédente Les us et coutumes des Sorciers du XXe siècle et Le Sang et ses subtilités. Il n'en avait pas pensé grand-chose mais, ayant vécu dans le monde moldu, il trouvait certaines coutumes et certaines pensées des sorciers de sang-pur très moyenâgeuses mais, heureusement, la plupart des coutumes n'étaient plus que rarement suivies depuis quelques années. PuisHarry s'endormit sur le livre trois-quarts d'heure plus tard.

Le lundi matin suivant, un hibou grand-duc tapota à sa fenêtre. Lorsqu'il donna de l'eau à l'oiseau et détacha la lettre de sa patte, il vit sur le parchemin le sceau de Gringott. Lorsque le hibou repartit, il s'assit et lu le message écrit par son gestionnaire Ragnock :

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Cher Monsieur Potter,

Cette lettre que je vous adresse est porteuse d'excellentes nouvelles.

Suite à votre demande concernant Madame Marchalls, je suis heureux de vous informer qu'elle s'est montrée très intéressée par votre désir d'investir dans son entreprise et qu'un rendez-vous a été fixé le mardi 6 août. Tenez-moi informé au plus vite si vous avez un empêchement pour ce jour.

Comme demandé, j'ai joint à cette lettre le contrat relatant la part de Grunning Inc vous appartenant de l'entreprise du Surrey et de la nouvelle branche se trouvant à Londres. Vous pourrez ainsi, comme convenu, le montrer à votre famille.

Ensuite, je me suis permis de commencer quelques recherches sur le Seigneur des Ténèbres. J'ai commencé par retracer son parcours à partir de sa scolarité à Poudlard mais il a très rapidement disparu des registres du ministère. Cela devrait me prendre plusieurs semaines afin de retrouver sa trace. Cela pourrait vous servir afin de trouver les objets que vous recherchez, en espérant ne pas vous déranger par mon initiative personnelle.

Dans l'espérance de vous parler de nos résultats dans un proche avenir,

Maître es Grieg Ragnock

Gestionnaire de compte de la famille Potter

Gestionnaire gobelin de la banque Gringott

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Devant intercaler une semaine entre les multiples transplanages menant à Sirius et son retour à Privet Drive pour rencontrer Madame Marchalls le 6 août, Harry devrait revenir le samedi 3 au matin et repartir le dimanche 11 dans l'après-midi. Cela l'arrangeait assez car il devrait se montrer afin que Miss Figgs n'informe pas Dumbledore de ses longues absences et répondre aux éventuelles lettres qu'il recevrait de ses amis.

Il se demandait comment l'entrevu avec la fondatrice de l'entreprise créatrice de la bière au beurre se déroulerait. Il laissait à Ragnock le soin de s'occuper des investissements car il n'en savait pas assez pour s'en occuper lui-même. Pas que cela ne l'intéressait pas mais il commençait à peine à en apprendre plus sur la politique du monde sorcier et sur son futur rôle au Magenmagot. Il était encore jeune et il lui restait trois ans pour apprendre ce qui était nécessaire. Il espérait qu'ils ne parleraient pas de choses trop compliquées et qui sortirait alors de sa portée car il ne saurait alors quoi dire. Dans ce cas il risquerait de ne pas paraître assez sérieux et trop jeune auprès d'Hélène Marchalls et ça, il voulait l'éviter à tout prix.

Sur un autre sujet, Harry sortit le contrat détaillant les parts de Grunnings qu'il avait acquises et sourit. Voilà un autre moyen de pression à utiliser sur sa famille pour qu'ils cessent de le traiter comme un sous-fifre. Heureusement, à la fin de cet été, il n'aurait plus que trois été maximum à tirer avant de partir de Privet Drive pour toujours et ne plus jamais revoir les Dursley. Enfin, il comptait bien partir avant ses dix-sept ans vu qu'il était maintenant majeur. Il n'aurait qu'à s'organiser cette année et, l'été prochain, il pourrait peut-être rester avec Sirius ou tout simplement emménager dans une des propriétés dont il avait héritées.

Enfin, il réfléchit sur le dernier paragraphe qu'avait écrit Ragnock. L'initiative de son gestionnaire ne le dérangeait pas. Il n'avait pas pensé à lui demander s'il pouvait effectuer des recherches car il ignorait que cela faisait partit des nombreux services de Gringott. Décidément, Ragnock lui était d'une grande aide. En fait, il l'avait davantage aidé que quiconque jusqu'à aujourd'hui alors qu'il était juste son gestionnaire de compte. Il devrait penser à augmenter à nouveau son salaire et, peut-être, apprendre quelques mots d'usages en Gobelbabil tels que bonjour, au revoir, merci, etc.

Retracer le parcours de Voldemort jusqu'à aujourd'hui n'était pas une mauvaise idée même si cela pourrait les mener à rien. C'était toujours un début. Il connaîtrait ses préférences en tant qu'adolescents, les lieux par lesquels il est passé, ses ambitions passées, ses obsessions autre que le tuer et, pourquoi pas, ses origines.

