Note de l'auteur : 24 avril 2020
Tous les chapitres de l'épilogue à ce chapitre inclus ont été corrigés.
Bonne lecture !
Chapitre 41
23 novembre
Le vent siffla dans ses oreilles et Harry dut presque fermer les yeux. Il était difficile de voler par ce temps et ce froid mais le match ne finirait pas avant que lui ou l'attrapeur adverse n'attrape le vif.
Il entendait les commentaires de Lee Jordan par bribes. S'il avait bien compris, Gryffondor menait avec cent contre quatre-vingts. Mais cela faisait déjà une heure et demie que le match avait commencé et les joueurs fatiguaient. Les Poufsouffle devenaient plus tacticiens depuis une trentaine de minutes : pour donner plus de chance à leur attrapeur, les batteurs lançaient sans relâche les cognards sur Harry. S'il avait au début passé son temps à les éviter, il était désormais resté en replis haut dans le ciel, bien loin des deux équipes. Il voyait moins bien le terrain mais, le vif ne s'arrêtant pas aux limites des gradins, Harry avait encore toutes ses chances.
L'attrapeur de Poufsouffle s'élança soudain vers un côté du terrain et, ne pouvant voir s'il poursuivait le vif ou essayait de le duper, Harry piqua vers lui. Le vent glacial frappa douloureusement son nez, son front et ses joues –heureusement, il portait les lunettes d'aviation offertes par Blaise- mais Harry serra les dents et se pencha encore plus contre son balai si cela était possible. Il rattrapa peu à peu son adversaire mais il ne voyait toujours pas le vif.
Finalement, alors tout juste derrière lui, l'attrapeur de Poufsouffle remonta soudainement et Harry, qui était tellement penché qu'il aurait pu faire une Feinte de Wronski si les rôles étaient inversés, dut tirer de toutes ses forces sur le manche de son balai pour remonter dans les airs. Ses pieds frôlèrent le terrain herbeux puis il reprit de la hauteur.
Le jeune Potter comprit rapidement que le piège consistait à le ramener au centre du jeu quand les batteurs de Poufsouffle le prirent de nouveau pour cible alors que leur attrapeur s'éloignait dans la direction opposée. Il évita quelques jets de cognards puis un seul des deux accepta de revenir vers les Poufsouffle, semblant s'amuser à le pourchasser. Après quelques minutes de ce jeu qui commençait à l'agacer, Harry vit plus qu'il n'entendit l'un des batteurs de son équipe, les yeux écarquillés, lui signaler de faire attention en pointant derrière lui. Mais il n'eut pas le temps de se retourner qu'il eut l'impression d'être percuté par un troupeau d'hippogriffes.
Lorsqu'il reprit conscience, la luminosité de l'endroit où il se trouvait lui transperça les yeux tellement fort qu'il les referma aussitôt, une migraine pointant le bout de son nez. Il avait tellement mal.
Il gémit. Il avait l'impression que tout son crâne était en feu.
Il réessaya d'ouvrir les yeux, peu à peu, afin de s'habituer à la lumière. Finalement, il découvrit qu'il ne faisait pas si lumineux que ça et que c'était juste la blancheur du plafond de l'infirmerie qui irritait ses pupilles.
Il était épuisé. Sa gorge était sèche. Il ouvrit et ferma sa bouche plusieurs fois. Sa bouche était pâteuse.
- Tiens Harry, lui dit une voix à sa droite.
Il sentit quelque chose contre sa bouche. Il entrouvrit ses lèvres et attrapa une paille. Il aspira et un liquide frais et fruité envahit sa bouche et humidifia sa gorge lorsqu'il l'avala goulument.
- Doucement, doucement, redit la même voix, rieuse.
Harry relâcha la paille lorsque plus une goutte du jus de citrouille ne vint. Le verre devait être vide. Il tourna doucement la tête vers la droite en grimaçant. L'arrière de sa tête le lançait. Il vit une robe violette avec des étoiles bleues. Il remonta son regard jusqu'à une longue barbe argentée puis des lunettes en forme de demi-lunes. Une paire d'yeux bleus le fixait.
