Chapitre 34

Lorsque le tuyau d'arrosage eut ciblé le tapis et que ce dernier fut entièrement mouillé, Harry enleva son t-shirt et le jeta sur le côté.

Les parents d'Hermione étaient partis quelques minutes après tout le monde puis Sirius avait suivi. Il travaillait à la Taverne cette après-midi afin que Zeke et Anya prennent le relais durant la soirée, permettant à Remus de venir quelques heures à sa fête au Terrier.

Hermione avait été la première à lui parler une fois que les adultes eurent tous quitter le château. Si elle avait d'abord posé une dizaine de questions sur l'histoire du château, sur son architecture et l'histoire de la famille Potter en relation avec la construction ou l'obtention dudit château, Hermione s'était finalement tue quand Harry, amusé, lui avait demandé si elle avait passé de bonnes vacances en compagnie de son ami bulgare. Elle avait rougit avant de lui confirmer que, oui, elle avait passé des moments incroyables et fabuleux et que Victor lui avait demandé de venir pour Noël. Ce à quoi ses parents allaient réfléchir.

Neville avait été surpris par la présence des Serpentard mais n'en avait rien dit. En tant qu'héritier de leur famille respective, ils s'étaient côtoyés lors des quelques galas organisés par le Ministère lorsqu'ils étaient enfants et la rivalité entre les maisons ne vint pas gâcher l'ambiance joyeuse des retrouvailles entre Harry et ses amis.

Au contraire.

Bien que timide, Neville se montra d'abord courtois puis amicale envers les Serpentard. L'attitude de Tracy aidant puisque celle-ci était extravertie et se montrait sympathique avec toutes les personnes qu'elle croisait. N'ayant eu que peu d'occasion d'approcher Pixel à Poudlard, Neville l'observa, hésitant. Puis Astoria approcha Pixel et expliqua à Neville comment comprendre le nix. Pixel, qui adorait se faire chouchouter par la plus jeune des Greengrass, se laissait faire comme un pantin dans ses mains délicates.

Alors qu'Harry terminait les préparatifs du tapis d'eau que Sirius lui avait offert, il vit du coin de l'œil Hermione discuter avec Blaise, Tracy et Daphné. Jamais il n'aurait imaginé en septembre dernier que les Serpentards s'entendraient si bien avec Hermione, surtout Blaise qui était le plus renfermé des trois.

Quand il eut fini d'installer le tapis, Harry invita tout le monde à se mettre en maillot. Les filles pouvaient se changer dans l'une des chambres d'amis du premier étage. Harry, Neville et Blaise se changèrent dans sa chambre. Même Pixel eut droit à un mini short de bain rouge.

Harry entendit un sifflement et se tourna vers la source du bruit.

Tracy.

Evidemment.

- On a fait de la musculation Harry ? On essaie d'impressionner quelqu'un peut-être ? Demanda-t-elle en oscillant les sourcils.

Harry sourit en levant les yeux au ciel. Oui, il avait fait de l'exercice mais c'était pour être en forme et pour être en accord avec son entrainement magique. Endurance physique et rapidité pouvaient faire une différence pendant un combat. Depuis qu'il avait commencé à faire de l'exercice l'été passé, il se sentait mieux dans sa peau et le fait que Daphné le déshabille du regard pas aussi discrètement qu'elle le pensait était un bonus.

- C'est la deuxième fois que tu fais une remarque sur mon corps quand je suis en maillot de bain. T'as quelque chose à m'avouer Tracy ?

- Et risquer de subir les foudres de Daphné ? Non merci ! S'esclaffa la blonde.

PDV Hermione

- Pourquoi Daphné Greengrass en voudrait à Tracy Davis ? Demanda le jeune Londubat à Hermione en chuchotant.

- Harry sort avec elle, répondit-elle distraitement, amusée par la scénette qui se jouait devant eux.

- Depuis quand ? Demanda-t-il étonné.

