Chapitre 23

Le lundi matin, alors qu'il finissait ses toasts, Harry reçut une lettre d'Hélène Marshalls lui apprenant que la fin des travaux était proche et qu'elle se rendait à la fin du mois en France pour superviser la réception et l'installation du matériel. Harry s'écrivit un pense-bête sur un bout de parchemin pour se rappeler de lui répondre le soir-même.

Hermione reçut de nombreuses lettres de parfaits inconnus dont des beuglantes. Harry prit l'initiative d'ouvrir une lettre avec précaution et elle lui aurait explosé à la figure si il n'avait pas lancé le sort de bouclier. Son impatience de virer Skeeter ne faisait qu'augmenter.

Le mardi soir, Daphné l'appela à travers le miroir pour l'informer que son père lui avait répondu. Il acceptait de le recevoir mais ne pouvait pas connaitre leur adresse. Se faisant, il transplanerait du lieu public de son choix jusqu'au Manoir Greengrass au bras de l'elfe de maison.

- Euh… Je suppose que je ne devrais pas lui dire que je sais déjà où se situe ton manoir ?

- Fais comme si tu n'y étais jamais venu, le prévint-elle sur un ton faussement menaçant.

- Si seulement tes parents savaient… Dit-il, le sourire taquin.

- N'y pense même pas ! Dit-elle, les yeux grands ouverts et un doigt menaçant pointé vers lui. Tu n'es ja-mais ve-nu ! S'exclama-t-elle en insistant sur chaque syllabe.

- T'en fais pas, je ne serais pas là pour visiter. Je suivrais mon hôte, avec mon masque stoïque et sérieux de Lord, comme si je me trouvais dans un lieu inconnu. Au fait, l'elfe qui viendra me chercher, il s'agit de Zéphir ?

- Non, Zéphir est mon elfe personnel. C'est Tugdual, l'elfe de mon père, qui viendra te chercher et, comme il ne t'a jamais vu, cela ne posera pas de problème.

- Ah bien. Et il veut faire ça quand ?

- Le dix-sept avril. Tu auras le temps de te faire faire une robe de Lord sur mesure, dit-elle en le regardant de bas en haut avec un sourcil levé.

- Qui te dit que je n'en ai pas déjà une ? Dit-il du tact-au-tac. J'y ai même fait apposer le blason de ma famille, l'informa-t-il. Tu peux lui dire que j'attendrais son elfe au Chaudron Baveur à treize heures ?

- Je lui envoie une lettre tout de suite, opina-t-elle.


Le lendemain matin, il reçut enfin le nouveau contrat qui le liait à la Gazette du Sorcier et qui faisait état des cinquante-et-un pourcent qu'il possédait. Lorsqu'il finit les cours, il demanda à Hermione de le couvrir au cas où on le demanderait et appela Dobby dans le dortoir après avoir enfilé sa robe de soie avec le blason de sa famille.

- Monsieur a besoin de Dobby ?

- Bonjour Dobby, dit Harry en se mettant à sa hauteur, j'aurais besoin que tu m'amène sur le Chemin de Traverse, à côté de la maison de presse de la Gazette du Sorcier.

- Oui Harry Monsieur. Tout de suite Monsieur.

L'elfe prit la main d'Harry qui se releva et transplana.

*POP!*

Lorsqu'il arriva face à la boutique en question, il regarda l'heure à la grande horloge suspendue à l'enseigne de l'horloger de l'allée. Il lui restait une heure et demie avant que la presse ne ferme. Cela suffirait amplement.

Il entra après avoir 'enfilé' son masque de Lord –regard froid et aucun sourire- et, sans même faire preuve de politesse, parla à la femme assise à l'accueil.

- Je dois parler au Directeur de la rédaction, dit-il à la secrétaire.

- Bonjour. Vous avez rendez-vous ? Demanda-t-elle d'une voix haut perchée et lasse sans même quitter du regard le parchemin sur lequel elle écrivait.

- Je suis Harry Potter et la Gazette m'appartient officiellement à plus de cinquante pourcents donc, non, je n'ai pas perdu de temps à prendre rendez-vous.

A ces mots, elle releva soudainement la tête, les yeux grands ouverts, et tacha son parchemin d'une grosse tache d'encre.

- Euh… Je… Bien sûr ! Suivez-moi monsieur Potter, je vais vous amener jusqu'au bureau du Directeur, dit-elle en se perchant d'un bond sur ses hauts talons et en trottinant jusqu'à la porte au fond du couloir à droite de l'accueil.

La secrétaire toqua à la porte sur laquelle une plaque argentée indiquait « Willy Handson, Directeur de la rédaction de la Gazette du Sorcier » et l'ouvrit à moitié lorsqu'une voix masculine lui dit d'entrer.

- Monsieur Handson, je m'excuse du dérangement mais Mr Potter demande à vous voir, dit-elle en passant sa tête dans le bureau.

