Note de l'auteur : 15 avril 2020

Tous les chapitres de l'épilogue à celui-ci inclus ont été corrigés (orthographe, grammaire, scénario, etc.). Il y a peut-être encore quelque fautes d'orthographe mais, malgré que je ne sois pas une machine, j'ai fait de mon mieux et je pense ne pas avoir laissé beaucoup.

La correction des autres chapitres se fera dans les jours qui suivent.

Bonne lecture !


Chapitre 18

Harry raccompagna Daphné à l'entrée des cachots et lui souhaita une bonne nuit. Dans le couloir, Harry examina la carte du Maraudeur pour vérifier que la voie était libre. Les points qui représentaient Rusard et Miss Teigne restaient immobiles dans leur bureau... Rien d'autre ne semblait bouger, à part Peeves qui s'agitait dans la salle des trophées, à l'étage au-dessus... Harry venait de faire le premier pas en direction de la tour de Gryffondor lorsque quelque chose, sur la carte, attira son attention... Quelque chose de très étrange.

Peeves n'était pas le seul à bouger. Un autre point s'était animé dans une pièce située dans le coin inférieur gauche de la carte -le bureau de Rogue. Et ce point ne portait pas le nom de Severus Rogue... mais celui de Bartemius Croupton.

Mr Croupton, disait-on, était trop malade pour aller travailler ou pour assister au bal de Noël. Dans ce cas, que faisait-il à rôder dans le château à une heure du matin ? Harry observa attentivement le point qui tournait autour du bureau de Rogue en s'arrêtant ici ou là...

Harry hésita. Il réfléchissait... et sa curiosité finit par l'emporter. Il tourna les talons et repartit dans la direction opposée, décidé à aller voir ce que fabriquait Croupton.

Il descendit l'escalier en enfilant sa cape d'invisibilité et en s'efforçant de faire le moins de bruit possible, mais les personnages des tableaux tournaient parfois la tête vers lui lorsqu'une lame de parquet grinçait sous ses pas ou qu'ils entendaient le froissement de sa cape. Il longea un couloir, à l'étage au-dessous, écarta une tapisserie située à mi-chemin et emprunta un autre escalier plus étroit, un raccourci qui lui permettait de descendre deux étages d'un coup. Il jetait sans cesse des regards à la carte, en se posant des questions... Comment imaginer qu'un homme aussi respectueux des règlements que Mr Croupton s'introduise dans le bureau de quelqu'un d'autre en pleine nuit... ?

Puis il s'arrêta d'un coup. Il venait de se souvenir de la marche manquante que Neville avait oublié de passer la semaine précédente et qui lui avait valu de rester la jambe coincée pendant deux heures. Il regarda à ses pieds. Le trou était juste devant lui.

Ouf ! Il l'enjamba.

Il descendit dans les cachots et se rendit jusqu'au bureau de Rogue. La porte était entrouverte. Il y faisait sombre, il ne voyait qu'une silhouette imposante. Une silhouette qui ne correspondait pas du tout au souvenir qu'il avait de Croupton. Il regarda à nouveau la carte. Bartemius Croupton. Dans le cachot, la personne bougea et Harry reconnut le bruit de la jambe de bois de Maugrey. Pourtant, la carte montrait Maugrey dans son propre bureau. Bizarre… Que ferait-il encore dans son bureau à cette heure ? Ne dormait-il jamais ? La carte le montrait à un endroit mais il le savait dans un autre. La carte, pourtant, ne se trompait jamais.

Maugrey se rua sur la porte et Harry se plaqua contre mur à côté de la porte pour le laisser passer. Pressé par il ne savait quoi, il passa en regardant devant lui. Harry le suivit à bonne distance, à travers les couloirs et les escaliers jusqu'à son bureau.

La carte l'avait montré suivant Bartemius Croupton et l'étiquette de Maugrey n'avait pas bougé de son bureau. Harry n'y comprenait plus rien.

Ne pouvant poursuivre ses recherche pour le moment, il rejoignit le septième étage, passa le portrait de la Grosse Dame et alla se coucher après avoir enlevé sa tenue et l'avoir rangé dans sa malle.


Le lendemain matin, il fut réveillé par le boucan provoqué par ses camarades de dortoir. Dean et Seamus bouclaient leur valise puis allèrent aider Neville à fermer sa malle récalcitrante. Ron, lui, était à quatre pattes et fouillait le sol et les dessous de lits pour retrouver les dernières chaussettes disparues.

Harry, qui avait terminé d'emballer ses affaires la veille, prit de quoi se laver et passa en salle de bain. Après sa douche, il ne lui restait plus qu'à s'habiller, fermer sa malle et la prendre avec lui jusqu'au Grand Hall en la faisant léviter. Il rencontra Pixel dans la salle commune et il le suivit jusque dans la Grande Salle.

Alors qu'il mangeait ses œufs et son bacon, il sentit qu'on lui tapotait l'épaule. Il se retourna et vit que c'était Eleanor.

- Salut Eleanor !

- Bonjour Harry, lui répondit-elle timidement. Je voulais te remercier pour la carte et les bonbons. Tiens, dit-elle en lui tendant un petit paquet joliment emballé avec du papier kraft rouge.

- Oh, mais il ne fallait pas, dit-il touché par son geste.

Il ouvrit le cadeau et découvrit un porte-clés sur lequel était accroché un 'H' rouge et un 'P' vert en pâte à sel.

- Merci beaucoup Eleanor, il est très joli !

La jeune fille s'en alla très contente, les joues rosies de plaisir.

Harry reprit sa fourchette mais n'eut pas le temps d'amener son morceau de bacon à la bouche qu'on lui tapotait l'épaule de nouveau.

Il ferma les yeux en soupirant puis les rouvrit et se tourna tout en déposant sa fourchette.

C'était Colin.

- Salut Harry ! Dis, continua-t-il en chuchotant, je voulais savoir ce que je devais photographier pour le journal.

Ah oui, il avait complètement oublié. Il jeta un sort de vie privée puis lui parla :

- Je devrais recevoir le nouvel appareil dans quelques jours. Concernant les photos, il en faudrait de Milicent Bagnold, Cornélius Fudge et de Peter Pettigrew. Je m'occuperai des photos au sujet du Quidditch et de mon article.

- Et comment je fais pour faire des photos des ministres et d'un homme que je ne connais pas ? Demanda-t-il, confus.

- Tu prends des photos d'anciens articles que tu pourras trouver en bibliothèque, de préférence des articles à scandales. Avec, dans cet article, une photo de la personne. S'il y a des photos de gens de Poudlard à prendre, je te le dirais.

- D'accord, j'ai compris ! Dit-il tout sourire.

- Et, Colin ? L'interpella-t-il alors que le blondinet avait fait demi-tour.

- Oui Harry ?

- Si tu vois des choses intéressantes dans le château, n'hésites pas à les photographier. On pourrait faire des petits articles à partir des photos que tu ferais.

- D'accord ! Pas de problème Harry ! Joyeux Noël Harry !

Et le garçon de troisième année partit manger.

En attendant de lui trouver un meilleur usage, Harry mit le porte-clés dans sa poche et quitta la Grande Salle. Il mit sa veste, prit sa malle et monta dans le premier carrosse venu avec Hermione, Neville et Ginny.

