Note de l'auteur :
Le chapitre 45 est publié une semaine après le chapitre 44, comme promis ! :D
Bonne lecture !
Chapitre 45
6 janvier
Il sentit la douce chaleur émanant de la magie de Tonks passer dans ses mains et faire picoter la peau de ses doigts. Il sentit les mains de la métamorphomage s'amincir et ses ongles, recroquevillés contre ses propres doigts, s'allonger.
Quand elle l'avertit qu'elle avait fini, il ouvrit les yeux.
- D'accord… Pas de changement de l'aspect de la peau et pas de changement de taille des doigts non plus, énuméra-t-elle. Par contre, la couleur change et les ongles longs te vont à ravir, commenta-t-elle. Tu me laisserais les vernir ? Demanda-t-elle avec un sourire taquin.
- Non, refusa-t-il à moitié aussi amusé qu'elle en retirant ses mains de celle de Tonks.
Il regarda les mains de la sorcière face à lui. Elles étaient noires et fripées, les doigts étaient plus longs et minces que d'habitudes et ses ongles, vernis de rose, bien plus longs aussi. Tonks ne pouvait pas avoir les ongles longs pendant qu'elle travaillait mais les vernissait et les rallongeait quand elle ne travaillait pas.
La peau de ses propres mains était toujours aussi lisse mais elle avait foncé et ses ongles avaient poussés. Ils faisaient maintenant la même taille que ceux de Tonks.
- Dis-moi, Tonks, demanda-t-il, pris d'un doute, Dumbledore ne t'a pas posé des questions sur moi par hasard?
- Non, répondit-elle en fronçant les sourcils. Pourquoi me poserait-il des questions sur toi ? Je ne suis même pas sûr qu'il sache qu'on se connaisse.
- Dumbledore adore se mêler de ce qui ne le regarde pas, en particulier si ça me concerne.
- Il a demandé à Sirius si tu allais bien à la dernière réunion mais je crois que c'est tout, se rappela-t-elle.
- D'accord, fut soulagé Harry. Est-ce que tu peux éviter de lui parler de nos leçons et même ne pas lui dire du tout que je suis métamorphomage ?
- Aucun problème, accepta-t-elle en souriant. C'est ta vie privée après tout. On passe à la suite ? Demanda-t-elle après une seconde de pause.
Harry acquiesça et lui redonna ses mains.
Cette fois la chaleur de sa magie voyagea plus haut, jusqu'à son visage. Il eut des picotements partout, du front au menton, en passant par ses joues, ses yeux, son nez et sa bouche. Les picotements envahirent ensuite son cuir chevelu. Ce fut quelque peu désagréable, mais les picotements s'arrêtent assez rapidement. Tonks ne dit rien mais enleva ses mains des siennes. Donc il ouvrit les yeux.
Il eut un mouvement de recul en voyant les yeux de l'auror complètement rouges le fixer. Ses cheveux, auparavant roses, étaient lisses, longs et noirs et sa peau était désormais aussi blanche qu'un cachet d'aspirine. On aurait dit un vampire.
Harry déglutit alors qu'il faisait apparaitre un miroir -sort que Tonks lui avait appris en début de leçon. Il eut une grimace de dégout lorsqu'il vit que ses cheveux étaient plus longs, lisses et noirs, comme ceux de Rogue. Ses yeux étaient complètement rouges -blanc, iris et pupille inclus- et sa peau était toute blanche.
- Est-ce que tu peux juste changer ton iris pour garder ta couleur d'origine mais y mettre un anneau rouge vers l'extérieur comme pour les vrais vampires ?
- Je n'ai jamais essayé, dit-elle en haussant les épaules. Mais j'aime les défis, ajouta-t-elle avec un grand sourire en craquant les doigts.
Harry prévint Sirius qu'il quittait le château pour rejoindre Neville au Chemin de Traverse mais son parrain lui répondit à peine.
