Chapitre 21
Professeur Maugrey : un imposteur à Poudlard ?
Dans la nuit du lundi 25 au mardi 26 janvier, le faux professeur a été appréhendé dans les locaux de défenses contre les forces du mal. Le véritable Alastor Maugrey, dit « Fol-Œil », ancien Auror, a été retrouvé séquestré dans sa propre malle à multiples compartiments.
Le Directeur, Albus Dumbledore, a fait appel aux autorités après avoir découvert que l'homme ayant subtilisé la place de Maugrey n'était autre que Bartémius Croupton Junior, mangemort condamné à Azkaban en 1981 et fils du Directeur du Département de la coopération magique internationale Bartémius Croupton Senior.
Bartémius Croupton Junior était […].
Sans l'intervention plus qu'avisée de la Directrice du Département de la Justice Amélia Bones, le ministre aurait condamné le mangemort au baiser du détraquer alors que des informations capitales lui avaient été retirée par l'emploi de Veritaserum informations qui devraient être entendues lors d'un procès par le magenmagot.
Le ministre se croit-il juge, juré et bourreau ?
…
Matchs nationaux :
Match opposant les Flèches d'Appleby aux Frelons de Wimbourne : 180 à 220 !
Vif d'or attrapé par l'équipe de Wimbourne !
Equipe gagnante : les Frelons de Wimbourne !
Match opposant les Vagabonds de Wigtown aux Faucons de Falmouth : 510 à 150 !
Vif d'or attrapé par l'équipe de Falmouth !
Equipe gagnante : les Vagabons de Wigtown !
Matchs européens :
Match opposant les Tapesouafles de Quiberon (France) aux Busards de Heidelberg (Allemagne) : 300 à 290 !
Vif d'or attrapé par l'équipe française !
Equipe gagnante : les Tapesouafles de Quiberon !
…
Albus Dumbledore soupira alors qu'il déposait le numéro de Poudlard Magazine sur son bureau. A côté du journal se trouvait une lettre de refus de la part de Remus Lupin –le Directeur lui avait proposé la place vacante de professeur de Défense contre les Forces du Mal - et son bol de bonbons au citron. Il en prit un, le tourna pensivement entre son pouce et son index avant de le mettre en bouche. Ces bonbons avaient toujours eu l'étrange effet de l'apaiser et cela l'aidait à réfléchir.
Les potentiels professeurs au poste de Défense étaient en pénurie. Bien qu'Harry lui ait révélé que Remus Lupin avait un nouvel emploi, le Directeur avait espéré que sa proposition soit meilleure et que le loup-garou accepterait. Mais non. Et il ne lui restait qu'une solution. Sauf qu'elle ne lui plaisait pas. Il prit un nouveau parchemin et sortit sa plus belle plume qu'il trempa dans sa bouteille d'encre de couleur émeraude.
Quelques minutes plus tard, sur une table ronde plus loin, un appareil métallique fit un doux tintement. Quelqu'un avait passé la gargouille gardant l'entrée de son bureau.
Il déposa sa plume et referma sa bouteille d'encre. Il sécha l'encre d'un coup de baguette, enroula son parchemin et appela doucement Fumseck.
- Tiens mon ami, tu sais où le trouver.
Et sur ces mots énigmatiques, le phœnix disparut dans les flammes.
*TOC ! TOC !*
- Entrez ! Dit-il de sa douce voix de grand-père.
La porte s'ouvrit et Harry Potter entra, refermant délicatement la porte derrière lui. Il marcha jusqu'au fauteuil face au bureau tout en regardant les différents appareils, gadgets et livres se trouvant çà et là dans la pièce.
- Bonjour professeur, dit Harry en ne croisant que brièvement le regard du vieux sorcier. Le professeur McGonagall m'a dit que vous vouliez me parler.
- En effet Harry. Assieds-toi, lui proposa Dumbledore en faisant un geste vers le siège qui recula.
- Non merci Professeur, je préfère rester debout. Après tout, je vais rester assis en classe toute la journée.
Le vieux sorcier inclina la tête, ne voulant pas insister. Il observa le jeune Potter, les mains croisées dans son dos, qui le regardait sans pour autant croiser son regard. Il avait bien remarqué, et ce depuis septembre, que son élève avait changé de comportement envers lui. Il semblait plus méfiant, plus prudent. Il sentait qu'il avait perdu la confiance du jeune Potter. Et il ne comprenait pas pourquoi.
