Chapitre 11 : Les Règles de la Jeune Fille Complexée

Le même jour.
L'après-midi...

Debout, en sous-vêtements, l'air anxieuse, Ginny était en train de se regarder dans le miroir à pied de la chambre d' Hermione, l'un des rares miroirs de la maison encore en bon état.
Il faut dire qu'Hermione avait pris soin de le remettre à neuf, tout comme le reste de la pièce.
Elle avait tout réparé, retapé, recousu, recollé, si bien que sa chambre faisait un peu tache par rapport au reste de la maison (alors que paradoxalement, c'était l'un des endroits le plus propre).
Hermione s'en donnait à cœur joie, et usait et abusait de la Magie.
Cependant, il n'était pas certain que la couleur originale de la moquette fut le mauve, et que le couvre-lit ait eu un jour cette teinte fuchsia. Pastel, rose, bleu azur... Toutes ces couleurs criardes étaient peut-être mal arrangées, mais au moins, elles rompaient la monotonie du lieu. Même la fourrure orange de Pattenrond, qui somnolait sur la grosse couette violette du lit, faisait pâle figure.
Si le but d' Hermione était d'égayer l'endroit, elle avait gagné son pari haut la main.
Mais pour le moment, la décoration des chambres importait peu à Ginny.

"Je te demande juste de te faire belle"...

C'est ce que Harry lui avait dit quelques heures plus tôt, en lui parlant du rendez-vous de ce soir.
Ginny se regarda encore une fois, sous toutes les coutures.
Ses cuisses, ses hanches, son bassin, sa poitrine...
Que voulait-il dire par là ? Qu'elle n'était pas assez belle d'ordinaire ?
Ginny y avait pensé toute la journée. Et à vrai dire, avant ce jour, elle ne s'était jamais posée la question.
Au grand dam de ses camarades de classe, plus le temps passait, plus elle attirait le regard des garçons sur elle.
Même si elle n'oserait jamais s'en vanter, Ginny savait qu'elle avait du succès auprès des mecs. Et les mecs étaient tous des obsédés.
Donc, cela signifiait qu'elle devait être belle.
Ou assez belle.
Plutôt jolie.
Pas mal.
Raaah...
Ginny se regarda de profil.
Elle n'avait pas un peu grossi ?
Ron a dit qu'elle se goinfrait.
Ginny rentra le ventre, histoire de...

Ouh la.
Du calme, ma fille.
Si tu commences à écouter Ron, maintenant...

N'empêche que...
Même si elle était belle aux yeux des autres garçons, cela ne résolvait pas son problème : ce n'était pas à n'importe quel garçon qu'elle voulait plaire.
La dernière fois que Harry avait eu le béguin pour une fille, ce n'était ni plus ni moins que pour Cho Chang, qu'on pouvait très difficilement traiter de "laideron". Il mettait déjà la barre assez haut.
Ce n'était pas la première fois que Ginny et Cho Chang était en compétition, mais la dernière fois, c'était sur un balai volant...
Et si Ginny ne tenait pas la comparaison ? Et si Harry se rendait compte qu'il y avait mieux ? Et s'il la laissait tomber pour une autre, plus jolie ? Et si elle arrêtait d'imaginer le pire ?
C'est vrai, quoi.
Il ne fallait pas s'en faire.
Harry lui avait dit plusieurs fois qu'elle était belle.
Oui.
Voilà.
Ce matin même :"Je suis obnubilé par une petite rouquine super mignonne".
C'était bien la preuve que...

Mais Ginny ne voulait pas être "mignonne" ! Et encore moins "petite" !
Ce genre de compliment, c'était bon pour les gamines !

Son regard se posa sur ses seins.
Elle repensa à cette fille, dans le Daily Prophet, et à ces obsédés de garçons.
Ils ne s'intéressaient donc vraiment qu'à ça ?
Cette poitrine, qui avait eu tant de mal à apparaître, et à se développer complètement, serait-elle la raison de la réussite ou de l'échec de sa relation avec Harry ?