Dans le Poudlard Express, Neville les quitta pour rejoindre Dean, Ron et Seamus. Alors Harry parla de l'article qu'il voulait faire sur l'ancien ministre et l'actuel ministre à Hermione. Il lui demanda de récolter des informations intéressantes, les décisions qui faisaient d'eux de bons ministres et celles qui, au contraire, avaient provoqués des tollés. A Ginny, il demanda de se tenir informer des matchs de Quidditch se faisant pendant les fêtes et le mois de janvier. Il lui demanda de lui envoyer le nom des gagnants et assura pouvoir obtenir des photos des maths en question.

Lorsqu'ils n'eurent plus rien à dire là-dessus, Ginny partit rejoindre son amie Luna. Harry s'enferma dans ses pensées, regardant les paysages par la fenêtre sans les voir, et Hermione se mit à lire un livre volumineux qui avait l'air très ennuyeux.

Lorsque Ginny et Neville revinrent dans le compartiment trente minutes avant leur arrivée à la gare de King's Cross, Harry n'avait toujours pas parlé et Hermione, qui s'était endormie, se réveilla. Elle discuta avec Neville et Ginny jusqu'au terminus.

Elle envoyait des regards inquiets vers Harry de temps en temps. Harry le voyait bien mais la discussion –ou la dispute, il ne savait pas très bien- qu'il avait eu la veille avec Daphné l'avait chamboulé. Il savait bien qu'il n'aurait pas dû insister mais il avait des sentiments pour la jeune fille et il pensait qu'elle aurait pu les lui retourner avec le temps.

Il savait maintenant que ce n'était pas cela le problème. Peut-être avait-elle des sentiments plus forts que de l'amitié pour lui finalement mais le possible retour de Voldemort pétrifiait la jeune fille. Alors Harry allait devoir trouver une solution car arrêter de voir Daphné n'en était pas une pour lui.


Le soleil couchant illuminait le ciel orange de lueurs rougeâtres. Les fins nuages à l'horizon paraissaient être de couleur mauve. Assis sur le sable, ses bras entourant ses jambes et le menton appuyé sur son genou, Harry entendit quelqu'un s'approcher de lui.

Sirius s'assit à ses côté et posa un plateau de sandwichs et de brochettes cuites au barbecue, une coutume moldue que Sirius avait découverte il y a peu.

- Quelque chose ne va pas Harry ? Lui demanda-t-il en posant un bras sur ses épaules.

Harry soupira. Il avait quitté Poudlard seulement depuis quelques heures et Daphné lui manquait. Leur discussion tournait en boucle dans sa tête.

- Ah, c'est à propos d'une fille ? A propos de Daphné peut-être ?

Ne sachant quoi faire d'autre, Harry se confie. Il lui dit tout, ne lui cacha rien : son bilan complet à Gringott l'été dernier, les horcruxes, l'immortalité de Voldemort, ses sentiments pour Daphné, son invitation pour le bal, les leçons de danse, leur discussion la veille, les peurs de Daphné par rapport au retour de Voldemort, l'impossibilité pour elle de sortir avec lui, la possibilité qu'elle ait des sentiments pour lui…

Harry ne pensait pas que Sirius pouvait écouter si longtemps sans interruption. Son parrain l'écouta d'une oreille attentive, hochait la tête parfois ou l'encourageait à poursuivre d'un mouvement de la tête.

- J'ai déjà vaguement entendu parler des horcruxes quand j'étais plus jeune, dit-il, le regard sombre. Ma famille étant ce qu'elle était, la magie noire faisait partir de nos discussions de tous les jours. Mais de là à en faire plusieurs…

Sirius s'arrêta, en frissonnant à cette idée.

- Herpo l'infâme en aurait fait un avec un objet quelconque. Pas la meilleure de ses idées, si tu veux mon avis. A sa place, j'aurais mis la partie de mon âme dans un objet indestructible, un objet qui m'est cher ou un objet auquel personne ne penserai, réfléchit Sirius en se grattant le début de barbe qui lui poussais sous le menton.

Harry réfléchit à son tour. S'il devait cacher une ou plusieurs parties de son âme, il voudrait les placer dans des objets chers à son cœur comme sa cape d'invisibilité ou son album photo…

- Il parait aussi qu'ils ne sont pas faciles à détruire. Je ne connais que deux moyens d'y arriver à bout : grâce au feudeymon –sort excessivement difficile à maitriser, précisa Sirius- ou à l'aide de venin de basilic –le genre de substance qu'on ne peut pas se procurer partout.

Harry repensa au basilic. Il en avait gardé quelques pots de venin. Y penser dirigea sa réflexion vers ce qui s'était passée à la fin de sa deuxième année : Ginny, le basilic, le tranchant de l'épée de Gryffondor, le choixpeau, le journal, le souvenir de Jedusor…

Une question lui vint soudainement à l'esprit. Pourquoi Dumbledore avait-il gardé le journal ?

Une autre pensée surgit : il avait détruit le journal et fait disparaitre le souvenir de Jedusor qui s'y trouvait grâce au crochet du basilic qu'il y avait planté mais ce n'était pas vraiment le crochet qui l'avait détruit, c'était le venin qu'il contenait…

Le journal serait-il un horcruxe ? Dumbledore le savait-il ? Pensa Harry, frénétique.

- Tu serais étonné si je te disais que Dumbledore sait déjà pour les horcruxes ? Et qu'il en sait surement plus que nous ? Demanda-t-il en tournant la tête vers Sirius.

- Tu crois qu'il sait ? Suggéra son parrain.

- Je pense que oui. Ça t'étonnerait si c'était le cas ? Voulu-t-il savoir.

- Non, dit-il après une minute de réflexion. Pendant la guerre, Dumbledore savait toujours tout à l'avance il semblait toujours savoir des choses et bien sûr, on sentait qu'il ne nous disait pas tout, ajouta Sirius en serrant les dents. C'est une des raisons de la mort de tes parents : le secret.

- De quoi tu parles ?

Harry savait pour le sort de Fidelitas. Parlait-il d'autre chose ?

Sirius se mit face à Harry. Cette discussion devenait bien trop sérieuse à son gout mais son filleul n'était plus un enfant.

- En 1980, peu avant ta naissance, Dumbledore a eu vent d'une prophétie. Il en a révélé le contenu à tes parents et Alice et Franck Londubat seulement un an après. James m'en a parlé ensuite.

Une prophétie ? Du genre de celles dont parlait Trelawney ? Se demanda Harry.

- Et que disait cette prophétie ?

- En résumé, elle disait qu'un enfant de personnes combattant activement Voldemort aurait le pouvoir de le vaincre. Ca disait aussi que cet enfant naitrait à la fin du mois de juillet. Neville Londubat et toi étiez les parfaits candidats.

Et c'est moi qui l'ai vaincu, songea Harry.

- Finalement, la prophétie disait que le seigneur des ténèbres marquerait l'enfant comme son égal, soupira Sirius en désignant le front de son filleul.

Harry toucha sa cicatrice, retraçant doucement l'éclair qu'elle formait.

- Après ça, Dumbledore a monté la méfiance de tous envers les loups garous. James et moi aimions Remus comme un frère mais on a quand même finit par se méfier de lui. Lorsque Dumbledore a proposé le sortilège de Fidelitas, les Londubat ont choisi de ne pas se cacher. James et Lily voulait que je sois leur gardien mais Dumbledore a insisté pour qu'il le choisisse. Finalement, j'ai pensé que je ferais un bon leurre et que James devrait choisir Dumbledore. Mais tes parents ont choisi de faire confiance à Queudver. Je trouvais aussi que c'était une bonne idée : après tout, qui penserait que le gardien d'un si grand secret serait un sorcier aussi médiocre et pathétique que lui…

- Attend, le coupa Harry, tu veux dire que Dumbledore savait que tu n'étais pas le gardien du secret de mes parents et qu'il n'a rien fait pour empêcher ton emprisonnement ?

