Note de l'auteur : 16 avril 2020

Tous les chapitres de l'épilogue à celui-ci inclus ont été corrigés (orthographe, grammaire, scénario, etc.). Il y a peut-être encore quelque fautes d'orthographe mais, malgré que je ne sois pas une machine, j'ai fait de mon mieux et je pense ne pas avoir laissé beaucoup.

La correction des autres chapitres se fera dans les jours qui suivent.

Bonne lecture !


Chapitre 27

7 mai

Sa rune de lumière sur le front, Harry inspecta chaque pierre du mur face à lui, jetant de temps à autre un coup d'œil à la carte du Maraudeur. Il était passé minuit et cela faisait déjà presque une heure qu'il parcourant les couloirs du sixième étage.

Selon les archives du château, l'aile ouest du sixième et du septième étage avaient été les derniers à être construits. Passant très souvent dans les couloirs du septième étage pour rejoindre la salle de classe de divination l'année précédente, la Salle-sur-Demande ou, plus rarement, pour se rendre au bureau du professeur Flitwick, Harry savait qu'il n'y avait pas de meurtrières à cet étage, bouchées ou non.

Alors, Pixel voltant à ses côtés, il parcourait les couloirs du sixième étage en ce vendredi soir -ou plutôt, samedi matin.

Par chance, aucun professeur ne vadrouillaient dans les couloirs entre minuit et cinq heures du matin et les préfets étaient déjà couchés seul Rusard et Miss Teigne étaient encore éveillés, parcourant de long en large le rez-de-chaussée.

Baillant grandement, Harry se mit à sauter sur place pour se réveiller un peu -gagnant un regard confus de la part de Pixel. Lui expliquant ce qu'il faisait en chuchotant à son ami ailé, Harry reprit son examen du mur tout en repensant aux derniers jours.

Ginny avait passé la semaine à le remercier pour l'autographe de Gwenog Jones, bien que dégoûtée de ne pas l'avoir vu en personne. Il avait dû lui dire mercredi qu'elle l'avait bien assez remercié et pouvait arrêter.

A chaque fois qu'il les croisait, Lavande et Parvati lui jetaient des regards noir -sûrement les avait-il vexées- puis baissaient la tête vers leur parchemin. De ce qu'il avait pu voir, elles y avaient inscrit le nom de toutes les filles de Poudlard de la troisième à la septième année et avaient déjà barré quelques noms dont celui d'Héloïse Midgen et celui de Pansy Parkinson.

Au moins étaient-elles intelligente pour ce genre de tache, pensa Harry.

Les lundis et mercredis soir, il avait retenté le sort du charmeur de corde et s'était entraîné à grimper à la corde que la Salle-sur-Demande avait fait apparaître. Il s'était améliorer dans les deux cas mais cela allait prendre du temps pour en arriver là où il voulait.

Arrivant près des toilettes des garçons, seul endroit qu'il connaissait à cet étage, il se figea, le regard dirigé vers la carte dans ses mains.

Eleanor Brandstone se trouvait non loin, seule.

Mais que faisait-elle ici à une heure pareille au lieu d'être dans son lit ?

Il se rendit dans le prochain couloir où elle devait se trouver et le faisceau de lumière émanant de son front tomba sur une baguette traînant sur le sol. S'en approchant, Harry la ramassa et regarda autour de lui. A part quelques fenêtres et des escaliers au bout du couloir, il n'y avait que le petit chemin menant aux toilettes qu'il venait d'emprunter et une porte devant probablement ouvrir sur un placard à balai.

Regardant à nouveau la carte, il s'approcha de l'étiquette nommé d'après Eleanor et se retrouva face à la porte. Il essaya de l'ouvrir mais elle était verrouillée.

Commençant malheureusement à comprendre ce qu'il se passait, Harry déverrouilla la porte d'un coup de baguette et découvrit la jeune Poufsouffle endormie sur le sol entre les balais et les produits ménagers, les yeux gonflés d'avoir trop pleuré.

