Chapitre 11

Le jeudi suivant, Fol Œil lança le sortilège de l'Imperium sur les élèves pour qu'ils puissent tester leur volonté de s'en libérer. Les camarades d'Harry et les élèves de Serpentard se mirent à bouger dans toute la classe, sautillant ou imitant des animaux. Harry eut du mal à cacher son rire quand Malfoy dû imiter une fouine et son sourire quand Daphné se mit à tourner sur elle-même comme une ballerine.

Puis, quand ce fut son tour, il réussit légèrement à combattre le sort. L'ancien auror était si enthousiaste qu'il força Harry à subir le sort quatre fois jusqu'à ce qu'il soit capable de complètement contrer les effets de l'Imperium. Ron, lui, marchait encore à moitié à cloche-pied à la fin du cours.

Après dîner, Harry se rendit à la bibliothèque pour étudier une dernière fois les runes de l'alphabet elfiques. Le professeur Babbling lui avait demandé d'en connaitre quatorze pour le jour-même mais il en maitrisait déjà vingt. Elle lui avait alors demandé de continuer jusqu'au bout de l'alphabet, de s'exercer à les tracer fluidement et de ne pas oublier de s'exercer souvent à tracer les runes nordiques afin de ne pas les oublier.

Quand il eut fini, il rentra à la salle commune. Elle était presque vide. Il n'y avait que Fred et George à une table qui écrivaient sur un parchemin et parlaient à voix basse et Hermione qui tricotait des habits pour les elfes de maison et qui les laisserait trainer dans la salle avant d'aller se coucher.

Trente minutes plus tard, Harry s'endormit, ses pensées tournées vers une jeune fille aux yeux gris et au charmant sourire avec qui il passerait la journée ce dimanche.

14 septembre

- J'aurais trop aimé voir ça ! S'exclama Daphné.

- Ensuite, Ron nous as demandé de ne plus lui parler. Quand on lui a demandé pourquoi, il a dit qu'il essayer de garder le souvenir de « Draco Malfoy, la fouine bondissante » !

La Serpentard éclata de rire.

Harry et son amie se trouvaient dans la Salle sur Demande. Ron et Hermione avait maintenant l'habitude de le voir s'éclipser pour étudier ou faire des recherches et ne lui posaient plus trop de questions. Enfin Ron, lui, ne lui posait plus de questions. Hermione, elle, cherchait toujours à savoir ce qu'il faisait, bien que moins souvent depuis qu'il s'était énervée de ne pas pouvoir avoir de vie privée. De son côté, Daphné avait demandé à Tracy de ne rien dire à Blaise sur sa rencontre avec le jeune Potter. Elle lui parlerait de son amitié Gryffondor-Serpentard une autre fois.

La Salle sur Demande avait pris l'apparence d'un parc moldu au centre duquel se trouvait un étang avec une barque. Les deux adolescents étaient assis sur une couverture devant l'étendue d'eau et un panier à pique-nique, amené par Dobby, était rempli de plein de bonnes choses pour le déjeuner.

- Alors, qu'est-ce que tu penses du Tournoi des Trois Sorciers, Harry ? Demanda Daphné, avant de mordre dans un sandwich.

- Je pense que ce sera fascinant. Je n'en avais jamais entendu parler avant cette année donc j'ai hâte de voir ce que ça sera et je me demande qui sera choisi pour représenter Poudlard. Je suis aussi curieux d'en savoir plus à propos de Beaubâtons et Durmstrang. À part ce que nous en disent les livres, on ne sait pas grand-chose de ces écoles.

- On a de la chance que le Tournoi se produise à Poudlard. Sinon, n'ayant pas dix-sept ans, nous n'aurions pas pu aller à Durmstrang ni à Beaubâtons pour voir ça.

- C'est juste, lui accorda Harry, ayant oublié de détail. Regarder mais pas participer, ça va me changer de ma scolarité jusqu'à présent enfin une année où je vais être tranquille ! Ajouta-t-il en se laissant tomber en arrière sur la couverture.

- Au fait, à part les rumeurs colportées par tout le monde et ce que tu m'as raconté sur le basilic de la Chambre des Secrets, tu ne m'a pas vraiment dit ce qu'il s'était passé avec Quirrel ou même avec les détraqueurs l'année dernière… Tanta Daphné.