Depuis qu'il avait découvert que son frère Regulus n'était pas aussi mauvais qu'il le pensait et qu'il était mort en héro et non en mangemort, Sirius était triste et occupé. Occupé à chercher où son frère aurait pu cacher le vrai médaillon. Harry lui avait dit que Regulus l'avait peut-être détruit. Mais, avait ajouté Sirius, s'il ne l'avait pas fait ? Alors Sirius s'était mis à la recherche du véritable médaillon afin de pouvoir vérifier s'il était toujours un horcruxe ou non.
Attablé au chaudron baveur, une tasse de chocolat chaud en main, il attendit Neville. Il était partit un peu en avance exprès pour profiter de l'ambiance du pub. Regardant la main qui tenait la tasse, il pâlit sa peau et allongea ses ongles, avant d'assombrir sa peau, comme s'il était bronzé, avant de réduire la longueur de ses ongles à leur taille habituelle puis de redonner à sa peau sa couleur normale. Il s'était longuement entrainé avec Tonks afin de ne pas être obligé de fermer les yeux pour se concentrer et modifier ce qu'il voulait.
Tonks avait effectué de nombreux changements au visage puis sur le corps en général, passant d'un visage de canard, à un corps masculin et baraqué à une femme aux seins énormes –que Tonks avait balancé devant ses yeux, hilares, alors qu'Harry détournait le regard, gêné- puis à son corps normal mais aux jambes et aux bras plus petits.
Mais son corps n'avait pas changé du tout après ça. Tonks en avait donc conclu qu'il pouvait juste modifier la longueur de ses poils/cheveux et la couleur de sa peau, de ses poils et de ses yeux. Ce qui était pas mal en soi. Elle l'avait encouragé a effectué des petits changements à Poudlard et de ne surtout pas paniquer s'il n'arrivait pas du premier coup à revenir à son état d'origine car la panique l'empêcherait de réussir.
- Salut Harry !
Neville avait perdu sa graisse de bébé un peu à la fois depuis deux ans mais ses cheveux avaient bien poussés et ne lui convenaient plus, trop long sur les côté, et sa frange cachait ses yeux. Il pourrait peut-être le convaincre d'aller faire un tour chez le coiffeur après Ollivander ?
- Salut Neville ! Merci pour la photo de nos pères, je l'ai ajouté à mon album, lui dit Harry en souriant.
- J'ai commencé à faire un album sur mes parents, c'est comme ça que je l'ai trouvée. Et merci pour le holster, il est vraiment chouette, dit-il en faisant une démonstration avec sa baguette.
Sauf que sa baguette lui échappa finalement des mains et tomba sur le sol.
- Content qu'il te plaise, sourit Harry. Continue de t'entrainer à sortir ta baguette rapidement et sans la faire tomber, ça pourrait servir à l'avenir.
Neville hocha la tête avec détermination.
- Alors, qu'est-ce que tu voulais faire au juste ? Ta lettre était plutôt mystérieuse et ma grand-mère n'en savait pas plus.
- En fait, je ne lui ai rien dit car je pense qu'elle aurait refusé. Mais je pense que ça pourrait t'aider à contrôler plus facilement ta magie et à être plus fort. Tu me fais confiance ?
- Bien sûr Harry, répondit-il sans hésitation.
- Alors suis-moi, dit-il en terminant son chocolat chaud d'un coup.
Ils saluèrent Tom le barman avant d'aller dans l'arrière-cour. Harry ouvrit le passage et ils entrèrent sur le Chemin de Traverse dont le sol était blanc à cause de la neige qui était tombé au matin. La boutique d'Ollivanders se trouvait en plein milieu de l'allée sur leur gauche. Harry vit Neville froncer les sourcils lorsqu'ils y entrèrent mais il ne posa pas de question.
La clochette sur la porte tinta à l'ouverture de leur porte et avertit le vieux sorcier de leur arrivée. Il sortit d'entre deux étagères et pencha la tête en souriant.
- Harry Potter, bois de houx, plume de phénix, vingt-sept centimètres et demi, très souple et facile à manier.
