Chapitre 28

Ouvrant les yeux après avoir passé une heure à renforcer ses boucliers mentaux, Harry se leva et s'étira avant de se rasseoir. Le fauteuil du Poste était peut-être confortable mais rester assis les jambes croisées pendant une heure n'était pas confortable du tout. L'occlumencie l'aidait à se calmer et à remettre ses idées en place. Et il en avait grandement besoin avec tout ce qu'il avait à faire en ce moment et avec la Troisième Tâche qui approchait à grand pas.

Chacune de ses journées était chargée : il faisait son jogging chaque matin avant de se doucher et de prendre son petit-déjeuner juste avant les cours puis en fin de journée, il faisait ses devoirs -les lundis et mercredis- ou continuait son entraînement physique -les mardis et jeudis- qui comprenait montées à la corde, pompes, abdominaux, squats et planche. Il discutait avec Daphné le jeudi, la voyait avec les autres Serpentards le dimanche après avoir revus les sorts de soin de bases avec Mme Pomfresh puis discutait avec Sirius et Remus le samedi soir quand ils en avaient le temps.

Daphné, Blaise et Tracy l'aidaient à trouver des sorts utiles le dimanche et à les maitriser, pendant qu'Astoria faisait ses devoirs dans la même pièce -soit disant juste pour Pixel mais Harry savait qu'elle était curieuse de les voir faire et qu'elle aimait leur compagnie. Grâce à l'aide de Neville, Ginny et Hermione, qui recherchaient pendant leur temps libre à la bibliothèque des créatures pouvant potentiellement être présentes durant la troisième tâche, Harry avait une idée des sorts à apprendre en priorité.

Le samedi, Harry faisait ses devoirs avec Hermione, Neville et Ginny s'il ne les avait pas terminés durant la semaine ou s'il en avait eu le jeudi ou le vendredi, puis Hermione l'accompagnaient pendant qu'il courait sous sa forme animagus pour tester son endurance avant d'ajouter quelques obstacles pour qu'il les contourne et saute par-dessus. Ensuite, son amie l'aidait à réviser quelques runes qui pourraient lui être utile avant que le jeune Potter ne lui fasse comprendre gentiment qu'il allait s'entraîner à se changer en sa seconde forme animagus et que -non- Hermione ne pouvait pas rester car sa forme était un secret pour l'instant.

Le seul moment de la semaine où Harry avait du temps libre, c'était le vendredi soir et Harry préférait dormir au Poste ou dans la Salle-su-Demande avant de partir à la rechercher de l'entrée de la salle secrète de Gryffondor.

Harry avait presque envie de dormir, se retrouvant fatigué rien qu'à penser à tout ce qu'il avait fait ces deux dernières semaines et à toutes les choses qu'il devait encore faire cette semaine. En plus, il ne restait que quelques jours avant que les examens ne commencent et celui d'Histoire de la Magie avait lieu le matin même de la Troisième Tâche. Les Champions avaient été exemptés d'examens puisqu'ils participaient au Tournoi mais Harry avait tenu à les passer, assurant au professeur McGonagall que cela n'affecterait pas sa préparation pour la Troisième Tâche.

Harry souffla avant de trouver le courage de se lever pour quitter le Poste, Pixel sur son épaule.


PDV Daphné

Malfoy la rendait malade.

Non content de lui parler comme si elle lui appartenait ou comme s'il était persuadé qu'elle tomberait un jour ou l'autre sous son charme mais, en plus, il charmait sa sœur sous ses yeux.

La cadette Greengrass regardait l'héritier Malfoy avec les yeux brillants et buvait ses paroles comme si elle avait été en plein désert et se trouvait maintenant devant une oasis.

Autant l'avis d'Astoria à propos de Malfoy avait quelque peu changé depuis ce que lui avait dit Harry l'été dernier, autant son comportement lorsqu'il se trouvait face à elle, lui, n'avait pas évolué. Astoria disait moins l'admirer et comprendre qu'il n'était pas celui qu'elle croyait mais Daphné voyait bien que sa sœur restait attirée par lui et ne parvenait pas à faire fonctionner son cerveau en sa présence.

Pansy Parkinson et sa bande entrèrent dans la salle commune et la brune au visage anguleux se dépêcha d'atteindre le jeune Malfoy afin de lui prendre le bras et le coller comme une sangsue. Draco leva les yeux au ciel mais ne s'en dépêtra pas.

Face à cela, dépitée, Astoria s'excusa, prétextant un devoir non fini, et rejoignit son dortoir.

Daphné soupira inaudiblement.

Elle espérait qu'Astoria verrait bientôt que le blond ne valait ni son temps ni son attention.

13 juin

Comme il le faisait chaque jour, Harry salua Eleanor en entrant dans la Grande-Salle. Accompagnée de deux élèves de Serdaigle -une fille et un garçon- et d'un garçon de Gryffondor, la jeune fille semblait avoir trouvé de vrais amis -Harry entendait par-là des gens qui faisaient attention à elle. La jeune Poufsouffle lui fit un signe de la main, les joues rougies, alors que ses camarades le regardaient avec de grands yeux admiratifs. Au moins n'étaient-ils plus bouche-bée comme le premier jour où il était venu saluer Eleanor à sa table.

Il ne le disait plus à voix haute au risque que Ginny le frappe de nouveau -il aimerait garder son bras intact pour la Troisième Tâche quand même- mais Eleanor et ses trois amis ressemblaient véritablement à Ginny lorsqu'elle était en première année.

Il sourit, amusé par leur comportement.

