Chapitre 25
17 avril
Harry lâcha la main fripée du vieil elfe lorsque les effets nauséeux du transplanage se furent évanouis. Il ne se souvenait pas avoir été dans cet état lorsque Dobby l'avait emmené à Gringott la dernière fois. Sans doute avait-il pris l'habitude avec son ami ou alors celui-ci s'y prenait plus doucement avec lui.
Tugdual le regarda étrangement lorsqu'il croisa son regard avant de tourner la tête vers la porte qu'Harry savait mener vers la grande salle à manger des Greengrass. Devant elle, un homme de la quarantaine et au bouc blond le regardait, les mains croisées dans le dos.
- Maitre, le salua l'elfe en inclinant la tête.
- Tu peux disposer Tugdual, dit le père de Daphné sur un ton déférent.
Harry l'avait déjà remarqué avec Daphné, mais ne pouvait pas en être certain puisque Zéphir était son elfe personnel, et cela se confirmait avec Lord Greengrass : ils respectaient leurs elfes de maison. Et c'était une qualité qu'Harry appréciait et lui prouvait qu'une famille de sorciers valait la peine d'être connue.
Lorsque l'elfe disparut avec un 'POP' sonore, le maitre des lieux regarda à nouveau Harry. Le jeune Potter pensait voir de l'amusement briller dans les yeux de l'homme mais, comme il ne souriait pas, il ne pouvait pas en être sûr.
Et puis, pourquoi serait-il amusé ?
- Monsieur Potter, c'est tout à fait une surprise de vous voir ici.
Harry fut soulagé de ne pas devoir être le premier à prendre la parole, bien qu'il ne le montra pas.
- Ma fille semble vous porter en grande estime : elle a insisté pour que j'accepte de vous rencontrer ici au Manoir alors que j'ignorais votre identité.
- Je vous remercie Lord Greengrass d'avoir accepté de me rencontrer.
- Accueillir un étranger dans ma maison n'est pas dans mes habitudes monsieur Potter et encore moins d'accueillir une personne sans savoir qui elle est au préalable.
Harry s'efforça de ralentir son rythme cardiaque. Rencontrer Hélène Marshalls pour le business et rencontrer le père de la fille dont il était amoureux pour lui proposer une alliance pour assurer sa sécurité afin que la dite jeune fille accepte de sortir avec lui étaient deux situations très stressantes mais surtout très différentes. Il eut la pensée ridicule que, de là où il était, Lord Greengrass devait entendre son cœur cogner contre sa cage thoracique avec force.
- Mais j'ai confiance en ma fille et, d'après elle, il semblerait que cette rencontre puisse bénéficier à ma famille, ajouta-t-il en desserrant les lèvres, souriant légèrement.
Le père de Daphné franchit alors le grand espace qui les séparait et lui tendit la main.
- C'est un honneur et un réel plaisir de vous rencontrer monsieur Potter.
- Lord Potter, se permit-il enfin de le corriger en faisant apparaitre la chevalière des Potter tout en lui serrant la main.
Cette fois-ci, Harry fut certain que ce qu'il vit dans les yeux de Lord Greengrass était bien de l'amusement alors qu'un sourire satisfait apparut sur son visage.
- Maintenant que les présentations sont faites, je suggère que nous allions discuter dans mon bureau. Par ici, Lord Potter, dit-il en désignant de la main un seconde porte qu'Harry n'avait jamais vue l'été précédent.
- Vous n'avez pas révélé votre statut lors du procès de Sirius Black le mois dernier.
Une question était sous-entendue mais, comme le lui avait enseigné Sirius, il n'y répondu pas, attendant que Lord Greengrass la lui pose directement.
- En effet, répondit-il sans rien ajouter d'autre.
- Était-ce par stratégie ?
Harry fut invité à s'assoir sur le fauteuil face au grand bureau en chêne trônant au centre de la pièce.
- Je préfère ne pas révéler toutes les cartes que j'ai en main d'un seul coup, Lord Grengrass. C'est pourquoi absolument personne ne sait tout ce que je sais. Je révèle certaines informations à certaines personnes mais pas forcément les mêmes.
- Il est admirable qu'un jeune homme de votre âge prenne déjà son statut avec autant de sérieux et de responsabilité.
- Votre fille prend son rôle d'héritière très au sérieux également, je ne vois pas en quoi il est admirable que je le fasse à mon âge.
- Etre héritier et être Lord sont deux choses complètement différentes, Lord Potter. Ma fille est en apprentissage pour reprendre la tête de notre famille lorsqu'elle m'y succèdera alors que vous, vous n'avez pas eu cet apprentissage très longtemps.
- Je ne peux pas encore agir au Magenmagot avant mes vingt-et-un ans, ça me laisse assez de temps pour apprendre. Pour le reste, j'ai l'aide de personnes de confiance. Mais ce n'est pas de ça dont je suis venu vous parler, Lord Greengrass.
- Voulez-vous une boisson Lord Potter ? Du thé peut-être ? Demanda-t-il alors qu'il remplissait un verre d'un liquide ambré.
Du whisky pur feu, se dit Harry.
- Non merci, Lord Greengrass, refusa-t-il poliment.
Il attendit que le père de Daphné se soit assis dans son propre fauteuil, de l'autre côté du bureau avant de reprendre la parole.
