Chapitre 9
23 août
Lorsqu'Harry sortit de la cheminette, il eut à peine le temps de s'épousseter et de voir Ginny et les jumeaux assis dans les fauteuils du salon qu'il fut engouffré dans une des célèbres accolades de Mme Weasley
- Oh Harry mon chéri ! S'exclama-t-elle, presque sur le point de faire craquer ses os. Oh mais tu ne manges pas là-bas ? Demanda-t-elle ne fronçant les sourcils. Enfin, le dîner est bientôt prêt, viens t'asseoir !
Alors que Mme Weasley le poussait vers la cuisine, Harry regarda Ron derrière lui qui avait un sourire moqueur. Harry n'avait même pas pu saluer ni Ginny, ni les jumeaux, ni Percy !
- Molly, laisse-le un peu s'installer ! Ron, aide Harry à porter ses affaires.
- Oui papa.
Harry, soulagé de ne plus être sous la prise ferme de la matrone, bien qu'il l'aimait beaucoup, salua rapidement la fratrie puis monta les escaliers, suivi de Ron.
- Harry ! S'exclama ce dernier une fois arrivé dans sa chambre. Je ne tiens plus en place ! Je ne sais même pas si je vais réussir à m'endormir tellement j'ai hâte d'être à demain !
Harry rit devant l'impatience de son ami. Lui aussi ne pouvait pas attendre d'être le lendemain et s'attendait à parler avec Ron une bonne partie de la nuit avant d'être dans les bras de Morphée.
Mais c'était sans compter sur Ron.
Ils étaient montés se coucher juste après le repas sur les recommandations de Mme Weasley et son meilleur ami ronflait déjà dix minutes après qu'ils ne se soient mis au lit.
24 août
Il était tard lorsque Draco apparu sur le palier du grand Manoir familial des Malfoy, au bras de sa mère. Une fois stabilisé sur ses pieds, il s'en détacha rapidement et appela leur nouvel elfe, Brolin, afin qu'il lui amène un verre d'eau dans sa chambre.
Il était d'humeur joyeuse ce soir. Son joueur de Quidditch préféré -Victor Krum- avait attrapé le Vif d'or même si cela n'avait pas fait gagner son équipe, l'Irlande avait remporté le match grâce à ses poursuiveurs –quel beau jeu !- et, par-dessus tout, pensa-t-il avec un sourire mauvais, Potter et ses amis étaient probablement en train de vivre un véritable cauchemar.
En somme, c'était une magnifique soirée pour Draco Malfoy.
Il alla se coucher dans ses draps de flanelles après s'être hydraté, souriant.
Il avait hâte de lire les exploits de son père dans la Gazette le lendemain.
Après que Mme Weasley, inquiète qu'ils soient blessés ou pire, les ait laissés retourner se coucher car ils n'avaient presque pas dormi à cause de l'attaque des mangemorts, Harry s'allongea sur son lit de fortune dans la chambre de Ron et réfléchit.
L'attaque survenue cette nuit était un signe flagrant que Voldemort allait revenir dans un futur proche. Comme l'avait dit le professeur Dumbledore lors de sa première année, Voldemort errait sans doute, quelque part, telle une ombre.
Le fait qu'il ait possédé Quirrel aurait dû lui mettre la puce à l'oreille. Maintenant qu'il savait qu'il avait plusieurs ancres le retenant à la vie, Harry s'inquiéta de ce que le monde allait devenir.
Voldemort ne le laisserait jamais tranquille. Il avait essayé de le tuer quand il était un bébé et il ne pensait pas que c'était sans raison. Puis, plutôt que de réitérer son funeste geste, il lui avait proposé d'être son allié. Soit Voldemort avait peur de lui soit il était cinglé. Harry pensa que les deux étaient fort possibles. Mais qu'avait-il fait pour effrayer le plus grand mage noir qu'est connu le monde ?
Il ne s'était pas rendu compte qu'il s'était endormi quand un bruit le réveilla quelques heures plus tard. Ébloui par les rayons du soleil haut dans le ciel –mais quelle heure pouvait-il bien être ?-, cela lui prit quelques secondes pour apercevoir le hibou qui attendait à la fenêtre et quelques-unes de plus pour reconnaitre Demeter. Il se dépêcha de laisser entrer l'oiseau, sans réveiller Ron qui ronflait encore, et ouvrit la lettre :
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Cher Harry,
J'ai lu les nouvelles dans la Gazette tôt ce matin. Comment vas-tu ?