- Le lendemain de la Troisième Tâche je crois, répondit Hermione. Non, le jour-même je dirais, se corrigea-t-elle en repensant à la discussion dans l'infirmerie.

- Et Harry et toi êtes amis avec les Serpentards depuis longtemps ?

- Harry est ami avec Tracy, Daphné et Astoria depuis un an. Avec Blaise un peu moins. Moi, depuis novembre ou décembre. Pourquoi ? Ça te pose un problème ?

Connaissant ses antécédents avec Malfoy, Hermione s'inquiétait que Neville ne soit pas très à l'aise en présence des Serpentard bien qu'il ait semblé s'entendre avec la sœur de Daphné.

- Non, non ! Dit rapidement Neville. C'est juste qu'Harry ne traine jamais avec eux à Poudlard et, comme on ne s'entend pas avec Malfoy et sa bande, ça m'étonnait un peu qu'ils soient là aujourd'hui. Bien que je sache que Greengrass, Zabini et Davis n'ont rien à voir avec Malefoy, Crabbe et Goyle, ajouta-t-il précipitamment.

- Ils sont différent en privé, précisa Hermione. Mais ça, tu as dû le remarquer.

Après tout, ce n'était pas à Poudlard qu'on pouvait voir Daphné Greengrass rougir après qu'Harry Potter l'ait embrassée sur la joue ou Blaise Zabini sourire d'amusement face au comportement puéril de Tracy Davis.


- Harry Monsieur, un colis est arrivé pour vous, l'informa Dobby à l'entrée de la cuisine.

Après avoir remercié l'elfe, Harry entra dans la cuisine en s'essuyant rapidement à l'aide d'une serviette pour ne pas mouiller le sol de la cuisine et ouvrit le colis. Il y avait une vingtaine de bouteilles dont de la bière au beurre -les bouteilles jaunes- et des sodas à la pomme d'amour -les bouteilles rouges. Mais Harry ne reconnut pas les autres qui étaient bleues.

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Cher Monsieur Potter,

Voici quelques boissons à déguster en cette grande occasion.

Les bouteilles bleues sont un échantillon de notre nouveau produit qui devrait être commercialisé en octobre. Le parfum dépend de l'humeur et de la personnalité du buveur. J'espère que vous l'apprécierez.

Je vous souhaite un joyeux anniversaire,

H. Marchalls.

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- Voulez-vous que je les serve ou les mette au frais Harry Monsieur ? Demanda Dobby.

- Est-ce que tu peux juste mettre les rouges au frais et nous servir les autres avec des bols de fruits coupés ?

- Oui Harry Monsieur ! Tout de suite Monsieur !

A quinze heures, ils firent une pause pour se rafraichir et s'hydrater sur la terrasse. Les filles avaient revêtu un haut pour être à l'aise mais les garçons étaient restés torse-nu sauf Neville qui avait gardé son t-shirt. Harry expliqua ce qu'il savait des bouteilles bleues à ses amis qui décidèrent d'essayer ensemble.

Neville était étonné qu'il ait droit à des échantillons d'un produit encore non commercialisé et donc Harry lui expliqua travailler en collaboration avec la propriétaire de la société créatrice de la bière au beurre et que c'était lui qui avait pensé aux goûts des nouvelles boissons qui avaient été commercialisées à la nouvelle année.

A l'étonnement d'Harry, qui savait que Daphné préférait ne pas se montrer trop affectueuse quand ils n'étaient pas que tous les deux, sa petite amie s'assit sur ses genoux pour déguster sa boisson.

Le jeune Potter approcha le goulot de sa bouche et prit sa première gorgée. Puis une seconde. Il se lécha les lèvres, pensif. Le liquide avait le gout d'un fruit rouge mais il hésitait. Cerise ? Non. Framboise. La douceur du fruit régalait ses papilles et, apparemment, il n'était pas le seul à qui cela faisait cet effet.