Il avait longuement réfléchi à ce que le retour de Voldemort aurait comme conséquences. Il était préparé en quelque sorte à ce que sa vie ne soit jamais celle d'un adolescent normal. Avec Quirrel possédé, la chambre des secrets et le basilic, les détraqueurs et les acromantules, Harry avait vécu pas mal d'aventures. Bien sûr, ce n'était rien comparé à Voldemort qui était un mage noir extrêmement puissant mais il serait prêt. Même s'il n'avait plus confiance en Dumbledore, celui-ci était reconnu pour être un sorcier représentant de la Lumière puissant faisant peur à Voldemort. Tant qu'il était là, tout irait bien.

Des battements d'ailes le firent sortir de ses pensées. Une chouette aux plumes rousses et grises passa par sa fenêtre et s'installa sur le dos d'une de ses chaises de cuisine. Il sourit en reconnaissant Demeter, la chouette personnelle de Daphné. Il délia la lettre de son amie et donna un bol d'eau et des friandises pour rapaces à Demeter avant de s'installer sur son lit pour lire la lettre :

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Salut Harry,

Je t'écris à la demande expresse de Tracy.

Tu nous as prévenues que tu partirais en vacances avec le professeur Lupin dès ce dimanche et que tu irais ensuite chez les Weasley pour assister à la coupe du monde de Quidditch. Comprenant que nous ne nous reverrons plus jusqu'au 1er septembre, Tracy a donc fait pression sur moi afin que je t'invite à venir de nouveau ce samedi au manoir Greengrass.

Peut-être pourrais-tu pour l'occasion rester jusqu'au lendemain matin avant de partir avec le professeur Lupin ? Le manoir Greengrass comprend plusieurs chambres d'amis, cela ne sera donc pas un problème. Donne-moi ta réponse au plus vite afin que je prenne des dispositions auprès des elfes de ma famille. Si ta réponse est positive, n'oublie pas ta valise dans le cas où tu n'aurais pas le temps de la récupérer avant de rencontrer le professeur Lupin dimanche.

Pour le dîner de samedi, Tracy a eu l'étrange idée que nous fassions nous-mêmes la cuisine et a réussi par je ne sais quel miracle à convaincre les elfes de ne rien nous préparer. Parce que tu seras notre invité, ne crois pas pouvoir te tourner les pouces. Je ne sais pas exactement ce qu'a prévu Tracy mais tout le monde mettra la main à la pâte (je ne sais pas de quelle pâte parle Tracy).

Nous espérons toutes les deux que tu pourras répondre à notre invitation.

Daphné et Tracy.

P.S. : Ici Tracy. En fait, je n'ai pas dû exercer beaucoup de pression pour que Daphné accepte de t'inviter à nouveau. Elle a, en fait, aimé l'idée. Je crois qu'elle apprécie ta compagnie maintenant ) Mais ne lui dit pas que je te l'ai dit ou elle me tuerait. Ahah !

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En lisant la lettre, une douce chaleur enveloppa son cœur. Il aimait beaucoup Daphné et savoir qu'elle voulait l'inviter à nouveau lui faisait vraiment plaisir. En général, elle était sarcastique sans être dans l'excès, réfléchie et rusée dans tout ce qu'elle faisait. Alors cela l'avait fortement surpris quand, à QuestLand, elle s'était soudainement lâchée et s'était honnêtement amusée. Bien sûr, il appréciait aussi Tracy. Il éclata de rire en lisant le post-scriptum. Tracy était une bulle de joie pétillante comme un feu d'artifice. Il passait vraiment un bel été, le meilleur dont il puisse se rappeler et il espérait qu'il ne prenne pas fin de sitôt.

En attendant, il devait lui écrire une lettre pour confirmer sa venue et lui dire qu'il serait chez son oncle pendant deux semaines avant d'aller à la coupe du monde de Quidditch.

16 juillet

Si elle s'était écoutée, elle aurait invité Harry à venir tous les samedis jusqu'à la rentrée. Mais ce n'était pas raisonnable. Heureusement, elle s'était toujours contrôlé en toute circonstance depuis toute petite et, de toute façon, il partait en vacances puis allait à la coupe du monde de Quidditch. Elle ne le verrait donc pas avant un moment. Non pas que qu'elle soit accro ou quoi que ce soit -comme le disait sa meilleure amie- mais Harry apportait un peu de fraicheur dans son entourage quand il était présent. Tracy continuait constamment à la taquiner sur son comportement qu'elle trouvait changé, surtout en présence d'Harry. Bien sûr, elle niait en bloc mais, au fond, quand elle y réfléchissait, elle devait avouer que le jeune Potter avait contribué à son adoucissement.