- Professeur Dumbledore… ? Dit-il d'une voix enrouée, confus.
Il n'avait plus été dans la même pièce que le vieux sorcier, en dehors des repas, depuis leur dernière discussion dans son bureau l'année dernière.
- Repose-toi Harry, tu dois reprendre des forces, dit le Directeur en posant une main apaisante sur son épaule.
Comme si son cerveau voulait écouter le vieux magicien, Harry sentit ses paupières papillonner, s'alourdir puis il ne fut plus conscient de rien.
Lorsqu'il reprit à nouveau connaissance, sa tête ne lui semblait plus être en fusion. Il put ouvrir les yeux sans problème car il faisait sombre. Il ignorait l'heure qu'il était –et il ne sentit pas sa montre à son poignet- ou ce qui l'avait réveillé mais il se sentait moins fatigué et reconnaissant d'être enfin conscient.
Il referma les yeux en soupirant. S'il ne bougeait pas, il avait l'impression d'être dans son lit dans le dortoir des Gryffondor de cinquième année.
Il rouvrit les yeux. Il n'arrivait pas à se rendormir. Autant chercher de quoi s'occuper.
Sa baguette devrait normalement se trouver sur la petite table à sa droite. Il lui fallait d'abord savoir l'heure qu'il était et ensuite réfléchir à ce qu'il allait faire. Peut-être appeler Dobby pour qu'il lui ramène quelque chose ? Oui, mais quoi ?
D'abord, la baguette.
Alors qu'il tournait aussi doucement que possible sa tête sur l'oreiller, il leva la main et…
… toucha des cheveux.
Ne pouvant lever la tête pour voir ce qu'il y avait au niveau de sa taille, il tata de sa main et toucha une tête. Il continua son observation par tâtonnements : le front, le nez, une bouche, des petites oreilles, un menton pointu mais doux…
Daphné ?
- Daphné ? Chuchota-t-il en passant une main dans les cheveux de la brune. Daphné ?
Il sentit la tête de la Serpentard bouger sous sa main sans qu'elle ne se réveille pour autant et il ne put s'empêcher de sourire. Elle adorait qu'on lui touche les cheveux. Et elle savait qu'il adorait aussi quand elle touchait les siens.
- Daphné… Répéta-t-il jusqu'à ce qu'elle se réveille. Daphné…
Sa main tomba sur le lit lorsqu'elle se redressa et il put enfin la voir malgré la pénombre. Elle était si belle avec ses cheveux indisciplinés et cet air encore à demi ensommeillé. Mais lorsqu'elle sembla se rendre compte de l'endroit où elle se trouvait, elle recula aussitôt et se leva, tournée vers la sortie.
- Attends ! S'exclama Harry, paniquée à l'idée qu'elle parte.
Les mouvements vifs qu'il fit lui firent voir des petites étoiles et il gémit de douleur en retombant sur l'oreiller. La brune s'était figée et le regardait avec inquiétude.
- Attends, répéta-t-il. Ne pars pas…
Elle sembla en proie à une intense hésitation, le regard dirigé vers le sol. Finalement, elle sembla prendre une décision et revint vers lui, un pas après l'autre puis repris sa place sur le tabouret qu'elle occupait deux minutes plus tôt. Tout cela sans le regarder et en se triturant les mains.
Il ne l'avait jamais vue ainsi.
- Daphné ?
Des larmes se mirent à couler sur ses joues. Inquiet de son mutisme, Harry attrapa sa main et la serra.
Elle ne recula pas.
Elle ne retira pas sa main non plus.
Mais Harry s'inquiétait. Son comportement n'avait ni queue ni tête. Elle semblait être là parce qu'elle s'inquiétait pour lui, malgré la raison qui la poussait à l'ignorer depuis deux mois, mais ne parlait pas.
- Dis-moi ce qui ne va pas, s'il te plait, la supplia-t-il.
Elle secoua la tête en reniflant. Une nouvelle vague de larmes arriva et des reniflements les accompagnèrent.
- Je ne sais pas, dit-elle finalement dans un murmure. Je ne sais pas.
Elle continuait de secouer la tête.
