Chapitre corrigé et republié le 12 décembre 2020

Bonne lecture !


Chapitre 46

PDV Draco

Depuis son retour, le Seigneur des Ténèbres entrait dans leur manoir sans aucun avertissement et monopolisait les lieux pour se réunir avec ses mangemorts.

L'été n'avait donc pas été de tout repos. Car, lorsque le Seigneur des Ténèbres était présent, il était hors de question pour le père de Draco que son fils se cache de leur maitre. Ou plutôt, le père de Draco ne voulait pas penser aux conséquences si Lord Voldemort demandait où se trouvait son fils et que la réponse était : dans sa chambre.

Alors Draco assistait aux réunions pendant une heure avant d'être congédié parce qu'il était jeune et ne faisait donc pas parti du cercle rapproché du Lord noir. Parfois, Draco entendait des suppliques et des cris de douleurs la nuit. Il se tournait et se retournait dans son lit, incapable de trouver le sommeil.

Sa mère n'était plus que l'ombre d'elle-même depuis le retour du mage noir. Il lui arrivait encore de sourire parfois, lorsqu'elle passait une main aimante dans les cheveux de Draco en lui disant de ne pas s'inquiéter. Mais il savait que les cris parfois féminins qu'il entendait n'était pas ceux de sa tante, échappée d'Azkaban il y a seulement un mois, ni ceux d'Alecto Carrow. Et son père, souvent absent, surement parti en mission pour le Seigneur des Ténèbres, n'était ni là pour voir que sa mère maigrissait de plus en plus, ni pour voir que Draco commençait à douter.

La grandeur du Seigneur des Ténèbres était-elle vraiment à admirer ? Quand il l'imaginait torturer sa mère, ne la tuant pas tant qu'il rapportait des informations satisfaisantes sur Potter, ce n'était plus de l'admiration mais de la crainte et de la rancœur que Draco ressentait.

La liesse éprouvée par son père et ses camarades mangemorts pendant leur jeunesse lorsqu'ils torturaient et tuaient des moldus et des sorciers impurs était-elle normale finalement ? Draco se fichait bien des moldus et des sorciers impurs mais il tenait beaucoup à sa mère et il ne voulait plus qu'elle souffre.

Et aujourd'hui, il ne savait plus quoi faire, il était désespéré.

Non seulement son plan –ou plutôt, celui de son père- pour garder sa mère en vie avait échoué mais, en plus, il n'avait plus seulement le Seigneur des Ténèbres à craindre. Il y avait aussi Potter maintenant.

Potter qui savait tout.

Potter qui avait des preuves.

Et, surtout, Potter qui était en colère.

D'un côté, il avait donc un sorcier ultra puissant sans aucun scrupule pouvant tuer ses parents sur un coup de tête s'il ne faisait pas ce qu'il lui disait.

Et, de l'autre, il avait un sorcier de son âge qui, en possession de toutes les preuves matérielles nécessaires, pouvait le faire renvoyer de Poudlard et donc mettre son maitre en colère au point de tuer ses parents.

Ne pouvant plus compter sur le plan initial, Draco devait donc prier.

Prier pour que Potter continue de lui donner des informations à transmettre au Seigneur des Ténèbres.

Prier pour trouver un moyen d'aider sa mère à échapper à la mort avant qu'il ne soit trop tard…

13 janvier

- Merci ! Merci ! Merci ! Merci ! Entendit Harry après avoir eu le souffle coupé par une collision soudaine de face.

Il marchait tranquillement vers la Grande Salle, en compagnie de Neville, Ron et Hermione, afin d'aller déjeuner. Il espérait reprendre leur habitude de manger ensemble avec Eleanor mais il ignorait s'ils recommenceraient dès aujourd'hui car il n'avait pas eu l'occasion de la voir la veille. Mais, puisque le boulet de canon ayant foncé sur lui n'était autre que la deuxième année de Poufsouffle, il allait pouvoir le lui demander.

