Chapitre 14
Harry arracha la première page du journal où se trouvait la liste d'objet et la glissa dans le journal de Serpentard. Il ne restait plus rien à regarder alors il décida qu'il pouvait partir. Ce salon pourrait lui servir à l'avenir mais il lui faudrait trouver un moyen d'y venir sans passer par l'accès se trouvant dans les toilettes du deuxième étage.
Bien trop voyant.
Il éteignit le feu, les torches puis ferma la porte en sortant. Il sortit du tuyau pour rejoindre la chambre principal où Dobby s'activait à récolter tous les éléments utilisables du basilic.
- Alors Dobby, où en es-tu ?
- Dobby a fini de récolter tous les organes Harry Monsieur. Dobby a récolté tous le venin et retirer les crocs remplis de venin aussi. Dobby a enlevé la peau et doit en faire des rouleaux puis Dobby a fini.
- Très bien Dobby. Quand tu auras fini tu pourras partir de reposer. J'écrirais une lettre demain après les cours que j'enverrai à mon gestionnaire de compte. Je suis persuadé qu'il acceptera de superviser la vente de la plupart de ces ingrédients.
- Bien Monsieur. Dobby peut faire une suggestion Harry Monsieur ?
- Bien sûr, je t'écoute Dobby.
- Dobby a eu de nombreux maitres avant la famille Malfoy. Très peu de temps mais assez pour savoir que les robes en peau de dragon sont très chères et ont des propriétés magiques intéressantes pour les sorciers. Le basilic est une vieille créature. Dobby pense qu'une robe en peau de basilic pourra être utile à Harry Potter. Mais Dobby ne fait que suggérer Monsieur, ajouta-t-il rapidement, les yeux grand ouverts.
- Je te remercie pour l'idée Dobby. J'en parlerai à mon gestionnaire. Finis de rouler la peau et va te reposer, tu l'as bien mérité.
- Harry Monsieur est trop bon avec Dobby, dit ce dernier en s'inclinant.
Puis il se remit au travail.
Harry remonta par là où il était entré. A cette heure, il ne devrait croiser personne mais il préféra vérifier avec la carte du Maraudeur que Mimi Geignarde ne se trouvait pas dans les toilettes. L'endroit était vide.
En arrivant devant le tuyau par lequel il avait glissé jusqu'en bas, Harry réalisa qu'il y avait un problème. En arrivant, il n'avait pas pu faire apparaitre d'escaliers. Alors comment allait-il remonter ?
-Corde ?
Rien.
- Escaliers ? Essaya-t-il de nouveau.
Toujours rien.
- Echelle ?
Harry entendit un grondement et une échelle sortit de la paroi du tuyau, comme si celui-ci l'avait auparavant engloutie.
Regardant vers le haut, Harry grimaça. A son entrée, se laisser glisser avait été facile et rapide. Mais considérant son épaule douloureuse et son écharpe l'empêchait de faire de grands mouvements, la distance qui le séparait de la sortie était gargantuesque.
Prenant son courage à deux mains malgré l'heure tardive, il commença son ascension.
Malgré son entrainement physique, grimper à l'échelle ne fut pas si facile. Arrivé en haut, il était essoufflé en plus de ressentir des tiraillements à l'apule. Il mit l'ascension d'échelle à sa liste d'exercices physiques pour les prochaines fois.
Cet exercice avait creusé son appétit. Le sandwich qu'il avait avalé plus tôt ne suffisait plus. Un petit tour en cuisine s'imposait donc.
Arrivant enfin à échapper aux elfes de maison –très gentils mais aussi très émotifs dès qu'on les remerciait, Harry sortit des cuisines avec un panier remplis d'un thermo de chocolat chaud et plusieurs pâtisseries. Tournant à droite, il passa devant les tonneaux servant de porte d'entrée à la salle commune des Poufsouffles puis tourna à gauche pour rejoindre les escaliers.
- Les sangs-de-bourbe comme toi ne méritent pas d'être à Poudlard !
Harry s'arrêta et tendit l'oreille.
- Ouais, les sangs-de-bourbe ne valent rien. Ils nous volent notre magie et ramènent leurs coutumes de moldu.
Harry fronça les sourcils à l'entente de cette deuxième voix.
- Mais, nous, on en veut pas. Alors dégage d'ici sale sang-de-bourbe !
Harry posa son panier et suivit les voix qui étaient trois. Après avoir tournée à gauche au bout du couloir, il vit au loin, près de l'entrée des cachots, trois élèves de Serpentard -des deuxièmes ou des troisièmes années, il n'en était pas certain- entourer une élève plus jeune qui était recroquevillée sur le sol.
