Chapitre 38 : Dernier voyage en Enfer
– Hermione n'est pas là ? demanda Ron.
– Elle était de garde, répondit Ginny.
– Je pensais que vous seriez venus plus tôt…
– On était assez occupés…
Assis sur le bord de son lit, Ron les regardait à peine.
Il se concentrait surtout sur sa partie d'échec.
– Oui, j'ai lu les journaux…, marmonna-t-il.
Il déplaça sa Tour en B5.
– Félicitations.
– Tu aurais été là, si les choses s'étaient passées autrement, répliqua Ginny.
Le jeu de Ron plaça son Fou en F4.
Ron soupira.
– Toujours à ressasser cette vieille histoire…
Pion noir en E5.
– C'est quand même cette vieille histoire qui t'a amenée ici, non ?
Le Fou blanc prit le pion.
Ron sourit.
– Pas faux. Et puis, vous êtes bien placé pour le savoir…
La Tour noire prit le Fou.
– N'est-ce pas, Harry ?
Harry fronça les sourcils.
– Tu ne peux t'en prendre qu'à toi-même, répondit-il.
– C'est ça, c'est ça…
Pion blanc en F4.
– Tu es bien traité ? demanda Ginny.
– Plus que tu ne le crois…, dit Ron.
Pion noir en B6.
– Certains mâtons ont salué ma performance. J'ai la cote auprès d'eux, et j'ai droit à quelques traitements de faveur. Ça ne plait pas toujours au directeur, mais bon…
Le Pion blanc prit la Tour.
– On ne peut pas être pote avec tout le monde.
– Et les autres détenus ? demanda Ginny.
Ron réfléchit quelques secondes.
Il déplaça sa Dame en G6.
– Eux, ils ne m'aiment pas beaucoup. Mr Malefoy ne m'a pas invité à une garden-party depuis des semaines…
– Ça se comprend, dit Harry, d'un ton amer. Après ce que tu as fait à sa femme et à son fils…
– Oh, tu sais ce qu'on dit…
Le Roi blanc passa en C4.
– On ne fait pas d'omelette sans casser des œufs.
Il se mit à rire.
Cette indifférence à l'égard de la gravité de ses crimes.
Ginny n'avait connu ça que chez une seule personne…
– Tiens, au fait…, reprit Ron, toujours avec le même air décontracté. Comment va Rogue ?
– Il boite encore, répondit Harry. Il t'envoie ses amitiés.
– Cette vieille crapule…
Le jeu plaça sa Dame en F3.
Ron parut légèrement contrarié.
– J'aurais dû deviner que Drago était trop stupide pour penser par lui-même, dit-il, agacé à la fois par ce souvenir et par sa partie. Cette pourriture s'est montrée coriace…
Le Cavalier noir en D4.
– Bien plus que les autres.
Ginny n'aurait jamais imaginé que "l'apprentissage" de Ron aurait pu lui permettre de faire une chose pareille.
Il n'avait jamais appris aussi vite de toute sa vie.
– Ta cavale aura été de courte durée, dit-elle, pour le faire redescendre sur Terre.
– Hé. Je débutais, à l'époque…, répliqua Ron, d'un ton cynique.
La Dame blanche passa en D5.
Il était échec.
– Il y a toute une polémique autour de toi, dehors, dit Harry.
– Je vous ai déjà dit que je lisais les journaux répondit Ron, d'un ton sec.
Roi noir en E8.
– C'est Maman qui me les donne.
Alors, c'était vrai…
– Papa m'a dit qu'elle venait souvent te voir…, dit Ginny.
Fou blanc en D1.
– Oui, elle vient toutes les semaines, dit Ron, d'un air presque morose. Ça la peine de me voir derrière ces barreaux. Elle pleure à chaque fois. Elle tente de faire valoir la Grâce que Scrimgeour avait accordée au Samaritain. Mais bizarrement, il fait la sourde oreille…
– Et donc, elle se sert de l'argent que tu as dérobé à Harry, c'est ça ? demanda Ginny, qui savait bien que ce genre d'action en justice ne pouvait être financée par une mère au foyer à la retraite.