Harry soupira un peu. Il n'aimait pas vraiment parler de tout ça mais il avait déjà raconté bien pire à son amie. Et il savait qu'elle ne jugeait pas ses actions ni ne raconterait tout ça à personne. Alors il lui raconta tout en détails. Le vol à Gringott, la découverte du chien à trois têtes Touffu, la pierre philosophale créée par Nicolas Flamel et cachée au troisième étage, le troll qui a servi de diversion, Rogue qu'il pensait être le voleur de la pierre, ces nombreuses nuits passées devant le miroir du Rised, son balai ensorcelé, les différentes épreuves sous la trappe et, enfin, le combat contre Quirrel et la destruction de la pierre.

- Toi qui n'aime pas ta célébrité et ton statut de héros, tu agis pourtant comme tel. Pourquoi ne pas avoir parlé de tout ça aux professeurs ?

Harry rit.

- On l'a fait. Mais le professeur McGonagall nous as gentiment dit de laisser ça au professeur Dumbledore.

- Sauf que vous avez dû agir puisqu'il était absent quand Quirrel est parti s'emparer de la pierre, continua la Serpentard.

- Tout était prévu, de toute façon.

- Prévu ? Demanda-t-elle avec confusion.

- Hagrid qui m'emmène jusqu'au coffre renfermant la pierre pour que je sache que c'est ce coffre qui fut forcé quelques jours plus tard, le miroir du Rised « caché » et ma cape d'invisibilité que j'ai reçue à Noël puis les épreuves censées être là pour empêcher Voldemort de s'emparer de la pierre. Pourtant, Ron, Hermione et moi, trois élèves de première année, sommes venus à bout des épreuves. Tu trouves ça normal toi ?

- Tu veux dire que le Directeur avait tout manigancé ? Réalisa-t-elle rapidement. Mais pour quelle raison ?

- Je ne sais pas encore quel but cela a servi. Mais il n'en est pas resté là.

Alors Harry lui parla de sa deuxième puis de sa troisième année et de tous les doutes qu'il avait eu sur le rôle de Dumbledore à chaque instant. Daphné était bonne auditrice. Elle s'exclamait à chaque découverte dont il lui parlait, s'indignait de chaque moment de douleur ou d'humiliation qu'il avait subi et se mit carrément en colère quand il lui parla de Sirius et de son innocence.

Il avait quelque peu hésité à lui parler de Sirius. Mais, bien qu'il ne se connaisse que depuis peu, il sentait qu'il pouvait vraiment lui faire confiance et sa réaction à l'annonce que Sirius Black étant non seulement innocent mais aussi son parrain le lui confirma.

- Il faut découvrir quels sont les plans de Dumbledore. Et il faut surtout que tu sois prudent cette année, ajouta Daphné, les sourcils froncés.

- Cette année, il ne peut rien me faire. Tout le monde regardera le Tournoi et rien d'autre ne se passera. Que veux-tu qu'il me fasse ?


L'anniversaire d'Hermione passa. Mais ses fréquents allers-et-retours entre la Grande Salle et la bibliothèque semblèrent le lui faire oublier. Bien qu'elle se privait parfois de manger plus que nécessaire, le chocolat chaud à la guimauve et à la cannelle que lui offrirent Ron et Harry ainsi que la nouvelle édition de « Poudlard : une histoire » lui firent plaisir et lui fit faire une pause le temps d'une soirée.

17 octobre

Les cours se passaient plutôt bien pour Harry : Ron ne semblait plus lui en vouloir d'avoir abandonné le cours de divination, Hermione avait arrêté de l'accaparer toutes le deux minutes pour lui expliquer un point de matière en runes anciennes –il n'était pas complètement idiot, merci- et il aimait chaque moment qu'il passait avec Daphné, que ce soit les deux dimanche où ils avaient passés des heures à discuter ou, tout simplement, pendant le cours de runes.

Le samedi, il prenait une heure le matin pour se muscler car la semaine, il avait à peine le temps de faire le tour du lac -enfin, le « tour » était une façon de parler- avant les cours. Chaque semaine, il essayait de faire des séries de pompes, d'abdominaux et de levés de poids en intensifiant l'effort à chaque séance. Il était maintenant capable de faire deux séries de vingt-cinq pompes et de cinquante abdominaux et de tenir une minute de gainage sans faillir. Il espérait avoir de meilleurs abdos que Sirius la prochaine fois qu'il le verrait. Son parrain n'ayant plus qu'une tablette de chocolat fondu en ce moment, il avait toutes ses chances.

