Alors voilà le chapitre 3! Je sais que j'ai mis énoooooooormément de temps à la mettre en ligne. J'ai honte. J'avais du travail et tout, voilà l'excuse...

En tous cas un ENORME merci à ceux qui m'ont commenté! Promis je mets le suivant très vote (l'avant-dernier) et après je vous promets de ne plus vous soumettre à mes écrits ;)

Bonne lecture...

(ah au fait, amour entre garçons (pas de lemon!), tout à Rowling, blablabla...


It's meeting the man of my dreams
And then meeting his beautiful wife


Oh. Mon. Dieu!

Je peux savoir pourquoi Drago Malfoy est là? Je peux savoir pourquoi il me regarde? Je peux savoir pourquoi il ne m'a encore rien dit de méchant? Je peux savoir pourquoi il a l'air amical?

Je peux savoir pourquoi il est toujours aussi beau?

Je ne devrais peut-être pas resté planté là. Je devrais répondre. Un truc intelligible si possible.

Charlie se jette sur moi avant même que j'ai le temps de cligner des yeux.

"Salut p'tit frère! Alors la rencontre redoutée a eu lieu? Je sors les onguents?"

"Non, je crois que Ron refuse de me parler. C'est assez puéril mais ça ne m'étonne pas de lui."

"Hein?"

"Répartie fulgurante Weasley!"

"Ron? Ça va? Je ne te présente pas Drago évidemment mais je te demanderai de ne pas l'incendier, il va vivre avec moi et je ne veux pas de colère ce soir. S'il te plait. Les parents l'ont plutôt bien pris et les autres aussi. Enfin il leur faudra du temps…"

"Ah."

Oui répartie fulgurante. Drago et Charlie, ensembles. Je déteste ce cauchemar. Il y a un service réclamation? Pourquoi je sens mon cœur se briser? J'ai une boule dans la gorge. Au point que je ne sais plus si j'arrive à respirer ou non.

Je n'arrive même pas à en vouloir à Charlie. Il est mon frère et je l'aime et j'aurais été heureux pour lui s'il avait choisit n'importe qui d'autre. Pourquoi est-ce que quand on croit que tout va bien la vie se joue de vous?

Drago me tend la main.

C'est au-dessus de mes forces. Je ne peux pas le toucher. Je ne réagis pas. Comme si aucune terminaison nerveuse ne faisait la liaison.

Il passe un temps bien trop long avant qu'il ne la baisse. Je ne peux pas détacher mon regard de son visage. Je me languis de lui depuis si longtemps. J'ai essayé de l'oublier si fort que sa beauté et son apparente fragilité m'aveuglent.

Je me hâte de lancer un "désolé" plutôt embrouillé.

"Il faudra un peu de temps Drago. Laisse-lui du temps. Allez viens prendre un verre Ron!"

Il entoure mes épaules et me pousse vers une table qui fait office de buffet. Il vaut mieux parce que je suis complètement incapable de bouger tout seul. Je viens de me prendre une sacrée claque. Qui aurait pu dire que ça ferait si mal? Je crois que je comprends ce qu'a pu ressentir Hermione. Sauf qu'en plus moi je n'avais aucun espoir.

Quand Charlie me lâche enfin je me retranche dans un coin. J'ai l'impression que je ne suis plus que spectateur de tout ce qui se déroule sous mes yeux. Harry qui plaisante avec mes frères, Hermione qui parle avec un jeune homme que je ne connais pas et Drago. Comme il est beau! Il est plus resplendissant encore que dans mes souvenirs. Je cherche un moment ce qui a changé en lui. Il n'a pas grandi, il fait la taille de Charlie. Il n'a pas grossi, il a toujours été plutôt mince. Ses cheveux sont plus longs qu'à l'époque de Poudlard mais exactement comme ils étaient la dernière fois que je l'ai vu. Il n'a pas l'air plus vieux ou plus bronzé. Je me rends compte de la façon dont je le regarde mais je ne peux pas m'en empêcher.

Je sais ce qui a changé! C'est le sourire sur son visage! Cet air heureux. Il transcende chacune de ses qualités. Quelque part ça me fait mal parce que ce n'est pas pour moi qu'il sourit mais pour mon frère. Mon frère qui lui, a su le conquérir, a su aller vers lui. Peut-être qu'il avait plus de facilités. Il a toujours été ouvertement gay, il est sorti avec beaucoup de garçons et Drago le détestait moins que moi. Malgré tout, je m'en veux.