- Voldemort est de retour, dit Harry de but en blanc en le regardant dans les yeux.
La main autour de son verre s'était légèrement contractée à cette annonce mais, à part ça, Daniel Greengrass ne montra aucun signe de surprise ou de panique. Mais Harry su que ce qu'il avait dit avait fait réagir Lord Greengrass lorsqu'il sentit une légère frappe de Légilimencie contre ses boucliers mentaux.
- Mes boucliers ne sont pas encore parfaits et ne tiendraient probablement pas très longtemps contre un Légilimence accompli, mais ils sont nombreux.
- Peu de gens ose dire son nom.
Il senti Lord Greengrass se retirer de son esprit.
- Je vous demande de ne pas recommencer ceci à l'avenir, Lord Greengrass.
- Vous devez comprendre, Lord Potter, qu'en ces temps incertains, il est difficile de savoir en qui je peux avoir confiance, s'expliqua-t-il sans pour autant s'excuser.
- Je comprends surtout que la confiance se mérite. Et pour Daphné, je suis prêt à excuser cette intrusion dans mon esprit, dit Harry. Si vous le voulez bien, j'aimerais maintenant vous parler de choses sérieuses.
L'homme de la maison vida son verre d'un trait avant de le poser sur son bureau.
- Et qu'est-ce qu'Harry Potter pourrait m'apprendre que je ne sache pas déjà ? Sans vouloir vous offenser Lord Potter.
Harry rejeta l'offense d'un geste de la main.
- Votre famille était neutre durant la dernière guerre du moins, c'est que vous prétendiez puisque votre frère a rejoint les rangs de Voldemort. C'est d'ailleurs à cause de cela que les mangemorts ont laissé votre famille tranquille et que les sorciers du côté de la « lumière », comme ils aiment à s'appeler, vous considéraient comme une famille en laquelle on ne pouvait pas avoir confiance.
- Je suppose que je dois remercier ma fille pour vous avoir informé de ce détail.
- Je ne suis pas venu ici pour déterminer ce que vous étiez ou êtes aujourd'hui Lord Greengrass. Je ne suis pas ici pour vous demander de rejoindre Dumbledore : je suis ici pour représenter un côté qui n'est ni sombre, ni lumineux un côté qui ne jure que par la paix, la loyauté et la confiance. Je ne suis pas complètement contre Dumbledore, mais je ne suis certainement pas avec lui.
- On vous dit pourtant proche de Dumbledore, intervient Daniel Greengrass.
- Les personnes qui le pensent ne connaissent pas la vérité. Mon projet, que j'étendrais à d'autres familles qui le souhaitent, est d'assurer la sécurité de mes alliés. Alliez-vous à moi dans cette guerre contre Voldemort –car, oui, une guerre est imminente- et je vous assurerai la meilleur des protections afin qu'aucun mal ne soit fait à votre famille.
La gorge sèche, Harry regretta un peu de ne pas voir accepté une boisson mais rejeta l'idée. Il pourrait toujours demander de quoi boire plus tard ou s'hydraterait plus tard à Poudlard.
- S'allier à moi ne vous force pas à combattre les mangemorts dans les rues. S'allier à moi, c'est s'engager à faire quelque chose : accueillir des orphelins de guerre, accueillir des familles dont les maisons ont été détruites, accueillir les sorciers de la résistance le temps d'une nuit pour dormir ou d'une heure pour discuter stratégies. S'allier à moi, c'est appuyer les décisions qui sont justes au Magenmagot et contrer les votes des mangemorts faisant parti de l'Assemblée c'est mettre sa richesse, ses connexions et son savoir-faire au service de notre cause. En échange, je vous assure ma protection qui se base sur le sort du Fidelitas et la magie de ma famille. Et, s'il le faut, je suis disposé à vous prêter l'une de mes propriétés qui sera sous Fidelitas, si votre localisation précédente a été révélée ou votre maison détruite.
Lord Greengrass l'avait écouté sans montrer la moindre émotion. Il faisait tourner sa chevalière autour de son doigt, seul signe d'écoute et de réflexion.
- C'est une proposition des plus osées que vous me faites Lord Potter.
Il se leva à nouveau, son verre à la main et se rendit sur le petit meuble où se trouvait la carafe de whisky. Il s'en servit un nouveau verre et en but la moitié avant de se tourner vers lui.
- Je ne le proposerai pas à un garçon de votre âge habituellement mais je crois qu'à situation exceptionnelle…
Harry refusa la boisson alcoolisée mais accepta, par contre, une boisson fraiche.
Après que Tugdual l'eut servi, Harry vida son verre de thé glacé d'une traite. Lord Greengrass était, entre temps, retourné dans son fauteuil et le fixait d'un œil acéré.
- Avant d'aller plus loin, j'aurais trois questions à vous poser.
Harry acquiesça, l'invitant à les poser.
- Si j'ai bien compris, ma famille est la première que vous ayez approchée avec cette proposition.
- En effet.
- Pourquoi ma famille vous intéresse-t-elle Lord Potter ?
Harry s'empêcha de rougir. Ce n'était ni le lieu, ni le moment. Mais comment allait-il répondre à cette question sans parler de Daphné et sans avouer ses sentiments pour la jeune fille ?
