Chapitre 24

Il n'eut pas le temps de se poser davantage de question. Daphné pressa brièvement mais fermement ses lèvres contre les siennes. A peine une caresse, une seconde de douceur avant qu'elle ne se recule. Mais le sourire qui étira les lèvres du jeune Potter sans qu'il ne puisse s'en empêcher prouvait bien que ce geste, que cet instant, si court soit-il, signifiait bien plus que tous les mots que la brune aurait pu utiliser pour répondre à toutes les questions qu'il se posait.

Harry la regardait, les yeux brillants, et la Serpentard détourna le regard, le rose aux joues. Elle prit une grande inspiration avant de se lever et de frotter des particules de poussières imaginaires qui se trouvaient sur le bas de sa robe. Puis Daphné se tourna vers lui et lui tendit timidement la main. Harry se releva à son tour, lui prit la main et lui sourit.

Il pouvait désormais attendre l'esprit tranquille et le cœur léger.


Les deux dernières semaines de cours furent des plus intenses entre les derniers devoirs que leur donnaient leurs professeurs pour la fin de la deuxième semaine et les devoirs précédents que les élèves devaient leur remettre.

Mais ce qui perturba le plus les élèves fut l'arrivée d'Horace Slughorn à Poudlard. Ou plutôt le fait qu'il leur donnerait cours de potions –nouvelle qui fut suivie de nombreux et bruyants applaudissements- et donc que Rogue devenait professeur de défense –nouvelle qui fut suivie d'un silence pesant, interrompu ensuite par les applaudissements des élèves de Serpentards et les huées des jumeaux Weasley.

Harry trouva le cours de potion fort intéressant, autant par la qualité de l'apprentissage qui avait augmenté que par la joie de vivre du vieux Slughorn. Leur nouveau professeur aimait ce qu'il faisait, aimait les étonner par ses connaissances et aimait surtout découvrir les liens de sang qui unissaient ses élèves à ses élèves passés ou connaissances célèbres.

Aussi fut-il agréablement surpris lorsque le professeur Slughorn le félicita pour avoir réussi son élixir, ajoutant qu'il avait sans doute hérité du talent incroyable de sa mère pour le brassage de potions, ou lorsque son comportement ne changea pas du tout au tout lorsque Hermione nia avoir quelconque lien avec le célèbre Hector Dagworth-Granger, révélant alors qu'elle était née-moldue, ou encore lorsqu'il réprimanda sévèrement un élève de Serpentard qui avait insulté Hermione de Sang-de-Bourbe avant de lui donner une retenue.

Autant ce fut un plaisir depuis pour Harry –et Neville, bien sûr- d'aller en cours de potions, autant ce ne fut pas le cas pour le cours de défense contre les forces du mal, à la grande déception d'Harry car c'était son cours préféré. Pas que Rogue ne sache pas de quoi il parle, au contraire, mais son attitude injuste, cinglante et méchante était toujours d'actualité.

Mais on ne pouvait pas tout avoir.

Se rendant presque chaque jour à la bibliothèque, Harry en profita pour faire quelques dernières recherches sur Croupton Senior afin de peaufiner son article et de bucher sur son double devoirs de runes sur les liaisons complètes, incomplètes et impossibles et, le samedi, il travailla sur sa forme animagus panthère afin de s'approprier sa nouvelle forme.

Il demanda à la Salle-sur-Demande un terrain en terre battue avec des pistes d'athlétisme et un chronomètre géant afin de pouvoir déterminer sa vitesse. Chaque tour faisait trois cents mètres et il parvint en boucler trois en une minute. Il devait donc faire un peu plus que du 50km/h ! Puis, après une heure de course, il s'exerça au saut en longueur sur le terrain et en hauteur après avoir fait apparaitre des arbres de différentes tailles et de différentes morphologies.

Ses sauts en hauteur ne furent pas vraiment fructueux ce jour-là : malgré ses griffes, il glissait des troncs et tombait à chaque fois. Avant de pouvoir poursuivre et progresser dans ce domaine, il devrait la semaine suivante s'exercer à accrocher et tenir ses griffes fermement dans le bois puis à porter son propre poids en étant accroché uniquement par celles-ci.