Après avoir trouvé comment respirer à nouveau.

- Il va vraiment falloir que tu arrêtes de me foncer dessus comme ça, lui dit Harry avec un sourire en coin lorsqu'elle le lâcha.

Il fit signe à ses amis de ne pas l'attendre puis il se mit sur le côté pour ne pas gêner le passage, Eleanor le suivant.

- Désolée, dit-elle en se mordant la lèvre et en baissant les yeux. J'ai juste vraiment aimé ton cadeau, ajouta-t-elle d'une petite voix en touchant le bracelet à son poignet.

- Je suis ravi qu'il te plaise, fut content Harry. Je voulais que, à chaque fois que tu le regardes à l'orphelinat, il te rappelle que Poufsouffle, et donc Poudlard en général, est ta maison et que tu y reviendras.

- C'est une très jolie pensée, fut touchée Eleanor.

- L'été avant ma deuxième année, se rappela Harry, un elfe de maison avait volé mon courrier pour que je pense que mes amis m'avaient oublié et que je décide de ne pas revenir à Poudlard. Et ça aurait pu marcher s'il n'était pas apparu dans ma chambre et que je n'avais pas compris ce qu'il avait fait. Un objet comme ce bracelet m'aurait bien été utile durant cet été-là.

- Je comprends, dit-elle, pensive. Mais pourquoi cet elfe ne voulait pas que tu retournes à Poudlard ?

- Ca, c'est une longue histoire, répondit Harry en souriant. On déjeune ensemble ? Et je t'en ferais le résumé.

- D'accord mais ne résume pas trop : je veux tout savoir !

A l'étonnement des élèves, le professeur Burbage leur demanda de travailler leurs runes élémentaires à nouveau sur le parchemin. Ils l'avaient déjà fait il y a plusieurs semaines et ce n'était même pas au programme de cette année mais l'enseignante leur assura qu'ils n'étaient pas en retard dans le programme de cinquième année et qu'il lui arrivait chaque année de faire quelques heures de cours improvisées afin de rendre le cours plus ludique.

Harry ne savait pas si c'était une bonne idée étant donnée la présence d'Ombrage depuis septembre, bien qu'ils aient eu de la chance : les deux seules fois où la sorcière était venue observer le cours, c'était de la théorie et cela faisait partie du programme pour les B.U.S.E.

Harry n'avait que peu réussi à maitriser la rune de terre lors de leur dernier cours sur du parchemin mais avait réussi à faire bouger le parchemin à l'aide de la rune du vent. Durant la première heure, il réussit à maitriser la première : un monticule de terre apparut sur son bureau –il n'eut même pas besoin finalement du pot de terre proposé par leur professeur- et il parvint à le manipuler suffisamment pour en faire un bloc compact.

Ce n'était pas pareil que le cours où ils traçaient les runes sur leur main car l'élément ne flottait pas. Pour se faire, il fallait lier la rune d'eau ou de terre à la rune du vent. Celle du feu n'en avait pas besoin puisque, comme leur professeur le leur avait expliqué, le feu avait besoin de l'oxygène de l'air pour rester en vie et donc, l'oxygène étant partout autour d'eux, ils pouvaient faire flotter leur feu au-dessus de leur parchemin.

Lorsque la deuxième heure se termina, Harry avait réussi à maitriser la rune du vent sur son parchemin, parvenant à le manipuler, à le plier et à le faire voler dans la salle de classe. Il n'avait par contre pas réussi à manipuler la rune du feu. Il arrivait à contrôler le feu sur son parchemin –qui se mettait à brûler- sans mettre le feu à son bureau mais n'arrivait pas à le faire « flotter ».

La prochaine fois, peut-être.

Il lui avait dit de s'habiller chaudement et de l'attendre près du grand arbre au bord du lac.