- Alors ? Demanda-t-il à l'oreille de Daphné. Quel goût ?

- Pêche, répondit-elle après une énième gorgée. J'adore cette boisson.

- Et vous ? Vous avez quel goût ?

- Citron, dit Blaise.

- Ça doit être acide, non ? Demanda Tracy.

- Pas vraiment, répondit Blaise. C'est plutôt doux et sucré.

- J'ai goût mangue, dit ensuite Hermione.

- Banane, répondit Neville.

- Ananas, dit Astoria.

- Et moi, noix de coco, conclut Tracy.

- Dommage que ce soit propre à la personne, j'aurai bien aimé goûter ta bouteille, dit Daphné à sa meilleure amie.

La blonde haussa les épaules avec un sourire désolé avant de reprendre une gorgée.

- Je pense avoir une idée, chuchota Harry à sa petite amie alors que leurs amis discutaient entre eux. Bois encore une fois mais mets ta lèvre supérieure dans le goulot.

Daphné s'exécuta, curieuse de savoir à quoi il avait pensé. Dès qu'elle eut pris une gorgée, Harry l'embrassa chastement en prenant sa lèvre supérieure entre les siennes puis recula en se léchant les lèvres.

- Harry ! Le gronda-t-elle, les joues rouges, en lui tapant l'épaule.

- C'est bien ce que je pensais, lui dit-il, amusé par la gêne de Daphné. La magie n'est pas uniquement dans la boisson mais aussi dans le verre de la bouteille. Tes lèvres avaient le goût de pêche, l'informa-t-il. Et c'était délicieux, susurra-t-il dans son oreille.

Cela eut le mérite de la faire rougir à nouveau.


Après un moment de partage, de discussions et de détente au soleil, Dobby amena le gâteau en le faisant léviter dans les airs.

Une impression de déjà-vu, pensa Harry avec amusement alors que l'elfe claquait des doigts pour poser le gâteau sur la table.

Hermione, Neville et Tracy se mirent à chanter la chanson « Joyeux anniversaire », enthousiastes, avant d'être suivis par Blaise, Daphné et Astoria, qui semblaient ne pas aimer pousser la chansonnette.

Un peu gêné par l'attention mais ravi, Harry souffla les quinze bougies sous les acclamations de ses amis et reçu même un baiser sur la joue de Daphné. Pixel faisait des bruits de kazous ressemblant à la chanson « joyeux anniversaire », ce qui le fit rire, alors que Dobby tapait des mains en même temps que ses oreilles battaient l'air. Ils lui offrirent alors leur cadeau.

De la part de Blaise, des lunettes d'aviation dont les propriétés magiques empêchaient la pluie de lui obstruer la vue.

De la part de Tracy, un abonnement au Quidditch magazine pour le prochain semestre.

De la part d'Astoria et Daphné, une nouvelle paire de gants de Quidditch en peau de dragon et aux couleurs de la maison Gryffondor. Les gants étaient antidérapants, donnant une meilleure prise sur son balai.

De la part de Neville, un vif d'or d'entrainement. Il ne quittait pas le rayon d'un kilomètre autour du point où il avait été lâché.

De la part d'Hermione, un t-shirt de l'équipe de Bulgarie, signé par Victor.

Il était vrai qu'il n'avait jamais osé demander l'autographe du bulgare pendant l'année scolaire. Il l'avait principalement vu comme un élève rival dans le Tournoi et en avait oublié qu'il était un joueur de Quidditch célèbre.

Après les avoir tous remercié et alors que tout le monde avait bien bu et s'était bien régalé avec le gâteau aux trois chocolats, Harry proposa une bataille de ballons à eau. Il était à peine allé chercher les ballons de baudruche que Daphné et Tracy, se rappelant de l'été précédent, en prirent un paquet et se dépêchèrent de trouver un coin pour commencer à créer des ballons d'eau.