- Prends ça sang-de-bourbe ! Dit l'un des serpentard en levant sa baguette.
Harry vit rouge et réagit rapidement :
- Hé ! Vous là-bas !
Les Serpentards se retournèrent.
- Mince, c'est Potter !
- Il faut partir !
- On est à trois contre un. Vous avez peur de quoi ? S'énerva celui qui devait être le leader du groupe.
- J'ai affronté un dragon aujourd'hui. Alors des petits serpents comme vous, j'en mange au petit-déjeuner, les avertit Harry avec un faux air menaçant. Déguerpissez de là avant que je m'énerve !
Deux d'entre eux partirent en courant. Le chef de la bande, voyant ses amis l'abandonner, s'enfuit aussi après avoir jeté un regard noir au Survivant.
Une fois qu'ils furent hors de son champ de vision, Harry s'approcha de la jeune fille. Elle avait l'insigne de la maison Poufsouffle sur sa robe mais il ne pouvait pas voir son visage, caché dans ses bras.
- Hé ! L'interpela-t-il doucement. Tu n'as plus rien à craindre, ils sont partis.
La petite fille releva la tête. Des larmes coulaient sur ses joues et ses cheveux étaient en bataille. Harry ne l'avait vu qu'une fois mais il se souvenait d'elle.
- Eleanor ? Eleanor Brandstone ?
Harry s'accroupit pour se mettre à son niveau.
- Tu te souviens de moi ? Je suis Harry Potter. On s'est rencontré à l'entrée du Chemin de Traverse cet été. Tu étais accompagnée du professeur McGonagall.
- Oui je me souviens, opina-t-elle avec un petit sourire entre deux reniflements.
- Est-ce que ça va ? Ils t'ont fait du mal ?
- Je n'ai rien. Ils m'ont juste insultée, dit-elle en reniflant.
- Tiens, dit-il en lui tendant un mouchoir qu'il venait de faire apparaitre.
- Merci.
Elle essuya ses yeux et ses joues puis se moucha.
- Viens, je vais te raccompagner à ta salle commune.
Harry l'aida à se lever. Il ne vit aucune marque indiquant qu'elle eut été blessée ni de déchirure au niveau de ses robes alors il pensa qu'elle avait dit la vérité. Il mit un bras sur ses épaules pour la réconforter et la conduit jusqu'à l'entrée de sa salle commune. Devant les tonneaux, il se tourna à nouveau vers elle :
- Je te laisse ici. Je sais que c'est l'entrée mais j'ignore comment elle s'ouvre et je ne suis pas censé le savoir. Prends soin de toi Eleanor et, si tu as encore des problèmes avec ses Serpentards, viens me voir si tu n'oses pas en parler à un enseignant, d'accord ?
- D'accord, répondit-elle timidement.
Harry lui sourit puis se retourna afin de reprendre son chemin vers les escaliers.
- Harry Potter ?
Il se tourna vers Eleanor qui venait de l'appeler.
- Félicitations pour cet après-midi. C'était incroyable !
- Merci, dit-il avec un sourire contrit. Et tu peux m'appeler Harry. Bonne nuit Eleanor.
Arrivé devant les escaliers, il reprit son panier qui n'avait pas bougé –avec la magie, on ne savait jamais- puis gravit les innombrables marches jusqu'au portrait de la Grosse Dame. Celle-ci somnolait, un verre à la main lorsqu'il s'arrêta devant elle, essoufflé. Harry la réveilla puis donna le mot de passe. Dans la salle commune, il mangea quelques pâtisseries et deux tasses de chocolat chaud puis partit se coucher. Il laissa le panier sur la table basse à côté des canapés car il savait que les elfes de maison s'en occuperaient.
Le lendemain, après avoir pris une douche pour se débarrasser de la sueur engendrée par sa course et ses exercices physique, Harry descendit de la salle commune avec Neville et Hermione. En bas des escaliers menant au Grand Hall, le Directeur semblait les attendre.
- Mr Potter, Mr Londubat, Miss Granger, bonjour, dit-il en prenant un bonbon au gout 'sorbet au citron'.
- Bonjour professeur Dumbledore, dirent-ils tous les trois, bien qu'à contrecœur pour Harry.
- Mr Potter, je voulais vous féliciter pour votre exploit de la veille. Votre talent pour le vol vous vient indubitablement de votre père.
- Merci monsieur, répondit froidement le Survivant.
Mais le directeur ne se laissa pas décontenancer par son attitude.