Déjà transformé, accroché à l'une des branches de l'arbre en question, il observait sa petite-amie marcher tranquillement, les mains dans les poches de son long manteau noir. Il faisait froid en ce début de soirée, mais les élèves étaient encore en train de manger dans la Grande Salle ; c'était donc le moment idéal pour lui montrer sa seconde forme animagus. Il aurait pu le faire comme pour sa panthère dans la Salle-sur-Demande mais il préférait voler à l'extérieur.

Elle portait un bonnet en laine noir, lui aussi, et elle avait remonté son col, n'ayant pas d'écharpe autour du cou. C'était à peine si on voyait ses yeux et son nez et Harry trouva ça mignon. Il n'avait pas vraiment vu sa petite amie depuis la veille, ne la voyant que de loin en sortant du Poudlard Express et dans la Grande Salle le soir. Ce soir, il comptait bien passer la soirée avec la Serpentard dans ses bras.

Lorsqu'elle fut à quelques mètres de l'arbre, Harry prit son envol et poussa un cri afin d'attirer son attention. Il fit un arc de cercle avant de revenir vers l'arbre. Il poussa un second cri et Daphné le regarda, impassible, avant de tourner son regard vers le château. Il plana jusqu'au sol, derrière l'arbre, essayant d'être gracieux à l'atterrissage -il le fut autant qu'un troll- et reprit forme humaine derrière le tronc.

- Tu es difficilement impressionnable, lui dit-il en marchant vers elle.

Elle sursauta et se tourna vers lui.

- Mais depuis quand… ?

Elle regarda en haut de l'arbre puis dans les environs, à la recherche de l'oiseau avant d'écarquiller les yeux et de se tourner à nouveau vers le jeune Potter.

- C'était toi ?!

Harry sourit, fier de lui.

- J'ai quand même réussi à t'impressionner finalement, commenta-t-il joyeusement en posant ses mains sur la taille de Daphné. Oui, c'était moi.

- Remontre-moi, s'il te plait ! Demanda-t-elle en jouant avec les cheveux courts d'Harry qui bouclaient sur sa nuque.

- Je ne sais pas trop… Dit Harry, faussement pensif. T'avais pas l'air emballée quand tu m'as regardé…

- Je pensais juste que c'était un oiseau normal, dit-elle en roulant des yeux. Si j'avais su que c'était toi, j'aurai été bien plus attentive !

- Je te laisserais peut-être m'observer de plus près si tu arrives à la Salle-sur-Demande avant moi, dit-il en haussant les épaules.

- Arrête de faire ça, dit-elle alors que, une fois sur deux, elle laissait tomber. Et il est hors de question que je fasse une course avec toi. T'imagine si on croise un professeur ?

- Tu n'auras qu'à dire que tu poursuivais un élève que tu avais attrapé sur le point d'écrire quelque chose sur un mur, proposa-t-il en approchant son visage du sien. Tu es préfète et tu es une élève irréprochable, les professeurs ne te diront rien.

Il l'embrassa et sentit qu'elle souriait.

- Et toi ? Qu'est-ce que tu leur diras ? Que tu me donne un coup de main peut-être ?

- Aucun risque puisque je prévois de parcourir le château en volant ; il ne me verront même pas. Trente, vingt-neuf… Commença-t-il à compter en lâchant la brune.

- Ca, c'est de la triche, dit Daphné qui commençait à reculer.

- Pas si je te laisse trente secondes d'avance. Vingt-huit…

La brune se retourna et se mit à courir.

- Je l'avais dit que c'est de la triche ! S'exclama Daphné en arrivant dans la salle-sur-demande alors qu'Harry tenait la porte ouverte.

- Comment ça ? Demanda-t-il avec un grand sourire. J'ai quand même dû m'arrêter pour me retransformer sinon je ne pouvais pas ouvrir la salle.