Hermione, étant née-moldue, savait de quel jeu il parlait mais s'inquiéta lorsqu'elle vit les deux Serpentards utiliser la magie pour remplir et dupliquer leurs projectiles.

- A Poudlard, on peut utiliser notre magie car le château en est imprégné. Les élèves qui ont des parents sorciers peuvent techniquement user de magie pendant les vacances car le ministère ne peut pas dire qui des parents ou de l'enfant a usé de magie. Comme le château d'Ambroise est assez vieux et que j'y habite officiellement avec Sirius, on peut utiliser nos baguettes sans souci.

Choquée par cette information, Hermione marmonna contre l'injustice pour les sorciers mineurs nés-moldu avant que Harry ne la rassure : très peu de gens étaient au courant et le ministère s'assurait d'informer les parents de ne rien en dire à leurs enfants pour éviter tout problème. Sur ces mots, l'humeur d'Hermione s'améliora et elle partit préparer ses propres ballons avec les autres filles.

Astoria était partie rejoindre sa sœur pour comprendre ce qu'il fallait faire durant cette bataille d'eau alors Harry se trouva seul avec Neville et Blaise qui n'avait jamais entendu parler de ce jeu.

- Bon, les gars, ça c'est un ballon, dit le jeune Potter ne montrant le bout de caoutchouc. Normalement on souffle dedans pour les gonfler puis on y fait un nœud. Mais pour ce jeu, on va juste les remplir d'eau et les lancer sur les autres. Comme ils sont fragiles, ils vont éclater et les asperger d'eau. Des questions ?

Les deux garçons répondirent négativement et se mirent à l'œuvre.

Quand tout le monde eu un tas conséquent de projectiles à ses côtés, Harry proposa :

- Filles contre garçons ?

Puis l'enfer se déchaina.


Une demi-heure avant que tout le monde ne doive partir, Dobby s'avança timidement vers Harry.

- Harry Monsieur, il est dix-sept heures trente, l'informa-t-il comme il le lui avait demandé.

- Merci Dobby. Dites ! Cria Harry pour attirer l'attention des autres. Il est-

Il n'eut pas le temps de finir sa phrase qu'il reçut un ballon en plein visage.

- Ha ha, très drôle ! Dit-il en enlevant le surplus d'eau sur son visage avec ses mains. Je disais qu'il était temps de se rhabiller !

Si la plupart montrèrent leur déception, ils comprirent tous que c'était l'heure de rentrer chez eux. Sur les quelques mètres les séparant de la terrasse, les adolescents s'empressèrent d'épuiser leurs munitions. Puis un à un, ils prirent une serviette que leur tendaient Harry et Dobby pour s'essuyer un maximum avant d'entrer dans la cuisine.

Comme plus tôt, les filles allèrent se changer chacune leur tour dans une des chambres d'amis alors que les garçons utilisaient la chambre d'Harry. Ce dernier laissa Neville et Blaise se changer avant lui. Lorsque ce sut fon tour, il se dépêcha de sécher ses cheveux et d'enfiler un caleçon quand il entendit toquer à sa porte.

Il enfila un jean et prit une chemise bleu marine dont il enfila les manches en marchant vers la porte.

- Oui ? Demanda-t-il en fermant les boutons de manchette.

- C'est moi, je peux entrer ?

Harry ouvrit la porte après avoir reconnu la voix de sa petite amie.

- Je suis presque prêt, j'allais vous rejoindre dans le salon.

- Je sais, dit-elle. Mais je ne t'ai pas offert mon cadeau.

- J'adore les gants, lui assura Harry, confus. De quoi tu parles ? Demanda-t-il alors qu'elle s'approchait.

- C'était un cadeau commun avec ma petite sœur, répliqua-t-elle. Je te parle de MON cadeau.

Alors qu'elle parlait, elle s'était rapprochée d'Harry au point de s'arrêter, lèvres contre lèvres. Elle posa sa main gauche sur la taille du jeune Potter en dessous de sa chemise encore ouverte et sa main droite sur la nuque d'Harry puis pressa fermement ses lèvres contre celles de son petit amie avant de les mouvoir.

