Chapitre 19

Habituellement, les vacances scolaires semblaient passer avec la lenteur d'un escargot pour Harry. Mais cette-fois, elles avaient été trop rapides, trop courtes : il lui avait été difficile de quitter son parrain et Remus il n'avait toujours pas trouvé de solution au problème concernant Daphné et il ne voulait pas avoir affaire à Dumbledore. Car il était certain que le vieux sorcier apprendrait que le jeune Potter n'avait pas passé ces deux semaines chez les Dursley.

Le temps de rendre les nombreux devoirs était arrivé. Harry n'avait aucun soucis à se faire de ce côté-là bien que, connaissant Rogue, il n'aurait rien de mieux qu'un 'Acceptable'. Mais il s'en fichait, car il savait que son devoir valait bien plus. Hermione avait rendu pas moins de cinq parchemins quand il n'en fallait que trois et dix parchemins alors que Rogue en avait demandé six.

Il connaissait enfin toutes les runes gobelines. Le professeur Babbling l'initia donc à l'enchaînement des runes, ce qui consiste à lier plusieurs runes pour un faire une chaine. Cela permettait de faire des rituels ou de créer des barrières magiques. C'était très utilisé par les briseurs de sorts. Mais c'était encore très théorique. Seuls les élèves de septième année pouvaient activer les chaines runiques s'ils se vouaient à une carrière de briseur de sorts.

Alors que les cours venaient de commencer, Skeeter faisait déjà des siennes. Dans la Gazette, elle publiait un article disant qu'Hagrid était à moitié géant et que les élèves n'étaient pas en sécurité à Poudlard.

Harry en eut assez. Elle avait été prévenue mais n'avait pas écouté. Tant pis pour elle.

Il envoya le soir-même une plainte écrite contre Skeeter en deux exemplaires : un adressé au bureau de la Gazette et l'autre au Département de la Justice magique. Dans une autre lettre, il prévient le directeur de la Gazette que, si Skeeter ne publiait pas des excuses à l'encontre d'Hagrid dans les dix jours qui suivaient, elle devait être renvoyée au risque qu'Harry retire ses parts du journal.

Harry passa beaucoup de temps avec Hermione qui heureusement avait décidé que la S.A.L.E. était une mauvaise idée. Il essayait d'inclure un maximum Neville et Ginny. Il avait appris à apprécier la jeune fille et encore plus depuis le bal. Elle n'était pas chiante ni collante comme le prétendait Ron. Mais, pensa Harry, c'était peut-être ce que pensait la plupart des garçons à propos de leur petite sœur. N'en ayant pas lui-même, il ne pouvait être sûr de rien.

Le mardi matin, il reçut enfin le matériel qu'il avait commandé pour le journal en quatre petits colis. Il avait ajouté quelques gallions dans le bon de commande afin que le fournisseur ne les envoie pas directement à Poudlard. Ainsi, cela donnait l'impression que les colis provenaient d'Honeydukes, point relais par lequel les colis étaient passés et avaient été rattaché à Hedwige. Il donna dans le couloir le colis contenant le nouvel appareil photo à Colin puis rangea le reste dans sa malle après avoir récupéré ses affaires de cours.

Le jeudi soir, il essaya de se transformer en panthère d'un coup. Il n'y arriva pas. Epuisé, il resta sourd aux appels persistants de son miroir à double sens.

Puis, le samedi, après deux heures de métamorphoses progressives, il y parvint. Malheureusement, complètement épuisé, il jugea imprudent d'explorer avec son nouveau corps et se rechangea en humain.

Il s'endormit alors dans la salle sur demande à même le sol.

10 janvier

A son réveil, il fut tout courbaturé à cause de ses efforts de la veille et de la dureté du sol. Il amena son poignet devant son visage et regarda l'heure qu'indiquait sa montre. Il pensa à une lumière tamisée pas trop forte pour les yeux mais suffisamment pour lui permettre de voir les aiguilles. La Salle s'exécuta. Il était quatre heures du matin. Il pensa qu'il devait communiquer par miroir avec Sirius et Remus plus tard dans la journée étant donné qu'il avait raté leur rendez-vous habituel du samedi soir.

Comme il savait qu'il n'arriverait pas à dormir davantage, il partit explorer le château. Il lui restait treize heures à tuer avant d'aller à l'infirmerie. Il se demandait ce que Madame Pomfresh allait lui apprendre cette fois.

Il passa par les cuisines pour se prendre un en-cas et un chocolat chaud puis, en sortant, se mit à réfléchir aux fondateurs.

Il savait que l'entrée de la salle commune des Poufsouffle se trouvait là où des tonneaux étaient empilés, près de l'entrée de la cuisine. Harry se dit que c'était un bon point de départ pour rechercher la salle secrète d'Helga Poufsouffle.

Aux alentours des tonneaux, rien. Entre le tableau donnant sur l'entrée de la cuisine et l'entrée de la salle commune, il n'y avait qu'un petit escalier et un couloir, dont les murs étaient vides de tableaux ou autres décorations.