– Je lui dois bien ça… Je crois que Maman n'a jamais fait autant attention à moi. Ça fait du bien d'être un fils à part entière.
Il avait encore ce genre de pensées en tête…
– Au fond de toi, tu le sais très bien…, dit Ginny. L'amour de Papa et Maman n'a jamais été sélectif ou lié à je-ne-sais-quel mérite.
Ron étouffa un petit rire.
– Ah oui ?
Il plaça son pion en B5.
– Maman était pourtant avec moi, le jour de la cérémonie…
Il adressa à Ginny un petit sourire narquois.
Celle-ci préféra ne pas y repenser.
Ça avait déjà été assez pénible comme ça…
– Dites-moi franchement…, dit Ron, tandis que la Dame blanche lui prenait son pion. Qu'est-ce que vous êtes venu chercher ici, hein ?
– Nous espérions juste quelque chose, répondit Harry, d'un air grave.
Fou noir en D6.
– On peut savoir quoi ?
– On pensait que tu aurais changé. Que tu regretterais.
Roi blanc en B3.
– Regretter ?
Ron se leva.
Il leur montra alors l'un des murs de sa cellule, couvert d'articles de presse, de couverture de magazine et de photographies.
– J'ai fait cent quarante-deux fois la Une des journaux à travers le Monde, dit-il. Le Daily Prophet a fait un dossier spécial sur moi, et le procès a été diffusé en direct à la radio. Tous les mois, je reçois des centaines de courriers, qui vont de la lettre d'insultes à la demande en mariage. Il y a la pétition du Comité de Soutien au Samaritain, et aussi la déclaration de ce vieux sorcier, au Magengamot, qui prône la manière forte contre les Mages Noirs. Il y a même Eldred Worpel qui veut écrire un bouquin sur moi : Ronald Weasley : "ATTENTION AU TRAÎTRE" ! Et tu sais quoi, Harry ?
Harry ne répondit pas.
– C'est grâce à toi, ajouta Ron, avec un sourire mauvais. C'est uniquement grâce à toi si les gens sont capables d'orthographier mon nom correctement. Si je suis enfin pris au sérieux, c'est parce que c'est toi que j'ai trahi. Je suis célèbre grâce à celui qui me faisait de l'ombre. Quelle ironie du sort, n'est-ce pas ?
– J'en conclus que tu n'as aucun remord…, dit Harry.
– Bien sûr, il y a la prison, répliqua Ron, en se rasseyant. Mais j'ai réussi à berner Harry Potter, à me servir de lui, et à le livrer à son pire ennemi. Je suis rentré dans l'histoire, Harry…
Il déplaça son Cavalier en B3.
Échec et Mat.
– J'ai gagné.
Enfermé à perpétuité dans une cellule de cinq mètres carrés à peine éclairée, sur une île maudite dérivant au milieu de l'Océan.
Ginny n'appelait pas ça une victoire.
– Tu es pitoyable, dit Harry, d'un ton sec. Tu va finir ton existence cloîtrer ici. C'est ça qu tu appelles une vie ?
Ron renversa son jeu d'échec et agrippa les barreaux de sa cellule.
– Au moins, j'existe !
Harry soupira.
Pour lui, Ron était irrécupérable.
– Tu sais pourquoi tu as réussi à me berner aussi facilement ? lui demanda-t-il, d'un air sombre.
– Non. Pourquoi ?
– Parce que tu étais mon ami.
Ron leva les yeux au ciel.
Harry fit volte-face, et s'éloigna, sans aucun regret.
Son meilleur ami était déjà loin.
Ginny resta encore quelques instants avec celui qui était encore son frère, trois ans plus tôt.
Ron fit semblant de l'ignorer, et ramassa ses pièces d'échec, sans doute pour commencer une énième partie, tout seul, dans sa geôle.
Une des pièces avait franchi la grille.
Un cavalier. Sa pièce préférée.
Ginny la ramassa, et la lui tendit, à travers les barreaux.
– Merci, marmonna-t-il.
