Note de l'auteur :

Tous les chapitres (de l'épilogue à celui-ci inclus) ont été corrigés (orthographe, grammaire, scénario, etc.). Il est possible qu'il y ait encore quelques fautes (désolée pour ça) mais, malgré que je ne sois pas une machine, je pense avoir bien corrigé. Les autres chapitres corrigés suivront dans les prochains jours.

Bonne lecture !


Chapitre 10

Le lendemain matin, Harry se leva tôt pour son jogging matinal. Il était curieux de savoir quelle distance il serait capable de parcourir autour du lac noir. Mais finalement, même en courant jusqu'à l'épuisement, il ne fit plus de trois kilomètres ce matin. Le lac était bien trop grand ! Pour reprendre son souffle, il marcha une minute puis s'assit pour méditer.

Cela lui prit un moment avant de libérer son esprit de toutes les pensées qui se bousculaient dans sa tête. Il repensa à la jeune Eleanor qui avait été répartie à Poufsouffle et le jeune frère de Colin qui était désormais à Gryffondor. Il pourrait étendre son cercle d'amis et aidé les deux jeunes enfants à Poudlard –en espérant que Dennis ne soit pas comme Colin. Il pensa également à leur nouveau professeur de Défense : Maugrey Fol Œil. Avoir un auror aussi connu que lui –l'un des meilleurs d'après Charlie- pour professeur rendait Harry très impatient d'avoir son premier cours de défense contre les force du mal.

Mais, surtout, il pensa au Tournoi des Trois Sorciers. Il n'en avait jamais entendu parler mais, d'après ce que leur avait expliqué le directeur, cela sera un événement encore plus intéressant et époustouflant que la Coupe du Monde de Quidditch. Hermione avait déballé toutes ses connaissances sur le sujet à Ron et lui-même avant de décider de se rendre à la bibliothèque le soir-même pour en apprendre davantage. Bien que cela l'ait étonné d'apprendre qu'il y avait eu des morts par le passé durant ce tournoi, Harry avait hâte que cela commence pour voir qui serait choisi pour représenter Poudlard et pour pouvoir observer cette année des gens être en danger plutôt que d'y être lui-même.

Refoulant ses pensées, il se concentra sur sa respiration et, ceci fait, vérifia ses boucliers, les consolida par de nouveaux pièges puis installa une faible mais nouvelle barrière. Voilà, les fondations étaient posées : il continuerait plus tard. Lorsqu'il ouvrit les yeux, il consulta sa montre. Il s'était levé à 5h00 et il était désormais 6h15. Il fit quelques pompes pour renforcer les muscles de ses bras, quelques abdominaux, puis rejoignit le château en courant à faible allure. Il lui fallut tout de même un bon moment avant d'attendre les portes du château mais il était content de toutes ces activités physiques qu'il faisait désormais.

Sachant que ses camarades occupaient surement la salle de bain de leur dortoir en ce moment-même, il prit un passage secret du deuxième étage menant au septième étage. Il fit apparaitre la porte de la Salle Va-et-vient en demandant une salle d'eau et y pris une douche. Une fois séché et habillé de son uniforme scolaire, il redescendit les sept étages. Il arriva dans la Grande Salle quelques minutes plus tard, saluant Ginny au passage, et s'installa pour déjeuner. Il était 7h25. Il avait donc trente minutes pour manger et se rendre à son premier cours.

Ron et Hermione arrivèrent cinq minutes plus tard avec leur sac de cours. Harry se frappa le front mentalement : il avait oublié de prendre le sien. Il devrait se dépêcher de remonter jusqu'aux dortoirs mais il devait encore parler au professeur McGonagall de son envie d'abandonner divination.

D'ailleurs, quand on parle du loup…

- Messieurs Potter, Weasley, Miss Granger, voici vos emplois du temps, dit la chef des Gryffondor.

…on en voit toujours la queue.

- Merci professeur, dit Hermione.

