Chapitre 16

Le mardi soir, lorsqu'il annonça à Daphné à travers le miroir à double sens qu'il allait au bal avec Ginny, elle fronça le nez mais ne commenta pas.

- Tracy et toi avez un cavalier ? Demanda Harry pour changer de sujet. Blaise l'a invitée ?

- Non, Tracy y va avec Nott. C'est un crétin mais ses convictions sur la pureté du sang ne sont pas aussi solides que celles de Malfoy. Blaise est mon cavalier.

Harry hocha la tête, soulagé. Blaise était le seul véritable ami masculin de Daphné, à part lui. Il comprenait. De plus, il savait que Tracy avait des vues sur lui donc il ne se passerait rien entre Daphné et lui.

- Tracy ne l'a pas mal pris ?

Elle eut un sourire en coin.

- Bien sûr que non, dit-elle simplement. Elle sait qu'on est juste ami.

- Tracy n'est pas très subtile avec lui, dit Harry qui avait remarqué l'attitude de la blonde avec le jeune Zabini. Blaise est vraiment aveugle par contre.

- Je crois, au contraire, qu'il commence à comprendre.

- Alors pourquoi ne fait-il rien ? S'étonna Harry.

- J'ignore ce qu'il pourrait ressentir à son égard mais s'il l'apprécie comme Tracy le voudrait, je crois qu'il a choisi de ne rien faire pour la protéger.

- Parce qu'elle est une sang-mélée ? Devina Harry.

- Oui, entre autre chose, ce serait assez mal vu par les sangs-purs de ma maison. Mais je crois qu'il veut lui éviter les conséquences d'une relation avec lui et la réputation de sa mère.

- Celle qui lui vaut le surnom de 'Veuve noire', je suppose.

- S'il demandait l'avis de Tracy, je suis persuadée qu'elle s'en ficherait mais peut-être pas lui.

- Peut-être que lui laisser du temps pour réfléchir changerait la donne. Elle peut toujours voir ce qu'il en est avec Blaise l'année prochaine, proposa-t-il.

- En attendant, elle ne se plaind pas de ce qu'elle fait de son temps libre, insinua-t-elle.

- Pourquoi ? Qu'est-ce qu'elle fait ? Demanda le Survivant, curieux.

- Elle lit des romans moldue, répondit-elle avec son sourire malicieux grandissant.


Comme il faisait bien trop froid pour courir autour du lac, Harry effectuait quelques tours de la Chambre des Secrets. Courir lui permettait de réfléchir. Par exemple, à la discussion de ses projets avec Sirius et Remus du Poudlard Magazine et d'une copie de la carte du Maraudeur mais plus simplifiée pour la mettre dedans.

Ils lui avaient assuré que les talents de son père en métamorphose et en sortilèges avaient beaucoup aidé à la réalisation de la carte et ne pouvait donc pas lui promettre d'en faire une copie correcte. Mais du moment qu'elle permettait aux jeunes élèves de retrouver leur chemin, elle ferait l'affaire.

Ils allaient le guider chaque soir étape par étape à sa réalisation. Il allait enfin connaitre les secrets de ce morceau exceptionnel de magie.

Lorsqu'il évoqua le face à face des ministres, Remus lui proposa de lui parler des deux ministres lors des vacances de Noël. Sirius lui parla de l'Ordre du phénix et lui dit que cette organisation, dont eux et ses parents avaient fait partie, avait découvert des informations officieuses que les ministres avaient fait étouffer.

Son parrain fut impressionné par sa maturité en affaires lorsqu'il parla de son rendez-vous avec la propriétaire de la marque déposée de la bière au beurre et du développement des boissons dont il avait fait ébauche des recettes. Remus le félicita également.

Mais ils avaient des doutes sur les effets provoqués par l'article sur Pettigrew. Peut-être ne devrait-il pas publier cet article tout de suite, afin de laisser le temps aux lecteurs à Poudlard de prendre le journal au sérieux grâce aux premiers numéros. Mais Sirius l'avait remercié de l'attention. Bien qu'il veuille lui aussi que la vérité éclate, il leur fallait préparer cela correctement.

Puis il leur parla de la mésaventure vécu chez les Dursley lorsque Petunia lui avait rasé la tête et l'idée qu'avait eue Daphné.

