Chapitre corrigé et publié le 12 décembre 2020


Chapitre 48

1er février

- Elle n'arrête pas de s'inquiéter pour lui : Drago est tout pâle, Draco ne mange pas, Draco est tout seul, blah blah blah, répéta sa petite amie en roulant des yeux. Je ne vois vraiment pas ce que ma sœur lui trouve.

- Tu n'avais pas dit que son béguin avait diminué ?

- C'est ce que je croyais mais apparemment, non, répondit-elle en déroulant le parchemin qu'elle avait reçu.

- Un concours ? Relut Harry qui avait déjà déroulé le sien.

L'invitation de Slughorn était aussi brève qu'énigmatique.

- Ça t'étonne vraiment venant de lui ? S'amusa Daphné qui venait de finir de lire la courte note.

- Nan, soupira Harry. Mais un concours de quoi ?

- Ah ça, je suppose qu'on le saura la semaine prochaine. Maintenant cesse de te poser des questions dont tu n'auras pas les réponses ici et embrasses-moi, ordonna-t-elle avec un sourire malicieux en le tirant par la nuque.

PDV Draco

Draco attendait, assis sur le bord d'un bureau poussiéreux. Potter referma la porte et jeta le sort de silence et d'alarme sur la porte avant de se tourner vers le Serpentard.

- Tu te tiens à carreaux ces derniers temps, fit remarquer le Gryffondor. On dirait que mon avertissement a fait son effet.

- Si tu crois que j'ai peur de toi Potter, répondit le blond d'une voix lasse, tu te trompes complètement.

- Je sais que tu n'as pas peur de moi, dit le brun avec un sourcil levé. Mais tu as peur des conséquences si je parle ou peur que Voldemort ne décide soudainement que ta mission ne se déroule pas assez bien à son goût. Je me trompe ?

Le Serpentard serra les dents mais ne dit rien.

- Tu pourras dire à ton maitre que j'ai dit à Hermione que Dumbledore m'a révélé qu'il y avait une prophétie qui nous concernait Tu-sais-qui et moi mais qu'il ne m'emmènerait pas l'écouter avant cet été.

Le blond fronça les sourcils en regarda Potter.

- Il y a vraiment une prophétie entre vous deux ? Demanda-t-il, curieux.

- Tu n'es pas là pour poser des questions sur ma vie privée mais pour récolter des informations à donner à ton maitre.

- Ce n'est pas mon maitre, dit-il en élevant la voix.

- Et mange un peu, tu es aussi pâle qu'un fantôme et tu inquiètes Astoria pour rien, prévint Potter, faisant fi de sa remarque.

Draco souffla. Il avait bien remarqué que la cadette Greengrass l'observait beaucoup cette année mais que Potter lui dise qu'Astoria s'inquiétait pour lui le surprenait beaucoup. Même Pansy qu'il connaissait depuis toujours se fichait de lui, le trouvant bizarre, ne se souciant que de leur potentiel futur mariage et donc de l'alliance entre la maison Malefoy et la famille Parkinson, ancienne mais pas noble.

Il resta quelques minutes encore dans la pièce, profitant de la tranquillité qu'il n'aurait plus quand il rentrerai dans la salle commune de Serpentard, puis quitta la classe, l'esprit torturé.


- Bonjour Monsieur !

- Mr Potter, Miss Granger, entrez et asseyez-vous !

Le vieux professeur les laissa passer avant d'accueillir les jumelles de Serpentards qui arrivaient.

Déjà Daphné et Blaise étaient présents. Il y avait également Ginny et Cormac qui lui parlait et qui étaient assis à une grande table ronde. Malgré le comportement du Gryffondor au match Gryffondor/Serpentard et son renvoi temporaire, Slughorn n'avait pas jugé nécessaire de ne plus l'inviter, la famille du garçon étant trop importante pour qu'il en prête compte. Sa meilleure amie et lui prirent place à côté de Ginny et la rouquine sauta sur l'occasion pour parler à Hermione.

Slughorn prit place et les quatre Serpentard qui n'étaient pas encore assis le suivirent ainsi que les deux Poufsouffles venant d'arriver.