Il ne vit que brièvement Daphné le dimanche après sa séance de médicomagie car la Serpentard devait encore terminer ses essais. Bien qu'ils ne soient pas ensemble, le souvenir du baiser ne rendit pas les choses gênantes. Daphné semblait agir comme s'il ne s'était rien passé et Harry était tout aussi à l'aise d'être à ses côtés maintenant que les choses étaient claires –bien qu'il ne pouvait s'empêcher de la regarder plus que d'habitude. Harry passa donc la soirée à faire ses propres devoirs en compagnie d'Hermione, Pixel dormant à leurs côtés.

La deuxième semaine fut une répétition de la première sauf que les élèves purent souffler de soulagement le vendredi après-midi et profiter du soleil printanier dans le parc du château.

Ce fut également, se rappela Harry alors qu'il regardait Pixel soulever des pierres plus grosses que lui pour lui montrer sa force, le jour d'ouverture de « La Faim de Loup ».

5 avril

Errol arriva tant bien que mal à atterrir sur la table du petit-déjeuner face à Ron avec, dans ses serres, un colis d'œufs de Pâques que Mrs Weasley leur avait envoyé. Ron distribua les œufs à ses frères et Ginny puis vint donner timidement celui qui était adressé à Harry puis donna son œuf à Hermione. Ceux d'Harry et Ron étaient aussi gros que des œufs de dragon, et remplis de caramels maison. Celui d'Hermione, en revanche, était plus petit qu'un œuf de poule. En le voyant, elle fit la grimace.

– Ta mère ne lit pas Sorcière-Hebdo, par hasard, Ron ? L'entendit Harry demander à voix basse.

– Si, répondit Ron, la bouche pleine de caramels. Elle l'achète pour les recettes de cuisine.

Hermione regarda avec tristesse son œuf minuscule.

- Mrs Weasley a tendance à un peu trop croire ce qu'elle lit, chuchota Harry à son amie. Ça me rappelle une certaine Gryffondor en première année, la taquina-t-il.

Sur ces propos, Hermione sourit un peu et rougit.

- Tiens, dit-il, Mrs Weasley est tellement généreuse en caramel qu'il y en assez pour deux, dit-il en lui donnant la moitié de ses fudges.

Son geste fit revenir le sourire sur le visage précédemment triste d'Hermione.


Après sa course quotidienne, Harry remonta dans son dortoir pour prendre une douche. Il s'était levé plus tard que d'habitude et donc ses camarades étaient déjà levés et surement en train de petit-déjeuner dans la Grande Salle. Il décida de passer pas les cuisines plus tard plutôt que de les rejoindre, n'ayant rien de spécial à faire. Il aurait pu passer son temps libre à s'entrainer physiquement, à améliorer ses sorts ou à perfectionner son changement en animagus mais il eut une autre idée.

Il les avait un peu oubliés depuis la première tâche. Harry n'en fut pas plus inquiet car, heureusement, ce n'étaient pas des êtres vivants mais juste des objets animés. Mais il se dit que, vivants ou non, cela n'avait pas être agréable pour eux de rester enfermer dans leur boite depuis trois mois.

Il n'y avait personne dans le dortoir des Gryffondor de quatrième année -pas que la présence de ses camarades eut été gênante- et il put donc sortir tranquillement les quatre dragons miniatures de leur boite.

Le Boutefeu chinois était rougeâtre et avait la plus longue queue. Il la claquait à droite et à gauche, grognant contre ses paires. Le suédois à museau court arborait deux affreuses cornes sur le museau. Il n'était pas beau à voir. Le Magyar, comme dans ses souvenirs, était le plus féroce : pleins d'épines sur le dos de la tête jusqu'au bout de la queue et des ailes larges, sombres et musculeuse, il -ou plutôt elle- s'efforçait de cracher des flammes sur les trois autres dragons, oubliant qu'elle en était incapable car elle n'avait pas été dotée de cette capacité lors de sa création. Le dernier, mais le plus beau selon le jeune Potter, était le Vert Gallois. Pas d'épines, pas de cornes, il était aussi le plus petit des quatre. Sa peau écailleuse était verte, brillante et douce au toucher. Harry ne fit pas de jaloux : tous eurent droits à ses caresses mais c'était bien le dernier son préféré.