- Professeur, serait-il possible de vous parler avant que les cours ne commencent ? Demanda Harry, voyant qu'il avait un double cours de divination cet après-midi.

- Si c'est important, je peux vous accorder quelques minutes quand j'aurais distribué tous les emplois du temps à vos camarades.

- Oui, ça l'est. Et je peux vous aider si vous voulez.

- Je vous remercie de votre galanterie, Mr Potter mais ce ne sera pas nécessaire.

Quelques minutes plus tard, quand le professeur de métamorphose eut finit de distribuer les emplois du temps, Harry la rejoignit aux portes de la Grande Salle. Après quelques hésitations, il lui parla de son attention d'abandonner le cours de divination. Étonnement, elle avait l'air plutôt ravie de son initiative mais lui rappela qu'il devait tout de même avoir deux cours optionnels au minimum. Il lui parla alors de son nouvel intérêt pour les runes.

- J'en ai un peu discuté avec Bill Weasley et il m'a même appris à fabriquer une rune de lumière. Je trouve ça fascinant et je trouve dommage qu'on ne soit pas davantage informé sur les cours optionnels en troisième année. Si j'avais su, je n'aurais jamais pris divination, j'aurais directement signé pour le cours des runes anciennes.

- Vous savez, Mr Potter, que vous aurez un an de retard sur vos pairs.

- Oui et je suis même prêt à suivre le cours avec les élèves de troisième année.

La directrice de sa maison le regarda avec son habituel regard strict, surement jugeait-elle de son sérieux.

- Je vais en discuter avec le professeur Babbling. Le premier cours de runes anciennes est cet après-midi, je vous tiendrai donc au courant de notre décision à l'heure du déjeuner.

- Merci beaucoup professeur.

- Vous êtes le bienvenu, Mr Potter mais vous feriez mieux de vous dépêcher, sinon vous allez arriver en retard à votre cours de botanique.

- Oui professeur ! Encore merci ! Le remercia-t-il en marchant rapidement vers l'arrière du château. Il avait failli courir avant de se rappeler que, comme c'était interdit, le professeur de métamorphose avait tous les droits de lui retirer des points.

Arrivant devant la serre numéro trois deux minutes avant le début du cours, Harry se rappela, qu'il n'avait toujours pas son sac. Alors il réfléchit. En botanique, à part ses gants, son tablier et, parfois, ses cache-oreilles, il n'avait besoin que de peu de choses. Alors, une idée lui vint.

- Dobby !

*POUF!*

- Harry Potter monsieur a appelé Dobby ?

- Oui, Dobby, merci d'être venu. En fait, j'ai oublié mes affaires dans mon dortoir et je n'ai pas le temps d'aller les chercher mon cours ne va pas tarder à commencer. Pourrais-tu m'amener mon sac et mon nécessaire de protection pour le cours de botanique ? Tout est dans le deuxième compartiment de ma malle

- Dobby peut le faire ! Dobby fait vite !

Et, seulement quelques secondes plus tard, Dobby réapparut avec son sac qu'il avait rempli de ses livres la veille avec ses gants et sa blouse de protection.

- Merci Dobby, tu me sauves !

- C'est un honneur de servir le grand Harry Potter monsieur, répondit Dobby en rougissant.

Puis il disparut.

Harry entra dans la serre juste à temps le professeur Chourave ne lui fit aucune remarque. Le cours consistait à prélever le pus des pustules des Bubobulbs et, pour cela, il lui fallait enfiler ses gants en peau de dragon. Intérieurement, Harry remercia à nouveau son ami elfe.

Ensuite, alors que les Poufsouffles montaient les escaliers pour rejoindre la salle de métamorphose, Harry et ses camarades contournèrent les serres en direction de la cabane d'Hagrid pour leur cours de soins aux créatures magiques avec les Serpentards.