- Je préférerais entendre vos autres questions avant de répondre, essaya Harry.
- Très bien, ne s'en formalisa pas le père de Daphné. Pourquoi vous positionnez-vous contre Dumbledore ?
- Je ne suis pas tout à fait contre lui, tint à rectifier Harry, je suis juste contre ses méthodes. Et, pour cela, je ne peux pas être de son côté. J'ai appris des choses à son sujet et à mon sujet aussi des choses qui ont complètement annihilé la confiance que j'avais en lui.
- Très bien, dit-il à nouveau.
Puis il se pencha en avant, les mains croisées sur son bureau, comme pour se rapprocher d'Harry.
- Quelle est votre relation avec ma fille, Monsieur Potter ?
Etant donné la question, Harry ne se permit pas de corriger Lord Greengrass.
- Nous sommes amis, dit Harry sans donner de détails.
- Est-ce tout ? Demanda-t-il en plissant les yeux. Car il me semble étonnant de la part de ma fille d'insister autant sur un sujet aussi sérieux pour un simple ami.
- Nous sommes amis, pour le moment, comme elle le souhaite, précisa Harry.
- Pour le moment, releva lentement le père de Daphné. Soyez plus précis, je vous prie, demanda-t-il avec un ton qui ne laissait place à aucun doute quant à ce qu'il sous-entendait.
Harry aurait largement préféré qu'il lui demande d'affronter une nouvelle fois le Magyar à pointes de la Première Tâche plutôt que de répondre à cette question.
Là.
Tout de suite.
Maintenant.
Car ce n'était plus Lord Potter qui se trouvait devant Lord Greengrass actuellement, mais le jeune Harry Potter devant le père de la jeune fille dont il était amoureux.
Il déglutit, ferma les yeux et dit rapidement :
- Nous sommes amis mais presque personne ne le sait à Poudlard car, avec le retour imminent de Voldemort, elle craint pour la sécurité de votre famille. Elle refuse également d'être ma petite amie pour cette même raison. Du coup, je reste simplement son ami jusqu'à ce qu'elle juge que notre relation ne risque plus de causer du tort à votre famille.
Harry reprit son souffle et ouvrit les yeux, serrant la mâchoire pour ne pas rougir.
- Alors, dit Daniel Greengrass, un sourire amusé éclairant son visage si sérieux une minute plus tôt, vous me dites, Monsieur Potter, que vous êtes amoureux de ma fille.
- Oui, confirma-t-il.
- Mais ma fille est-elle amoureuse de vous ?
- Oui, put-il confirmer sans hésitation.
- Quelles sont vos intentions envers elle ?
- Mes intentions ?
- Oui… Appuya Lord Greengrass en redevenant sérieux. Voulez-vous devenir le petit ami de ma fille parce qu'elle est l'héritière de la famille Greengrass ? Ou peut-être parce que sortir avec une fille d'une famille notoirement neutre pourrait vous aider dans la guerre contre Celui-Dont-On-Ne-Doit-Pas-Prononcer-Le-Nom ? Ou alors, vous avez jeté votre dévolu sur ma fille parce qu'elle était la plus jolie fille de votre année ?
- Non ! S'exclama Harry avant de reprendre, d'une voix plus douce : je viens de vous le dire, je suis amoureux d'elle. Je voudrais pouvoir lui tenir la main en publique, la tenir dans mes bras et…
Il ne pouvait décidément pas dire « et l'embrasser » à son père.
- Et dire avec fierté à qui veux l'entendre qu'elle est ma petite amie. Parce que, oui, je serais fière que Daphné Greengrass, la plus jolie, intelligente, douce, sage, sarcastique et drôle de toutes les filles que j'ai pu rencontrer aient accepté que je sois son petit ami. Je ne sais pas quoi dire d'autres afin de vous convaincre que mes sentiments pour votre fille sont sincères.
Lord Greengrass termina son verre puis sourit de nouveau.
- Et je suppose que vos sentiments pour ma fille sont la principale raison pour laquelle vous avez approché ma famille avec votre proposition ?
- La principale mais pas la seule. Dans cette guerre à venir, nous avons tous besoin d'alliés et je prévois de présenter cette proposition à mes amis et à leur famille en premier.
- Très bien, conclut Lord Greengrass en se levant. Je vous ai écouté, Lord Potter, mais j'ai besoin de temps pour réfléchir. Vous aurez bientôt de mes nouvelles, le rassura-t-il en lui tendant la main.
- Merci pour votre temps, Lord Greengrass, termina Harry en lui serrant la main.
Harry tapa une nouvelle fois dans le sac de sable. Il ne le faisait probablement pas correctement et risquait d'avoir mal aux bras et aux poings par la suite mais il s'en fichait : il avait besoin de taper ce foutu sac à défaut de pouvoir se défouler sur Skeeter.
Elle l'avait eu.
Il ignorait comment cette horrible commère en avait eu vent, surtout qu'il n'en avait parlé qu'à peu de personne et qu'il mettrait sa main à couper qu'aucune n'avait vendu la mèche. Il l'avait dit à Daphné, Sirius, Remus et Dumbledore. Et aucun d'eux n'avait d'intérêt à le dire à la journaliste. Willy Handson et sa secrétaire étaient également au courant mais ne risqueraient pas leur emploi en le colportant. Et il n'avait même pas à douter de Ragnock.