Après quarante-cinq minutes de jeux, il les remit dans leur boite et sortit sa cape d'invisibilité ainsi que la carte du Maraudeur. Il se cacha sous sa cape afin de traverser le château tranquillement et entra dans les cuisines.

- Harry Potter Monsieur ! Entendit Harry.

Il roula des yeux tout en souriant. Dobby n'arrêterait jamais de l'appeler « Harry Monsieur » ou par son nom complet malgré toutes les fois où illui avait demandé de ne plus le faire.

- Bonjour Dobby. J'ai raté le petit déjeuner, tu pourrais me donner quelque chose ?

- Bien sûr Harry Monsieur ! Tout ce qu'aime Harry Potter !

Et en seulement quelques secondes, Dobby lui apporta un petit panier contenant du jus de citrouille, du chocolat chaud, une assiette avec des œufs brouillés, des saucisses et du lard ainsi qu'une part de tarte à la mélasse.

- Merci Dobby, tu me gâtes !

Contrairement à Hermione, Harry n'avait aucun scrupule à faire ces demandes à l'elfe. Non seulement, il le payait mais, en plus, les elfes vivaient grâce à leur travail. Et puis, il n'était pas comme les Malfoy : lui au moins, il respectait les elfes et ne les traitait pas comme des êtres inférieurs à lui.

Se rendant ensuite dans la Salle-sur-Demande, il mangea avant de reprendre son entrainement sous forme de panthère. Après avoir demandé un terrain spécifique avec des arbres et des obstacles, il s'entraina à courir en ligne droite tout en sautant par-dessus des objets grands et/ou longs puis à sauter sur les arbres tout en sprintant afin de changer de direction. Ensuite, il passa l'après-midi à se retenir à des branches par ses griffes afin de supporter son poids puis tenta de grimper jusqu'en haut des arbres. Cela lui prit du temps puisqu'il avait encore des difficultés à enlever ses griffes du bois après les y avoir bien encrées pour ne pas tomber.

En fin d'après-midi, il demanda à la salle de faire apparaitre des mannequins d'entrainement. Grâce à un simple coup de baguette, il pouvait les faire se mouvoir dans la salle. Après s'être à nouveau transformé en panthère, il ferma les yeux et testa certains de ses sens : il sentait la terre sous ses pattes et y entrait ses griffes il sentait l'humus, l'écorce et les feuilles il entendait les roues grinçantes des mannequins qui bougeaient. Il ouvrit les yeux et scruta l'un des mannequins. Il rapprochât son corps du sol, fixant l'objet animé du regard puis, quand il fut, selon lui, à une distance pas trop grande, il lui sauta dessus, toutes griffes dehors.

Finalement, il sauta trop haut mais le mannequin finit sans tête.


- Je voulais attendre d'avoir fini avant de te le montrer.

Harry avait donné rendez-vous à Daphné dans la Salle-sur-Demande cette fois-ci. Il avait passé la matinée à brasser des chaudrons de philtre de paix et de pimentine -potions qui, heureusement, n'étaient pas difficiles à brasser et heureusement car il avait été excité depuis son réveil à l'idée de finalement montrer sa forme animagus à Daphné.

- Fini quoi ? Demanda-t-elle, curieuse tout en regardant l'intérieur de la salle.

Habituellement, ils profitaient des canapés devant un feu de cheminée ou d'une étendue d'herbe sous un arbre et elle se demandait pourquoi Harry avait demandé une forêt.

- Tu vas voir, lui dit-il avec un sourire énigmatique. Reste-là et regarde.