Il rejoignit l'infirmerie vers dix heures où Mme Pomfresh l'attendait. Depuis deux semaines, elle mettait une grande importance à revoir les sorts de soin de base : désinfecter et refermer les petites coupures, arrêter le sang de couler, soigner une brulure artificielle, réparer de petits vaisseaux sanguins où se trouvait un bleu, remettre une épaule déboîtée -et pour cela, il ne fallait pas de sort c'était juste très compliqué à faire seul- et faire apparaître une attelle.

Il avait compris qu'il ne pouvait pas lui demander d'aide par rapport à la Troisième Tâche mais l'infirmière semblait lui en donner secrètement, profitant du tutorat pour que cela ne soit pas « légalement » de la tricherie.

Une heure et demie plus tard, il la quitta après de multiples remerciements.

Après le déjeuner, il rejoignit la salle de classe où il devait rencontrer ses amis. Il arriva le premier, ce qui ne l'étonna pas car il avait vu les trois Serpentard dans la Grande Salle en partant. Astoria, par contre, arriva cinq minutes après lui. Après les avoir salué Pixel et lui, elle s'installa sur une table poussée dans un coin et sortit parchemins, plume, bouteille d'encre et livres pour faire ses devoirs. Pixel quitta son épaule et voleta jusqu'à Astoria puis se posa sur la table pour l'observer travailler.

Daphné, Tracy et Blaise arrivèrent quinze minutes plus tard et ils commencèrent l'entraînement.

L'enchantement des Quatre-Points n'avait plus de secret pour lui : il était effectivement facile à jeter et il s'était entraîné à se diriger grâce au sort. Et, bien qu'il ait réussi à maitriser les deux boucliers lorsqu'il s'était préparé pour la première tâche, il ne les prenait pas pour acquis et les jetait de temps à autres quand Blaise lui jetait un sort de chatouillement sans prévenir. Les trois Serpentards s'étaient entraînés à maîtriser le bouclier de base pendant qu'il faisait autre chose et ils se débrouillaient plutôt bien.

Les deux nouveautés depuis qu'ils avaient commencé à se voir pour le préparer à la troisième tâche, c'était les sortilèges de désarmement et de stupafixion. Autant le premier était difficile à maîtriser, autant Harry sembla être doué pour ce sort. Le second sortilège, par contre, causa bien des embarras lorsqu'il parvient à stupéfixer Tracy et qu'ils se rendirent compte que le contre-sort n'était pas si simple à maîtriser. Il leur fallu une dizaine d'essais avant de pouvoir réveiller la blonde. Daphné, Blaise et Tracy les apprenaient en même temps que lui et, lorsqu'ils le maîtrisèrent suffisamment ce dimanche, décidèrent de se défier en duel avec seulement trois sorts : Expelliarmus, Protego et Stupefix. Blaise gagna contre Tracy mais perdit contre Daphné et contre Harry. Par contre, Tracy gagna contre Daphné mais perdit face à Harry.

Il ne restait plus que Daphné contre Harry.

Astoria, qui avait regardé les duels du coin de l'œil, mit ses devoirs de côté pour pleinement observer le dernier duel.

Tels des cow-boys lors d'un duel de tir au Far-West, le deux étudiants se regardèrent les yeux dans les yeux, tous deux de profil, la baguette levée. Il ne se passa rien durant les durant les vingt premières secondes puis, décidant qu'il fallait bien que l'un d'eux commence, Harry jeta un Expelliarmus retentissant. Daphné fit un pas en arrière tout en invoquant son bouclier avant d'avancer d'un pas en jetant un Stupefix rougeoyant suivi très rapidement d'un Expelliarmus dans la même direction. Harry jeta son bouclier en faisant un pas de côté : il évita le premier sort et se protégea du second. La Serpentard jeta deux autre sorts de stupéfixion en suivant puis encore un sort de désarmement mais Harry les contra tous grâce à son bouclier. Dès que Daphné jeta à nouveau un très énervé « Stupefix !», Harry plongea sur le côté comme un gardien de but lors d'un match de football et jeta le sort de désarmement avant d'atteindre le sol. Daphné n'eut que le temps de prononcé les deux premières syllabes du sort du bouclier avant d'être touchée par le rayon lumineux et d'être désarmée. Elle s'élança vers sa baguette mais Harry se releva rapidement, essayant d'oublier son bras douloureux, et stupéfixa la brune. Blaise, Tracy et Astoria l'applaudirent et Harry réveilla Daphné.

- Ça va ? Lui demanda-t-il alors qu'elle se frottait la tête en s'asseyant.

Harry lui tendit la main et l'aida à se relever.

- Il faudrait penser à mettre des tapis la prochaine fois, dit-elle après avoir acquiescé.

- Ouais, c'est sûr confirma Harry en frottant son bras.

Suite à cela, les adolescents rassemblèrent deux tables au centre de la salle et Harry appela Dobby pour qu'il leur apporte quelques gâteaux pour le goûter. Les duels les avaient fatigués et ils commençaient à avoir faim.

*POP!*

L'elfe leur apporta une tarte à la mélasse et une aux pommes, un clafoutis de cerises, un pudding aux raisins et quelques éclairs au chocolat.

Pixel mangea la moitié d'un éclair avant de s'allonger à même la table, le ventre plein. Il se roula en boule, comme le ferait un chat, et s'endormit en quelques secondes seulement, ses ronflements ressemblant à des gazouillements.

Ne souhaitant pas le réveiller, ils décidèrent qu'ils s'étaient suffisamment entraîné pour aujourd'hui et se parlèrent des créatures peuplant la Forêt interdite.