Il fit des allers-retours dans le couloir, comme il le ferait devant la Salle-sur-Demande, en pensant à un endroit chaleureux pour dormir. Mais aucune porte n'apparut sur le mur, ni aucune trappe sur le sol ou au plafond.

Harry continua donc son chemin. Il pensa à activer la carte du Maraudeur qu'il avait dans la grande poche de son sweat et regarda s'il n'y avait pas un couloir ou une porte invisible à l'œil nu mais bien cartographié. Toujours rien.

Puis, après une heure de recherche, une statuette dans un coin attira son attention. Elle représentait un chaudron d'or entouré de farfadets. Le socle était immense. Harry regarda sur la carte du Maraudeur si un mot de passe était annoté par rapport à cette statue peut-être était-ce un passage secret ? Mais rien.

Harry observa les farfadets. Ils étaient au nombre de trois : le premier riait du deuxième qui se tenait le ventre, une grosse grimace sur le visage. Sans doute avait-il des maux d'estomac. Le troisième reposait sur le côté du chaudron et mangeait des poires sans s'occuper des deux premiers.

Harry recula pour voir correctement l'ensemble. Les farfadets étaient des lutins espiègles, créatures invisibles pour les moldus et ils se terraient en forêt. Poufsouffle était une sorcière qui aimait la nature, les animaux et les créatures magiques.

Farfadets.

Poufsouffle.

Salle commune.

Cuisine.

Poires.

Tout d'abord, Harry se dit que c'était trop facile. Ensuite, il chatouilla chacun des farfadets. Lorsqu'il arriva au troisième, celui mangeant des poires, le chaudron bougea vers la gauche, s'enfonçant dans le mur, laissant voir un passage menant sous le château. Puis Harry se dit qu'il avait une chance de nifleur (NDA : 'une chance de cocu' en langage sorcier). Et enfin, il reprit ses esprits.

Il traça une rune de lumière dans sa main gauche –ainsi sa main droite restait libre au cas où- et l'activa. Sa baguette dans son autre main, il descendit les marches menant il ne savait où.

Le chemin et les murs étaient en terre, ce qui confirmait qu'ils avaient été creusés il y a très longtemps et que personne d'autre n'y avait mis les pieds ou n'avait eu le temps de solidifier le tunnel avec des matériaux plus robustes. Il marcha deux cents mètres, éclairé uniquement par sa main, avant d'arriver à un carrefour. Il y avait trois chemins et tous les trois étaient indiqués d'un panonceau en bois.

Le premier à sa gauche menait à la forêt interdite le second, face à lui, menait à l'opposé, aux grilles du château quant au dernier chemin sur sa droite, selon l'inscription, il menait à la 'chambre'. Il prit le chemin sur sa droite. Encore deux cents mètre et il arriva devant une porte ronde, ressemblant au couvercle d'un tonneau, haut de deux mètre. Il poussa la porte qui, malgré son poids, glissa assez facilement.

La salle était grande et illuminée par un grand lustre sur lequel s'épanouissait une plante gigantesque. Elle semblait en bonne santé, Harry se dit donc que les elfes avaient accès à cette salle et s'en occupait. Le manque de poussière appuya son hypothèse. Des hublots donnaient vue sur plusieurs endroits du château : il y avait les quatre salles communes, trois hublots donnaient des points de vue différents dans la Grande Salle, un autre montrait le Grand Hall, un autre montrait l'intérieur du bureau du directeur et le dernier montrait une vue du parc à partir de la tour d'astronomie. Si Dumbledore avait eu un moyen d'espionnage comme celui-ci, il aurait été impossible de lui cacher quoi que ce soit.

Harry avait maintenant un confortable poste de surveillance rien que pour lui. Le canapé central en forme de U était immense et douillet et lui permettait d'avoir une vue panoramique sur chacun des hublots. La salle était décorée pour rappeler la nature : les murs étaient peints en bronze, brun et jaune et il y avait quelques pots de fleurs ici et là.

Une table contre le mur devait servir de bureau. Dessus, une pile de livres de botanique et des parchemins sur lesquels la fondatrice avait dessiné des plantes. Il regarda le titre des livres. Quatre devaient se trouver à la bibliothèque de l'école mais les deux carnets sur le dessus devaient être uniques puisqu'ils avaient été écrits de la main de la fondatrice.

Il avait trouvé les carnets d'Helga Poufsouffle.


Il n'eut pas grand-chose à dire aux deux maraudeurs finalement. Remus l'informa que les ouvriers étaient arrivés mercredi à la taverne et avaient commencés les travaux. L'endroit serait comme neuf d'ici un mois. Si on prenait en compte, les papiers qu'Harry devait encore signer pour officialiser l'ouverture de la taverne, pour faire vérifier que les chambres et le bar soient aux norme et décrocher une licence de vente de boissons, Remus pourrait ouvrir dans environ deux mois.

Alors qu'il passait certaines de ses nuits au Poste de surveillance, nouveau nom qu'Harry donna à la salle secrète d'Helga Poufouffle, Harry se demanda comment la sorcière pouvait avoir vue sur ces endroits. Un sortilège remplaçant les caméras moldu ? Un effet miroir à double sens mais à sens unique cette fois ? Y avait-il, quelque part, des instructions pour changer de vue ?