J'ai demandé à Astoria de ne pas parler de tes quelques visites au Manoir à mes parents. Elle sait que tu es venu à plusieurs reprises, Tracy ne sachant pas tenir sa langue.
J'attends ta réponse au plus vite,
Daphné.
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Pensif, Harry s'assit sur son lit, la lettre à la main. Il croisa les jambes et médita, vérifiant la solidité de ses barrières mentales et profita du silence de son esprit pour réfléchir. Bien que ses mots ne dégoulinent pas d'inquiétudes, Daphné lui avait quand même envoyé une lettre aux aurores pour s'enquérir de son état.
Sur la pointe des pieds, il se dirigea vers le bureau de son meilleur ami, pris du parchemin, une plume et de l'encre puis écrivit une courte missive. Il l'attache ensuite à la patte de Demeter, restée perchée au rebord de la fenêtre, et lui fit signe de s'envoler.
A côté de lui, Hedwige, tout juste réveillée, lui lança un regard courroucé. Depuis qu'il avait ramené Pixel de ses vacances avec Sirius et Remus, la chouette s'était montrée jalouse et rancunière du fait qu'il lui avait peu demandé de livrer son courrier. Mais il n'y pouvait rien s'il avait peu écrit cet été et si Demeter restait pour ramener sa lettre à sa maitresse.
Harry caressa la chouette qui détourna la tête mais ne s'éloigna pas de sa main. Hedwige avait été sa première amie avec Hagrid et Ron et Harry prendrait son mal en patience jusqu'à ce que la chouette finisse par comprendre qu'il ne la remplaçait pas, ni par Demeter ni par Pixel.
Baillant à s'en décrocher la mâchoire, il rejoignit le pas de la porte et s'y attarda, observant Pixel dormir paisiblement.
La rencontre entre Pixel et les Weasley –et Hermione- avait fait grand bruit. Son nouvel ami avait provoqué de nombreuses réactions : Mme Weasley s'était d'abord méfiée, Mr Weasley et Ron avaient été surpris, les jumeaux avaient été enthousiastes et Hermione avaient été fascinée par cette créature répertoriée nulle part. Finalement, Mr Weasley et Ron s'étaient montrés curieux et s'étaient présentés à Pixel et Mme Weasley s'était réchauffée à son contact lorsqu'elle vit à quel point il était adorable. Lorsqu'ils lui avaient demandé où il l'avait trouvé, il avait inventé assez rapidement que c'était Sirius qui l'avait trouvé pendant qu'il se cachait du ministère et le lui avait envoyé pour son anniversaire.
Harry le regarda, attendri par le petit brui de kazoo que faisait Pixel en ronflant.
Son ami ne l'avait pas quitté la veille lorsqu'il avait été séparé des Weasley dans la foule et il lui en était infiniment reconnaissant. C'était un petit être vraiment courageux et loyal. Il ouvrit la porte le plus doucement possible le nix méritait bien de se reposer.
Dans les escaliers, il sentit de douces effluvez monter jusqu'à lui et entendis des bruits d'ustensiles dans la cuisine. Mais, à part ça, un silence de mort régnait dans la maison. Les enfants Weasley devaient encore tous dormir.
Arrivée à la cuisine, il salua Hermione qui baillait devant son bol de chocolat chaud et Mme Weasley l'embrassa avant de lui demander ce qui lui ferait plaisir pour le petit-déjeuner.
- Des toasts, des œufs et du bacon s'il vous plait, Mme Weasley.
Harry, qui avait toujours préparé le petit-déjeuner des autres, se sentait toujours gêné quand il annonçait ce qu'il voulait manger. A Poudlard, ce n'était pas la même chose : la nourriture apparaissait sur la table et il n'avait plus qu'à se servir. Alors il veillait toujours à remercier la mère Weasley le plus chaleureusement possible.
Il regarda la petite horloge se trouvant au-dessus de la porte : celle-là, contrairement à l'horloge de grand-père qui indiquait où se trouvaient chaque membre de la famille, donnait juste l'heure. Et il était déjà onze heures.
Un journal trainait sur une des chaises probablement abandonné la matin-même par Mr Weasley ou Percy avant qu'ils n'aillent travailler. Ils auraient probablement beaucoup de boulot aujourd'hui suite aux événements de la veille. Il le prit et lut la une :
Attaque à la Coupe du Monde de Quidditch !