Et le pire, c'est que cette femme avait vendu ces informations à Sorcière Hebdo, magazine qu'il ne possédait pas. Il ne pouvait, par conséquent, pas les empêcher de publier son article. Il ne pourrait que porter plainte contre Skeeter pour avoir rendu publique une information privée. Mais le mal serait déjà fait.
A moins qu'il ne vende des informations plus juteuses au magazine.
Harry serra les dents. S'il voulait à tout prix garder secret le fait qu'il était Lord Potter plus longtemps, il allait devoir vendre une partie de sa vie privée. Et Harry détestait ça…
23 avril
Deux jours plus tard, le vendredi, les élèves de Poudlard se mirent à le regarder et à chuchoter sur son dos toute la journée. La plupart des filles gloussaient, sauf celles de Serpentard qui ricanaient sur son passage.
Cela avait commencé lorsque le courrier du matin avait été apporté par les hiboux.
Lavande et Parvati, fidèles à elles-mêmes, s'étaient ruées sur le nouveau numéro de Sorcière Hebdo afin de lire les nouvelles rumeurs et le probable top 10 mensuel des sorciers les plus sexy d'Europe -elles en discutaient pendant des jours chaque mois. Et, comme toutes les autres filles dans la Grande Salle, elles s'étaient mises à le fixer du regard après avoir lu l'article se trouvant en première page.
Le plus jeune champion du Tournoi des Trois Sorciers amoureux !
Harry continua de manger son petit-déjeuner, le regard concentré sur son assiette, alors que l'agitation dans la grande Salle battait son plein.
Ayant eu vent des plaintes contre Skeeter et de ces avertissements dans la Gazette du Sorcier à l'encontre des expéditeurs des lettres de menaces reçues par Hermione, la directrice de la rédaction de Sorcière Hebdo l'avait prévenu que Skeeter l'avait approchée avec des informations sur lui. Ne travaillant pas pour le magazine, elle ne pouvait publier d'article mais pouvait vendre les informations à qui elle voulait. Bien sûr, Isabelle McIntyre, la Directrice de rédaction, les ayant achetés, Skeeter ne pouvait plus les utiliser.
Harry ne connaissait pas les détails mais avait pu passer un accord avec Mme McIntyre avec l'aide de Ragnock : il avait racheté ces informations et, en échange, il leur devait un potin sur lui. Ne pouvant se rendre dans les locaux du magazine en pleine semaine, ils s'étaient entretenue à travers des miroirs à double sens (il en avait envoyé un à son gestionnaire gobelin dès qu'il avait pris sa décision).
Il n'avait pas vraiment eu le choix en la matière. Le fait qu'il soit Lord Potter et émancipé devait rester connu d'un petit nombre car cela l'aiderait politiquement plus tard dans la guerre contre Voldemort. Il ne pouvait pas parler d'horcruxes, ni de la prophétie et encore moins de sa formation animagus, à moitié terminée, au risque d'avoir des ennuis avec le ministère.
Il ne lui restait plus qu'à vendre des informations sur sa vie privée. Hors de questions de parler des Dursley ou de Sirius. Il avait envisagé de parler de la Chambre des Secret mais ne savait pas quoi en dire.
La directrice avait alors demandé, souriant de toutes ses dents, si le jeune Lord Potter avait une petite amie.
Bien sûr, se dit-il.
On parlait de Sorcière Hebdo, le magazine de potions pour adolescentes, après tout.
Il avait dû se résoudre à avouer qu'il était amoureux d'une élève de Poudlard mais avait refusé de donner son identité ni un quelconque détail sur elle.
Elle lui avait tout de même demandé quel était son type de fille : douce et attentionnée, fière avec du caractère ou sage et intelligente ?
Absolument certain que c'était une très mauvaise idée, il dit néanmoins, rapidement et les joues rouges, que la fille dont il était amoureux était tout ça à la fois, avant de couper la communication.
Après avoir subi les regards interrogateurs d'Hermione, les sourires entendus de Ginny qui s'empêchait de rire à chaque fois qu'il croisait son regard et les sourires sympathiques mais curieux de Neville, il avait dû endurer les multiples gouailleries d'Angélina Johnson, Alicia Spinnet et Katie Bell jusqu'à ce que la cloche sonne.
C'était décidé. Il ne mangerait plus dans la Grande Salle jusqu'à la semaine prochaine.
Dès que le dernier cours de la journée fut fini, il emprunta des passages secrets afin de quitter le château. Il se rendit en premier à la volière afin d'envoyer un message à ses amis du Poudlard Magazine –la date de publication approchant, il leur fallait se rencontrer une dernière fois pour s'assurer que les articles étaient tous prêts- puis se rendit au seul endroit où il savait qu'on le laisserait tranquille.
Lorsqu'il lui ouvrit, le demi-géant ouvrit grand les yeux et sourit.
- Harry ! Entre, entre ! Dit-il en tenant Crockdur par son collier.
Une fois la porte fermée, le grand chien vint le renifler de bas en haut. Harry dû lui caresser le ventre pendant cinq bonnes minutes, laissant le temps à Hagrid de préparer le thé et de mettre ses fameux gâteaux sur la table, avant qu'il n'aille dans son panier et ne s'y roule en boule.