- Je ne vais pas tenir le suspense plus longtemps je suis certain que vous mourrez d'impatience d'en savoir plus sur mon concours, dit Slughorn alors que la plupart d'entre eux n'avaient pas bu la moitié de leur thé.

Mais vu l'excitation du professeur de potion, Harry pensa que c'était plutôt Slughorn qui était impatient.

Il ne leur révéla pas le prix qu'ils gagneraient mais tout le monde était obligé de participer. Pour éviter les inégalités, il ne poserait pas de question sur l'apprentissage de la magie puisque les jumelles de troisième année seraient désavantagées par rapport à leurs ainés mais poserait des questions de cultures générales et des questions sur ce qui intéressait les jeunes de leur âge.

Harry tint sa langue, ayant vécu chez son oncle et sa tante moldus, cela le désavantageait ainsi qu'Hermione qui était née-moldue bien qu'il soit sûr qu'elle pourrait répondre à toutes les questions que le vieux professeur poserait.

S'il connaissait la réponse aux trois premières questions, il fut dépassé par les suivantes comme la fille de Poufsouffle de quatrième année. Les jumelles, Cormac et Marcus Belby répondirent correctement jusqu'à la sixième question. Puis Blaise se trompa à la neuvième, laissant Hermione et Daphné en compétition.

- Quelle est la couleur préférée de Victor Krum ?

A ces mots, Hermione écarquilla les yeux brièvement les yeux avant de reprendre un visage neutre et Daphné croisa le regard de Harry, amusée.

- Désolé professeur, mais je ne lis pas Sorcière Hebdo, lui dit-elle.

- C'est le bleu, dit Hermione à contrecœur. Il l'a dit l'année dernière lors d'une de nos conversations.

- Vous êtes en contact avec lui encore aujourd'hui Miss Granger ?

Harry croisa son regard et secoua subtilement la tête. Il valait mieux que Slughorn ne sache rien de la relation entre Hermione et l'attrapeur bulgare sinon il essaierait d'en profiter.

- Non professeur, je n'ai pas eu de ces nouvelles depuis l'été dernier.

- Que c'est regrettable, répondit tristement Slughorn. Enfin bref, vous avez gagné le concours Miss Granger !

Le sourire d'Hermione était assez crispé lorsqu'il lui remit une boule de cristal, son amie ayant de mauvais rapport avec la divination.

- Ceci est un objet de ma collection personnelle, lui dit leur professeur. Il m'a été offert par un ancien élève qui a eu sa maitrise de sortilège à sa sortie de Poudlard il y a trente ans. Cette boule est capable d'enregistrer ce qu'elle voit et entend mais elle ne peut contenir que deux souvenirs à la fois. Prenez-en soin, Miss Granger.

L'intérêt d'Hermione avait été éveillé et elle ne regardait plus la boule comme si c'était une bouse de dragon.

- Merci professeur, c'est un objet très précieux que vous m'offrez.

- Vous l'avez méritée, dit-il en balayant ces remerciements d'un geste de la main.

Ils discutèrent autour d'une nouvelle tasse de thé avant d'être renvoyés à leurs occupations.

- Ca pourrait être sympas d'enregistrer l'une de nos leçons ou un événement magique et de les montrer à mes parents, dit Hermione alors qu'ils rejoignaient leur salle commune.

- Tu pourrais enregistrer Sir Nicholas en train de parler de la façon dont il a presque perdu sa tête, proposa Harry, amusé.

- Je ne suis pas certaine que ça plaise à mes parents, grimaça la brune.


D'après Sirius et Remus, la réunion de l'Ordre qui aurait lieu ce samedi serait tendue.

Après son départ et ses révélations, Dumbledore avait dû arrêter la réunion car certains sorciers s'était mis à poser beaucoup de questions et qu'il avait été choqué mais pas surpris du départ d'Arthur et Molly Weasley.