Il se positionna à deux mètres face à elle et ferma les yeux. Cela ne prit que trois secondes à Harry pour se métamorphoser donc Daphné ne vit pas toutes les transformations par lesquelles le Gryffondor était passé mais le résultat la laissa bouche bée.

- Woaw…

La panthère face à elle avait un pelage noir de jais et ses yeux verts étaient ceux de son ami. L'animal était majestueux et, bien que dangereux dans la nature, Daphné sentait qu'elle n'avait rien à craindre. Alors qu'Harry penchait la tête sur le côté, la jeune fille tomba sur ses genoux en souriant. Elle leva la main et caressa la tête du fauve qui ferma les yeux, savourant le contact.

- Je n'avais jamais vu d'animagus avant toi. Il est magnifique, chuchota-t-elle avec admiration.

A ces mots, Harry rouvrit les yeux et rougit -du moins intérieurement car il ne pensait pas pouvoir rougir sous cette forme. Pour la remercier, il lui donna un coup de tête affectueux dans le bras et lui lécha la joue, ce qui fit rire la Serpentard. Puis il reprit forme humaine, tout sourire, accroupi devant elle.

- J'ai une seconde forme mais je ne maitrise pas encore la transformation. Je pourrais sans doute te la montrer l'année prochaine.

- Tu as deux formes ?! Les animagus sont déjà rares mais deux ? Le seul, à ma connaissance, à avoir eu deux formes était Merlin !

- Et selon la légende, ces deux formes étaient des créatures magiques, ce qui n'est pas mon cas. Donc vas-y mollo avec les comparaisons, la taquina-t-il.

- Ça fait combien de temps que tu t'entraines ?

- Plus ou moins neufs mois.

- Impressionnant, dit-elle. Surtout tout seul.

- Sirius m'a beaucoup aidé l'été dernier. Grâce à lui, je connaissais les bases.

- Et quelle est ta seconde forme ?

- Ah ça, tu verras, dit-il juste.

- Tu ne vas quand même pas me faire attendre jusqu'à l'année prochaine ?

Harry répondit par un sourire malicieux.

- Harry James Potter ! Le menaça-t-elle du doigt.

Le sourire du jeune Potter ne fit que croitre.


- Alors, qu'est-ce que t'en penses, Patron ?

Harry leva les yeux au ciel.

- Je te rappelle que, même si j'ai acheté l'endroit, je t'ai mis comme proprio' alors arrête avec tes « Patron » !

- Je sais, c'est pourquoi dix pourcents des bénéfices seront transférés dans ton coffre chaque mois. Et inutile d'argumenter, l'interrompit Remus en le voyant ouvrir la bouche, c'est déjà réglé avec Gringotts.

Harry soupira mais ne dit rien, connaissant l'entêtement de son oncle de cœur.

- Je suis content que tu aies eu autant de monde cette première semaine. Je parie que ta clientèle sera encore plus nombreuse grâce au bouche-à-oreille.

- Surement, positiva Remus. Je ne m'attendais vraiment pas à autant de gens déjà dès les deux premiers jours mais les tables étaient toutes prises le deuxième soir.

- Ta condition de loup-garou a dû attirer. Les endroits où les créatures magiques et les sorciers marginalisés sont acceptés sont rares.

Remus lui avait fait un compte-rendu : la moitié des chambres étaient réservées tous les jours jusqu'au mois de juin –essentiellement par des vampires- et toutes les chambres avaient été occupée cette semaine –par des loups garous et des nains. Tous les midis, Remus servait le repas à quelques loups garous et quelques gobelins de Gringott. Le soir, il servait davantage de verres que d'assiettes et l'ambiance était tendue lorsque des vampires se présentaient à l'auberge mais aucune altercation n'avait encore eu lieu.

- Pour l'instant, le seul sorcier marginalisé à l'auberge, c'est moi, intervint avec humour Sirius.

- Qu'est-ce que t'en penses toi Sirius ? Demanda Harry.

