Le Duo mène sa première enquête

Chapitre 3

Mardi 2 Octobre4h45 - domicile de Sasuke Uchiwa

« BABY, BABY, BABY OH LIKE BABY, BABY, BABY NO LIKE BABY, BABY, BABY NO OH Thought you'd always be mine, mine ».

– Allô, ici Sasuke.

– Yo Sasukénouné ! lança une voix trop reconnaissable.

– Itachi?! Mais ce n'est pas ton numéro.

– C'est parce que quand je t'appelle avec le mien, tu ne décroches pas!

– Parce que tu m'appelles toujours pour des choses stupides!

– Pas cette fois, je te le jure.

– Bon, cette fois, c'est pour quoi? soupira Sasuke.

– Alors, j'ai une question très sérieuse à te poser.

– Ouais, tu peux y aller.

– Tu es plutôt bleu, rouge ou rose?

– Quoi? Attends, tu m'appelles à quatre heures du matin pour me dire ça?

– C'est important!

– Important pour quoi?

– C'est une surprise.

– Ça ne peut pas attendre?

– Non je suis en train de le rempli…

– « Remplir » ? souligna le cadet. Remplir quoi?

– « Remplir » ? Je ne vois pas de quoi tu parles, mon petit frère que j'aime.

– Ok, alors au revoir, mon grand frère que je déteste.

– Okey c'est bon, j'avoue! se récria Itachi.

– Avouer quoi?

– Je suis en train de remplir ton compte Meetic.

– Mais qu'est-ce que tu racontes ! Je n'ai pas de compte sur Meetic.

– Oui, je sais, c'est pour ça que je t'en ai créé un.

– Quoi ?

– Oui car… Allô? Allô?

– Mon dieu, qu'est-ce que j'ai fait pour mériter un frère pareil ? pesta Sasuke après avoir raccroché.

Soudain, il vit quelqu'un bouger sous sa couette. Il la tira d'un coup. La couette retirée laissa apparaître un jeune homme, nu, en position fœtale.

– T'es qui, toi?

– C'est moi, le gars d'hier, répondit l'inconnu d'une voix pâteuse.

– Ah, donc hier, c'était un garçon. C'est quoi ton nom ?

– Lovino.

– Lovino?

– Lovino Vargas. On a passé la nuit ensemble. T'as pas pu oublier ?

– Ah, je vois.

– Je…

« BABY, BABY, BABY OH LIKE BABY, BABY, BABY NO LIKE BABY, BABY, BABY NO OH Thought you'd always be mine, mine »

– Une minute Bovino.

– Non, Lovino.

– Ouais si ça te fait plaisir. Allô, ici Sasuke.

– Oui, on a été coupés, commença Itachi. Je…

– Encore toi?! Et t'as encore changé de numéro.

– Alors, quelle couleur tu as choisi?

– Et en plus tu m'ignores !

– Je t'ignore pas, c'est juste qu'il ne me reste plus beaucoup de crédit alors je préférerais ne pas m'éterniser en parlotte. Donc, je disais...Allô? Sasuke?

– Il n'est pas possible, celui-là. Bon, où j'en étais, moi?

– Jolie musique, commenta Lovino avec un sourire narquois.

– La ferme, grogna Sasuke.

– Désolé.

– Bon, je…

« BABY, BABY, BABY OH LIKE BABY, BABY, BAB… »

– Allô, ici Sasuke!

– On a encore été coupés, signala son frère aîné.

– Bordel, mais t'as combien de téléphones à la fin?! Va au diable!

– T'as un frère plutôt amusant, poursuivit Lovino, tout sourire.

– Ha ha, c'est que t'es un petit marrant, dit-il d'un air blasé. Écoute, tu…

« BABY… »

– Bordel, tu commences à sacrément me casser les couilles! insulta-t-il.

– Bonjour à toi aussi, Sasuke, salua la voix de Naruto.

– Naruto?! Ah, c'est que toi.

– Comment ça « c'est que toi » ?! s'offusqua le blondinet.

– Désolé, je t'ai pris pour quelqu'un d'autre.

– J'aime mieux ça. N'oublie pas que je suis ton supérieur, tu entends, c'est moi le patron, le Big Bo... « Naruto viens te brosser les dents! » Je suis au téléphone, Kurama, laisse-moi tranquille ! « Ne me dis pas que tu appelles encore Jessie pour la supplier de te reprendre? Il faut que tu l'oublies, tu te fais du mal. » N'importe quoi, je parle à Sasuke ! « Ah, ça y est, tu t'es enfin décidé à lui dire que… » La ferme, saleté de renard!