Après tout, à part Tracy, son seul ami était Blaise Zabini mais il était aussi à Serpentard et elle n'avait pas été elle-même en sa présence la première année. Elle ne lui avait fait vraiment confiance et ne s'était sentie à l'aise avec lui qu'à partir de leur deuxième année. Et même après ça, elle n'agissait pas avec lui comme elle se comportait avec Harry. Bon, Harry avait un caractère bien différent sinon il serait aussi dans la maison des serpents. Peut-être que c'était Harry et son comportement sociable qui l'avaient changée.

Aujourd'hui, il s'était mis à pleuvoir et elle ne pensait pas que cela allait s'arrêter. Tracy et elle jouait à une partie d'échec sorcier en attendant que leur ami aux cheveux corbeau n'arrive. Tracy tapait du pied, impatiente. Elle aussi trouvait le temps longs mais de là à être impatiente que Potter -non, Harry- arrive, il ne fallait pas abuser.

À cause de la pluie fracassante et des basses températures, ils ne pourraient profiter du jardin ou même de la piscine. Tracy avait donc prévu des jeux de société moldus et un dîner sucré au coin du feu. Elle n'avait pas encore dit ce qui était prévu au menu mais les yeux brillants de Tracy la persuadèrent qu'elle aimerait beaucoup ce qu'elle mangerait.

Son flux de pensée fut interrompu par le bruit de la cheminette. Elles stoppèrent leur parti d'échecs, ce que les pièces n'apprécièrent guère vu leurs gestes obscènes, et sortirent du salon. Harry s'évertuait à enlever la suie de ses vêtements en tapotant ses bras et ses jambes mais il lui restait une trace sur la joue. Tracy semblait l'avoir aussi remarquée et voulu le lui dire mais Daphné l'en empêcha d'un coup de coude dans les côtes. Elle la regarda confuse et Daphné lui dit un sourire en coin. Elle attendait de voir combien de temps il resterait avec cette trace.

- Salut Daphné, salut Tracy, dit-il tout sourire.

Daphné faisait comme si de rien n'était mais Tracy aussi était tout sourire. Elle devait trouver son idée de ne rien dire à Harry particulièrement amusante. Mais, une fois que Tracy commençait quelque chose, elle allait jusqu'au bout. Donc, elle ne fut pas étonnée que, pour gêner Harry, Tracy lui saute dessus pour l'étreindre.

La brune fronça les sourcils quand elle vit son sourire légèrement vaciller et le voir se tendre au contact de la jeune blonde. Elle se rappela ce qu'il lui avait raconté à propos de sa famille : il ne connaissait pas la tendresse. Cependant, quand Tracy se retira et le regarda, il fit semblant que cela ne lui avait rien fait et haussa un sourcil, étonné de son geste.

Il ne se connaissait que depuis cinq semaines et il lui piquait déjà ses expressions, pensa-t-elle.

- Bonjour Harry, l'accueillit la brune.

- Salut Harry ! Tu vas bien ? Dit la blonde.

Après avoir échangé quelques mots sur leur santé, sous le regard exaspéré de Daphné, Harry mit fin à cette conversation, bien qu'amusante, pour s'enquérir du programme de la journée.

- Vu la pluie, on a prévu de rester à l'intérieur et d'essayer les jeux de société moldus ! Ça te dit ? Demanda la blonde.

- Bien sûr, j'en reconnaitrai peut-être !

Parmi les six jeux que proposait Tracy, ils choisirent de jouer à Destins : le jeu de la vie. Harry le connaissait et, bien qu'il n'y ait jamais joué, en connaissait un peu les règles et aida donc Tracy à les expliquer à Daphné. Une heure et demie plus tard, le jeu était fini et Tracy était agent du fisc, avait deux enfants et était la plus riche des trois et donc gagna la partie. Harry avait trois enfants et était policier et Daphné était médecin et avait trois enfants également. Puis ils jouèrent au Mastermind -jeu que Harry ne connaissait pas car Dudley détestait réfléchir- jusqu'à l'heure du déjeuner.

- J'avoue que ce Mastermind est un jeu intéressant et utile. Mais je ne comprends toujours pas pourquoi les moldus jouent à des jeux tels que Destins alors que le résultat n'est absolument pas prophétique de leur vie future.

- Parce que c'est amusant. On peut jouer à Monopoly ensuite. Dans ce jeu, tout est questions d'argent et d'immobiliers, tu devrais trouver ça cool, dit Tracy.

Et, en effet, Daphné aima ce jeu. D'ailleurs, elle dépluma Tracy de toutes ses propriétés au bout de deux heures de jeu et ruina Harry trois heures plus tard. Il était alors l'heure de dîner, moment approuvé par Harry dont l'estomac gargouilla longuement, ce qui le fit rougir d'embarras.