Jusque-là, il n'avait fait que s'embrasser chastement. De poser leurs lèvres les unes contre les autres avec toute innocence. Aujourd'hui, il n'était pas encore question de langues mais les mouvements simultanés de leurs lèvres rendaient leurs baisers encore plus intimes qu'avant. C'était un peu maladroit au début et plein de salive puis la douceur reprit le dessus, ils comprirent comment faire et ce fut comme un feu d'artifice dans leur poitrine.

Cela dura une minute ou peut-être deux -bien que cela leur parut plus long- avant qu'ils ne doivent se séparer par manque d'air. Harry sourit et pressa un baiser sur la joue de la Serpentard avant de poser son front contre le sien.

- Si c'est un cadeau d'anniversaire, ça veut dire que je vais devoir attendre un an pour en avoir un autre ? Demanda-t-il en plaisantant.

- Pas si tu te comportes bien, sourit-elle.

Elle l'aida à boutonner sa chemise et à plier correctement son col avant qu'ils ne descendent les escaliers main dans la main.


- Harry chéri ! Bon anniversaire ! Lui dit Mme Weasley en le serrant fort dans ses bras.

Le jeune Potter lui rendit l'étreinte avec peine, tant elle entravait ses mouvements. Il était content de la voir mais il ne souhaitait pas mourir étouffé.

- Bonjour Mme Weasley, lui dit-il à son tour en reculant. Merci d'avoir organisé une fête pour moi.

- Inutile de me remercier, Harry chéri. C'est normal, tu fais partie de la famille ! Ginny, montre à Harry où il peut s'asseoir, tu veux bien ?

Le brun salua la rousse qui lui souhaita un joyeux anniversaire avant de lui montrer la « place d'honneur » au bout de la grande table en bois.

- Désolé pour cet après-midi, lui dit-il en la retenant par le bras.

- T'en fais pas, je comprends, lui assura-t-elle avec un sourire. Maman n'aurait pas accepté que je vienne alors que Ron n'était pas invité. Il vaut mieux qu'elle ne se mêle pas de votre amitié sinon, tu vas être collé à mon frère toute la soirée, ajouta-t-elle.

Elle s'éloigna d'un pas avant de se tourner à nouveau vers lui.

- Oh et elle m'a dit de m'asseoir à côté de toi ! Je ne sais pas s'il faut lui dire que tu as une petite amie ou pas mais sache qu'elle veut absolument qu'on sorte ensemble. Donc désolée pour son comportement ce soir.

- C'est rien, ne t'excuse pas ! Et puis on est amis, ça ne me dérange pas que ta mère nous colle ensemble ce soir, dit-il en haussant les épaules.

- Je sais, répondit-elle avec un sourire amusé. Mon béguin pour toi est révolu depuis longtemps. Je voulais juste que tu saches que ce n'était pas mon idée.

En plus de Sirius et Remus, Tonks avait été invitée.

Selon Sirius, c'était pour sa protection. Les Weasley étaient en train de préparer leurs affaires pour aller vivre au QG de l'Ordre d'ici quelques jours car Dumbledore pensait que le Terrier était une cible potentielle. Mme Weasley avait été étonnée et un peu méfiante quand elle comprit qu'il connaissait l'auror –alors qu'il était censé ne l'avoir jamais rencontrée. Mais il lui expliqua la connaitre car elle était la petite cousine de Sirius.

En plus des parents Weasley, il y avait Fred et Georges, Ron et Ginny. Percy avait été montée en grade au ministère -il est passée de « sous lèche-cul » à « lèche-cul en chef », avait dit Georges- et s'était installé dans un petit appartement proche de l'entrée du Ministère.

Ginny avait raison.