L'après-midi, il se concentrait sur sa transformation en panthère. Il était parvenu, en plus des membres postérieurs, à faire apparaitre sa queue. Selon Sirius, cet appendice étant absent chez les humains, c'était la partie la plus difficile. Il avait également des poils sur quelques parties du corps. Son faucon était très difficile. Il n'avait pour l'instant fait apparaitre que quelques plumes.

Tous les dimanches, après ses rendez-vous – il aimait les appeler ainsi- avec Daphné, il rejoignait l'infirmerie pour apprendre la médicomagie. Pour l'instant, il pouvait soigner les coupures, arrêter les saignements et réparer les nez cassés. Bon, lorsqu'il tentait le sort pour réparer ces derniers, ce n'était pas encore toujours parfait, mais ça viendrait.

Harry écrivait à Sirius et Remus chaque semaine. Ce dernier s'occupait de transmettre les lettres à son parrain quand il faisait le voyage Angleterre/Ile des Maraudeurs toutes les deux semaines. Dès lors, les réponses se faisaient rares il venait tout juste de recevoir sa troisième lettre depuis qu'il l'avait quitté au début du mois d'août. Son parrain lui manquait, beaucoup. Il avait passé un été fantastique –le meilleur- avec ceux qu'il considérait comme les seuls membres de sa famille.

Assis sur son lit, il fit une autre rature sur sa feuille. Puis, regardant l'état de sa lettre, il fit une boule avec le papier et la jeta dans la poubelle. Il reprit une nouvelle feuille, appuya plusieurs fois sur le bouton du stylo, réfléchissant à ce qu'il allait coucher sur le papier, puis tapa sa tête contre la tête de lit. Quel idiot il était ! Il avait acheté des miroirs à double-sens ! Pourquoi n'y avait-il pas pensé plus tôt ?

Parlant des miroirs qu'il avait acheté durant l'été, Harry en expliqua le fonctionnement, demanda des nouvelles, lui en donna de lui puis signa avant de plier sa lettre. Avisant un morceau de tissus dans la poubelle de Ron, surement du dernier colis de fudge de Mme Weasley, il s'en servit pour emballer le miroir. Il empaqueta le colis avec la lettre dans du papier kraft puis mis le tout dans le tiroir de sa table de nuit, dans l'intention d'aller à la volière le lendemain matin.

Très tôt le lendemain, après avoir envoyé son colis aux bons soins d'Hedwige, Harry se dirigea vers son point de départ près du lac. Cela lui avait pris six semaines mais, cette fois, il arriverait à courir les sept kilomètres qu'il s'était fixé pour objectif.

Quand il fut arrivé au sixième, il commença à avoir un point de côté. Il garda le rythme de sa course mais régla son souffle afin d'amoindrir la douleur et parvenir à son but.

Arrivé à son point d'arrivé –il avait couru presque quatre kilomètres avant de faire demi-tour pour revenir à son point de départ, Harry s'écroula, prenant de grandes inspirations, expirant lentement, son corps dégoulinant de sueurs. Il regarda sa montre : quarante-huit minutes. Le dernier kilomètre l'avait tué. Son nouvel objectif : quarante minutes.

Pour reprendre une respiration normale et récupérer une température corporelle plus basse –ainsi qu'un visage moins rouge-, il médita, non pas pour vérifier ses boucliers mais pour apaiser son esprit et son cœur palpitant.

Deux jours plus tôt, le professeur Flitwick leur avait enseigné le sortilège d'attraction, sort d'une très grande utilité mais également à la maîtrise ardue. Pour ce premier cours, il n'avait vu que la théorie, les mouvements de baguette et essayé d'attirer à eux une plume. Seules Hermione et Padma Patil, la jumelle de Parvati, étaient parvenues à faire tressauter leur plume. Lui et les autres, rien. Même pas un tremblement.

Il espérait faire mieux aujourd'hui.


Harry était installé dans un des fauteuils de la Salle sur Demande avec Daphné. La tête sur ses genoux, il l'écoutait lire son devoir de métamorphose afin qu'il lui suggère des améliorations.

Il aimait écouter sa voix. Elle avait une voix douce mais expressive elle aurait pu être conteuse d'histoires. Il détestait le fait de ne pas pouvoir passer plus de temps ensemble mais il ne voulait pas lui causer d'ennuis avec les membres de sa maison.

Elle lui avait dit que, bientôt, elle mettrait Blaise dans la confidence et qu'elle pourrait l'aider à faire de même avec Hermione. Mais ce serait plus compliqué avec Ron qui ne cessait ces indubitables remarques sur Malfoy et les Serpentards en général.