- J'en connais une justement, l'informa Sirius.

- Daphné m'a dit qu'ils étaient rares ! Fut étonnée Harry. D'où tu l'as connais ?

- C'est la fille d'une de mes cousines, la seule qui me parle encore, dit-il avec dédain. Elle s'appelle Nymphadora Tonks. Tu te rappelles de la petite Nymphadora, Remus ?

- Oui, elle changeait souvent son nez en groin de cochon il me semble, se souvint-il avec un sourire amusé.

- Etant petite, il arrivait que Remus et moi la gardions. Elle avait le béguin pour lui, chuchota son parrain en rapprochant tellement son visage du miroir qu'Harry n'en voyait plus que le nez.

- Elle avait sept ans, tenta de se justifier Remus. Enfin bref, tu peux lui envoyer une lettre, je suis sure qu'elle sera ravie de répondre à tes questions. Il me semble qu'elle est auror maintenant. Tu n'as qu'à commencer ta lettre par ton intérêt pour le métier, suggéra-t-il.

17 décembre

Harry referma le livre de runes qui était sur ses genoux d'un claquement sec et se frotta les yeux. Il était tard : vingt-trois heures et sept minutes. Il était en train d'étudier les runes goblines et il commençait à en avoir marre. Ses paupières lui semblaient de plus en plus lourdes et il avait l'impression que sa tête allait exploser. Il était conscient qu'il devait rattraper son retard sur ses collègues de quatrième année mais, depuis la rune de lumière, il n'avait fait qu'étudier, retenir, tracer et lier des runes. Il n'en avait encore activée aucune et, bien que le sujet le passionnât, il commençait à se lasser de se trop plein de théorie.

Une double rune de liaison avait attiré son attention. Elle n'était abordée qu'en sixième année et n'était activité que par de rares septièmes années qui avait pour vocation d'entrer dans le corps des aurors. Une rune nanesque de vision entrelacée à une certaine rune elfique de transparence permettait à celui qui activait cette liaison de voir à travers un objet ou un mur.

Peut-être devrait-il attendre l'été pour la tester ? D'ici là, il apprendrait davantage de runes et s'exercerait encore plus à lier les runes de différents peuples entre elles. En attendant, il pouvait toujours essayer de maitriser le sort de vision à rayon X. Ce sort nécessitait une baguette alors que les runes n'en nécessitaient uniquement lors de leur traçage. Leur activation se faisait par contact.

Il récita le sort, la baguette pointée vers ses yeux, ces derniers clos.

Comme lors de sa dernière tentative, ses yeux voyaient le monde en nuances de gris. Il referma les yeux, se concentra sur l'effet voulu et réitéra l'expérience.

Du bleu s'ajouta aux nuances ternes des objets et des murs lors de sa dixième tentative. Il essaya encore deux fois et il constata qu'un voile translucide entourait certains objets.

- Dobby !

*POUF !*

- Harry Monsieur a appelé Dobby ? Demanda l'elfe qu'Harry voyait d'une bien étrange manière.

Il voyait les traits du visage de son ami mais un voile bleu et translucide l'entourait alors que ses os étaient visibles et blancs. Ce n'était pas encore parfait mais il n'était pas loin du but.

- J'essayais un nouveau sort et je voulais savoir s'il fonctionne. Et c'est le cas, grâce à toi Dobby. Tu peux retourner à tes occupations, merci Dobby.

L'elfe s'inclina puis disparut. Harry annula alors le sort d'un coup de baguette.

Le jeune sorcier se rendit dans le bureau et s'allongea sur le grand canapé. Il mit la couverture sur lui puis s'endormit comme une masse.

Le lendemain, après un cours de potion tendu -Rogue l'avait forcé à boire un poison et il avait ensuite dû boire l'antidote qu'il avait préparé durant les deux heures précédentes, Harry rentra dans la salle commune de Gryffondor et vit Dean, Seamus, Neville et Ginny entourer un Ron déboussolé.

- Qu'est-ce qu'il a ? Demanda Harry à la rouquine.

- Il a invité Fleur Delacour, l'informa-t-elle.

- Je suppose qu'elle a dit non.

Mais Ron secoua la tête.

- Elle a dit oui ? Questionna Harry, surpris.