Tracy appela Zéphir et lui demanda d'apporter ce qu'elle avait demandé la veille. D'un claquement de doigts, des piques à brochettes, des biscuits, des marshmallows et du chocolat apparurent sur la table basse près d'eux. Ils mirent des coussins près du feu et, imitant Tracy, firent griller leurs guimauves, puis les trempèrent dans le chocolat avant de les enfermer entre deux biscuits.

Daphné n'avait pas l'habitude de manger ailleurs qu'à table et autre chose que les plats préparés par des elfes de maisons mais trouva ses sucreries délicieuses. Et puis, qui n'aimait pas le chocolat ? Harry grillait deux guimauves à la fois et préparait un biscuit pour elle et lui en même temps. Elle avait à peine le temps de finir son biscuit qu'il lui en présentait un autre.

Pour finir la soirée, ils se racontèrent des histoires d'horreur ou des légendes effrayantes moldues ou sorcières au coin du feu.


Bien plus tard, Daphné se réveilla au son de légers ronflements. L'horloge du salon indiqua minuit dix. Elle regarda sur sa droite et vit que Tracy dormait assise sur le sol, la tête posée sur le rebord du canapé.

Elle se frotta les yeux, fatiguée et bailla. Elle s'était endormie sans s'en rendre compte alors qu'Harry leur racontait une histoire sur une femme folle et effrayante de son quartier. Appuyée contre le canapé, sa tête était restée dans une position très inconfortable et elle avait maintenant mal à la nuque. Elle regarda sur sa gauche et vit qu'il s'était allongé sur le sol et qu'il dormait aussi. Elle sourit en constatant qu'il avait toujours la trace de suie du matin sur sa joue.

Elle se pencha vers lui et, avec son mouchoir brodé, essuya doucement la trace de suie. Il devait avoir le sommeil léger car il se réveilla automatiquement à son contact.

- Désolé si je t'ai réveillé, tu avais une trace de suie sur la joue, dit-elle gênée.

- Merci, dit-il d'une petite voix ensommeillée.

Puis il s'étira en baillant.

- Je l'avais vue dans le miroir du couloir à mon arrivée et je me demandais quand vous alliez me le dire.

- Oh.

Daphné fit son possible pour ne pas rougir et détourna le regard.

- J'ai empêché Tracy de te le dire. J'ai pensé que ce serait drôle que tu passes la journée avec cette trace sans le savoir. On se demandait quand tu allais la remarquer.

- Content que tu te sois amusée alors, dit-il avec un sourire en coin.

Puis il regarda les flammes dansantes du feu dans la cheminée.

- C'est la première fois que je fais ce genre de soirée, dit-il. Enfin, on en a fait une ou deux mais c'était avec mes camarades de Gryffondors dans notre dortoir donc ce n'est pas pareil. Et je ne m'étais jamais autant amusé.

Il se racla la gorge, gêné de son aveu.

- Heu… On devrait peut-être la réveiller pour qu'elle aille dormir dans un lit plutôt que par terre, non ? Demanda-t-il en montrant Tracy.

- Oui, je vais m'en occuper. Zéphir a placé tes affaires dans la chambre d'ami où tu t'étais changé la dernière fois, tu te souviens de laquelle ?

- Oui, c'est la troisième porte à gauche, en haut de l'escalier. Je vais me débrouiller, dit-il en se levant et en baillant de nouveau.

- D'accord, bonne nuit Harry.

- Bonne nuit, Daphné.

19 juillet

- … et puis il y a eu la fois où James a tellement fait boire Sirius que…

- Ah, non ! Pourquoi on raconte toujours mes mésaventures ?!

- Parce que ce sont les plus drôles et que tu n'as rien à raconter sur moi, répliqua Remus, taquin.

- Bon et qu'est-ce qu'a fait Sirius ? Relança un Harry hilare.

- McGonagal est arrivé dans la salle commune vers une heure du matin, en robe de chambre, pour arrêter notre petite fête de la victoire. Sauf que Sirius, alors en Patmol, s'est ruée sur elle et s'est excitée sur sa jambe.

- Mais noooooon ! S'exclama Harry avant d'éclater de rire. Je ne pourrais plus jamais regarder McGonagall sans y penser !

- Sinon, on pourrait parler de la fois où tu as remballé cette pauvre Anita Benson alors qu'elle te demandait de sortir avec elle, hein Remus ? Contre-attaqua Sirius.

- N'importe quoi ! Contra le loup-garou, le rouge aux joues. Elle voulait juste me remercier de l'avoir aidée en métamorphose.

- Mais oui, bien sûr. Elle voulait te remercier en t'invitant à aller chez Madame Pieddodu le samedi d'après, répondit Sirius avec ironie.

- Chez Madame Pieddodu ? Le salon de thé pour les couples ?

- Elle a voulu se montrer gentille, c'est tout, répondit Remus.

- Et le fait que ce samedi-là tombait pile le jour de la St Valentin, c'était un hasard peut-être ? Rappela Sirius, avec un sourire en coin.