Harry aurait pu la corriger en disant qu'il n'était pas 'Mr Potter' mais Lord Potter. Mais elle n'était pas la cible de son mécontentement, aussi laissa-t-il passer.

Harry ne voyait pas le rédacteur en chef à cause de la porte à moitié fermée et de la secrétaire qui se trouvait dans l'ouverture.

- Et bien, qu'attendez-vous pour le faire entrer ? Lui somma-t-il d'une voix forte.

La femme ouvrit entièrement la porte et se mit de côté pour laisser Harry entrer. Harry entra sans même la regarder, son regard dirigé vers l'homme derrière le bureau : la cinquantaine, quelque peu enrobé, les cheveux poivre et sel et une barbe de quelques jours. Il se leva pour lui serrer la main d'une poigne ferme.

- Monsieur Potter, je suis ravi de rencontrer notre nouvel investisseur primaire, dit-il en l'invitant d'un geste à s'asseoir.

- Lord Potter, corrigea Harry.

Il était là pour les affaires, alors autant faire comprendre qu'on devait le prendre au sérieux.

- J'aurai bien voulu devenir propriétaire mais les parts restantes appartiennent à des investisseurs avec lesquels il est difficile de négocier, ajouta-t-il avec un sourire ironique.

L'homme sortit un cigare et l'alluma du bout de sa baguette.

- J'ignorais que vous vous intéressiez tant à la presse, Lord Potter.

- Je ne portais pas grand intérêt à la presse en général, à part pour lire la page des sports, mais depuis peu je porte un intérêt tout particulier à la Gazette.

- Vraiment ? Pourquoi cela ? Demanda-t-il en lâchant une bouffée de fumée.

- Monsieur Handson, à votre avis, quel est le lien entre la Gazette et moi-même ?

Il tira une grande bouffée de son cigare, lâcha peu à peu sa fumée tout en tapotant un doigt sur son bureau.

- Et bien, votre nom y est maintenant associé puisque vous en êtes devenu le principal investisseur.

- C'est vrai mais, avant cela ?

- Je devine que vous allez me le dire, dit-il en haussant les épaules.

- Un nom : Rita Skeeter.

- Il est vrai que Skeeter a écrit deux ou trois articles sur vous, en rapport avec le Tournoi des Trois Sorciers, oui.

- Cinq, en fait. Et le dernier après que je lui ai expressément demandé d'arrêter d'écrire des mensonges et des choses humiliantes sur mes amis et moi-même.

- Et alors ? Que voulez-vous que j'y fasse ? Demanda-t-il en ouvrant les deux mains, confus. Skeeter est une bonne journaliste qui obtient toujours des scoops de première page -allez savoir comment- et, à moins que vous ne portiez plainte personnellement, je ne la virerai pas.

- Je vous le demande : que me permet mon nouveau statut, Willy ? Demanda Harry en mettant l'emphase sur le prénom du Directeur. Qu'a le droit de faire un investisseur possédant plus de la moitié des part de la Gazette du Sorcier ?

Le Directeur de la rédaction devint blême. Des cendres de son cigare tombèrent sur la moquette mais il n'y fit pas attention. Après avoir repris ses esprits une seconde plus tard, il les fit disparaitre d'un coup de baguette.

- Ah oui…euh…

L'homme ne savait plus quoi dire. Il venait de réaliser dans quelle situation il se trouvait et ne trouvait aucune excuse pour son laxisme face à Skeeter.

Mais cet homme n'était pas la cible d'Harry. Aussi décida-t-il de le rassurer mais de bien mettre les points sur les i par la même occasion.

- Vous me semblez sympathique Willy et je n'ai aucun intérêt à vous virer. Ne vous inquiétez donc pas.

- Merci Lord Potter ! S'exclama-t-il en reprenant des couleurs.

- Mais prenez note Willy : je vire Rita Skeeter et cela prend effet immédiatement !

Harry se leva et se dirigea vers la porte pour sortir. Puis, avant de la refermer, il se tourna une dernière fois vers le rédacteur :

- Et Willy ? Dites à Skeeter que c'était moi.

Lorsqu'Harry fut sorti, Willy Handson essuya la sueur qui perlait sur son front avec son mouchoir. Jamais il n'aurai cru qu'il craindrait un jour un adolescent de quatorze ans.


Avant de quitter les locaux de la Gazette, Harry laissa un parchemin à la secrétaire.

- Donnez ceci à Monsieur Handson lorsqu'il se sera remis de ses émotions, voulez-vous ?

Puis, à la porte du local, il appela Dobby qui le ramena à Poudlard.