- Oui, Harry, mais ce n'est pas ça le pire, dit Sirius, de plus en plus sombre. Dumbledore avait un espion dans les rangs de Voldemort. Rogue était devenue un mangemort durant notre septième année et il aurait rampé au pied du directeur pour qu'il l'aide à quitter les mangemort l'année suivante. Depuis Rogue a servi d'espion pour Dumbledore. Est-ce que tu comprends où je veux en venir ?

Harry secoua la tête en fronçant les sourcils.

- Rogue lui a servi sur un plateau d'argent les plans de son maitre et l'identité de tous les mangemorts qu'il connaissait. Dumbledore devait savoir bien avant la mort de tes parents que Queudvert était un mangemort. Mais il a préféré sauver le double-jeu de son espion plutôt que de dénoncer ce lâche de Pettigrew et de changer de gardien !

Harry déglutit devant la rage qui animait les yeux de son parrain. Ce qu'il venait d'apprendre ne lui plaisait pas, mais alors pas du tout. Mais concernant Queudver, ils n'avaient aucune preuve que Dumbledore savait.

Harry prit le plateau qu'ils avaient vidé tout au long de leur discussion et se leva chercher à boire. Il prit deux verres de limonade, les posa sur le plateau puis alla chercher deux bols et les remplis de fruits qu'il découpa en morceaux en moins de temps qu'il n'en faut pour dire « Quidditch ».

Quand il revient s'assoir à sa place sur le sable, Sirius semblait de meilleur humeur que quelques minutes plus tôt. Parler de la mort de ses parents affectaient Sirius plus qu'il ne voulait l'admettre.

Harry préféra changer de conversation pour lui présenter l'idée qu'il venait d'avoir. Il lui reparlerait de la prophétie plus tard.

- J'ai trouvé une liste d'objet à Poudlard, une liste écrite par Voldemort quand il était jeune.

Cela eut le mérite d'attiser la curiosité du vieux maraudeur.

- Je pense que c'est la liste de ses horcruxes ou des objets qu'il voulait utiliser à l'époque pour ses horcruxes.

- Et où as-tu trouvé cette liste ? Demanda-t-il en plissant les yeux.

- Je suis possiblement retourné dans la Chambre des Secrets, avoua-t-il avec lenteur. Le basilic est mort, tu te souviens ? Lui rappela-t-il rapidement. Je ne craignais rien !

- Tu es vraiment le fils de ton père, dit-il en secouant la tête. Rien ne t'effraie ! Il y aurait pu avoir un autre basilic ou d'autres créatures dangereuses tu y as pensé ?

- La légende disait que la Chambre renfermait un monstre, pas deux, dit-il en haussant les épaules. Et puis Dobby était avec moi : en cas de danger, je lui aurais demandé de nous sortir de là rapidement.

- Mouais, réagit Sirius, acceptant l'argument de son neveu à contrecœur. Et cette liste ?

- J'ai trouvé un bureau à l'arrière de la Chambre ce devait être le bureau de Serpentard et Jedusor a dû y passer pas mal de temps. Dans un journal qui trainait sur le bureau, il y avait une liste d'objet écrite de sa main j'ai reconnu son écriture, informa-t-il son parrain.

Il lui avait déjà expliqué qu'il avait écrit dans le journal et que le souvenir de Jedusor lui avait répondu et voulu lui faire croire que c'était Hagrid qui avait ouvert la Chambre des Secrets cinquante ans plus tôt.

- Elle est dans ma malle, je vais la chercher.

En rentrant dans le bungalow, il croisa Remus. Voulant le mettre également au courant, il commença à lui expliquer ce qu'était un horcruxe, comment il avait découvert que Voldemort en avait fait plusieurs –dont un en lui- et qu'il avait trouvé une possible liste des objets refermant un morceau d'âme du Seigneur des Ténèbres dans la Chambre des Secrets. Quand Harry revint sur la plage accompagné de Remus et la liste en main, Remus ne disait plus mot. Il avait été sidéré, choqué, puis maintenant il semblait prêt à entreprendre la suite des événements.

- Là voilà, dit Harry en donnant la liste à Sirius.

- Mon journal, la bague des Gaunt, le médaillon de Salazar Serpentard, la coupe d'Helga Poufsouffle, le diadème de Rowena Serdaigle et l'épée de Godric Gryffondor, énuméra-t-il.

- Je pense que Ginny n'a pas été possédé par un souvenir il y a deux ans mais par un morceau de l'âme de Voldemort, lâcha Harry.

- Ce qui ferait du journal un horcruxe, ajouta Remus en hochant la tête. Pauvre Miss Weasley, si elle savait… C'est encore pire que ce qu'elle croit, dit-il en frottant son visage de ses mains.

- Mais j'ai détruit l'horcruxe, répliqua Harry. Donc Ginny ne court plus aucun risque, il ne peut y avoir de résidus de ce morceau d'âme.

- Tu l'as détruit avec le crochet du basilic, releva Sirius. Donc avec le venin, exact !

- Et je sais de source sûre que le médaillon est en possession de Voldemort ou l'a été. S'il est sur cette liste, c'est que c'est un horcruxe. Et quoi de mieux qu'un héritage, héritage qu'il croit lui appartenir, pour être son horcruxe ?

- Que sais-tu des Gaunt ? Demanda Remus à Harry. Ils te disent quelque chose Sirius ?

- Je sais juste qu'une certaine Mérope Gaunt a vendu le médaillon de Serpentard pour presque rien chez Barjow & Beurk en 1926, dit Harry, sachant cela grâce à un dossier sur les propriétaires de l'affreuse boutique envoyé par Ragnock.

- Je sais juste que c'est une famille peu recommandable du début du XXème siècle. Je crois que leur lignée s'est éteinte, déclara son parrain.

- Je n'en sais pas plus, déclara ensuite Harry.

- De tout façon, on ne va pas rester sur cette île très longtemps, les informa Sirius.

- Sirius, tu es sûr ? S'inquiéta le loup garou. Il serait peut-être plus prudent de...

- Justement, j'en ai marre d'être prudent et de me cacher ! S'exclama le fugitif. Le premier jour de l'an, c'est décidé, nous rentrons en Angleterre. Nous n'aurons qu'à vivre dans la demeure de ma famille : en la retapant un peu, je suis sûr qu'on pourra en tirer quelque chose, dit-il, néanmoins peu convaincu de cela.


Deux jours plus tard, Harry était en pleine séance d'occlumencie quand Sirius, sous sa forme animagus, vint s'allonger tout contre lui sur le sable. Le jeune homme ne se laissa pas distraire et continua ce qu'il faisait. Derrière les quatre boucliers très résistants qu'il avait construits, il s'évertua à trier ses souvenirs et à les placer dans des livres selon le sujet et par ordre chronologique. Puis il déposa les livres sur des étagères créées à cet effet. Une corbeille contenait tous les souvenirs liés aux Dursley, sans tri nécessaire.