- D'après ce que j'ai compris, elle ne lui a pas répondu en fait, elle ne l'a même pas regardé, expliqua Ginny. Elle serait partie en riant avec ses amies et a ensuite accepté l'invitation de Roger Davies.

- Dur, commenta-t-il en grimaçant.

Il n'était peut-être plus ami avec Ron mais il comprenait que cela avait dû être horriblement embarrassant et compatissait.

- Dis Ginny, ta robe sera de quelle couleur ? J'aimerais mettre un mouchoir de la même couleur dans la poche de ma veste.

- Saumon, lui répondit-elle en souriant. C'est une bonne idée.

- C'est normal, il faut qu'on soit assortis, dit-il en lui faisant un clin d'œil.

Puis il monta les escaliers.

- Tu vas au bal avec Harry ? Entendit-il Ron s'exclamer.

- Oui et alors ? Répondit Ginny sur la défensive.

- Mais…

- Plutôt que de t'occuper de mes affaires, tu devrais penser à te trouver quelqu'un pour t'accompagner au bal, le coupa-t-elle sèchement pour clore la discussion.

En souriant, Harry ferma la porte du dortoir derrière lui. Pixel vint à lui en kazootant et s'assit sur son épaule, ravis de le voir.

La fenêtre près de son lit était ouverte et Hedwige l'attendait sur son perchoir, une lettre attachées à sa patte.

- Hedwige, ma belle !

Il caressa la tête De sa chouette et celle-ci ébouriffa ses plumes de ravissement. Il lui détacha la lettre et lui donna un bol d'eau.

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Monsieur Potter,

Jamais je n'aurais pensé recevoir un jour une lettre de votre part.

Mais vous avez bien fait. Ce dont vous parlez dans votre lettre correspond bien à de la métamorphomagie. C'est une magie rare et capricieuse on n'en sait que très peu de chose.

C'est pourquoi je vous propose que nous nous rencontrions début janvier avant que vous ne repreniez les cours à Poudlard. Je vous expliquerai ce qu'il en est et nous verrons ensemble s'il est possible que vous changiez d'autres détails de votre apparence que la longueur de vos cheveux.

Envoyez-moi la date qui vous convient au plus vite et je m'arrangerai pour y être. Je vous enverrai l'heure de notre rencontre dans un prochain courrier.

Cordialement,

N. Tonks

Auror en formation

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Harry replia la lettre et la mit dans sa malle. Il ne pouvait y répondre pour le moment il enverra se réponse le lendemain. Il prit une douche, enfila des vêtements décontractés puis sortit de la tour des Gryffondor. Il avait sa première leçon de danse avec Daphné dans vingt minutes.


- Et un, deux, trois ! Un, deux, trois ! Déclama la Serpentard pour donner le rythme. Ta main sur ma taille est entrain de glisser, le prévint-elle en fronçant les sourcils.

- Oh, pardon ! S'exclama-t-il, faussement désolé.

Il replaça sa main plus haut.

- Weasley se fera de fausses idées si tu places ta main au niveau de ses fesses, dit-elle, le visage inexpressif.

- Je n'ai ni envie qu'elle se fasse de fausses idées ni l'intention de laisser ma main s'égarer plus bas que sa hanche, expliqua-t-il en souriant. Et moi, est-ce que je me fais de fausses idées ou est-ce que tu es jalouse ?

- De Weasley ? Tu plaisantes ! Se moqua-t-elle.

- Non, je suis sérieux. Ginny est une bonne amie et sera de très bonne compagnie au bal, j'en suis certain, mais tu sais très bien que tu étais mon premier choix. Alors il ne sert à rien d'être jalouse.

- Je ne suis pas jalouse, répondit-elle en faisant l'emphase sur le 'pas'.

- Si tu le dis, répondit Harry qui n'en était pas convaincu. Votre main sur mon épaule, Miss Greengrass, dit-il pour la taquiner.

- Je me demande encore pourquoi j'ai accepté de te donner des leçons de danse, maugréa-t-elle.

- Pas moi, dit-il en lui souriant.


Le lendemain et le surlendemain, Daphné lui donna encore des leçons de danse. Il pouvait danser la danse de salon, des slows et deux autres danses usitées lors des bals dans le monde sorcier. Harry fit quelques recherches sur les métamorphomages mais ne trouva pas davantage d'information que ce que Daphné lui avait dit. Il profita alors de son temps libre à transformer sa tête humaine en tête de panthère.