Deux jours plus tard, l'avertissement qu'il avait fait publier par Willy Handson avait fait son office : les gens n'envoyaient plus rien à Hermione de peur qu'il porte plainte contre eux. Car, à moins d'être un puissant sorcier et d'être un tantinet malin, aucune de ces personnes n'avait pensé à cacher sa signature magique dans l'écriture de leur missive et il était donc possible, si on en faisait la demande après avoir porté plainte, de retrouver le propriétaire de la signature magique.

L'affaire était donc réglée.

13 mars

Malgré le fait qu'il ait été convoqué et qu'il se soit rendu le matin-même de son plein gré et sans résistance pour pouvoir être jugé, Sirius était assis sur la chaise des accusés, pieds et poings liés par magie. Furieux mais résigné, Harry était assis sur le banc des invités, à côté de Remus. Le Ministre, malheureusement, était présent et présidait le procès. Madame Bones n'avait rien pu faire pour empêcher cela mais elle pourrait influencer le cours des choses en tant que Directrice du département de la Justice magique.

Comme Sirius l'avait demandé, il lui fut administré deux gouttes de Veritaserum, ce qui l'obligerait à dire la stricte vérité pendant soixante minutes. Le ministre avait d'abord voulu opposer son veto mais Amélia Bones l'avait interrompu pour autoriser que l'on suive la procédure.

Les dix premières minutes servirent à présenter Sirius en long et en large. Puis le Ministre posa des questions sur la famille Black et ses liens avec la magie noire. Sirius répondit honnêtement et calmement : oui, des membres de sa famille ont pratiqués la magie noire et oui, ses parents soutenaient Voldemort.

La plupart des sorciers et sorcières présents eurent un sursaut lorsque fut prononcé le nom du Seigneur des ténèbres.

- Vos parents mais également votre frère Régulus Arturus Black, n'est-ce pas ?

- Mon frère était l'enfant aimé de ma mère, il a subi sa mauvaise influence et à Poudlard ce n'était pas mieux puisqu'il a atterrit à Serpentard.

- Vous deviez avoir un lien très fort avec votre frère cadet Monsieur Black.

- Avant Poudlard, c'était le cas.

- Et ensuite ?

- J'ai été réparti à Gryffondor. Ma vie à la maison est devenue un enfer avec mes parents et Regulus n'avait plus le droit de me parler.

- C'est lors de votre première année que vous vous êtes approchés de James Potter.

- En fait, c'est lui qui m'a approché. Que je sois un Black lui importait peu. Ayant beaucoup de points communs, comme le fait de faire des farces ou de détester les mangemorts, nous sommes rapidement devenus de bons amis.

- Vraiment ? Vous détestiez les mangemorts ? Que ressentiez-vous pour vos parents ?

- Mes parents me maltraitaient parce que je n'étais pas le fils parfait dont ils rêvaient. Je n'avais pas les mêmes idéaux qu'eux, j'ai fini à Gryffondor, je n'ai pas rejoint le Seigneur des ténèbres et j'ai soutenu Dumbledore. J'ai fini par détester mes parents et fuir la demeure familiale à seize ans.

- Est-ce à ce moment-là que vous avez été recueilli par les Potter, n'est-ce pas ? Intervient Bones.

- Oui. Les Potter m'ont recueilli comme si j'étais leur fils et James, qui était déjà comme un frère pour moi, l'est devenu davantage.

- En septembre 1980, les Potter ont disparu. Nous savons depuis leur mort qu'ils étaient en réalité caché sous le sortilège du Fidelitas, est-ce exact ? Reprit Fudge.

- Oui monsieur le Ministre.

- Vous étiez le meilleur ami de James Potter, par conséquent cela faisait de vous le gardien du secret idéal. Je vous demande donc : étiez-vous le gardien du secret des Potter ?

- Non, monsieur le Ministre.

- Savez-vous qui était le gardien du secret ?

- Oui, il s'agissait de Peter Pettigrew.

Des chuchotements se firent entendre dans l'assemblée du Magenmagot.

- Il est de notoriété publique que Peter Pettigrew est mort et vous connaissiez l'identité du gardien du secret l'avez-vous trahi ? Insista le ministre. Avez-vous révélé son identité au Seigneur des Ténèbres ?

Dans les tribunes, Harry serra les poings. Veritaserum ou non, preuve de son innocence ou non, le ministre cherchait absolument à faire paraitre son parrain pour ce qu'il n'était pas. Heureusement, seule la vérité pouvait sortir de la bouche de Sirius.

- Non monsieur. J'ai protégé Peter en faisant fuiter la rumeur que c'était moi le gardien.

- Alors quelles sont les circonstances de sa mort Monsieur Black ? Les aurors présents sur les lieux lorsqu'ils vous ont arrêtés n'ont retrouvé de Monsieur Pettigrew qu'un doigt et les moldus qui étaient dans les rues adjacentes ont été interrogés : ils ont clairement entendu Monsieur Pettigrew vous accuser d'avoir trahi les Potter et d'être de mèche avec le Seigneur des Ténèbres.