Bon sang...
Ginny racontait vraiment n'importe quoi.
Et c'était comme ça depuis le matin, depuis qu'elle et Harry s'étaient dits "à ce soir".
C'est pour ça qu'elle n'aimait pas les surprises : dès que son imagination commençait à vagabonder, ça finissait en divagation. Tout ce dont elle était sûre devenait incertain.
Mais dans le cas présent, c'était vraiment stupide.

Ginny ne pouvait pas imaginer Harry comme les autres garçons.
Non pas qu'il soit si différent (quoique). Mais contrairement aux autres, elle le connaissait.
Ce n'était pas son style.
Il s'était toujours très bien comporté, et n'avait jamais fait de remarques déplacées sur son physique.
Il n'était pas comme ça.
De plus, au gré des caresses et des escapades charnelles auxquelles ils s'étaient tous les deux adonnés, il avait pu découvrir (dans tous les sens du terme) chaque parcelle du corps de Ginny. S'était-il arrêté de l'aimer pour autant ?
Non.

Ginny se calma un peu l'esprit.
Elle devait se baser non pas sur les critères de beauté généralement admis, mais sur les normes de l'homme qui l'aimait, pour savoir si elle était belle.
En partant de ce principe de base, elle devenait ainsi la plus belle des femmes...

Malgré cela, un doute persistait encore dans son esprit, au sujet de son corps : était-ce vraiment un corps de femme ?
– Se regarder trop longtemps dans un miroir, ça attire les ennuis, tu devrais le savoir...
Hermione venait d'entrer dans la pièce en portant une espèce de grande nappe de couleur bordeaux, qu'elle jeta sur le lit, faisant sursauter Pattenrond.
– Euh… De quoi tu parles ? demanda Ginny.
– Ne me dis pas que ta copine Patty ne t'a jamais parlé de ça…
Ginny comprenait à quoi elle faisait allusion.
Il aurait été stupide de croire que la vie des étudiants de Poudlard était parfaite et sans excès.
Des histoires peu ragoûtantes circulaient, et Patty Fishburnes était toujours une des premières informées.
En général, c'était le genre d'histoires que l'Administration évitait d'ébruiter, afin de préserver la réputation de l'Ecole.
– Durant ma courte – mais passionnante – carrière de préfète, j'en ai vues des choses pas très réjouissantes, poursuivit Hermione. Des quatrièmes années qui se shootent à la Potion d' Extase, des Automutilations à la baguette, des filles qui font des trucs à des garçons… Des filles qui font des trucs à des filles… Mais ce qui m'a toujours le plus écoeuré, ce sont ces petites idiotes… Qui boivent dix litres d'eau par jour, qui font disparaître le contenu de leur assiette par Magie, et qui vont aux toilettes à chaque intercours… J'en ai même surprises quelques unes qui utilisaient les Bonbons de Vomissement de Fred et Georges…
Ginny avait rarement vu Hermione avec un air aussi grave.
– Ne t'inquiète pas, je ne suis pas anorexique, dit-elle. C'est juste que… J'étais en train de me dire…
– En train de te dire rien du tout ! Ginny, ne commence pas à te pourrir l'esprit avec ce genre de chose. Tu n'as pas à sacrifier ton corps et ta santé pour ça. Aucun garçon ne le mérite.
Aucun, vraiment aucun ?
– Si le garçon est incapable de t'aimer pour autre chose que ton apparence, il n'en vaut pas la peine, ajouta Hermione, en s'asseyant sur le lit.
– Oui, mais… "Ils" disent que ça compte, rétorqua Ginny. Que ça joue beaucoup.
Elle s'assit, l'air un peu gêné.
– Ça peut paraître superficiel, mais… Je comprends ce qu' "ils" veulent dire. La Beauté attire le regard, développe la Passion. Il… Il faut donner envie, quoi…

Règle numéro 1 de la Jeune Fille Complexée : "Penser ce genre de chose".