Annulant la rune sur son front, il la grava sur le mur à l'intérieur du placard afin d'éclairer légèrement l'espace exigu et l'activa. Puis il posa la main sur l'épaule de la jeune fille et la secoua doucement en l'appelant :

- Eleanor… Eleanor, réveille-toi…

La Poufsouffle se réveilla en se frottant les yeux et en baillant. Elle voulut s'étirer mais, se faisant, fit tomber les balais derrière elle. Alors elle se redressa et regarda autour d'elle, affolée, semblant se rappeler où elle se trouvait.

- Eleanor, l'appela à nouveau Harry afin d'attirer son attention.

Elle se tourna vers lui soudainement, réalisant sa présence, et, lorsqu'elle le reconnut, se jeta dans ses bras, éclatant en sanglots.

- Mer-mer-merci, dit-elle en pleurant à chaudes larmes sur son épaule.

D'abord tendu, Harry se força à se détendre et enveloppa la jeune fille de ses bras, frottant son dos pour l'apaiser. Il lui chuchota des phrases sécurisantes du style « je suis là », « tout va bien maintenant », « c'est fini » et « tu es en sécurité ». Elle sembla aller mieux, ses larmes se tarissant, mais sa respiration était toujours erratique.

Quand elle se recula pour s'essuyer les yeux avec les manches de sa robe, elle s'excusa.

- Désolée de quoi ? Demanda-t-il confus. Tu n'as rien fait de mal.

Elle haussa les épaules en reniflant.

- Je me suis jetée sur toi et j'ai mouillé ton pull, expliqua-t-elle timidement.

- Tu n'as rien fait qui justifie que tu t'excuses, dit-il en rejetant ses paroles d'un geste de la main.

Il fit apparaître un mouchoir d'un simple geste de la baguette. Elle se moucha avec après l'avoir remercié.

- Les seules personnes qui doivent être désolées sont celles qui t'ont mise dans cet état, répliqua Harry. On t'a enfermé ici après avoir jeté ta baguette dans le couloir, devina-t-il. C'était qui ? Les trois Serpentards de la dernière fois ?

- Oui, répondit-elle avec une petite voix.

- Est-ce qu'ils ont continué à te harceler entre la fois où je t'ai aidé et ce soir ? Pourquoi tu n'as rien dit ? Demanda-t-il lorsqu'elle hocha à nouveau la tête après hésitation.

Elle baissa les yeux, honteuse.

- Ils ont dit que si je te prévenais, je le regretterais et je ne voulais pas t'embêter. Et tu ne pouvais pas être là à chaque fois… essaya-t-elle de justifier.

Harry baissa les yeux en serrant les poings.

Et après ça, les Serpentards se plaignent de leur mauvaise réputation.

Le ventre d'Eleanor se mit à gargouiller bruyamment.

- Depuis combien de temps es-tu là-dedans ?

- Je me dirigeai vers la Grande Salle pour le dîner donc, il était dix-neuf heures je crois.

Bon sang.

Elle était enfermée dans ce placard pendant presque six heures et sans avoir mangé. L'heure de la punition n'avait pas encore sonné il devait d'abord s'occuper de la jeune Poufsouffle.

- Bon, n'attirons pas l'attention en te faisant entrer dans ton dortoir maintenant. Je connais un endroit où tu pourras rester et dormir.

Elle hocha la tête, baillant à s'en décrocher la mâchoire.

Il l'aida à se relever et à sortir du placard. Pixel, qui était resté dans le couloir, vint se poser sur son épaule. Harry désactiva la rune de lumière dans le placard et, regardant de temps en temps la carte du Maraudeur, sous l'œil curieux d'Eleanor, il se dirigea vers le septième étage. Arrivé près du tableau de Barnabas Lefollet apprenant à danser aux trolls, il fit apparaître la porte de la Salle-sur-Demande après trois allers-et-retours.

Exténuée, Eleanor ne lui posa pas de questions.