– Je me rappelle, quand j'avais sept ans. Tu m'apprenais à jouer…, répondit Ginny. Et tu m'expliquais pourquoi c'était la pièce du jeu que tu aimais le plus… Tu disais que c'était parce que même si elle ne pouvait pas aller bien loin, elle pouvait dépasser toutes les autres.
Ron laissa échapper un petit rire.
– Tu te rappelles encore de ça ?
– Oui, et de tout plein d'autres choses, répliqua Ginny. C'est dommage que je me souvienne de tout…
Ron ne répondit pas, et disposa ses pièces sur le damier.
– Tu étais un grand frère génial, à l'époque, ajouta Ginny. Et quelqu'un d'important.
Ron ne lui répondit toujours pas, et commença à jouer.
Ginny s'en alla.
C'était vraiment dommage.
Elle fit quelques pas le long du large couloir bordé de cellules.
– Ginny…
Ginny se retourna.
– Je suis désolé pour toi, dit Ron, sans quitter des yeux son jeu d'échec.
Ginny ne put s'empêcher de sourire un petit peu.
– Moi aussi, murmura-t-elle. Moi aussi…
Et elle repartit rejoindre Harry, qui l'attendait près du grand ascenseur de fer, avec Mr Rasgostra.
– Tout s'est-il bien passé ? demanda poliment celui-ci.
– Non, répondit Ginny.
Mr Rasgostra n'insista pas.
Il ferma la grille de l'ascenseur, et tous trois quittèrent le Troisième niveau.
– Tu es sûre de vouloir y aller? demanda Harry. Si tu ne veux pas, on peut partir dès maintenant…
– Non, ça va aller, ne t'en fais pas, répondit Ginny. Je crois que… Je crois que c'est nécessaire…
Harry baissa les yeux.
– Bon, d'accord.
Il embrassa Ginny du bout des lèvres.
– Mr Rasgostra ?
Mr Rasgostra leur indiqua une petite porte, dans le couloir du rez-de-chaussée.
Ils passèrent devant quelques gardiens qui les regardèrent d'un drôle d'œil.
– Si vous voulez bien me suivre…
Harry et Ginny, guidés par le directeur d'Azkaban, descendirent un escalier taillé à même la roche, et s'enfoncèrent dans les profondeurs de l'île.
De l'eau ruisselait le long des parois, et l'humidité ambiante abaissa la température de quelques degrés.
– Cette section a été créée spécialement pour lui, expliqua Mr Rasgostra. J'ose espérer qu'il en restera le seul pensionnaire…
Ils arrivèrent face à une grande porte métallique, qui semblait peser plusieurs tonnes, sur laquelle étaient grossièrement taillés les mots "NIVEAU 0".
Elle était fermée par trois minuscules cadenas.
Mr Rasgostra sortit de sa poche une petite clé en bronze.
– Vous êtes prêt ?
Ginny prit la main de Harry.
Mr Rasgostra comprit le message.
Il ouvrit le premier cadenas en un tour de clé, le deuxième en deux tours, le dernier en trois.
Un bruit de rouages se fit entendre.
L'épaisse porte de métal s'ouvrit lentement.
Ginny retint son souffle.
Ils pénétrèrent dans une vaste pièce, éclairée par de multiples flambeaux.
En son centre, il y avait ce qui ressemblait à une grande cage.
Et au centre de la cage, il y avait un corps, écartelé au-dessus du sol par de lourdes chaînes, comme un animal qu'on voudrait retenir à tout prix.
Tous trois s'approchèrent.
– Bonjour, Tom, dit Harry.
Tom Jedusor sembla reconnaître son nom, et leva péniblement la tête.
Il se mit à émettre une sorte de râle, semblable à un sifflement discontinu.
Le sang de Ginny se glaça.
– Ce n'est pas notre détenu le plus bavard, dit Mr Rasgostra. Il ne vous répondra pas.
– Je le sais, répondit Harry, d'un ton affligé.
On pouvait lire la tristesse sur son visage, ce qui étonna quelque peu Mr Rasgostra.