- Je voulais te parler de plusieurs choses Harry. Premièrement, de la manière dont tu as découvert que le professeur Maugrey était un imposteur.
Harry haussa les épaules.
- Je trouvais son comportement étrange.
- Etrange ? Demanda Dumbledore, avec une lueur de curiosité dans les yeux. Que faisait-il ?
- Il voulait m'aider pour la première tâche. Je lui ai dit qu'il m'était interdit d'être aidé ou de demander de l'aide à un professeur mais il a continué d'insister. Et je trouvais bizarre qu'il boive uniquement dans sa flasque.
- Alastor était auror et il est très prudent.
- Oui, je sais mais il buvait dedans à intervalle régulier. Ça m'a intrigué.
- Je ne peux que te comprendre, considérant ce que tu as traversé les années précédentes. Mais cela n'explique pas ce que tu faisais dans le bureau du professeur Maugrey ce soir-là et encore moins comment tu as découvert Alastor dans sa malle aux multiples compartiments.
Le vieux sorcier vit son élève détourner les yeux. Il semblait en proie à un profond dilemme. Et, afin de regagner sa confiance, il tenta le tout pour le tout.
- S'il s'agit de la carte que ton père et ses amis ont créé durant leur scolarité, Harry, sache que j'en ai connaissance, dit-il avec son habituel sourire de grand-père.
Il vit le jeune Potter écarquiller les yeux avant de regarder le sol, pensif. Puis, après une minute de réflexion, il le regarda, hésitant.
- Vous allez me la prendre ?
- Non, Harry, bien sûr que non. Cette carte est un outil intelligent mais tout à fait inoffensif je n'ai aucune raison de te la confisquer. Est-ce la carte qui t'a mis la puce à l'oreille ?
Son élève soupira et passa une main dans ses cheveux ébouriffés.
- J'ai remarqué la présence de Barty Croupton au château depuis plusieurs semaines mais sans jamais le voir. Je pensais qu'il était dans le bureau du professeur Maugrey pour discuter du tournoi ou je ne sais pas quoi d'autre. Ça ne m'a pas vraiment interpellé au début parce que la carte indiquait que le professeur Maugrey était bien dans son bureau. Mais j'ai appris dernièrement que Monsieur Croupton avait un fils qui portait le même nom que lui. Ça, ajouté à la flasque et au comportement étrange du professeur Maugrey m'a fait penser qu'il se passait quelque chose de louche. Alors j'ai… j'ai voulu vérifier, admit-il embarrassé. La carte indiquait que le professeur Maugrey était dans la malle, je l'ai ouverte, l'ai trouvé à l'intérieur et… vous connaissez le reste.
Albus pressentait qu'Harry lui cachait quelque chose mais il ne pouvait dire sur quel détail. Repensant à la discussion plus que catastrophique qu'ils avaient eue la dernière fois, il se retint d'insister. De plus, peut-être qu'Harry commencerait à se confier de nouveau à lui s'il lui posait moins de questions.
- Normalement, pour t'être trouvé hors de ta salle commune après l'heure du couvre-feu, qui plus est, dans le bureau d'un professeur sans sa permission, je devrais t'assigner plusieurs heures de retenues en plus de la soustraction d'un grand nombre de points à la maison Gryffondor. Mais, dit-il, pour le courage dont tu as fait preuve et pour avoir éliminé un grand danger dans nos murs, je ne te donnerai pas de retenue. Mais tu comprendras surement que, pour ne pas avoir averti qui que ce soit de tes soupçons, je doive retirer dix points à ta maison.
- Oui, monsieur, dit Harry, soulagé. Autre chose, professeur ?
- Non Harry, tu peux y aller. Et ne t'inquiète pas pour le professeur Flitwick, je l'ai déjà prévenu de ton retard.
- Merci, professeur. Bonne journée.
Albus regarda le jeune Potter quitter son bureau, pensif. Il espérait que cette rencontre matinale allait persuader son élève qu'il pouvait lui faire confiance. Il avait hésité à abordé le sujet du Poudlard Magazine et avait finalement décidé de ne pas le faire.