Car cela lui aurait été vraiment utile pour espionner Maugrey. Ce qu'il avait constaté la nuit du bal n'avait aucun sens et aucun des hublots ne pourraient l'aider à y comprendre quelque chose. Depuis qu'il avait découvert cette salle, même surveiller le directeur ne lui avait rien appris. Il parlait à Fumseck, envoyait des lettres, remplissait de la paperasse tout en mangeant des bonbons et passait son temps la tête plongée dans sa pensine. Peut-être que les souvenirs qui s'y trouvaient étaient intéressants mais il n'y avait pas accès.

Ayant grignoté quelques tartines, Harry alla voler sur le terrain pendant deux heures avant de rejoindre l'infirmerie. L'infirmière n'avait pas grand-chose à lui prendre ce jour-là mais ce fut très utile. Le sort de diagnostique remplaçait trois examens moldu : le bilan sanguin, l'analyse d'urine et le scanner. Il testa le sort sur lui-même puis sur Madame Pomfresh avant d'être relâché. La prochaine fois, avait-elle dit, il apprendrait à différencier plusieurs types de blessures internes et le moyen de les soigner.

En sortant de l'infirmerie, il fut accosté par Tracy qui le traina jusqu'à une salle juste à côté. Elle ferma la porte bruyamment et le regarda d'un œil courroucé. Harry avait une idée du pourquoi elle l'avait trainé ici mais décida de quand même demander :

- Tracy ? Il y a un problème ?

- Tu te fous de moi ? Demanda Tracy, pas contente du tout.

Depuis qu'il la connaissait, Harry ne l'avait jamais vu autrement que joyeuse. Il savait qu'il n'allait pas aimer cette discussion.

- Tu n'as pas répondu aux appels de Daphné jeudi et aujourd'hui tu lui as posé un lapin !

- Jeudi, j'étais occupé.

Il avait été tellement épuisé qu'il s'était endormi bien avant l'heure à laquelle Daphné et lui se parlaient habituellement.

- Quand à aujourd'hui, il n'était pas prévu qu'on se voit, dit-il simplement.

Il savait que cette excuse était bidon et ne suffirait ni à la blonde ni à la brune.

- Daphné ne pleure pas, commença Tracy. Je ne l'ai en fait jamais vue pleurer et, pourtant, on se connait depuis qu'on a six ans. Une seule larme, s'il le faut, oui mais c'est tout. Aujourd'hui, elle n'était pas bien du tout, elle était au bord des larmes ! Elle est persuadée que tu ne veux plus la voir et que c'est de sa faute. Alors tu vas arranger ça tout de …

- Non, répondit sèchement Harry.

Tracy ferma la bouche de surprise et le regarda, étonnée.

- Non ? Pourquoi pas ? Demanda-t-elle, confuse.

- Je préfère qu'on se voit un peu moins souvent, révéla à contrecœur Harry. Il est peu probable qu'on se voit les quelques dimanches à venir.

- Il s'est passé quelque chose entre vous ? Demanda Tracy.

Le cœur d'Harry se serra au souvenir de leur discussion lors du bal de Noël.

- Elle t'a dit ne pas avoir de sentiments pour toi ou quoi ? Essaya de plaisanter la blonde.

Mais, quand elle vit Harry serrer les dents, elle sut que ce n'était pas sujet à plaisanterie.

- Elle en a ? Elle n'en a pas ?

- Elle n'a pas été très clair là-dessus, répondit-il, avant de reprendre rapidement : mais, peu importe, ça ne regarde qu'elle et moi.

- Et qu'est-ce que je lui dis, moi ? Que tu ne veux plus la voir ?

- Non, dit-il tristement, juste… dis-lui que ce n'est pas de sa faute et qu'on se verra en cours de runes.

Sur ce, Harry quitta Tracy.


La semaine suivante, les élèves apprirent qu'une sortie à Pré-au-Lard était prévue pour ce samedi. Le mardi et le jeudi soir, Harry organisa des réunions avec Hermione, Ginny, Colin et Luna pour parler des derniers détails des articles et comment ils allaient les publier. C'est Luna qui leur expliqua comment elle allait imprimer les journaux, les yeux dans le vague, et Colin leur montra les photos qu'il avait prises à l'intérieur du château.

Il y en avait trois : sur la première, on voyait Roger Davies essayer d'embrasser Fleur Delacour et celle-ci le repoussait avec dédain sur la deuxième, Krum faisait du jogging et était poursuivi par une dizaine de fans autour du lac sur la dernière, on pouvait voir Draco Malfoy dans le Grand Hall, glisser sur le sol mouillé par la neige et s'étaler de tout son long.

Après avoir décidé d'intituler la première photo 'Quand on use et abuse de son charme', la deuxième 'Les fans de Krum se mettent au sport', et la dernière 'Rusard fait bien son travail', ils bouclèrent leur sac et s'en allèrent chacun de leur côté. Colin, qui n'était pas encore parti, s'approcha d'Harry, une photo à la main.

