Note de l'auteur : 23 avril 2020
Tous les chapitres de l'épilogue à ce chapitre inclus ont été corrigés.
Bonne lecture !
Chapitre 38
- Je vous répète que nous ne sommes pas intéressés, dit l'homme d'une quarantaine d'année aux cheveux noirs.
Il avait les poings serrés, les bras le long du corps et le visage impassible.
- Tant pis pour vous, dit dédaigneusement un homme aux longs cheveux blonds. Si vous préférez vous trouver du côté des faibles, c'est votre problème.
L'homme blond se tourna vers son complice qui avait le visage caché derrière un masque.
- Viens Avery, on rentre.
Les deux hommes au masque d'argent transplanèrent. L'homme aux cheveux corbeau desserra les poings en soupirant. Une femme aux cheveux roux attachés en chignon sortit de la foule derrière lui et posa une main sur son épaule.
- Qu'est-ce qu'on va faire David ? Demanda-t-elle les sourcils froncés, inquiète.
- Si nous ne sommes pas avec eux, nous sommes contre eux, expliqua-t-il, toujours dos à elle, et il est plus que probable qu'ils reviendront en nombre soit pour nous obliger à nous allier à eux, soit pour nous exterminer et s'assurer que nous ne rejoignons personne d'autre.
Il se retourna et prit la main de sa compagne dans la sienne.
- Le Seigneur des Ténèbres gagne du terrain, reprit-t-il tout bas, et nous ne pouvons plus vivre cachés. Il va falloir choisir notre camp.
- Tu vas parler de ce qu'il s'est passé à Dominique ?
- C'est la moindre des choses après qu'il nous ait prévenu, confirma-t-il. Dis à tout le monde de se préparer à rejoindre la planque pour quelque temps.
La rouquine acquiesça et embrassa son compagnon avant de rejoindre les gens derrière eux et de suivre le protocole de sécurité qu'ils avaient instaurés pour ce genre de situation.
- Un petit voyage s'impose, soupira-t-il avant de quitter la pièce.
29 septembre
- Harry Potter Monsieur a besoin d'autre chose ?
- Non merci Dobby, lui répondit Harry en grimaçant.
La glace lui avait fait un bien fou et, en même temps, avait provoqué une douleur sourde lorsqu'il avait appliqué le chiffon sur son nez.
Il avait immédiatement appelé l'elfe lorsqu'il s'était mis à saigner. Il connaissait le sort pour réparer un nez et pour stopper un saignement mais il ne savait pas faire disparaitre la douleur d'une ecchymose. Et il ne savait pas faire apparaitre de glace ni geler de l'eau.
Sa formation animagus était terminée pour aujourd'hui. De toute façon, il en avait assez de tomber sur son bec et de ne pas bouger d'un pouce lorsqu'il battait des ailes. Heureusement, l'entrainement de Quidditch s'était bien passée ce matin –malgré la suffisance insupportable de McLaggen- et il n'avait plus de devoirs à faire, les ayant terminés la veille.
Un petit tour au Poste s'imposait donc.
Il n'y était plus allé depuis l'année dernière et peut-être qu'en se reposant dans le canapé très moelleux d'Helga Poufsouffle il trouverait quelque chose d'intéressant à regarder.
Rien à signaler.
Ombrage était assise bien sagement dans son bureau, écrivant sur divers parchemins.
Il avait vu Eleanor passer dans le Hall avec ses amis puis entrer dans la salle commune quelques minutes plus tard, souriante et détendue.
Etonnement, aucune trace de Malfoy. Parkinson, Bulstrode, Crabbe et Goyle étaient assis dans la salle commune mais le blond n'était pas avec eux. Il ne l'avait ni vu sortir du dortoir ni y entrer, ni vu passer par le Hall d'entrée pour sortir dans le parc et encore moins passer les portes de la bibliothèque. Et déjà, au déjeuner, Malfoy ne s'était pas présenter dans la Grande Salle pour manger.
Par contre, il avait vu Blaise entrer dans la bibliothèque puis en ressortir avec un livre et Tracy et Daphné étaient dans la Grande Salle à faire il ne savait quel devoir. Ginny et Colin, eux jouaient à la bataille explosive à la table des Serdaigles, aux côtés de Luna qui lisait un magazine.
N'ayant rien d'intéressant à faire avant ce soir, il rejoint la salle commune pour discuter avec Hermione et Neville une petite heure avant d'aller se coucher.