- Je suis allé chez Peter comme toutes les semaines. Quand je suis arrivé chez lui, la porte avait été arrachée de ses gonds et l'intérieur ressemblait à un champ de bataille. Je craignais que Voldemort et ses mangemorts ne l'aient tué ou aient réussi à le faire parler. Alors je me suis rendu chez James et Lily en craignant le pire. Et le pire est exactement ce qu'il s'était passé : James et Lily étaient morts, dit-il d'une voix moins forte, pris par les émotions. Mais Harry était seul dans son parc à l'étage, braillant mais vivant. Sa seule blessure se trouvait sur son front.

Sirius fit une pause, tremblant. Il jeta un coup d'œil à son filleul qui lui sourit.

- Rubeus Hagrid est ensuite arrivé, reprit l'accusé, sur les ordres de Dumbledore, pour lui amener Harry. Je ne ressentais que chagrin et colère à ce moment-là. La mort de mes amis signifiait que Peter avait lâché le morceau. Je ne voulais pas me séparer de mon filleul mais j'avais confiance en Dumbledore et je voulais à tout prix comprendre ce qu'il venait d'arriver. Alors je lui ai laissé Harry et j'ai cherché Peter.

Sirius ferma les yeux, comme pour s'excuser silencieusement auprès d'Harry de l'avoir abandonné.

- Je l'ai retrouvé dans cette ruelle, non loin de chez lui. Je m'attendais à le retrouver dans un piètre état ou mort, mais non, il était bien vivant et en un seul morceau. Et sur son bras, sous sa manche déchirée, je l'ai vue : la marque des ténèbres.

Le Directrice Bones dut réinstaurer le silence en tapant de son marteau lorsque la cohue éclata dans la salle.

- Vous nous dites que Peter Pettigrew était un mangemort ? Demanda le Ministre d'un air non convaincu.

- Je suis sous Veritaserum, Monsieur le Ministre. Si je vous dis que j'ai vu la marque des ténèbres sur son bras, c'est que c'est la vérité.

- Continuez, l'exhorta la Directrice Bones, interrompant à nouveau Fudge.

- J'ai alors compris qu'il nous avait trahis. Il n'avait pas eu besoin d'être menacé de mort pour tout leur révéler il était déjà du côté de Voldemort depuis Merlin sait quand ! S'exclama-t-il en haussant la voix.

Après s'être calmé, il reprit :

- Nous avons commencé à nous battre. J'ai rapidement mené le combat alors il a commencé à m'accuser de traitrise, d'être un mangemort, il a même fait semblant de me demander d'avoir pitié et de ne pas le tuer. Des moldus ont commencé à entrer dans la ruelle. A ce moment-là, il a lancé un sort d'explosion sur un tuyau à proximité et il s'est échappé.

- Cette explosion a tué pas moins de treize moldus. Vous dites qu'il a réussi à survivre et à s'échapper ?

- James, Peter et moi sommes devenus animagus lors de notre cinquième année. Lorsqu'il a fait exploser ce tuyau, il s'est changé en rat puis s'est échappé dans les égouts.

- Il n'est mentionné nulle part que Monsieur Pettigrew était un animagus, ce n'est pas le cas non plus de Monsieur Potter et encore moins le vôtre.

- Nous devions le faire à notre sortie de Poudlard mais les circonstances nous ont fait penser que cette capacité pourrait nous être utile pendant la guerre. Et comme j'étais enfermé à Azkaban depuis la mort des Potter puis en fuite, je n'ai pas pu me déclarer au ministère, ajouta-t-il, avec ironie.

- La non déclaration de son statut d'animagus est un délit puni de cinq ans d'emprisonnement !

- Que Monsieur Black a largement purgé, Monsieur le Ministre, intervint à nouveau Bones.

- Oui, effectivement, reconnut, non sans peine, le ministre du bout des lèvres.

Puis il continua à poser des questions sur l'état général de Sirius, son emprisonnement et ce qu'il avait fait depuis en tant que fugitif. Sirius resta assez vague pour ne pas mentir et pour omettre le rôle d'Harry et Remus depuis sa fuite l'année précédente.

- Je crois que l'assemblée du Magenmagot sera du même avis que moi : Sirius Black vous avez injustement été enfermé à Azkaban pendant douze longues années et vous êtes jugé innocent des charges qui vous étaient inculpées ! Dit Amélia Bones en tapant avec son marteau.

Les sorciers du Magenmagot se remirent à parler entre eux. Certains semblaient mécontents de voir le mouton noir de la famille Black acquitté de ses charges alors que les autres semblaient plutôt en accord avec la situation.

- Par conséquent, reprit la Directrice Bones après avoir demandé le silence, un bilan de santé physique et mentale vous sera imposé, les frais seront évidemment pris en charge par le ministère vous recevrez la somme de dix mille gallions par années d'emprisonnement et, bien sûr, si le bilan s'avère favorable, la garde de votre filleul vous sera enfin donnée.