- Euh… Harry ? L'interpella-t-il, timidement.

- Oui Colin ?

- J'ai photographié ça aussi. Mais je ne l'ai montrée à personne d'autre ! Ajouta-t-il rapidement.

Il lui tendit le cliché. Dans le couloir devant l'infirmerie, on voyait Tracy Davis le tirer par le bras et l'emmener dans une salle dont elle claquait la porte.

Harry sourit, à moitié habité par l'ironie de la situation –après tout, son amitié avec les Serpentard devaient rester secrète- et à moitié impressionné par les talents de Colin pour rester discret.

- C'est impressionnant Colin tu es vraiment partout !

Il regarda à nouveau la photo.

- Tu pourrais n'en parler à personne ? Tracy est une amie et la plupart des gens seraient contre une amitié entre un Gryffondor et un Serpentard.

- C'est ce que je me suis dit, avoua Colin, soulagé. C'est pour ça que je n'en ai parlé qu'à toi.

- Ça te dérange si je détruis cette photo ?

- Oh, non, elle est à toi tu en fais ce que tu veux, assura le blondinet avant de quitter la salle.

Sur ce, Harry brula la photo.


Le lendemain, Ginny vint le voir pour lui dire qu'elle avait continué ses recherches pour trouver un sort qui pourrait l'aider pendant la tâche. Elle lui montra un livre de sortilège de septième année et, à la page cent douze, elle lui montra le sort de 'têtenbulle'. C'était un sort complexe pour un sorcier de son âge mais il restait un peu plus de cinq semaines pour apprendre à le maitriser et à le maintenir au moins pendant une heure. Cela devrait être suffisant. A ce moment-là, Harry se dit que cela lui aurait été plutôt utile d'avoir une forme animagus marin. Mais il ne regrettait pas le moins du monde de pouvoir se transformer en panthère et, bientôt, en faucon.

A la fin du petit-déjeuner, Harry fut convoqué au bureau de Dumbledore.

Un peu tard, pensa-t-il.

Quinze minutes plus tard, face au directeur, Harry évita de croiser les yeux de ce dernier et vérifia ses boucliers mentaux toutes les minutes.

- As-tu passé de bonnes fêtes Harry ?

- Oui, monsieur.

Harry préférait donner des réponses aussi courtes et vagues que possible.

- Il est venu à mon attention que les Dursley n'aient pas reçu de visite de ta part pendant les vacances de Noël. Peux-tu me dire où tu étais ?

- J'ai fêté la nouvelle année en Sardaigne, professeur.

- Oh ? Ne fut que légèrement étonné le Directeur. Très belle région à ce que j'ai entendu dire.

- Oui, très. En plus, les italiens sont des gens fantastiques chaleureux, très accueillants et ils savent faire la fête. J'y ai passé d'excellentes vacances.

- Et tu étais seul là-bas ?

- Non, je me suis fait quelques amies.

Puis il ajouta en plaisantant :

- Vous saviez que les italiennes étaient bien moins timides que les anglaises ? Elles ne m'ont pas lâché !

Dumbledore sourit, puis pris un bonbon au citron. Il lui en proposa un mais Harry déclina.

- Je suis content d'entendre que tu as passé de bons moments en charmantes compagnies mais je voulais savoir si un adulte était avec toi en Sardaigne. Est-ce que quelqu'un t'a accompagné là-bas ?

- Il y avait Remus. Il était très apprécié d'une vielle dame qui adorait danser.

- Et quand es-tu rentré de Sardaigne ?

- Le jour de l'an monsieur.

- Et entre le jour de l'an et le jour où tu es monté dans le Poudlard Express, où étais-tu ?

- Avec Remus, bien sûr, dit-il sans préciser l'endroit. Vous saviez qu'il a trouvé un nouveau travail ?

- Je l'ignorais mais je suis très heureux de l'entendre.

Il y eut un silence religieux puis, alors que Dumbledore ouvrait la bouche, Harry lui coupa l'herbe sous le pied :

- Est-ce que c'est tout, monsieur ?

- Oui, bien sûr Harry, finit-il par dire.

Encore une fois, le directeur n'aurait pas ce qu'il voulait : il lui avait donné assez d'éléments de réponses pour qu'il ne soit plus obligé de répondre à ses questions sans parler de Sirius ni évoqué le Square Grimmaurd et serait tranquille jusqu'à l'été.


Le lendemain, Harry alla à Pré-au-Lard avec Hermione et Neville. Ils passèrent par Honeydukes car Harry voulait refaire son stock en chocogrenouilles et en plumes en sucre et Neville en fondants au chaudron et des souris glacées. Hermione ne s'acheta que deux plumes en sucres –ses parents dentistes ne voulant pas qu'elle mange trop de bonbons.

Ensuite, ils allèrent boire une bière au beurre, au chaud aux Trois Balais. Le pub était aussi bondé que d'habitude. Alors que Neville et Hermione étaient parti s'assoir pour être sûr d'avoir de la place une fois la commande passée, Harry se fraya un chemin jusqu'au bar et commanda deux soda à la barbe à papa et une bière à la vanille épicée à Madame Rosmerta.