Remus ne dit plus rien mais, à la rougeur qui apparut sur ses joues, Harry sut que son parrain venait de marquer un point.


Quelques jours plus tard, alors qu'il arrivait à bout du parcours que Sirius et lui suivaient lors de leur jogging matinal, Harry demanda à Sirius comment ses parents avaient su qu'ils étaient tombés amoureux l'un de l'autre.

- Ah, toi, t'es vraiment tombé sous le charme de la petite Greengrass !

- Ca n'a rien à voir ! Rétorqua Harry.

- Vraiment ? Parce que cette conversation tombe à pic tu ne trouves pas ?

- Sirius !

- Ok, ok !

Ils s'arrêtèrent et s'assirent sur la plage, tournés vers l'océan.

- En fait, ce qui est drôle c'est que ton père a tout de suite su, en voyant ta mère pour la première fois, qu'il l'épouserait un jour. Dès notre première année, il a fait le paon devant elle, il essayait de l'impressionner avec ses notes, son talent pour le quidditch, etc. Mais ta mère n'était absolument pas impressionnée. Au contraire, ça l'agaçait !

Sirius eut un regard nostalgique.

- Ce n'est qu'en troisième année, pour notre première sortie à Pré-au-Lard, que James a enfin demandé à ta mère de sortir avec lui. Ce qu'il n'avait pas prévu, c'est qu'elle lui dise non. Mais ça ne l'a pas déstabilisé plus que ça. Durant les trois années qui ont suivies, il lui demandait de devenir sa petite amie presque toute les semaines. Et tu sais ce qu'elle lui répondait ?

- Elle lui a dit non à chaque fois ?

- Et oui ! De ce que j'ai compris plus tard, elle avait été amie avec Rogue depuis bien avant Poudlard. Je crois qu'ils habitaient dans le même quartier. Et le fait que James et moi le prenions comme cible pour nos farces n'a fait que renforcer sa rancœur et son dégout pour ton père.

- Ma mère détestait mon père ?

Harry avait du mal à y croire. Quand il entendait parler de ses parents, on lui disait toujours à quel point ils s'aimaient.

- Elle nous a dit que, ce qu'elle n'aimait pas chez lui, c'était son côté puéril et son arrogance. Mais, au printemps de notre cinquième année, alors que nous avions encore pris Rogue pour cible, Lily s'est interposée pour l'aider. Malheureusement pour elle, Rogue étant ce qu'il est, il a rejeté son aide en disant qu'il n'avait pas besoin de l'aide d'une sang-de-bourbe. Ta mère ne lui a alors plus jamais adressé la parole.

- Qu'est-ce qu'il s'est passé ensuite ? Pour mes parents ?

- James n'a plus embêté Lily de toute l'année. Je crois qu'elle en avait besoin et il l'avait compris. Puis, au mois de septembre, alors que nous venions d'entamer notre septième année, tes grands-parents ont été attaqués par Voldemorts et ses mangemorts. Les journaux ont rapporté qu'ils avaient emporté pas moins de dix-sept mangemorts avec eux.

Harry regarda le sable devant lui. C'est ce qu'il avait appris en faisant des recherches sur ses grands-parents et, autant il était fier d'être leur petit-fils, autant il aurait aimé les connaitre.

- Comment papa l'a vécu ? Demanda-t-il ensuite.

- Il n'était plus que l'ombre de lui-même pendant des semaines. Nous étions là pour lui mais c'est la présence de Lily qui l'a le plus aidé.

- Je pensais qu'elle ne l'aimait pas ?

- C'était vrai mais le fait que James ne sourit plus, ne fasse plus de blagues, ne la regarde même plus alors qu'elle lui disait bonjour, et avait arrêté d'insulter les Serpentards, ça a dû lui faire quelque chose. Pendant ces quelques semaines noires, elle s'asseyait près de lui, dans la salle commune, et se mettait à lui parler de tout et de rien.

- Maman a aidé papa à faire son deuil ?

- Oui. Et devoir faire son deuil l'a changé. Quand il croisait Rogue dans les couloirs, il ne faisait même plus attention à lui. Il n'ignorait plus Lily car ils étaient devenus amis mais il ne la harcelait plus comme il le faisait les années précédentes. Puis James est sorti avec une fille de Poufsouffle, Becky Daufford. Je crois qu'elle est mariée avec Amos Diggory maintenant. Enfin bref. Il y a eu un bal de Noël cette année-là et James y est allé avec Becky. Sauf que Becky est partie en plein milieu du bal pour on ne sait quelle raison et Lily a fini par demander à James de danser avec elle.

- Vraiment ?

Sirius sourit.

- Ils ont dansé ensemble jusqu'à la fin du bal. Le lendemain matin, James avait un grand sourire et les yeux vagues. De ce qu'on a compris, il l'a raccompagnée jusqu'à son dortoir et Lily l'a alors embrassée. Dès lors, ils sont restés inséparables. Il l'a demandée en mariage en mars 1979 et se sont mariés quatre mois plus tard en juillet. Un an plus tard, tu étais né.