- Le sort de stupéfixion devrait servir contre les acromantules et les scroutts à pétard et tu pourras te protéger de leurs attaques avec le sortilège du bouclier, dit Daphné.

- Tu n'as probablement rien à craindre des licornes, blagua Tracy.

- Et les centaures sont réputés pour être des créatures pacifiques. A moins que tu ne les attaques, ils ne te feront rien, dit Blaise.

- Ouais mais je doute que ce soit tout. Ludo Verpey a dit qu'Hagrid leur fournirait des créatures mais je ne pense pas qu'il parlait uniquement des scroutts à pétard, précisa le jeune Potter. J'avais pensé à des trolls, des épouvantards, des détraqueurs ou des dragons. Mais les deux derniers sont déjà à rayer de la liste.

- On dit qu'il y a des loups-garous dans la forêt, intervint Tracy une minute plus tard.

Harry démentit d'un mouvement de la tête.

- Il n'y en a pas. Et même s'il y en avait, comme pour les détraqueurs, les organisateurs du tournoi ne pourraient pas risquer nos vies à ce point.

- Ah ? Et les dragons alors ? Demanda Astoria, sceptique.

- Il y avait des dresseurs de dragons à proximité et on se trouvait dans un endroit clos avec toute une ribambelle de sorciers compétents pour intervenir en faveur des champions. Mais je n'ai pas dit qu'il n'y avait pas de risques il y a eu des morts par le passé dans ce tournoi, grimaça Harry

Il y eut un silence pesant qu'Harry se hâta de briser :

- Au pire, s'il y a un loup garou ou un détraqueur, je sais quoi faire, répondit-il en haussant volontairement des épaules.

Daphné lui frappa le bras, ce qui fit rire tout le monde.

- Et pour le troll et l'épouvantard, je sais quoi faire aussi.

- Alors, ce qu'il s'est passé à Halloween en première année n'est pas une rumeur si je comprends bien ? Questionna Blaise.

Harry sourit mais ne répondit pas à la question.


Le mercredi matin, à la table des Gryffondor, les chouettes et hiboux délivrèrent le courrier.

Lisant les gros titres de la Gazette, Harry n'y vit aucune information intéressante -quelques projets de lois concernant la taille et le matériau des chaudrons et un scandale à propos d'un secrétaire qui aurait trompé sa femme avec son directeur d'il ne savait pas quel département du ministère.

Avec son journal, Harry reçut un petit colis accompagné d'une lettre. Il mit le colis dans la poche de sa robe et ouvrit le parchemin.

#

Cher Harry,

Voilà ce que tu as demandé. Il n'a pas été facile à enchanter alors attention à ne pas l'activer accidentellement.

Prépare-toi bien pour le Tournoi mais n'oublie pas d'étudier pour tes examens et de t'amuser !

On se voit la semaine prochaine et on pense fort à toi Cornedrue Junior,

Remus et le meilleur parrain de l'univers (Sirius)

#

Cornedrue Junior…

Harry sourit, attendrie en pensant à quel point Sirius et Remus tenait à lui.

Il pourrait peut-être trouver son propre surnom de Maraudeur cet été.


Le vendredi après-midi, Harry quitta Hermione et Neville après leur examen de métamorphose. La brune repensait à toutes les questions de l'examen écrit, mettant en doute toutes ses réponses, faisant pâlir le pauvre Neville qui semblait ne pas avoir mis les mêmes réponses qu'elle à certaines questions.

Arrivé au Poste, il retrouva Pixel dont la présence avait été interdite dans la salle d'examen. Il mangea avec lui quelques scones et une coupe de sorbet avant de s'affaler dans le fauteuil et de s'endormir.

Quelques heures plus tard, après une très longue sieste et après avoir révisé trois chapitres de son cours de sortilège pour l'examen du lundi, Harry déambula dans les couloirs du sixième étage, la carte du Maraudeur à la main.

Depuis une semaine, les rondes avaient diminués et il n'y avait plus personne entre minuit et quatre heures du matin. Même Rusard semblait dormir à ce moment-là, son étiquette ne bougeant pas de son bureau.

Il retourna dans le couloir où il avait retrouvé Eleanor la dernière fois. Mais après avoir examiné chacune des pierres du mur -et même du sol - à la recherche de la marque laissée par Gryffondor, il quitta le couloir. Direction le couloir où se trouve le bureau du professeur Flitwick.

Il vérifia tout le mur opposé au bureau.

Rien.

Il vérifia l'autre côté du couloir, passant devant la porte.

Rien.

Il vérifia sur la carte s'il n'y avait pas de changement depuis la dernière fois qu'il avait regardé -au cas où Rusard s'était aperçu qu'il s'était endormi alors qu'il devait parcourir les couloirs à la recherche d'étudiant négligeant le couvre-feu- puis décidé de continuer dans le couloir suivant.

Il repassa devant la porte du bureau.

Et se figea.

En haut de la porte, sur la pierre de la clef de voûte, il aurait juré avoir vu un aigle plus tôt, signe que le bureau était celui du Directeur de la maison Serdaigle.

Mais à la place de l'aigle figurait désormais un lion rugissant.


Malheureusement, ce ne fut pas parce qu'il avait trouvé l'entrée de la salle de Gryffondor qu'il put y entrer.

Il avait ouvert et fermé la porte du bureau du professeur Flitwick à plusieurs reprises, espérant un changement mais rien n'était arrivé. Puis il avait cherché à tâtons un bouton, une pierre à pousser, une marque invisible, mais rien. Et s'il y avait un mot de passe, ni le journal du fondateur, ni la carte du Maraudeur ne le lui donnait.