– Il n'est donc jamais à son bureau, celui-là ? murmura soudain Hermione quand Harry fut assis. Regardez !

Elle montra le miroir derrière le bar et Harry vit le reflet de Ludo Verpey, assis dans un coin sombre de la salle en compagnie d'une bande de gobelins. Verpey parlait très vite et à voix basse aux gobelins qui l'écoutaient les bras croisés, l'air plutôt menaçant.

Il était très étrange, songea Harry, que Verpey se trouve aux Trois Balais un week-end alors qu'il n'y avait aucune épreuve à juger dans le Tournoi des Trois Sorciers. Brusquement, Verpey tourna les yeux vers le bar, aperçut Harry, et se leva aussitôt. Harry l'entendit dire aux gobelins : « Je reviens tout de suite ! » et le vit traverser la salle pour le rejoindre, son visage juvénile à nouveau souriant.

– Harry ! S'exclama-t-il. Comment vas-tu ? J'espérais justement te voir ! Alors, tout va bien ?

– Très bien, merci, répondit Harry.

– J'aurais voulu te dire un mot en particulier, reprit Verpey d'un air impatient. Je peux vous demander de nous laisser un instant, tous les deux ?

– Ce sont mes amis, l'interrompit le jeune Potter, vous pouvez parler devant eux.

- Euh…

- Je leur raconterai tout après de toute façon, appuya-t-il.

– Bon, d'accord, euh… Je voulais te féliciter une fois de plus pour ta magnifique performance face au Magyar à pointes, dit Verpey. C'était vraiment remarquable.

– Merci, répondit Harry, en se doutant que Verpey avait autre chose à lui dire, sinon la présence de Neville et d'Hermione ne l'aurait pas tant gêné.

Mais Verpey n'avait pas l'air pressé d'en venir au fait. Harry le voyait jeter des coups d'œil vers le miroir pour regarder les gobelins qui fixaient sur eux leurs petits yeux en amande.

– Un vrai cauchemar, ceux-là, dit Verpey à voix basse en remarquant que Harry les observait aussi. Ils ne parlent pas très bien anglais... J'ai l'impression de me retrouver avec tous ces Bulgares, le jour de la Coupe du Monde... mais eux au moins savaient s'exprimer par gestes, tout le monde pouvait les comprendre. Tandis que ceux-là ne baragouinent que le Gobelbabil... Et moi, je ne connais qu'un seul mot en Gobelbabil. Bladvak. Ça veut dire « pioche ». Je préfère ne pas l'utiliser, ils croiraient que je les menace.

Il éclata d'un rire bref et sonore.

– Qu'est-ce qu'ils veulent ? demanda Harry qui voyait que les gobelins ne quittaient pas Verpey des yeux.

– Oh, c'est..., répondit Verpey, soudain mal à l'aise. Ils... heu... ils cherchent Barty Croupton.

– Pourquoi est-ce qu'ils le cherchent ici ? Il est au ministère, à Londres, non ? Dit Hermione.

– Heu... en fait, je n'ai aucune idée de l'endroit où il se trouve, dit Verpey en regardant tout à tour les trois Gryffondor. Il a... cessé de venir au bureau. Ça fait deux semaines qu'on ne le voit plus. D'après le jeune Percy, son assistant, il paraît qu'il est malade. Apparemment, il envoie ses instructions par hibou.

Harry trouva cela de plus en plus étrange. Pourtant, selon la carte, Croupton passait son temps à Poudlard dans le bureau de Maugrey. Peut-être était-ce à cause de cela que la carte avait interverti l'identité de Maugrey et celle de Croupton.

- Mais je te demande de n'en parler à personne, Harry. Et vous aussi, dit-il en s'adressant à Hermione et Neville. Parce que Rita Skeeter continue à fouiner partout où elle peut mettre son nez et je suis prêt à parier qu'elle va transformer la maladie de Croupton en quelque chose d'abominable. Elle dirait sans doute qu'il a disparu comme Bertha Jorkins.

– Vous avez des nouvelles d'elle ? demanda Harry.

– Non, répondit Verpey qui sembla à nouveau tendu. J'ai envoyé des gens à sa recherche, bien sûr...

Il était temps, pensa Harry

- …mais tout cela paraît très étrange. On sait qu'elle est bel et bien arrivée en Albanie, où elle a séjourné chez son cousin. Ensuite, elle est partie voir sa tante, dans le Sud... et c'est sur le chemin qu'elle a disparu sans laisser de traces... Je n'ai aucune idée de ce qui a pu lui arriver...

L'Albanie. Là où Jedusor avait disparu avant de revenir au Royaume-Unis en tant que Voldemort.

- Elle n'est pas du genre à partir avec un amoureux, par exemple... enfin, je ne sais pas pourquoi je te parle des gobelins et de Bertha Jorkins... Je voulais simplement te demander, reprit Verpey en baissant la voix, comment tu te débrouillais avec ton œuf d'or ?

– Mr Verpey, vous savez que vous n'avez pas le droit d'aider les champions, rappela Neville.