Mme Weasley n'était pas subtile et ne faisait rien pour cacher ses intentions. Si elle avait semblé un peu froide au début avec Hermione lorsqu'ils étaient arrivés, elle s'était montrée plus chaleureuse quelques minutes plus tard et l'avait installée à côté de Ron, celui-ci étant assis à la droite d'Harry. La matriarche demandait toutes les cinq minutes à Ginny de remplir le verre d'Harry et, lorsque le gâteau fut mis à table, elle dit à Harry de faire un vœu, ses yeux passant alternativement d'Harry à Ginny.

C'était gênant. En plus d'être un peu agaçant.

Par contre, il fut vraiment ému en voyant le gâteau qu'avait cuisiné Mme Weasley pour lui. C'était un gâteau à la vanille représentant un terrain de Quidditch et la mère de ses amis s'était appliquée pour que ce soit réaliste. Ce qu'il préférait et ce qui le faisait encore plus aimer la magie, c'était les petits joueurs de Quidditch en pâte à sucre qui volaient au-dessus du gâteau.


Avant l'ouverture des cadeaux, moment qui excitait tour le monde même si c'était son anniversaire -qui n'était pas curieux de savoir ce que les autres avaient offert ?-, Mme Weasley proposa un café ou un chocolat chaud aux invités.

Harry fut alors trainé dans la chambre de Fred et Georges par ces deux derniers.

- Alors, Harry… On a laissé trainer… Commença l'un.

- Quelques oreilles, si tu vois ce qu'on veut dire … Continua l'autre en montrant des oreilles réelles liées par un fil.

- Et on a appris que tu avais aidé le professeur Lupin…

- A avoir sa taverne et aussi que tu étais…

- Un nouvel investisseur dans le marché…

- De la bière au beurre.

Habitué à la folie des jumeaux, Harry parvint à suivre la discussion –ou le monologue ?- et confirma les dires des deux Weasley.

- Du coup, on se disait que tu pourrais…

- peut-être nous aider dans notre projet.

Quand il fut certain qu'ils avaient fini de parler, Harry les questionna :

- Tout d'abord : quel projet ? Et ensuite : comment puis-je vous aider ?

Les deux rouquins se regardèrent, semblant se parler mentalement, avant de hocher la tête puis ils lui expliquèrent leur projet d'ouvrir une boutique de farces et attrapes une fois qu'ils auraient terminé Poudlard.

- Pour ça, peu importe les résultats de nos ASPICS, dit celui que Harry pensa être Georges.

- Mais on va quand même faire l'effort de réussir quelques examens pour ne pas décevoir maman, dit celui qui devait alors être Fred.

Harry croisa les bras et réfléchit. Avec l'argent qu'il avait, il pouvait facilement financer la boutique de ses amis et cela lui ferait un investissement bénéfique -il en était certain- supplémentaire. Mais fallait-il encore qu'ils le méritent et qu'ils ne fassent pas n'importe quoi.

- Vous allez me mettre par écrit votre projet : comment vous voyez votre boutique, quel genre d'articles vous voulez proposer, les finances et ressources nécessaires, le personnel dont vous avez peut-être besoin, le public cible, etc. Et je veux aussi un inventaire détaillé de toutes les marchandises que vous pouvez créer et que vous souhaitez vendre.

Les jumeaux notèrent toutes ces conditions, plus studieux qu'ils ne l'avaient jamais été à Poudlard.

- Je veux tout ça pour fin octobre. J'enverrai votre dossier à mon gestionnaire de compte pour qu'il l'étudie. Il me dira si des détails devront être revus. Si vous êtes sérieux et que votre projet est solide, je m'engage à vous aider à vous installer sur le Chemin de Traverse lorsque vous aurez eu votre diplôme.

- Sérieux ! Sans blague ! S'exclamèrent-ils en même temps.

- Très sérieux, confirma Harry. Alors, vous acceptez mes conditions ?

Les jumeaux se regardèrent et se tapèrent dans les mains, hilares.