Tout avait été raconté par Tonks qui était restée plus longtemps afin de voir ce qu'il se passerait. Ceux qui reviendraient ce samedi exigerait peut-être des réponses. Seuls Elphias Dodge, Rogue et Maugrey ne posaient pas de question, fidèles au grand sorcier. Mais même MsGonagall n'était pas d'accord avec la retenue d'informations.

Depuis la réunion, Harry évitait Dumbledore. Tout ce qui avait lieu en dehors de Poudlard ne regardait pas le Directeur et il avait été assez clair sur le fait qu'il ne pouvait agir que sur sa scolarité. Mais même si Harry était agacé par les erreurs à répétitions de Dumbledore et du fait qu'il ne semblait pas vouloir changer, il espérait encore au fond de lui que Dumbledore arrêterait de tout diriger tout seul sans partager les informations ou sans faire davantage confiance à ses alliées.

Le procès d'Ombrage fit grand bruit comparé à celui de Croupton Junior –ce qui était normal puisqu'il était à huit-clos.

Puisqu'il avait des liens personnels avec l'accusées -elle avait été sa secrétaire durant de nombreuses années-, le ministre ne put présider l'audience. C'est dont Amélia Bones qui s'en était chargée, et qui avait posé les questions à Colin puis Harry. Un avocat du ministère avait posé des questions à Ombrage de façon à atténuer les charges pesant contre elle mais elle écopa tout de même trois ans de prison. Dans un cas identique, une autre personne aurait eu le droit à cinq ans d'enfermement mais l'avocat avait insisté sur toutes les années de bons et loyaux services au Ministère ainsi que sa conduite irréprochable par le passé.

Harry n'en avait pas été satisfait mais Colin était soulagé que tout soit terminé. De plus, en dédommagement du comportement d'Ombrage envers lui et des blessures qu'elle lui avait causées, elle devait payer une amende de dix mille galions qui lui serait remis à sa majorité et le ministère prenait en charge les frais de soin pour la main de Colin et ses visites chez un médicomage de l'esprit s'il en ressentait le besoin.

Le professeur Slughorn avait été triste depuis qu'il eut appris la nouvelle, mais personne ne commenta.

14 février

Harry prit sa douche après son footing matinal.

Lorsqu'il en sortit et s'habilla de sa robe de cours, Pixel revint au dortoir.

- Alors, elle dormait encore ?

- ZzZ !

- Et quelqu'un t'a vu ?

- ZZz ! Dit-il en secouant la tête, fier de lui.

- Merci mon pote, dit Harry en tapant doucement dans la main du petit être volant.

Il n'avait pas pu envoyer Hedwige car sa chouette était trop reconnaissable et qu'elle ne pourrait déposer son colis que dans la Grande Salle, ni Dobby car une camarade de Daphné aurait pu le voir. Pixel était assez silencieux et petit pour ne pas se faire repérer.

Pixel se pelotonna dans la poche de sa robe et Harry descendit avec Neville et Hermione jusqu'à la Grande Salle pour le petit-déjeuner.

Cette année, bien qu'il n'y ait pas de décorations roses et des nains chantant, la bonne humeur régnait dans la salle. Les amoureux déjeunaient ensemble ou s'échangeait des cadeaux. Uniquement à cette occasion, les professeurs détournaient les yeux, du moment que les élèves restent dans les limites de la décence.

Eleanor n'étant pas encore à la table des Poufsouffle, Harry s'assit à côté de ses amis à la table des Gryffondor et commença à manger. Dix minutes plus tard, la jeune fille entra dans la salle et vint vers lui avec deux de ses amies.

- Salut Harry, le salua timidement Eleanor. Joyeuse Saint Valentin, dit-elle en lui tend une carte alors que ses deux amies gloussaient.

Harry sourit et ouvrit la carte.

Merci d'être mon ami et d'être là pour moi.

Tu es le meilleur et le plus fort !

Joyeuse Saint Valentin,

Ton amie Eleanor

- Merci Eleanor, dit-il en l'embrassant sur la joue.

La jeune fille sourit, les joues rosies, alors que ses deux amies gloussaient de plus bel.

- Je vais déjeuner avec mes amis ce matin, l'informa-t-elle. Juliette doit donner une carte à Michael et je lui ai promis de venir avec elle.