Il lui faudrait faire des recherches sur les différents moyens d'ouvrir une porte dans le monde magique.

24 juin

Le jour de la Troisième Tâche arriva rapidement. Trop rapidement au goût d'Harry.

Au matin, il passa tant bien que mal son examen d'Histoire de la Magie, essayant de démêler dans sa mémoire les multiples noms de gobelins et nombreuses dates des différentes guerres vues avec le professeur Binns. Vers dix heures et demie, alors qu'il se dirigeait vers la Grande Salle avec Hermione et Neville, il fut happé dans le Grand Hall.

- Mon filleul préféré ! S'écria une voix qu'il reconnut aussitôt.

- Sirius, tu m'étouffes, fit semblant de se plaindre Harry tout en serrant son parrain contre lui.

- Sirius, lâche-le un peu.

- Et je suis ton seul filleul, répliqua le jeune Potter. Salut, Remus, je suis content de vous voir tous les deux, dit-il en prenant le loup-garou dans ses bras.

- Bonjour Hermione, comment va la sorcière la plus intelligente de cette génération ? Demanda son parrain à la brune.

- Ça va très bien, Sirius, et vous ? Demanda-t-elle.

Le nouvellement Lord Black plaqua la paume de sa main sur son cœur avec un cri indigné :

- Vous ? Vous ? Elle me vouvoie comme un vieux monsieur, se plaint-il à Remus qui leva les yeux au ciel. Sachez, jeune fille, que je suis un jeune homme fringuant méritant d'être tutoyé !

- Je ferai l'effort de m'en rappeler à l'avenir, sourit Hermione, entrant dans son jeu. Bonjour professeur Lupin, dit-elle plus respectueusement au loup-garou.

- Je ne suis plus ton professeur Hermione, dit-il avec un sourire amusé. Apelle-moi Remus et tutoie-moi, s'il te plaît.

- Et tu dois être Neville Londubat, pas vrai ? Dit-il plus qu'il ne le demanda à Neville. Je suis Sirius Black, le parrain d'Harry mais tu peux m'appeler Sirius.

- Il ressemble beaucoup à Alice, ajouta Remus.

- Oui, c'est moi, enchanté Sirius dit-il en rougissant. Merci mais ma grand-mère dit que je ressemble plus à mon père. Vous avez connu mes parents ?

- On était à Gryffondor avec ton père mais il avait un an de plus que nous, ta mère était à Serdaigle dans notre année, expliqua Sirius.

- Et c'est vrai qu'il y a un peu de Franck en toi mais tu as le regard de ta mère, c'est certain, dit Remus.

Neville fixa le sol, les joues roses, heureux de ce qu'il apprit.

- Bon, ce n'est pas que je ne sois pas content de votre présence mais qu'est-ce que vous faites là ? Je croyais ne pas vous voir avant cet après-midi ?

- Chaque champion a le doit à une visite de sa famille avant la troisième tâche. Dumbledore avait invité Molly Weasley pour qu'elle vienne te voir mais, comme seules deux personnes peuvent venir et que je suis ton tuteur, je lui ai dit que c'était moi qui viendrai.

- Alors, on va vous laisser, dit Hermione. On se retrouve tout à l'heure ? Dit Hermione aux deux Maraudeurs. Viens Neville.

Le jeune Londubat fit un signe de la main à l'intention des deux adultes et Harry et suivi Hermione dans la Grande Salle.

- Il semble avoir hérité de la sensibilité et de la gentille de sa mère, dit Sirius en parlant de Neville.

- Le problème, c'est qu'il manque fortement de confiance en lui, dit Harry, le sourire triste.

- Je crois que ça a un rapport avec sa grand-mère, dit Remus. Tu te souviens de son épouvantard l'année dernière ? Dit-il à Harry.

- C'est vrai qu'il semble craindre sa grand-mère, du moins c'est ce que je ressens les rares fois où il parle d'elle. Il dit qu'elle est sévère.

- Et si on ajoute ce qui est arrivé à ses parents… Dit Remus. Pauvre garçon…

Puis, derrière eux, Harry vit une tête rousse qui se dirigeait vers les portes du château.

- Hé, Bill ! L'apostropha Harry.

Le rouquin se retourna et, quand il le reconnut, vint vers lui.

– Salut, Harry ! Ça va ? lui demanda Bill en lui serrant la main. Charlie a dit que tu avais été fantastique face au Magyar à pointes.

- Oh, merci, dit humblement Harry.

- Ça fait plaisir de revenir ici, dit Bill en regardant autour de lui. Il y a cinq ans que je n'y avais pas mis les pieds. Le tableau de ce chevalier fou est toujours là ? Le chevalier du Catogan ?

– Oh oui, répondit Harry qui avait fait la connaissance du chevalier l'année précédente.

– Et la grosse dame ? demanda Bill.

- Toujours au poste. Mais qu'est-ce que tu fais là ?

- Dumbledore m'a demandé d'aider les organisateurs du Tournoi pour la Troisième Tâche. Mais je ne peux rien te dire, lui dit-il avec un clin d'œil.

- Je ne demanderai rien, répondit Harry en levant les mains.

- Alors, tu t'entends bien avec les autres champions ? Demanda l'ainé Weasley.

- Ça va, dit Harry. J'ai parlé de Quidditch avec Victor Krum, il est vraiment sympa. J'ai déjà parlé à Cédric à quelques reprises et maintenant Fleur semble m'apprécier.