- C'est comme si c'était fait, très cher investisseur !

Sur ces mots, Harry quitta les jumeaux Weasley en train de chuchoter dans leur coin et rejoignit les autres dans le salon : on l'attendait pour l'ouverture des cadeaux.


Tout le monde discutait alors que Mme Weasley faisait disparaitre les derniers morceaux d'emballage qui trainaient sur le sol.

Harry avait reçu quelques livres sur le Quidditch, sur les créatures exotiques –en lien avec les fées et autres créatures ressemblant à Pixel- et un sur les runes -qui venait de Bill- ainsi que quelques objets tels qu'un kit de nettoyage de balai -offert par Hermione- ou une cravate et un chapeau faisant parti de l'uniforme des fonctionnaires du Ministère -ces derniers offerts par Mr et Mme Weasley. Le patriarche avait entendu dire qu'il arpenterait les couloirs et bureaux du ministère afin de voir quel travail on y faisait. Sirius lui avait dit qu'il aurait son cadeau le lendemain. Tonks lui dit de venir la voir au département des aurors et qu'elle lui montrera quelque chose de cool.

Ginny et Ron lui avait fait un cadeau en commun : une écharpe aux couleurs de l'équipe de Bulgarie. L'équipe choisie étant l'idée de la sœur car jamais Ron n'aurait choisi celle-ci s'il avait pu choisir seul. Heureusement, Hermione n'était pas assez proche pour entendre le commentaire de Ginny.

Ron était assis à côté de lui.

Depuis qu'Harry était arrivé au Terrier, ils n'avaient pas échangé un mot, se contentant d'un signe de tête pour se saluer. Le jeune Potter n'aimait pas vraiment cette situation. C'était plus facile de l'ignorer quand ils étaient à Poudlard mais, chez les Weasley, non. Ginny, Fred et Georges savaient que leur amitié était fragile et plus la même qu'avant puisqu'ils étaient aussi à l'école de sorcellerie mais Mr et Mme Weasley n'était pas au courant. Autant la matriarche s'était essentiellement occupée à amener et ranger plats tout en essayant de rapprocher Harry et Ginny, autant le père Weasley semblait avoir remarqué quelque chose.

Et c'est parce qu'il ne supportait pas les regards inquiets d'Arthur Weasley sur eux et la tension entre lui et Ron qu'Harry décida de faire un premier pas.

- J'ai entendu dire que les Canons de Chudley avaient presque gagné la semaine dernière. A dix points près, si j'ai bien suivi, tenta le brun.

Le rouquin tourna soudainement la tête, sûrement surpris qu'il lui parle.

- Ouais, ils se sont bien défendus, dit Ron en hochant la tête. Mais l'attrapeur des Faucons a été plus rapide.

- Au moins, ils remontent dans le classement, non ?

- Ils sont passé de la quarante-et-unième place à la vingt-neuvième, confirma-t-il avec un petit sourire. Alors papa a dit que tu visitais le ministère ce mois-ci. C'est pas tout le monde qui peut faire ça.

- Ouais, dit Harry en observant Ron pour voir s'il en serait jaloux. J'ai envoyé une lettre au Ministre pour le lui demander l'autorisation et il a accepté.

Du coin de l'œil, le jeune Potter vit le plus jeune des frère Weasley faire un petit sourire résigné et dire :

- C'est cool.

Puis après quelques secondes de silence :

- Tu me diras ce que Tonks veut te montrer au département des aurors ? Demanda-t-il timidement.

Harry acquiesça, content de la réaction du rouquin.

- Bien sûr !

Et alors que la discussion divergeait vers les secrets qui devaient se cacher au département des mystères, Harry sourit.

Si le rouquin arrivait à passer au-dessus de son habituelle jalousie, peut-être que leur amitié pourrait être réparée. Elle ne sera probablement pas comme avant mais il pourrait récupérer son meilleur ami. Et c'était le plus important.