Il réussit au bout de plusieurs heures de dur labeur à faire pousser un museau à la place de son nez, trois moustaches de chaque côté et ses dents s'allongèrent en de grandes canines. Il put alors tester l'odorat de son animagus. Il sentait jusqu'à la sueur de son t-shirt qu'il avait négligemment posé sur une chaise quelques mètres plus loin.

Il avait hâte de pouvoir changer l'entièreté de sa tête pour pouvoir tester l'ouïe et la vue de son animagus. Il se demandait également quelle serait sa vitesse et la hauteur des sauts qu'il pourrait faire une fois qu'il arriverait à se changer complètement.

Le dimanche, madame Pomfresh lui donna sa dernière leçon de médicomagie avant le dix janvier. Pendant quatre heures, il brassa du poussos et une potion de régénération sanguine sous l'œil attentif et les conseils précieux de l'infirmière. En plaisantant, il lui demanda si elle ne pouvait pas remplacer le professeur Rogue pour leur donner des cours de potions mais l'infirmière lui répondit qu'elle avait bien trop de travail avec tous les élèves qui venait à l'infirmerie. Quand ce fut terminé, elle remplit cinq bouteilles de poussos et douze flacons de potion de régénération.

Lorsqu'elle sortit de la pièce pour ranger les bouteilles et les flacons dans son bureau, Harry en profita pour jeter le sortilège de vision à rayon X et observer les os de ses bras. Comme il le pensait, celui de son bras gauche qu'il avait cassé quand il avait six ans était mal ressoudé il restait une fêlure. Avant que l'infirmière ne revienne, il utilisa le sort de réparation qu'il avait appris deux semaines plus tôt. Ravi, il vit la fêlure se refermer petit à petit jusqu'à disparaitre. La sensation était loin d'être agréable mais son sort avait fonctionné.

- Vous pouvez y aller Mr Potter. Je vous remercie pour les potions, je n'en avais plus en stock.

- Il n'y a pas de quoi madame Pomfresh, dit-il tout sourire, en annulant discrètement le sort de vision.

En sortant de l'infirmerie, il croisa Colin et Ginny.

- Hey, Harry !

-Salut Colin, salut Ginny, répondit-il.

- Comment ça va ? Demanda le blondinet, surexcité.

- Bien et toi Colin ?

- Très bien ! Merci de me le demander Harry !

Harry ne savait pas s'il devait être amusé ou agacé par le comportement de son cadet. Il ne faisait rien de mal mais c'était le genre de comportement fanatique qui lui déplaisait à cause de sa célébrité. Comme il voulait demander l'aide de Colin, il prit sur lui et lui sourit.

- C'est une bonne chose qu'on se soit croisés, je voulais vous parler de quelque chose. Comme je sais que tu aimes prendre des photos Colin et que tu voudrais devenir joueuse professionnelle de Quidditch après Poudlard Ginny, j'ai un job à vous proposer.

- Un job ?

Ginny semblait curieuse d'en savoir plus. Harry leur fit signe de le suivre et ils se mirent dans un coin derrière une statue.

- J'ai un projet qui me tient à cœur mais je ne peux pas le faire seul. Du coup, j'ai besoin de l'aide de quelques personnes. Mais comme le travail demandé prend sur votre temps libre, si vous l'acceptez, alors votre travail sera rémunéré.

- Et ça consiste en quoi ? Demanda Colin.

- Tout d'abord, que vous acceptiez ou non, je veux votre parole que vous n'en parlerez à personne. Mon projet sera connu de tous une fois celui-ci achevé mais les personnes y ayant contribué seront anonymes.

Ils promirent tous les deux.

- La Gazette publie soit des mensonges ou des bêtises par le biais de Skeeter soit n'informe pas la population car soumis à une certaine restriction mise en place par le ministère. J'aimerais mettre les gens au courant des faits qu'on leur cache. Je ne peux, pour le moment, le faire qu'à petite échelle, à Poudlard, mais je suis persuadé que les élèves écriront à leur famille et que les informations véhiculeront rapidement dans le monde sorcier.

- Et tu veux faire ça comment ? Demande la rouquine.