- Exact, comme toujours Mr Ollivander, répondit Harry.
Puis il regarda Neville.
- Neville Londubat… Venez-vous enfin trouver la baguette qui vous choisira ?
- Euh… Hésita Neville en regardant Harry. J'ai déjà la baguette de mon père, Harry. Pourquoi on est là ?
- Une baguette choisi toujours son sorcier Neville, pas l'inverse.
- Utiliser une baguette qui vous convient mieux ne vous empêche pas de garder celle de votre père en souvenir, intervint gentiment le fabricant de baguettes.
- Je n'ai pas assez d'argent sur moi Harry, tu aurais dû me le dire avant, dit Neville, gêné.
- Le holster n'est pas le seul cadeau que je voulais te faire pour Noel, Neville. Permet moi de mettre la différence, d'accord ?
Le jeune Londubat se gratta la joue, indécis.
- Allez, insista Harry en souriant.
- Bon… d'accord, accepta finalement son ami.
- Je pense avoir celle qu'il vous faut, dit Ollivander en disparaissant derrière une étagère.
Il revint avec une boite quelques secondes plus tard et l'ouvrit avant de tendre la baguette à Neville qui retira ses gants avant de la prendre.
- Faite un mouvement, l'incita le vieux sorciers.
Neville bougea la baguette mais cela fit voler la boite de la main du fabricant jusqu'au mur.
- Non, pas celle-là, dit-il en reprenant la baguette.
Il ramassa la boite, rangea la baguette à l'intérieur puis alla la ranger avant de changer de rangée. Il prit un escabeau afin de fouiller tout en haut d'une étagère. Harry pouvait l'entendre chantonner pensivement avant qu'il ne revienne derrière le comptoir.
- Celle-ci ! annonça-t-il, sûr de lui.
Neville la prit en main et fit un mouvement. Toutes les boites empilées sur le comptoir s'envolèrent et allèrent se ranger rapidement dans les coins vides des étagères.
- Bois de poirier, ventricule de dragon, vingt-neuf centimètres, bois peu souple et résistant. Convient aux sorciers bienveillants, généreux et sages, ajouta Ollivander avec un sourire.
- La baguette parfaite pour toi, Neville, commenta Harry en posant une main sur son épaule.
Neville sourit, le regard fixé sur sa nouvelle baguette.
Persuader ensuite son ami d'aller chez le coiffeur ne fut finalement pas si difficile que ça. Il n'en existait pas chez les sorciers car c'était aux parents de couper les cheveux de leurs enfants mais la grand-mère de Neville ne voulait pas le faire, ce qui expliquait la longueur de ses cheveux.
Seules les femmes et les hommes aux cheveux longs devaient prendre rendez-vous car s'occuper de leurs cheveux prenait plus de temps que pour les cheveux courts. Le timide Gryffondor fut un peu nerveux lorsqu'il s'assit sur la chaise que le coiffeur lui désigna mais, alors que l'homme se détournait pour prendre son matériel, Harry le rassura : les coiffeurs suivaient des années de formation avant de couper les cheveux des gens dans les salons de coiffure.
Ils sortirent du salon trente minutes plus tard. La coupe de Neville était simple : courts de partout sauf à l'avant où ses cheveux étaient plus longs d'un centimètre afin de pouvoir les relever avec du gel. Le pub sorcier n'était qu'à deux rues et Neville ne cessa passer ses doigts dans ses cheveux courts tout le long du chemin.
- Je me sens tellement plus léger, dit Neville tout sourire, mais il va falloir que je mette un bonnet maintenant. Je te rembourserais dans le Poudlard Express, lui dit-il quand ils furent arrivés au Chaudron Baveur.
- Pas la peine, lui assura Harry en cognant son épaule contre celle de son ami. Si ça te fait te sentir mieux, alors je suis content d'y avoir contribué. Et si tu veux vraiment me rembourser, alors dis-toi que c'était un cadeau d'anniversaire très à l'avance, d'accord ?