- Fleur ? Demanda Bill avec intérêt.

- Fleur Delacour, la championne de Beauxbâtons.

- Ah, oui, jeune fille blonde, c'est ça ? Je l'ai croisée tout à l'heure quand les champions étaient avec leur famille.

- Oui, c'est elle. Elle me traitait comme un gamin au début, croyant que je ne réussirais pas la Première Tâche. Depuis la Deuxième tâche, elle me traite mieux, elle est gentille, en fait.

Bill hocha la tête, les yeux dans le vague.

- Bon, il faut que je file. On se verra surement tout à l'heure. Bonne chance, Harry !

- A plus, Bill !


Ces deux heures en compagnie de son parrain et son oncle lui firent le plus grand bien. Parler à travers le miroir à double-sens était sympas, plus que de prendre des nouvelles en envoyant des lettres mais ce n'était pas la même chose que de les avoir face à lui. Ils lui avaient manqué depuis les vacances de Noël.

Remus avait pris sa journée après avoir enregistré deux clients vampires qui restaient dormir deux nuits- ou plutôt journées- à la taverne. Avec Sirius, ils avaient anticipé le dîner du soir et nettoyé le bar et la salle principale afin de pouvoir rester jusqu'en début de soirée.

Puis, après avoir taquiné le jeune Potter à propos de l'évolution de sa relation avec Daphné - «on n'est pas encore ensemble ! » insistait Harry en rougissant- pour Sirius et demandé ce qu'il en était de ses examens pour Remus, ils l'interrogèrent sur sa préparation au Tournoi pendant qu'ils mangeaient -grâce à Dobby-, Harry avait acquis assez de force pour l'après-midi.

Vers treize heures, un élève de deuxième année de Serdaigle arriva en courant, un parchemin à la main.

- C'est du professeur McGonagall, dit-il, essoufflé.

Après l'avoir remercier, Harry déroula le parchemin. Les élèves des trois écoles se réunissaient actuellement devant la forêt et il devait s'y rendre dans une quinzaine de minutes.

Harry rejoint Victor Krum, Cedric Diggory et Fleur Delacour qui l'avaient devancé et se tenaient près de la cabane du garde-chasse alors que Sirius et Remus prenaient place dans le public.

Cinq minutes plus tard, les tribunes qui avaient été installées devant la forêt furent entièrement remplies. On entendait des exclamations enthousiastes et le martèlement des pas le long des travées. Accompagnés de Hagrid, les professeurs Chourave, McGonagall et Flitwick arrivèrent devant les tribunes et s'approchèrent de Verpey et des champions. Ils arboraient de grandes étoiles rouges et lumineuses sur leurs chapeaux, sauf Hagrid qui les portait au dos de son gilet en peau de taupe.

– Nous allons patrouiller autour de la forêt, dit le professeur McGonagall aux champions. Si vous vous trouvez en difficulté et que vous souhaitiez être secouru, envoyez des étincelles rouges en l'air avec le sortilège Perriculum et l'un d'entre nous viendra vous chercher. Compris ?

Les champions approuvèrent d'un signe de tête.

– Alors, allez-y, dit Verpey d'un ton joyeux aux quatre patrouilleurs.

– Bonne chance, Harry, murmura Hagrid.

Celui-ci jeta un dernier regard vers la Directrice de l'école Beauxbâtons puis tous les quatre partirent dans différentes directions pour prendre position autour de la forêt.

Près d'eux, le jury s'installa. Madame Maxime avaient les yeux rouges, comme si elle avait pleuré. Karkaroff avait son habituel visage renfermé et le ministre Fudge, qui remplaçait Barty Croupton Senior, avait l'air grave. Seuls Dumbledore et Ludo Verpay semblait heureux d'être là.

Verpey pointa ensuite sa baguette magique sur sa gorge et marmonna :

Sonorus.

Aussitôt, sa voix magiquement amplifiée résonna dans tout le parc.

– Mesdames, mesdemoiselles, messieurs, la Troisième et Dernière Tâche du Tournoi des Trois Sorciers est sur le point de commencer ! Les Champions vont devoir traverser la forêt la plus dangereuse de Grande-Bretagne, déjouer les sortilèges les plus retords et combatte les créatures les plus hideuses qui soient mais, surtout, retrouver le Trophée des Trois Sorciers ! Celui-ci a été enchanté afin que le premier Champion qui le touche soit ramené devant nous ! Permettez-moi de vous rappeler le classement actuel des concurrents ! A la première place, avec quatre-vingt-cinq points : Mr Harry Potter, de l'école Poudlard !

Affolés par les applaudissements et les cris de joie, des oiseaux s'envolèrent de la Forêt interdite et disparurent dans le ciel.

- A la deuxième place, avec quatre-vingts points : Mr Viktor Krum, de l'institut Durmstrang !

Nouveaux applaudissements.

- A la troisième place, avec soixante-quinze points : Mr Cédric Diggory, de l'école Poudlard !

- Et à la quatrième place, avec soixante-deux points : Miss Fleur Delacour, de l'académie Beauxbâtons !

Harry aperçut, au milieu des tribunes, Sirius, Remus, Neville, Ginny et Hermione qui applaudissaient poliment Fleur Delacour. Il leur adressa un geste de la main et ils lui firent signe à leur tour, le visage rayonnant. Plus loin à gauche, où se trouvaient la plupart des Serpentard, il vit Daphné le regarder. Ils ne pouvaient ni se faire signe ni se parler au risque que les autres élèves les voient mais Harry la vit serrer le poing sur le cœur tout en le fixant, surement pour lui souhaiter bonne chance.