- Eh bien, je ne suis pas vraiment à l'aise avec les vampires qui fixent mon cou, mais faire la cuisine et aider Remus à faire le service le soir m'occupe, dit-il en haussant les épaules.

Sirius s'était proposé d'aider Remus le temps de commencer. De toute façon, la confirmation des médicomages qu'il était en bonne santé mentale et physique malgré toutes les années passées à Azkaban ne suffisait pas encore pour lui permettre de faire un métier. Il prévoyait de passer l'été avec Harry et de chercher du travail en septembre tout en tenant son rôle de Lord Black.

- Et je crois que la clientèle apprécie le respect qu'ils ont dans l'auberge. Ça doit leur changer des insultes et des regards des sorciers, continua son parrain.

- En espérant que les clients continuent de se respecter entre eux, ajouta Harry. Il faudrait penser à faire une charte pour éviter les altercations et en mettre une copie sur toutes les tables. Ainsi ils savent que, s'ils veulent rester les bienvenus, ils doivent la respecter.

- C'est une bonne idée, confirma Remus. Je m'y attèlerai demain après-midi, pendant la fermeture.


- Ouvre-toi, dit Harry en fourchelang.

Il vérifia une dernière fois que personne n'était dans les parages alors que l'entrée de la Chambre des Secret s'ouvrait. Il fit appel à l'échelle comme la dernière fois et commença la descente.

Lorsqu'il arriva en bas, Pixel bailla et vint se poser sur son épaule. Il avait tenu à l'accompagner dans son exploration nocturne mais Harry pensa qu'il ne resterait éveillé que peu de temps.

Après être passé par la porte ronde décoré de serpents, Harry suivit le couloir où se trouvait la peau du basilic il y a encore quelques mois et entra dans la grande salle. Son but cette-fois n'était pas d'en apprendre plus sur l'intérieur de la chambre mais plutôt sur les multiples entrées et sorties à travers Poudlard. Il avait déjà une idée de leur localisation –là où on avait retrouvé les élèves pétrifiés- mais pas de l'endroit exact.

Après avoir tracé la rune de lumière sur son front, il parcourut le premier tunnel sur sa gauche tout en suivant son parcourt sur la carte du Maraudeur. Il traça des flèches sur les parois du tunnel afin de pouvoir rebrousser chemin plus tard, Pixel virevoltant devant lui, soudainement plus éveillé.

- Ne t'éloigne pas trop, d'accord ?

- ZzZ ! ZzZ !

Après dix minutes de marche, il arriva devant une bifurcation et prit à droite. Mais cinq minutes plus tard, il arriva à un cul-de-sac : il avait devant lui des barreaux par lesquels il voyait de l'eau passer plus loin. Il rebroussa chemin jusqu'à la bifurcation et prit le chemin de gauche.

Après vingt minutes de marche où il parcourut tout le sous-sol de l'école en faisant des zigzags, il arriva devant une montée. Il n'y avait pas d'escalier et la pente était trop raide pour grimper et trop haute pour sauter, même sous sa forme féline. Il essaya de faire apparaitre une échelle mais cela ne fonctionna pas cette fois-ci. Il consulta la carte et vit son nom deux couloirs près de l'infirmerie. Sans doute était-ce par-là que le basilic était passé et avait pétrifié Colin. Dommage que Pixel n'apparaisse pas sur la carte, il aurait pu l'envoyer plus loin pour voir où se trouvait la sortie exactement.

Frustré mais ne s'avouant pas vaincu, Harry rebroussa chemin. Il songea qu'il devrait chercher des sorts pour faire apparaitre une corde ou des marches dans la pierre. Puisqu'il ne devait plus tracer de flèches, cela ne lui prit que vingt-cinq minutes pour rejoindre la chambre principale au lieu des cinquante minutes qu'il lui avait fallu à l'allée.

Il entra dans le second tunnel à gauche. Celui-ci ne bifurquait à aucun endroit mais il y avait quelques petites montées –qu'il passa facilement en tant que panthère- et descentes. Il constata, en suivant son nom sur la carte, que le tunnel le faisait un peu tourner en rond. Mais il arriva finalement devant une porte en pierre après quarante-cinq minutes. Il se trouvait au fond de la bibliothèque. Ce qui expliquait la pétrification d'Hermione et Pénélope Deauclaire.