- J'ai croiser Peeves dans les escaliers du cinquième étage et il s'est mis à crier qu'une élève courrait à l'intérieur du château, répondit Daphné en levant les yeux au ciel. Je jurerais avoir entendu des bruits de pas dans les escaliers et un miaulement venant d'un étage inférieur.

Harry se mit à rire avant de tomber en arrière, Daphné ayant demandé à la salle de faire apparaitre une table devant Harry et un autre fauteuil derrière lui. Le Gryffondor atterrit sur le dit fauteuil puis en tomba, n'étant pas préparé à cette chute.

- Sérieusement ? Et moi qui avait une autre surprise pour toi, dit-il en se relevant, s'aidant de la table et du fauteuil.

- Tu n'as pas intérêt, menaça-t-elle en plantant son index dans la poitrine d'Harry, à garder le silence.

Tout sourire, il s'assit et l'invita à s'asseoir à côté de lui puis il lui prit le poignet où se trouvait son bracelet.

- Ce ne sont pas de simples charmes, dit-il en caressant son poignet du pouce. Celui-là, continua-t-il en montrant la patte de félin, te mènera à mon château familial. Pour l'activer, il te suffit de toucher ton bracelet avec un doigt et de dire : Ambroise.

Daphné lui serra la main.

- Celui-là, dit-il en montrant cette fois la clé, te ramènera chez toi, au Manoir Greengrass.

- Mon père t'a laissé faire un portoloin dont la destination est notre Manoir ? Répéta sa petite-amie avec lenteur comme si elle n'y croyait pas.

- Ta sécurité a primé, répondit Harry avec un sourire affectueux. Il m'a laissé faire parce que je lui ai dit que j'en avais prévu d'autres portoloins sur le même bracelet. J'avais pensé en offrir un à Astoria pour son anniversaire et j'en ai déjà parlé à ton père quand je l'ai vu pendant les vacances mais il préfère le lui offrir lui-même.

- C'est très attentionné de ta part d'y avoir pensé, le remercia-t-elle d'un baiser. Quel est le mot d'activation ?

- Refuge, répondit-il. Je trouvais ça approprié. Et si quelqu'un t'entends dire les mots d'activation, ça ne leur donne pas directement ta destination.

- Et ceux-là ? Demanda-t-elle en montrant l'aile d'oiseau puis le coeur. J'aurai dû deviner que l'aile avait un rapport avec ta seconde forme, réalisa-t-elle soudainement en roulant des yeux.

- L'aile t'amènera à la taverne La faim de Loup. Je sais qu'en cas de problème, Remus te mettra en sécurité et tu pourras même utiliser sa cheminette pour aller ailleurs. Le mot d'activation est Lunard.

- Son surnom de Maraudeur, se souvint-elle. Et le coeur ?

- Ce charme n'est pas un portoloin, dit-il, les joues rougissantes. C'est juste pour que tu penses à moi.

- Je n'en avais pas besoin, je pense toujours à toi, le rassura-t-elle en le prenant dans ses bras et en l'embrassant longuement.

Le jeudi soir, après avoir éteint les bougies qui éclairaient le Poste sauf une dans un coin, Harry s'était tenu devant un mur où il faisait particulièrement sombre. Tenant le cristal noir, celui qui, s'il devait en croire la description de la boutique où il l'avait acheté, devait lui permette de se cacher dans les ombres, Harry ferma les yeux et frotta le cristal avec son pouce.

Lorsqu'il rouvrit les yeux quelques secondes plus tard, ne ressentant aucun changement, sa vision avait changé. Toutes les couleurs avaient disparues, remplacées par différentes nuances de gris, allant de la plus claire à la plus foncée. Il baissa les yeux sur son corps mais ne vit rien d'autre que le mur. Il n'y avait plus ni ses pieds, ni ses jambes, ni ses bras, ni ses mains ni son torse et, pourtant, il sentait toujours que le cristal était dans sa main.