– Attention... A mon signal, Harry ! reprit Verpey. Trois... deux... un...

Il lança un bref coup de sifflet et Harry s'engouffra dans la forêt.


Lorsqu'il eut dépassé une dizaine d'arbres, il regarda par-dessus son épaule et ne vit plus le public. Un mur d'ombre remplaçait l'orée précédemment éclairée de la forêt. Avant de s'aventurer plus loin, Harry traça la rune de lumière sur son front afin d'avoir les deux mains libres et de voir plus loin que trois mètres devant lui. Il faisait très sombre car les arbres avaient un feuillage assez dense pour ne pas laisser la lumière du soleil parvenir jusqu'au sol.

Ensuite, il regarda la carte du Maraudeur qu'il avait caché sous son pull. Il avait été assez content que le directeur ne l'approche pas et ne lui confisque la carte. Mais son bonheur fut de courte durée : aucune étiquette ne bougeait sur le parchemin. La magie de la carte ne fonctionnait pas, sûrement les organisateurs du tournoi avaient-ils placé des sortilèges pour éviter que certains objets soient utilisés pour aider les champions. Inutile, il la rangea sous son pull.

- Pointe au Nord, dit-il après avoir placé sa baguette à plat sur sa main.

La baguette pointa vers la droite. Sachant que le trophée se trouvait au fond de la forêt et donc à l'ouest, il continua tout droit, marchant d'un pas rapide. Il laissa l'enchantement des Quatre-Points agir pendant quelques minutes afin d'être certain qu'il ne bifurquait pas de sa trajectoire. Il entendit les trois autres coups de canons annonçant l'entrée de Victor, Cédric et Fleur dans la forêt et accéléra le pas.

Après vingt-minutes de marche, il sentit une odeur de brûlé.

Harry prit sa baguette en main, annulant l'enchantement, et la pointa face à lui, marchant plus doucement et regardant attentivement autour de lui. Il ne voyait ni lumière annonçant un feu, ni fumée. Puis un buisson se mit à bouger et un scroutt à pétard en sortit, lui fonçant dessus. Il n'eut pas le temps de l'esquiver et fut envoyé contre un arbre plusieurs mètres en arrière.

Sa tête tournant, il se dépêcha de reprendre ses esprits alors que la créature creusait le sol, se préparant à charger une seconde fois. Le scroutt semblait plus grand que les spécimens que le jeune Potter avait observé en cours de soin avec Hagrid : celui-ci faisait trois mètres de long, sans compter son dard. Harry se releva et pointa sa baguette sur lui : l'instinct de survie prenait le pas sur la réflexion -il savait après tout que la créature avait une carapace le protégeant des sorts.

- Stupefix ! Cria Harry.

Mais le rayon lumineux toucha le scroutt à pétard sans rien lui faire. A part le rendre plus furieux. Ce qui, vu la taille de la créature, était une très mauvaise idée.

Harry se jeta sur le côté juste à temps et le scroutt se cogna contre l'arbre. Il secoua la tête, sonné, et Harry lança plusieurs sorts de stupefixion, essayant de viser son ventre où la créature n'était pas protégée.

Cela lui prit plusieurs minutes et plusieurs vols planés avant de parvenir à sonner assez le scoutt à pétard pour qu'il s'affale sur son flanc, laissant son ventre à découvert.

Après avoir endormi la créature, Harry prit une minute pour souffler et soigner la brûlure autant que possible –malheureusement, la brûlure n'était pas artificielle- sur sa jambe gauche. Il jeta à nouveau l'enchantement et repris sa route vers le trophée en serrant les dents.


Deux épreuves plus loin -une brume dorée hallucinogène qui lui faisait croire qu'il marchait sur les mains et un troupeau de licorne qui le laissèrent passer sans l'attaquer, Harry arriva devant une créature qu'il reconnut car il l'avait étudié dans le Monstrueux Livres des Monstres. Elle avait le corps d'un lion gigantesque, de grandes pattes dotées de griffes et une longue queue jaunâtre qui se terminait par une touffe de crins marron. Quant à sa tête, c'était celle d'une femme. Harry essaya de le contourner mais en vain : il bloquait le passage en marchant d'un bord à l'autre du chemin.

- Tu es sur le droit chemin, dit la créature lorsqu'Harry cessa de vouloir le dépasser. Il te suffit de continuer tout droit.

Harry lui demande poliment de le laisser passer, mais le sphinx refuse : cette créature a trop le goût des énigmes.

- Si tu donnes la bonne réponse, je te laisserai passer, si ta réponse est mauvaise, je t'attaquerai férocement. Enfin, si tu ne dis rien, tu pourras repartir sans dommage dans la direction opposée.

N'ayant rien à perdre, Harry demanda à écouter l'énigme.

« D'abord, pense au premier de ce qu'il faut apprendre
Lorsque l'on ne sait rien à l'âge le plus tendre.
Ensuite, dis-moi donc ce que fait par naissance
Celui qui, au palais, a élu résidence.
Enfin, pour découvrir la dernière donnée
Il suffit de la prendre à la fin de l'année.
Tu connaîtras ainsi la créature immonde
Que tu n'embrasserais pour rien au monde »

La première partie lui faisait penser à l'alphabet. Il demanda à réentendre les deux vers suivants. Le Sphinx sourit. Ensuite, dans un palais naissaient les rois et les princes et ils étaient appelés à régner. Ces deux derniers mots lui donnèrent assez facilement la réponse, sans avoir besoin de réfléchir à la troisième partie de l'énigme :

- A – rêgne-ée ! Araignée ! Conclut Harry.