Il lut les pages suivantes, s'attardant sur les détails mais rien n'indiquait qu'il s'agissait de mangemorts. On décrivait les gens responsables de l'attaque comme des fanatiques aimant semer la terreur sans être réellement dangereux. On disait même que le mot « attaque » était quelque peu exagéré.
Et les moldus morts cette nuit ?
Harry était indigné, faute de meilleur mot. Ces gens n'étaient pas les figurants d'un film ! C'étaient de vraies personnes ! Ils les avaient croisées en entrant dans le camping et elles avaient perdu la vie ! Et la marque des ténèbres ? Les gens pensaient-ils que cela n'était qu'une farce de mauvais goût ? Comment le ministère pouvait-il prendre cela avec autant de légèreté ?
Même s'il ignorait la veille ce qu'était cet étrange crâne vert luisant duquel sortait un serpent, il comprenait maintenant que cela était sérieux. Cette marque n'avait été lancée durant la Première Guerre, lui avait dit Arthur Weasley, que par les mangemorts quand il y avait un ou plusieurs morts.
Le ministre faisait l'autruche, pensa Harry, et cela causerait du tort au monde magique…
27 août
Cette journée-là, Mrs Weasley les avait emmené au chemin de Traverse afin d'acheter leurs fournitures scolaires. Ayant acheté tout ce dont il aurait besoin juste avant de venir au Terrier et ayant déjà commandé sa robe de soirée, même s'il ne savait pas à quelle occasion il devrait la mettre, il ne lui resta plus qu'à acheter ses livres.
Après avoir acheté les livres essentiels aux cours de cette année, Ron et Ginny se rendirent au magasin de Quidditch avec Charlie et Hermione se rendit chez Scribe et Pen, la boutique d'à côté. Bill resta avec lui chez Fleury et Bott, consultant des livres sur les runes anciennes. Harry se rendit dans le rayon des livres de sorts. Certains livre étaient aussi fins que des cahiers, d'autres aussi gros que des encyclopédies. Un petit carnet attira son attention : il contenait des sortilèges de tous les jours, des sorts de métamorphoses, des sorts d'offense et de défense, des sorts de guérison ainsi que des sorts utiles en fabrication de potions. Le livre était divisé en sept catégories, la dernière concernant des sorts oubliés que les gens n'utilisaient plus aujourd'hui, et deux pages étaient consacrés à chaque sort. Pour chacun d'eux, il y avait un bref historique, un descriptif, la théorie, l'incantation, les mouvements de baguette, les applications les plus connues et, parfois, des anecdotes.
Le livre contenait pas moins de quatre mille sorts. Heureusement que la magie existait car l'auteur du livre l'avait enchanté pour qu'il puisse se mettre en poche et pour que tout ce qui concernait un sort ne soit révélé que si le lecteur touchait le nom du sortilège avec sa baguette. Sinon le carnet serait une encyclopédie de plus de huit mille pages. Actuellement, il était petit et ne faisait pas deux cents pages.
Cela était étonnant que personne ne l'eut déjà acheté tant il était intéressant. Mais sa petite taille et son aspect vieillot avait dû obliger pas mal de sorciers à passer leur chemin.
Il l'acheta ainsi qu'un livre moldu sur l'anatomie humaine.
- Tu as fait des achats intéressants ? demanda Bill à la sortie, un livre de runes à la main.
- Heu oui… Un carnet avec quelques sorts de guérison de base et un livre sur le corps humain. Je me retrouve si souvent à l'infirmerie de Poudlard que j'ai pensé que ce me serait utile, mentit Harry.
- Bonne idée Harry. C'est une bonne initiative de prendre soin de toi et d'élargir ton panel de sortilèges. Je peux t'apprendre un sort assez simple, basé sur les runes, avant que tu ne retournes à Poudlard, si tu veux. Le sort auquel je pense te permettrait de créer une forte lumière que tu pourrais allumer et éteindre à loisir, simplement en passant la main dessus.
- On peut faire ça avec des runes ? Demanda Harry, étonné.
Il savait à quoi ressemblait les runes en général mais n'avait aucune idée de leurs utilités.
- Bien sûr ! Tu sais, à l'époque des fondateurs, tout le monde ne pouvait pas se permettre d'avoir une baguette. De plus, si un moldu trouvait une baguette chez quelqu'un, c'était signe de sorcellerie. Alors certains sorciers préféraient utiliser les runes.
- J'ignorai que les runes pouvaient être si utiles que ça.