Il y avait pour le moment cinq étagères remplies de livres : une en rapport avec la famille Potter et ses transactions, une deuxième concernant ses aventures à Poudlard, une troisième contenait des livres relatifs à tous les cours suivis depuis sa première année, une autre était constituée de nombreux livres, chacun nommé d'après une personne de laquelle il était ou avait été proche –Dumbledore, Hermione, Sirius, Daphné, Remus, Astoria, Tracy, Neville, Ron, Blaise, Eleanor, etc.- ou pour laquelle il avait des informations importantes et la dernière regroupait les livres contenant des informations sur les horcruxes, la prophétie et le retour –proche ou lointain, il l'ignorait- de Voldemort.

Harry ouvrit les yeux, il ferait une étagère dédiée à Poudlard un autre jour.

- Tu veux voir où j'en suis avec mes animagus ? Demanda-t-il à son parrain.

Celui-ci s'assit et hocha la tête.

Alors Harry se leva et visualisa sa forme animagus de panthère noire. Des poils noirs lui poussèrent à quelques endroits, son nez et sa bouche se transformèrent en museau avec ses moustaches, ses jambes se changèrent en pattes postérieures –ce qui le fit tomber en avant et il dut se rattraper sur ses mains.

Harry se concentra à nouveau et sa queue apparut.

Patmol fit deux fois le tour d'Harry en trottinant et en reniflant parfois puis reprit sa forme humaine.

- Bravo pour la queue, ça n'a pas dû être facile. C'est ce que j'ai réussi à faire apparaitre en dernier, l'informa-t-il. Par contre, c'est bizarre que tu aies réussi à changer tes jambes mais pas tes bras, ce sont pourtant des membres forts semblables. Essaie encore, l'encouragea-t-il.

Harry repensa aux pattes antérieures de sa panthère, à leur démarche souple et silencieuse, à leurs coussinets doux et à leurs griffes acérées se trouvant au bout de cinq doigts – quatre touchant le sol, le cinquième relevé. Harry sentit les picotements du changement de ses doigts, de l'allongement de ses ongles, de la poussée des poils et de la modification de ses bras en pattes musclées et puissantes.

Au son ravi que fit Sirius, Harry ouvrit les yeux. Il avait tout changé de ses ongles aux épaules.

- Essaie le corps, maintenant.

Il pensa au corps humain qui lui restait à métamorphoser du bassin où partaient ses pattes postérieures jusqu'aux épaules. Il sentit les poils disparaitre pour laisser place à la modification des muscles, de la peau, de son appareil génital puis les poils repoussèrent.

- Et voilà ! S'exclama Sirius. Concentre-toi pour le haut du crâne.

Harry prit quelques respirations profondes avant de s'y remettre. La transformation lui prenait beaucoup d'énergie. Il sentit son crâne changer entièrement : sa vue changea, s'aiguisa ses oreilles changèrent de forme et des sons dont il n'avait pas conscience plus tôt lui semblèrent très proches.

- Bien Harry ! Maintenant reprend entièrement forme humaine et remétamorphose-toi autant que tu peux !

Harry réitéra la transformation dans les deux sens trois fois avant de s'avouer épuisé.

- On s'occupera du reste de la tête demain. Tu y es presque ! Montre-moi ton faucon maintenant et après on arrête.

Harry lui montra ses bras : des mi-bras, mi-ailes, avec toutes les plumes qu'il fallait dessus.

- Bon, considérant tes progrès pour ta forme féline, ce n'est pas grave si tu mets plus de temps pour ton aigle. Je pense qu'une fois que tu auras maitrisé ta transformation en panthère, que je pense faisable dans un mois maximum, tu pourras te concentrer sur ton deuxième animagus. Dans dix à douze mois, tu pourras gambader et voler à loisir !

Harry aimait beaucoup ses deux formes animagus mais rien qu'à penser qu'il pourrait, d'ici quelques mois, voler sans balais, il avait hâte d'y être.

Trois jours plus tard, Sirius, Remus et Harry se rapprochèrent du continent et transplanèrent sur l'île de la Sardaigne. D'après Sirius, les Italiens savaient bien mieux faire la fête que les Anglais mais Harry pensa que Sirius voulait plutôt passer la soirée en compagnie de magnifiques Italiennes et Remus ne le contredit pas lorsqu'il lui en fit part.

Ils restèrent toute la nuit sur une petite place festivement décorée, avec des vieux musiciens sachant mettre l'ambiance avec leurs instruments, les vieilles dames surveillant les enfants, assises sur leur chaise en osier, les couples dansant au milieu de tous. Harry s'amusa avec des jeunes de son âge, dansa deux ou trois fois avec de jeunes italiennes qui, bien moins timides que lui, avaient fait le premier pas pour l'inviter et siffla avec Remus lorsque Sirius dansa comme un pro avec des italiennes, très impressionnées par son sens du rythme.

A la fin de la soirée, Sirius avait probablement reçu le numéro d'une dizaine de femmes. Malheureusement pour elles, il ne les appellerait jamais. Remus avait été pris d'affection par une vieille dame qu'il avait bien voulu faire danser à deux reprises. Elle lui donna une assiette de gâteau pour le remercier. Harry lui repartit à trois heures du matin avec les deux Maraudeurs non sans avoir été embrassé sur la joue par trois des jeunes filles avec lesquelles il avait valsé. Sur tout le chemin du retour, Sirius avait charrié un Harry aux joues rougies par la gêne.

Quelques heures plus tard, Harry baillait encore aux corneilles en fermant sa malle. Il la déposa sur le porche du bungalow sans croiser Sirius ni Remus qui terminaient de tout nettoyer puis s'enfonça dans la verdoyante forêt voisine.

Pixel avait été ravi de leur retour sur l'île. Dès leur arrivée, il s'était volatilisé. Probablement avait-il rejoint son peuple. Mais il ne l'avait plus revu une seule fois et il était temps de partir. Harry espérait que, lorsqu'il expliquerait à son ami volant qu'il ne reverrait surement plus son peuple avant quelques années, Pixel ne décide pas de rester sur l'île.

Devant le gros rocher où il avait rencontré Pixel pour la première fois, il s'assit en indien et attendit, les yeux fermés. Il ignorait ce que les nix voyaient en lui mais ils semblaient assez l'apprécier ou lui faire confiance pour tous se montrer. Quand il ouvrit les yeux, il eut l'impression d'être en ce jour d'août, la première fois qu'il rencontrait ce peuple unique et nouveau. Pixel était parmi eux. Il vint à lui et se posa sur la main que tendit Harry.

- Je m'en vais Pixel, je m'en vais avec Sirius et Remus et je ne t'oblige pas à me suivre.

Son ami le regarda en penchant la tête sur le côté.

- Je ne crois pas que je reviendrais ici avant plusieurs années. Si tu décides de me suivre, tu ne reverras peut-être jamais les tiens. Si tu décides de rester ici, je serais triste de perdre mon ami mais je comprendrai.

Pixel kazoota et partit rejoindre son peuple. Comprenant que son ami avait pris sa décision, Harry se leva et prit la direction du bungalow. Dos au peuple des nix, il les entendait faire leurs habituels petits bruits semblables au kazoo. Après seulement quelques mètres, il sentit quelques choses lui foncer dans le dos. Se retournant, il vit Pixel voler à sa hauteur et se tournant la tête. Il devait avoir le tournis après l'avoir frappé.

- Pixel ?

Harry n'osait espérait qu'il avait changé d'avis.

Le nix se posa sur son épaule et lui serra la joue de ses petit bras. Puis il kazoota en direction de son peuple et s'assit.