Quelqu'un me bouscule m'arrachant ainsi à ma contemplation. Il est temps que je reprenne mes esprits! Je vois qu'il y a un jardin intérieur autour duquel le bâtiment se dresse. Voilà l'endroit qu'il me faut.

Je m'installe au frais dans un coin sombre de la terrasse. Je regarde la lune qui se cache par intermittence derrière les nuages d'octobre. Il fait froid mais ça me fait du bien, ça clarifie mes idées.

"Qu'est-ce que tu fais là? Ça fait au moins deux heures que tu es ici, tu vas attraper froid!"

Pourquoi faut-il que se soit justement Drago qui vienne me voir?

Je ne réponds pas. Je ne sais pas quoi dire de toutes façons.

"Ecoute Weasley, je sais que tu ne m'aimes pas… sûrement que tu me déteste, mais je crois que pour Charlie tu devrais faire un effort."

"Je ne te déteste pas." Comment est-ce que je peux dire ça sur un ton aussi calme et mesuré? Comme si ça ne me coûtait pas de déclarer ça!

"Quoi!'

"Ne sois pas stupide Malfoy, tu sais bien que je ne déteste pas. Je te respecte beaucoup et je… je…" Quand bien même je serais capable de le dire, je ne ferais pas ça à Charlie.

"Tu as bu?"

"Non, je n'ai rien bu…"

"Moi j'ai bu!"

Il rit. Son rire est cristallin. C'est la plus belle chose que j'ai entendu de ma vie. Je me lève attiré par ce rire comme un serpent hypnotisé par le son et le mouvement envoûtant de la flûte du charmeur. Il s'appuie contre la rambarde. Il inspire l'air piquant à plein poumons. Sa chemise fine est légèrement ouverte sur son torse. Sa peau brillante m'obnubile. Il dit que ça fait du bien. J'ai peur qu'il prenne froid, j'ai peur qu'il se rapproche, j'ai peur de l'envie brûlante qui étreint mon corps, le désir irrépressible de le tenir dans mes bras. Je lutte contre cette envie en inspirant un grand coup et en fermant les yeux.

Quand je les rouvre, il est à peine à un mètre de moi. Il me tend sa main. Je la regarde. Je ne pourrais pas résister cette fois. J'approche timidement mes doigts. Quand ils effleurent les siens je tremble. Il prend ma main et s'avance? Tous ces gestes, innocents, communs me touchent trop.

Il m'attire vers lui d'un coup. Je sens son torse tout contre le mien, son souffle sur mon cou et mon oreille.

"Dommage qu'on ait perdu tout ce temps…"

A qui le dis-tu…

Il me donne un coup sur l'épaule et rentre dans l'appartement. Je reste là, idiot, triste et seul.

Je dois partir, je dois quitter cet appartement et ces rires. Je me rue vers la porte d'entrée quand Harry m'arrête.

"Où vas-tu?Qu'est-ce qu'il se passe? C'est à cause de Drago?"

"Non" Oui! "Je rentre, je suis fatigué, je crois que je couve quelque chose" Pourquoi dois-je lui mentir?

"Ok. Fais attention. Je passerai te voir demain."

"Pas la peine! Je… J'ai un truc de prévu. Mais merci Harry. Amuses-toi bien."

Je sais bien que la grimace que j'ai fait n'est pas un sourire. Tout ce que je demande c'est de retrouver mon lit, noyer ma peine et demain ça ira mieux.


Et me voilà rendu au point de départ. Trois mois ont passé et je me complaît dans mon pathétisme. On peut dire que je me suis remis du tour que la vie m'a joué. Je n'ai revu ni Charlie ni Drago depuis la soirée et tout le monde met cela sur mon "antipathie" à l'égard de ce dernier et sur ma surcharge de travail. Il me fallait une excuse et j'ai trouvé le boulot. C'est plutôt bien tombé, ça m'a évité de trop penser et accessoirement de me faire virer. L'équipe a commencé la nouvelle saison sur les chapeaux de roues.

Un truc me gêne un peu. La façon dont Alan me regarde. Je me demande s'il a des soupçons sur ma petite escapade. Après tout la transformation commençait à opérer dans l'autre sens juste sous son nez mais je ne croyais pas que ce gosse soit assez malin pour en tirer des conclusions. Je m'attache à ne pas faire voir que j'ai remarqué quoi que se soit et j'essaie de le traiter comme les autres. Je ne suis pas sûr que se soit efficient vu ma grande capacité à cacher ce que je ressens mais j'ai peur que si je suis plus dur avec lui il se doute encore plus que j'ai quelque chose à cacher. Bon sang! Je déteste ce genre de situations.