– Oui, oui... bien sûr, dit aussitôt Verpey, mais, voyons, Harry, ne nous cachons pas les choses, tout le monde souhaite que Poudlard soit vainqueur, non ?

– Vous avez proposé votre aide à Cedric ? demanda Neville.

Un très léger froncement de sourcils dessina un pli sur le visage lisse de Verpey.

– Non, répondit-il. Je... enfin …

– Merci, c'est gentil, dit Harry, mais je crois que je n'ai pas besoin de votre aide.

Verpey donnait presque l'impression d'avoir essuyé un affront, mais il ne put rien dire, car Fred et George venaient d'apparaître auprès d'eux.

– Bonjour, Mr Verpey, lança Fred d'une voix claironnante. Nous permettrez-vous de vous offrir un verre ?

– Heu... non, répondit Ludo Verpey en jetant un regard déçu à Harry. Non, merci, mes amis...

Fred et George parurent aussi déçus que Verpey qui continuait de regarder Harry comme si celui-ci l'avait brutalement laissé tomber.

– Bon, il faut que je file, dit-il. J'ai été ravi de vous voir, tous les trois. Bonne chance, Harry.

Il se hâta de sortir du pub. Les gobelins se levèrent aussitôt de leurs chaises et le suivirent au-dehors.

– Ces gobelins n'avaient pas l'air très amicaux, fit remarquer Hermione après avoir bu une gorgée de son soda. Délicieuse cette nouvelle boisson, commente-t-elle en regardant son verre.

Harry sourit. Neville semblait également apprécier son verre.

- A votre avis, Croupton est vraiment malade ? Demanda Harry, revenant sur le sujet qui le préoccupait.

- Selon ma grand-mère, Croupton n'est pas le genre de personne à prendre des congés maladie, les informa Neville. Il n'en a même pas pris quand sa femme et son fils sont morts.

- Oh non, pas elle, dit Hermione en regardant la porte.

Rita Skeeter venait de faire son entrée dans la salle, accompagnée de son photographe bedonnant. Ce jour-là, elle portait une robe jaune banane et ses ongles très longs étaient recouverts d'un vernis rose vif. Elle alla chercher des consommations au bar et tous deux se frayèrent un chemin parmi la foule pour aller s'asseoir à une table proche, sous le regard noir d'Harry et d'Hermione. Elle parlait vite et semblait très satisfaite de quelque chose.

– ... n'avait pas l'air très content de nous rencontrer, tu ne trouves pas, Bozo ? Pour quelle raison, à ton avis ? Et qu'est-ce qu'il fabrique avec une bande de gobelins accrochés à ses basques ? Il dit qu'il leur fait visiter le village... Quelle idiotie... Il a toujours été incapable de mentir convenablement. Tu crois qu'il mijote quelque chose ? On devrait peut-être faire notre petite enquête ? Imagine un peu : Déshonneur pour l'ex-directeur des sports magiques, Ludo Verpey... Pas mal comme accroche, tu ne trouves pas ? Il suffit de dénicher une histoire qui aille avec...

– Vous essayez encore de briser la vie de quelqu'un ? lança Harry d'une voix forte.

Quelques personnes tournèrent la tête vers lui. Lorsque Rita Skeeter le reconnut, ses yeux s'écarquillèrent derrière ses lunettes incrustées de pierres précieuses.

– Harry ! S'exclama-t-elle avec un grand sourire. C'est merveilleux ! Pourquoi ne viens-tu pas te joindre à...

– Je ne m'approcherais pas de vous, même avec un balai de trois mètres, répliqua Harry, furieux. Pourquoi est-ce que vous avez fait ça à Hagrid ?

Rita Skeeter haussa ses sourcils soulignés d'un épais trait de crayon.

– Nos lecteurs ont le droit de connaître la vérité, Harry, je ne fais que mon...

– On s'en fiche qu'il soit un demi-géant ! s'écria Harry. Il n'y a strictement rien à lui reprocher !

Le pub était devenu soudain silencieux. Derrière le bar, Madame Rosmerta les observait sans se rendre compte que la cruche qu'elle était en train de remplir d'hydromel débordait.

Le sourire de Rita Skeeter sembla s'effacer légèrement puis s'élargit à nouveau, comme si elle l'avait raccroché à ses lèvres. Elle ouvrit d'un coup sec son sac en peau de crocodile et en sortit sa Plume à Papote.

– Et si tu me parlais un peu du Hagrid que tu connais, Harry ? dit-elle. De l'homme qui se cache derrière les muscles ? Des raisons de votre amitié si improbable ? Est-ce que c'est un substitut du père, pour toi ?

Hermione se leva d'un bond, la main crispée sur son verre de soda comme s'il s'agissait d'une grenade.

– Vous êtes horrible ! dit-elle entre ses dents serrées. Vous n'avez aucune considération pour personne, tout ce qui compte pour vous, c'est de trouver quelque chose à écrire sur n'importe qui. Même sur Ludo Verpey...