Se souvenant du comportement de Malfoy lors de ce cours l'année précédente, Ron grognait déjà qu'ils doivent suivre ce cours avec « ces visqueux serpents malveillants ». Harry, lui, oublia Malfoy dès qu'il aperçut Daphné et Tracy. Il ne pouvait peut-être pas aller les saluer ni montrer qu'il les connaissait mais le fait de suivre un cours en commun avec elles rendit sa journée bien meilleure.

Si Harry approcha les scroutts à pétard, ce fut vraiment parce que Hagrid était son ami.

À un moment, il jeta un œil vers Daphné, Tracy et Blaise Zabini. Tracy, bien que dégoutée, tentait de nourrir les bêtes. Daphné se rapprochait des caisses, l'air méfiante, tandis que Zabini leur lançait la nourriture, ne voulant pas être trop proche des créatures.

La moue que fit Daphné à ce moment-là amusa Harry qui, déconcentré, se fit bruler par l'un des scroutts.

- Aïe ! Fit Harry.

- Ouïe ! S'écria Dean, presque au même moment. Il m'a eu !

Une grande brulure s'étalait sur sa main. Harry lui n'était brulé que sur la moitié de la main, au niveau du pouce et de l'index.

- Le cours est presque terminé. Harry, Dean, allez à l'infirmerie, Mme Pomfresh pourra vous soigner ça rapidement.


Alors que l'infirmière les soignait, Harry lui demanda s'il lui était déjà arrivé d'avoir des élèves ou des stagiaires. Mme Pomfresh lui répondit que certains élèves avaient fait un stage avec elle lors de leur année d'ASPIC afin d'avoir de l'expérience avant leur formation à Ste Mangouste mais qu'elle n'en avait plus eus depuis plus de cinq ans.

Harry lui demanda s'il pouvait être son élève, prétextant qu'il serait bien qu'il connaisse les rudiments de la médicomagie étant donné qu'il se blessait souvent. Mme Pomfesh lui répondit qu'elle préférait qu'il vienne la voir tant qu'il était à Poudlard mais qu'elle acceptait de lui enseigner les bases de la médicomagie si le formulaire qu'elle lui donnerait quelques minutes plus tard était signé par son tuteur.

Harry prit le formulaire en souriant, précisant que cela ne poserait aucun problème. Après tout, il pouvait encore utiliser le contrat avec Grunning Inc. comme levier de pression contre Vernon pour qu'il signe le papier sans faire de chichi.

Après être sortis de l'infirmerie, leur main soignée par un onguent et enroulée dans un bandage, Harry et Dean atteignirent la Grande Salle et rejoignirent leurs amis avant de remplir leur assiette de côtelettes d'agneau accompagnées de pommes de terre.

Hermione mangeait très rapidement et, son assiette finie, déclara qu'elle devait se rendre à la bibliothèque, surement pour se renseigner sur « l'esclavage des elfes de maisons ». Harry se promit à lui-même de ne jamais évoquer à sa meilleure amie le fait que Dobby travaillait désormais pour lui.

Quand il eut fini de manger à son tour, il chercha son professeur de métamorphose du regard à la grande table. Celle-ci se leva et, passant, près de lui, lui demande de la suivre. Ils se rendirent à son bureau, près de la classe de métamorphose. Cinq minutes plus tard, le professeur Babbling entra à son tour.

- Alors Mr Potter, le professeur McGonagall m'a parlé de votre intérêt nouveau dans mon cours de runes, lui dit-elle après s'être installée sur une chaise.

- Oui, grâce à Bill Weasley, j'ai pu voir à quel point la magie des runes était fascinante.

- Oui, le professeur McGonagall m'a également prévenu que Mr Weasley vous avait appris une rune de lumière. En combien de temps l'avez-vous apprise ?

- Environ quatre jours.

Le professeur Babbling échangea un regard intéressé avec le professeur McGonagall.

- Pouvez-vous nous en faire la démonstration Mr Potter ? Demanda cette dernière.