Il avait demandé à la salle deux espaces séparés par un long rideau, chaque espace possédant un lit, et, devant ses deux espaces, il y avait un espace commun avec une petite table carré et deux chaises.

- Dobby ! Appela Harry.

*POP!*

L'elfe apparut aussitôt.

- Harry Potter Monsieur a besoin de Dobby ?

- Oui Dobby, désolée si je t'ai réveillé.

Ses oreilles se redressèrent et frétillèrent comment elles le faisaient à chaque fois que Harry le remerciait ou s'excusait de le déranger.

- Dobby est au service d'Harry Potter Monsieur, dit-il en s'inclinant. Qu'est-ce que Dobby peut faire pour Monsieur ?

- Dobby je voudrais d'abord te présenter Eleanor Brandstone, elle est mon ami au même titre que Daphné ou Hermione.

- Dobby est ravie de rencontrer Miss Eleanor Brandstone, amie d'Harry Potter, dit-il à la jeune fille en s'inclinant.

- Salut, dit Eleanor timidement en agitant la main.

C'est peut-être la première fois qu'elle voit un elfe de maison, pensa Harry.

- Eleanor n'a pas pu diner et je commence à avoir un peu faim, dit le jeune Potter. Pourrais-tu nous apporter de quoi manger ? Rien de trop riche mais assez pour nous rassasier, conseilla-t-il.

- Dobby apporte ça dans une minute.

*POP!*

Harry guida Eleanor, qui continuait de fixer l'endroit où s'était tenu l'elfe, jusqu'à une chaise et s'installa de l'autre côté de la table.

- Dobby est un elfe de maison, lui expliqua-t-il. Ce sont des créatures magiques très intelligentes et fidèles à la famille qu'ils servent. Ils vivent grâce à la magie de la famille à laquelle ils sont liés. Sans elle, ils dépérissent. Il y a beaucoup d'elfes à Poudlard qui s'occupe du château, de notre lessive et de nos repas. Si tu te rends un jour dans les cuisines, tu pourras y en croiser une centaine.

- Dobby est ton elfe ? Demanda-t-elle, curieuse.

- Il est relié à la famille Potter depuis peu, oui. Mais Dobby est spécial il a été maltraité par la famille qu'il servait avant moi alors je l'ai embauché. Il a un salaire et des jours de congés, ce que les elfes n'ont pas en général -ce n'est pas dans leur nature. J'ai un autre elfe depuis la semaine dernière mais elle a refusé d'être payée. Elle s'appelle Winky.

*POP!*

Dobby réapparut avec un plat de purée, de la dinde, des haricots verts, de la sauce de viande, du pain, du jus de citrouille et un bol de mousse au chocolat.

- Merci Dobby, le remercia Eleanor, juste après Harry.

- Eleanor, pourrais-tu indiquer à Dobby où se trouve ton pyjama pour qu'il puisse te l'amener ?

- Euh… Je le mets sous mon oreiller.

- Eleanor est une élève de première année à Poufsouffle, précisa Harry.

Dobby disparut avec un « pop » sonore après avoir acquiescé et réapparut deux secondes plus tard avec le pyjama de la Poufsouffle et celui d'Harry. Il les posa sur les lits puis revint vers la table.

- Dobby peut faire autre chose Harry Potter Monsieur ?

- Je n'ai plus besoin de rien, non. Et toi Eleanor ? Besoin d'autre chose ?

- Non, merci Dobby.

Ravi par toutes ces gentillesses, Dobby s'inclina face à la jeune fille et disparut.

- Pourquoi lui avoir dit que j'étais à Poufsouffle et en première année ? Demanda Eleanor, intriguée.

- Pour qu'il sache dans quel dortoir chercher, tout simplement, dit Harry avec un sourire amusé.

Ils mangèrent en silence Eleanor plus qu'Harry car il avait bien dîné plus tôt. Quand leur assiette fut vide et le bol de mousse au chocolat presque terminé, Dobby réapparut pour débarrasser la table avant de leur souhaiter une bonne nuit.