Harry soupira. Et Sirius et lui regardèrent l'horizon sans mot dire pendant un moment.

- Merci Sirius. Je crois que c'est la première fois que j'entends autant parler de mes parents.

- C'est normal, très cher filleul. Et, pour répondre à ta question, James nous disait qu'être amoureux, c'était comme être malade mais qu'il n'avait jamais été aussi heureux de l'être.

- Pourquoi ? Demanda-t-il confus.

- Apparemment, il avait toujours les mains moites, le cœur qui palpitait plus vite que la normal et il tremblait de partout. Parfois, il avait même le souffle coupé en voyant Lily. Si tu ressens à peu près ça, peut-être que t'es amoureux de Daphné. Mais peut-être que tu en es déjà amoureux et que tu n'as pas tous ces symptômes.

- Je ne suis pas amoureux de Daphné ! S'exclama-t-il, les joues rosées. Je la connais à peine !

- Un coup de foudre alors ? Tenta Sirius, tout sourire.

- Sirius, j'ai dit non !

Ce dernier sourit, amusé, avant de prendre un air plus sérieux.

- L'amour est différent pour tout le monde, Harry. Si tu tombes amoureux, que ce soit maintenant ou dans dix ans, que ce soit de Daphné ou de quelqu'un d'autre, suis ton cœur, c'est tout ce que je peux te conseiller.

Jamais Sirius n'eut de paroles aussi sages.

22 juillet

Il pensa avoir rêvé car lorsqu'il contourna l'arbre, il ne vit rien.

Depuis qu'il était arrivé sur l'île des Maraudeurs, il n'avait pas eu le temps d'explorer la forêt tropicale derrière leur plage privée. Alors, comme Remus avait amené des papiers dont Sirius, en tant que chef de la noble et ancienne famille des Black, devait s'occuper, Harry avait saisi l'occasion pour se promener dans ce territoire inconnu. Cela faisait plus d'une heure qu'il marchait, ne rencontrant que des oiseaux et des insectes.

L'ile n'était pas très grande. Sirius lui avait l'avoir traversé en ligne droite en seulement quatre heures. Mais il n'avait pas encore exploré la forêt qui s'étendait à perte de vue.

Le cadre était agréable, il faisait chaud mais une légère brise lui rafraichissait la peau. Il se décida à s'assoir sur un gros rocher deux mètres plus loin, ferma les yeux et essaya de vider son esprit. Il entendait la brise bouger les feuilles, des oiseaux piailler au loin et sentait les rayons du soleil chauffer son visage. Il resta dans cette position, la tête tourner vers le soleil, les mains sur les genoux, pendant une bonne dizaine de minutes.

Bien que cela fut agréable, il décida vingt minutes plus tard qu'il devrait revenir au bungalow avant que Sirius et Remus ne s'inquiète. Prenant une dernière grande inspiration, il baissa la tête et ouvrit lentement les yeux puis se figea.

Juste devant lui, à longueur de bras, volait une petite créature verte.

Ne sachant pas ce qu'elle était et ne voulant pas l'effrayer, il ne bougea pas et se contenta de l'observer. La créature ne devait pas dépasser les dix centimètres et avait une tête disproportionnellement grosse par rapport au reste de son corps. Elle penchait sa tête alternativement vers la gauche puis vers la droite tout en le regardant, sans doute curieuse à son propos. Elle ne ressemblait à rien qu'il eut connu, ce qui était peu dire puisque qu'il ne connaissait que très peu de créatures magiques.

Elle avait des ailes très petites et presque transparentes, ou blanches peut-être, mais elles battaient si vite qu'il n'aurait pu le dire avec certitude. La créature avait tout le corps et la tête de couleur vert clair et une touffe de cheveux sur sa tête ronde regroupant des mèches vert foncé et des mèches marron. Ce qui le surprit le plus, c'étaient ses oreilles. Elles ressemblaient à celles d'un chat et étaient tombantes. Puis il vit que la créature avait une petite queue fourchue comme celle des diablotins.

Elle portait une sorte de tunique faite de feuille jaune et une tige servait de ceinture. Parce qu'elle était si petite, il ne put vraiment décrire ses yeux, à part que, de là où il était, ils ressemblaient à deux petits point vert foncé. De ce qu'il pouvait voir, elle avait trois doigts à chaque main et trois orteils à chaque pied - ou pattes ?

Finalement, peut-être lassée par ce qu'elle voyait, la petite créature se détourna de lui et s'envola plus loin. Elle se posa sur la feuille d'un arbre un mètre plus loin et se mit soudainement à gesticuler tout en poussant de petits cris semblables au bruit du kazoo. Alors qu'Harry, de plus en plus surpris, ne savait toujours pas quoi en penser, des dizaines d'autres créatures comme elle se montrèrent.