- Tu restes avec moi ? Demanda Harry, doutant.

- ZzZ !

Harry sourit tellement fort qu'il en eut mal aux joues. Il salua d'un signe de la main ces créatures ailées qu'il ne croiserait peut-être plus jamais puis s'en alla, son ami avec lui.

Quelques minutes plus tard, alors qu'il venait d'arriver sur le porche, Remus et Sirius posèrent leur malle à côté de la sienne. En le voyant Remus eut un petit sourire et Sirius lui sourit jusqu'aux oreilles.

- T'as quelque chose là, l'informa-t-il en désignant sa joue.

Harry partit voir dans le miroir de salle de bain. Il avait du rouge à lèvres sur la joue. Il se nettoya énergiquement pour enlever le maquillage puis rejoignit son parrain et son oncle devant le bungalow. Ils ne firent aucun commentaire mais leur sourire et leurs yeux pétillants parlaient pour eux. Harry rougie mais ne voulut par en parler.

Puis ils quittèrent l'île des Maraudeurs.


La maison du douze square Grimmaurd avait la façade décrépie et des fenêtres si sales qu'on ne voyait pas à travers. Pixel était caché dans sa poche, au cas où des moldus les croiseraient alors qu'ils traversaient le parc au milieu du square puis rejoignirent la porte que Sirius ouvrit d'un mouvement de baguette.

- Evitez de faire du bruit sinon le portrait de ma mère pourrait se réveiller, chuchota Sirius.

- Et ce serait une mauvaise chose ? Demanda Harry en chuchotant.

*POUF !*

- Saleté de sang-mélé et d'hybrides souillant la demeure de ma maitresse, les injuria le vieil elfe qui apparut devant eux.

- QUI OSE SOUILLER LA MAISON DE LA FAMILLE BLACK ?!

- Eh merde, maudit Sirius. Ferme-là Kreatur ! Et va nettoyer les chambres !

L'elfe maugréa qu'il n'était pas son maitre puis disparut.

- QUELLE HONTE TU FAIS A NOTRE MAISON SIRIUS BLACK, TU…

- Oui, oui, c'est ça ! Bonne nuit, dit Sirius en refermant le rideau cachant le tableau d'un coup de baguette.

- Charmante, commenta Harry.

- N'est-ce pas ? Ironisa son parrain.

- Je vais voir s'il y a quelque chose qu'on peut cuisiner pour ce midi, dit Harry.

- Attend, on va d'abord nettoyer la cuisine et, pendant que tu nous prépares quelque chose, Remus et moi allons nettoyer le salon et vérifier que Kreattur fait son travail.

- Sinon, je peux appeler Dobby, proposa le jeune Potter.

- Volontiers, accepta Sirius.

Alors qu'ils mangeaient, un hibou toqua à la fenêtre de la cuisine. Harry se leva pour l'ouvrir et le hibou s'engouffra dans la pièce avant de se percher sur sa chaise inoccupée.

- Une lettre de Gringott, constata Remus. Elle est pour toi Harry, dit-il.

En effet, son nom était inscrit à l'arrière de l'enveloppe.

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Cher Monsieur Potter,

C'est à mon grand regret que je me dois de vous annoncer une mauvaise nouvelle. L'un des gobelins chargés de l'ouverture ou de la scellées des testaments de nos clients a scellé celui de vos parents sur la demande d(Albus Dumbledore alors que ce dernier n'avait pas l'autorité de la demander.

Je l'ai découvert hier et sachez que le gobelin en question sera sévèrement sanctionné.

La scellée sur le testament de vos parents a été levée et je vous invite donc à venir dès que possible afin d'en effectuer la lecture.

Que le sang de vos ennemis coule à flot,

Maître es Grieg Ragnock

Gestionnaire de compte de la famille Potter

Gestionnaire gobelin de la banque Gringott

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- Dumbledore ne t'as pas amené à la lecture du testament de James et Lily ?! S'exclama Remus lorsqu'Harry leur lut le contenu de la lettre.

- Comme si ça nous étonnait qu'il ne l'ait pas fait, ragea Sirius.

- Allons à cette lecture maintenant, dit Harry en débarrassant son assiette.

Sirius et Remus se regardèrent.

- Tu pourras te cacher sous la cape d'invisibilité Sirius, lui dit Harry en débarrassant le reste de la table.

- Je profiterais de notre visite pour me rendre à mon coffre. La famille Black possède une pensine et comme je suis l'héritier Black je pourrais entrer dans le coffre familial pour la récupérer.

- Qu'est-ce que c'est une pensine ? Demanda Harry.

- C'est un objet runique très rare et très complexe, une bassine dans laquelle on peut mettre des souvenirs. La pensine sert à entrer dans les souvenirs. Je pourrais te montrer le moment où ton père m'a parlé de la prophétie. Comme ça, tu en connaitras l'intitulé exact.

Trente minutes plus tard, ils y étaient. Ragnock se chargea personnellement de la lecture car il s'en voulait de ne pas avoir remarqué la scellée des années plus tôt.

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Nous, soussignés, James Charlus Potter et Lilianne Jasmine Potter, dans la totale détention de tous nos moyens physiques et mentaux, déclarons vouloir partager nos richesses, nos biens et nos droits de la façon suivante :

- A Remus Lupin, notre ami, nous demandons de veiller sur Harry : qu'il ne subisse pas trop la mauvaise influence de son parrain. Nous lui laissons la somme de cent mille gallions. Fais en bon usage, Remus.

- A Sirius Black, le parrain de notre fils, nous ne léguons aucune pièce d'or car il en a bien assez. Nous lui confions notre bien le plus précieux : notre fils Harry, dont il est désormais le tuteur. Élève-le comme un fils, dans l'esprit des Maraudeurs et dans l'esprit des études, dixit Lily. Ne t'en fais pas, Remus sera là pour t'y aider. Nous te demandons finalement de ne pas culpabiliser pour notre mort : faire semblant d'être notre gardien du secret était une bonne idée. Personne n'aurait pu prévoir que Peter, notre gardien du secret, serait un mangemort et nous trahirait.

- Et enfin, à Harry Potter, notre cher fils et amour, nous léguons le reste de notre fortune aussi bien liquide qu'immobilière. Harry, tu es à partir d'aujourd'hui à la tête de la famille Potter en tant que notre unique héritier. Si tu le veux, et si tu l'acceptes, tu seras également Lord Gryffondor et Lord Peverell.

Si Sirius Black se révèle être dans l'incapacité d'accepter la tutelle de notre fils Harry Potter, elle est confiée, dans cet ordre, à Franck et Alice Londubat à Androméda et Theodore Tonks ; à Minerva McGonagall. Elle ne doit en aucun cas être confiée à Pétunia et Vernon Dursley.

Albus Perceval Wilfrieck Brian Dumbledore n'a aucun droit de tutelle sur Harry et n'a le droit de prendre aucune décision le concernant autre que scolaire lorsqu'Harry sera à Poudlard. Albus Dumbledore a été un ami et un allié des Potter, désormais il ne l'est plus.

Portez-vous bien et rappelez-vous que le dernier ennemi est la mort. Nous veillons sur vous et continuons d'être dans vos cœurs.

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Une larme coula le long de sa joue. Toutes ces années chez les Dursley, il aurait pu les passer chez les Tonks ou avec le professeur McGonagall. Mais il avait eu une enfance des plus malheureuses à cause de Dumbledore alors qu'il n'aurait pas dû décider de sa vie.