Harry vient me voir assez souvent. Même quand je suis en déplacement. Pour tout dire il vient me voir anormalement souvent. Il prétend qu'il s'ennuie mais je trouve ça étrange tout de même. Il a l'air inquiet à cause de cette potion que je prends pour dormir. Ce n'est qu'une potion de sommeil sans rêve! Il a le don pour voir le mal partout. C'est son esprit d'écrivain qui est tordu! Je ne vais pas me suicider ou quelque chose dans le genre et ce même si ma vie est minable.

Hier j'ai rencontré une femme sur le chemin de traverse. Elle m'a reconnu et m'a demandé un autographe pour son neveu. De son aveu elle m'a dit ne rien connaître au Quidditch et m'a invité à dîner. Je crois que c'est la surprise qui m'a fait accepter.

Je vais avoir droit à la visite habituelle de Harry dans peu de temps, je le sens. Je vais lui en parler ça le rassurera peut-être. Et puis ça lui donnera l'occasion de s'emballer sur autre chose que mes échecs constants.

J'entends un grand bruit dans la cuisine suivie d'un autre, celui d'objets qui tombent…

"Quand on parle du loup…"

"tu veux voir ma queue?"

Voilà l'image qui représente le mieux mon meilleur ami, la personne à laquelle je tiens le plus au monde : un jeune homme de vingt-six ans, adulé du monde entier, les fesses sur le carrelage de la cuisine, un verre à la main, des morceaux de ce qui fut ma vaisselle répandus autour de lui, mort de rire à la plaisanterie salace qu'il vient de faire.

Il est beau et j'envie son innocence. J'envie cette façon qu'il a de prendre la vie, sans jamais s'en faire, avec simplicité et honnêteté. Malgré tout ce qu'il a vu il reste tellement vrai. S'il aimait quelqu'un lui, il irait le lui dire. Il ne resterait pas chez lui à se noyer sous le travail ou à accepter des rendez-vous par dépit.

"On peut savoir ce qu'il s'est passé? Tu t'attaques à ma vaisselle maintenant? Pas de seigneur noir caché dans mon buffet je te le jure!"

"Disons que je voulais… J'ai amené le dîner!" répond-il tout sourire avant de désigner la table du menton. Ça c'est une sacrément bonne idée! Indien! J'adore ça!

"C'est très gentil Harry mais la prochaine fois c'est moi qui met la table, j'ai envie de garder une ou deux assiettes entière!"

J'aime quand je suis avec Harry parce que l'ambiance est toujours amicale. Même quand on a une discussion sérieuse ou qu'il me reproche mon attitude je me sens en confiance. Il n'y a que quand il est là que ma vie semble moins lourde à porter.

"Allons monsieur le dépressif, il faut manger!"

"Je ne suis pas dépressif! D'ailleurs j'ai un rencard demain!"

"Un rencard! Avec… non ce n'est pas possible…"

"Quoi? Avec qui? Non j'ai rendez-vous avec une femme que j'ai rencontré hier. En fait c'est elle qui m'a invité."

"Une femme? Alors tu as définitivement laissé tomber hein?"

"Oui. Je t'avais dit que c'était impossible! Pourquoi refuses-tu de m'écouter!"

"Tu as peut-être raison…"

"Non n'essaie pas de… Hein? Et où est passé ton entêtement légendaire?"

"J'ai grandi je crois, et il y a des situations qui nous dépassent n'est-ce pas?"

Pourquoi ai-je l'impression qu'il sait absolument tout? Sensation bizarre.

"Mange."

Le reste du repas se passe presque sans un mot. Nous allons prendre un digestif dans le salon avant de disputer une partie d'échec sorcier. Nous parlons peu et il part vers minuit. J'ai le sentiment bizarre qu'il me comprend mais qu'il ne sait juste pas quoi me dire. Mais Dieu merci, il est là.

Dès que je rentre du stade, Harry est là. Un sourire qui ne me dit rien qui vaille sur le visage.

"Bien! Il est temps que je t'aide à te préparer pour ton rencard!"

"C'est quoi toutes ces bouteilles?"

"C'est au cas où ça foirerait. Plan B, beuverie intime entre potes."

"Tu es un grand malade…"

La préparation pour ce dîner restera dans ma mémoire jusqu'à la fin de ma vie. Beaucoup de fou-rires et pas mal de n'importe quoi. Tout ça pour à la fin enfiler la première chemise venue en se rendant compte que je suis en retard. Harry ne m'a pas beaucoup aidé sur le coup mais ce moment était unique.