– Assieds-toi donc, espèce de petite sotte et ne parle pas sans savoir, répliqua froidement Rita Skeeter, avec un regard féroce. Je pourrais te raconter sur Ludo Verpey des choses à te faire dresser les cheveux sur la tête... Ce qui leur ferait peut-être du bien, ajouta-t-elle en regardant la tignasse d'Hermione.

- Ne lui parlez pas comme ça Skeeter !

Harry en avait plus qu'assez de cette journaliste de pacotille.

- J'attends toujours vos excuses pour l'article honteux que vous avez fait sur Hagrid ! Si vous ne le faites pas, votre directeur de rédaction a pour ordre de vous renvoyer.

- Oh, alors c'est de toi que venait cette plainte ridicule ? Rit Skeeter.

- Vous croyez que je ne l'ai envoyé qu'à la Gazette ? Attendez-vous à recevoir un courrier du Département de la Justice magique sous peu.

- C'est une menace Monsieur Potter ? Répondit froidement Skeeter.

- Je ne menace pas, moi, Skeeter, je réagis. S'attaquer à mes amis, c'est s'attaquer à moi et vous ignorez totalement à qui vous avez à faire apparemment.

- Viens Bozo, on s'en va, dit-elle à l'adresse de son photographe.

Lorsqu'elle eut passé la porte, les discussions reprirent.

- Je vais voir Hagrid, vous venez avec moi ? Demanda-t-il à ses amis.

Dumbledore était déjà sur les lieux lorsqu'Harry, Neville et Hermione arrivèrent à sa cabane. Hermione assura à Hagrid que beaucoup d'élèves l'appréciaient lui et ses cours, Harry lui parla de la plainte qu'il avait déposée à l'encontre de Skeeter et Neville assura que sa grand-mère était furieuse que Skeeter ait publié un tel article. Dumbledore ajouta son grain de sel en l'informant qu'il avait reçu beaucoup de courriers d'anciens élèves qui seraient mécontents s'il décidait de renvoyer Hagrid. Après de multiples sanglots et remerciements, le demi-géant accepta de reprendre son poste dès le lundi matin.


Le lendemain, Harry passa la matinée à se changer à volonté en panthère. Cela le fatiguait de moins en moins à chaque nouvelle transformation et il effectuait le changement de plus en plus rapidement. La salle sur demande lui donna des meubles à grimper, des poutres à escalader et des obstacles. Puis Harry pensa à un terrain de course et il profita des muscles puissants de son animagus pour faire plusieurs tours de piste sans efforts. Il avait hâte de pouvoir se balader sous cette forme dehors mais il lui faudrait attendre un peu.

L'après-midi, lors de sa séance de médicomagie, Harry parvint assez facilement à maitriser le sort de diagnostique mais différencier tous les types de blessures n'était pas chose aisée. Finalement, il continuerait là-dessus le dimanche suivant.

Comme la semaine précédente, il ne se rendit pas dans la salle de classe désaffectée où il avait l'habitude de retrouver Daphné, Tracy et Blaise avant les vacances de Noël. Il avait longtemps débattu sur le fait de continuer à voir Daphné et ne plus évoquer le sujet de la discussion qu'ils avaient lors du bal. C'était elle qui avait dit qu'ils ne pourraient plus se voir s'il insistait à vouloir parler de sentiments et à vouloir plus que de l'amitié. Mais il ne pouvait pas effacer ses sentiments ni s'empêcher d'agir normalement quand elle était près de lui. Alors, il ne la voyait plus le dimanche.

Cela ne faisait que deux semaines que les cours à Poudlard avaient repris, quatre semaines qu'ils ne s'étaient plus parlé à travers le miroir ni face-à-face et Daphné lui manquait horriblement. Les quelques coups d'œil qu'il lui jetait à travers la Grande Salle, en essayant de ne pas croiser son regard souvent dirigé vers lui, ne suffisaient pas. Les quelques mots échangés lors des cours de runes n'étaient pas naturels. Harry ne lui disait que le strict minimum et Daphné ne pouvait rien faire pour arranger la situation car les autres élèves pouvaient les entendre.

Quand il y pensait, avant de s'endormir le soir, il se trouvait un peu ridicule : il avait décidé de moins voir Daphné pour éviter qu'elle décide qu'ils ne se voient plus du tout. Il se rassurait alors chaque soir : le message qu'il lui avait passé par l'intermédiaire de Tracy disait bien que c'était temporaire. Daphné, elle, aurait décidé que ce serait définitif.

Il savait que, lorsqu'il trouverait une solution et reprendrait contact avec la Serpentard, cette dernière lui en voudrait énormément. Mais il préféra ne pas y penser pour le moment. Chaque chose en son temps.


La semaine suivante, Harry profita du douillet canapé du Poste pour terminer sa bibliothèque mentale. Il continua de trier ses souvenirs et créa deux nouvelles étagères. Plusieurs livres contenant les secrets de Poudlard, les couloirs, les statues et les salles allèrent sur la première étagère et un unique livre contenant l'intitulé de la prophétie se rangea sur la seconde étagère.

Ses souvenirs ainsi rangés et classés, il avait l'esprit apaisé et les connaissances lui apparaissaient plus rapidement et étaient bien plus complètes qu'avant ce rangement.