- Bien sûr, professeur. Vous la voulez sur le mur, un objet en particulier ou sur ma main ?

- Vous parvenez à faire fonctionner une rune sur votre main ? Articula le professeur de runes, étonnée.

- Oui, j'ai demandé à Bill si c'était possible. Il m'a affirmé que oui et maintenant je peux le faire.

Pour le leur montrer, il prit sa baguette, pensa à la rune qu'il voulait tracer ainsi qu'à sa fonction première –s'illuminer- et il la traça sur la paume de sa main avec le bout de sa baguette.

- Professeurs, pouvez-vous plonger la pièce dans l'obscurité s'il vous plait ?

Ceci fait, Harry activa sa rune en fermant le poing, puis en la touchant de son pouce et enfin la rune émit une forte lumière vers le plafond. Après quelques secondes, Harry referma le poing et la lumière s'éteignit.

- Incroyable ! s'exclama le professeur Babbling alors que sa collègue rallumait les lumières. Mr Potter ce vous venez de faire, seuls les élèves de cinquième année les plus douées le peuvent. En troisième année, nous ne voyons que la théorie du traçage de runes sur un morceau de parchemin ainsi que les différentes runes que nous étudions au cours de l'année. En quatrième année, nous voyons davantage de runes et apprenons à les tracer sur d'autres objets. Ce n'est qu'en cinquième année que j'apprends à mes élèves à en retranscrire sur les murs et sur la peau, mais cette dernière matière pose problème à beaucoup d'entre eux.

- Qu'est-ce que ça veut dire pour moi ? S'inquiéta inutilement Harry.

- Que vous êtes un naturel ! S'exclama le professeur Babbling avec enthousiasme. Vous avez appris en quatre jours à tracer et à faire fonctionner une rune que beaucoup d'élèves ne parviennent pas à faire fonctionner après trois ans d'études ! Bien sûr, se reprit-elle, vous avez beaucoup de lacunes car vous n'avez pas suivi les cours de troisième année mais vous pourrez rattraper vos camarades en très peu de temps. Vous pourrez même les dépasser si vous le voulez !

- Donc, vous m'acceptez dans votre cours ?

- Oh que oui !

A cela, Harry vit le professeur McGonagall arborer un sourire fier.

- J'ai pour habitude de faire un cours théorique puis un cours davantage en relation avec les nouvelles runes et la partie pratique. Le mieux serait que vous assistiez aux cours théoriques de troisième et quatrième année, ils ne se chevauchent pas dans l'horaire heureusement, puis je vous donnerais des devoirs différents de ceux que je donnerai à vos camarades afin de vous faire avancer de manière différente et de pouvoir évaluer votre niveau. Qu'en dites-vous ?

- Ca me plairait beaucoup. Merci professeur Babbling !

- J'imagine que vous n'avez ni les livres ni le matériel demandés ?

- Je m'en occuperais, Bathsheba, intervint Minerva McGonagall. Mr Potter aura tout ce qu'il lui faut pour le cours de jeudi. Mr Potter, voici votre nouvel emploi du temps, ajouta la cheffe des Gryffondor en lui tendant un parchemin.

- Le cours de tout à l'heure sert davantage d'introduction il ne vous servira à rien d'y assister. Je vous conseille donc fortement, Mr Potter, d'en apprendre un maximum sur les trente-deux runes nordiques d'ici à jeudi afin que nous puissions commencer à mettre en pratique ce que vous savez déjà. Donc lisez la fonction première de chaque rune et tentez d'en retenir le nom et le traçage, au moins, des dix premières.

- Oui, professeur. Encore merci !


Harry se rendit immédiatement à la bibliothèque. Demandant à Mme Pince où se trouvaient les livres traitant des runes, il en trouva deux sur les runes nordiques. L'un était de niveau 3 et l'autre de niveau 4. Il prit les deux, ayant l'intention de commencer par le livre de niveau 3 mais d'étudier également les runes du livre de niveau 4.