- Si ce n'était pas utile, tu penses qu'on aurait créé un métier dans lequel on brise des malédictions, non seulement à l'aide de forts sortilèges, mais aussi à l'aide de l'arithmancie et des runes ?
- Non, c'est vrai, concéda Harry. Poudlard devrait nous informer sur l'utilité des cours qu'on nous propose de prendre en troisième année. L'intitulé des cours de soins aux créatures magiques et d'études des moldus est assez explicite. Mais j'ignore toujours tout des runes et de l'arithmancie. Et si j'avais su à quoi m'attendre, je n'aurai jamais choisi divination.
Bill se mit à rire.
- J'avais aussi choisi divination, en plus d'arithmancie et des runes anciennes. C'était un cours facile mais complètement inutile pour toute personne n'ayant pas un troisième œil. Si ça t'intéresse vraiment, tu peux toujours en parler avec le professeur McGonagall. Si tu abandonnes le cours de divination, tu devras choisir un autre cours à la place, puisque tu dois prendre deux cours optionnels au minimum.
- Mais je devrai suivre le cours de troisième année !
- Crois-moi, avec tout le temps libre que tu auras cette année et avec un peu de volonté, tu pourras rapidement rattraper ton retard sur les autres d'ici ta cinquième année.
- Quel temps libre ? J'ai mes entrainement de Quidditch qui me prennent déjà pas mal de temps.
- Tu verras Harry, tu verras, dit Bill en lui faisant un clin d'œil. Bon, allons rejoindre les autres.
31 août
Alors que Mr Weasley recevait un appel de cheminette de Mr Diggory, tous les enfants Weasley descendirent avec leur malle. Ginny et Hermione s'assirent en cuisine, prêtes à partir, tandis que Ron, Fred et George courraient dans toute la maison pour retrouver une chaussette, un t-shirt ou une plume.
Quand Mr Weasley eut fini son appel concernant un certain Fol Œil, Harry s'éclipsa dans les escaliers pour aller chercher sa malle et Hedwige. Avant de descendre, il vérifia une dernière fois qu'il n'avait rien oublié –sa baguette, sa cape d'invisibilité, la carte du Maraudeur- puis descendit rejoindre les filles.
- Ron, j'ai vu une chaussette dépasser de ton lit, si c'est ce que tu cherches, dit Harry à son ami qui passait à toute vitesse.
À ce moment-là, Pixel sortit sa petit tête de la poche de sa chemise en baillant puis, attiré par l'odeur, s'envola jusqu'au plat de toasts et en grignota un.
- Merci Harry !
- Ron, n'oublie pas de prendre Coquecigrue !
- C'est Coq, Ginny ! Coq !
Mr Weasley arriva dans la cuisine, habillé pour le travail.
- Ça ira pour emmener tout le monde à King Cross Molly ?
- Oui, ne t'inquiète pas. Va t'occuper de Fol Œil, le rassura-t-elle en embrassant son mari.
Puis Bill et Charlie entrèrent à leur tour. Harry demanda alors qui était ce Fol Œil aux ainés Weasley.
- Alastor Maugrey, dit Fol Œil, était auror – l'un des meilleurs… Un chasseur de mage noirs, ajouta Charlie en voyant le regard interrogateur d'Harry. Je ne l'ai rencontré qu'une fois, quand j'ai commencé à travailler au ministère avec papa. C'est lui qui a rempli la moitié de la prison d'Azkaban. Du coup, il s'est fait beaucoup d'ennemis, dont la famille des gens qu'il a capturés. On dit qu'en vieillissant, il se fait de plus en plus paranoïaque. Il ne fait plus confiance à personne. Il voit des mages noirs partout.
Percy passa dans la cuisine pour dire au revoir et suivi son père au ministère. Alors Mme Weasley prit courageusement le téléphone, appela le bureau de poste moldu et demanda trois taxis.
Lorsque les chauffeurs arrivèrent, placèrent les malles dans leur coffre et que tout le monde fut installé, ils prirent le chemin pour King Cross. Une fois arrivés, à seulement cinq minutes du départ du Poudlard Express, Harry et les enfants Weasley dirent au revoir à Mme Weasley, Bill et Charly puis montèrent dans le train.
- On se verra peut-être plus tôt que tu ne le penses, dit Charly avec un sourire en serrant Ginny dans ses bras.
Le voyage en train fut long. Leurs amis Seamus, Dean et Neville vinrent dans leur compartiment pour parler de la Coupe du Monde de Quidditch et ils furent interrompus par Draco Malfoy qui insinuait qu'il se passerait quelque chose cette année à Poudlard mais sans en dire davantage quand il comprit qu'il était le seul au courant.