– Il n'y a pas de gardiens ? demanda Harry.
– Nous avons vite compris que Mr Jedusor était inoffensif, dit Mr Rasgostra. Et puis surtout, nous avons eu un ennui avec un de nos ex-collaborateurs.
– C'est-à-dire ?
– Il a fait rentrer une baguette magique illégalement, et a tenté de le tuer…
Ginny regarda Jedusor, en tremblant.
Il n'avait pas changé.
Il était toujours aussi pâle et défiguré.
Cela rappela de très mauvais souvenirs à Ginny.
Elle soutint néanmoins le regard, et put ainsi remarquer des marques formant un "Y" sur son torse, qui semblaient plus récentes que les autres.
– Qu'est-ce que c'est ? demanda-t-elle.
Mr Rasgostra poussa un soupir.
– C'est l'œuvre des Langues-de-Plomb.
– Les Langues-de-Plomb ?
– Peu de temps après son arrivée en nos murs, différents Ministères de la Magie ont envoyé leurs délégations, représentant leurs Départements des Mystères respectifs, expliqua Mr Rasgostra. Ils l'ont étudié ici même, pendant plusieurs jours, afin de percer tous ses secrets. Ils ont trouvé cela "fascinant". Il est toutefois regrettable que leur enthousiasme à le disséquer ait disparu au moment de la recoudre. Nous avons dû le faire nous même…
Le sifflement émit par Jedusor changea pendant quelques instants, se faisant plus grave.
Harry fronça les sourcils.
– Qu'ont-ils découvert ?
– Et bien, selon toutes vraisemblances, Mr Jedusor aurait utilisé la Magie Noire afin de modifier son organisme, ainsi que son système immunitaire. De ce fait, il ne dort pas, ne se nourrit pas, et n'est pas sensible aux maladies. De plus, même si son apparence ne le reflète pas, ses organes vitaux et ses muscles ne subissent pas les effets du vieillissement. En d'autres termes, on peut affirmer qu'il est…
– Immortel, dit Harry.
Mr Rasgostra acquiesça.
– D'après les Langues-de-Plomb, le seul moyen pour qu'il meure serait tout bonnement le meurtre.
Une fois de plus, Lord Voldemort avait donc fait preuve d'une ingéniosité malsaine, appliquant à son propre corps ses principes moraux déviants.
Ainsi, la seule personne qui aurait pu le tuer aurait dû être pire que lui.
Il est heureux que Harry ne fut que son Égal…
Lui et Ginny n'en avaient jamais parlé.
Tout ce qu'il lui avait dit, c'est qu'il n'avait pas pu tuer Tom Jedusor.
Les gens du Ministère laissèrent l'information se répandre, provoquant un véritable tollé.
De nombreux sorciers réclamèrent la tête du Seigneur des Ténèbres.
– Quel est votre avis sur la question ? demanda Harry à Mr Rasgostra.
Dans le contexte présent, le terme "meurtre" désignait bien évidemment une hypothétique condamnation à mort.
Mr Rasgostra réfléchit quelques secondes.
– Je dirige une prison, Mr Potter, pas un abattoir, dit-il, d'un air grave. Ce genre de peine m'écoeure plus que tout. Je ne laisserais jamais personne l'appliquer sans rien faire. Le cas de Mr Jedusor est particulier, je l'admets. Mais votre punition l'est tout autant, et elle suffit amplement.
Harry soupira.
– Si j'avais pu faire autrement…
Il s'approcha des barreaux de la cage, pour être le plus près possible de Jedusor.
– Quand… Quand j'ai cru que tu était morte, je ne savais plus quoi penser, dit-il à Ginny, avec difficulté. J'étais perdu. Le Monde s'était écroulé autour de moi. Cela faisait parti de son plan, bien sûr. Le duel a commencé. On a ensuite continué dehors, mais ce n'était pas un véritable combat. C'était plutôt une longue mise à morte, qui avait commencé par la tienne.
Ginny avait le cœur serré, en l'entendant enfin se confier.