Prenant un stylo et un cahier vierge, il s'entraina, par accumulation à retenir le nom, le traçage et l'effet de chacune des runes. Il les retraça une trentaine de fois, se testant lui-même, en ajoutant une à chaque fois qu'il en maitrisait un certain nombre. Vers seize heures, il connaissait les trente-deux runes nordiques mais n'en était certain que pour une quinzaine. Il lui restait deux jours pour tester sa mémoire et passer au livre de niveau 4.

Il feuilleta ce dernier, curieux de savoir ce dont il traitait puisqu'il n'y avait que trente-deux runes nordiques et qu'elles se trouvaient toutes dans le manuel qu'il venait de terminer. Ce bouquin contenait les mêmes runes, nommées de la même manière, mais il y avait des indications concernant un traçage fluide et plus facile de ces runes. Le but étant, après avoir maitrisé cette nouvelle manière de tracer, de pouvoir lier les runes entre elles. Mais cette partie de la théorie n'était pas étudié avant la sixième année.

Par contre, s'il parvenait à tracer les runes nordiques de cette manière-là, il ferait d'une pierre, deux coups : il gagnerait en fluidité, parvenant à les tracer de toute manière, et prendrait de l'avance dans la théorie de la réalisation de rituels runiques.

Il rentra dans la salle commune des Gryffondors, trente minutes plus tard, un panier à la main. Avant de monter les sept étages séparant la bibliothèque de l'antre des lions, Harry avait rendu visite aux elfes de maison et ces derniers lui avaient donné un panier rempli de gâteaux et d'une carafe métallique remplie de chocolat chaud.

Bien sûr, quand elle vit le panier, Hermione comprit instantanément qu'il venait des cuisines et qu'Harry avait ainsi donné plus de travail aux elfes de maison. Par conséquent, elle refusa d'y toucher. Ron et Neville ne se firent pas prier et Harry servi même un chocolat chaud à Ginny qui tentait de remplir un parchemin des divers effets dangereux d'un ingrédient utilisé dans une potion dont il n'avait pas connaissance.

Une fois tous installés, Ron questionna Harry sur son absence au cours de divination.

- J'ai abandonné, dit-il en mordant dans une part de tarte à la mélasse.

- Quoi ? Mais Harry nous sommes obligés de suivre au moins deux cours optionnels ! Bien que je sois tout à fait d'accord avec ton initiative, ajouta Hermione.

- Mais pourquoi t'as fait ça Harry ? Ce cours est bidon, rien de plus facile !

- Justement, il est bidon, une vrai perte de temps et d'énergie. Je ressens le besoin d'avoir des défis. Depuis que Bill m'a parlé des runes, je me suis informé et je trouve ça fascinant : leurs utilités, le traçage, les divers effets et le fait de pouvoir lier les runes entre elles. Du coup, j'en ai parlé avec le professeur McGonagall : je ne suis plus le cours de divination mais le cours de runes anciennes.

- Mec, t'es malade, dit Ron avec des grand yeux.

- Harry, je suis vraiment contente que tu penses plus sérieusement à tes études mais comment feras-tu ? Tu n'as suivi aucun cours de runes l'année dernière, tu ne peux pas suivre les cours de cette année.

- En fait, je suis quelques cours de troisième année pour maitriser la théorie et rattraper mon retard sur les runes que vous avez apprises l'année dernière et, en parallèle, je suis quelques cours de quatrième année.

- Mais tu ne sais rien du tout sur les runes.

- Je sais que j'en sais très peu mais j'ai jusqu'à jeudi pour connaitre les runes nordiques afin que le professeur Babbling me fasse pratiquer et puisse évaluer mon niveau.

Harry ne parla pas de la rune qu'il avait montré ce matin aux professeurs Babbling et McGonagall. Sinon, cela risquait de rendre Ron jaloux et Hermione voudrait qu'il lui montre et lui explique comment il faisait. Or il n'en savait rien. Il le faisait, c'était tout.