Il y en avait des vertes, des bleus, des jaunes et des roses. Certaines avec une queue fourchue, les autres avec une touffue. Et de toutes les tailles aussi : la plus petite qu'il vit devait faire dans les trois centimètres et la plus grande quinze centimètres maximum.

Elles se rapprochèrent toutes de lui, à une certaine distance, et se mirent à communiquer entre elles. Il ne savait pas si c'était vraiment cela mais il ressentait quelque chose de fort dans l'air, quelque chose qui le transcenda, comme si son corps absorbait un trop plein de magie en ce lieu. C'était grisant, époustouflant et les créatures étaient toutes incroyables.

Puis, sans prévenir, elles se turent et partirent rapidement.

Étonné, Harry resta prostré sur son rocher pendant une bonne minute avant de se lever. Il devait absolument raconter ce qu'il venait de se passer à son parrain et son oncle ! Il voulait savoir à tout prix à quel genre de créature il avait à faire.

Mais, quand il rentra au bungalow, ni Sirius ni Remus ne purent l'aider lorsqu'il leur parla des créatures qu'il avait vues dans la forêt. Il les avait décrits aussi précisément que possible mais ils n'en avaient jamais entendu parler. Depuis, il retourna tous les matins au même endroit, méditant contre le même rocher. Mais aucune créature ne vint plus.

31 juilllet

- Bon anniversaire Harry !

Harry fit un bond et tomba de son lit. Il fallait dit que Sirius avait hurlé à seulement deux centimètres de son oreille. Il la frotta énergiquement, espérant ne pas devenir à moitié sourd, et souri à son parrain et à son oncle.

- Sirius, fais attention ! Le raisonna Remus.

- C'est pas grave Remus. Je suis tellement content de pouvoir fêter mon anniversaire avec vous que je vais pouvoir supporter son énergie débordante sans broncher.

- D'ici minuit, tu seras bien plus que content ! On t'a prévu un programme dans lequel tu t'amuseras du début à la fin ! Prépare-toi et sois devant le bungalow dans dix minutes !


- Alors…. Qu'est-ce qu'on fait ? Demanda Harry à son parrain. Et où est Remus ?

- Remus est parti peaufiner les derniers petits détails de cette magnifique journée. Alors, comme tu le sais, je suis le chef de la famille Black, ce qui veut dire que toutes les décisions concernant la famille Black, la sécurité de ses membres, les responsabilités et les secrets me reviennent. Toutes les anciennes et nobles familles ont des secrets et, plus particulièrement, des sorts secrets. La famille Black ne déroge pas à cette règle. La famille Potter en a probablement aussi mais tu ne pourras en avoir connaissance qu'à ta majorité.

- Sirius, tu sais que, techniquement, je suis déjà légalement adulte ?

- Ah, oui, j'avais oublié, dit-il en se grattant la joue. Eh bien, la magie familiale se trouve écrite dans un vieux grimoire qui sera sûrement dans ton coffre à Gringott. Tu devrais y jeter un œil la prochaine fois que tu seras à Londres. Enfin bref. Si je te parle de ça, c'est parce que je voudrais te révéler l'un des sorts de la famille Black pour ton anniversaire. Rien de sombre ne t'inquiète pas, le rassura-t-il, mais ça pourrait t'être extrêmement utile à l'avenir.

Puis il s'interrompit et fit patienter Harry une bonne minute.

- Est-ce que tu as déjà entendu parler d'Occlumancie ?

- Non, uniquement de chiromancie, en cours de divinations avec Trelawney. Tu ne vas pas me faire découvrir mon « troisième œil » au moins ?

- Non, non, le rassura Sirius en riant. L'Occlumancie est l'art de défendre son esprit contre les tentatives de pénétration extérieure, le fermant à toute intrusion ou influence magiques. C'est l'opposé défensif de la Legilimancie qui est l'art d'extraire des émotions et des souvenirs de l'esprit d'une autre personne. L'Occlumancie élémentaire demande à la personne qui la pratique de vider son esprit de toute pensée et de toute émotion, afin que le Legilimens n'arrive pas à remonter aux souvenirs que sa cible souhaite dissimuler.

- Ca m'a l'air compliqué. Vider son esprit ? Comment peut-on ne penser à rien ?

- Très peu y arrivent. En comparaison, la Legilimancie paraît plus facile à manipuler.

- Et si on n'est vraiment pas doué pour ça ? Comment peut-on se protéger d'un Legilimens ?

- Je suppose que tu peux te protéger en ne croisant pas son regard. Mais sache que les plus doués peuvent s'insinuer dans ton esprit sans même te regarder dans les yeux. Rogue est un Occlumens et un Legilimens. Dumbledore aussi et un sacrément doué. Et Voldemort est l'un des meilleurs, malheureusement. Alors Méfie-toi.