Dans le dortoir, il vérifia qu'il n'y avait personne ni dans les lits, ni dans la salle de bain puis il s'assit sur son lit, prit son miroir à double-sens dans le tiroir de sa table de chevet et ferma les rideaux de son lit à baldaquins avant de jeter un sort de confidentialité sur les rideaux.
- Alors, quoi de neuf, cher filleul ?
- Rien depuis notre dernière conversation, dit Harry en haussant les épaules.
- Et Daphné ?
- Elle va bien, lui répondit-il en soupirant. On se voit tous les dimanches et on discute via le miroir, ajouta-t-il avec un sourire.
Puis Harry pris un air plus grave.
- Tu veux toujours le faire ? Dit-il soudainement avec impatience.
Harry n'aimait pas tourner autour du chaudron.
- C'est décidé, oui, confirma Sirius. Les recherches sont longues et en même temps, on a très peu d'informations mais c'est déjà quelque chose.
- Tu vas explorer combien d'endroits finalement ?
- J'ai trouvé où se situe à peu près l'endroit où habitaient les Gaunt et j'ai trouvé le cimetière dont tu m'as parlé. Donc trouver le manoir sur la colline ne devrait pas être compliqué. Remus et moi épluchons encore les archives des trois derniers orphelinats en espérant trouver celui qui accueilli Jedusor et de là on pourra remonter jusqu'aux gens qui se sont occupés de lui et en apprendre plus sur lui et les endroits qu'il fréquentait.
- Pour l'instant, tu fais juste le manoir et la maison des Gaunt alors ?
- J'irais demain dans la soirée pour éviter de croiser des moldus. Je ne voudrais pas avoir affaire avec la police parce qu'un moldu trop méfiant m'a pris pour un cambrioleur.
- Sois prudent, lui dit Harry, inquiet pour son parrain. Voldemort a très bien pu lancer des malédictions sur d'autres objets, le mobilier ou même sur les portes.
- Je serais prudent, essaya de le rassurer Sirius. Et puis, je suis un Black, lui rappela-t-il sombrement le Maraudeur, les malédictions, ça nous connait, surtout si la magie noire est impliquée.
- Tiens-moi au courant dès que tu auras fini, lui demanda Harry. Que je sache que tu es en sécurité et si tu as découvert quelque chose.
- Oui maman, le taquina Sirius, mi sérieux, mi blagueur. Pour parler d'autre chose, Remus te remercie pour la potion tue-loup : il n'en avait pas eu depuis un moment. Il était plus apaisé de savoir qu'il ne ferait de mal à personne.
- On est une famille, dit timidement Harry. Et dans une famille, on prend soin les uns des autres, se justifia-t-il en haussant les épaules.
- Normalement, c'est à nous les adultes de prendre soin de toi.
- L'un n'empêche pas l'autre, rétorqua Harry en souriant. Pas la peine d'insister, tu perdras cette bataille-là, dit-il en voyant son parrain prêt à répliquer.
- T'es bien le fils de ta mère, dit-il en roulant des yeux. Toujours à avoir le dernier mot.
- Tu comptes y aller avec Daphné ? Demanda Neville alors qu'ils descendaient les escaliers.
La première sortie à Pré-au-Lard, prévue pour ce samedi, avait été annoncée sur le tableau d'affichage de leur salle commune.
- Notre relation doit rester secrète, Neville, lui rappela Harry en baissant la voix. Je pensais peut-être aller boire une bière au beurre aux Trois Balais. Et vous ?
- Je dois passer chercher un colis à la poste. Victor m'a envoyé un cadeau mais je dois signer le reçu sur place.
- Et moi, je dois acheter une potion pour Trevor à la ménagerie magique, dit le jeune Londubat en fronçant les sourcils. Il a des coliques en ce moment. Et je dois me racheter des plumes. Je pourrais te rejoindre après ça ?
- Bien sûr, confirma Harry. On a qu'à se donner rendez-vous à l'heure du déjeuner. Ça te dit Hermione ?
- Oui, dit-elle pensive. Je peux proposer à Ronald de nous rejoindre ?
- Bien sûr, dit Harry en haussant les épaules. Plus on est de fous…
Après le déjeuner, Harry quitta ses amis et se rendit dans la Salle-sur-Demande pour appeler Dobby. L'elfe le fit transplaner hors du château jusqu'au terrain lui appartenant.