Il essaya cette fois de garder les yeux ouvert lorsqu'il frotta à nouveau le cristal. Les couleurs revinrent peu à peu, son corps réapparut, comme s'il avait été fondu dans le décor avant de redevenir solide.

Il réessaya plusieurs fois, tentant de se mouvoir mais il ne pouvait pas faire un pas : il était comme bloqué sur place. C'était à peine s'il pouvait tourner la tête ou bouger son bras.

- Harry !

Le jeune Gryffondor posa le cristal sur la table basse, s'approchant de son miroir à double-sens d'où venait l'appel de son parrain.

- Salut Sirius, tout va bien ?

Habituellement, ils se parlaient le samedi.

- C'est cet abruti d'elfe de maison, rumina Sirius.

- Lequel ? Demanda Harry qui ne comprenait pas qui de Dobby ou Winky avait pu avoir cet effet-là sur le Maraudeur.

- Non, pas les tiens, rejeta-t-il d'un mouvement de la main. Kreattur, l'elfe de ma famille.

- Qu'est-ce qu'il a fait ?

- A part m'empêcher d'entrer dans la chambre de mon défunt frère ? Pas grand-chose d'inhabituel : il m'a insulté, il a répété encore et encore à quel point ma mère se retournerait dans sa tombe si elle savait ce que j'étais devenu, etc., termina Sirius en roulant des yeux. Il a toujours préféré Regulus, comme mes parents à l'époque.

- Tu penses que le médaillon est dans la chambre de ton frère ?

- C'est possible mais je ne vais pas pouvoir vérifier avec cet elfe de malheur, maugréa-t-il.

- Tu pourrais lui montrer le faux médaillon. Si le vrai est dans la chambre de Régulus, Kreattur croira que tu y es entrée d'une manière ou d'une autre. S'il n'y est pas mais qu'il l'a déjà vu, tu le sauras probablement à sa réaction.

- C'est pas comme si j'avais d'autres idées, acquiesça Sirius. Je te dirais quoi quand j'aurai du nouveau.

Alors qu'il se dirigeait vers le Grand Hall, Harry repensa à Astoria qui l'avait approché cette semaine, inquiète pour Malfoy car il mangeait moins et restait souvent seul dans son coin. Seule Pansy faisait l'effort de venir à lui, ne comprenant pas son comportement. Crabbe et Goyle, eux, restaient à leur place habituelle. Lorsqu'Harry l'avait vu plus tôt, le Serpentard lui avait juste semblé plus pâle que d'habitude mais n'avait rien remarqué d'autre.

Harry continuait de lui refiler quelques informations anodines mais assez intéressantes pour que le Seigneur des Ténèbres considère que Draco effectuait bien sa mission. Il devait le revoir dans deux semaines afin de lui donner des informations qui lui permettraient d'exécuter son plan pour révéler et prouver le retour de Voldemort à la population magique.

Alors qu'il se dirigeait vers les escaliers, le Gryffondor aperçut Ombrage en descendre. Ne voulant pas la croiser, Harry se cacha derrière l'une des statues devant les portes de la Grande Salle. La sorcière avait repris dès lundi son évaluation des cours avec un air des plus renfrogné. Heureusement, bien qu'elle ait eu connaissance des charges tenues contre elle, elle ignorait qui seraient les témoins appelés à la barre.

Alors qu'elle passait près de lui sans le voir, Harry entendit des bruits de pas précipités dans les escaliers.

- Dolores ! L'appela le Professeur Slughorn.

Harry soupira inaudiblement. Il n'avait pas Pixel pour détourner leur attention, ni sa cape d'invisibilité. Il avait juste la Carte du Maraudeur dans sa poche mais elle ne lui serait pas utile dans cette situation –et même si ça avait été le cas, il ne pouvait pas bouger sinon ils le verraient.

- Horace ? Mais que faites-vous ici ?

- Je voulais vous voir avant votre départ, lui dit-il. J'ai appris que vous nous quittiez à cause d'un procès ?