- j'accepte uniquement si tu promets de ne vraiment rien m'offrir pour mon anniversaire, accepta le jeune Londubat.
- Promis, jura Harry.
Il n'y avait que quelques arbres –la plupart étant des chênes- sur les abords du terrain qui lui appartenait, seul un saule pleureur se dressait fièrement en plein milieu. Sirius jetait des étincelles vers l'arbre qu'Harry devait rejoindre, faisant varier les distances à chaque fois. Planer ne lui posait aucun problème et le vol non plus, bien que battre des ailes était fatigant à la longue. Mais l'atterrissage s'avérait plus compliqué. Lorsqu'il changeait d'arbre, il pouvait toujours se rattraper aux nombreuses branches en cas de raté. Mais sur le sol, il finissait souvent le bec vers l'avant. Heureusement, il n'y avait plus de neige, ayant fondu pendant la nuit, sinon il aurait pu attraper froid.
Après une heure d'entrainement, Sirius lui fit signe d'arrêter. Il plana prudemment vers le sol, atterrit sur ses pattes puis couru, pris par l'élan, avant de s'écraser la tête la première.
Alors que son parrain éclatait de rire, ce qui fit plaisir à Harry vu l'humeur de Sirius ces derniers jours, David et Laeticia les rejoignirent, main dans la main. Harry se changea et appuya ses mains sur ses genoux, penché en avant, pour reprendre son souffle.
Harry et Sirius croisaient peu les métamorphes, ayant leurs propres salles dans l'aile que les deux sorciers n'utilisaient pas, mais il leur arrivait souvent de les voir courir sous leur forme de loup près du lac.
- Vous êtes animagus, dit David avec un étonnement ravi. J'en ai entendu parler quand j'étais enfant mais je n'en avais jamais vu.
- Animagus ? Demanda sa compagne.
- Un animagus est un sorcier capable de se changer en animal, expliqua gentiment Harry. Je peux me changer en faucon, comme vous venez de le voir, mais aussi en panthère.
- Comme les métamorphes, dit Laeticia.
- Sauf qu'on n'est pas mordu par l'animal en lequel nous pouvons nous changer, mais oui, c'est comme les métamorphes, ajouta Sirius.
- Je vais faire un parcours d'obstacle sous ma forme féline pour m'entrainer à bouger et sauter, leur dit Harry en se levant. Vous voulez regarder ?
Les deux métamorphes se regardèrent comme s'ils avaient une conversation silencieuse.
- On peut faire le parcours avec toi ? Demanda Laeticia.
- Bien sûr ! Accepta Harry avec joie.
Ils attendirent que Sirius fasse apparaitre les obstacles. Il plaça des murs de un et deux mètres de haut, des plans de sable long de huit mètres au-dessus desquels il fallait sauter puis termina le parcours vers l'un des chênes sur lequel Harry devait s'entrainer à grimper.
David et Laeticia se métamorphosèrent alors qu'Harry fermait les yeux pour se changer à son tour. Ça lui prenait de moins en moins de temps à chaque transformation. Là, cela devait lui prendre trois ou quatre secondes. Sirius, lui, devenait Patmol en une seconde seulement. Les deux métamorphes prirent plus de temps, neuf ou dix secondes.
Leur loup était un peu plus grand –du moins, Harry le pensait- qu'un loup ordinaire puisque Daniel mesurait un bon mètre de hauteur au garrot, Laeticia à peine quelques centimètres de moins. La fourure du mâle était gris foncé, presque noire, avec des poils blancs sur les pattes et autour du museau. La fourure de la femelle était plus diversifiée tant elle avait de couleurs : beaucoup de gris, un peu de blanc autour du museau et sur le ventre, une ligne de poils noirs autour du col et sur le dos et de l'ocre sur les oreilles, les pattes et la queue. Cette dernière couleur rappelait les cheveux de la métamorphe.