Elle tapa de nouveau de son marteau :

- Le procès est terminé.


A peine était-il rentré du procès que Dumbledore demanda à ce qu'il reste dans son bureau. Apparemment, il avait à lui parler. Sans doute que le changement de tutorat commençait à lui faire suer des gouttes.

Harry s'y attendait. Il aurait préféré rester avec Sirius mais il lui avait dit qu'ils se reverraient bientôt, avant d'être emmené par Remus à Ste Mangouste pour son bilan de santé.

Le temps d'avouer quelques vérités était donc arrivé.

Fumseck, sur son beau perchoir doré, le salua d'un trille et d'un mouvement de tête que le Gryffondor lui rendit avant de le caresser en attendant que le vieux sorcier ne commence à déblatérer les arguments boiteux qu'il avait préparés.

Après ses habituelles paroles de grand-père bienveillant et ses félicitations pour avoir aidé à innocenter son parrain, le grand sorcier termina de tourner autour du pot.

- Il y a une chose dont j'aimerai parler avec toi Harry. Je ne doute pas des bonnes intentions de Sirius à ton égard, il veut bien faire, j'en suis sûr, mais je doute que toutes ses années à Azkaban lui ait fait grand bien. De plus, comme nous en avons discuté il y a quelques mois, tu es d'accord avec moi que la protection de ta mère que t'offres la maison de ta tante est le seul endroit où il est préférable que tu passes tes étés, n'est-ce pas ?

Se tournant enfin vers le Directeur, Harry croisa les bras, montrant clairement qu'il n'était pas prêt à négocier quoi que ce soit.

- Sirius aura un bilan de santé favorable j'en suis sûr, commença le jeune Potter. Après tout, il a eu un an pour se remette en forme sur une île déserte en compagnie de son meilleur ami. On dit que le calme et l'activité physique peuvent soigner bien des maux. De plus, j'ai passé beaucoup de temps avec lui cet été et je l'ai trouvé tout à fait normal. Être animagus l'a beaucoup aidé à se soustraire aux pouvoirs des détraqueurs.

Dumbledore joignit ses mains sur son bureau et se pencha en avant pour se rapprocher de son élève.

- C'était donc avec Sirius et Remus que tu étais lorsque tu n'étais pas à Privet Drive, finit-il par dire. J'aurai aimé que tu me le dises quand je te l'ai demandé en début d'année Harry, dit Dumbledore, d'un air faussement déçu.

- Comme je vous l'ai dit, vous être seulement le Directeur de l'école dans laquelle j'étudie vous n'avez pas à connaitre ma vie à l'extérieur de ce château.

- Et comme je te l'ai dit Harry, je ne veux que ton bien. Et je te rappelle que je suis ton tuteur magique.

Harry sourit moqueusement.

- Ca j'en doute fort. Il est vrai qu'au nom de la loi moldue, je suis toujours sous la tutelle de Vernon et Pétunia, bien qu'ils se fichent complètement de comment je passe mes journées. Dans le monde sorcier, par contre, je suis ce qu'il y a de plus émancipé, dit Harry en faisant finalement apparaitre l'anneau des Potter aux yeux du Directeur. Mes affaires ne sont donc plus vos affaires, conclut-il.

Le directeur devint livide. Harry ne l'avait jamais vu ainsi et cela ne fit qu'accroitre sa satisfaction.

- Depuis quand…

- Sirius sera officiellement mon tuteur dans le monde moldu et dans le monde sorcier, bien que je sois émancipé, car je n'ai pas pour projet d'annoncer au monde sorcier que je suis Lord Potter. Pas maintenant en tout cas.

Harry fit une pause dramatique, attendant que la nouvelle fasse tilt.

- Quant à savoir quand j'ai découvert tout ce que vous me cachiez, c'était cet été. A la fin du mois de juin, je me suis rendu à Gringott où mon gestionnaire m'a révélé mon héritage. J'ai échangé mes lunettes contre des lentilles magiques et, en y réfléchissant bien, j'ai fini par comprendre que vous saviez tout de ce qu'il se passait dans ce château ces trois dernières années mais que, pour une raison quelconque, vous me laissiez tout faire à votre place.

Si Harry avait juste dit qu'il avait retrouvé une vue parfaite, Dumbledore aurait peut-être fait le lien avec l'horcruxe et aurait compris que, non seulement il n'en était plus un, mais également qu'il était au courant de leur existence. Il ne pouvait pas être certain que le Directeur comprenne tout cela mais il préférait jouer la prudence.

- C'est une histoire pour une autre fois Harry, expliqua pauvrement Dumbledore comme à son habitude. Tu comprendras en temps voulu.

- Bien, se résigna Harry qui n'en attendait pas moins de sa part. Vous ne voulez rien me dire, comme d'habitude. Je ne peux pas dire que ça m'étonne.