- Il me semble que vous ayez oublié ceci dans la tente. Vous pouvez aller prendre un bon petit-déjeuner avant de vous occuper de cette boite.
Le vieux sorcier lui tendit la boite dans laquelle Harry avait placé les modèles réduits des dragons. Il l'avait laissé dans la tente et n'y avait plus pensé.
- Merci monsieur. Bonne journée à vous, dit-il pour indiquer qu'ils partaient.
Ses deux amis n'avaient pas semblés très à l'aise durant cette conversation. Sans doute ignoraient-ils les raisons de son comportement avec Dumbledore. Mais ils le suivirent sans un mot jusque dans la Grande Salle.
- Harry, tu ne peux pas parler ainsi au directeur ! S'indigna Hermione une fois qu'ils furent assis.
- Oh que si, je le peux. J'en ai même tous les droits. Il n'en mérite pas moins.
- Qu'est-ce que tu veux dire Harry ? Osa bravement demander Neville.
- Comme le dit l'expression moldu, Neville : « On récolte ce que l'on sème ». Le directeur joue en permanence avec la vie des gens. Il devait s'attendre à ce qu'il y ait des conséquences quand il a décidé de jouer à dieu.
Son ami se tut, méditant à ses paroles. Hermione le regardait la bouche ouverte. Avait-elle compris de quoi il parlait ? Se demandait-elle ce qu'avait fait le directeur pour que son meilleur ami agisse de la sorte avec lui ? Harry ne pouvait pas lire dans ses pensées. Il n'en avait de toute façon pas envie. Un jour, il lui expliquerait.
Il regarda les élèves à la table des Serpentards. Deux des trois élèves de la veille étaient face à lui. Il les fixa tout en mangeant et ceux-ci, au bout de quelques minutes, durent sentir son regard insistant car ils levèrent les yeux vers lui. Leurs yeux s'écarquillèrent de surprise puis de peur. Harry leur jeta un regard noir et ils baissèrent la tête rapidement. Harry se remit à manger de bon cœur, un sourire amusé étirant ses lèvres.
Au moment du dessert, c'est Daphné qu'il fixa. Celle-ci mangeait sans trop discuter, glissant quelques paroles auprès de Tracy et Blaise et gardant son expression neutre. Ses yeux bleus inexpressif lui faisaient penser à un ciel d'hiver.
A première vue, Daphné Greengrass était une fille aussi froide que l'hiver norvégien. Mais quand on la connaissait -quand on la connaissait vraiment, cette fille était aussi rayonnante et chaleureuse que l'été indien.
Quand Daphné tourna enfin la tête vers lui et que leurs regards se croisèrent, elle eut un imperceptible sourire à son égard. Et cela suffit à améliorer sa journée.
Au soir, après les cours, Harry se sépara d'Hermione qui fila à la bibliothèque. Il secoua la tête : son amie ne changerait jamais !
Une fois dans son dortoir, il balança son sac sur son lit, prit de quoi écrire et rédigea une lettre adressée à son gestionnaire gobelin. Il avait une vente à organiser et une idée géniale pour obtenir des informations et donner du travail à Remus à préparer.
27 novembre
Deux jours plus tard, Harry reçut un colis d'un hibou inconnu. Une brève lettre, signée de la main d'Hélène Marchalls, l'accompagnait et expliquait qu'il contenait des échantillons des boissons qui –si elles étaient approuvées par lui- seraient en vente dès le jour de l'an.
Un hibou grand-duc atterrit près de lui avec une lettre de Gringott, reconnaissable par son sceau. Il la mit en poche puis retourna à son colis.
Le Gryffondor entrouvrit le paquet mais ne sortit pas les bouteilles au risque de se les faire confisquer –Rogue et Rusard ne s'en gêneraient pas. Elles étaient étiquetées et Harry les regarda. Le design, la forme et les couleurs des étiquettes allaient de pair avec le gout de la boisson. Harry les trouva géniales. Il devait ranger le paquet dans son dortoir avant le cours d'histoire de la magie.
Prenant trois passages secrets qui lui permirent d'éviter la longue montée d'escaliers farceurs ou récalcitrants, Harry se dépêcha de poser le colis sur son lit et prit son carnet des sorts. Le professeur Binns donnait cours sans que les élèves endormis ou distraits ne l'eut jamais gênés alors autant en profiter pour apprendre de nouvelles choses.
Lorsqu'il arriva dans la classe du professeur fantôme, le cours venait de commencer. Harry s'installa à côté d'Hermione qui grattait sur son parchemin. Elle leva la tête pour lui sourire puis se remit à la tâche, les sourcils froncés. Les autres élèves s'envoyaient des oiseaux en papier ou dormaient.