Même si leurs capacités physiques n'étaient pas les mêmes, celles des métamorphes étant supérieures à celle des loups communs, Harry en apprit beaucoup sur le saut. Ils ne purent pas l'aider ni le conseiller lorsqu'il s'entraina à grimper sur l'arbre mais ils l'encouragèrent sous leur forme humaine. La terre étant boueuse, Harry glissa beaucoup, contrairement aux deux métamorphes qui avaient plus d'expérience que lui, ce qui lui permit de tester son équilibre.
Harry avait lu quelque part qu'une panthère était capable de soulever jusqu'à cent cinquante kilos –environ le poids d'un girafon- sur un arbre à six mètres de hauteur. Harry en était loin. Il arrivait tant bien que mal à grimper jusqu'à la première branche qui était à trois mètres de hauteur et il ne pouvait soulever que ses cinquante-huit kilos sans que ces griffes ne soient suffisantes pour garder ses pattes fixées au tronc.
Il passa une petite heure à améliorer cette compétence avant d'arrêter, épuisé, et de faire une sieste sous sa forme féline sous le saule pleureur.
Les jours suivants, Harry rattrapa son entrainement, un peu laissé à l'abandon lorsque Daphné s'était mise à l'ignorer à Poudlard.
Tous les matins, depuis Noel, il se baladait une demi-heure dans son esprit, revérifiant ses boucliers, puis triant ces récents souvenirs. Cela lui permettait de calmer son cœur et reposer son corps après son jogging et ses quelques exercices physiques.
Il volait une petite heure sur son balai après le repas, faisant des piques de vitesse afin d'améliorer son freinage. Après ça, Sirius, bien que n'étant pas un legilimence qualifié, testa comme il put ses boucliers. Harry lui expliquait comment les passer et Sirius évaluait la difficulté de ses boucliers. Pour un adolescent, Harry avait un bon niveau.
Le vendredi, Harry reçut une convocation pour le procès d'Ombrage qui aurait lieu le 3 février. Comme c'était un lundi, il ne pouvait pas y aller discrètement puisque cela lui ferait rater des cours. Dumbledore sera alors mis au courant du procès. Un message personnel d'Amélia Bones ajoutait qu'il serait préparé aux questions posées procès le 18 janvier comme pour le procès de Croupton Junior.
L'après-midi, Lady Londubat et Lord Davis furent invités au château afin d'effectuer le rituel de partage après le serment d'alliance. Ils furent également informés que Lady Zabini l'avait déjà fait, juste après Lord Greengrass la semaine précédente.
Lord Davis fut impressionné par la magie de la famille Potter alors que Lady Londubat n'avait pas semblé surprise. Soit parce qu'elle montrait rarement ses émotions, soit parce qu'elle en avait déjà eu connaissance ; peut-être du temps des grands-parents paternels d'Harry ?
En tout cas, avant son départ, la grand-mère de Neville lui dit qu'elle était satisfaite que l'alliance entre leurs deux familles soit de nouveau établie car c'était l'ordre naturel des choses.
11 janvier
N'ayant pas vu Remus depuis une semaine et voulant le voir avant de repartit pour Poudlard, Harry et Sirius prirent le petit déjeuner à la Faim de Loup. Le loup-garou n'était resté alité que deux jours avant de retravailler à la taverne. Après avoir servi la plupart des clients, Remus s'était joint à eux quelques minutes.
Harry avait aussi espéré croiser Eli –il aimait beaucoup leurs petites discussions qu'il trouvait fort intéressantes- mais Remus l'informa qu'elle avait quitté la taverne le soir de Noel. Il lui dit également qu'elle ne venait pas de façon régulière, ne restant que trois ou quatre jours quand elle venait, et pouvait ne pas réapparaitre avant quatre à six semaines.
Il discuta un peu avec Zeke entre deux services puis avec Anya, bien qu'elle ne soit pas bien bavarde, ne répondant souvent que par des très courtes phrases voire par des monosyllabes. Mais Harry sentit qu'elle s'ouvrait peu à peu à lui, bien que, dès qu'elle s'apercevait qu'elle souriait un peu trop, elle reprenait une expression plus neutre. Sirius, lui, discuta avec un petit sorcier, habillé en haillons. Il apprit plus tard qu'il s'appelait Modingus Fletcher et était membre de l'Ordre.