Il frotta sa joue et chassa la tristesse. Le testament était clair : Pettigrew était le véritable gardien du secret de ses parents.

- Ragnock, faites une copie officiel du testament et envoyez-là à Amélia Bones, la directrice du Département de la Justice magique. Sirius, dit-il en se tournant vers son parrain, on va t'innocenter.

- Oui, Lord Potter, répondit le gobelin en s'inclinant.

- Ils avaient tout prévu, dit Sirius d'une voix blanche. Ils ont prévu la preuve de mon innocence au cas où ils mouraient à cause de Peter...

- James et Lily étaient des gens bons, les meilleurs des amis, est-ce que ça t'étonne vraiment ? Lui dit Remus. Je savais que vous éprouviez de la méfiance à mon égard à cette époque. Pourtant, ils ne m'ont pas oublié et me font confiance pour être aux côté d'Harry, ajouta-t-il ému aux larmes.

- Et ils se méfiaient de Dumbledore. Ils savaient qu'ils ne pouvaient pas lui faire entièrement confiance. Ils l'ont exclu des allés de ma famille mais je crois qu'il ne le sait pas encore, sourit le Survivant.

Lorsque Ragnock revint avec un copie officielle du testament, Harry ajouta y ajouta une lettre dans laquelle il disait vouloir qu'un procès soit programmé au plus vite pour innocenter son parrain et que, si elle rencontrait une certaine résistance, elle devait lui en faire part. Harry s'en occuperait. Il signa la lettre et un gobelin subalterne partit l'envoyer.

- Ragnock, avez-vous les dossiers des locaux dont nous avions parlé ?

- Oui bien sûr Lord Potter, les voici.

Harry les prit et les rangea sous sa robe.

- J'aurais besoin d'accéder au coffre des Black, dit Sirius au gestionnaire.

- Tout de suite, Lord Black.

Durant son absence, Harry feuilleta les dossiers. Le grand bâtiment avec un pourtour accessible par des escaliers était très intéressant mais pas pour ce qu'il voulait faire. L'ancienne taverne par contre avait un intérieur spacieux et était le premier bâtiment délimitant le Chemin de Traverse de l'allée des Embrumes. Toutes les personnes peu recommandables pourraient passer par l'arrière-cour. Il faudrait prévoir quelques travaux mais ce serait parfait.

- Dis-moi Remus, tu as trouvé un travail ?

- Pas pour le moment, non. Je pensais en chercher dans le monde moldu là, au moins, mon problème ne serait pas connu de mes employeurs.

- Et si je te proposais un travail, une maison et un horaire adapté à ta situation ? Suggéra Harry.

- Et où aurais-tu déniché cette maison et ce travail ? Demanda-t-il, haussant le sourcil.

Sirius revint avec un paquet vingt minutes plus tard.

- Voilà, j'en ai fini ici, dit-il.

- Y a-t-il autre chose que je puisse faire Lord Potter ? Demanda Ragnock à Harry. Je peux voir si le tailleur est prêt à vous de revoir de suite, si vous le voulez.

- C'est d'accord pour le tailleur mais d'abord j'aimerais acheter ce bâtiment, dit-il en lui rendant le dossier de la taverne. Faites le nécessaire et tenez-moi informé de l'achat de l'autre local si cela arrivait.

- Bien mon Seigneur. Je reviens dans quelques minutes.

- Tu achètes un bâtiment ? Articula Remus, sidéré. Harry, tu n'as que quatorze ans, que ferais-tu d'un…

- C'est la maison et le travail dont je t'ai parlé.

- Harry tu n'as pas à faire ça pour moi…

- Je ne le fais pas pour toi Remus. J'ai fait cet achat pour une raison que je vous donnerai plus tard et, si cet achat peut faire fructifier mes finances et te donner un endroit où habiter en plus d'un emploie, alors c'est du bonus, expliqua-t-il en haussant les épaules.

- Mooooh, son premier achat en tant que Lord, mon filleul devient un homme, dit-Sirius en effaçant une larme imaginaire sur sa joue.

Harry leva les yeux au ciel.

- J'ai des parts dans plusieurs sociétés dont un énorme pourcentage chez Marchalls Inc. et j'ai trois brevets à mon nom pour des boissons que l'entreprise productrice et créatrice de la bière au beurre commercialise officiellement aujourd'hui.

- Oooh je suis si fière de toi, dit Sirius en lui ébouriffant les cheveux.


Le lendemain matin, Harry avait fini son article sur Marchalls Inc. et avait déjà écrit une partie du face à face des ministres. Lorsqu'il reviendrait à Poudlard, il demandera à Hermione de vérifier son orthographe et sa syntaxe avant de lui demander les informations qu'elle aurait trouvées pour qu'il puisse finir son double article.

A la Une de la Gazette du Sorcier ce matin, Harry pu lire avec joie un superbe article sur la commercialisation de trois nouvelles boissons de Marchalls Inc., très appréciés des gens qui les avaient découvertes la veille. Il y avait beaucoup de commentaires très positifs et, apparemment, beaucoup de tavernes et commerces avaient passé commande auprès de l'entreprise.

Grâce à la pensine -objet très utile qu'il se procurera dès qu'il en trouvera une, Harry connaissait désormais la prophétie par cœur après l'avoir écouté une dizaine de fois.

« Celui qui a le pouvoir de vaincre le Seigneur des Ténèbres approche... il naîtra de ceux qui l'ont par trois fois défié, il sera né lorsque mourra le septième mois... et le Seigneur des Ténèbres le marquera comme son égal mais il aura un pouvoir que le Seigneur des Ténèbres ignore... et l'un devra mourir de la main de l'autre car aucun d'eux ne peut vivre tant que l'autre survit... Celui qui détient le pouvoir de vaincre le Seigneur des Ténèbres sera né lorsque mourra le septième mois… »

Ses parents avaient défié Voldemort par trois fois et il était né fin juillet, un jour plus tard que Neville. La cicatrice était la marque dont parlait la prophétie mais quel pouvoir avait-il que Voldemort ignorait qu'avait Harry ?

La connaissance de l'existence des horcruxe était-il ce pouvoir ? Il douta que Voldemort soit au courant qu'Harry ait même jamais entendu le mot 'horcruxe'.

Il se souvenait de la discussion des nombres magiques qu'il avait eue avec Ragnock quand ils avaient découvert qu'il avait un horcruxe en lui. Trois et sept. Sauf que la liste comptait plus que trois objets et que Voldemort n'avait pas prévu de faire de lui un de ses horcruxes. Donc à cette liste, il pouvait ajouter 'front d'Harry Potter' puis le rayer. L'horcruxe était détruit. On pouvait également rayer 'Mon journal'. Sur les six objets de cette liste, il n'en restait que cinq, à supposer que Voldemort les ait tous transformé en horcruxe et qu'il n'en ait pas fait d'autres qui ne soit pas sur cette liste.

Le tailleur gobelin avait pris ses mesures. Harry avait opté pour une veste avec des manches trois-quarts, un pantalon et une cape munie d'un capuchon, utile pour se promener incognito. Le gobelin avait fait des croquis des vêtements et, après quelques modifications qu'Harry voulut y apporter, le tailleur s'était mis au travail. Il recevrait ses vêtements vingt jours plus tard.