– Me dire quoi? nota Sasuke.

– Non rien.

– Naruto, ce n'est pas que ta présence m'ennuie, mais il est cinq heures alors si tu n'as rien d'intéressant à dire, au revoir.

– Non, attends!

– Quoi?

– Jiraya m'a appelé. Il a besoin de notre aide sur une affaire de disparition.

– Jiraya? Peu importe, les disparitions, ce n'est pas mon domaine. Moi, c'est plutôt les meurtres. De plus, la durée légale pour que la police prenne en charge une disparition est de quarante-huit heures.

– Comment tu…

– Comment je sais que la personne en question a disparu depuis moins de quarante-huit heures ? acheva Sasuke. C'est simple. Jiraya t'a appelé personnellement, et tu t'es empressé de me joindre alors qu'il n'est que cinq heures du matin.

– Et?

– Si il t'a appelé, c'est parce que ce pervers aime bien passer outre le règlement et vu que l'imbécile que tu es cède toujours à ses caprices, il était sûr que tu l'écouterais. Néanmoins, je sens que tu me caches quelque chose.

– On ne peut rien te cacher apparemment, soupira Naruto. Un sac et des chaussures de femme ont été retrouvés ensanglantés dans un sac de couchage.

– Et?

– L'endroit où ils ont été retrouvés, c'est le secteur du tueur de Green Rivers.

– Je vois.

– Sasuke, chaque minute compte. Dans ce genre d'affaires, la victime meurt dans les vingt-quatre heures.

– J'arrive tout de suite.

– Va chercher Gintoki d'abord.

– Ah, je l'avais presque oublié, celui-là.

– Ah, et Orochi sera de la partie, ajouta le blond.

– Super, on va bien s'amuser, ironisa Sasuke.

– Toujours aussi sarcastique. La police de Green Rivers sera à votre disposition. On se retrouve au poste.

Ouais, dit-il avant de raccrocher.

– C'était un ami? demanda Lovino.

– Arrête d'essayer de forcer l'amitié, Bovino.

– C'est Lovino. Bovino, c'est « vache » en Italien.

– Bref, je vais prendre une douche et à mon retour, j'aimerais ne plus te revoir.

Sasuke lui lança la couette que ce dernier attrapa aussitôt pour recouvrir son corps dévêtu.

– C'est tout? demanda Lovino.

– C'est tout quoi?

– On va se quitter comme ça?

– Tu t'attendais à quoi?

– Je pensais que…

– Peu importe ce que tu pensais ou attendais, ça n'arrivera pas, trancha Sasuke. Bien, tu sais où est la porte. Ah, et tu peux garder la couette si tu veux, je ne l'utiliserai plus jamais de toute façon.


7h15 -Hôtel « Le bon coin » - Résidence provisoire de Gintoki

Sasuke, le visage inexpressif comme à son habitude, se dirigeait vers la chambre 7 où résidait Gintoki. Il sonna à la porte mais à sa grande surprise, il tomba sur une femme brune, aux yeux noirs et âgée d'une vingtaine d'années.

– Désolé madame, s'excusa Sasuke. Je pensais que c'était la chambre de Gintoki.

– Pour commencer, je ne suis pas si vieille alors ne m'appelle pas madame, protesta la fille. Mon nom est Lara… Euuuuuh, non, oublie ça! En ce qui concerne Gintoki, il est sous la douche, tu peux l'attendre à l'intérieur. Au revoir.

– Assez froide cette Lara, commenta-t-il en la regardant s'éloigner avant de rentrer dans la chambre de Gintoki.

Sasuke entra et referma derrière lui. Il resta stupéfait. Jamais il n'avait vu une telle porcherie. Il y avait des habits partout mais encore, et surtout, des emballages et des sachets de toute sorte : Oréo, Magnum, Haribo, Snickers, Mars, chips, KFC, Mc Do, Twix, etc.

Soudain, Gintoki sortit de la douche, couvert d'une serviette.

– Yo, Sasuke, quelle surprise ! Excuse-moi de ma tenue, je sors de la douche, fit-il avec un large sourire.

– Bonjour.

– Assieds-toi, je te prie, il y a de la place sur mon lit.

– Encore faudrait-il que je sache où est ton lit.

Gintoki partit dans un éclat de rire.