A dix-heures quarante, ils dirent au revoir à Remus, qui s'était repartis en cuisine, et qui donna à Harry une boite contenant des pâtisseries et des petits gâteaux de viande pour lui et ses amis puis ils transplanèrent de l'arrière-cour où se trouvait la zone de transplanage. Ils arrivèrent à celle de la voie neuf trois-quarts quelques secondes plus tard. N'ayant qu'un sac à dos, Harry pu facilement monter dans le train après que Sirius ait transplané. Il ne vérifia pas les wagons pour voir si ses amis étaient déjà là ; il était bien l'avance et, le train n'étant pas bondé car tout le monde n'était pas rentré chez soi pour Noel, il n'était pas difficile de s'asseoir dans le même wagon qu'en décembre.
Hermione et Neville arrivèrent dix minutes avant le départ du train, la première car elle n'aimait pas arriver à la dernière minute et le second car sa grand-mère était sévère. Harry aperçut par la fenêtre les Weasley monter une minute avant le coup de sifflet puis Ginny passa devant leur compartiment et leur fit signe qu'elle les rejoindrait plus tard.
Les trois Gryffondors mangèrent les délicieux mets préparés par Remus peu de temps après puis discutèrent de leurs vacances –Neville et Harry s'étaient vu mais pas Neville et Hermione et Hermione n'avait plus donné de nouvelles après Noël. Ainsi Harry expliqua à Hermione tout ce qu'il avait fait, Neville ajoutant des détails sur leur sortie pour aller chercher une nouvelle baguette et se rendre chez le coiffeur puis Hermione leur parla des plans qu'elle et Victor avait prévu pour l'été avec l'accord de ses parents. Apparemment, le dernier match du championnat européen de Quidditch voyait la Bulgarie confronter la France début juillet. Donc Victor avait proposé à Hermione de venir voir son match puis de rester en France avec lui pendant la semaine suivante.
Deux heures avant l'arrivée du Poudlard Express en gare de pré-au-Lard, Ginny, accompagnée de Colin et Luna, entra dans leur compartiment.
Inquiet, Colin parla à Harry de la convocation qu'il avait reçue pour le procès d'Ombrage et Harry le rassura : ils seront mis au courant des questions qu leur seront posées à l'avance et ils pourront, à l'aide de la Directrice Bones, s'entrainer à formuler leurs réponses. De plus, Ombrage étaient déjà probablement au courant et devrait donc faire attention à ce qu'elle disait ou faisait au risque qu'on ajoute des charges à son encontre.
Harry demanda à Ginny comment se portait son père depuis son « accident » –il ne pouvait dire la vérité devant Colin et Luna. Elle lui apprit avec soulagement qu'il n'était resté que trois jours à Ste Mangouste et deux jours au terrier avant de reprendre son travail au ministère, entièrement rétabli.
Les adolescents firent des parties de cartes explosives pour faire passer le temps, discutèrent de leurs vacances et, dans le cas d'Hermione, lurent un manuel de cours.
Après l'annonce de Dumbledore, plus que joyeusement saluée par les élèves de Poudlard, concernant le départ imminent d'Ombrage, les Gryffondors rejoignirent leur tour quand ils entendirent des cris éclater :
- Tu n'as pas le droit de me virer de l'équipe !
Dans la salle commune, tous les élèves se turent.
- Je suis la capitaine, j'ai tous les droits concernant la composition de l'équipe, rétorqua calmement Angélina. Et de toute façon, je t'ai déjà trouvé un remplaçant.
Hermione poussait les élèves de première et deuxième année à rejoindre le dortoir mais Ron oublia momentanément son devoir de préfet et préféra regarder la scène qui se jouait devant eux. Tous les élèves de troisième à la septième année s'étaient agglutinés autour des deux élèves en pleine confrontation.