- Alors Harry, qu'est-ce qui t'amène ?
Harry se sentit mal. Cela faisait tellement longtemps qu'il ne lui avait pas rendu visite que le garde-chasse ne pensait pas qu'il soit venu uniquement pour le voir.
- Je ne suis pas venu vous voir depuis un moment et c'était la folie au château, alors j'ai fait d'une pierre, deux coup, expliqua Harry. Discuter avec vous en cours de Soin aux Créatures magiques, ce n'est pas la même chose, ajouta-t-il.
- C'est vrai, répondit juste le demi-géant. Je suis content que tu sois passé. Comment vont Ron et Hermione ?
- Très bien, très bien. Je n'ai pas prévenu Hermione que je viendrais ici, sinon elle serait venue aussi, le rassura Harry. Et pour Ron… Eh bien, on ne se parle plus beaucoup depuis que mon nom est sorti de la Coupe.
- Pourquoi ça ? Dit-il en croquant dans un des gâteaux.
Harry, lui, s'était contenté de prendre quelques gorgées de thé, son gâteau encore intact à côté de sa tasse. Il ne voulait pas se casser une dent.
- Il s'est laissé guider par sa jalousie. Il ne me croyait pas quand je lui ai dit ne pas avoir mis mon nom dans la Coupe. Il ne m'a cru et il ne m'a présenté des excuses qu'en voyant la dangerosité de la Première Tâche. J'ai accepté ses excuses mais… s'il avait été mon ami, vraiment mon ami, il m'aurait cru dès le début, non ? Tous mes amis m'ont cru, alors pourquoi pas lui ? Alors, on ne se parle plus vraiment, on ne traîne plus ensemble. J'espère qu'on pourra redevenir amis plus tard mais ça ne sera plus pareil, conclut le jeune Potter en soupirant.
Hagrid acquiesça en grognant.
- Tu disais que le château était agité, releva Hagrid.
- Oh, euh… oui. C'est juste à cause de potins dans les magazines, rien de bien important.
Il n'eut même pas le temps d'ouvrir la bouche qu'elle plaça le Sorcière Hebdo devant ses yeux.
- Qu'est-ce que c'est que ça ?
- Le Sorcière Hebdo ? Dit Harry, hésitant.
Il n'était pas certain de vouloir avoir cette conversation.
- Je te parle de l'article se trouvant en première page Harry, répondit Daphné en levant les yeux au ciel, sachant pertinemment qu'il savait de quoi elle parlait. Pourquoi t'es-tu livré aux journalistes ? Je pensais que tu détestais voir ta vie privée étalée dans les journaux ? Demanda-t-elle d'une voix plus douce.
Elle s'assit à côté de lui sur le canapé et posa le magazine sur la table basse face devant eux.
- Et pourquoi à ce sujet ?
Harry soupira, les yeux fixant ses genoux avant de relever la tête.
- Je n'avais pas vraiment le choix. McIntyre, la Directrice de rédaction du Sorcière Hebdo, a acheté des informations sur moi à Skeeter. Cette pourriture a appris je ne sais comment que j'étais émancipé et que j'avais endossé mon rôle de Lord Potter.
Harry secoua la tête : s'énerver de nouveau ne servirait à rien.
- McIntyre a accepté de me revendre les informations et donc de ne pas les utiliser si je lui donnais d'autres informations sur moi en échange. Étant donné le public cible du magazine, c'est ma vie amoureuse qui l'a intéressée, précisa-t-il en rougissant. C'est assez gênant mais je ne sais vraiment pas ce que j'aurai pu lui dire d'autre. Comme tu l'as dit, je déteste étaler ma vie privée, que ce soit dans les médias ou non.
- Je comprends, dit-elle en posant sa main sur le genou d'Harry. Ça n'a pas dû être une décision facile à prendre.
- Le plus difficile a été de la faire accepter mes conditions. Heureusement, j'ai fait appel à mon gestionnaire de compte il m'aide à négocier des affaires importantes quand je ne suis pas sûr de pouvoir y parvenir seul.
- C'est sage de ta part d'en avoir pris conscience et d'avoir demandé de l'aide, étant donné ta relation avec les adultes en général.
- Je crois que le fait que Ragnock soit un gobelin est ce qui m'a mis en confiance, dit-il, pensif. Les gobelins font tout pour accroître leurs richesses et leur monopole sur l'argent sorcier mais je sais que Ragnock a aussi mes intérêts à cœur, que ce soit en tant que client qu'en tant qu'ami.
La Serpentard acquiesça.
- Alors, changea-t-elle soudainement de sujet avec un petit sourire malgré ses joues rosées, tu penses vraiment que je suis douce et attentionnée, fière avec du caractère, sage et intelligente ? Ou ils ont encore déformé tes propos ?
- C'était surtout Skeeter qui déformait mes propos, précisa-t-il. Et tu sais très bien que je pense tout ça de toi, ajouta-t-il, rougissant, en serrant sa main, toujours posée sur son genou. Ce n'est pas la première fois que je te le dis.
- Sauf que cette fois, tout ceux qui ont lu le magazine sont au courant. Tu t'es livré à beaucoup de monde, même s'ils ignorent de qui tu parles. Merci, d'ailleurs, d'avoir caché qui j'étais.