- Je voudrais créer mon propre journal : le Poudlard Magazine. J'ai déjà trois personnes prêtes à m'aider à obtenir et vérifier des informations et j'aimerais que toi, Colin, tu prennes les photos que l'on mettra dans le journal et que toi, Ginny, tu écrives la rubrique Quidditch.

- Si je prends des photos, tout le monde saura que c'est moi, répondit Colin, dépité. Tout le monde sait que j'ai un appareil photo !

- C'est pourquoi, dans le cadre du travail, j'ouvrirai les fonds nécessaires pour le matériel. Tu auras un nouvel appareil, juste pour le journal, et tout ce dont tu as besoin pour développer les photos. Ainsi, si le directeur demande à vérifier ton appareil personnel, tu n'auras rien à craindre.

Les yeux du jeune Gryffondor se mirent à briller.

- Ginny, je ne sais pas, pour le moment, de quoi tu pourrais avoir besoin, il suffit de me le dire une fois que tu auras une idée. Alors, vous en pensez quoi ?

- Moi, je marche ! S'exclama Colin avec enthousiasme.

Harry sourit.

- Qui sont les trois personnes que tu as déjà « embauchées » ? Demanda Ginny en mimant les guillemets avec ses doigts.

- Une élève, qui veut rester dans l'anonymat, le professeur Lupin et une autre personne dont je pourrais vous révéler le nom, je l'espère, l'année prochaine. J'aimerai « embaucher » encore deux personnes à l'extérieur du château mais je ne leur pas encore envoyé de proposition et j'envisage de faire la même demande auprès d'Hermione. D'autres questions ?

- Je ne veux pas d'argent, dit Ginny en secouant la tête. Mais je peux faire ta rubrique si tu veux.

Harry fit la moue. Il savait que les Weasley n'acceptaient pas l'argent facilement.

- Cela ne va pas être possible. La proposition est la même pour tout le monde : soit tu acceptes d'être payée, soit tu ne travailles pas pour moi.

Ginny se mordit la lèvre, les sourcils froncés, et réfléchit.

- Tout travail mérite salaire Ginny, lui dit-il. Et puis, un peu d'argent de poche, ça fait plaisir non ? Ce n'est pas comme si tu pouvais avoir un job avant d'avoir fini Poudlard, pas vrai ?

- D'accord, finit-t-elle par acceptée, convaincue par le dernier argument. Quand j'aurais besoin de quelques choses pour mes articles, je t'en parlerai. Je dois commencer par quoi ? Et est-ce qu'il y a une date limite ?

- Pour ta rubrique, je voudrais que tu parles des matchs mondiaux, nationaux et ceux de Poudlard mais tu n'auras rien sur ces derniers cette année. Il faut que tout soit clôturé le samedi trente janvier à midi afin d'avoir l'après-midi pour imprimer les journaux. Je veux que tous les élèves de Poudlard puissent lire notre journal le dimanche matin.

- Je connais quelqu'un qui pourrait imprimer les journaux, intervint Ginny.

- Qui ?

- Luna Lovegood. C'est une Serdaigle de notre année, dit-elle en les désignant Colin et elle. Son père est le propriétaire du Chicaneur, c'est normal que tu n'en aies jamais entendu parler, dit-elle ne voyant sa mine interrogative. Ce journal n'est pas vraiment pris au sérieux, ajouta-elle en grimaçant.

- Ok, tu pourrais lui faire la même proposition que moi, lui demanda-t-il.

- Je la vois demain en potions, je lui demanderais si ça l'intéresse.

- Merci à tous les deux ! Colin, je te reverrais cette semaine pour te parler des sujets des photos dont on a besoin.

Sur ceux, ils se séparèrent : Ginny et Colin descendirent les escaliers vers la Grande Salle et Harry monta les étages.


Au matin du vingt-et-un, Hedwige et un hibou officiel de Gringott atterrirent devant son petit-déjeuner. Il prit le premier courrier qui venait de l'auror Tonks et le mit en poche puis ouvrit le second courrier sous l'œil curieux d'Hermione. Il se recula quelques peu pour qu'elle ne puisse pas lire par-dessus son épaule et entreprit la lecture de la lettre qui était signée de la main de Ragnock.