- Tout est si confus… ajouta-t-elle.
- Tu parles de maintenant ou de ces deux derniers mois ? Voulut savoir le Gryffondor.
- Je…
Elle réfléchit.
- Je ressens de la méfiance. Tout le temps. Mais là…
Harry ne l'interrompit pas et la laissa prendre son temps pour trouver ses mots.
- J'étais tellement inquiète pour toi… Je ne pouvais pas ne pas venir te voir…
Harry fronça les sourcils à ses mots.
- Tu te méfie de moi ?
- De Tracy. De Blaise, énuméra-t-elle presque machinalement. Et même parfois d'Astoria, ajouta-t-elle avec un notre de tristesse. Mais surtout de toi.
- Est-ce qu'ils ont fait quelque chose pour mériter ta méfiance ? Demanda-t-il de plus en plus confus.
Elle réfléchit puis secoua la tête.
- Je ne sais pas, répéta-t-elle.
- Est-ce que te souviens de quelque chose qui serait arrivé il y a huit semaines ? Lui demanda-t-il. Un événement particulier ? Un détail bizarre que tu aurais remarqué ?
La brune baissa les yeux et se mordit la lèvre, pensive.
- Quelques jours avant notre pique-nique, précisa-t-il.
- On avait beaucoup d'essais cette semaine-là, se rappela-t-elle. Je passais beaucoup de temps à la bibliothèque.
- Je me souviens, dit à son tour Harry. Je t'avais proposé le pique-nique justement pour qu'on puisse se détendre.
- Un soir, je suis même restée jusqu'à la fermeture de la bibliothèque et Madame Pince m'a dit de me dépêcher car le couvre-feu entrerait en vigueur cinq minutes plus tard. J'ai couru jusqu'aux cachots et j'étais presque arrivée à ma salle commune…
Elle s'arrêta, les yeux dans le vague. Puis elle cligna plusieurs fois des yeux avant de froncer les sourcils en le regardant. Elle tira sa main de la sienne, se leva d'un bond et quitta l'infirmerie en courant.
Etonné par la tournure des événements, Harry resta bouche-bée.
Quelle mouche l'avait piquée ?
Il soupira et repensa à ses derniers mots : « j'étais presque arrivée à ma salle commune… »
Et puis quoi ?
Emotionnellement fatigué par ce qui venait de se passer et le lancement de son crâne reprenant, Harry ferma les yeux et laissa le sommeil le happer.
26 novembre
Lorsqu'il se réveilla de nouveau, la lumière du soleil illuminait l'infirmerie. Il prit son temps pour ouvrir les yeux mais, sa tête ne lui faisant presque plus mal, il parvint à les ouvrir complètement au bout de quelques secondes.
Il tenta de bouger la tête. Ferma les yeux. Pas de vertiges.
Il se redressa doucement sur ses coudes puis s'assit, plaçant son oreiller contre la tête de lit afin de s'y adosser. Il tata son crâne et sentit un bandage sur son front et ses cheveux. Mais aucune douleur lorsqu'il pressa certains endroits du bout des doigts.
Quand il tourna la tête vers la petite tablette qui lui servait de chevet pour trouver sa montre ou sa baguette afin de lancer le sort Tempus, il vit Pixel, endormi sur la table de chevet, ses bras serrés autour de sa baguette. Il décida de ne pas déranger le Nix, sachant qu'il avait dû le veiller depuis son arrivée à l'infirmerie. De toute façon, une minute plus tard, il entendit, avant de la voir, Madame Pomfresh quitter son bureau.
- Ah Mr Potter ! Vous avez l'air d'aller mieux ! Dit-elle en venant vers lui, la baguette à la main. Votre commotion devrait être complètement guérie.
- J'ai dormi combien de temps ?
- Un peu plus de deux jours, dit-elle sans surprise. Mais vous vous êtes réveillé à plusieurs reprises, ce qui était bon signe. Une commotion comme la vôtre aurait pu laisser des séquelles si elle avait été prise en charge par des moldus. Mais la magie permet des miracles.
- C'était grave à ce point-là ?
- Assez pour que vous ayez besoin de dormir aussi longtemps. Comment vous sentez-vous ?
