Chapitre 22 : Secret intérieur

Quelques jours plus tard…

– Eurk...!
Après avoir vu défiler une partie de son petit déjeuner, Ginny, la respiration haletante, s'assit par terre, adossée à la baignoire.

Non.
Non, non.
S'il vous plaît, non. Pas ça.
Tout sauf ça.

Elle commença à pleurer, en silence.

Pourquoi elle ?
Qu'est-ce qu'elle avait fait pour mériter ça ?
C'était vraiment la pire chose qui pouvait lui arriver.
Bon sang, qu'est-ce qu'elle allait pouvoir faire ? Qu'est-ce qu'elle allait pouvoir faire ?

Ginny était complètement perdue. Pour elle, il n'y avait pas de solution.
Ses sanglots résonnaient dans la salle de bains, comme une complainte qu'elle seule pouvait entendre.

Elle avait tenté le Diable, et en avait payé le prix.
Bien sûr, elle connaissait les risques. Elle savait ce qu'elle faisait en venant ici.
Mais, jamais, elle n'avait osé imaginer en arriver à cette situation.
C'était horrible.

D'un revers de manche, Ginny s'essuya les yeux.

Personne ne pouvait l'aider.
Personne ne pouvait plus rien faire pour elle.
Elle ne devait le dire à personne.
Elle devrait faire face, toute seule.
À moins que… Non.
Elle était censée l'aider, le soutenir. Non pas aggraver les choses.

Pauvre petite idiote.

Tout ça, c'était de sa faute.
Si elle n'était pas venue, rien ne se serait passé.
Oh, bon sang…

Ginny se releva péniblement, et se dirigea vers le lavabo, avec son grand miroir fêlé.
Elle avait le teint terne, et les yeux rouges.
Elle se passa de l'eau sur le visage, pour camoufler ses larmes.

Elle devait lui dire. Il le fallait.
De toute façon, il l'apprendrait tôt ou tard…
Quelle allait être sa réaction ?
Qu'allait-il lui dire ?
Elle avait peur d'y penser.
À tous les coups, il la laisserait tomber, ou la renverrait chez elle.
Pourtant, il devait savoir.

Ginny respira un grand coup, pour tenter de se calmer.

Cela ne servait à rien de se prendre la tête.
Elle avait fait la plus grosse erreur de sa vie, et elle devait en assumer les conséquences.
Quoi qu'elle fasse, elle était perdue…

Ginny donna un dernier coup d'œil à la glace, et tenta de s'arranger le mieux possible, avant de sortir.
Tromper les apparences.
C'était tout ce qu'elle pouvait faire en attendant.

Pauvre petite idiote.

Elle ouvrit la porte, mais quelqu'un était déjà sur le seuil.
– Oh !
Harry.
– Tu m'as fait peur…
– Désolé, dit-il. C'est juste que… Est-ce que ça va ?
Le cœur de Ginny s'arrêta.
– Pourquoi ?
– Ça fait une demi-heure que tu es là-dedans… Il y a un problème ?
Sans croiser son regard, elle sortit de la salle de bains, et se dirigea vers leur chambre.
– Non… Tout va bien, répondit-elle.
– Ginny…
Harry l'attrapa par le bras.
– Je n'aime pas quand tu me mens, tu le sais.
Comment faisait-il pour toujours tout deviner ?
– Tu es bizarre, depuis quelques temps. Quelque chose ne va pas ? Tu veux m'en parler ?
Ginny baissa les yeux.
Il fallait qu'elle lui dise…
– Harry, j'ai… Je dois t'avouer quelque chose…
Elle l'entraîna dans la chambre, et tous deux s'assirent sur le bord du lit.
– Mais… S'il te plaît, ne crie pas.
– "Ne pas crier" ? Princesse… Jamais je ne crierais sur toi, dit Harry d'un ton affectueux, en lui prenant la main.
Ginny détourna le regard.
– Tu peux tout me dire, tu n'as pas à avoir peur. On se connaît depuis assez longtemps, maintenant. Je peux t'assurer que je ne ferais jamais rien qui puisse te faire du mal. Tu peux me faire confiance. Et puis, ça ne doit pas être…
– Harry, je suis enceinte.