Etrangement je ne suis pas le moins du monde nerveux.

Je m'excuse poliment de mon retard. Le repas se passe bien et Prudence parle pour nous deux. Je ne suis pas sûr de vraiment l'écouter mais c'est quelqu'un de très gentil, doux et concerné.

A l'heure de la raccompagner elle me propose un prendre un dernier verre. Je refuse poliment et c'est juste à ce moment-là, pendant ce court instant où je refuse et juste avant que j'ajoute autre chose que mon cerveau se met à carburer. Que dois-je dire maintenant? Que j'ai envie de la revoir? Est-ce que j'ai envie de la revoir? Cette histoire avec Malfoy est vouée à l'échec et est de toutes façons impossible. Il est largement temps de passer à autre chose. Prudence est gentille, c'est quelqu'un de bien et surtout elle s'intéresse à moi. Et ça ça ne va pas m'arriver encore de si tôt.

Je lui propose de nous revoir deux jours plus tard.

Et voilà comment on intègre un nouvel élément à sa vie. Prudence et moi sortons ensembles depuis quatre mois. Ça se passe plutôt bien. Tout va beaucoup mieux. Le boulot se passe bien, Harry est toujours l'élément stable de ma vie et j'ai même oublié Drago Malfoy.

Non.

Je dois être honnête avec moi-même, je ne l'ai pas oublié mais j'ai fait une croix dessus.

Je m'apprête à partir quand un hiboux grand-duc lâche sa missive juste sur ma tête.

Une enveloppe de qualité légèrement saumon, mon adresse en lettres d'or. J'ouvre. C'est un faire-part de mariage.

Hermione va se marier!

Hermione!

Herm…!

Mon cœur bat la chamade. Je m'assieds, lui laisse le temps de se calmer. Apprendre à réfléchir avec son cerveau…

Quelques minutes plus tard, le siège de mon intelligence reprend le contrôle. Tout cela est assez étrange mais je suis content pour elle. Elle a mérité d'être heureuse, surtout après ce que je lui ai fait. C'est quelqu'un de bien et son fiancé à intérêt à être à la hauteur. Remarquez, après moi ça ne peut pas être pire… C'est dans trois mois. Je crois que j'ai quelque chose de prévu mais je ferais mon possible pour y être. Je ne veux pas rater ça. Je veux être l'ami que je n'ai pas su être depuis bien trop longtemps.

Finalement ce mariage se passe beaucoup mieux que je ne l'aurais imaginé.

Evidemment j'ai eu le cœur serré quand j'ai vu Hermione s'avancer dans une robe magnifique au milieu de l'allée. Elle était vraiment superbe. Si je n'avais pas fait l'idiot j'aurais été à l'autre bout de cette allée, debout devant NOS amis. Prudence n'a rien dit. Je lui ai trouvé un air légèrement pincé mais je suppose que ce n'est pas facile de se retrouver au mariage de l'ex de l'homme avec lequel on sort.

Hermione a prit le temps de venir me remercier de ma présence particulièrement. Nous avons partagé une danse. Elle m'a demandé comment ça se passait avec Prudence et je lui ai dit la vérité : tout se passe à merveille.

"Ron…" pourquoi cette pause? Ne peut-elle plus me dire aussi franchement qu'avant ce qu'elle pense? Qu'a-t-elle de si difficile à me dire? Le jour de son mariage. Son visage a l'air soucieux alors qu'il devrait juste être rayonnant. Ceci est encore ma faute. Je ne sais que lui faire du mal!

"Je suis heureuse d'avoir trouvé Gabriel."

"Je suis heureux pour toi. J'espère que c'est un garçon bien et qu'il est digne de toi. Et s'il fait le moindre faux pas…"

"Ah ah ah! Oui je m'en doute Ron. Mais ne t'en fais pas c'est quelqu'un d'exceptionnel! Mais ce que je veux dire c'est que je l'aime profondément. En fait je pensais que je ne pourrais jamais aimer quelqu'un aussi fort que je t'ai aimé… que je t'aime. Mais Gabriel… Il a changé ma vision de voir les choses. Et il m'aime Ron. Comme je voulais qu'on m'aime et de la même façon que moi je l'aime. Je te remercie de m'avoir permis de connaître ça."

"Quoi? Je n'ai su que te faire souffrir!"