- Mieux, beaucoup mieux. Je n'ai plus mal au crâne.
- Bien, répondit-elle en pointant sa baguette vers sa tête. Vérifions ça.
Il sentit un courant d'air dans ses cheveux et une douce chaleur voyager sur son cuir chevelu.
- Complètement guéri, confirma-t-elle. Mais je vais quand même vous donner une potion au cas où vous vous sentiez fébrile aujourd'hui puis vous pourrez partir à l'heure du repas.
Il n'était que neuf heures trente. Il petit-déjeuna, lu quelques magazines que Neville et Hermione lui avait ramené pendant son inconscience et mangea des chocolats qui venaient de Sirius -ce dernier était passé alors qu'il dormait et lui avait laissé une note. Il rejoint la salle de bain vers onze heures pour prendre une douche et s'habiller. Puis il se laissa à une dernière vérification de Madame Pomfresh avant qu'elle ne le laisse quitter l'infirmerie.
Pixel s'était réveillé entre temps et s'empressa de foncer dans sa joue et de le câliner avant de s'allonger sur son épaule, la tête au creux de son cou. Il vérifia que son petit ami ailé était bien installé avant de sortir. Deux couloirs plus loin, il entra dans une classe désaffectée et appela Dobby.
- Harry Potter Monsieur ! Dobby est si content ! Dobby était inquiet !
L'elfe lui serra les jambes et Harry se mit accroupi afin de le prendre correctement dans ses bras.
- Je te remercie de ton inquiétude Dobby.
- Harry Potter Monsieur a besoin de Dobby ?
- Oui, Dobby. Comme tu le sais, je m'inquiète pour Daphné et je crois que Daphné n'agit pas comme elle le fait de sa propre volonté. Je pense que Draco la manipule. Et pas seulement avec des mots.
- Qu'est-ce que Dobby peut faire ?
- Je n'aime pas te demander ce genre de choses mais… j'aimerais que tu fouille dans les affaires de Draco. Si tu trouves un livre qu'il ne devrait pas avoir, une fiole vide, une potion, ou quoique ce soit d'étrange, rapporte-le moi discrètement. Tu veux bien ?
L'elfe se tint droit et releva le menton.
-Tout pour Harry Potter Monsieur et sa Daphné !
Et sur ces mots, son ami elfe disparut dans un « POP » sonore.
Ceci fait, Harry rejoint la Grande Salle quelques minutes avant les autres élèves. Le professeur Dumbledore et Hagrid arrivèrent deux minutes plus tard. Hagrid le salua joyeusement, posant sa main le plus doucement possible sur son épaule et le Directeur le salua gentiment.
Il ignorait toujours pourquoi Dumbledore l'évitait cette année et tous ses secrets et ses manigances faisaient qu'Harry ne pouvait toujours pas lui faire confiance. Mais ce petit moment dans l'infirmerie, si Harry ne l'avait pas imaginé, jouait en sa faveur. Peut-être qu'un jour, plus proche qu'il ne le croyait, il pourrait à nouveau parler avec le vieux sorcier sans se mettre en colère ou penser à ses manipulations dès qu'il le voyait.
Tous les élèves et les enseignants arrivèrent peu après. Neville et Hermione furent très heureux de le voir et Ron vint même s'asseoir avec eux. A peine installés, Harry leur demanda ce qui lui était arrivé et quels étaient les résultats du match de samedi.
- Eh bien… Gryffondor gagnait cent trente à quatre-vingts quand l'accident s'est produit… Commença Neville.
- Un cognard, je suppose ? Demanda Harry.
- C'est ce qui t'a frappé la tête, confirma avec hésitation Hermione. Mais…
Harry ne comprenait pas qu'ils prennent des gants avec leurs explications.
- C'est cet idiot de McLaggen ! S'emporta Ron, furieux, en remplissant son assiette de purée.
- On ne sait pas pourquoi il a fait ça, dit précipitamment Hermione, coupant Ron qui reprit :
- Il a pris la batte de Fred et a frappé le cognard droit vers toi !