Si les loups garous utilisaient davantage leur savoir-faire manuel pour certaines tâches, c'est parce que la magie ne permettait pas tout. Surtout lorsqu'il s'agit de geste précis. C'est pour cette raison, que les travaux n'avaient que peu avancé magiquement depuis sa dernière visite. Mais quand Indra lui expliqua les petits détails non visibles mais important à la tenue de la structure et à son isolation, Harry comprit qu'il avait vraiment trouvé les meilleurs ouvriers qui soient.
Les loups les plus méfiants lorsqu'ils avaient signé leur contrat le saluèrent joyeusement. Leurs traits étaient moins tirés et ils souriaient plus facilement. Michael, le solitaire, lui adressa même un hochement de tête pour le saluer. Apparemment, il allait encore rester. Gustus, lui, était toujours aussi grincheux mais moins bourru lorsqu'il lui parlait. Ce qui était un point positif pour Harry.
Lorsqu'il revint à Poudlard pour l'heure du déjeuner, la cacophonie régnait dans la Grande Salle. Il s'assit près d'Hermione et Neville mais il n'eut pas le temps de leur poser la moindre question que Ginny vint s'asseoir près d'eux.
- Elle n'a pas le droit de faire ça ! S'écria-t-elle vers Harry.
- Je ne sais pas ce qu'il se passe, expliqua lentement le jeune Potter.
- Ombrage a reçu l'autorisation du Ministre de publier des décrets à Poudlard et le premier est qu'elle dissous tous les groupes, club et communautés et que pour exister ils doivent avoir son autorisation, lui répondit Neville.
- Et ça inclut les équipes de Quidditch ! S'exclama Ginny.
- Quoi ?!
Avec tout ce qu'il avait à faire en tant que Lord Potter, ses projets à l'extérieur de Poudlard, ses entrainements autant magiques que physiques et sa formation animagus, le Quidditch était l'un des rares moments de détente, d'adrénaline et de joie qu'il lui restait.
- Est-ce qu'elle a dit pourquoi elle les interdisait ?
- Certains rassemblements auraient des buts néfastes, d'après elle, dit Hermione en roulant des yeux. Surement un rapport avec Dumbledore, ajouta-t-elle en baissant la voix, bien que personne ne l'aurait entendu vu le bruit qui régnait dans la salle.
- Ce n'est pas logique. Quelque chose a dû la pousser à prendre cette décision. Je vais essayer d'en savoir plus demain, dit Harry.
- Et pour l'équipe de Quidditch ? S'inquiéta Ginny.
- Si Angélina ne lui a pas déjà demandé l'autorisation de la reformer, je le ferai demain.
- Je vous remercie de me recevoir Mme Ombrage, lui dit Harry avec le sourire le plus hypocrite possible.
Les chatons se trouvant sur les assiettes accrochées aux murs bougeaient la tête pour le suivre du regard jusqu'à ce qu'il s'assoit sur le siège face à la sorcière.
- Mais c'est normal, Mr Potter ! Mr le Ministre a été très clair sur l'importance de votre rôle dans notre mission. Ne pas vous recevoir serait ne pas vous écouter et rater l'opportunité d'arrêter ce que fait Dumbledore.
Tout avait été dit sur un ton mielleux et s'était terminée par une gorgée de thé.
- Ce que fait Dumbledore ? Vous avez découvert ce que c'était ? Demanda-t-il, faussement curieux.
- Eh bien, non, avoua-t-elle à contrecœur en déposant sa tasse.
- Je croyais que c'était le cas et que cela avait un rapport avec votre décret, avança Harry avec innocence. Quelque chose est arrivée ?
- Puisque Mr le Ministre vous fait confiance, je vous ferais savoir que nous soupçonnons le Directeur de cacher ses projets derrière des réunions à caractère scolaire. J'ai eu vent d'un journal publié et distribué au sein même du château l'année dernière. Et ses articles ne plaisent pas au Ministère. Nous pensons que Dumbledore a demandé à des élèves de le publier. Et pour l'empêcher, j'ai décidé d'interdire tout rassemblements, voyez-vous.
- Oui, le journal, fit-il mine de se rappeler. Il y a eu deux numéros je crois. Comment pensez-vous que le Directeur ait eu ces informations ?