- La vengeance de Skeeter ne concerne que moi il était hors de question que je t'affiche. En plus, je t'ai dit que j'attendrais. Alors ne me remercie pas d'avoir respecté ce que tu m'as demandé.
- Merci quand même, insista-t-elle en lui donnant un baiser sur la joue.
Harry tourna la tête et se racla la gorge pour cacher son sourire.
- Au fait, je voulais te parler de quelque chose avant de te relater le rendez-vous avec ton père.
Il n'avait pas pu le faire le jeudi soir, jour de la semaine où ils se parlaient à travers le miroir, puisque qu'il était occupé avec l'affaire Skeeter/McIntyre.
- Il m'a déjà envoyé une lettre en disant qu'il y réfléchissait mais qu'il n'avait que peu de raison de ne pas accepter ton offre. Mais il n'a rien dit d'autres. De quoi veux-tu me parler ?
- J'ai reçu une invitation au « Club de Slug », dit-il en sortant le parchemin de sa poche et en lui donnant.
Se faisant il dut lui lâcher la main et elle enleva la sienne de son genou.
- Hermione en a reçu une également. Ça a lieu samedi à dix-huit heures mais je ne sais pas du tout de quoi il s'agit. Et ça dit qu'il faut être bien habillé.
- Ah, oui, j'en ai reçue une moi aussi, reconnut-elle en lui rendant le parchemin.
- Et tu sais ce que prévoit Slughorn ?
- Dès l'arrivée de Slughorn, j'en ai parlé à mon père. Il donnait cours de potions pendant son temps à Poudlard.
- Il a aussi donné cours à mes parents, ajouta Harry. Et qu'est-ce qu'il t'a dit ?
- Il avait l'habitude de faire des petites soirées et de n'inviter que les élèves prometteurs ou reliés par le sang à des gens importants. Toutes ces personnes font alors parti de son club, le « Club de Slug », dit-elle avec mimant les guillemets avec ses doigts. Il garde contact avec ces élèves après Poudlard et joue de ses relations avec eux pour obtenir des choses, puis pour les mettre en relation avec ses nouveaux élèves qui, plus tard, lui offriront des choses à leur tour. Il a tout un réseau à travers le Royaume-Unis, d'après papa. Slughorn a d'ailleurs passé commande dans l'entreprise de mon père pour remplir les étagères de la classe de potions et mon père lui a fait des ristournes.
- Donc, toi, il t'a invitée parce que tu es la fille de Daniel Greengrass et moi parce que je suis le Survivant si je comprends bien, résuma Harry amèrement.
- Je sais que tu n'aimes pas qu'on se serve de ta renommée, toi le premier, mais tu devrais en profiter : il connaît beaucoup de gens et ça pourrait t'être utile d'avoir Slughorn dans la poche. Tu ne dois juste pas oublier qu'il t'utilise à ses fins personnelles mais qu'il n'est pas méchant.
- Et pourquoi doit-on être « bien habillé » ? Demanda-t-il en mimant à son tour les guillemets avec ses doigts.
- C'est une fantaisie de Slughorn, dit-elle simplement. Et comme il n'invite personne qui ne soit pas important, maintenant ou après Poudlard, il fait surtout ça pour qu'on s'habitue aux soirées officielles où nous serons invités plus tard. La plupart le sont déjà puisque venant d'une famille de sang pur, mais il invite aussi des sang-mélé ou des nés-moldus qui ne le sont pas. Et, puisqu'on est en fin d'année, il y aura certainement du beau monde.
- Qu'est-ce que tu veux dire ?
- Eh bien, s'il ne nous as pas invité plus tôt, c'est qu'il était probablement occupé à se renseigner sur nous et à lancer des invitations à ses amis célèbres. Si quelqu'un veut faire carrière dans le Quidditch, par exemple, attends-toi à ce qu'un joueur d'une des équipes britanniques soit présent.
Daphné enleva ses mains d'où elles étaient et croisa les bras, s'appuyant sur les coussins du canapé.
- Bon, alors que s'est-il passé exactement avec mon père ?
28 avril
Il lui avait donné rendez-vous au septième étage à treize heures. Les élèves mangeant plus tardivement le samedi et le dimanche, ils ne croiseraient personne pour les déranger à cet étage. Il espérait que la discussion se passerait bien, qu'il avait raison de lui faire confiance. C'était déjà un grand pas de lui montrer la Salle-sur-Demande alors que seuls Daphné et lui en avait connaissance jusqu'à aujourd'hui.
Il avait eu le temps de se concentrer sur sa seconde forme animagus au matin, après quelques exercices que les échelles verticales et horizontales pour rester en forme. Il arrivait à transformer ses bras en ailes, comme la dernière fois, entièrement couvertes de plumes. Il métamorphosait ses jambes en pattes avec des serres et faisait apparaitre son croupion avec quelques plumes. Bien sûr, les changements étaient difficiles car il ne pouvait pas rester droit à cause de la morphologie de l'aigle et son torse restait humain était lourd, ce qui lui faisait constamment perdre l'équilibre vers l'avant. Ne pouvant se rattraper avec ses ailes, il était tombé de trop nombreuses fois sur le crâne. Heureusement, après la première fois, il avait pensé à faire apparaitre un tapis en mousse pour amortir ses chutes.