Harry ouvrit son carnet à la section 'médicomagie'. Il connaissait les trois premiers sorts grâce à Mrs Pomfresh et les deux suivants étaient au programme de dimanche. Il alla donc à la page onze. La double page lui proposa des informations, les mouvements de baguette et l'incantation d'un sort de vision à rayon X.
Harry se redressa sur son siège, très intéressé. Il pouvait s'entrainer en classe sans que personne ne remarque quoi que ce soit et ce sort pourrait s'avérer utile en dehors du domaine médical. Une personne invisible ne pourrait pas se dissimuler si Harry utilisait cette vision à rayon X.
Cachant ses mouvements de baguette sous le bureau, Harry passa tout le cours à essayer ce sort mais, au bout d'une heure et demie, il ne réussit qu'à voir en noir et blanc.
Durant la pause qui leur permettait de rejoindre la classe du cours suivant et à souffler cinq minutes, il ouvrit sa lettre de Gringott.
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Mr Potter,
La vente d'objets rares fait partit des nombreux services proposés par Gringott. Sachez également que Gringott est prête à offrir une somme considérable afin d'obtenir certains de ces objets.
Notre nation vous propose de racheter la plupart des ingrédients prélevés sur le cadavre de la créature. Si cela vous intéresse de faire affaires avec nous, pourriez-vous me faire parvenir le détail de vos présentes possessions incessamment afin que je puisse vous communiquer une offre raisonnable le plus rapidement possible ?
Dans le cas où cela serait hors de propos, je suis tout à fait disposé à vous trouver des acheteurs intéressés.
Concernant la suggestion de votre elfe de maison, il est effectivement possible et même très ingénieux de fabriquer quelques vêtements à l'aide de la peau du basilic. Les propriétés sont les mêmes que pour la peau de dragon : elle est à l'épreuve des sorts de coupe et tient chaud. Mais, de par l'ancienneté de la créature, la peau de basilic a aussi la particularité d'annihiler tout sort de suivi.
Je suis tout à fait disposé à prendre rendez-vous avec l'un de nos tailleurs gobelins pour vous. Les meilleurs tailleurs du monde magiques font partie de ma nation tout autant que les meilleurs forgerons et gestionnaires. Adressez-moi vos disponibilités dans votre prochaine lettre, si mon offre trouve un intérêt en vous.
Pour votre nouveau projet, je chercherai dans les petites annonces et demanderai à mes contacts si des locaux seront prochainement en vente.
En attendant, que le sang de vos ennemis coule à flot.
Maître es Grieg Ragnock
Gestionnaire de compte de la famille Potter
Gestionnaire gobelin de la banque Gringott
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Harry replia la lettre et la mit dans sa poche à l'arrivée d'Hermione. Il lui faudrait retourner dans la Chambre des Secrets le soir-même pour faire un inventaire des ingrédients récoltés, mettre de côté ceux qu'il voulait conserver et décide de dates qui conviendraient pour un rendez-vous chez le tailleur.
Après un cours de sortilège fort intéressant sur l'intensité des sortilèges pour un résultat d'une intensité différente, un cours de potions d'un ennui mortel –Rogue ne changerait jamais de méthode d'enseignement- et un cours de métamorphose des plus captivants –entendez ici de l'ironie- où ils apprirent à transformer des lombrics en fils de laine, Harry se cacha derrière une tapisserie du premier étage pour regarder la carte du maraudeur sous la lumière de sa baguette. Il cherchait Daphné afin de gouter avec elle les échantillons qu'il avait reçus.
Ah ! Il l'avait trouvée ! Elle était à la bibliothèque avec Tracy.
Empruntant le passage secret à l'entrée duquel il se trouvait, il entra dans la bibliothèque en vérifiant que personne ne voyait le portrait s'ouvrir puis se refermer. Il se mit sous sa cape d'invisibilité et avisa la table à l'arrière de la pièce où travaillaient les filles de Serpentard. Quand il fut assez proche de Daphné, il murmura à son oreille :
- Salut, c'est moi, Harry.
Daphné ne montra aucun signe de surprise. Elle ne sursauta pas ni ne leva la tête. Il regarda Tracy mais celle-ci continuait de consulter le livre qui était devant elle. Elle ne devait pas l'avoir entendu.
- J'ai un truc à te montrer. Rendez-vous devant la Salle-sur-Demande.
La brune hocha légèrement de la tête tandis que la blonde ignorait toujours qu'une conversation avait lieu entre sa meilleure amie et un sorcier invisible.