- Certaines n'étaient pas confidentielles, déclara-t-elle avec regret. Tout le monde peut les avoir : elles font partie de l'histoire. Mais il y a eu des ajouts ou des liens que seuls certaines personnes auraient été capable de faire. Et d'autres informations ne sont connues que du ministère. Et comme Dumbledore est estimé par beaucoup… Peut-être que des langues amicales mais trop bavardes ont laissé échapper quelques mots de trop.
- Peut-être y a-t-il une taupe au ministère, vous ne pensez pas ? Ce serait de là que Dumbledore recevrait ces informations.
- Impossible, démentit-elle en reprenant sa tasse. Ils sont tous loyaux au Minist-
- Mais la plupart des gens qui y travaillent ont un jour été élève à Poudlard, l'interrompit-il. Certains des plus jeunes ont eu Dumbledore comme Directeur et les plus âgés l'ont eu pour professeur de métamorphose. Ça créé des liens. Comme de la loyauté…
- C'est… une idée intéressante… Déclara-t-elle, pensive.
Harry percevait presque les rouages tourner dans son cerveau alors qu'elle buvait son thé.
A supposé qu'elle en ait un.
- Je ferais part de votre idée au Ministre.
Elle déposa sa tasse et se leva.
- Je vous remercie Mr Potter, notre conversation m'a éclairée sur la situation actuelle.
- Inutile de me remercier Mme Ombrage, c'est tout à fait normal, joua-t-il. Mais, si je peux me permettre, j'aimerais vous parler de quelque chose qui me tient à cœur.
- Bien sûr, bien sûr, je vous écoute.
- C'est à propos de votre décret. Je travaille très dur pour avoir d'excellentes notes et ainsi me préparer un bel avenir après avoir reçu mon diplôme et le seul moment où je peux me détendre c'est lorsque je joue au Quidditch. Malheureusement, vous avez dissous les équipes donc je me demandais…
- N'en dites pas plus, l'interrompit-elle en levant la main.
Elle sortit un parchemin de son bureau et commença à écrire dessus.
- J'autorise la reformation de l'équipe de Quidditch de Gyffondor. Le capitaine pourra programmer des entrainements et participer aux matchs. Donnez ce parchemin à cotre capitaine et dite-lui de l'avoir sur soi à chacun de vos match et entrainements.
- Je vous remercie infiniment Mme Ombrage ! La remercia-t-il aussi joyeusement qu'il put. Si je peux faire quoi que ce soit en retour ou vous être utile d'une quelconque manière, n'hésitez pas à faire appel à moi.
Angelina avait été sur le point de l'embrasser lorsqu'il lui avait remis l'autorisation signée par Ombrage. Heureusement, il avait réussi à l'en empêcher mais la Capitaine ainsi que Katie Bell et Alicia Spinnet l'avaient toutes les trois emprisonné dans leurs bras.
Cela n'avait pas duré longtemps car les professeurs n'aimaient pas que les élèves fassent des effusions d'affections dans la Grande Salle, surtout pour les couples, et ils ne voulaient pas qu'Ombrage change d'avis parce qu'elle jugeait leur comportement déplacé. De plus, sachant Daphné jalouse, bien qu'elle le niait, c'était préférable de minimiser les effusions d'affection avec ses trois coéquipières.
Le mardi soir, Sirius le contacta via le miroir à double-sens et lui annonça deux nouvelles.
La première était que, bien qu'il n'ait rien découvert dans le Manoir des Jedusor, il avait découvert une bague empreinte de magie noire dans la maison des Gaunt. L'anneau doré avait été taillé afin qu'il ressemble à de la peau de serpent et la pierre noire à son sommet contenait un symbole étrange en son centre -un triangle, contenant un cercle traversé par un trait reliant le milieu de la base du triangle à son sommet. Son parrain avait su déjouer les sortilèges qui protégeait l'endroit et l'artéfact et, bien qu'il ne payait pas de mine, avait découvert l'horcruxe.
La seconde était qu'un homme avait approché Remus en espérant pouvoir s'entretenir avec Harry. Il avait juste dit s'appeler David Duchel, être cracmol, être né au Royaume-Unis mais avoir vécu en France. Il avait dit avoir une proposition pour Harry mais n'avait pas précisé de quelle nature. Grâce à son flair, Remus avait compris que David était un loup-garou et le Maraudeur ne pensait pas qu'il ait de mauvaises intentions. Bien que méfiant, Harry accepta de le rencontrer le samedi suivant avant qu'il ne rejoigne ses amis aux Trois Balais mais en présence de Remus ou Sirius dans l'une des salles de réunions de la Taverne.