- Et le match ? Demanda Harry qui ne voulait pas s'attarder là-dessus.
Il s'occuperait de McLaggen plus tard.
- Eh bien, quelques secondes après que tu aies été assommé, Mme Bibine a sifflé la fin du match, dit Hermione en baissant ses yeux sur son assiette pour couper sa tranche de rôti.
- Malheureusement, conclut Neville, l'attrapeur de Poufsouffle a eu le temps d'attraper le vif…
-Je vais le trucider, dit Harry en soupirant et en se pinçant l'arête du nez.
- Ca va être difficile, dit Ron la bouche pleine. Il a été temporairement renvoyé. Il ne pourra revenir qu'après les vacances de Noël.
- Renvoyé ? Ça m'étonne que Dumbledore ait fait ça… Dit Harry, perplexe, en regardant Hermione.
- On ne sait pas exactement ce qu'il s'est passé ni qui a décidé. Mais apparemment, Dumbledore et Ombrage se sont mis d'accord. Enfin, quand je dis Ombrage, je veux dire que je pense qu'elle a tout raconté au Ministre qui a alors mis son grain de sel.
Intéressant.
- Angélina va programmer des essais pour trouver un nouveau gardien, dit Ron entre deux bouchées. Heureusement, le prochain match des Gryffondor n'est pas avant février.
- Et tu penses y aller ? Demanda le jeune Potter qui savait que le rouquin voulait depuis toujours faire partie de l'équipe.
- Oui, acquiesça Ron, le bout de ses oreilles devenant rouge
- Harry ?
Le susnommé se retourna vers une Eleanor, indécise, qui se balançait sur ses pieds.
- Oui ? Demanda-t-il, inquiet par son hésitation.
La jeune fille se lança soudainement sur lui et le serra dans ses bras, le visage contre son cou. Surpris mais touché, Harry la serra contre lui en lui frottant le dos.
- Hey, je vais bien, la rassura-t-il. Madame Pomfresh fait des miracles, ajouta-t-il en lui faisant un clin d'œil lorsqu'elle eut reculé.
- Tu es tombé de ton balai de tellement haut, dit-elle pour justifier son élan d'affection, les joues roses. Heureusement que la magie existe, hein ?
Harry acquiesça en lui souriant.
- On déjeune à nouveau ensemble demain matin ? Demanda-t-il afin de réinstaurer leurs habitudes.
- Oui, bien sûr ! Accepta-t-elle, heureuse.
Lorsqu'elle fut partie, Harry se retourna vers ses amis. Ron n'avait pas été perturbé par l'arrivée soudaine de la deuxième année, Neville, lui, se remit à manger alors qu'Hermione le regardait avec un sourire amusé.
- Quoi ? Demanda-t-il avec le même sourire.
- Non, rien, répondit-elle, continuant de sourire.
Après le repas, leurs chemins se déparèrent : Hermione allait en cours d'arithmancie alors que Neville et Ron se dirigeaient vers la tour de Divination. Harry prit lentement les escaliers afin de rejoindre son dortoir, il était fatigué malgré ces deux derniers jours passés à dormir, car il ne reprenait pas les cours avant le lendemain.
Arrivé dans son dortoir, il vit Dobby debout sur son lit.
- Harry Potter Monsieur !
- Dobby ? Un problème ? Réagit aussitôt Harry. Puis avec espoir : tu as déjà trouvé quelque chose dans les affaires de Draco ?
L'elfe opina en sortant quelque chose de sa blouse : un flacon en cristal, contenant un liquide rouge, et avec, à l'embout, un tuyau se terminant par une poire.
Du parfum ?
- Il y en avait deux autres Monsieur. Un vide et un autre plein.
Harry s'empressa d'aller ouvrir sa malle après avoir remercié l'elfe et de sortir une fiole vide. Il dévissa le flacon et versa un peu de liquide dans sa fiole. Puis il referma le flacon et le rendit à Dobby.
- Il faut que tu le remettes à l'endroit exacte où tu l'as trouvé. Tu peux faire ça ?
- Oui Harry Potter Monsieur !
- Merci Dobby, tu as fait du bon travail !