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Cher Monsieur Potter,

Les recherches entreprises par mes soins concernant Monsieur Jedusor portent leurs fruits ! Je suis parvenu à retracer son parcours après qu'il ait quitté Poudlard. Bien qu'ayant obtenue un diplôme des plus exceptionnels en juin 1943, Monsieur Jedusor a travaillé deux années durant dans la petite boutique Barjow & Beurk, se trouvant dans l'Allée des Embrumes.

Le but de son travail était de vendre des objets rares, emplis de magie noires ou obtenus de manière tout à fit illégale à des clients peu scrupuleux ou de persuader certaines personnes possédant des articles particuliers de les leur vendre.

En août 1945, Monsieur Jedusor s'est présenté à Poudlard pour demander à être désigné professeur de défense contre les Forces du Mal. J'ai ouïe dire qu'une malédiction empêchait toute personne de l'enseigner plus d'une année. Il semblerait que la malédiction ait commencé au moment où Monsieur Jedusor s'est vu refuser ce poste.

Il aurait ensuite quitté son emploi chez Barjw & Beurk, entrepris un voyage en Albanie et c'est là-bas que toute trace de son existence disparait une semaine plus tard. Sans doute a-t-il passé les vingt-cinq années qui ont suivi à devenir plus puissant et à rassembler ceux qu'il nomme ses mangemorts.

Un incident eu lieu le 14 mai 1945, qui pourrait être en lien avec Tom Jedusor : le décès d'Hepzibah Smith. Mamdame Smith était une fervente collectionneuse d'antiquités, qui se présentait comme une lointaine descendante d'Helga Poufsouffle.

A titre professionnel, Monsieur Jedusor rendit visite à plusieurs reprises à Madame Smith et la dernière visite, le 12 mai 1945, fut pour faire une nouvelle offre pour son armure façonnée par des gobelins.

Grâce à quelque négociation, je pu persuader Mr Beurk de me monter son registre des ventes et des achats. En l'an 1927, Madame Smith a acheté chez Barjow et Beurk un médaillon ayant appartenu à Salazard Serpentard. Mr Beurk m'a aimablement avoué l'avoir acheté l'année précédente à une femme en haillons qui semblait l'avoir volé sans avoir aucune idée de sa valeur.

Hepzibah Smith est morte deux jours après la visite de Monsieur Jedusor. Elle aurait été prétendument empoisonnée par erreur par son elfe de maison Hokey, elle aussi très âgée. Elle aurait ajouté à sa tasse de chocolat quotidienne un poison, en le confondant avec du sucre. C'est après cette affaire que Tom Jedusor a présenté sa démission et s'est volatilisé en Albanie.

Pour parler affaires, j'ai reçu un rapport très positif de l'avancement des travaux de la branche annexe de l'industrie de Madame Marchalls il semblerait que tous les moyens que nous avons mis à disposition et le nombre élevé d'ouvrier aient fait avancer la date de fin des travaux à seulement quelques mois au lieu de deux années.

Je suis également au courant du développement des produits, de votre aval donnée à la directrice et ai pu avoir sous la main le design des nouvelles étiquettes. Vous avez arrangé les termes du contrat d'une main de maitre Monsieur Potter votre coffre se remplira très rapidement lorsque les nouvelles boissons seront connues du public.

Concernant les bâtiments commerciaux libres du Chemin de Traverse, il y en a deux.

Le premier est une haute bâtisse de deux pièces, l'une très haute -d'ailleurs, il existe un chemin en hauteur accessible par des escaliers- et l'autre est une arrière-boutique à partir de laquelle on peut accéder à une habitation.

Le deuxième est une ancienne taverne à la façade large se trouvant à la limite entre le Chemin de Traverse et l'Allée des Embrumes. Elle peut contenir deux fois plus de clients que le Chaudron Baveur, possède un deuxième étage avec dix chambres, un troisième étage avec des salles privées et un quatrième étage qui servait d'habitat au gérant. Il y a une arrière-boutique, une cheminée et une cour à l'arrière.

Je pourrais arranger une visite du bâtiment qui vous intéresse avant que vous ne rentriez de Poudlard en janvier. Si le temps d'une rencontre à Gringott vous est possible, je pourrais ensuite vous présenter le dossier des deux bâtisses afin que nous en négociions le prix si nécessaire.