Lorsque sonna treize heure cinquante, il se leva du canapé et appela Remus. Ils avaient décidé qu'il l'accompagnerait et que Sirius resterait caché à la maison pour aider Dobby. Après leur rencontre avec Tonks, ils iraient inspecter la nouvelle possession du jeune Potter pour voir les éventuels travaux qu'il faudrait faire.

Arrivée au Chaudron Baveur, ils saluèrent Tom.

- Est-ce qu'une jeune femme aux cheveux roses est arrivée ? Demanda Remus.

- Oui, une minute avant vous, elle est assise à la table du coin là-bas, les informa-t-il en la désignant du menton.

Quand ils furent face à la table, Remus sourit.

- Auror Tonks, ravi de vous rencontrer, dit Harry en lui serrant la main.

- Bonjour Nymphadora, je suis Remus Lupin.

L'auror rougit.

- Ah oui, Remus, je me souviens, dit-elle. Vous étiez mon baby-sitter avec le cousin de ma mère quand j'étais petite. Si vous pouviez éviter de m'appeler par mon prénom… Tonks, me va très bien, leur dit-elle.

- D'accord Tonks, convint Remus.

- J'adore vos cheveux, ce rose est vraiment pétillant, la complimenta Harry.

- Merci, c'est ma couleur préférée. Bien sûr, quand je suis en filature, je les change en brun ou en noir pour que ce soit moins voyant.

Et le changement de couleur ponctua ses dires. Puis ses cheveux redevinrent roses.

- Alors tu as su faire pousser tes cheveux quand tu avais sept ans, commença-t-elle. Et ensuite ? Est-ce que tu as modifié une autre partie de ton corps ou changé tes cheveux après ça ?

- Non, c'est l'unique fois.

- D'accord.

Elle fit une moue réflexive et sa bouche se changea en bec de canard avant de redevenir normale.

- Généralement, le premier signe de métamorphomagie chez les jeunes sorcier concerne les cheveux et se fait très tôt, durant la première année de l'enfant. D'habitude, les enfants changent leurs cheveux de couleurs, surtout pour ressembler aux gens qu'ils aiment. Ensuite, en grandissant, ils apprennent très vite à changer certaines partie de leurs corps, les préférences se situant au niveau de la bouche et des mains ou alors ils se font pousser une queue tout en rapport avec les animaux. Ce n'est qu'à l'âge où la magie murie, vers dix, onze ans, que les jeunes métamorphomages commencent à vouloir modifier leur visage pour ressembler à d'autres personnes. Ensuite, on fait un peu de tout.

- Et dans mon cas ?

- C'est difficile de savoir. Il existe des sorciers ne possédant le don de métamorphomagie qu'à un certain point mais je n'ai jamais entendu parler de quelqu'un sachant uniquement changer la longueur de ses cheveux.

- Je n'avais jamais entendu parler des métamorphomage avant que je m'y intéresse non plus, dit Harry.

- Est-ce qu'il y a un moyen de découvrir jusqu'où s'étendent ses pouvoirs de métamophomagie ? Demanda Remus.

- Peut-être mais, comme je suis métamophomage jusqu'au bout des ongles, je ne le connais pas. La seule chose que je peux faire, c'est t'aider à modifier d'autres parties de ton corps, celle qui sont les plus sujettes à la métamorphose. Même si tu n'y arrives pas, je saurais reconnaitre les indices -s'il y en a- qui me certifieront que tu peux modifier autre chose que tes cheveux.

- Et on pourrait faire ça cet été ?

- Je crois que c'est possible. Ma formation me laisse peu de temps libre mais je n'ai jamais connu d'autres métamophomages que moi alors je vais pouvoir me libérer. Si tu veux, il me reste une demi-heure avant de devoir rejoindre le ministère on peut essayer quelque chose pour tes cheveux, lui proposa-t-elle.

Ses cheveux redevinrent bruns et lisses.

- Donne-moi tes mains et ferme les yeux. Je vais rendre mes cheveux plus courts, roses et ébouriffés. Sens le changement, sens ma magie agir. Je vais aller très doucement pour que tu aies le temps de la sentir.

Harry prit les deux mains fermement puis ferma les yeux. Pendant une minute, il ne sentit rien. Il pensa que cela signifiait qu'il n'était pas vraiment métamorphomage et que la repousse de ses cheveux avait été un coup de chance.

Puis la deuxième minute, il ressentit de la chaleur dans ses mains qui monta dans ses bras jusqu'à ses épaules puis alors que la chaleur disparaissait, des picotements apparurent au niveau de son crâne. Ce n'était pas douloureux mais ça le démangeait.

Il tint un moment avant d'ouvrir les yeux et de se gratter les cheveux.

Remus siffla.

- Ah ben merde, jura Tonks. Je ne pensais pas du tout à ça.

- Quoi ?! Qu'est-ce qu'il se passe ?

La jeune auror fit apparaitre un miroir en s'excusant. Harry remarqua que ses cheveux n'étaient pas roses. Ils n'avaient pas changés du tout.

- Je suis vraiment désolé, on va essayer d'arranger ça.

Harry se regarda dans la glace et eut un choc : il n'avait presque plus de cheveux, juste quelques touffes par-ci, par-là qui avaient virées au rose.

- Par la barbe de Merlin, qu'est-ce que vous avez fait à mes cheveux !

Et là Remus éclata de rire.

- Tu trouves ça drôle ?! S'indigna Harry.

- On dirait que tu as un peu trop senti ma magie, expliqua Tonks. Elle a carrément influencé la tienne qui a changé tes cheveux.

- Dites-moi qu'on peut les faire revenir à la normal !

- Je suppose qu'en faisant la chose inverse…

- Vous supposez ?! Vous supposez ?! Il y a intérêt à ce que ce soit une putain de bonne supposition ! S'exclama Harry qui essayait de ne pas paniquer.

- Bon, dit-elle après avoir changé ses cheveux en roses, ébouriffés et très courts, reprends-mes mains. Je vais changer mes cheveux pour qu'ils ressemblent à tes cheveux habituellement.

Il se passa la même chose : rien pendant une minute, une vague de chaleur pendant la deuxième puis des picotements. Quand il en eut assez, il lâcha les mains de l'Auror et se gratta les cheveux. Quand ça s'arrêta, il prit le miroir.

- Intéressant.

Elle se frotta le menton.

- Tu es définitivement un métamorphomage. Jusqu'à quel point ? Aucune idée. Mais c'est certain : cela va bien au-delà de tes cheveux.

Harry l'écouta tout en passant sa main dans ses cheveux redevenu normaux.

- Ne tentes rien sans que je ne sois là au risque de te retrouver avec des cheveux roses très longtemps. Je t'enverrai une lettre au mois de juin pour te donner des dates pendant lesquelles je serais disponible pour des leçons de métamorphomagie.

- D'accord.

Alors qu'elle se levait et passait sa cape autour d'elle, Harry se rappela quelque chose.

- Auror Tonks, si vous avez une minute, j'aurais quelque chose à vous proposer.

Il lui parla du projet 'Poudlard Magazine'. Il parla également de son projet d'articles sur les ministres, Peter Pettigrew et Sirius Black. Bien sûr, il n'était pas prévu de lui dire qu''il connaissait Sirius et qu'il vivait même avec lui. Il lui dit avoir besoin de sources documentaires comme la retranscription du procès de Sirius Black pour la mort de ses parents en 1981.

- Les archives sont ouvertes au public, lui dit-elle.