Bien que ce magazine ait pu être l'idée d'Harry, certaines informations étaient trop confidentielles pour qu'il en ait eu connaissance. Après tout, il avait renvoyé Harry à son dortoir bien avant l'arrivée d'Amélia et de Cornélius à Poudlard et Harry ne s'était pas trouvé dans le bureau, caché sous sa cape d'invisibilité. Cela ne pouvait donc pas être lui. Alors, qui était responsable de ce journal ?
Toute la semaine, les élèves de Poudlard et les enseignants n'avaient fait que parler du Poudlard Magazine, autant de ses articles, que de sa provenance et des gens qui l'avaient écrit. Les photos de Malfoy et de Fleur avaient plu à la plupart des élèves (sauf aux principaux concernés) et la photo de Krum poursuivi par ses fans avaient mis en colère ses dernières mais Harry avait pu constater un petit sourire amusé sur le visage de Krum.
Les élèves de première et deuxième année étaient ravis de la carte de Poudlardqu'il y avait en double page au milieu du magazine. La carte ne ressemblait en rien à celle que les Maraudeurs avaient faite durant leur scolarité –elle n'était ni magique avec des étiquettes représentant les habitants du château ni aussi jolie- mais elle restait précise, correcte et pratique.
Les enseignants cherchaient à savoir qui était derrière ces publications. Ils avaient surtout interrogés les sixièmes et septièmes années pour le moment sans avoir trouvé de pistes. A chaque cours, le lundi, les professeurs leur faisaient un sermon sur le contenu du journal et l'initiative de sa création sans l'autorisation du directeur. Ils avaient également priés aux responsables de se dénoncer.
Bien sûr, cela n'avait pas empêché les membres du personnels de réagir à propos du 'face-à-face' des ministres. Millicent Bagnold, dont le mandat dura de 1980 à 1990, avait été une ministre très appréciée qui sut relever à bras le corps le monde magique de Grande-Bretagne après un règne de terreur qui avait marqué la population. C'était sous son mandat que la communauté magique avait pu apprendre à vivre de nouveau, à prospérer et à se reconstruire. Cornélius Fudge, au pouvoir depuis quatre années seulement, enchainait les erreurs. En 1993, il avait fait arrêter Rubeus Hagrid parce que ce dernier avait injustement été pris pour cible lors de la première ouverture de la Chambre des secrets cinquante ans plus tôt. Le ministre a envoyé à Azkaban une personne innocente pour se montrer 'productif' car il ne parvenait pas à coincer le vrai coupable. Puis, dans la même année, mais quelques mois plus tard, il envoya des détraqueurs à Poudlard, mettant les élèves en danger car il ne contrôlait pas les gardiens de la célèbre prison des sorciers. Enfin, cette année, il ordonnait la condamnation au baiser du détraqueur un mangemort possédant des informations capitales à la sécurité de la communauté sorcière.
Les enseignants commentaient les erreurs commises par Fudge et se demandaient quelles pouvaient bien être les informations du mangemort, que Fudge avait tenté d'étouffer.
Le samedi, la ferveur s'était apaisée et Harry pu se concentrer davantage sur la Deuxième Tâche. Hermione s'entraina avec lui mais pas Ginny, qui avait pris du retard sur ses devoirs de la semaine. Après une matinée complète avec la tête mouillée, ils tinrent une heure sous le sortilège mais uniquement cinquante-cinq minutes sous l'eau. Encore un peu et Harry serait assuré de pouvoir rester l'entièreté de la Tâche dans le lac. Ginny les rejoignit quand ils eurent finis et les félicita de leurs progrès. Harry partit au Poste alors qu'Hermione supervisait l'entrainement de Ginny.
Lors de sa discussion hebdomadaire avec Sirius et Remus à travers le miroir, il avait relaté sa conversation avec Dumbledore. Sans le vouloir, le vieux sorcier lui avait donné une sorte de porte de sortir en supposant qu'il avait démasqué Croupton Junior uniquement avec la carte et, même s'il avait su que Dumbledore n'en avait pas connaissance, il ne la lui aurait pas confisquée et le Poste restait secret. Puisque le Directeur avait été plus raisonnable que la dernière fois, Harry s'était contenté d'être poli jusqu'à la fin. Mais Dumbledore ignorait qu'il recevrait une énorme gifle au visage lors de sa convocation au tribunal.