4 septembre

Le jeudi matin arriva rapidement. Harry était certain de pouvoir retracer fluidement vingt-huit runes nordiques mais connaissait le nom et les effets des trente-deux qu'il avait étudiées.

Lorsqu'il arriva au cours parmi les élèves de son année, Hermione lui fit une place à côté d'elle. Il s'installa et le professeur Babbling arriva une minute plus tard.

- Ah Mr Potter, ravi de vous voir à mon cours. Vous avez bien vos fournitures ?

- Oui professeur.

- Bien. Miss Granger, j'ai appris que votre camarade, Miss Patil, était à l'infirmerie. Je compte donc sur vous aujourd'hui pour aider Mr Potter s'il en a besoin. Mr Potter, au retour de Miss Patil, je vous demanderai de vous assoir à une place vacante. Il me semble que Miss Greengrass soit la seule à ne pas partager son pupitre.

- Bien professeur.

Le professeur Babbling fit un bref rappel des alphabets runiques entrevus l'année précédente et des notions théoriques importantes sur la magie des runes. En troisième année, les élèves apprenaient le nom, le traçage brut et l'effet principal des runes nordiques, elfiques et goblines.

Harry ne connaissait pas autant de runes mais maitrisait déjà le traçage fluide des runes nordiques. Ce que les élèves de sa classe de quatrième année mettraient au moins trois semaines à maitriser. Pendant ce temps-là, il pourrait rattraper son retard concernant les runes goblines et elfiques tout en apprenant directement à les tracer de manière fluide plutôt que de la manière brute.

Dix minutes avant la fin des deux heures de cours, le professeur Babbling lui fit signe d'approcher. Elle le testa, afin de voir où il en était de son étude des runes nordiques. Il réussit à nommer et à donner les effets connus de vingt-six runes sur trente-deux. Puis, elle lui demande de tracer dix runes, n'importe lesquelles. Elle fut bluffée quand elle le vit tracer les runes de manière fluide. En devoir, elle lui demanda pour le jeudi suivant d'étudier la première moitié de l'alphabet runique des elfes, c'est-à-dire, les quatorze première runes.


À l'heure du déjeuner, alors qu'il approchait de la Grande Salle, accompagné d'Hermione, Pixel se montra.

Il avait peu vu son ami depuis lundi. Harry se levait tôt et n'avait plus le temps de passer par le dortoir avant le début des cours. Puis, pendant la journée, il ne voyait pas Pixel, mais il savait que la petite créature se baladait dans le château, furetant dans tous les coins. Au soir, il le voyait brièvement, son petit ami volant revenant très tard au dortoir.

- Alors mon ami, tu te plais à Poudlard ?

- ZzZ ! ZzZ ! S'exclama Pixel avec enthousiasme.

Pixel fit un signe de la main à Hermione, frotta sa tête contre la joue d'Harry puis repartit dans son exploration.

Après le déjeuner, Harry, Ron et Hermione se dirigèrent vers la classe de défense contre les forces du mal. Tous les élèves étaient si impatients de ce premiers cours qu'ils étaient arrivés en avance.

Lorsque la cloche sonna enfin, les élèves de quatrième année de Gryffondor s'installèrent, sortirent leur livre Forces obscures : comment s'en protéger et attendirent l'auror dans un silence inhabituel.

Celui-ci arriva quelques secondes plus tard. On pouvait entendre sa jambe de bois frapper le sol à un rythme constant dans le couloir. Lorsqu'il entra, il dit aux élèves de ranger leur livre : ils n'en auraient pas besoin.

Après avoir rapidement évoqué le programme de l'année précédente – apprendre à se protéger des créatures maléfiques, il leur expliqua que, même s'ils étaient trop jeunes pour cela selon le ministère, ils étudieraient les maléfices et la manière de les contrer et aborderaient les maléfices interdits – chose qui appartenait normalement au programme de sixième année.