- A tout à l'heure, lui dit-il avant de reculer.
Harry sortit de l'antre de Mme Pince et prit le passage secret à la base de l'escalier menant au cinquième étage. Lorsqu'il en ressortit au septième étage, Harry parcouru plusieurs couloirs avant d'arriver à destination. Il fit trois allers-et-retours en pensant à une pièce chaleureuse et confortable puis entra par la porte qui apparut.
Un grand sofa moelleux, une table basse, une cheminée allumées et de nombreux coussins la salle était assez simple mais c'était exactement ce qu'il voulait. Tout dans des tons chocolat et beige.
- Dobby !
*POUF!*
- Harry Monsieur ? Demanda l'elfe, les oreilles tressautant de joie d'avoir été appelé.
- Il y a un colis sur mon lit contenant des bouteilles. Pourrais-tu me les amener ?
- Tout de suite Monsieur !
*POUF!*
Harry regarda autour de lui. Il manquait quelque chose. Ah, oui, une grande table !
*POUF!*
- Voici Harry Monsieur, dit Dobby en déposant le colis sur la petite table.
- Pourrais-tu aussi amener tous les ingrédients que tu as récoltés sur le basilic ? Tu pourras les déposer sur la table là-bas, lui demanda Harry en désignant la table que la salle sur demande venait de faire apparaitre.
- Oui monsieur.
*POUF!*
Harry sortit les bouteilles -il y en avait deux par goût- et les disposa sur la table. Il y en avait de quatre saveurs différentes : pomme d'amour, barba à papa, cacahuète et vanille épicée.
*POUF!*
Dobby avait disposé tous les bocaux et les rouleaux de peau sur la grande table ronde.
- Dobby peut faire autre chose Harry Monsieur ?
- Deux parts de clafoutis à la cerise, s'il te plait Dobby.
Dobby claqua des doigts et les parts de tarte apparurent directement de la cuisine, sur la petite table.
- Je n'ai plus besoin de ton aide pour l'instant. Merci pour tout, Dobby.
- Dobby est au service d'Harry Potter Monsieur, répondit-il en s'inclinant.
Puis il disparut.
Harry ouvrit la carte du maraudeur et suivit le point de Daphné. Celle-ci venait d'arriver au septième étage. Il se rendit à la porte et attendit que son amie soit proche du tableau de Barnabas Lefollet. Quand ce fut le cas, il ouvrit la porte pour que la Serpentard puisse la voir et entrer dans la Salle-sur-Demande.
- Je ne te dérangeais pas, j'espère ? Se soucie Harry au moment-même où elle passa la porte.
- Non, le rassura-t-elle en souriant, j'ai terminé mon essaie de potions. Tracy est rentré dans notre salle commune pour demander l'aide de Blaise. Tout est prétexte pour passer plus de temps avec lui, dit-elle en roulant des yeux.
- Tracy a des vues sur Blaise ? S'interrogea Harry, un sourcil levé.
- Oui, depuis l'année dernière mais Blaise n'a encore rien capté. Ou alors il est trop gentil pour faire ou dire quoi que ce soit.
- Et toi ?
- Quoi moi ?
- Tu as des vues sur quelqu'un ? Questionna-t-il, innocemment.
Elle lui jeta un regard noir mais ne lui répondit pas.
D'accord. Ne pas poser ce genre de question. Pigé.
Mais Harry n'abandonnait pas pour autant. Il reposerait la question une autre fois.
- Alors qu'est-ce qui est assez important pour que tu me fasses venir maintenant ? Eluda-t-elle.
- Deux choses. Premièrement, j'ai reçu un colis ce matin. Secondement, et c'est par là que je voudrais commencer, je suis retourné dans la Chambre des Secrets, lui dit-il de but en blanc.
- Tu as quoi ?! S'exclama-t-elle surprise.
- Viens voir, dit-il en la menant à la grande table.
Quand elle vit les bocaux contenant des organes, des crocs, un liquide noir et un liquide rouge, elle se tourna vers lui, abasourdie. Si Daphné n'avait pas l'habitude de contrôler ces faits et gestes, elle aurait probablement la bouche ouverte.
- Ne me dis pas que ce sont les organes du …
- Si.
Elle se tourna à nouveau vers la table. Les bocaux étaient étiquetés : crocs, cœur, foie, venin, sang, estomac, intestins, langue, cerveau, poumons, etc. Certains organes étaient regroupés dans plusieurs bocaux et d'autres dans des bocaux plus grands. Il y avait beaucoup de crocs, une douzaine de bocaux remplis de venin et bien plus remplis de sang.