- Ok ! On déjeunera ensemble demain matin ?

- Bien sûr ! S'exclama-t-elle avant de partir.

A ce moment-là, un déluge de chouettes et de hiboux s'engouffrèrent dans la Grande Salle et Harry ne sut pas ce qui était le plus étonnant : les dix chouettes qui se battaient pour atterrir devant lui ou l'énorme bouquet de roses rouges qu'un hibou peinait à porter jusqu'à Hermione.

- Ça vient de qui je pense ? Demanda-t-il à Hermione en faisant allusion à Victor.

Elle ouvrit une petite carte et hocha la tête avec un grand sourire. Lavande et Parvati, commères qu'elles étaient, se rapprochèrent de la brune et voulurent savoir qui lui avait envoyé le bouquet. Hermione tint bon, malgré ses joues rouges.

- Besoin d'aide Harry ? Demanda Neville avec un sourire amusé.

- A tes risques et périls, accepta le brun.

Heureusement, aucune lettre ne se transforma en beuglante ou ne leur explosa au visage. Sept d'entre elles venaient d'admiratrices extérieures à Poudlard et bien plus âgées. Les trois autres étaient signées de filles de Poudlard lui demandant d'être leur petit-ami. Deux des filles lui étaient inconnues, surement étaient-elles plus jeunes, mais la troisième ne lui était pas étrangère. Il tourna la tête vers Héloïse Midgen à la table des Serdaigle qui lui fait un signe avec un grand sourire. Harry lui fit un sourire un peu crispé avant de détourner le regard.

- Je ne sais pas si je dois te plaindre, dit Neville, amusé.

- Je peux toujours t'arranger un rendez-vous avec elle si tu veux, rétorqua Harry avec un sourire en coin. Ce ne serait pas difficile, étant donné que ta nouvelle coupe fait fureur depuis la rentrée.

Neville avait beaucoup rougi le mois dernier à toute l'attention qu'il avait reçue. Lavande et Parvati l'avaient taquiné, pensant que Neville était amoureux d'une fille et qu'il s'était coupé les cheveux pour elle; Suzane Bones et Hannah Abbot l'avaient complimenté, disant que cela lui allait bien mieux qu'avant car ses cheveux commençaient à être trop longs ; Hermione lui avait dit qu'il était bien plus beau comme ça lorsqu'ils étaient dans le Poudlard Express et Harry avait vu que ce compliment, loin de l'avoir gêné ou fait rougir, lui avait fait vraiment plaisir. Mais le compliment qui l'avait le plus fait rougir, le faisant ressembler à une tomate était celui de Tracy qui, loin d'avoir sa langue dans sa poche, l'avait carrément sifflé lorsqu'Harry, Hermione et Neville avaient rencontré leurs amis de Serpentard le dimanche suivant leur retour à Poudlard.

- Non merci, répondit le jeune Londubat en grimaçant.

Harry jeta un œil vers la table des Serpentards. Tracy semblait trouver quelque chose amusant en rapport avec Blaise et une lettre qu'il était en train de lire et Daphné les regardait en mangeant. De loin, Harry pouvait apercevoir la broche qu'il lui avait offert ce matin, accrochée à son pull. Astoria était assise à côté de Drago et lui parlait ; le jeune Malfoy mangeait à peine mais semblait faire un effort pour s'intéressait à ce que disait la jeune fille.

Il fallait vraiment qu'il fasse bientôt quelque chose pour Malfoy.


Harry n'avait pas besoin de réponse de la part de Daphné pour savoir qu'elle serait présente. La Salle-sur-demande s'était changée en petite salle de restaurant avec un grand balcon donnant sur un lac et une nuit étoilée. La salle était décorée et remplis de tables –parfois Harry se demandait comment il pouvait y en avoir autant dans la salle Va-et-vient- et une table seule était entièrement dressée avec des bougies et des couverts sur le balcon.

Harry n'avait peut-être que quinze ans mais il se voulait romantique quand il le pouvait et, même si Daphné faisait semblant de trouver ça ennuyeux, il savait que ça lui faisait plaisir.