Lorsqu'il regarda à nouveau la carte du Maraudeur, il la vit quitter la Grande Salle.
Lorsqu'elle fut à deux couloirs de sa position, il fit les trois allers-et-retour nécessaires à l'apparition de la porte. Il ne voulait pas encore lui montrer comment faire apparaître la Salle pour le moment. Il poussa la porte et la tint ouverte en y coinçant son pied. Lorsqu'Hermione arriva dans le couloir, il lui fit signe d'entrer, faisant fi de son froncement de sourcils. Elle devait probablement se dire qu'elle n'avait jamais vu cette porte auparavant. A l'intérieur, il avait demandé une salle semblable à la salle commune de Gryffondor afin de la mettre à l'aise et d'éviter les innombrables questions qu'elle aurait formulé s'il avait demandé un autre décor.
- J'ignorais qu'il existait une autre salle ressemblant autant à notre salle commune, dit la brune. Tu penses qu'il y en a une pour chaque salle commune ? Demanda-t-elle, sa curiosité évidente.
- Écoute Hermione, dit Harry avec un sourire amusé, je serais ravi de répondre à toutes les questions que tu as et que tu auras ensuite mais d'abord, je voulais te parler de certaines choses.
- Je me doute que ce doit être sérieux pour que tu m'aies demandé de venir ici.
- Ça l'est. Et tant que cette porte restera fermée, personne ne pourra nous interrompre.
Il l'invita à s'asseoir sur un des canapés et s'assit face à elle.
- Est-ce que je peux te faire confiance Hermione ?
Son amie se redressa et prit ses mains dans les siennes.
- Bien sûr que tu peux !
- J'aimerais en être certain, lui dit-il. Cette discussion que je veux avoir avec toi va te faire comprendre ce que j'entends par là.
Il baissa les yeux et déglutit. Il espérait aujourd'hui gagner une personne de confiance et non perdre une amie. Il releva la tête et lui parla, les yeux dans les yeux.
- Dumbledore n'est pas digne de confiance Hermione. J'ai nié cette vérité au début, mais beaucoup d 'éléments ont confirmé qu'il n'a fait que me manipuler toute ma vie. S'il te plaît, ne m'interrompt pas, lui dit-il lorsqu'elle ouvrit la bouche. Je vais tout te dire et, si tu as encore des questions, tu pourras me les poser quand j'aurai fini.
Elle ferma la bouche et acquiesça.
- Tout a commencé avec Daphné. Ou plutôt, tout a commencé quand je me suis posé des questions sur ma famille et son rôle dans la société magique en juin dernier et Daphné m'a aidé. Elle a répondu à toutes mes questions, bien qu'à contrecœur au début. Elle m'a finalement conseillé d'aller à Gringott pour en savoir plus. Ce que j'ai fait début juillet. Ce que j'y ai appris Hermione, j'aurais dû être mis au courant depuis des années. Mais Dumbledore l'a empêché en contrôlant mon courrier. Mon gestionnaire de compte m'a envoyé des lettres concernant l'état de mes richesses et mon héritage pendant des années mais je n'ai jamais rien reçu. Et j'ai découvert que le testament de mes parents n'avait jamais été lu, scellé par Dumbledore le lendemain de leur mort. Il n'avait aucun droit de faire ça, mais il l'a pris, dit-il en serrant les dents, la tête baissée.
Voyant à quel point il était bouleversé, Hermione lui serra à nouveau les mains, signe qu'elle l'écoutait et le soutenait.
- Ils m'ont laissé beaucoup d'argent, du mobilier, des propriétés et, surtout, ils ont demandé à ce que je sois placée chez les Longdubat, les Tonks ou encore avec McGonagall mais surtout pas avec les Dursley. Dumbledore le savait mais a pris la décision de me placer chez mon oncle et ma tante. Et ce n'est pas le pire, ajouta Harry, furieux. Dans leur testament, il est dit que Pettigrew était leur Gardien du Secret et, en le scellant, Dumbledore a caché une preuve de l'innocence de Sirius.
- Oh Merlin, s'exclama Hermione, une main tremblante sur la bouche.
- Mon parrain a été incarcéré injustement auprès des créatures les plus atroces qui soient pendant douze ans et j'ai vécu une enfance désastreuse parce que Dumbledore l'a décidé ainsi.
Il releva la tête et la regarda de nouveau dans les yeux.
- Il sait depuis peu que je suis au courant de tout. Il se cherche des excuses mais il n'est même pas désolé de ce qu'il a fait. On ne peut pas avoir confiance en Dumbledore, insista Harry. Est-ce que tu comprends, Hermione ?
- Oui Harry, je comprends.
- Quand je te demande si je peux te faire confiance, je veux m'assurer que tu es de mon côté, même si ça signifie être contre Dumbledore, même si ça signifie que tu ne dois rien lui rapporter à part si ça concerne l'école, même si ça signifie faire des choses qu'il n'aimera pas et lui cacher des choses. Est-ce que je peux te faire confiance, Hermione ?
- Oui, Harry, tu peux me faire confiance, dit-elle en le prenant dans ses bras.
Harry se tendit tout d'abord puis relâcha la tension dans ses épaules et accepta l'étreinte.