- Un détail qui sera vite réglé, lui assura-t-elle. Des charges sans fondements, ajouta-t-elle avec confiance.

- Eh bien, je suis de tout cœur avec vous ma chère amie, dit-il.

- Je vous remercie pour votre sollicitude Horace.

- J'ai espoir que nous nous reverrons, lui dit-il.

- Soyez-en assuré, répondit-elle en gloussant.

Harry tira la langue de dégout alors que le professeur Slughorn tenait le bras de la sorcière et l'accompagnait jusqu'à la grille du parc.

Il reprit ensuite sa marche jusqu'aux escaliers et monta jusqu'au septième étage voulant être tranquille pour s'entrainer magiquement. Cela faisait un moment qu'il n'avait pas feuilleté son carnet de sorts acheté sur le Chemin de Traverse. et il voulait trouver des sorts intéressants à apprendre.

Ne l'ayant pas sur lui à chaque instant, il appela Dobby et lui demanda de le lui apporter quand il arriva dans la Salle-sur-Demande. Avant de le consulter, il lança le sort de la vision au rayon X afin de vérifier qu'il parvenait toujours à le maitriser et s'il y avait une amélioration depuis la dernière fois. Il réussit à le lancer du premier coups, ce qui était rassurant, mais sa vue était toujours en gris-bleu et il voyait les os de son corps en blanc.

Puis il regarda l'annexe du carnet mais les noms des sorts n'étaient pas très explicatifs donc il l'ouvrit à des pages au hasard jusqu'à trouver deux sorts qui pourrait s'avérer très utiles.

- Edurus lapis, lut-il doucement dans la section 'métamorphose'. Celermotus, lut-il ensuite dans la catégorie 'sortilège'.

Le premier sort permettait de changer n'importe quel matériau en pierre. Le deuxième qu'Harry trouva et qu'il voulut apprendre avec le premier permettait de faire bouger des objets de gauche à droite ou l'inverse. Contrairement au sort de lévitation qui faisait léviter un objet et permettait de le bouger délicatement en le dirigeant de sa baguette, le sort du carnet permettait des mouvement rapides et plus imprécis comme lancer un meuble afin qu'il serve de bouclier en passant devant le sorcier qui jetait le sort.

Grâce à la salle, il fit apparaitre des objets, d'abord petits, puis de plus en plus grand jusqu'à une armoire, et essaya de changer le bois en pierre. Si cela prit une heure pour y arriver sur les petits objets –le plus grand étant une chaise-, cela lui prit trop de temps et d'effort pour l'armoire qui se changeait à une vitesse d'escargot.

Il abandonna l'armoire pour aujourd'hui et commença à lancer les objets de loin. Il arrivait bien à les faire bouger mais il se rendit compte qu'à part si son adversaire avançait vers les lui, les objets de petites tailles volant à droite et à gauche ne servaient pas à grand chose. Au mieux, il pouvaient peut-être distraire une fois ou deux. Seuls les plus gros objets avaient vraiment un intérêt à être balancé dans les airs mais seule la chaise remplissait ce rôle.

Par contre, un autre avantage –auquel il n'avait pas pensé jusqu'à maintenant- lui vint à l'esprit en voyant les dégâts qu'il avait fait en s'entrainant. Heureusement que la salle était magique et donc que son état était temporaire. S'il avait plusieurs adversaire directs -comme, par exemple, deux ou trois mangemorts l'attaquant- ou indirects -s'il était dans une bataille avec plusieurs ennemis autour de lui mais concentrés sur d'autres adversaires que lui-, alors les petits objets qu'il lançait pouvaient les toucher assez violemment, même s'il ne pouvait pas contrôler précisément leur trajectoire.

Ravis de cette trouvaille, il arrêta après deux heures d'entrainement, prit une douche puis retourna dans la tour de Gryffondor via un passage fournit pas la Salle-sur-Demande.