– Oui, mais dans ce cas-là, ce n'est pas de l'Amour, c'est du Désir, dit Hermione. Il n'y a pas de vraie relation, c'est juste… Tactile.
Cela rappela quelque chose à Ginny…
– Si Harry t'aime vraiment, il n'en aura rien à faire de tes mensurations, tu ne penses pas ?

Règle numéro 2 de la Jeune Fille Complexée : "Ne pas avoir confiance en l'Amour que vous porte votre Petit Ami".

– Toi, par exemple. Est-ce que c'est l'apparence de Harry qui t'importe le plus ? demanda Hermione.
– Non, bien sûr, répondit Ginny. Mais…
Elle eut un petit sourire.
– Il a quand même… De "bons côtés". Si tu vois ce que je veux dire…
– Hum… Oui, je l'avoue…
– Tu l'as déjà vu en jeans ?
– Ah la la…
Hermione et Ginny restèrent silencieuse quelques secondes, l'air songeuses.
Harry n'était peut-être pas l'Homme le plus beau du Monde, mais il n'était pas imparfait non plus…
Elles soupirèrent un grand coup.
– Oui, euh… Voilà. Pour Harry, ça doit être pareil, dit Hermione, en reprenant ses esprits.
– N'empêche que tu l'as entendu : "Fais toi belle", insista Ginny. Ça veut dire ce que ça veut dire…
– Arrête un peu de t'inquiéter pour ça, tu es ravissante.
Ginny fit la moue.

Règle numéro 3 de la Jeune Fille Complexée : "Ne jamais croire votre Meilleure Amie quand elle vous dit que vous êtes ravissante".

Hermione réfléchit quelques instants, en voyant l'air perplexe de Ginny.
Elle leva les yeux au ciel.
– Mais en même temps… Ce n'est pas une raison pour paraître négligée, dit-elle, finalement convaincue. Si Monsieur Potter veut jouer à ça, on va lui en donner, de la Beauté…
Ginny retrouva l'Hermione prête à s'engager pour les causes désespérées, et le sourire, par la même occasion.
– Tu as trouvé quelque chose dans le grenier ? demanda t-elle.
– Ça. C'est ce qu'il y avait de plus gai, répondit Hermione, en prenant la nappe qu'elle avait amenée. Les autres auraient plutôt servi à un enterrement.
Elle se leva et déplia le grand morceau de tissu qui s'avéra être une robe de style victorien, avec de longues manches brodées de dentelles et un col très stricte.
– C'est une vieille robe de Mme Black. Mais elle ne t'en voudra pas si tu lui empruntes…

L'absence de cris venant du vieux portrait de Mme Black était l'une des premières choses que Ginny avait remarquée en arrivant au 12, Grimmault Place.
En fait, Harry avait trouvé la solution à ce problème sonore dès les premiers jours de leur emménagement : il avait utilisé un des sortilèges qui se trouvait dans le Livre de Potions du Prince de Sang-Mêlé. Il était maintenant impossible à Mme Black de les entendre.
Elle restait endormie, paisiblement, derrière son rideau.