Alors que l'elfe disparaissait pour ranger le flacon à sa place, Harry mit la fiole à hauteur de ses yeux, laissant la lumière du soleil s'y refléter.
Qu'est-ce que c'était que ça ?
29 novembre
Harry dut attendre trois jours avant que Joshua Hamilton -le potionniste qu'il avait été voir- ne lui envoie une lettre lui disant avoir les résultats. Il ne lui avait pas posé de questions quand le jeune Potter avait promis un supplément de salaire s'il faisait vite.
Il avait parlé avec Sirius et Remus via le miroir à double-sens et Harry put voir que Sirius avait fait de gros progrès depuis sa « sortie » d'Azkaban. Il avait été furieux mais savoir que McLaggen avait été renvoyé -même s'il trouvait injuste que ce soit aussi peu de temps- avait suffi à le calmer.
Il avait également discuté avec les jumeaux Weasley. Les deux rouquins avaient presque terminé d'écrire leur projet à la date demandée mais Harry leur avait laissé un temps supplémentaire lorsqu'il avait vu qu'ils s'étaient appliqués. Ils lui avaient rendu leur dossier la veille et Harry l'avait immédiatement envoyé à Ragnock.
Actuellement, il était en cours de runes, une boule d'eau en lévitation au-dessus de sa paume gauche. Avec sa baguette, il devait manipuler la rune afin d'agir sur l'eau. Lorsqu'il y arriverait, il pourrait interagir directement avec l'eau sans passer par la rune et sans avoir besoin de sa baguette. Mais pour le moment, il devait changer la forme de l'eau.
De boule, elle devint cube puis pyramide avant de redevenir boule. Bien.
La prochaine étape était de séparer la boule d'eau en plusieurs. D'abord à partir de la boule d'origine puis lorsqu'il y arriverait, recommencer mais à la chaine : séparer la première boule en deux puis chacune des boules encore en deux. Celui lui prit les deux heures mais il fut content d'y arriver. Le professeur Burbage le félicita et Hermione et lui se regardèrent avec fierté. Ils n'étaient que deux à être parvenu à cette étape au bout des deux heures. Seule Daphné était presque aussi avancée qu'eux mais il lui avait encore quelques minutes pour se concentrer et terminer.
Lorsque le cours fut terminé, Harry alla au Poste pour y faire son essai sur le cours de runes d'aujourd'hui. Dobby apparu une heure plus tard, une lettre à la main.
- Les résultats de Monsieur Hamilton, lui dit Dobby lorsqu'Harry lui demanda de qui ça venait.
Harry prit rapidement la lettre des mains de l'elfe et la décacheta d'un coup.
#
Cher Monsieur Potter,
Voici comme demandé les résultats de mon expertise :
Le liquide rougeâtre est une potion de confusion. Diffusée par microgouttelettes à l'aide du flacon que vous m'avez remis, la potion agit plus directement sur la victime. L'inhalation, contrairement à l'ingestion, provoque une confusion, comme l'indique le nom de la potion, mais permet également de légèrement manipuler les pensées de la victime.
Bien qu'elle soit une potion de base, facile à préparer et trouvable dans les commerces, cette potion peut s'avérer dangereuse si utilisée avec de mauvaises intentions.
Il existe deux moyens d'annuler les effets de la potion : à long terme, éviter à la victime d'y être exposé et, à court terme, lui faire inhaler une potion de clairvoyance. Cette potion a pour but premier d'aider à vider l'esprit de ses soucis et d'aider les prophètes à « ouvrir » leur troisième œil. Dans le cas où une potion de confusion a été ingérée ou inhalée, elle permet de retrouver ses esprits et le contrôle de ses pensées.
J'espère vous avoir fourni la réponse que vous attendiez et, en dans cette optique, je vous envoie mes salutations distinguées.
Joshua Hamilton
Maitre potionniste
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- Dobby, l'interpela Harry alors que l'elfe attendait depuis son apparition à un mètre de lui. Prend ces gallions et fais le tour des boutiques de potions du Chemin de Traverse pour acheter deux fioles de potion de clairvoyance. Achète également un flacon avec une poire comme celui que tu avais trouvé dans les affaires de Draco, d'accord ?