Elle aurait dû faire plus attention à l'heure qu'il était. Mais le professeur Rogue leur avait donné un essai de vingt pouces à rendre pour après-demain et elle avait encore des recherches à faire en métamorphose le lendemain. Mme Pince était sur le point de fermer les portes lorsqu'elle l'avait aperçue, le nez plongé dans un vieux livre. L'heure du couvre-feu était dépassée de cinq minutes mais heureusement, elle n'était plus loin de sa salle commune.
Il ne lui restait plus que deux couloirs à longer et le risque de croiser un préfet ne serait plus. Bien qu'elle fût préfète elle-même, ce n'était pas à son tour de faire une ronde et elle risquait donc un retrait de points plus ou moins important selon la personne qu'elle croiserait.
Alors qu'elle s'apprêtait à tourner à droite, afin de se retrouver devant le mur cachant l'entrée de sa salle commune, une poudre noire apparut devant elle et elle la respira à plein poumon. Suffoquant, elle vit des tâches lumineuses apparaitre dans son champ de vison avant de lourdement tomber au sol.
L'homme était grand, l'air un peu las et avait des cheveux aussi foncé que les siens. Il était bien habillé : une chemise bleu marine dont les manches étaient retroussées jusqu'aux coudes, un pantalon blanc et des chaussures noires brillantes.
Il inspirait la sympathie et la confiance. Mais cela n'empêchait pas Harry d'être méfiant.
Puisqu'ils n'étaient que trois –Sirius, David Duchel et lui, ils s'étaient installés dans la plus petite salle. Cela permettait de ne pas avoir dix chaises entre eux mais aussi de laisser un peu d'espace entre leur chaise respective.
Sirius et lui avait convenu que son parrain n'interviendrait qu'en dernier recours et qu'il ferait figure de garde du corps puisqu'Harry ne devait pas donner l'impression d'être particulièrement dangereux. Au cas où cela dégénérait, Harry ne pourrait pas faire grand-chose mais il arriverait à se défendre pendant que le Maraudeur s'occuperait de saisir le sorcier français.
- On m'a dit que vous vouliez me voir, annonça Harry sans préambule. Que vous aviez une proposition à me faire, ajouta-t-il. Je vous écoute.
- Avant de vous parler de ma proposition Mr Potter, il faut que je vous parle de moi. Je suis né au Royaume-Unis et je suis attaché à mon pays d'origine. Ma mère était anglaise mais mon père était français et, à cause des tensions qu'il y avait à l'époque, nous avons rejoint la France peu après ma naissance. J'ai essayé de rester informé mais la France était peu touchée par la guerre qui sévissait ici. Malgré cela, j'ai entendu parler de la défaite du Mage Noir que vous appelé Voldemort. Il était dit qu'il avait été vaincu par un enfant. Vous, ajouta-t-il en regardant Harry dans les yeux.
- Jusqu'à preuve du contraire, c'est ma mère qui a vaincu Voldemort. Moi, je n'étais qu'un bambin. Que pensez-vous que j'ai pu faire contre un mage noir aussi expérimenté que lui ?
- Votre cicatrice est une preuve suffisante de votre rôle dans sa défaite, dit-il comme si c'était une évidence. Je n'étais pas vraiment touchée par la première guerre, ajouta-t-il avec regret, mais je vais devoir m'impliquer dans celle à venir.
- Je ne comprends pas de quelle guerre vous voulez parler, dit Harry.
Il ne connaissait pas l'homme et ne pouvait décemment pas lui avouer savoir que Voldemort était de retour. Mais son récit l'intéressa.
- Il y a trois semaines, un ami allemand m'a informé qu'il avait été approché par deux mangemorts. Voldemort voulait faire de lui et ses semblables des alliés à sa cause. Mais mon ami a refusé et est parti se cacher avec sa communauté après m'avoir averti. Une semaine plus tard, les deux mangemorts correspondants à sa description son venu à moi. J'ai également refusé. Malheureusement, si nous ne sommes pas avec lui, Voldemort considère que nous sommes contre lui, ce qui nous laisse vulnérables. J'ai envoyé les miens se cacher dans notre repaire mais nous ne pouvons pas nous cacher indéfiniment en espérant que cette guerre, qui n'a même pas encore officiellement commencé, se termine un jour.
- Je pense savoir où vous voulez en venir, dit alors le jeune Potter. Deux mangemorts, dites-vous ? Pourriez-vous me les décrire ?