- Et ton sort familial va me faire manipuler l'Occlumancie ?

- Non, ce n'est pas aussi facile, répondit son parrain avec un sourire contrit. Mais il va me permettre de t'aider à construire de solides boucliers. Tu pourras les renforcer à loisirs mais là, tout de suite, nous allons construire les fondations.

- Ca va nous prendre toute la journée ? Demanda Harry, inquiet.

- Une heure ou deux seulement. Pour le reste, tu devras te débrouiller. Alors, regarde-moi dans les yeux : je vais m'introduire dans ton esprit. Non pas grâce à la Legilimancie mais grâce à la magie de ma famille.


Cinq heures plus tard, après le retour de Remus, son parrain et son oncle l'emmenèrent dans un restaurant parisien. Ce fut une double surprise pour lui : non seulement il n'avait jamais mangé de nourriture française mais entendre les gens autour de lui parler le français était étrange. Il avait déjà entendu quelques mots dans cette langue à la radio ou à la télévision mais jamais de longues conversations et il trouvait cette langue fascinante. Remus lui traduisit les quelques mots qu'il connaissait et il essaya de les retenir.

Alors qu'ils attendaient leur dessert –des éclairs au chocolat- avec impatiente, Harry essaya de refreiner son excitation. Cela ne leur avait pris qu'une heure pour construire les fondations de ses futurs boucliers mentaux et, ensuite, Sirius l'avait aidé à prendre sa forme animagus. Le faucon étant un animal plus éloigné morphologiquement de l'humain que la panthère, il avait commencé avec ce dernier.

Cela leur avait pris – à son père, Sirius et Pettigew- deux longues années d'entrainement avant de pouvoir se transformer entièrement. Mais ils avaient utilisé des méthodes archaïques et la lente avancée de Pettigrew les avait freinés. Harry avait Sirius pour l'aider il ne tâtonnait pas dans le noir et seul. Malgré l'assurance de Sirius en ses capacités, Harry n'aurait jamais imaginé qu'il avancerait si vite : il avait déjà réussi à changer ses deux membres antérieurs. En quatre heures seulement.

Sirius, qui était convaincu qu'il pourrait se transformer entièrement en un an à dix-huit mois, avait dû réviser ses approximations à la baisse. Selon lui, il pourrait gambader dans la peau d'une panthère noire seulement quelques mois plus tard. Pour le faucon, cela ne devrait lui prendre que six à dix mois supplémentaire. Ce qui était peu pour deux transformations animagus quand on y réfléchissait.

Vers quatorze heures, ils transplanèrent devant une grande arche bleue et jaune sur laquelle on voyait écrit « DisneyLand ». Harry resta prostré sous l'arche pendant cinq bonnes minutes. Il en avait entendu parler à quelques reprises. Même Dudley, qui avait rabâché ses parents à ce sujet depuis tout petit, n'avait jamais pu y aller.

- Vous êtes sérieux ? S'exclama Harry en se tournant vers eux. Je ne rêve pas ?

- Oh oui, on est très sérieux, répondit Remus.

- Par contre, on a un problème, il y a deux parcs : le studio Disney et le parc d'attractions. On peut faire les deux mais on a que jusqu'à 22h30, heure à laquelle est prévue un spectacle « sons et lumières ».

- Vous avez les programmes ?

- Tu nous prends pour des débutants ou quoi ? s'indigna Sirius.

Harry les serra tous les deux.

- Vous êtes géniaux. Merci.


Au nord de la Russie, dans une ancienne bâtisse en pierre de quatre étages, un homme tritura son bouc, songeur, une lettre officielle à la main. Le feu de la cheminée ne le réchauffa pas tant l'isolation, absente, faisait entrer les courants d'air. Au mieux, seule la lumière qu'il créait expliquait son intérêt.

Igor Karkaroff relu à nouveau la lettre qu'il avait reçu le matin-même. L'invitation à se rendre à Poudlard et à participer au Tournoi des Trois Sorcier –tournoi qui n'avait plus eu lieu depuis cent ans- avait plutôt des airs d'exigence. Et il se voyait mal exprimer son refus d'y aller au président russe.

Il se gratta à nouveau le bras gauche en pensant au Royaume-unis, pays qu'il avait fui il y une dizaine d'année, pays où avait été vaincu son maitre. Il n'avait aucune envie d'y retourner, il n'avait aucune envie de revoir Severus Rogue et, surtout, il n'avait aucune envie de voir Albus Dumbledore, de lui parler et de faire semblant que rien ne s'était passé.

Car tout le monde le savait au Royaume-Unis qu'il était un ancien mangemort. Et, même s'il avait déclaré avoir été sous l'emprise du sortilège d'Imperium, même s'il avait été jugé non coupable de tous les crimes qu'il avait commis, Dumbledore savait autant que lui que cela avait été un mensonge…