En voyant la robe, Ginny leva un sourcil.
– Euh… Sauf que des comme moi, on en met deux, là-dedans.
– On n'aura qu'à faire quelques retouches…, répondit Hermione.
Elle fît lever Ginny et lui tendit la robe, pour voir de quoi elle aurait l'air.
– On pourrait supprimer les manches, resserrer au niveau de la taille, raccourcir un peu ici, accentuer le décolleté…
– Enlever trois ou quatre mètres carrés de tissus…
– Hum… Attends deux secondes…
Hermione se dirigea vers sa table de chevet, ouvrit un tiroir et en sortit une petite sacoche plastifiée de couleur rose pâle.
– C'est une trousse de beauté d'urgences, dit-elle. C'est ma mère qui me l'a offerte quand je lui ai parlé de…
– De Ron ? continua Ginny.
Hermione acquiesça, un peu gênée.
La trousse paraissait comme neuve.
– Il serait peut-être temps que tu t'en serves, non ? dit Ginny, avec un petit sourire.
– Je ne suis pas celle qui en a le plus besoin en ce moment…, répliqua Hermione.
Elle vida le contenu de la sacoche sur le lit.
– Une bonne dose de mascara mettra tes yeux en valeur… Il doit bien y avoir un tube de rouge à lèvres quelque… Ah, voilà ! Ça donnera un petit côté glamour… Par contre, tu as le teint pâle, mais un bon coup de blush arrangera ça… Il faudra aussi penser au crayon pour les sourcils et au vernis à ongles…
Hermione paraissait très enthousiaste.
– Tiens. Essence de Lilas. Du parfum. Tu t'en mets aux points stratégiques : cou, poignets, poitrine. Mais pas trop.
Ginny ouvrit la petite bouteille de parfum.
Elle connaissait cette odeur…
– Comment tu as appris tout ça, toi ? demanda-t-elle, impressionnée.
– Je l'ai lu dans des magazines féminins.
Y'avait-il quelque chose qu'Hermione n'ait jamais lu ?
– Bon, nous avons encore trois heures devant nous, dit-elle. Si on veut faire baver Harry jusque sur ses souliers vernis, il faut si mettre. Enfile la toile de tente…
Ginny s'exécuta, et enfila la robe.
Elle flottait littéralement dedans.
Hermione et elle se placèrent devant le miroir.
– En route pour le grand jeu de la Séduction…

Hermione et son Sortilège de Petits Mains faisaient des merveilles.
Elle essaya plusieurs coupes, plusieurs styles, pour donner un côté contemporain au vêtement.
Ginny se laissait faire, se faisant vêtir et dévêtir de la tête aux pieds.
Elle sentait les bandes de tissus s'ajuster autour de sa taille et lui compresser la poitrine au gré des coups de baguette d'Hermione, qui semblait particulièrement s'amuser.
Elle devait avoir l'impression de jouer à la poupée.
– Tu sais… Je crois que tu lui fais du bien, dit-elle, en décousant des épaulettes monstrueusement ringardes.
– À qui ? demanda Ginny en tournant sur elle-même.
– À Harry. Depuis que tu es là, j'ai l'impression qu'il se sent mieux.
Elle tenta de disposer un morceau d'étoffe de telle façon qu'on ne puisse pas voir la bretelle du soutien-gorge de Ginny.
– Avant que tu arrives… Il était plus isolé, plus grave. Plus triste aussi.
Ginny voyait de quoi elle parlait.
Harry avait cette attitude quand ils s'étaient quittés pendant l'été.
– On ne le voyait pas sourire très souvent…, ajouta Hermione. Presque jamais.
Elle fît un ourlet à la manche droite de Ginny, et après quelques secondes de réflexion, enleva carrément la manche.
– Bien sûr, je comprends… Avec la mort de Dumbledore, les Horcruxes, et… La Prophétie…
Ginny préférait ne pas penser à ces choses-là.
Cela lui brisait le moral à chaque fois.
– Mais maintenant que tu es là…, continua Hermione. Harry semble plus calme, plus serein. Il n'est plus mélancolique, il est…
– Heureux ? dit Ginny.
Hermione sourit.
– Oui. Tout simplement. Ça ne lui était pas arrivé depuis longtemps.
Elle s'éloigna de Ginny pour avoir une vue d'ensemble de son œuvre.
– C'est peut-être ça, la Puissance de l'Amour, conclut-elle.

Ginny n'avait pas pensé à ça.
Elle ne savait pas que Harry était si atteint moralement. Le portrait qu'Hermione venait de lui faire était celui d'un garçon proche de la dépression.
Ce serait pour ça que Dumbledore voulait tant qu'elle rejoigne Harry ? Pour éviter qu'il ne se détruise psychologiquement ?