La pluie et les nuages sombres au-dehors reflétèrent l'humeur de Ron jusqu'à Poudlard, qui avait très mal pris les propos de Malfoy concernant son père et le fait que sa famille ne lui disent pas ce qu'il arriverait à Poudlard.
Coquecigrue, qui était excité depuis le matin, se calma et tomba endormie à l'instar d'Hedwige. Pixel, qui s'était caché à l'entrée de Malfoy, ressortit de sa cachette et s'était installé sur l'épaule d'Harry.
L'arrivée à Poudlard ne se fit pas sans encombre. Harry et ses amies durent courir sous la pluie, Pixel abrité par le capuchon de sa cape, pour être finalement trempés à cause de Peeves, l'esprit frappeur, qui jetait des bombes à eau de tous les côtés. Puis Hermione faillit mourir, étranglée par le professeur McGonagall qui glissa sur le sol mouillé et se rattrapa au cou de son amie.
Harry allait pouvoir vérifier s'il avait effectué un bon achat en prenant le carnet de sorts chez Fleury et Bott. Durant le voyage en train, entre Ron qui ne parlait plus et Hermione qui lisait le livre de sorts et enchantement, niveau 4, il n'avait rien d'autre à faire que de lire son carnet.
Il n'en avait pas encore eu le temps depuis qu'il l'avait acquis, trop occupé à apprendre la rune de lumière de Bill. Cela lui avait pris trois longues journées et, la veille, il était trop occupé à faire sa malle et à jouer au Quidditch pour ne serait-ce que le feuilleter.
Alors il avait cherché un sort utile dans l'index et, inspiré par le mauvais temps, avait étudié le sort servant à se sécher en cas de pluie. Une anecdote lui avait indiqué que, pour ne pas avoir à se sécher, l'utilisation du sort de protection, créé en Amérique dans les années 1910, qui prenait la forme d'un parapluie magique, était bien utile.
Harry, Ron et Hermione suivirent les autres élèves dans la Grande Salle et s'installèrent à la table des Gryffondor. Une fois assis, Harry essaya de se sécher, se concentrant sur l'incantation nouvellement apprise et sur les mouvements de baguettes, et se retrouva sec de la tête au pied au bout de sa seconde tentative.
- Harry, où as-tu appris ce sortilège ? Demanda Hermione, très étonnée.
- J'en avais marre d'être toujours mouillé après mes match de Quidditch alors j'ai recherché un sort pour m'aider contre la pluie en fin d'année.
Harry préféra ne pas parler de son carnet. Il savait qu'Hermione lui poserait des tonnes de questions et demanderait à le consulter.
- Je peux le faire sur vous, si vous voulez, proposa-t-il à ses amis.
- C'est pas de refus, intervint Ginny.
Il sécha donc Ron, Hermione, Ginny et Neville en un tour de main. Désormais, il maitrisait ce tout nouveau sortilège. Il était content de l'avoir appris et maitrisé en si peu de temps.
Alors qu'ils discutaient avec Nick-Quasi-Sans-Tête, Harry jeta un œil du côté de la table des Serpentards. Après quelques secondes de recherche, il trouva Daphné qui parlait à voix basse avec Tracy et un garçon noir, aux traits fins, qu'il pensait être Blaise Zabini. Son amie avait les cheveux légèrement mouillés par la pluie mais semblait avoir évité les douches octroyées par Peeves.
Il finit par croiser son regard pendant un seconde. Elle ne lui sourit pas, surement pour ne pas être vue par ses camarades, mais lui accorda un bref signe de tête. Il aurait voulu que cet échange dure plus longtemps mais il fut interrompu par Colin Crivey, extatique à l'idée que son jeune frère, sorcier lui aussi, soit répartie à Gryffondor.
- Harry ! Hé Harry ! Regarde, c'est mon petit frère Dennis et il est dans la même maison que nous ! Génial non ?
- Oui, c'est fabuleux, Colin, lui répondit Harry avec un petit sourire.
Colin s'était montré moins collant depuis l'année dernière mais débordait toujours autant d'énergie. Alors il avait pris sur lui pour ne pas se montrer désagréable. Et Colin –il ignorait s'il l'avait ressenti ou non- s'était montré moins fanatique et évitait de le prendre en photo sans avoir sa permission.
On pourrait être amis à l'avenir, pensa Harry.