Je vous souhaite de joyeuses fêtes de fin d'années,

En attendant, que le sang de vos ennemis coule à flot.

Maître es Grieg Ragnock

Gestionnaire de compte de la famille Potter

Gestionnaire gobelin de la banque Gringott

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- Qu'est-ce que te veut Gringott ? Demanda Hermione, la tête penchée vers lui.

Tiens, il avait complètement oublié qu'elle était à côté de lui.

Son amie était avec Ron lors d'une altercation avec Malfoy trois jours plus tôt et ce dernier lui avait jeté un sort d'allongement des dents. En se rendant à l'infirmerie, Hermione avait fait rétrécir ses dents à une taille moindre qu'avant le sort. Ce qui lui donnait un bien joli sourire.

Se rendant compte qu'il aurait pu lui éviter ça s'il avait été à ses côtés, il avait résolu de passer davantage de temps en sa compagnie. Il préféra rester vague.

- C'est juste un rapport mensuel de mes finances, lui mentit-il.

Il n'aimait pas mentir, surtout à Hermione, mais il y avait trop d'oreilles indiscrètes autour d'eux et il voulait s'assurer qu'elle ne répéterait pas tout à Dumbledore. Hermione devrait attendre encore quelques mois pour apprendre la vérité.

- Dis, j'ai quelque chose à te proposer… Lui chuchota-t-il.

Dix minutes plus tard, après doutes, certitudes, curiosité et négociations, Harry put compter Hermione parmi les employés de Poudlard Magazine.

Malgré la montagne de devoirs que leur donnaient les enseignants, les élèves passèrent les quelques jours précédant Noël dans le bruit et l'amusement. Harry participa aux nombreuses batailles de boules de neige qui étaient organisées après les cours et passa ses soirées à faire ses devoirs avec Hermione dans la salle commune.

D'ailleurs, la pièce était très animée ces temps-ci. Fred et Georges multipliaient les douceurs farceuses et distribuaient à qui en voulait des gâteaux. Malheureusement, les élèves assez naïfs pour les accepter se retrouvaient changés en canari. Après un certain nombre de victimes, les élèves étaient devenus méfiants de tout ce qu'ils mangeaient.

Profitant de l'absence de personnes à leurs côtés, Harry en profita pour taquiner Hermione sur une chose qu'il avait appris plus tôt de la bouche de Tracy –cette dernière était folle des ragots et avait appris une information intéressante lors d'une discussion entre élèves de Durmstrang à la table des serpents.

- Alors, est-ce que Krum et toi aurez des tissus assortis ? Demanda-t-il, innocemment.

- Je ne pense pas. Ma robe sera bleu pervenche et lui sera en cos… Quoi ?! Que ?! Comment tu le sais ?! S'exclama-t-elle d'une voix aigüe, les yeux écarquillés.

- J'ai mes sources, dit-il avec un sourire malicieux.

- On avait convenu de ne le dire à personne ! Chuchota-t-elle furieusement.

- Il semblerait qu'il en ait parlé seulement à un ami ou deux. Disons que Tracy ait laissé trainer une oreille ici ou là…enfin, passons. Je ne l'ai presque jamais entendu parler ça a dû être difficile pour lui de t'inviter non ? Dit Harry, amusé.

- Et bien figure-toi que non ! Il m'observait lire à la bibliothèque un bon moment mais il a fini par m'aborder et par m'inviter.

- Et pourquoi toi ? Je veux dire, se dépêcha-t-il de préciser, qu'il y a beaucoup d'autres filles prêtes à tout pour lui et sa célébrité n'a pas l'air de le gêner !

- Justement, il m'a dit que mon attitude normale l'avait intriguée et que c'est pour cette raison qu'il préfère aller au bal avec moi qu'avec toutes ces autres filles, répliqua-t-elle.

- Et bien tant mieux ! Lui dit-il, content pour elle. Et puis ça fera une bonne leçon à Ron.

Les joues d'Hermione rosirent.

- Pourquoi tu dis ça ?

- J'ai entendu dire qu'il avait envisagé de t'inviter mais il a appris au même moment que tu avais déjà été invité par quelqu'un d'autre. Ce qui l'énerve, c'est qu'il ignore qui.