- Pourquoi tu me montres ça ? Finit-elle par demander lentement.
- J'ai fait nettoyer la Chambre et j'y ai fait des découvertes intéressantes. Et je vais vendre ces ingrédients au prix fort. Après tout, le cadavre m'appartient par droit de conquête. Mais avant je voulais voir avec toi ce que je devrais conserver. Et bien sûr, si tu veux quelques bocaux, tu peux te servir.
- Et bien, considérant la rareté de ces ingrédients et le prix, j'aurai bien tout pris. Tu as de la chance qu'on soit amis sinon je t'aurai roulé pour tout garder.
- Parce que tu crois que je t'aurai laissé faire ? dit Harry, amusé par sa réponse. Bon, qu'est-ce que tu veux prendre ?
- Je veux bien un bocal de venin, un de sang, un croc et un morceau de son cœur, si tu veux bien. Et tu devrais conserver du cœur, du foie, un croc, du sang et du venin pour toi-même. Le foie est très recherché pour sa puissance en potions et le cœur pourrait servir pour une baguette. Tu pourrais le conserver pour t'en faire une baguette, pour tes enfants ou pour le vendre à Ollivander.
Harry assimila ce que Daphné lui dit et hocha la tête.
- C'est noté. Je t'enverrai les bocaux pour Noel, lui dit-il en souriant. Bon, passons maintenant à mon colis. Tu as déjà entendu parler d'Hélène Marchalls ?
Le lendemain après-midi, Harry parvint enfin à transformer d'un coup ses jambes en pattes avec sa queue. La dernière fois, il lui avait fallu plusieurs essaie pour en arriver là. Du côté de son animagus faucon, il avait bien plus de difficultés à se transformer. Il n'arriva qu'à faire apparaitre des plumes sur des bras et à changer leur forme mais ce n'était pas encore des ailes.
Sa concentration était quelque peu perturbée par l'attention qu'il subissait. Les plus jeunes élèves s'étaient excusés de leur comportement mais les élèves plus âgés le regardaient toujours avec méfiance. Ensuite Rita Skeeter avait publié un article dans la Gazette sur Hermione et lui. Ils seraient apparemment en couple parce qu'ils passaient beaucoup de temps ensemble et étaient proche. Le concept d'amitié devait la dépasser ou alors elle n'avait pas d'amis. Et puis, avant, Ron le regardait en chien de faïence, trainant avec Dean et Seamus mais, depuis l'article, Ron les fusillaient du regard. Le pire de tout, c'étaient que Malfoy et Rogue s'en donnait à cœur joie pour l'humilier en utilisant l'article.
La Gazette était la seule source d'information sur ce qui se déroulait à l'extérieur de Poudlard, les lettres des parents contenant d'avantages de préoccupations et de questions sur les prochaines vacances de Noel que de réelles informations. Et puis, tout le monde lisait la Gazette à Poudlard, même Rusard. Le problème était que Skeeter publiait très souvent depuis le début de l'année et que, Harry le savait bien, non seulement elle déformait la vérité mais en plus la Gazette ne publiait pas toute la vérité –pression du ministère oblige.
Mais Harry ne pouvait rien y faire. Oui, il avait son mot à dire aux publications et sur les journalistes mais le ministère avait bien plus de pouvoir que lui. Et quoi qu'il dise, on ne l'écoutait pas les gens préféraient croire le journal sorcier. Si seulement les journaux disaient la vérité… Mais Harry savait que cela réduirait le chiffre d'affaire des journalistes et ne les intéressait donc pas. Un journal publiant la stricte vérité serait créé par des journalistes sous-payés et qui accepterait de l'être ?
Harry eut alors une idée de génie. Les seules personnes qui accepteraient d'être sous-payés sont des gens qui ne pouvaient normalement pas être payés du tout : comme, par exemple, des adolescents.
Le lendemain, Harry rentra au château, balai à la main. Il pleuvait des cordes et il n'avait donc pas pu voler très longtemps mais cela lui avait fait du bien de batailler contre le vent. Il remonta les sept étages en empruntant les trois passages secrets qui l'y aidaient. Il jeta le sort du temps et vit qu'il était presque l'heure du repas.
Arrivé dans son dortoir, il rangea son balai et prit une douche. En s'habillant, il réfléchit en regardant l'œuf d'or. Pixel avait passé la semaine à tourner autour et à le renifler. Il devait le titiller. Il se demandait ce qui allait arriver en l'ouvrant.
Il ne le prit pas avec lui, ne voulant pas attirer davantage l'attention sur lui dans la Grande Salle. Il demanderait à Dobby de l'amener lorsqu'il serait dans leur salle de classe désaffectée habituelle.