Ayant donné un peu d'argent et des instructions à Dobby, Harry avait ainsi eu le temps de s'occuper de la salle pendant que l'elfe allait chercher ce qui manquait à l'extérieur. Il restait une vingtaine de minutes avant que la Serpentard n'arrive quand Dobby réapparut devant lui avec les affaires qu'il lui avait demandé d'acheter.

- Tu as tout trouvé ?

- Oui, Harry Monsieur ! Madame Rosemerta est très gentille : elle a servi Dobby en premier quand elle a su que Dobby était l'elfe d'Harry Potter Monsieur !

L'elfe continua de battre des oreilles tout en racontant joyeusement comment il avait effectué ses achats sans que les commerçants moldus ne se rendent compte de rien, tout un laissant un pourboire pour la confusion occasionnée. Harry fut amusé par la liberté prise par son ami et lui expliqua qu'il avait bien fait.

Dobby installa le repas sous cloche pour éviter qu'il ne refroidisse et les boissons pendant qu'Harry vérifia une dernière fois que la salle était prête et que ses habits n'étaient pas froissés. Pour l'occasion, comme il savait que Daphné aimait qu'il s'habille ainsi –et lui aussi-, il avait mis un pantalon gris anthracite, une ceinture noire, des chaussures en cuir italien noires et une chemise verte dont la teinte rappelait ses yeux. Il avait fait briller le petit diamant qu'il avait à l'oreille et avait mis un peu de gel dans ses cheveux pour les dompter –bien qu'un petit tour chez le coiffeur serait à organiser cet été.

Lorsqu'Harry vit le point de sa petite amie approcher de la salle, il congédia Dobby après l'avoir grandement remercié et alla lui ouvrir la porte, fleur en main mais cachée dans le dos. La brune entra rapidement après avoir vérifié que personne ne se trouvait dans les parages, bien qu'Harry ait déjà vérifié ce détail sur la carte avant de lui ouvrir, puis sauta au coup du Gryffondor avant même de lui laisser le temps de la saluer.

Si Harry ne se plaignait pas de la tournure des événements, il était toujours aussi surpris de la vitesse à laquelle Daphné faisait évoluer leur relation. Bien sûr, ils n'en étaient toujours pas à coucher ensemble –aucun d'eux n'étaient prêts pour cette étape- mais il fallait reconnaitre que Daphné l'embrassait avec de plus en plus d'expertise et qu'Harry devait souvent les arrêter lorsque son corps le rappelait à l'ordre. S'en suivait alors une certaine gêne pour Harry alors que Daphné essayait de normaliser sa réaction physique, lui disant qu'elle était plus flattée qu'embarrassée.

Il était un adolescent de quinze ans pleins d'hormones après tout.

- Premièrement, joyeuse Saint-Valentin à toi aussi, dit Daphné après l'avoir laissé le souffle coupé, tout sourire. Deuxièmement, merci pour la broche, elle est magnifique.

Harry baissa les yeux et vit que sa petite amie avait accrochée la broche sur la robe noire élégante qu'elle portait sous sa cape scolaire.

- Et troisièmement ?

- Troisièmement : woaw ! Dit-elle en regardant la salle.

Harry la débarrassa de sa cape alors qu'elle se dirigeait vers le balcon. Comme c'était la magie de la salle qui donnait l'illusion qu'ils se trouvaient à l'extérieur, il ne faisait pas froid. Bien que la salle soit capable de recréer la brise pour faire bouger des branches d'arbres dans un parc par exemple, elle ne pouvait pas recréer la température extérieure, seulement faire légèrement varier la température ambiante du château pour qu'elle soit agréable.

- Le ciel est tellement nuageux dehors qu'on ne voit même pas les étoiles, dit Daphné en regardant le ciel étoilé de la Salle-sur-Demande. C'est magnifique ce que tu as fait, le complimenta-t-elle.

- C'est toi qui es magnifique, dit-il avec clin d'œil, pouvant apprécier la robe de la sorcière sans sa cape.