Il chassa ces pensées de son esprit. Actuellement, il appréciait juste sa voix, la tranquillité et le fait d'être avec elle.

- Tu ne t'es pas endormi, au moins ? Demanda-t-elle, interrompant sa lecture.

Harry n'avait même pas remarqué que ses yeux étaient fermés.

- Non, non, je suis toujours là, lui répondit-il en ouvrant les yeux.

Elle rit.

- Alors qu'est-ce que t'en penses ?

- C'est bien, mais tu devrais en dire plus sur les contre-charmes, ajouta-t-il en s'asseyant. Sinon il est vraiment bon.

Elle hocha la tête. Elle écrivit ses remarques dans la marge, roula son parchemin et rangea ses affaires dans son sac.

- Alors, tu as eu des nouvelles de Sirius ?

- J'ai reçu une lettre jeudi, juste après t'avoir parlé. Je lui ai envoyé ma réponse vendredi matin avec un des miroirs à double sens. Ce sera plus facile pour communiquer quand il l'aura reçu.

- Tu possèdes des miroirs à double-sens ? C'est hyper rare !

- Ouais, j'en ai acheté quelques-uns cet été, dit-il avec un haussement d'épaules. Je m'en veux de ne pas y avoir pensé avant.

- Tu y as pensé, c'est le principal.

- Un peu tard quand même. Et Astoria, comment va-t-elle ?

- Toujours aussi éperdument admirative envers Malfoy, dit-elle en roulant des yeux. Enfin, votre petite discussion de cet été l'aura bien fait réfléchir je vois bien qu'elle le voit autrement désormais. Mais je crois qu'elle a toujours le béguin pour lui.

- Aïe. Ça craint.

- S'il lui fait du mal, consciemment ou non, je connais un sort ou deux qui pourraient définitivement éradiquer la noble maison des Malfoy en supprimant toute possibilité d'une descendance future, dit-elle le regard vif et les poings serrés.

Harry la regarda, bouche bée.

- Quoi ? Demanda-t-elle, soudainement gênée.

- J'hésite franchement entre ressentir de l'horreur à l'idée de ce que tu es capable de faire, de la crainte à l'idée que tu pourrais potentiellement me le faire subir ou être complètement sous ton charme.

- Quoi ? S'exclama-t-elle à nouveau, complètement abasourdie par la fin de sa phrase.

- Bah oui ! On ne t'a jamais dit à quel point tu es belle quand tu te mets en colère ?

- Tellement ringard… Répondit-elle en levant les yeux au ciel.

Mais Harry vit bien qu'elle avait toutes les difficultés à s'empêcher de rougir.


La nuit suivante, Harry ne parvint pas à fermer l'œil. Il était trois heures du matin, il entendait les ronflements de Ron et avait même bordé Pixel lorsqu'il était venu se coucher deux heures plus tôt. Des idées se bousculaient dans sa tête. Il ne savait pas d'où elles lui venaient mais elles l'empêchaient de dormir.

Il repensait à la Salle sur Demande qu'il avait découverte grâce à Dobby puis ses pensées s'étaient dirigées vers la Chambre des Secrets. Tout le monde savait que cette chambre avait été fondée par Salazar Serpentard. Du coup, Harry s'était dit que la salle va-et-vient était tellement ingénieuse qu'elle n'avait pu être créée que par Rowena Serdaigle. Alors, tous les fondateurs devaient avoir laissé leur trace, non ?

Sachant qu'il n'arriverait pas à trouver le sommeil avec toutes ces idées non vérifiées, il se leva discrètement et descendit dans la salle commune.

- Dobby !

*POUF !*

- Harry Potter monsieur a besoin de quelque chose ?

- Désolé de te déranger à cette heure de la nuit Dobby.

- Oh non, monsieur ne dérange pas Dobby, Dobby est ravi d'avoir été appelé !

Harry avait remarqué dernièrement que Dobby construisait mieux ses phrases. Surement que le mauvais traitement subits par les Malfoy avait eu une influence sur son comportement et que, maintenant qu'il était bien traité, Dobby allait mieux.

- Dobby, j'ai entendu dire que Gringott était ouvert 24h/24. C'est vrai ?

- Oui monsieur. Les gobelins disent qu'il n'y a pas d'heure pour se faire de l'argent.

- Est-ce que tu pourrais m'y amener maintenant ?

- Oui monsieur, Dobby le peut !