Le plafond de la Grande Salle reflétait le temps triste qu'il faisait à l'extérieur mais, heureusement il ne pleuvait pas sur les élèves. Harry mangeait avec Neville, Hermione et Ginny. Il aurait bien proposé au Gryffondor et à la jeune Weasley de venir avec Hermione et lui pour découvrir le mystère de l'œuf doré mais il avait déjà prévu que les Serpentard les rejoignent.
Pendant le repas, il y eut de l'agitation à la table des verts et argent. Harry pu voir Pixel voltiger près des élèves, prenant de la nourriture, ici et là. Puis il le vit tourner autour d'Astoria puis autour de Daphné avant de voltiger plus loin. Lorsqu'il passa devant Malfoy, celui-ci essaya de l'attraper mais le manquait à chaque fois. Harry l'entendit, plus qu'il en le vit, lui tirer bruyamment la langue avant de venir vers lui, à la table des Gryffondor. Il s'installa ensuite à côté de son assiette et Harry découpa ses aliments en petits morceaux pour que son ami Nix puisse manger.
Quand ils eurent finis de manger, Harry, suivi d'Hermione, Pixel repartit il-ne-savait-où, sortit de la Grande Salle et suivit le chemin menant à leur lieu de rendez-vous. Il y fit entrer Hermione puis appliqua les sortilèges d'alarme une fois la porte fermée.
- Je ne connais pas ces sortilèges, dit Hermione, sans doute curieuse de les apprendre.
- C'est Daphné qui me les a enseignés. Je te les apprendrai plus tard si tu veux.
- Que font-ils ?
- Dès qu'une personne approche à moins de dix mètres de la porte, celle-ci clignote de notre côté. Le deuxième me permet de savoir si les attentions de cette personne sont bienveillantes ou malveillantes. Mais aucun des deux sorts ne m'apprend l'identité de la personne ou des personnes si c'est un groupe.
- Et comment le sort t'informe de la bienveillance ou de la malveillance ?
- Ca dépend si la porte clignote en vert, en rouge ou en bleu.
- Et le bleu c'est pour … ?
- Si les gens qui passent près de la porte n'ont aucune intention. Des élèves se rendant en cours de sortilèges pourraient passer par ce couloir et ne pas faire attention à cette porte, par exemple.
- Ingénieux, commenta Hermione, les yeux brillants. C'est une combinaison de sorts tactiquement bien réfléchie.
A ce moment-là, la porte clignota en vert.
- C'est surement eux.
On toqua à la porte selon le code qu'ils s'étaient créé. Harry alla ouvrir la porte, la baguette en main. Vigilance constante, comme le disait souvent le professeur Maugrey.
- C'est nous, dit Daphné en dépassant sa tête de la porte.
Il les laissa entrer. Comme prévu Tracy et Blaise l'accompagnaient. Astoria avait dû se rajouter à la dernière minute.
- Désolé Astoria mais je n'ai pas emmené Pixel.
- Je le verrai une prochaine fois, dit-elle en haussant des épaules. Je suis surtout là pour l'œuf.
- Salut Harry, Granger, commença par saluer Daphné en faisant un signe de tête à la brune de Gryffondor.
Blaise leur fit un simple signe de tête.
Tracy, elle, salua Harry puis se mit devant Hermione, lui présentant sa main.
- Salut Granger, je suis Tracy Davis, heureuse de te rencontrer. Tu peux m'appeler Tracy, ajouta-t-elle avec un grand sourire.
- Oh, eh bien merci, répondit Hermione, surprise par le comportement non-serpentard de Tracy. Tu peux m'appeler Hermione si tu veux, se reprit-elle en lui serrant la main.
- D'accord ! Merci Hermione.
- Et moi, je suis la sœur de Daphné, Astoria. Je suppose que tu peux aussi m'appeler par mon prénom, ajouta Astoria, à contrecœur, sous le regard affuté de sa sœur ainée.
- Je vois que tu n'as pas amené l'œuf, Potter, fit remarquer Blaise en coupant court aux présentations.
- Pour encore plus attirer l'attention sur moi ? Non merci.
- Donc comment … Commença Hermione.
- Dobby !
*POUF!*
- Harry Monsieur, salua Dobby en s'inclinant un peu. Miss Greengrass, Miss Davis, Dobby est content de vous revoir, dit-il en se tournant vers les deux sorcières en question.
- Bonjour Dobby, dirent-elles, Tracy étant la plus joyeuse des deux.
- Miss Hermione, Dobby est aussi ravi de vous voir !