- Oui, Harry Potter Monsieur !
*POP !*
- Je n'arrive pas croire qu'on n'ait rien vu ! S'exclama Tracy, furieuse.
Harry avait réussi à attraper Tracy et Blaise alors qu'ils marchaient vers la Grande Salle pour aller dîner.
- Nous ne sommes que des élèves de cinquième année, Tracy, pas des experts en comportement, ni des potionnistes et encore moins des aurors, lui dit Blaise pour la calmer. C'est déjà un miracle qu'Harry ait eu l'intuition que Draco ne manipulait pas Daphné uniquement avec des mots.
- Daphné y a contribué, rappela Harry. Si elle n'était pas venue à l'infirmerie et que je n'avais pas réussi à la faire un peu parler, je n'aurais jamais eu ces soupçons.
- Il en met du temps ton elfe, s'inquiéta Tracy une minute plus tard. Tu penses que c'est une potion facile à trouver ?
- Je ne sais pas, avoua Harry, inquiet à l'idée du contraire. Mais j'ai assez confiance en Dobby pour savoir qu'il ne reviendra pas sans en avoir trouvé.
Tracy opina, pensive.
- Qu'est-ce qu'on fait pour Malefoy ? Demanda-t-elle alors.
- Il est peut-être préférable d'attendre que Daphné ne soit plus sous son influence avant de faire quoi que ce soit, dit Blaise, prudent.
- Je suis d'accord, répondit Harry, mais je crois qu'il faut s'occuper de Malefoy le plus tôt possible afin qu'il n'ait pas l'opportunité d'approcher Daphné avant qu'on ne se soit occupée d'elle.
Dobby apparut à ce moment-là.
- Dobby ! As-tu tout trouvé ?
- Oui, Harry Monsieur ! Deux fioles et un flacon de parfumerie.
L'elfe lui donna les trois articles.
- Tu es le meilleur Dobby, le félicita Harry.
L'elfe rougit avant de s'incliner.
- Tout pour Harry Potter Monsieur ! S'exclama l'elfe humblement.
Harry posa le tout sur l'un des bureaux se trouvant dans la salle et transvida le contenu d'une des fioles dans le flacon avant de le tendre à Blaise.
- Je vous fais confiance pour nous ramener la Daphné qu'on connait, dit-il en regardant les deux Serpentard. Le dîner va se terminer, c'est donc le moment idéal pour agir. Moi, je m'occupe de Malfoy. Puis je vous rejoins dès que j'ai fini.
Il réveilla Pixel qui était endormi sur son épaule.
- Pixel, tu vas rester avec Tracy et Blaise. Daphné va se joindre à vous et je voudrais que tu restes auprès d'elle pour la réconforter, d'accord ?
Le nix acquiesça en baillant avant de voler paresseusement et de se recoucher sur l'épaule de la blonde.
- Qu'est-ce que tu comptes faire ? Demanda Tracy, curieuse.
- Je vais improviser, dit-il en haussant les épaules. Je vous raconterais les détails plus tard.
Lorsqu'il se réveilla, il constata qu'il était allongé sur une surface dure et humide.
Ne comprenant pas où il était et ne se rappelant pas ce qui lui était arrivé, il ouvrit les yeux, paniqué, et se redressa en position assise.
L'endroit où il se trouvait était immense et faite de pierres grises. Il y avait des énormes trous dans les murs, semblables à des tuyaux géants, et la salle sentait l'humidité. En terme de décoration, il y avait des serpents partout : des petits serpents autour des tuyaux, des têtes de serpents géants, la gueule ouverte et menaçante, d'où de l'eau devait se déverser –mais ce n'était pas le cas actuellement- avant de finir dans de grands bassins en-dessous. Des torches par dizaine éclairaient faiblement la pièce de leurs flammes verdâtres et seul le bruit de sa respiration venait briser le silence tranquille de cette salle.
- Bonsoir Draco, entendit-il derrière lui.
Se retournant et se levant d'un bond, il chercha sa baguette dans sa poche.
Mais rien.
Elle n'était plus là.