Installé contre son coussin préféré, il observa les Serpentards dans leur salle commune. Daphné y restait rarement mais il la voyait souvent y entrer ou en sortir avec Tracy et Blaise. Après avoir jeté un œil à la carte du Maraudeur, il vit qu'ils se dirigeaient vers la bibliothèque.
Il ne savait pas quand lui parler. Elle n'avait plus essayé de l'appeler sur le miroir depuis une semaine et il était plus que probable qu'elle n'aille plus à leur endroit habituel le dimanche. Il pourrait tout aussi bien lui parler dans la bibliothèque, à l'abri de sa cape d'invisibilité mais elle pourrait ne pas l'écouter. Il valait mieux attendre que la Deuxième Tâche soit passée et, en attendant, trouver le moyen de lui parler et de l'obliger à l'écouter.
La maitrise du sortilège de Tetenbulle ne l'inquiétait plus maintenant mais plutôt ce qu'il allait devoir récupérer dans le lac. Il en avait reparlé avec Sirius et, plus le temps avançait, plus il doutait avoir compris l'énigme.
À présent, réfléchis, exerce ton esprit,
Ce qui t'est le plus cher, nous te l'avons ravi.
Ce qui lui était le plus cher… n'était pas forcément un objet, si ? Un objet, aussi chère à une personne, peu importe la raison, ne la pousserait pas à se mettre trop en danger. Mais une personne à qui elle tenait par contre…
Harry se redressa. Comment pouvait-on savoir à qui on tenait vraiment ? Comment les organisateurs du tournoi pouvait-il savoir ?
Le bal de Noël !
Evidemment !
De plus, si cet évènement n'était pas concluant, les directeurs, connaissant leurs élèves, pouvaient les en informer !
Il doutait sérieusement que Fleur Delacour doivent sauver Roger Davies. Il ignorait dont qui serait son 'otage'. Concernant Cédric Diggory et Victor Krum, il s'agirait sans doute de Cho Chang et d'Hermione. Son propre otage serait-il Ginny ?
Cela ne pouvait pas être Ron puisqu'il ne le considérait plus comme un proche, ni Hermione puisque ce serait à Krum de la sortir de l'eau et encore moins Daphné car aucun adulte hormis Sirius et Remus ne savait qu'ils étaient amis et qu'il avait des sentiments pour elle.
Pour être certain que la Serpentard ne soit pas choisi pour être mise dans le Lac Noir, il lui faudrait continuer à garder ses distances encore un moment.
Le lendemain, lors de sa séance de tutorat avec Mme Pomfresh, il réussit à distinguer les différents maux et blessures à l'aide du sort de diagnostic. Les soigner, par contre, requérait une certaine puissance selon le degré de gravité de la blessure. Bien sûr, cela ne lui posa aucun problème après plusieurs essais.
Tous les jours de cette nouvelle semaine, Harry ne se préoccupa plus que de deux choses : l'exploration du Lac Noire et le témoignage à huis clos. Tous les soirs, il répétait avec Sirius et Remus ce qu'il devait dire, convenait de ce qu'il ne devait pas révéler et, bien sûr, il apprenait à donner des réponses véridiques mais courtes. Le Veritasérum pourrait être utilisé et il devait y être préparé.
Madame Bones avait la copie du testament de ses parents Harry devrait raconter ce qu'il s'était passé en juin 1994 et Sirius recevrait une convocation pour son procès si tout se passait bien.
Le samedi arriva très rapidement. Après avoir pris son petit-déjeuner, Harry rejoint le bureau du professeur Dumbledore pour y prendre la cheminette. Comme le procès n'était pas encore officiel mais qu'il était le Président du Magenmagot, il en avait été informé. Ainsi le directeur l'amena au premier sous-sol du ministère.
Un homme d'âge mur, derrière une vitrine, vérifia et analysa sa baguette avant de la lui rendre. Puis il lui tendit un badge à accrocher à sa veste. Ensuite, Harry et Dumbledore longèrent le couloir et entrèrent dans la pièce de la porte dix-neuf.
Le Ministre n'était pas là. En fait, peu de gens était présent. Cela rassura Harry car moins il aurait de gens à convaincre, mieux ce serait. Un homme l'amena à son siège, au milieu de la salle. Dumbledore prit position sur l'estrade de gauche, avec une dizaine d'autres sorciers qu'Harry ne connaissait pas, et Amélia Bones prit place face à lui, un jeune scribe à ses côtés.