- Mieux encore, dit David. L'un d'eux a appelé son semblable « Avery ».
Sirius jura.
L'homme le regarda avec étonnement.
- C'est un mangemort reconnu, expliqua-t-il. Mais il a été relâché car il a prétendu avoir été soumis au sortilège de l'Imperium, grogna le Lord Black.
- Et l'autre ? Demanda Harry à David.
- Il n'a pas dit son nom. Mais il était grand, avait de très longs cheveux blonds et il avait une cane dont le pommeau était une tête de Serpent.
- Malfoy, dirent Harry et Sirius d'une seule voix en se regardant.
- Vous le connaissez ?
- C'est un « ami » du ministre, dit simplement Sirius en mimant les guillemets avec ses doigts, et le mari d'une de mes cousines, malheureusement.
- Vous avez parlé de communauté, autant pour votre ami allemand que pour vous. Que voulez-vous dire par-là ? Demanda Harry qui avait relevé ce détail étrange.
- Comme je l'ai dit à votre ami loup-garou, je suis cracmol. Mais notre manque de pouvoir magique est bien moins taboue en France qu'il ne l'est ici. J'ai donc eu une enfance à peu près heureuse. Jusqu'à…
Il soupira.
- Jusqu'à ce que je me fasse mordre par un loup-garou une nuit de pleine lune au début de mon adolescence.
Le fait d'en parler dû faire remonter le terrible souvenir car il serra les dents avant de reprendre :
- Mes parents étaient des gens merveilleux. Ils m'aimaient alors que j'étais cracmol et ils ne m'ont pas rejeté lorsque j'ai été mordu. Mais, malgré tout leur amour et leur soutien, je me sentais seul. Alors le jour de mes dix-huit ans, j'ai voyagé partout en France pour rencontrer mes semblables. Aujourd'hui, douze ans plus tard, notre communauté compte trente-huit personnes.
- Les loups-garou sont pourtant solitaires habituellement. Ils se connaissant, et peuvent se rencontrer mais ils ne forment pas de communauté, dit Harry. Enfin, pas au Royaume Unis, à ce que je sache. Et qu'est-ce que ça a à voir avec la proposition que vous voulez me faire Mr Duchel ?
- J'y suis presque, lui dit-il gentiment. Peu de gens le savent. Et j'ignore comment Voldemort et ses disciples l'ont su. Mais nous sommes différents.
Il laissa quelques secondes de silence avant de continuer :
- Ma communauté ne comprend pas de loups garous sorciers. Ils sont trop incontrôlables s'ils n'ont pas de potion tue-loup à chaque pleine lune, expliqua-t-il. Non. Nous sommes des loups garous cracmols ou moldus.
Harry regarda Sirius, un sourcil levé.
- J'ignorais que c'était possible.
- Il y a eu peu de cas de loups garous moldus, lui expliqua-t-il. Généralement la morsure les tue car ils n'ont pas de magie pour lutter.
- Sauf que certains parviennent à survivre à la morsure, intervint David. Notre manque de magie fait que la morsure ne nous atteint pas de la même manière qu'un sorcier. Un sorcier verra sa magie lutter contre les gènes lupins, ce qui explique la perte de contrôle et l'irréversible influence de la lune. Par contre, nous, les loups garous non magiques, ne faisons qu'un avec notre loup.
- Vous voulez dire… Commença Harry.
- Que vous contrôler votre loup ? Finit Sirius.
- Oui, confirma David. Nous pouvons nous transformer à volonté, bien que ce soit un peu douloureux et la lune n'a que peu d'influence sur nous. Et nous ne ressemblons pas aux loups-garou magiques lorsque nous sommes transformés. De ce fait, nous préférons être appelés « métamorphes » plutôt que loups-garou, ajouta-t-il.
- Mais pourquoi personne n'en a entendu parler ? Demande Harry. Vous êtes, excusez-moi du terme, une espèce complètement à part !
- Parce que le ministère chasse, étudie ou dénigre ce qu'il ne comprend pas. Nous ne voulions pas être les tares de la société et il est plus facile de passer inaperçu sur le territoire français.
Il les laissa digérer la nouvelles avant de reprendre :
- Ce qui m'amène à ma proposition. Nous ne pouvons plus nous cacher et nous ne voulons pas rejoindre les rangs de Voldemort. Alors, que diriez-vous d'une alliance ?