- Ca lui apprendra à vouloir m'inviter à la dernière minute, maugréa-t-elle en baissant la tête vers son parchemin.

- Au moins a-t-il enfin compris que tu étais une fille, dit-il d'un ton moqueur.

Les joues de la jeune fille rosirent de nouveau.

Lorsqu'il quitta sa meilleure amie pour aller se coucher, il sortit la lettre de l'auror Tonks de sa poche et l'ouvrit.

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Monsieur Potter,

Ce sera donc le samedi deux janvier à quatorze heures au Chaudron Baveur.

Vous me reconnaitrez facilement grâce à mes cheveux roses.

Cordialement,

N. Tonks

Auror en formation

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24 décembre

- Joyeux Noël Monsieur Harry !

- Qu'est-ce que… Maugréa Seamus.

- Il y a le feu ?! S'exclama Neville, se réveillant d'un coup.

- Non, non, c'est juste Dobby, leur dit Harry en s'asseyant dans son lit.

L'elfe sautait sur son lit, un paquet cadeau dans les mains.

- Dobby peut donner son cadeau à Harry Potter maintenant ? Demanda-t-il timidement.

- Euh oui... j'ai … quelque chose pour toi moi aussi.

Il n'avait en fait rien acheté pour l'elfe. Il se leva et tituba jusqu'à sa malle et en sortit une paire de chaussette bizarre dont l'une des deux était déformée par le scrutoscope qu'il y avait glissé l'année précédente. Il l'enleva et donna les deux chaussettes à Dobby.

- Oh merci Monsieur ! Mais le magasin a vendu deux fois la même chaussette à Monsieur !

- Bien sûr, où avais-tu la tête Harry ? Tenta de plaisanter Ron.

Mais Harry l'ignora.

Le rouquin offrit la paire de chaussette et le pull qu'il avait reçu de sa mère à Dobby et ses camarades et lui ouvrirent leurs cadeaux.

Harry reçut une paire de chaussette de Dobby qu'il avait tricoté lui-même, elles étaient vertes, l'une avec des balais, l'autre avec des vifs d'or. Il les enfila tout de suite et ouvrit le paquet envoyé par Madame Weasley. Elle lui avait tricoté un pull vert avec un dragon dessus –Charlie avait dû lui raconter sa mésaventure avec le Magyar à pointes. Au fond du paquet, il y avait des gâteaux et des pâtés.

Sirius lui offrait un couteau suisse dont les multiples lames permettaient de déverrouiller n'importe quelles portes et défaire n'importe quels nœuds. De Remus, il reçut des photos de ses parents à l'époque de leur scolarité. Il y avait beaucoup de photos des Maraudeurs et de sa mère avec d'autres jeunes filles de son âge. Il devra demander des détails à son parrain et Remus afin de peut-être pouvoir prendre contact avec les amies de sa mère.

Il restait un cadeau de Ron qu'il n'ouvrit pas, Hermione lui avait offert un livre intitulé Les Équipes de Quidditch de Grande-Bretagne et d'Irlande et Hagrid lui avait offert tous ses bonbons préférés –dragées surprises de Bertie Crochue, patacitrouilles, baguettes réglisse…

Il resta alors trois cadeaux. Un minuscule venant des Dursley : un bouton et un mouchoir. Harry les jeta sans regrets puis s'attarda sur les deux derniers paquets. Le papier des deux était vert et un ruban argenté agrémentait chacun des cadeaux. Il n'y avait pas de nom mais il se douta de leur provenance. Le premier qu'il ouvrit était un livre moldu expliquant les comportements féminins. Surement de la part de Tracy. Cela fit rire Harry aux éclats. Le dernier paquet devait être de Daphné.

Il l'ouvrit précieusement sans arracher le papier et mit le ruban à côté de lui sur la couverture. Dans un coffret en bois qu'il ouvrit, il y avait plusieurs bâtons de cire rouge, du papier à lettre imprimé du blason de sa famille, un tampon avec le blason de sa famille également et une montre à gousset en or avec le blason familiale sur le couvercle.

Harry en eut le souffle coupé. Il n'avait jamais reçu plus beaux cadeaux. Un lien avec sa famille, le monde des sorciers et son futur rôle de Lord. Daphné avait vraiment su trouver le cadeau idéal.

Il espéra qu'elle aimerait le sien.