- Tu n'es pas trop mal non plus, répondit-elle avec un sourire en coin.

Alors elle remarqua enfin la fleur qu'il tenait dans ses mains.

- Merci Harry, dit-elle en prenant la rose blanche et en la sentant. Tu me gâtes, ajouta-t-elle en l'embrassant sur la joue.

- Et encore, tu n'as pas vu ce que j'ai prévu pour le repas !

Ils s'assirent et Harry enleva les cloches : deux pizzas fumantes furent révélées.

- J'ai voulu faire un clin d'œil au premier repas qu'on a partagé il y a deux ans, expliqua-t-il, les joues rosies.

- Je m'en souviens, c'était dans la pizzeria près du Chaudron Baveur. Tu devais me poser des questions sur ta famille et la magie en général.

- Au final, j'ai plus parlé de moi qu'eu des réponses, se rappela Harry.

- Et tu as réussi à te faire inviter chez moi, répliqua la brune. Ce n'était donc pas du temps perdu. Et regarde où nous en sommes aujourd'hui, ajouta-t-elle en le regardant avec tendresse.

Harry leva son verre rempli de bière au beurre.

- A ce premier repas partagé, le premier d'une longue série ! Trinqua Harry.

Et Daphné cogna son verre au sien, tout à fait d'accord avec lui.


TAP! TAP! TAP!

Harry n'avait pas frappé le sac depuis que Skeeter avait vendu ses secrets à Sorcière Hebdo l'année précédente. Pourtant l'exercice était plaisant et il ne comprenait pas pourquoi il ne l'avait pas fait de façon régulière depuis.

Il n'y avait pas de manuel ou de professionnel pour l'aider à frapper correctement le sac ni pour apprendre des enchainements mais il espérait que les quatre pauvres enchainements qu'il avait inventés suffirait. Il avait déjà remarqué qu'il fallait des gants de boxe ou qu'il bande ses mains pour éviter de blesser ses phalanges et c'était déjà pas mal.

Ensuite, il fit apparaitre le terrain d'athlétisme afin de travailler son cardio. Il avait fait son footing quotidien tous les matins cette semaine et il voulait y apporter des variations tant qu'il était dans la Salle-sur-Demande. Sur une distance de vingt mètres, il effectua des pas chassés d'un côté, puis de l'autre. Ensuite il courut en levant haut les genoux puis en frappant ses fesses de ses pieds. Lorsqu'il eut fini, il recommença quatre fois avant de prendre une pause.

Il pensa à l'heure qu'il était et une horloge se matérialisa sur l'un des murs de la salle.

8h54.

Il décida de faire le tour du terrain en sprint avant de faire apparaitre une salle de bain, de prendre une douche et de s'habiller en pantalon noir et chemise bleu marine.

- Dobby !

- Harry Monsieur ! S'exclama joyeusement l'elfe en apparaissant.

- Bonjour Dobby. Il est l'heure de rencontrer Indra et mes autres employés, l'informa-t-il bien que Dobby ait l'habitude de l'y emmener presque tous les samedis. On y va ?

- Bien Harry Monsieur ! Accrochez-vous !

Ils apparurent aux abords du terrain qu'Harry connaissait bien. De l'extérieur, la bâtisse où les loup-garou dormaient semblait comme neuve et la seconde ne requéraient plus beaucoup de travaux. Harry savait que, même si le chantier devait à la base durer deux ans, il serait probablement terminé en moins de dix-huit mois.

Protégé par son casque sur la tête, Harry traversa le terrain, saluant les loup-garou qu'il croisait, et se dirigea vers le second bâtiment, sachant qu'Indra dirigeait les opérations de l'intérieur. La femme donnait des consignes alors qu'elle abattait un mur avec un autre loup-garou. Harry ne leur demanda pas pourquoi ils n'utilisaient pas la magie, la femme lui ayant déjà expliqué que certaines étapes de la construction étaient trop hasardeuses pour que la magie soit utilisée.

Il laissa les loups-garous terminer. Même s'il était leur employeur et qu'Indra était cordiale avec lui, il savait que la femme n'arrêterait pas de travailler pour lui parler et qu'il lui faudrait attendre.