Lorsque tout le monde fut prêt, elle tapa de son petit marteau.
- Nous sommes le samedi treize février mille neuf cent quatre-vingt-quinze et nous sommes réunis ici à huit clos pour entendre le témoignage du jeune monsieur Harry James Potter concernant la culpabilité ou l'innocence du criminel Sirius Orion Black, actuellement fugitif et activement recherché à travers la Grande-Bretagne. Albus Dumbledore est présent en tant que président et moi, Amélia Bones, dirige cette séance.
Le scribe gratta le parchemin de sa plume et la directrice Bones attendit quelques secondes avant de poursuivre.
- Veuillez vous présenter à la cour Monsieur Potter.
Harry se leva et se tourna vers l'Assemblée de sorciers.
- Je suis Harry James Potter, j'ai quatorze ans et je suis un étudiant de quatrième année à l'école de sorcellerie Poudlard.
- Bien, nous pouvons commencer.
Une homme de l'assemblé, une cinquantaine d'année, à la robe très soignée, se leva et lui parla :
- Vous êtes ici car vous clamez l'innocence de Sirius Black, c'est exact ?
- Oui, monsieur.
- Pourtant Monsieur Black a été condamné à perpétuité à Azkaban et est actuellement en fuite. Monsieur Black est un mangemort qui a trahi monsieur James Potter et madame Lily Potter, feu vos parents le trente-et-un octobre mille neuf cent quatre-vingt-un. Qu'avez-vous à dire à cela ?
- Sa trahison n'est qu'une supposition, monsieur, pas un fait. A moins que vous n'ayez une preuve dont je n'ai pas connaissance, répondit Harry en regardant Amélia Bones.
- Il est de notoriété publique que Sirius Black était le Gardien du Secret de feu vos parents, Monsieur Potter, ajouta l'homme.
- Encore une fois, ce n'est qu'une supposition.
- Monsieur Potter est ici pour témoigner, non pas pour se justifier Lord Carmichael. Développez, dit-elle à l'adresse du jeune Potter.
- De ce que je sais, et de ce que je crois, Sirius Black n'était qu'un leurre. Il était l'un des plus proches amis de mon père et il était évident qu'il serait le premier choix de mes parents pour être le Gardien du Secret. Et c'est de cette évidence que leur est venue l'idée d'un leurre.
- Vous dîtes donc que Sirius Black n'était pas le véritable Gardien du Secret ? Demanda la Directrice Bones.
Le scribe écrivait de plus en plus vite. Harry aurait été bien incapable d'en faire de même sans tâcher son parchemin tous les trois mots.
- J'ai récemment été en possession de la preuve que, non seulement Sirius Black n'était pas le Gardien du Secret de James et Lily Potter, mes parents, mais que c'était en réalité Peter Pettigrew.
- Et quelle est cette preuve Monsieur Potter ? Intervint Dumbledore.
- Il s'agit d'une copie du testament récemment ouvert de feu mes parents copie que j'ai immédiatement envoyé à la Directrice Bones.
Celle-ci fit passer le dit-document aux personnes de l'Assemblée et ceux-ci le lurent.
- Comme vous pouvez le voir, il est clairement écrit que Peter Pettigrew est le véritable Gardien du Secret, indiqua Harry.
Les chuchotements devinrent des éclats de voix. Dumbledore semblait faussement concerné. Amélia Bones tapa de son marteau pour ramener le silence et ils purent continuer.
- Ce document n'a été ouvert que récemment, avez-vous dit ? Demanda un autre homme d'environ quarante ans aux cheveux et bouc bruns et aux yeux gris acier.
- C'est exact, répondit Harry.
- Il n'a donc pu servir de preuve lors du procès de Monsieur Black, conclut-il.
- Et bien non, étant donné que Sirius Black n'a jamais eu de procès. Il a été jeté à Azkaban sans plus de cérémonie par l'ancienne ministre Bagnold et l'ancien directeur de la Justice magique Barthemius Croupton Senior.
Ce fut la tôlée dans l'Assemblée.
Deux personnes en discutèrent vivement avec Dumbledore qui semblait très choqué également.