- Bien. Je vais me changer et je reviens dans quelques minutes.

Après être retourné dans son dortoir sans bruit et s'être habillé de sa robe officielle de la famille Potter, Harry rejoignit Dobby et ils quittèrent Poudlard.

Arrivé devant le grand bâtiment de marbre blanc, Dobby repartit et Harry entra. Il montra ses chevalières au gobelin situé au comptoir et lui dit souhaiter entrer dans l'un de ses coffres. Un jeune gobelin le conduisit à travers les dédales de coffres dans le chariot et l'attendit quand Harry ouvrit la porte du coffre de Gryffondor en y insérant la bague.

L'intérieur du coffre était plus petit qu'il ne s'y attendait. Il y avait peu d'or –sa richesse étant surement passée dans la construction et la gestion de Poudlard- et le reste n'était que des présentoirs remplis d'épées, des tapisseries plus moches les unes que les autres et seulement une dizaine de livres.

Il s'y intéressa. Il y avait quelques livres sur la magie et la politique de l'époque, deux livres sur Poudlard et un livre dont la couverture ne comportait aucun titre. Harry feuilleta les deux livre sur le château mais il ne semblait pas contenir d'informations utiles. Puis il prit le dernier livre sans nom et l'ouvrit.

À l'intérieur, on y avait écrit des notes sur Poudlard et ainsi que des sortilèges. Ce n'était pas un journal mais plutôt un cahier d'observation et d'expériences. À la dernière page, il y avait les initiales de l'illustre sorcier : G.G.

Ne trouvant rien d'autres d'intéressant, il prit le livre avec lui et voulut quitter le coffre quand il remarqua un piédestal au fond de la salle. Il s'en approcha et y vit un livre volumineux à la couverture épaisse. Dessus, en lettres dorées, il y avait d'écrit : « Grimoire de la famille Potter ». Il se demandait pourquoi il se trouvait là et non dans le coffre familial.

Harry se rappela que Sirius lui en avait parlé. C'est dans ce grimoire qu'il en apprendrait plus sur la magie de sa famille. Il le prit également puis rejoignit le hall. De là, il sortit avant d'appeler Dobby qui le ramena dans la salle commune. Il alla dans le dortoir et mit son survêtement pour se préparer à son jogging matinal après une brève lecture. Puis il s'installa devant le feu pour lire le cahier sans nom jusqu'à ce que le sommeil l'emporte.

Deux heures plus tard, il sentit des tapotements à l'épaule. Il se retourna d'abord, tentant de tourner le dos à l'opportun qui essayait de le réveiller, mais tomba au sol. Complètement dans les vapes et se frottant le crâne endolori par la chute, Harry retrouva peu à peu les esprits et réalisa que Dobby était à ses côtés.

- Monsieur veut que Dobby apporte une potion pour la douleur ?

- Non merci Dobby, ça ira, dit-il en arrêtant de se frotter la tête pour le rassurer. Dis-moi, quelle heure est-il ?

- Six heures monsieur. Dobby a réveillé Harry Potter monsieur pour son jogging quotidien.

- Bien pensé, mon ami. Je te remercie.

*POUF !*

Harry retourna dans son dortoir pour cacher le cahier de Godric dans sa malle puis sortit de la tour et, enfin, du château pour entamer sa course.

26 octobre

Alors qu'ils montaient l'escalier les faisant sortir des donjons, Tracy observa ses amis. Daphné, à l'avant, avait son légendaire masque de reine de glace et ne laissait rien deviner sur ce qu'ils allaient faire. Tracy le savait parfaitement : elle couvrait Daphné à chaque fois qu'elle rencontrait Harry. Blaise, lui, ignorait pourquoi il les suivait et il avait fallu à Daphné beaucoup d'arguments pour le persuader de venir avec elles sans poser de questions et surtout après le couvre-feu.

Ils arrivèrent rapidement dans la salle de métamorphose sans avoir croisé ni Rusard, ni préfets. Daphné ferma la porte et y plaça un sort de confidentialité ainsi qu'un sort d'alerte si quelqu'un approchait.

- Est-ce que tu vas finalement me dire ce que nous faisons ici Daphné ?

Elle se tourna vers lui et abandonna son masque de glace.

- Nous sommes de la maison de Salazar Serpentard, Blaise, dit-elle après avoir réfléchi à comment elle allait lui annoncer son amitié avec Harry. La maison de la ruse et de l'ambition. Ces deux qualités, bien que prédominantes chez nous, ne le sont pas chez nos très chers camarades à qui nous ne pouvons faire confiance.