Dix minutes plus tard, la louve-garou se tourna vers lui et dit aux autres de prendre une pause. Elle déposa la massue qu'elle avait utilisé puis enleva ses gants.

- Salut boss, il faut qu'on parle.

- Il y a un problème ?

- Pas ici. Venez, ajouta-t-elle en le conduisant à l'étage dans une pièce vide.

Elle ferma la porte et tendit l'oreille puis hocha la tête avant de se tourner vers lui.

- Deux de mes gars sont venus me voir il y a quelques jours pour me dire qu'un mangemort les avait approchés, commença-t-elle, les bras croisés. Ils ne vous ont rien dit car il pensait que vous les renverriez mais je pense que vous devez savoir. C'était Greyback.

- A La faim de Loup ? Demanda Harry, les sourcils froncés, bien qu'il se doutât que non.

- Non, c'était dans l'Allée des embrumes, répondit-elle avant d'ajouter : il n'y a que là-bas que nous sommes bien accueillis et, même si on aime la taverne de votre oncle, c'est bien le seul endroit où nous ne sommes pas regardés comme des pestiférés.

Harry soupira. Il savait que la taverne plaisait à beaucoup de créatures mais qu'un seul endroit à la limite du Chemin de Traverse n'était pas suffisant pour changer les choses.

- Selon eux, reprit Indra, Greyback voulait savoir où se situaient leur loyauté et leur a dit que le Seigneur des Ténèbres savait récompenser ses alliés.

- Et qu'est-ce que tes hommes ont répondu ?

- C'était Greyback, dit Indra en haussant les épaules comme si ça justifiait tout.

Et Harry comprenait.

- Ils n'ont rien promis mais ils ont vaguement répondu que les loups-garous se serraient les coudes entre eux et Greyback a semblé satisfait de leur réponse.

Harry marcha dans la pièce et alla regarder les loups-garous travailler par la fenêtre. Les loups-garous avaient presque tous rejoint les rangs de Voldemort lors de la première Guerre, les autres ayant préférés rester neutre, les sorciers ne leur donnant aucune raison de se battre avec ou pour eux. Mais les choses devaient changer.

- Je ne vais pas vous demander de qui il s'agit mais j'ai besoin de savoir moi aussi où se situe votre loyauté, dit-il finalement en se tournant vers Indra. Car s'il y a des mangemorts sur ce terrain, avec ou sans marque des Ténèbres, on va avoir un problème.

- Et si certains d'entre eux regrettent les choix qu'ils ont fait durant leur jeunesse ? Demanda Indra en serrant les poings mais en gardant sa voix basse.

Le Gryffondor regarda Indra. Parlait-elle d'elle-même ? Ou connaissait-elle quelqu'un dans ce cas ? Il réfléchit car ce n'était pas une question à prendre à la légère : oui, certains mangemorts regrettaient. Regulus, le frère de Sirius, en était la preuve. Mais des gens avaient mentis pour survivre, comme Lucius Malefoy pour ne pas en citer d'autres.

- Ceux qui veulent rejoindre les rangs du Seigneur des Ténèbres doivent partir demain à l'aube, déclara-t-il.

- Mais qu'en est-il du contrat ? Demanda Indra.

- Je vous l'ai dit avant de vous le faire signer, comme à Mickael, que vous pouviez partir quand bon vous semble du moment que vous m'en avertissiez quarante-huit heures avant. Histoire d'éviter les éventuels problèmes magiques liés au contrat.

Indra hocha la tête, satisfaite de sa réponse.

- Et ceux qui regrettent leur allégeance passé pour le Seigneur des Ténèbres doivent s'entretenir avec moi, continua Harry. Je verrai s'ils me mentent ou non.

Il avait un moyen infaillible de le vérifier et comptait bien s'en servir.

Il organisa une réunion avec Indra pour le samedi suivant et lui demanda de préparer les loups-garous concernés. Puis ils parlèrent de l'avancement du chantier avant qu'Harry ne rappelle Dobby pour retourner à Poudlard.