Il haussa les épaules.

- Cet été, j'irais habiter chez Sirius et, à partir de maintenant, je ne vous fais plus confiance. Si vous voulez me parler, à l'avenir, notre discussion devra avoir un lien avec ma scolarité. Au revoir professeur.

Harry sortit en trombe. Il était énervé et triste à la fois.

Cela faisait un moment qu'il savait ce qu'il venait de révéler à Dumbledore mais le lui dire avait officialisé la situation : la rupture de sa confiance n'en était que plus forte et il était triste d'avoir perdu l'admiration et la confiance qu'il avait autrefois pour le vieux sorcier.


Même si elle ne recevait plus aucune lettre de menace, Hermione devint obsédée par l'idée de trouver comment Skeeter l'avait espionnée.

– Je veux absolument savoir comment elle s'y est prise pour entendre ma conversation avec Viktor ! Et comment elle a fait pour découvrir qui était la mère de Hagrid !

– Peut-être qu'elle a mis des micros ? suggéra Harry qui partageait son raisin avec Pixel. On en trouve qui ne sont pas plus gros que des insectes, impossible de les voir.

– Tu n'as toujours pas pris la peine de lire L'Histoire de Poudlard, j'imagine ?

- Euh…non ?

Pixel avala un dernier raisin –Harry se demandait comment il faisait vu la taille du fruit par rapport à sa bouche- avant de voltiger jusque dans la poche de sa robe d'école pour faire une sieste digestive.

– Tout ce que les Moldus, conta-t-elle comme si elle était à une conférence, ont inventé pour remplacer la magie -l'électricité, les ordinateurs, les radars et tous ces machins-là- ne peut pas fonctionner à Poudlard. Il y a trop d'ondes magiques dans l'air, ils se détraqueraient complètement. Non, Rita doit se servir d'un artifice de sorcellerie pour écouter les gens, c'est impossible autrement... Si seulement j'arrivais à découvrir ce que c'est... Et si jamais c'est illégal, je la tiens...

– Hermione, le problème est réglé, on s'est déjà vengé. Elle ne travaille plus à la Gazette, elle ne peut plus écrire d'article dans le journal le plus lus de Grande-Bretagne, insista le jeune Potter, exaspéré par l'entêtement de son amie.

- Tu t'es peut-être vengé mais pas moi ! Et tu crois franchement que l'empêcher de publier ses articles dans la Gazette l'arrêtra d'espionner les gens ? Et elle peut toujours écrire dans le Sorcière Hebdo, fit-elle remarquer. Inutile de m'aider, je trouverai moi-même comment elle fait !

Elle monta l'escalier de marbre d'un pas déterminé et Harry était sûr qu'elle allait à la bibliothèque.

Et Hermione ne lui demanda pas de l'aider à trouver le moyen qu'utilisait Rita Skeeter pour espionner les gens, ce dont il lui fut reconnaissant car la quantité de travail qu'ils avaient à faire avant les vacances de Pâques ne cessait d'augmenter. Harry s'émerveillait qu'Hermione trouve le temps de se consacrer à des recherches sur les méthodes d'espionnage magique en plus de tout le reste. Lui-même travaillait jusqu'à l'épuisement pour arriver à finir tous ses devoirs, tout en continuant son entrainement physique, ses séances de médicomagie et ses rendez-vous avec Daphné le dimanche.


Une semaine après le procès de Sirius, Harry pu enfin faire une pause dans ses devoirs -les ayant presque tous terminés- pour travailler sur le nouveau numéro de Poudlard Magazine. Colin lui avait donné des photos prises ci et là dans le château afin d'inspirer des sujets. Harry avait pensé à prendre certaines, tournant autour d'un même thème pour en faire une double page qu'il appellerait « Points de Vue ».

Des étudiants avaient envoyé du courrier au journal : il y avait des messages datant de la saint-Valentin et d'autres, plus récents, de gens qui recherchaient des objets perdus ou des nouveaux membres pour le club de bavboules. Harry pensait les publier dans une rubrique « petites annonces ». Et dans les « annonces générales », il ajouta l'affiche annonçant l'ouverture du nouveau pub « La Faim de Loup » que Remus lui avait envoyée.

En plus de l'affiche, dont il avait envoyé un double à la Gazette pour qu'elle soit publiée, Remus lui avait renvoyé des photos du résultat final. De l'extérieur, on pouvait voir huit grandes fenêtres de part et d'autre de la porte vitrée, la devanture était couleur chocolat et, au-dessus de la porte, on pouvait lire sur l'enseigne « La Faim de Loup ». A l'intérieur, on voyait un grand bar en bambou sur la gauche et une quinzaine de tables aussi en bambou dans la salle, accompagnées de chaises ou de tabourets bleus. On pouvait voir, par les deux grandes fenêtres du fond, un chemin et de la verdure. La photo suivante était celle d'une petite cour et d'un petit chemin menant à une aire de transplanage discrète. Les dernières photos montraient les salles privées et les chambres qui avaient été soigneusement aménagées et sobrement décorées.