Il chercha à ouvrir la porte mais il n'y avait aucune poignée et, la Chambre n'était pas cartographiée, aucun mot de passe n'y était noté pour l'aider. Il devrait d'ailleurs penser à ajouter la Chambre et ses tunnels à la carte la prochaine fois. Il toucha la porte à plusieurs endroits puis autour et une pierre sur sa droite s'enfonça, faisant s'ouvrir la porte. Il s'avança mais fut arrêter par un obstacle assez lourd : une tapisserie cachait l'entrée. Il la contourna pour voir de laquelle il s'agissait puis reprit le chemin vers la chambre principale.

Il y avait quatre tunnels à droite de l'entrée principale. Le premier faisait une boucle et il ressortit par le troisième tunnel au bout de vingt minutes. Le deuxième tunnel ne menait nul part : à seulement deux cents mètres, un cul-de-sac dû à un éboulement l'empêcha d'aller plus loin. Aucun interstice n'était même assez grand pour que Pixel y passe.

Harry entra dans le quatrième et dernier tunnel : il y eut trois carrefours et la plus part des chemins menait à des murs, à des nids remplit d'ossements où à des culs-de-sac causés par des éboulements. Cela lui prit deux heures pour finalement arriver à la sortie. Il dû écarter les branches et les feuillages puis fut éclairé par les rayons lunaires traversant les feuilles des hauts arbres l'entourant. Il était sans le moindre doute dans la forêt interdite. Regardant la carte, il constata qu'il se trouvait dans la zone de la forêt non loin de la grille menant au parc de l'école.

Il aurait été intéressant de rejoindre le château sous sa forme animagus mais le petit bâillement près de son oreille gauche lui rappela qu'il n'était pas tout seul. Il prit Pixel dans ses mains et le plaça dans la poche de son sweat. Son ami était trop fatigué pour rester éveillé jusqu'à leur retour au dortoir : il s'endormit en seulement quelques minutes.

13 avril

Parcourant ses boucliers mentaux à la recherches de brèches, Harry parvint à se concentré suffisamment pour ensuite trier, classer et rangers ses souvenirs et ses pensées, malgré la présence de Daphné qui faisait de même.

Il avait pensé que son idée de se mettre dos à dos l'empêcherait de se concentrer mais la Serpentard avait raison une fois de plus : sentir les mouvements respiratoires de la jeune fille contre lui était reposant et l'avait aidé à se focaliser sur ses pensées.

Même s'ils n'étaient pas ensemble et continuaient d'être « simplement amis », quelques gestes affectueux avaient fait leur apparition : ils se touchaient davantage les bras et les mains quand ils étudiaient, Daphné s'appuyait contre lui et Harry passait un bras autour de ses épaules; quand ils parlaient, Harry mettait sa tête sur les genoux de la jeune fille -ce qui n'était pas nouveau- et elle passait sa main dans ses cheveux.

Mais il n'y eut aucun autre baiser ni aucun câlin. C'était comme une limite à ne pas dépasser.

Harry secoua la tête. Il avait perdu sa concentration. Mais il ne retourna pas à ses souvenirs, préférant profiter du contact du dos de Daphné contre le sien.


Au cimetière de Little Hangletton, un sorcier apparut.

Il parcouru toutes les allées, scrutant chacune des tombes avant de s'arrêter devant une sépulture représentant la faucheuse.

Petit, trapu et ayant peu de cheveux sur le crâne, l'individu eut un sourire des plus machiavéliques. Ses deux incisives supérieures dépassaient de sa bouche, telles des dents de rongeurs et il se frotta les mains, l'air satisfait.

Il fixa la pierre tombale à ses pieds puis transplana.

Sur la pierre de marbre, on pouvait lire :

TOM JEDUSOR

4 novembre 1905

26 juillet 1943