- Je suis de ton côté, Harry, lui murmura Hermione, la tête posée sur son épaule.-
- J'ai appris plein de choses ensuite. Etant donné que je suis le dernier membre de ma famille encore vivant, j'ai pu m'émanciper et je suis désormais Lord Potter, lui apprit-il en reculant. Je ne peux pas encore agir au Magenmagot mais ça me permet d'agir plus librement et de gérer les affaires familiales.
- J'ignorais que ça se faisait encore, ces choses-là, dit alors Hermione.
- Il y a plusieurs élèves à Poudlard qui viennent de familles nobles et anciennes. Certains viennent de familles anciennes mais qui ne sont pas nobles comme les Weasley.
- Et il y a qui, parmi les familles nobles à Poudlard ?
- Entre autres, Susan Bones, Hannah Abbot, Draco Malfoy, Neville, Daphné et moi. Il y en a encore quelques autres mais on les connait moins.
Hermione hocha la tête à plusieurs reprises, pensive.
- Est-ce que tout ce que tu viens de me dire à un lien avec Skeeter ? Ou c'est encore autre chose ?
- Au départ, ça n'avait aucun lien. Mais elle a découvert je ne sais pas comment pour mon nouveau statut politique et a vendu l'information au Sorcière Hebdo alors, pour protéger mes secrets, j'ai dû vendre l'information que tu as pu lire la semaine dernière, expliqua-t-il en grimaçant.
- Si elle a découvert ça, elle peut très bien découvrir d'autres informations sur toi et tu ne pourras pas arranger les choses comme tu l'as fait cette fois.
- Je sais mais je ne peux rien faire pour le moment, finit-il en se levant.
Il fit le tour de la table basse et resta debout, face à elle.
- Un dernière chose : cet été, j'ai pu passer du temps avec Sirius et Remus sur une île et je voudrais te montrer l'un des cadeaux de Sirius pour mon anniversaire. Mais tu gardes ça pour toi, d'accord ? Seuls Sirius, Remus et Daphné sont au courant.
- Bouche cousue, dit-elle en mimant le geste, très sérieuse.
Harry ferma les yeux et, comme il l'avait il y a quelques semaines avec Daphné, il se changea rapidement en panthère.
- Oh Merlin, s'écria Hermione, se levant d'un bond. Tu es un animagus !
Le grognement que fit Harry, ressemblait fortement à un rire.
Elle est si semblable à Daphné parfois, pensa-t-il.
Il repensa brièvement à la Serpentard et à sa réaction lorsqu'il lui avait parlé du mini-interrogatoire qu'il avait subi à propos de ses intentions envers elle. Elle avait caché son visage dans ses mains en marmonnant, embarrassée, qu'elle ne parviendrait pas à rester de marbre si son père lui jetait le moindre sourire ou regard amusé quand ils se reverraient à la fin de l'année.
- C'est… c'est incroyable ! Comment ça fonctionne ? Tu n'as commencé la formation que l'été dernier ? Tu l'as fait si rapidement ! Depuis combien de temps tu maitrise ta forme animale ?
Hermione parla d'une traite, ce qui arrivait uniquement quand elle était excitée. Quand Harry pencha tête sur le côté, amusée par le babillage de son amie, celle-ci s'en rendit compte et s'arrêta de parler, les joues rouges.
- Pardon, je pose trop de question, encore une fois, s'excusa-t-elle en se frottant la nuque, l'air gêné.
Harry fit lentement le tour de son amie deux fois pour qu'elle puisse l'admirer puis reprit forme humaine.
- Hermione qui ne pose pas trop de questions n'est pas Hermione, la rassura-t-il en souriant. Grâce à une potion qui te permet de rencontrer ta forme animagus dans une sorte de rêve, j'ai pu découvrir mes deux formes animagus. Ensuite, Sirius m'a appris les bases de la transformation puis j'ai continué depuis à l'école. Je m'entraine encore pour m'habituer à bouger, sauter, etc. dans ma forme féline mais sinon je me transforme entièrement et en une seule fois depuis fin janvier.
- Deux formes ?! Mais…
- Le seul à en avoir eu deux, selon la légende, est Merlin, oui, je sais. Mais mes formes sont des plus normales aucune créatures magiques, donc je ne suis pas l'équivalent de Merlin, conclut-il en levant les yeux au ciel. Ah, tu es réveillé toi !
Pixel, qui était endormi sur le pull d'Harry posé sur l'un des canapés, bailla en se mettant en position assise.
- Oh, bonjour Pixel, je ne t'avais pas vu… Dit Hermione avant de devenir soudainement silencieuse, la bouche ouverte.
Elle se tourna d'un coup vers Harry, les yeux écarquillés.
- Je sais comment Skeeter obtient ses scoops ! Est-ce que je pourrais t'emprunter la carte du Maraudeur samedi ?
- Euh oui, bien sûr, accepta-t-il en haussant les épaules. Mais à quoi penses-tu ?
- Je préfère ne pas t'en parler tant que je n'aurais pas de preuve, mais je crois que je la tiens, répondit-t-elle en ricanant.
Harry ouvrit grand les yeux.
Jamais il n'avait entendu sa meilleure amie ricaner.
Et c'était franchement perturbant.