Le sourire du sphinx s'élargit. La créature se leva, étira ses pattes avant, puis s'écarta pour le laisser passer.

– Merci ! dit Harry.

Quelques mètres plus loin, Harry traça une rune de confusion sur quelques arbres : si un autre champion passait par-là, il aura alors l'impression de tourner en rond pendant une dizaine de minutes.

Rejetant l'enchantement des Quatre-points, Harry bailla. Il regarda l'heure sur sa montre. Cela faisait déjà presque une heure et demie que l'épreuve avait commencé.

Plus loin, il fut accueilli par trois centaures dont un qu'il connaissait pour l'avoir rencontré durant sa première année : Firenze.

- Que fais-tu sur notre territoire, sorcier ? Demanda haineusement un centaure à la crinière noire comme la nuit.

- Harry Potter, le salua le plus gentil des trois.

Le dernier ne pipa mot.

- Bonjour Firenze, le salua Harry en inclinant respectueusement la tête. Dumbledore a dû vous avertir que la dernière Tâche du Tournoi des Trois Sorciers -enfin, quatre maintenant- se déroulaient dans la forêt, non ?

- Ça ne vous donne pas le droit de venir sur nos terres, répliqua le premier centaure.

Le second montra son accord d'un hochement de tête.

- Je dois juste passer pour trouver le trophée, répliqua calmement Harry. Je ne veux pas d'ennui.

- Tu ferais mieux de faire demi-tour, lui dit le centaure qui était muet jusqu'à présent. Et aucun mal ne te sera fait.

Harry préféra l'écouter. Il reprit le chemin d'où il venait quand il eut une idée. Risquée, mais la seule qu'il avait trouvée.

Il se changea en animagus et courut aussi vie que possible, dépassant les trois centaures.

- Banes, non ! Entendit-il dire Firenze.

Il sentit une vive douleur à sa patte arrière gauche mais continua de courir, l'adrénalide aidant, préférant mettre autant de distance que possible entre les centaures et lui. Étant des créatures à moitié animales, ils avaient dû sentir qu'il n'était pas une vrai panthère et Banes l'avait attaqué.

Il s'arrêta quand l'adrénaline fut retombée et qu'il ressentit la douleur encore plus fortement qu'avant. Il reprit forme humaine et cria de douleur. Changer de forme avec une flèche dans la cuisse était une bien mauvaise idée. Mais il s'estima chanceux –en quelque sorte- car, même s'il avait été blessé deux fois, c'était à la même jambe, ce qui ne l'empêchait pas de se déplacer, n'ayant rien à la jambe droite.

Il s'assit contre un arbre pour allonger sa jambe et observer les dégâts.

Il ne saignait pas abondamment, donc il supposa que la flèche n'avait pas touché de vaisseaux importants. Il lança le sort de diagnostic pour s'en assurer et en eut la confirmation. Par contre, la tête de la flèche ne ressortait pas de l'autre côté de sa jambe. L'enlever allait être extrêmement douloureux.

Il la tint à deux mains, essayant de la retirer doucement mais la pointe lui vrillait l'intérieur du muscle. Puis il essaya de la retirer plus fortement cette fois mais tout en suivant l'angle d'entrée. Il y parvint en serrant les dents et avec quelques gémissements de douleur. Un peu de sang se mit à couler alors il se dépêcha de désinfecter la plaie et de refermer les plus petits vaisseaux sanguins touchés puis fit apparaitre une bande de tissus pour enrouler sa cuisse. Ce n'était pas parfait mais cela tiendrai jusqu'à ce qu'il soit entre les mains de Mme Pomfresh.

Alors qu'il essayait de se relever et voyait s'il pouvait marcher, Harry entendit un long cri.

Il crut reconnaitre Cédric.

Jugeant qu'il irait plus vite sous sa forme féline, il se métamorphosa et courut dans la direction du cri. Il arriva alors devant une étrange scène quelques minutes plus tard. Victor Krum, les yeux translucides, torturait Cédric qui se tortillait sur le sol et criait de douleur. Harry reprit forme humaine et désarma rapidement Krum qui ne l'avait pas vu. Le Poufsouffle arrêta de bouger et ses cris s'arrêtèrent. Le Bulgare se tourna vers lui, raide comme un piquet.

Le Champion de Durmstrang était sous l'emprise du sortilège d'Imperium.

Le jeune homme fonça vers lui, faute de baguette pour lui lancer de sort, et Harry le stoppa à l'aide d'un simple sort de supéfixion.

- Perriculum ! Lança Harry à deux reprises.

Il ignorait qui avait maudit Victor Krum mais il ne resta pas là pour le savoir. Il lança l'enchantement des Quatre-Points, s'étant perdu, et se lança à travers les arbres sous sa forme de panthère.


PDV de Daphné

Deux bouquets d'étincelles rouges apparurent au-dessus des arbres, signes que deux champions abandonnaient ou avaient besoin d'aide.

Le bruit de la foule -tout le monde se parlait à défaut de voir ce qu'il se passait dans la forêt- cessa lorsque tout le monde les vit. Puis le bruit reprit : tous les élèves spéculaient quant à l'identité des deux jeteurs de sort.

La Serpentard espéra qu'Harry n'était pas l'auteur de ces étincelles.

- C'est surement la fille de Beaubâtons, essaya de la rassurer Tracy.