- Demain, je vais t'accompagner au bureau du professeur Chourave. Ensuite, on ira voir le professeur Slughorn.

Les yeux d'Eleanor s'élargirent.

- Mais ils vont me le faire regretter si je les dénonce !

- Premièrement, étant donné que ce n'est pas la première fois qu'ils te harcèlent, ils seront, j'espère, sévèrement punis et leurs parents seront mis au courant qu'ils risquent une exclusion temporaire. Et à un mois des examens, crois-moi quand je te dis que leurs parents leur diront de se tenir à carreau. Deuxièmement, en avertissant les professeurs concernés, il te sera plus facile d'aller les avertir qu'autre chose est arrivé à l'avenir puisqu'ils seront au courant des événements précédents. Et, troisièmement, s'il t'arrive quelque chose, tu pourras désormais appeler Dobby pour qu'il t'aide ou pour qu'il me prévienne et me fasse venir jusqu'à toi. D'accord ?

Eleanor se jeta à nouveau dans ses bras pour le remercier avant de se reculer en rougissant et en s'excusant.

Harry ne dit rien, amusé.

Puis ils allèrent se coucher chacun de leur côté.


Bien que non ravie au début de voir le concurrent de son élève favori, le professeur Chourave fut rapidement concernée par ce que Harry lui raconta, aidée d'Eleanor qui parla de toutes les fois où les trois élèves de Serpentard de troisième année l'avaient acculés dans des coins isolés pour l'insulter ou l'attaquer avec des sorts inoffensifs -certes- mais humiliants. Ni une, ni deux, la directrice des Poufsouffles les accompagna jusqu'au bureau du professeur Slughorn, bien décidé à tenir son rôle protecteur de mère poule avec son élève.

Le directeur des Serpentards fut outré par ce qu'il apprit. Il n'eut besoin d'aucune preuve, il croyait Harry et ne voyait aucune raison pour que la jeune Poufsouffle ait inventé ces histoires. Il fit appeler les trois élèves concernés.

Le professeur Dumbledore étant absent cette semaine-là, les deux directeurs s'occupèrent de prévenir les parents et de punir les élèves : ils avaient deux heures de retenues chaque soir du lundi au vendredi -sauf durant les deux semaines d'examens- et quatre heures le samedi et dimanche après-midi jusqu'à la fin de l'année.

Le professeur Slughorn raccompagna ses élèves jusqu'à leur salle commune après avoir assuré à Eleanor que le Directeur serait mis au courant dès son retour et le professeur Chourave raccompagna Eleanor jusqu'à la salle commune des Poufsouffles, dans l'intention de passer un savon auprès des filles de son dortoir pour ne pas s'être inquiétée de son absence la veille.

27 mai

Entre devoirs, entraînements physiques et magiques et discussion avec Daphné à travers le miroir la semaine et la formation animagus, le tutorat avec Mme Pomfresh et ses « rendez-vous » dominicales avec Daphné, Tracy, Blaise et, une fois, Astoria, les trois semaines qui suivirent furent des plus banales pour Harry. Il n'eut même pas l'occasion de chercher après la salle secrète de Gryffondor, les rondes ayant été multipliées la nuit afin d'éviter que ce qui était arrivé à Eleanor ne se reproduise.

La troisième semaine, alors qu'Harry déjeunait tranquillement tout en écoutant Hermione expliquer certaines lois de la magie à Ginny pour son devoir de sortilèges, les Champions furent appelés à se rendre près de la cabane d'Hagrid à midi.

Après un double cours de métamorphose et un cours d'histoire de la magie particulièrement long, Harry se rendit au rendez-vous et vit que Cédric, Krum et Fleur étaient déjà présents. Cette dernière lui fit un grand sourire avant de lui faire la bise pour le saluer -ce qui le décontenança un peu. Son attitude envers lui avait complètement changé depuis la Deuxième Tâche : elle ne le regardait plus de haut, lui souriait et ne le traitait plus comme un gamin.