– J'ai repensé à tout ce qu'on avait vécu ensemble. À tout ce qu'on s'était dit. Ça me faisait encore plus mal que le reste. Mais j'ai vite compris quelque chose : je ne voulais pas mourir. Je n'en avais pas le droit. Je n'avais alors plus le choix. Mais Voldemort était bien trop puissant. Et quand il m'a raconté ce qui s'était réellement passé, il y a vingt ans, ça m'a paru évident : jamais je n'y arriverais. Alors, j'ai trouvé une autre solution…
Jedusor laissa une nouvelle fois échapper ce long sifflement grave.
Ginny remarqua alors autre chose.
Ses yeux étaient maintenant noirs, et sur le front, il avait une marque de brûlure, en forme de main.
– J'ai tout effacé, Ginny, continua Harry, en fixant sa paume droite, maintenant totalement guérie. Tout. J'ai effacé le Mal qui était en lui, jusqu'au dernier souvenir. Je l'ai vu faire des choses horribles. Et j'ai tout effacé, jusqu'à ce que ma cicatrice ne me fasse plus souffrir. Mais le Mal était ancré trop profondément en lui, et j'ai été trop loin…
Toujours ce même sifflement sinistre.
– D'après les examens psychiatriques, les séquelles sont irréparables, dit Mr Rasgostra. Il est tout juste conscient de son existence…
Harry ne l'écoutait pas.
Il écoutait Jedusor pousser sa complainte.
Et cela semblait l'attrister plus que tout.
– Qu'est-ce qu'il dit ? osa demander Ginny.
Harry baissa les yeux.
– "J'ai mal". "Je veux mourir"…
Ginny ressentit quelque chose pour Jedusor.
Elle se croyait incapable de ressentir cela pour lui, qui lui avait fait tant de mal, mais elle devait pourtant se rendre à l'évidence.
Elle avait pitié de lui…
– Un jour, Dumbledore dit à Voldemort qu'il y avait pire que la Mort, dit Harry. Je sais maintenant ce que c'est. C'est d'être condamner à vivre.
La lamentation de Tom Jedusor se fit de plus en plus faible.
Avant que la grande porte ne se referme sur lui, Ginny croisa son regard, une dernière fois.
Jamais elle ne saurait qui Voldemort voulut tuer, ce soir-là.
– Votre baguette, Mr Potter, dit le gardien, à l'entrée du pénitencier.
– Merci, répondit Harry.
– Mademoiselle…
– Madame, corrigea Ginny, en récupérant sa baguette.
Tous deux sortirent.
L'employé lança un dernier regard administratif à Harry.
Ginny s'en était déjà rendu compte avant.
Les gens ne regardaient plus la cicatrice de Harry.
Il le regardait lui.
Harry était maintenant célèbre pour ce qu'il avait fait, pas pour ce qu'il avait subi.
Ce n'était pas le seul changement notable.
Harry aussi avait changé. Ce n'était plus le garçon dont Ginny était tombé amoureuse.
C'était l'homme qu'elle aimait.
Celui qu'elle avait épousé, quelques mois plus tôt, au Printemps.
Celui qui la faisait rire, qui l'embrassait, qui la contentait, qui la chérissait, qui la comblait chaque jour.
Et c'était surtout celui qui lui avait donné envie de continuer.
Harry récupéra la moto qu'Hagrid leur avait offerte comme cadeau de mariage.
Ginny resta là, à le regarder, comme les autres. En souriant.
– Est-ce que ça va ? lui demanda Harry, en enjambant l'engin.
Ginny s'avança, monta derrière lui, et le serra très fort.
– Maintenant, oui.
Ils s'embrassèrent.
Les loquets de la Grande Porte extérieure s'ouvrirent un à un.
Harry appuya sur le starter.
Le moteur s'emballa dans un boucan d'enfer, et la moto s'éleva de quelques centimètres au-dessus du sol.
Harry donna un coup d'accélérateur.
Ils passèrent à toute allure les remparts d'Azkaban, et arrivés au bout du ponton, ils s'envolèrent enfin, laissant derrière eux cet endroit de cauchemar.