Quel hypocrite ! Pensa Harry, en observant le Directeur de Poudlard.
*TAP ! TAP ! TAP !*
Le silence s'abattit dans la salle.
- J'exige le silence dans ma cour ! Les informa Amélia Bones. Sinon, je vous ferais tous expulser de la salle !
- Monsieur Potter, vous devez comprendre, lui dit Dumbledore avec son air de papi gâteaux, que ce sont des accusations très graves et que sans preuves vous ne pouvez…
- Oh mais j'en ai, Monsieur le Président !
- Il n'existe aucun document attestant que Monsieur Sirius Black ait eu droit à un procès, intervint la Directrice Bones. Par contre, j'ai en ma possession une attestation d'envoi du prisonnier Sirius Black à Azkaban.
Comme plutôt, elle fit passer le document aux membres de l'Assemblée.
- Monsieur Potter est prêt à témoigner de tout ce qu'il sait sur l'évadé Sirius Black et de l'événement produit en juin mille neuf cent quatre-vingt-quatorze. Il a également accepté de témoigner sous Veritaserum pour éradiquer tous soupçons sur ses dires.
Les membres de l'Assemblée discutèrent entre eux. Harry pouvait voir que certains attendaient de l'entendre avant d'émettre une opinion et que d'autres semblait en accord avec les événements à venir. Dumbledore, lui, semblait avoir avalé l'un de ses bonbons au citron de travers.
- Bien, commençons par votre première rencontre avec Monsieur Sirius Black.
Harry eut à leur raconter la nuit où Sirius avait attrapé Ron par la jambe et, la nuit suivante, lorsqu'Hermione et lui était revenu la veille grâce au retourneur de temps.
L'homme aux yeux gris acier lui posa quelques questions sur les fois où il avait entendu parler de Sirius. Harry leur parla des informations à la télé chez son oncle et sa tante, le père d'un ami qui l'avait averti qu'il lui faudrait être prudent, les journaux, l'attaque de la Grosse Dame et la fois à Pré-au-Lard lorsqu'il apprit que Sirius Black était son parrain.
La directrice Bones lui posa encore quelques questions pour connaitre des précisions sur tel événement ou des détails sur telle discussion puis le témoignage fut clôt.
- Les membres de l'Assemblée et moi-même allons décider d'un vote : ceux qui sont pour l'organisation d'un procès équitable à l'encontre de Sirius Black ?
Sur les onze personnes présentes, seul un vieil homme hautain et à la mine renfrognée ne leva pas la main. Dumbledore leva la main, bien sûr, pour ne pas donner une mauvaise impression de lui.
- Bien, monsieur Black est attendu ici même, pour un procès à huis-clos, le samedi treize mars, dit Amélia Bones à l'adresse d'Harry. Votre présence sera bien sûr autorisée.
Lorsqu'Harry rejoint Poudlard, il ne laissa pas le temps au Directeur de lui parler et sortit rapidement de son bureau. Son hypocrisie le rendait malade et il ne pourrait plus se retenir bien longtemps avant de lui jeter la vérité à la figure. Il imaginait sans problème la tête que ferait le vieux sorcier lorsqu'il apprendrait quelques mois plus tard qu'Harry était Lord, car seul membre vivant de la famille Potter et donc émancipé.
Il rejoint le Poste, accompagné de Pixel qu'il avait croisé près des cuisines, et appela Dobby pour qu'il leur apporte à manger. Il était treize heures passé et il avait faim. Quand son appétit fut satisfait et que Pixel fut assoupi sur son épaule, il contacta Sirius et Remus et leur annonça la nouvelle.
Si cela avait été possible, Sirius aurait plongé dans le miroir pour l'embrasser tellement il était heureux. Il avait préféré ne pas trop y croire pour ne pas être déçu si le témoignage n'avait pas été concluant.
- Oh Harry, tu n'as pas idée de ce que tu viens de faire pour moi, lui dit son parrain, les larmes aux yeux. Si tout se passe bien, tu pourras venir vivre avec moi cet été. Enfin, si tu le veux toujours tu es émancipé maintenant, tu peux habiter dans l'une des demeures que tu possèdes aussi, rajouta-t-il, incertain.