- Ils sont deux à avoir demandé de l'aide, répliqua calmement la brune.

- On ne devrait pas tarder à en savoir plus, lui dit Blaise.

Quelques minutes plus tard, les professeurs Chourave et Flitwick sortirent de la forêt, deux corps flottant devant eux.

- Mon fils ! Cria un homme dont les cheveux s'arrêtaient à hauteur d'épaules. Laissez-moi passer !

Le sorcier se dirigea vers le professeur Chourave et Daphné reconnut Lord Diggory. Mme Pomfresh arriva rapidement et les deux corps furent transportés à l'infirmerie.

- Il semblerait que Mr Diggory et Mr Krum aient eu un accident, dit Verpey, embarrassé. Mais ils iront bien, pas d'inquiétude !

Daphné soupira de soulagement. Aucun des corps n'était celui d'Harry.

- Ils ne restent plus que Miss Fleur Delacour, championne de l'académie Beauxbâtons, et Mr Harry Potter, champion de l'école Poudlard, dans la course au Trophée !


Harry ne rencontra pas âme qui vive durant les vingt prochaines minutes. Il reprit forme humaine et lança à nouveau l'enchantement des Quatre-Point. Il marchait toujours dans la bonne direction. Rassuré, il sortit une barre de céréales que Dobby lui avait donnée lors du repas, et il fut content de l'avoir gardée car il commençait à fatiguer et à avoir faim. Il regarda sa montre. La Tâche avait commencé deux heures et demie plus tôt. Il reprit la route et arriva dans une clairière. Il annula la rune de lumière sur son front –il avait constaté plus tôt que la rune ne disparaissait pas lorsqu'il se changeait en animagus- et regarda autour de lui.

Personne.

Aucune créature.

Rien.

Il écouta, mais seul le vent et le bruissement des feuilles se faisaient entendre.

Il arriva à l'autre bout de la clairière et s'apprêta à retracer la rune de lumière sur son front quand une feuille le coupa à la joue. Soudainement de violentes rafales de vents le percutèrent et le firent reculer de plusieurs pas. Des feuilles d'arbres, des cailloux et des brindilles arrivaient en trombe vers lui. Harry plaça instinctivement ses bras devant son visage mais ses bras étaient coupés à plusieurs reprises, malgré le tissu résistant de ses manches.

C'était un sortilège mis en place pour le Tournoi.

- Protego Maxima !

Le bouclier plus résistant que le simple Protego le protégea des projectiles naturels mais n'arrêtait pas le vent. Harry dut avancer avec force durant plusieurs mètres avant d'atteindre de nouveau l'obscurité de la forêt. Le vent retomba une minute plus tard et il put dissoudre son bouclier. Il retraça sa rune de lumière sur son front et désinfecta ses multiples coupures avant de les refermer.

Il espérait que le Trophée ne soit plus très loin car il commençait à en avoir assez.


Après avoir contourné une acromantule sous sa forme féline, Harry fut confronté à un détraqueur : le plus grand qu'il ait jamais vu. Il reprit forme humaine, décidé à le repousser avec Cornedrue.

D'une hauteur de près de quatre mètres, le visage dissimulé par une cagoule, ses mains en décomposition tendues devant lui, il avançait vers Harry à l'aveuglette. Harry entendait sa respiration semblable à un râle. Il sentit une sueur froide se répandre sur tout son corps mais il savait ce qu'il avait à faire...

Il pensa à ce qui pourrait le rendre le plus heureux : sortir de cette forêt et fêter la fin du tournoi en compagnie de Daphné. Il concentra toutes les forces de son esprit sur cette seule pensée, leva sa baguette et s'écria :

Expecto Patronum !

Un cerf argenté jaillit alors de la baguette et se mit à galoper en direction du Détraqueur qui recula d'un pas et se prit les pieds dans l'ourlet de sa robe... Harry n'avait encore jamais vu un Détraqueur trébucher.

– Hé, attends ! S'exclama-t-il en s'avançant dans le sillage de son Patronus. Tu es un Épouvantard, toi ! Riddikulus !

Il y eut un craquement sonore et le changeur de forme explosa dans un filet de fumée. Le cerf argenté disparut également, au grand regret d'Harry qui aurait eu bien besoin d'un peu de compagnie... Tenant la baguette magique au-dessus de sa tête, l'oreille tendue, il poursuivit son chemin le plus vite et le plus silencieusement possible.

Cinq minutes plus tard, il aperçut une lueur bleutée venant de devant lui. Il marcha lentement dans cette direction, la baguette devant lui.

Sur un tronc d'arbre coupé, le trophée l'attendait.

Harry s'en approcha, regardant autour de lui avec méfiance, au cas où ce serait un leurre ou que Fleur ou une créature ne surgisse mais il put baisser sa garde quand il conclut qu'il n'y avait personne.

Harry soupira de soulagement c'était fini. Il avait terminé la dernière Tâche et remporté le Tournoi. Il l'avait fait. Lui, en qui la plupart n'avait pas cru. Lui, qui n'avait jamais voulu se retrouver dans ce Tournoi en premier lieu.

Il tendit la main et ferma les yeux en touchant le trophée. Les portoloins n'étaient, après tout, pas son moyen de transport préféré. Etonnamment, il ne ressentit pas le voyage. Il ouvrit les yeux mais il constata qu'il se tenait toujours au même endroit.

Le portoloin n'avait pas fonctionné.

- Viens par-là Harry, entendit-il derrière lui.

Il n'eut pas le temps de se retourner : il ressentit une vive douleur à la tête puis ce fut le noir complet.