"Ecoute Ron, tu as fait ce qu'il y avait à faire. Tu as été assez honnête et tu m'as aimé assez pour savoir que je méritais mieux que ce que tu pouvais me donner. Ça fait très orgueilleux dit comme ça!"

Son rire m'a manqué. Mais dans le fond je comprends ce qu'elle veut dire et je suis heureux qu'elle me le dise.

"Merci Hermione."

"Ron… Ecoute j'espère que tu seras heureux avec Prudence et que…"

"Que quoi?"

"C'est juste que trouver la bonne personne est difficile mais il ne faut pas abandonner Ron. Ça arrive et ça marche. J'en suis la preuve vivante! Reste honnête Ron!"

Le baiser qu'elle dépose sur ma joue me dissuade de répondre. Je n'en ai de toutes façons pas très envie.

Prudence me rejoint et me demande si l'on peut s'en aller enfin. Elle n'a pas l'air dans son assiette. En colère je dirais. Je lui propose de la raccompagner mais quand elle me demande si je resterais je lui réponds que je reviendrais à la fête après. Elle a l'air furieux. Mais si elle ne peux pas comprendre qu'on ne rate pas le mariage de sa meilleure amie ce n'est pas à moi de le lui expliquer. Le trio s'est toujours soutenu dans les coups durs, je veux aussi partager le bonheur. Elle s'en va en colère en précisant qu'elle peut très bien se ramener toute seule et que je n'ai qu'à rester avec mes 'si merveilleux amis'.

Je dois m'expliquer avec elle… demain!

Ce soir il n'y aura pas de place pour la tristesse ou l'ire.

Je m'assieds à une table, pas trop près du centre de la salle où les danseurs s'agitent et la mariée voltige entre les bras de mon père.

J'observe les gens. Ils ont l'air heureux. Tous les Weasley sont là. J'aperçois Bill, Tonks et Charlie à quelques mètres de là. Charlie… S'il est là ça veut dire que Drago ne doit pas être loin. Je reconsidère l'idée d'aller me réconcilier avec Prudence quand Charlie me voit. Il vient me saluer.

"Ton petit-ami n'est pas là?"

Je n'ai pas pu m'en empêcher hein? Et ce ton vindicatif me fait honte.

"Hmm? Il est souffrant."

Charlie a l'air perdu dans ses pensées. Ma jalousie retombe aussitôt. Mon frère a l'air triste et ça me fait mal.

"J'ai besoin d'un verre!"

"Ron!"

"Oh! Je t'en prie! Ce n'est pas parce que je suis ton petit frère que je suis un saint!"

"Ron!"

"Ne souris pas quand tu dis ça tu parais tout de suite mon crédible! Aller viens, j'ai besoin d'une margarita, d'une vodka, d'une bière et… ok ça ira pour le moment."

Bon sang! Combien de verres est-ce que j'ai bu exactement?

"J'hésiterai entre huit et beaucoup trop…"

Je me risque à ouvrir un deuxième œil, puisque apparemment un seul ne suffit pas pour que je réalise où je suis.

Mon Dieu! Je suis aveugle! Que quelqu'un ôte ce soleil de devant ma rétine! Et puis que celui qui s'amuse à jouer de la grosse caisse à côté de mon oreille veuille bien cesser immédiatement.

"Prends ça!"

"Harry…"

"Tu me remets?"

Ce n'est pas ce que je voulais dire. Je sais que c'est lui. Je constate juste qu'il est toujours là quand il faut.

"Prends ça!"

"Moins fort s'il te plaît."

"Tu n'avais qu'à moins boire!"

"Qu'est-ce que c'est?"

"Une potion contre la gueule de bois."

"Il s'est passé quelque chose dont je devrais avoir honte?"

"Tu te souviens de cette St-Patrick il y a trois ans?"

"Oh mon Dieu!"

"C'était pire! Heureusement Hermione était partie quand Charlie et toi vous avez commencé votre show."

"Notre… Non! Je préfère ne pas savoir! Mes parents étaient encore là?"

"Oui. Mais ta mère s'était endormie sur une chaise et ton père avait trop bu pour réaliser que les deux strip-teaseurs étaient ses garçons."

"Les deux… Oh mon Dieu!"

"Ce n'est qu'après que tu as essayé de m'embrasser en me disant que j'étais l'homme de ta vie mais que tu n'étais pas homosexuel…"

"QUOI?"