Ludo Verpey arriva cinq minutes plus tard, un grand sourire étirant ses lèvres.

- Bonjour ! lança-t-il d'une voix joyeuse. Bien, bien, vous êtes tous là ! J'imagine que vous avez deviné où aura lieu la dernière tâche ?

Harry grimaça. Il avait cru qu'on les amènerait ailleurs mais, comme ce n'était pas le cas, il comprit rapidement.

- Dans la forêt interdite, dirent Harry et Cédric, le premier dépité, le second blafard.

- Exactement, approuva Verpey. Le principe de la troisième tâche est tout simple. Le trophée du tournoi sera placé au centre de la forêt. Le premier champion qui l'atteindra recevra la note maximale.

- Il suffit simplement de trouver son chemin dans la forêt ? Demanda Fleur.

- Oh, bien sûr, il y aura des obstacles, répondit Verpey d'un air guilleret en se balançant d'avant en arrière. La forêt abrite quelques créatures et Hagrid va nous en fournir quelques autres pour pimenter l'épreuve... Il y aura aussi des mauvais sorts qu'il faudra conjurer... des tas de choses dans ce genre-là. Le champion qui a actuellement le plus grand nombre de points pénétrera le premier dans la forêt.

Verpey adressa un grand sourire à Harry.

– Ensuite, ce sera au tour de Mr Krum... puis à celui de Mr Diggory et enfin à celui de Miss Delacour. Mais chacun aura sa chance, tout dépendra de la façon dont vous parviendrez à franchir les obstacles. Ça devrait être amusant, non ?

Harry, qui était bien placé pour savoir quel genre de créatures se trouvaient dans la forêt et connaissant Hagrid, doutait fort qu'ils puissent trouver matière à s'amuser.

Mais il se contenta de hocher poliment la tête, comme les autres champions.

- Parfait... Si vous n'avez pas de questions à poser, nous pouvons tout de suite rentrer au château. Il fait un peu froid, dehors...

Tout le monde prit le chemin menant aux portes du ch âteau et Verpey se précipita au côté d'Harry. Celui-ci s'attendait à ce que Verpey lui propose à nouveau son aide mais, au même instant, il sentit quelqu'un lui tapoter l'épaule. C'était Krum.

- Harrrry, je pourrrrais te parrrler ?

- Oui, bien sûr, répondit Harry, légèrement surpris.

- Allons fairrre un tourrr, tu veux bien ?

- OK, dit Harry avec curiosité.

Verpey eut l'air un peu décontenancé.

- Je t'attends, Harry, d'accord ?

- Oh, ce n'est pas la peine, Mr Verpey, répondit Harry en réprimant un sourire, je crois que je saurai retrouver tout seul le chemin du château.

Harry et Krum marchèrent ensemble vers le Lac Noire, tout en continuant de longer la forêt. Ils allaient à l'opposé du vaisseau de Durmstrang.

- Pourquoi on va par-là ? demanda Harry au moment où ils passaient devant la cabane de Hagrid et le carrosse illuminé de Beauxbâtons.

- Je ne voudrrrais pas qu'on surrrprrrenne notrrre converrrsation, répliqua vivement Krum.

Lorsqu'ils eurent enfin atteint un coin suffisamment à l'écart pour ne pas risquer d'être entendus, Krum s'arrêta dans l'obscurité des arbres et se tourna vers Harry.

- Je voudrrrais savoirrr, dit-il, le regard flamboyant, ce qu'il y a entrrre toi et Herrr-mion-neû.

Harry, qui s'était attendu à quelque chose de beaucoup plus sérieux en voyant les airs mystérieux de Krum, le regarda d'un air stupéfait.

- Rien, répondit-il.