Le mercredi, Harry reçut enfin des nouvelles de Tonks. Malgré sa position au ministère, cela lui avait pris plus temps pour accéder aux documents qu'il voulait et elle les avait épluché à plusieurs reprises tant le contenu l'avait laissée incrédule. Elle dit dans sa lettre avoir trouvé l'ordre d'envoi de son parrain à Azkaban mais n'avoir trouvé aucun document attestant que Sirius avait eu un procès avant cela.

Harry en fit une copie et l'envoya à la Directrice du Département de la Justice Magique. Avec la copie du testament de ses parents, Harry était certain d'avoir assez de preuves pour que son parrain soit innocenté.

Tonks s'était permis de faire une copie des procès des mangemorts qui avaient eu lieus après la défaite du Seigneur des Ténèbres. Elle s'était dit que cela pourrait l'intéresser. Harry les feuilleta au Poste le soir-même.

Trois procès attirèrent son attention.

Le premier était celui de Lucius Malefoy, le père de Draco. Il avait déclaré avoir agi sous l'emprise de l'imperium et avait été jugé innocent de toutes les charges.

Le deuxième était un procès à huit clos. Severus Rogue n'avait pas été arrêté et jeté à Azkaban car Dumbledore s'était porté garant de son aide pendant la guerre.

Harry était interloqué : Rogue était un mangemort ?

A quoi pensait Dumbledore quand il l'avait engagé ?

Le dernier procès portait un nom connu : Croupton.

Harry l'ouvrit. Le procureur en charge du dossier était Bartemius Croupton Senior. Jusque-là, aucune surprise. Mais le mangemort jeté à Azkaban à la fin du procès portait le nom de Bartemius Croupton Junior.

Son fils.

21 janvier

Dans la salle commune, Harry avait demandé à Dobby une bassine –il ne voulait pas encore montrer la Salle-sur-Demande aux filles- et l'avait remplie d'un rapide Aguamenti. Assisté d'Hermione et Ginny qui voulurent aussi apprendre le sort, il essaya de tenir la bulle plus de cinq minutes sans qu'elle n'éclate. Bien sûr, Hermione y arriva dès la troisième tentative, Harry seulement au bout de la cinquième. Ils attendirent que Ginny y arrive également il ne lui fallut que deux tentative de plus qu'Harry, ce qui était remarquable pour une élève troisième année.

Ils lancèrent une dernière fois le sort et plongèrent la tête dans l'eau. Le but était de tester son efficacité et de voir combien de temps il tiendrait sous l'eau. Lorsqu'Harry regarda le fond de la bassine, la tête dans l'eau, il compta les secondes qui passaient. Arrivé à deux cent quatre-vingt-cinq secondes, la bulle éclata et il sortit la tête de l'eau.

Quelqu'un lui tendit une serviette. Il essuya son visage puis frotta ses cheveux. Quand il regarda sur sa droite, il vit Ginny.

- J'ai dû sortir la tête de l'eau vingt seconde avant toi, dit-elle. Hermione y est encore et les cinq minutes sont passées depuis quinze secondes.

La brune émergea la tête de l'eau quelques secondes plus tard.

- Cinq minutes et trente seconde, dit-elle les yeux fermés alors que l'eau dégoulinait de son visage.

Harry lança le sort de séchage sur les deux filles puis sur lui-même. Ses cheveux étaient courts mais les filles avaient besoin de bien plus qu'une serviette pour sécher leurs cheveux.

- Ca suffit pour aujourd'hui. Testons le sort chacun de notre côté pour en allonger la durée puis nous retenterons ça sous l'eau samedi si vous voulez.

- J'ai promis à Luna qu'on ferait notre devoir d'astronomie ensemble samedi après-midi. Je vous rejoindrai qu'on a fini.

- D'accord. On fera ça ici de toute façon.

Au soir, allongé dans son lit à baldaquins, il entendait la voix de Daphné, provenant du miroir sous son oreiller, qui l'appelait. Elle le faisait chaque jeudi depuis la rentrée.

Il avait pensé à mettre le miroir dans sa malle. Ainsi il ne l'entendrait plus. Mais il n'en avait pas la force. En soupirant, épris de culpabilité et de tristesse, il jeta un sort de silence sur le miroir puis s'endormit.


Les jours qui suivirent ne changèrent rien à ses habitudes. Transformations animagus, sort du têtenbulle, discussion avec Sirius et Remus à travers le miroir, vol avec son Eclair de Feu, séance de médicomagie et surveillance de Maugrey avec la carte au Poste.

Il avait parlé des choses étranges qu'il avait découvert sur Maugrey à son parrain et son oncle l'absence de Croupton au ministère, mais sa présence au château, toujours dans le bureau de Maugrey celui-ci identifié comme étant Croupton par la carte la carte qui ne précisait ni Junior ni Senior sur l'étiquette des noms.

Harry commença à se demander si le fils de Croupton était vraiment mort, juste emprisonné à Azkaban ou alors bien plus proche qu'il le croyait…