- Je le sais bien il t'a fallu deux ans pour me faire confiance et m'intégrer dans ton cercle de confiance avec Tracy, que tu connaissais déjà avant Poudlard.

- Oui, et j'en suis désolée. Ce que j'essaie de te dire, c'est que nous ne devrions pas nous cantonner à ces qualités et donc à nos semblables.

- Es-tu en train de me dire que tu envisages d'élargir ton cercle avec des gens d'autres maisons que la nôtre ?

- En fait, Blaise, c'est déjà fait, intervient Tracy avec un grand sourire.

- Et je voulais que vous rencontriez tous les deux cette personnes, ajouta Daphné.

- Tu veux me faire croire que Tracy n'a pas rencontré cette personne ? Dit Blaise.

- Bien sûr que non, répondit l'intéressée. Je l'ai déjà rencontré cet été.

- Cet été, vraiment ? Et qui est-ce ?

- Tu ne vas pas tarder à le savoir.

La porte de la classe clignota d'une vive couleur verte. Daphné s'en approcha pour désactiver l'alarme et attendit. Au bout de quelques secondes, elle entendit toquer. D'abord trois fois, puis une pause, encore trois fois puis deux fois. C'était Harry.

Elle ouvrit la porte, lui fit un signe de tête accompagné d'un bref sourire et le laissa entrer.

Harry avait déjà retiré sa cape d'invisibilité avant d'entrer. Il ne pouvait pas la montrer à Blaise Zabini alors qu'ils ne se connaissaient pas et il ne voulait pas la montrer à Tracy tout de suite. Il retira les mains de ses poches et croisa les bras sur son pull couleur moutarde. Il voulait montrer qu'il n'avait pas sa baguette en main et donc qu'il n'était pas hostile.

L'ami de Daphné le regardait, impassible. À croire que tous les Serpentard avaient suivi une formation durant leur première année afin de pouvoir rester stoïque en toute circonstance. Et que seule Tracy avait échoué.

Harry décida de saluer d'abord les filles afin de montre à Zabini qu'ils étaient amis.

- Salut Daphné, dit-il avec un petit sourire.

- Salut Harry.

Puis il se tourna vers la blonde.

- Salut Tracy, ça fait un moment.

- Une éternité, dit-elle avec un grand sourire.

Enfin, il se tourna vers le seul autre garçon de la pièce.

- Zabini, dit Harry en lui faisant un signe de la tête.

Le garçon ne lui retourna pas ce geste.

- Je vois que tu as réussi à manipuler deux membres de ma maison et à leur faire croire qu'elles pouvaient te faire confiance.

Tracy se tourna vers lui, l'air indigné.

- Si c'était le cas, je serais l'un de tes camarades Zabini. Je ne suis pas très ambitieux ni très rusé. Bien que je fasse des progrès, d'après Daphné, je reste une tête brulée de Gryffondor.

- C'est vrai, reconnu Blaise, toujours aussi stoïque.

- Je ne te demande pas d'être mon ami ni de me faire confiance. Je n'ai rien imposé ni à Tracy ni à Daphné, c'est venu naturellement et je pense qu'aucun de nous trois ne le regrette. Daphné ne voulait pas au départ que nous révélions notre amitié à nos amis, car une amitié entre un Serpentard et un Gryffondor serait très mal vue. Ensuite, elle a accepté de me présenter aux personnes qui lui sont le plus proches : Tracy, Astoria puis toi. Elle n'a pas encore officiellement rencontré mes amis car ils seront moins tolérants que vous. Enfin, Ron sera moins tolérant que vous. Mais j'espère que ça pourra se faire avant la fin de l'année scolaire.

Zabini le regardait toujours sans rien laisser paraitre.

- Blaise, repense à ce que j'ai dit avant son arrivée. Si je ne lui faisais pas complètement confiance, penses-tu que je vous l'aurais présenté ? Et à ma sœur, en plus ?

Zabini la regarda un moment avant de se tourner vers Harry. Au bout de plusieurs secondes, il parut un peu moins impassible bien que le survivant ne sut lire en lui. L'ami de Daphné se tourna vers lui et lui fit un signe de tête.

- Potter, tu m'as convaincu. Mais cela ne fait pas de nous des amis.

- Aucun problème !

- Et maintenant que nous nous connaissons, que va-t-il se passer ensuite ?