Harry dit à ses amis qu'il était fatigué et qu'il allait se coucher. Il monta dans le dortoir des quatrièmes années, s'assit sur son lit puis ferma les rideaux autour de lui. Il ne s'était pas aperçu qu'il n'était pas seul.

- Harry ? Ça va ?

Neville.

Harry soupira. Il ne voulait pas parler de son humeur avec qui que ce soit.

- Tu as pensé à tes parents, n'est-ce pas ? Finit par demander Neville quelques minutes plus tard.

- Ouais, répondit Harry après un moment de silence.

Il ne dit plus rien pendant un moment et Neville ne le pressa pas. Ce respect envers ses sentiments et sa vie privée de la part de son ami lui donna envie de lui expliquer.

- L'année dernière, quand les détraqueurs m'ont approché, j'ai revécu cette nuit-là.

Il ne répondit pas, attendant surement qu'il continue.

- Je le vois monter les escaliers après avoir tué mon père, puis venir vers ma mère et moi. Ni elle ni mon père n'avaient leur baguette. Elle a fermé la porte mais ça ne l'a pas retenu.

Harry fit une pause, avalant sa salive. Evoquer la mort de sa mère, depuis qu'il savait que c'était ce qu'il entendait face à un détraqueur, lui serrait la gorge.

- Elle le suppliait de m'épargner, de prendre sa vie à la place de la mienne mais il l'a tuée comme si elle n'avait pas d'importance. Et ensuite, il est arrivé ce que tout le monde sait : le sortilège de mort a rebondi sur moi et l'a fait disparaitre, ne laissant que cette stupide cicatrice sur mon front.

Le silence régna pendant quelques minutes. Neville aurait très bien pu s'être endormi qu'Harry n'aurait pas fait la différence. Mais son camarade prit ensuite la parole :

- C'est depuis le jour où il t'est arrivé tout ça que je vis chez ma grand-mère, tu sais ? Très peu de gens savent ce qui est arrivé à mes parents.

- Ils sont morts, aussi, non ?

- Il m'est arrivé de penser que ça aurait été préférable, avoua honteusement Neville.

- Qu'est-ce que tu veux dire ? Demanda Harry en fronçant les sourcils.

Il entendit le jeune Londubat soupirer avant de se lancer :

- Le lendemain de la disparition du Seigneur des ténèbres, ses mangemorts les plus proches, dont faisait partis les Lestrange, ont attaqué le manoir des Londubat. Ils étaient persuadé que mes parents savaient où était leur maitre. Mais il n'en savait rien.

Harry pensa entendre un sanglot sans en être certain.

- Alors les mangemorts les ont torturés jusqu'à la folie. Depuis, ajouta-t-il en respirant plus fortement, ils sont tous les deux à St Mangouste.

- Tu vas souvent les voir ?

- Aussi souvent que je le peux, dit-il fièrement. Mais… ils ne me reconnaissent pas. Ils ne reconnaissent personne.

Harry réfléchit : y avait-il quelque chose qu'il pouvait dire pour consoler son ami ?

- Je suis sûr que tes parents sont fiers de toi Neville, aussi sûre que mes parents sont fiers de moi, lui dit-il, espérant que cela améliore son humeur.

Il y eut un silence entre eux. Harry pensait à Neville. Ce n'était pas étonnant qu'il manque autant de confiance en lui ! Et sa grand-mère qui ne cessait de le comparer à son père ne faisait qu'empirer la situation.

- Bonne nuit Harry, dit Neville quelques minutes plus tard. Et merci.

Harry lui souhaita également un bonne nuit avant de se mettre en pyjama et de se mettre au lit. Puis il pensa qu'il n'avait pas été un très bon ami pour Neville et il se promit de se rapprocher de son camarade et de l'aider à avoir plus confiance en lui à l'avenir.