- Que ce soit dans une de mes demeures ou dans l'une des tiennes, cela m'importe peu du moment qu'on est ensemble, le rassura Harry avec un grand sourire. Bien sûr, tu seras le bienvenu Remus.
- Je ne pense pas prendre de congés de sitôt, répondit son oncle. Il me faut d'abord avoir une clientèle fidèle avant de pouvoir fermer de temps en temps.
- Impatient, hein ? Le taquina Harry.
Remus demandait plus souvent des nouvelles de l'avancement des travaux que d'Harry lui-même. Il semblait enthousiaste et très pressé de commencer à travailler à la taverne.
- J'aurai enfin un travail et je serais le patron ! S'exclama-t-il joyeux. Enfin, je reste ton employé tout de même, ajouta-t-il sur le ton de la plaisanterie.
- Je possède l'endroit et y trouve un certain intérêt mais c'est ta taverne et ton chez toi. Tu peux y faire ce que tu veux, dit Harry en haussant les épaules. Un peu de patience, dans trois semaines, tu pourras enfin ouvrir !
Ils discutèrent encore une bonne heure de leurs projets futurs, de la taverne et de la liberté dont pourrait jouir Sirius puis Harry commença ses devoirs.
Il avait vraiment envie d'annoncer la nouvelle à Hermione et Daphné mais Sirius préférait qu'il ne dise rien avant la fin de son procès.
Par le hublot donnant vue sur la salle commune des Gryffondor, il vit Ginny faire ses devoirs avec Colin et Hermione faire les siens à une autre table tout en essayant de pousser Ron à faire les siens. Il finit d'écrire les dernières lignes de son rouleau puis quitta le Poste. Il était temps d'organiser une réunion des membres du Poudlard Magazine.
Il alla à la volière et envoya juste ces mots à Ginny, Hermione, Colin et Luna :
Endroit habituel, mercredi dix-sept à dix-huit heures.
P.M.
Le lendemain, c'était la Saint-Valentin. Harry ne pouvait parcourir tout un couloir sans croiser un couple en train de s'embrasser ou un garçon demander à l'élue de son cœur de devenir sa petite amie. Il avait envie de rouler les yeux à leurs épanchements mais, au fond, il aurait bien voulu passer cette journée avec Daphné. L'année prochaine, peut-être ?
Cette année, heureusement, aucun nain chanteur ne lui courut après et Hermione ne dessina aucun cœur sur son calendrier scolaire. Pixel l'accompagna à tous ses cours, caché dans la poche de sa robe, probablement très confus quant au comportement des élèves de Poudlard.
Durant la semaine, Harry eut du mal à contenir sa joie. Son témoignage s'était bien déroulé et Sirius allait avoir un procès dans moins d'un mois. La réunion pour le Poudlard Magazine s'était terminée sur une suite d'idée pour le prochain numéro et il avait reçu une lettre d'Hélène Marchalls. Elle était entrée en contact avec la personne proposant de faire de son entreprise une annexe à la sienne en France et les négociations avaient commencées.
Chaque matin, il courrait autour du Lac noir, étant donné qu'il faisait un peu moins froid, et il se baladait sur une échelle horizontale à bout de bras dans la Salle-sur-Demande. Puis tous les soirs, il réitérait une à deux fois le sort de tête-en-bulle avec Hermione ou Ginny.
Il réfléchissait toujours au rôle que jouait Hermione : il savait qu'elle lui était loyale mais l'était-elle plus envers lui ou envers Dumbledore ? Et comment pouvait-il le savoir sans éveiller ses soupçons ? Il devrait bientôt avoir une conversation avec elle afin de mettre les choses au clair. Il espéra que sa meilleure amie prendrait son parti après cette discussion et qu'il pourrait enfin lui dire tout ce qu'il lui avait caché depuis juin dernier.
Il parvenait à maintenir le sort de tête-en-bulle suffisamment de temps en plein air et une bonne cinquantaine de minutes avec la tête sous l'eau. Hermione tenait dix minutes de plus que lui et Ginny tenait presque autant que lui. C' était devenu une sorte de compétition entre eux deux et, pour l'instant, c'était lui qui gagnait –bien qu'il l'ait une fois surprise à tricher en retenant sa respiration une trentaine de seconde après que sa bulle ait éclaté pour rester sous l'eau plus longtemps que lui.
Prochaine étape : le Lac Noir.