Mais le regard de Krum flamboya de plus belle et Harry, qui ne se laissa pas impressionné, décida de quand même lui donner quelques explications :

- Nous sommes amis, mais elle n'est pas ma petite amie et elle ne l'a jamais été. C'est cette Rita Skeeter qui a tout inventé.

– Herrr-mion-neû parrrle trrrès souvent de toi, dit Krum en regardant Harry d'un air soupçonneux.

- Oui, dit Harry. C'est parce que nous sommes amis, meilleurs amis.

Il avait du mal à croire qu'il était en train d'avoir une telle conversation avec Viktor Krum, le célèbre joueur de Quidditch international. C'était comme si, à dix-huit ans, Krum considérait Harry comme un égal — un véritable rival...

– Tu n'as jamais... vous n'avez pas... ?

– Non, répondit Harry d'un ton ferme.

- Et l'arrrticle dans lequel tu as dit que tu étais amourrreux d'une fille…

Harry ne le laissa pas finir : il en avait assez qu'on lui parle de cet article.

- Je parlais de quelqu'un d'autre, dit-il simplement. Pas d'Hermione.

Puis, prenant un air plus sérieux, il retourna la situation :

- Quelles sont tes attentions envers elle ?

Le bulgare eut l'air interloqué par sa question avant de reprendre son air sérieux, les sourcils froncés.

- Je l'aime beaucoup, j'apprrrécie sa compagnie et elle est trrrès intelligente. Elle est différrrente des autrrres filles.

- En effet, dit juste Harry. Et tu es sérieux avec elle ? Je ne veux pas qu'elle soit blessée…

- Je ne sais pas où les choses irrront mais je veux essayer si Herrr-mion-neû le veut aussi.

Bien que les intentions de Krum envers sa meilleure amie soient vagues, il avait été honnête et Harry dut s'en satisfaire pour le moment.

Krum, lui, parut un peu plus heureux qu'il n'y ait rien entre Harry et Hermione. Il regarda Harry quelques instants, puis dit :

- Tu es trrrès bon surrr un balai. Je t'ai rrregarrrdé pendant la prrremièrrre tâche.

- Merci, répondit Harry avec un grand sourire. Moi, je t'ai vu à la Coupe du Monde. La feinte de Wronski, c'était vraiment...

Ils discutèrent de la Coupe du monde et des techniques de vol pendant une vingtaine de minutes tout en prenant la direction du vaisseau de Durmstrang. Puis, à une centaine de mètre de là, ils se séparèrent, Harry prenant la direction du château.


- ... beaucoup de monde, surtout la nuit. Heureusement que je ne sers la nuit que le week-end, sinon je n'aurais même pas le temps de dormir de la semaine.

- Et j'aide aussi ! Intervint Sirius, presque fier de ce fait.

- Oui, oui, acquiesça Remus en roulant des yeux. Je ne sais pas ce que je ferais sans toi.

- Et il aide beaucoup ? Fit semblant de s'étonner Harry sous le regard outré de son parrain.

- Crois-le ou non, c'est lui qui prépare le petit déjeuner, qui enregistre les clients qui veulent une chambre et qui débarrasse les tables. Ça me laisse le temps d'accueillir les clients, de les servir et de cuisiner le déjeuner et le dîner.

- Mais tu ne dors pas le week-end ? Fut surpris Harry.

- Si mais je ne vais me coucher que vers deux heures du matin. On ferme jusque cinq heures, Sirius se lève pour que les vampires puissent partir et fait le petit déjeuner puis je me lève à nouveau vers huit heures.

- Et pourquoi tu n'embauches pas une personne de plus ?

- Pour l'instant, je débute. Et puis, je n'ai confiance qu'en Sirius pour le moment. Mais j'envisage de le faire pour cet été.

- Et pourquoi ne pas embaucher des étudiants ? Ils peuvent travailler à partir de seize ans, non ?

- je doute trouver des jeunes voulant travailler dans une auberge comme la mienne, dit Remus en faisant allusion à sa clientèle.