- Ce remplacement devait être temporaire ! Rugit McLaggen, furieux. C'est moi, le gardien ! Je vais me plaindre auprès de McGonagall !
Harry eut une moue dégoutée. Il s'avança et intervint :
- Et je serais ravi de t'accompagner jusqu'à son bureau. Je suis curieux de découvrir ce qu'elle va dire.
- Potter ?! Dit McLaggen en sursautant.
- En fait, tu as raison : pouquoi ne pourrais-tu pas reprendre ta place ? On t'a remplacé quand tu n'étais pas là et aujourd'hui tu es de retour…
- Exactement, confirma le Gryffondor aux cheveux bouclés. Tu vois, même Potter est d'accord avec moi, dit-il en se tournant à nouveau vers Angélina.
- Après tout, ce n'est pas comme si tu avais blessé un membre de ta propre équipe en quittant le poste que tu es sensé occuper, ajouta Harry sèchement.
- J'ai juste voulu aider l'équipe, répondit-il en haussant les épaules, je n'y peux rien si tu étais dans la trajectoire du cognard. Je te rappelle que par ta faute, c'est l'attrapeur de Poufsouffle qui a attrapé le vif.
Si Ginny, qui était à ses côtés, ne l'avait pas retenu par le bras, Harry ne savait pas ce qu'il aurait fait à McLaggen.
- Tu ne manques vraiment pas de culot, tempêta Alicia Spinnet en sortant de la foule. Un gardien garde les anneaux et empêche le souaffle d'y entrer. Tu n'avais pas à prendre la batte de Fred et encore moins à taper dans un cognard ! Ce n'était pas ton rôle !
- Et par ta faute, ajouta Angélina qui avait perdu patience, Harry a été envoyé à l'infirmerie avec une commotion ! Et tu as donné champs libre à nos adversaires pour gagner le match ! Je ne veux pas d'un énergumène comme toi dans mon équipe ! Tu veux t'en plaindre à McGonagall ? Mais vas-y ! Je suis persuadée que tu pisseras dans ton pantalon quand elle te dira sa façon de penser !
Les élèves autour d'eux se mirent à applaudir les filles et à huer l'ancien gardien. McLaggen, blanc comme un linge, couru dans les escaliers rejoindre son dortoir.
- je plains ses colocataires, dit Ginny en s'installant dans l'un des canapés à côté des trois poursuiveuses lorsque la plupart des élèves eurent rejoint leur propre dortoir.
- C'est vraiment à contrecœur que je l'avais accepté dans l'équipe, dit Angélina. Il était le meilleur aux essais de septembre. Mais là, trop c'est trop ! On ne s'attaque pas aux membres de mon équipe même si le coupable fait aussi parti de l'équipe !
- Et puis, notre petit Harry n'est pas n'importe qui ! Intervint Fred.
- Notre attrapeur est notre atout et on doit en prendre soin, ajouta Georges en faisant un clin d'œil au principal concerné.
- Merci de l'avoir remis à sa place et d'avoir essayé de lui faire comprendre la gravité de ce qu'il avait fait, dit Harry à l'encontre des deux poursuiveuses. Mais vous n'auriez pas dû lui faire comprendre de ne pas aller voir McGonagall : j'aurai bien voulu l'accompagner jusqu'à son bureau pour le voir se pisser dessus !
Les jumeaux éclatèrent de rire alors que Ginny et les trois poursuiveuses firent une moue dégoutée.
J'espère que vous avez aimé !
Je vous avais bien dit que je reviendrai brièvement sur McLaggen ;)
Dans le prochain chapitre (pour lequel je ne vous donne aucune date, ainsi ce sera une surprise pour vous comme pour moi ^^), on en apprendra un peu plus sur Draco, Harry va "rugir" et les procès de Croupton Junior et d'Ombrage approchent (seront-ils ou non dans le prochain chapitre ? A voir …).
A bientôt et prenez bien soin de vous ! :)