Dans sa lettre, Remus lui dit qu'il était excité par l'ouverture qui aurait lieu le 2 avril et qu'il espérait que les gens seraient assez curieux pour entrer afin qu'il se fasse une clientèle. Puis il lui assura qu'il se sentait bien dans son appartement au dernier étage de la Taverne et qu'il pourrait venir le voir à la fin de l'année scolaire.

Hermione avait commencé son article sur la magie des elfes de maison et leur rôle important à Poudlard mais ne pouvait le terminer pour le moment car ses recherches lui prenaient tous son temps. Ginny avait quelques notes sur les matches de Quidditch et commencerait à écrire son article la semaine suivante après avoir terminé ses devoirs d'histoire, de potions et de botanique. Il ne manquait plus que l'article d'Harry sur Croupton Senior (carrière pendant la guerre, révélations sur son fils et son procès) et Croupton Junior qui avait usurpé l'identité de Maugrey Fol Œil et gardé son père sous l'emprise du sortilège d'Imperium.

Le lendemain, il passa sa matinée avec Neville pour s'entraider : le jeune Londubat l'aidait en botanique et lui en Défense contre les Forces du Mal. Harry s'en était voulu d'avoir passé moins de temps avec son ami entre la rentrée en janvier et la deuxième tâche. Alors cette double séance de tutorat leur permis de rattraper le temps perdu.

Ensuite, il eut une séance toute particulière de médicomagie. Un élève de Poudsouffle de deuxième année avait mélangé les mauvais ingrédients lors de son cours de potion le vendredi et la mixture avait explosé. Ayant eu le réflexe de se protéger la tête avec les bras, celle-ci n'avait rien eu mais ses bras avaient été changés en nageoires.

Mme Pomfresh avait déjà retransformé l'une d'elle en bras et s'occuperait de la deuxième devant lui pour qu'il soit témoin du processus. Elle ne le laisserait pas faire car c'était une magie délicate et compliqué qui prenait du temps ; du coup, elle ne lui appris que le sort et lui conseilla un livre moldu sur l'anatomie car c'était un prérequis important pour arriver à retranformer les parties métamorphosées en parties du corps humain.

Ensuite, il rejoint Daphné dans la Salle-sur-Demande. Il l'avait déjà brièvement vue au matin avant de faire ses devoirs avec Neville, accompagnée de Tracy qui lui pardonna son absence, de Blaise qui se comporta comme s'il ne s'était rien produit et d'Astoria qui ne savait pas ce qu'il s'était passé et s'en fichait. Ils avaient aménagé la salle de classe où ils se rencontraient avec des fauteuils, des tables et des chaises. Ils avaient discutés puis Blaise aida Tracy à faire ses devoirs, pendant qu'Harry et Daphné aidaient Astoria avec les siens.

Comme aujourd'hui il pleuvait des cordes, Harry imagina la salle va-et-vient en parc ensoleillé avec un drap pour pique-niquer et un chêne pour s'appuyer tout contre son tronc. Il appela Dobby pour qu'il lui amène un panier de fruits et n'attendit pas longtemps avant que la Serpentard n'arrive.

Comme ils le faisaient souvent avant leur dispute, Daphné lui relu ses essais de métamorphoses et de sortilèges. Harry ne faisait plus relire ses devoirs par personne, ni même par Hermione, à part ceux de botanique par Neville lorsqu'il était incertain de la véracité de ses propos. Harry l'écouta donc, assis contre l'arbre, la tête de Daphné sur ses genoux. Elle avait deux parchemins pour chaque discipline –ce qui était un peu plus que demandé.

Elle lui rappelait un peu Hermione de ce côté-là.

- C'est la raison pour laquelle, dans ces conditions, il est dangereux d'avoir une pierre de Lune sur soi, finit-elle. Qu'est-ce que t'en penses ? Demanda-t-elle en quittant son parchemin des yeux.

- Je trouve que c'est très complet. Tu as parlé de beaucoup de choses dont je ne parle même pas dans mon essai. Tu auras surement un optimal. Même si je ne suis pas certain que Flitwick prenne le temps de tout lire puisque tu as écrit un parchemin de plus que demandé, ajouta-t-il pour la taquiner.

- J'espère bien, dit-elle après l'avoir tapé à l'épaule. Ça m'a pris beaucoup de temps à écrire et je ne te parle même pas du temps passé en bibliothèque.

- Je suis ami avec des intellos, se plaignit faussement Harry. Pauvre de moi !

- Je suis certaine que tu es bien content d'être ami avec des gens qui ont un minimum de cervelle. A moins que tu ne préfères la compagnie de Crabbe et Goyle ?