- La taverne est proche de l'Allée des Embrumes mais encore sur le bord du Chemin de Traverse, fit remarquer Harry. Et si tu emplois des nés-moldu, tu aurais plus de chance car ils sont plus ouverts d'esprit et les parents seraient moins réticents. J'en aurai bien parlé à Hermione mais elle n'aura pas l'âge avant le mois de septembre.

- Je passerai une annonce dans le journal, dit finalement le loup-garou.

- Passe dans les locaux de la Gazette et dis-leur que c'est moi qui t'envoie, dit Harry. Ça ne devrait pas poser de problème.

Le Maraudeur acquiesça et, alors qu'un client l'appelait au bar, lui dit :

- Au fait, on sera là pour te soutenir lors de la Troisième Tâche. Je fermerai pour l'après-midi, ajouta-t-il avant de rejoindre le bar.

- Je voulais te parler de quelque chose, reprit Sirius, une fois que Remus fut parti. Maintenant que j'ai été reconnu innocent et que je suis assez en forme pour être sorti de Ste Mangouste, j'ai un boulot grâce à Remus et un endroit où rester pour le moment mais je ne peux pas te faire vivre à la taverne. Enfin, tu es émancipé, ajouta rapidement Sirius, et donc si tu ne veux pas vivre avec moi, je comprendrais mais je me disais, si tu voulais, qu'on pourrait vivre ensemble… Pour l'instant je n'ai que la vieille demeure familiale des Black, ce qui n'est pas idéal mais je peux chercher autre chose. J'ai peut-être une maison ou un appartement autre part en Europe ou on peut retourner sur l'Ile des Maraudeur et…

- Sirius ! Sirius !

Harry interrompit son parrain dans son monologue.

- Si la demeure familiale des Black n'est pas idéale, j'ai quelques autres propriétés au Royaume-Unis, tu sais. J'en ai d'ailleurs une en Écosse qu'il me tarde de visiter, si ça te dit ? On pourrait s'y installer ou dans une autre de mes maisons et retourner sur l'île des Maraudeurs juste pour les vacances ?

- Mmmm, acquiesça Sirius tout en se frottant la barbe. C'est une idée. Tu me diras dans quelle propriété tu souhaites aller avant ton retour de Poudlard et je rassemblerais mes maigres possessions.

- Génial, s'enthousiasma Harry.

- Tu es sur de vouloir vivre avec un vieux comme moi ? Demanda Sirius avec humour.

- Tu n'es pas vieux, répliqua Harry en roulant des yeux. Tu as à peine trente-cinq ans ! Et je préfère vivre avec toi que tout seul, dit-il en haussant les épaules.

Puis Harry eut un sourire amusé en pensant que, même s'il ne le faisait plus aussi souvent, Daphné lui aurait probablement lancé un regard noir si elle était là en le voyant encore hausser les épaules.

- Qu'est-ce qui te fait rire ? Demanda Sirius ? Partage un peu !

- Non, non, c'est rien...


PDV Daphné

Cette fois, se fut Harry qui posa sa tête sur les genoux de Daphné. Ils avaient chacun une tasse de chocolat chaud -Harry avait déjà fini la sienne- et mangeaient des pralines, qu'Hélène Marshalls lui avaient envoyées de Belgique.

- Au moins, tu as un avantage sur les autres Champions, dit la Serpentard. Tu sais qu'il y a des accromantules, des centaures et des licornes.

- Oui… Dommage que je ne puisse pas poser de questions à Hagrid pour avoir s'il y a d'autres créatures et, si oui, lesquelles, se plaint Harry. Tout le monde sait que je suis ami avec lui, donc si je vais le voir, on va m'accuser de tricherie.

- Et tu as l'avantage d'avoir été deux fois dans la forêt, tu sais un peu à quoi t'attendre. Et puis tu as la carte pour éviter de te perdre, ajouta-t-elle après réflexion.