- Oui, mais pour accéder à ce qu'on veut, il faut d'abord demander l'autorisation, donner les raisons pour lesquelles nous voulons tels ou tel document et attendre au minimum deux mois avant d'y avoir accès. Et, comme je suis à Poudlard, ce n'est pas vraiment possible.

- Alors que moi, auror en formation, je pourrais prendre une copie des originaux dont tu as besoin sans avoir à demander d'autorisation, ni avoir à me justifier et te les envoyer dans la semaine. Pourquoi ne pas y aller, Remus ?

- J'étais ami avec Sirius Black. On me refusera l'accès aux documents.

L'argument était boiteux mais sembla convaincre la jeune femme. Harry pensa que Remus ne voulait pas lui parler de son petit problème de fourrure.

- Très bien. Et qu'est-ce que je gagne au change ? Demanda-t-elle en faisant osciller ses sourcils.

- Quand vous verrez les documents que je vous demande, vous comprendrez pourquoi je les veux. Et si ça ne vous suffit pas, disons que je vous devrais un service.

- Ça marche ! Ah et, au point où on en est, tu peux me tutoyer, dit-elle en lui faisant un clin d'œil. A bientôt Remus, j'ai été ravie de te revoir !

- Moi aussi Tonks, moi aussi, dit-il en lui serrant la main.

La jeune auror rougit à nouveau.

Tiens, ça c'est intéressant, songea Harry.

- Alors, où se trouve ton bâtiment ? Demanda Remus une fois Tonks partie.

- Au numéro cent vingt-deux.

Ils parcourent l'ensemble du Chemin de traverse et, après avoir passé Gringott sur leur droite, tombèrent sur l'arche définissant l'entrée de l'Allée des Embrumes. Sur leur gauche, une bâtisse à la façade grise peu avenante : la taverne.

- Je ne suis pas certain que tu aies bien fait d'acheter ça, dit Remus.

- L'habit de fait pas le moine. Le dossier que m'a remis Ragnock détaillait surtout l'intérieur et ça m'a plu. Entrons.

Harry posa la main sur la poignée et ouvrit la porte qui grinça jusqu'à ce qu'elle cogne le mur. Il faisait sombre à l'intérieur, aucune lumière naturelle ne pouvait filtrer par les vitres crasseuses des fenêtres. Remus avisa les quelques torches qu'il y avait sur les murs et les alluma.

Le bâtiment avait été entièrement vidé. Il ne restait que le grand bar en forme de U et les torches. L'espace était assez grand pour accueillir une quinzaine de tables, selon leur taille et leur format. C'était très grand, en somme.

- On va voir l'étage ? Proposa Harry.

Remus opina. La porte donnant sur les escaliers était à côté du bar. Il y avait vingt marches. Au premier étage, ils comptèrent dix portes comme mentionné dans le dossier. Ils les ouvrirent toutes : c'étaient des petites chambres, vides de tout meubles, pouvant accueillir un lit, une table de nuit, une armoire, un bureau et une chaise. Il y avait également dans chaque chambre une porte menant à une petite salle d'eau avec tout le nécessaire.

- C'est plutôt pas mal, dit Harry. La salle d'eau est même mieux qu'au Chaudron Baveur même si les chambres sont légèrement plus petites. A l'étage suivant, ce sont des salles privées, il y en a cinq et sont assez grandes pour accueillir une vingtaine de personne autour d'une table, dit-il alors qu'ils montaient les escaliers.

Remus jeta un coup d'œil aux salles puis le rejoint.

- Et tout en haut, ce sont les habitations du propriétaire.

C'était un petit appartement de quatre pièces. Il y avait un petit salon, une cuisine assez grande pour y mettre une table et des chaises puis, au fond, une chambre avec salle de bain. L'ensemble était plutôt propre comparé au rez-de-chaussée.

- L'appartement est très bien, dit Harry. Ça te plait Remus ?

- Assez, oui, répondit-il. Est-ce que je peux connaitre la raison qui t'a fait acheter cet endroit ?

- Je veux en faire un refuge pour les gens qui, comme toi, ne sont pas aimés de la société. Ici, tout le monde sera le bienvenu. Et si une personne n'est pas d'accord avec ça, elle sera gentiment invitée à quitter les lieux. Le travail que je te propose est 'tavernier'.

- C'est une excellente idée, approuva Remus, ses yeux errants dans l'appartement.

- Et comme tu seras le gérant de cette taverne, tu pourrais fermer les jours précédant et suivant chaque pleine lune. Les clients n'auront rien à en dire puisqu'il sera connu que tu es un loup garou. Tous les clients pourront se montrer sous leur vrai jour, ils n'auront pas à se cacher ici. On servira un panel de boissons différentes et même du sang pour les vampires. Ici, les couverts en argent sont bannis, le sang sera servi aux vampires et la taverne ouvrira tard le soir. Cette taverne devra ouvrir de quatorze heures à une heure du matin avec une brève fermeture d'une heure entre dix-sept et dix-huit heures pour te permettre de préparer à manger pour les clients. Bien sûr, si le besoin s'en fait sentir, je pourrais engager un elfe de maison pour s'occuper des chambres et des repas.

- Non, je le ferais moi-même. Harry, je te remercie. Avoir un emploie, c'est tellement précieux comme cadeau. Merci.

- Il faut dire que ça fait aussi marcher les bénéfices alors ne me remercies pas. Et puis, tu mérites le meilleur Remus.


Le lendemain, assis sur les marches de l'escalier, Harry attendait que sonne dix heures et demie. Sirius vint s'assoir à côté de lui.

- Décidément, tu aimes t'assoir à côté de moi en ce moment, dit Harry avec un petit sourire.

- C'est parce que je suis ton parrain et, en tant que tel, je me dois, dans ma grande sagesse, de te prodiguer des conseils.

- Je ne suis pas certain que tu sois sage Sirius.

- Tut tut tut, balaya-t-il de la main. On n'a pas beaucoup parlé de la jeune fille qui occupe tes pensées.

- Elle sait que Voldemort va revenir et elle a peur pour sa famille. Ils sont neutres, tu sais ? Etre ami avec moi, sortir avec moi, ce n'est plus être neutre aux yeux de Voldemort. En fait, je la comprends mais qu'est-ce qu'on fait de nos sentiments alors ?

- Le problème, c'est la peur et rien ne pourra la faire changer d'avis. La peur est une des choses les plus puissantes qui existe, et ça Voldemort l'a bien compris. Mais l'amour aussi est une force qu'il ne faut pas sous-estimer. Pense à ce qu'a fait Lily pour te garder en vie.

- Qu'est-ce que je dois faire alors ?

- Il n'y a rien que tu puisses faire pour raisonner une personne qui a peur.

- Alors, c'est foutu ? J'abandonne ? Demanda-t-il, confus.

Il ne voulait pas abandonner l'amitié de Daphné, et encore moins enfouir ses sentiments en espérant qu'ils disparaissent.

- Non, dit Sirius en pointant son front du doigt, tu dois penser avec ta tête. Si la peur la paralyse, alors tu dois la faire disparaitre.

- Et comment je fais ça ?

- Ca, je ne sais pas. La seule chose que je vois, c'est trouver tous les horcruxes, les détruire et empêcher le retour de Voldemort mais veux-tu attendre aussi longtemps ?

- Non. Donc il faut que je trouve quelque chose pour effacer sa crainte, dit Harry. Ça ne va pas être une mince affaire…