- Argh ! Non merci ! Trop simplet pour le petit cerveau que je suis, dit-il avec ironie.

- Tu es très intelligent, Harry, l'en informa-t-elle sur un ton plus sérieux et en enfonçant un doigt dans sa poitrine pour appuyer ses propos. Quand tu prends les cours au sérieux, tu as de bonnes notes et tu es dans les dix premiers élèves de notre année en ce qui concerne la théorie, sans parler de tes notes pratiques qui te propulsent dans le top cinq.

- Il y a qui dans ce top cinq ? Demanda-t-il, curieux.

Il prit une pomme dans le panier, posé à sa gauche et croqua dedans.

- Hermione, Padma Patil, moi, Terry Boot et puis toi. Dans cet ordre, ajouta-t-elle.

- Et dans le top dix de théorie ?

- Les cinq mêmes personnes ainsi qu'Hannah Abbot, Susan Bones, Malfoy, Justin Finch-Fletchley et Su Lee. Mais je ne sais pas dans quel ordre.

- Je ne prenais pas les cours assez au sérieux pour une bonne raison, révéla Harry après un moment de silence. Dans le monde moldu, on va à l'école dès l'âge de trois ans, c'est l'école maternelle, lui apprit-il en mordant à nouveau dans le fruit, puis, à partir de six ans, on va à l'école primaire. Je ne suis pas allée à l'école maternelle mais bien à l'école primaire car c'était obligatoire. J'ai tout de suite adoré ça parce que je passais du temps loin des Dursley, dans une salle éclairée et chauffée et en compagnies d'autres enfants,…

Daphné l'écoutait en silence. Harry parlait peu de sa vie privée, surtout quand il s'agissait de son enfance chez les Dursley.

- Je m'appliquais parce que j'adorais apprendre à lire, écrire, calculer et toutes les autres activités qu'on faisait. Mais quand j'ai ramené ma première bonne note, qui était bien meilleur que celle de mon cousin, ça n'a pas plu à mon oncle.

- Qu'a-t-il dit ? Finit-elle par demander d'une petite voix, craignant la réponse.

- Je ne sais plus s'il a dit quelque chose, répondit Harry en fronçant les sourcils, pensif. Je me rappelle juste de son visage, rouge de colère, des veines saillantes sur son front et de son poing, prêt à frapper.

Il croqua à nouveau dans la pomme rouge.

- J'ai rapidement appris à ramener des notes inférieures à celle de Dudley même si, parfois, c'était difficile puisqu'il n'était pas très doué pour les activités où il fallait réfléchir, dit-il avec un sourire en coin.

- Mais Dudley n'est pas à Poudlard et tu n'as pas à montrer tes notes à ton oncle, si ?

- Ils exècrent tout ce qui a un rapport avec la magie. Alors mes notes, ils s'en soucient comme d'une guigne. C'est seulement cette année que j'ai réalisé que je pouvais enfin montrer ce que je valais sans avoir peur des représailles.

- Je suis ravi que tu l'aies enfin réalisé, lui dit-elle en souriant. Je ne sais pas si j'aurai pu devenir ami avec un gars aussi intelligent qu'un troll.

Après un long soupir, il termina son fruit, n'en laissant que le trognon.

- Je me demandais…

Il s'interrompit, hésitant.

- Oui ? lui demanda-t-elle, levant son regard vers lui.

- J'hésite à en parler, je ne veux pas que ça dégénère comme la dernière fois…

- Tu as commencé, alors tu finis, insista Daphné en fronçant les sourcils.

- Dans quatre mois, si ton père l'accepte, ta famille sera en sécurité. Et c'était une des raisons qui nous empêchaient d'être ensemble. En gros, la dernière chose qui pose problème, c'est que notre amitié est secrète et tu ne veux pas d'une relation amoureuse secrète donc...

- Tu penses encore à ça… Soupira Daphné qui se redressa en position assise, dos à lui.

- S'il faut encore attendre, si c'est trop tôt, j'attendrais, lui assura rapidement Harry. Mais je dois savoir que je n'attends pas pour rien.

La Serpentard ferma les yeux. Une grosse horloge apparut dans les airs et Harry y jeta bref coup d'œil : elle indiquait qu'il était presque dix-neuf heures. Il leur faudrait rejoindre leurs camarades dans la Grande salle pour le dîner.

Harry regarda à nouveau son amie qui s'était tournée vers lui entre temps. Daphné posa tendrement sa main sur la joue du Gryffondor et approcha tout doucement son visage du sien, les yeux dans les yeux. Le Gryffondor avala difficilement sa salive, nerveux quant au geste de la Serpentard.

Allait-elle vraiment faire ce qu'il croyait ?


J'ai glissé une petite référence à Game Of Thrones, pouvez-vous la retrouver ? :D