"Ne t'en fais pas, je ne t'ai pas laissé faire…"

"Je suis désolé Harry… Pardon tu disais? J'ai pas entendu." Harry a marmonné quelque chose pendant que je répondais. Je n'ai pas entendu, j'espère que ce n'était pas important et que ça n'a rien à voir avec mon 'show' comme il dit.

"Non rien. Vas te doucher!"

Pendant que je me dirige vers la salle de bain je me répète en litanie une acception tous les jours vérifiée : je suis un idiot. Mais pourvu que je ne me rappelle pas cette soirée plus en détail.

Je ne sais pas si c'est la douche qui me fait tant de bien ou la potion mais une chose est sûre j'ai moins mal à la tête, à l'estomac, au cœur, aux yeux, aux muscles en général. Enfin sauf sur cet immense bleu qui s'étale sur ma fesse. Je ne veux pas savoir d'où il vient!

Malheureusement pour moi, la potion fait bien son effet et je ne tarde pas à me rappeler en détail ma soirée.

Si j'avais honte avant , ce n'est rien comparé à ce que je ressens juste en ce moment.

Je descends au bout d'une bonne demi-heure. J'ai essayé de me noyer, de m'ébouillanter mais

j'ai lamentablement échoué. Il va donc bien falloir que j'affronte Harry et le reste du monde.

Quand j'arrive dans la cuisine, une tasse de café fumant m'attend. Face à elle Harry lit son journal en buvant son café.

"Tu as prévu quoi pour aujourd'hui?"

Je sais parfaitement à cet instant pourquoi je lui ai dit qu'il était l'homme de ma vie. Ça me trouble un peu d'ailleurs que j'ai pu lui dire ça. Merci Harry de ne rien me reprocher et d'ignorer que je suis un imbécile. Ou en tous cas de ne pas me le faire remarquer.

"Rien de spécial. Mourir de honte ou me cacher au fond de mon lit. Ah tiens je devrais étudier sérieusement cette idée de culture de potiron an Amérique du Sud."

"Tu ne parles pas espagnol."

"Hmm. Je sais."

"On pourrait peut-être aller voir un match de Quidditch. Si tu n'as rien prévu avec Prudence."

"Prudence! Je l'ai complètement oubliée! Je dois aller m'excuser auprès d'elle!"

"Auprès de qui ne dois-tu pas aller t'excuser?"

Je pense que l'on devrait inviter un nouveau ton de rouge. Le rouge 'Ron-Weasley-est-un-idiot'.

"Ne t'en fais pas! Tout cela n'est pas si grave Ron! De toutes façons, tout le monde avait beaucoup trop bu pour se rappeler de vous et ceux qui s'en rappellent mettront ça sur le compte de l'alcool et de la fête! File rejoindre ta dulcinée."

"Tu sais elle m'en veux déjà suffisamment. Je ne suis pas à ça près. J'irais après le match."

Il pose sa tasse et se lève. Il va passer à côté de moi. Je dois lui dire combien je suis heureux qu'il soit là, qu'il soit mon ami et juste combien je suis heureux qu'il existe.

"Merci Harry."

"Merci pour quoi?"

Je n'ai rien à répondre. Merci d'être toi? Il va me prendre pour un idiot. Je lui tends ma main. Il la prend et la serre. Sa main et chaude et douce. Je le tire vers moi pour le prendre dans me bras. C'est bon de se sentir en sécurité même si ce n'est que pour une minute.

Et une minute à peine, c'est ce que ça dure. Il me pousse gentiment.

"On va rater le début…"

Je ne suis pas sûr de mériter un tel ami.

Le match était génial. Une petite équipe locale mais ils ont joué comme des chefs. Et puis quand on est avec son meilleur ami, le pire des match devient un amusement.

Mais fini la rigolade. Je suis devant la porte de Prudence, je vais frapper. Si j'hésite c'est parce que quand je ressortirai de chez elle je serais fiancé. Je sais qu'elle dira oui.

Il est temps que je change. Que je passe à autre chose. Hermione est mariée et heureuse, je n'ai aucune chance avec Drago et Harry ne sera pas toujours là, il trouvera quelqu'un qu'il aimera et qui l'aimera en retour, mais ça ça ne sera pas bien difficile.

Allez Ron. Ça suffit les enfantillages. Mes mains tremblent, je suis en train de faire une bêtise.

Ne dis pas n'importe quoi Weasley! Il est temps de grandir! Prudence est la gentillesse même! Bon un peu coincée et cucul mais elle est si douce et conciliante. Et tu crois que tu trouveras beaucoup de femmes qui voudront de toi si tu laisses passer cette chance?

Non.

Je frappe.