– Moi-même, je suis contente que tu sois venu, dit Hermione.
– Ah bon ? répondit Ginny.
– Oui. Tu sais mieux que quiconque qu'être entourée de garçons, ce n'est pas toujours ce qu'il y a de mieux.
Elle revint à la robe pour faire quelques dernières retouches.
– Avant, je m'en fichais… Ça ne me dérangeait pas. Mais ça me manquait un peu de ne pas pouvoir parler de trucs de filles, de ne pas pouvoir faire des trucs de nanas, quoi…
– J'imagine mal Ron se faire relooker par tes soins, en effet, dit Ginny, d'un ton amusé.
– Voilà, ce genre de choses. Et puis c'est dur d'avoir de la complicité avec un garçon. Tandis qu'avec toi…
Ginny comprenait parfaitement.
Il y avait des choses que seule une amie pouvait faire.
– Heureusement que tu es là, ajouta Hermione, en donnant un ultime coup de baguette à la robe.
Ginny admira le travail, tout en pensant à ce que venait de dire Hermione.
C'était la même chose pour elle.

Hermione était deux ans plus âgée que Ginny, et avait donc une certaine expérience dans plusieurs domaines pour lesquelles elle n'était qu'une novice.
Déjà à Poudlard, elle était d'une aide précieuse, promulguant toujours de bons conseils. Les nombreux étés passés ensemble aidant, elles étaient devenues très proches, bien que n'ayant pas forcément beaucoup d'atomes crochus. La promiscuité du 12, Grimmault Place, avait accentué cet état de fait.
Et puis surtout, quelque soit ses actes, même s'il était évident qu'elle n'approuvait pas tout (surtout un acte en particulier), Hermione ne l'avait jamais jugé. Elle avait toujours respecté les choix personnels de Ginny.
C'était peut-être un peu exagéré, mais Hermione était pour ainsi dire devenu la grande sœur que Ginny n'avait jamais eu, toujours là pour l'aider quand elle avait des problèmes typiquement féminins.
Elle pouvait aborder avec elle des sujets qui auraient été tabous avec Ron, par exemple.
Si seulement elle avait pu être là, il y a quelques mois, quand Ginny se lamentait à Poudlard, ou alors il y a quelques semaines, avant qu'elle et Harry…
Voilà encore un moment où une grande sœur, biologique ou non, se montrerait toujours meilleure qu'un véritable grand frère…

– Bon, la coiffure, maintenant.
Hermione prit une chaise et la mit devant la glace.
– Tu as ce qu'il faut ? demanda Ginny, d'une voix mal assurée.
– Oui.
Elle fit apparaître un tablier qu'elle attacha au cou de Ginny afin de protéger sa "nouvelle" robe.
– Et toi ? Tu es sûre de toi ?
Ginny leva la tête et regarda son visage.
Elle n'avait pas changé de coupe de cheveux depuis plusieurs années.
En fait, elle avait la même depuis son enfance.

Comment pouvait-elle espérer être considérée comme une femme, si elle ressemblait à une petite fille ?
C'était complètement idiot.
Après tout ce qu'elle avait vécu, tout ce qu'elle avait fait, elle ne pouvait plus se permettre d'avoir la tête d'une gamine.
Elle avait grandi intérieurement, peut-être même un peu trop.
Ginny ne pouvait pas nier qu'elle avait brûlé les étapes.
Mais il était trop tard. Ce qui était fait était fait.
Et son corps n'avait pas suivi cette évolution.
Quand Ginny se voyait dans le miroir, elle avait l'impression de voir un ancien reflet.
Ce n'était plus elle. Elle n'était plus comme ça.
Elle ne voulait plus être comme ça.
Elle voulait prouver ce qu'elle était réellement.

– Oui, va s'y, répondit enfin Ginny, d'un ton toujours aussi incertain.
Elle souffla un grand coup et ferma les yeux.
Elle entendait déjà un bruit de cisailles se rapprocher de ses longs cheveux roux…