Le Gryffondor avait fini par parler de la carte à Daphné. Elle ne la lui avait pas rendue avant une bonne heure durant laquelle elle l'avait examinée sous toutes ses coutures et s'était émerveillée de la prouesse des Maraudeurs –Harry lui avait révélé l'identité des quatre hommes mais n'avait pas parlé du secret de Remus.

- En espérant que Dumbledore ne me la confisque pas avant la tâche, précisa Harry en fermant les yeux. Il sait qu'elle existe, dit-il avec une grimace.

- Et bien, dans le cas où ça arriverait, je peux t'apprendre le sort de la boussole. Il est très facile même un élève de première année peut le jeter.

- Oui, je veux bien, la remercia-t-il avec un sourire.

Daphné déposa sa tasse lorsqu'elle eut fini son breuvage.

Ils restèrent silencieux quelques minutes, les yeux dans les yeux, savourant la présence l'un de l'autre... Daphné passa sa main dans les cheveux du jeune Potter qui ferma les yeux et soupira de contentement. Elle prit une praline au chocolat blanc -ses préférés- et en prit une au chocolat noir pour Harry. Elle mangea la sienne et glissa l'autre entre les lèvres du Gryffondor qui rouvrit les yeux et la remercia d'un sourire.

Au bout d'un long mais paisible silence, Daphné lança le sort Tempus et soupira.

- Je devrais y aller…

- Ouais, dit Harry, l'air dépité. Tu crois qu'on pourra encore se voir cet été ? Demanda-t-il soudainement.

Daphné ferma les yeux pour réfléchir et sentit que son ami s'était redressé, le poids de sa tête ayant disparu.

- Papa sera plus souvent à la maison que l'année dernière et maman encore plus puisqu'ils n'ont plus de voyage d'affaires de prévu. T'inviter sans qu'ils le sachent sera compliqué… Je vais devoir le leur demander, soupira à nouveau la Serpentard.

- Et ça t'embête ? Demanda le jeune Potter. J'ai pourtant rencontré ton père et il sait qu'on est proches…

- Justement, dit-elle en ouvrant les yeux, ça sera encore plus compliqué et, s'ils acceptent que tu viennes, ce sera sous haute surveillance. Je pourrais peut-être aussi inviter Tracy et Blaise de temps en temps pour qu'ils soient moins stricts, proposa-t-elle. Mais mes parents seront quand même tous les deux à l'affût, même si c'est pour des raisons différentes.

- Pour quelles raisons ?

Harry encercla ses genoux de ses bras, le visage tourné vers la brune.

- Mon père sait que nous sommes proches et il est très protecteur. Quant à ma mère, elle sera curieuse et va probablement m'embarrasser à plusieurs reprises.

Harry leva un sourcil inquisiteur mais la brune le mordit pas à l'hameçon : sans doute voulait-il qu'elle lui dise comment sa mère pourrait bien l'embarrasser. Mais non.

- Je pourrais t'inviter, sinon, proposa-t-il.

- Tu n'habites pas chez ton oncle et ta tante ? Se souvint-elle.

- Cet été, ça va changer, dit-il en haussant les épaules et Daphné lui frappa le bras quand elle le vit faire. Aïe, dit-il avec une grimace exagérée.

- Ils risquent de refuser quand même.

- Même si j'invite Tracy, Blaise, ta sœur et Hermione ? Et même si c'est pour mon anniversaire ? Je pourrais inviter tes parents, en tant que Lord Potter pour une heure ou deux, non ?

Daphné cligna des yeux à plusieurs reprises : l'idée n'était pas mauvaise.

- Tu devrais aussi inviter les parents de Tracy, d'Hermione et la mère de Blaise pour que ça ne fasse pas bizarre qu'il n'y ait que les miens.

- Et j'inviterais aussi Neville, dit Harry. Et peut-être Ginny.

- Ah, dit simplement Daphné, un pic de jalousie la frappant.

Mais elle ne dit rien de plus : Harry avait bien spécifié que la fille Weasley n'était qu'une amie et elle lui faisait confiance.