- Moi aussi Dobby, répondit la brune qui regardait Harry avec les sourcils froncés.
- Dobby tu pourrais m'amener l'œuf d'or sur mon lit, s'il te plait ?
- Tout de suite, Monsieur.
*POUF!*
- Tu as pris Dobby comme serviteur ?! Fut scandalisée Hermione. Tous ces elfes de maisons, obligés de cuisiner pour nous, de laver nos affaires et de nettoyer le château, ça ne t'as pas révolté ?!
Et voilà qu'elle recommençait.
- Sache tout d'abord que Dobby n'est pas mon serviteur, c'est mon employé. Il a un salaire et des jours de congé pas autant que je l'aurais voulu mais je ne peux rien y faire, ajouta-t-il en haussant les épaules. C'est dans sa nature. Le but des elfes de maison dans la vie est de servir. Pour cela, ils se lient à une famille de sorcier, c'est ce qui leur permet de rester en vie. Aucun elfe de maison n'acceptera jamais d'être payé pour son travail, Dobby est une exception, alors tu dois t'y faire.
*POUF!*
- Voici Harry Monsieur.
- Merci Dobby.
- Dobby peut faire autre chose Monsieur ?
- Eh bien, réfléchit Harry en s'accroupissant pour être à son niveau, mon amie Hermione considère que les elfes de maison sont traités en esclave. Je ne peux être que d'accord quand je vois comment certaines familles traitent leurs serviteurs. Mais Hermione voudrait libérer tous les elfes de ce château pour qu'ils puissent trouver des employeurs. Peux-tu me dire ce que tu en penses ? Et pourrais-tu dire à mon amie ce que sont les modalités de notre contrat ?
- Oh non Miss ! S'exclama Dobby, horrifié. Il ne faut pas libérer les elfes ! Dobby avoir été maltraité et voulait liberté mais pas les autres elfes. Si Harry Potter Monsieur n'avait pas employé Dobby, Dobby accepter offre de Monsieur Dumbledore de travailler au château sinon Dobby mourir bientôt ! Les elfes aiment travailler !
- Mais… les elfes ne voudraient pas être payés pour leur travail ? Commença à douter Hermione.
- Oh non Miss, surtout pas ! Tout ce que veut un elfe, c'est le bonheur de sa famille. Un elfe est payé par la satisfaction de son travail bien fait.
Les épaules d'Hermione s'abaissèrent, comme si les paroles de l'elfe prenaient sens dans son cerveau.
- Et quelles sont les modalités de ton emploi Dobby ? Demanda Harry.
- Harry Monsieur paye Dobby un gallion par semaine et Dobby a droit à deux jours de congé par mois, dit-il excité avec les oreilles dressées. Monsieur voulait offrir un gallion par jour et un jour de congé par semaine à Dobby mais Dobby a refusé. Harry Potter Monsieur est trop généreux !
Un moment de silence suivit le joyeux discours de l'elfe. Hermione, avec un sourire contrit, prit alors la parole :
- Je suis contente que tu sois au service d'Harry, Dobby, dit finalement Hermione. Tu ne pouvais pas trouver meilleur maitre, dit-elle en souriant un peu.
- Miss Hermione a raison. Merci Miss !
*POUF!*
Le silence régna dans la pièce. Les quatre Serpentards n'avaient pipé mot depuis l'apparition de Dobby. Ce fut Blaise qui rompit ce silence devenu gênant.
- Alors, tu payes ton elfe de maison ? Je n'avais jamais entendu une chose pareille, dit Blaise sur un ton neutre.
- Dobby est l'ancien elfe de maison des Malfoy, j'ai fait en sorte que Lucius Malfoy le libère. Dobby mérite d'être traité correctement et puis, en plus d'être mon employé, il est mon ami, dit-il en haussant les épaules, soudainement timide.
- Bon et cet œuf, on l'ouvre quand ? S'impatienta Astoria.
- Astoria, comporte-toi correctement, la réprimanda Daphné.
Harry secoua la tête amusé puis posa l'œuf sur un des bureaux mis contre le mur et les autres l'entourèrent.
- Vous voulez que je l'ouvre ?
- Oui, répondirent Hermione, Tracy et Astoria.
- Vous voulez vraiment que je l'ouvre ?
- Oui Harry ! Allez, ouvre ce foutu œuf ! S'exclama Daphné, perdant patience.
Harry fit pivoter le crochet qui maintenait l'œuf fermé et une partie de ce dernier s'ouvrit, comme si on épluchait un fruit.
Un son strident se fit entendre et se répercuta dans toute la pièce.