– Il n'y a rien de drôle. Cette chambre causerait le suicide de n'importe quelle femme de ménage. Je n'arrive pas à croire que tu arrives à ramener des filles ici.

– Tu penses vraiment qu'elles viennent pour la décoration? se moqua Gintoki avec un sourire entendu.

– En tout cas, la fille de tout à l'heure mérite mieux que toi.

– Oh, elle, c'était une pute, lâcha-t-il, l'air de rien.

– Quoi ?!

– Oh, la gueule que tu fais! Je rigole, il faut sacrément douter de ses capacités pour faire appel à ce genre de fille.

– Tu me rassures, soupira Sasuke.

– Et puis surtout, j'ai pas les moyens de me payer leurs services.

– Irrécupérable. Bon, habille-toi, on a une longue route à faire donc pas de temps à perdre.

– Pourquoi?

– Je t'expliquerai en route.


7h45 - Commissariat de Konoha

Gintoki et Sasuke arrivèrent tous les deux au premier étage tout en se disputant, bien évidemment.

– Je refuse d'y aller! s'écria Gintoki.

– Et pourquoi?

– J'aime pas ce genre d'endroit, c'est trop paumé pour moi!

– Hein ?!

– Ouais, c'est le genre d'endroit calme et fade où même les fourmis attendent que le petit bonhomme soit vert pour traverser.

– C'est impressionnant le nombre de débilités que tu arrives à sortir en une minute. Bref, de toute façon, t'as pas le choix.

– Kuso!

– Oi! Cria Sasuke à Hinata qui se marrait en regardant son portable.

– Oh, bonjour Sa…, commença-t-elle.

– Qu'est-ce qu'il y a de drôle ? Tu regardais une vidéo de chat ?

– Non, en fait, je…

– Peu importe. Où est Naruto ? Je dois lui parler.

– Dans son bureau.

– Très bien. Gintoki, reste là, j'en ai pas pour longtemps.

– Yo, Hinata, salua Gintoki avec un sourire.

– Bonjour Gintoki.

– Tu peux m'appeler Beau gosse-kun si tu veux.

Hinata lâcha un petit rire.

– Gintoki, tu m'écoutes? lança Sasuke, agacé.

– Ouais, ok fais ta vie ! Bon, où on en était…, dit-il en faisant les yeux doux à Hinata.

– Bon, je reviens, soupira le brun.

– Tu regardes quoi? demanda Gintoki.

– Vdm , répondit Hinata.

– C'est quoi ça?

– Un site où les gens racontent les petits pépins qui leur arrivent et qui sont assez drôles.

– Vraiment ? Vas-y, lis-en une pour voir.

Gintoki s'assit près d'elle. Un peu trop près d'ailleurs, si bien qu'elle pouvait sentir son souffle caresser son cou.

– Alors?

– Euh, désolée, j'étais perdue dans mes pensées. Bon, la première, c'est celle d'une femme, catégorie amour.

– Catégorie Amour?

– Oui, il y a Amour, Vie sociale, Enfant, Travail, Argent, Inclassable et Sexe.

– Quoi ? Pardon, j'ai pas entendu le dernier.

– Euuuuuh c'est...c'était Sexe, dit-elle timidement en baissant la tête.

– Je sais, je voulais juste te l'entendre dire, se moqua Gintoki.

Hinata devint rouge comme une tomate et fut incapable de le regarder dans les yeux.

– Bien alors, qu'est-ce qu'elle dit, cette bonne femme?

– Alors: " Aujourd'hui, mon homme s'agenouille, me tend une enveloppe et me pose la fameuse question...

– Quelle question?

– Beh, « Veux-tu m'épouser? » clarifia Hinata sur le ton de l'évidence.

– Je suis touché mais je pense que l'on devrait d'abord prendre le temps de se connaître. Que dirais-tu de dîner avec moi ce soir?

– Bien essayé, rétorqua-t-elle en souriant.

– Qui ne tente rien n'a rien. N'empêche, elle aurait pu écrire la question.

– En même temps, pour moi, c'est évident. Qu'est-ce que ça pourrait être d'autre?

– J'en sais rien, elle tenait une lettre alors peut-être qu'il a dit : « Veux-tu me la timbrer » ?

La jeune femme s'esclaffa à nouveau, avant de poursuivre :

– Bref, je continue: « ...Curieuse, j'ouvre l'enveloppe et y découvre une facture. Je regarde alors mon homme qui me dit « Bah je t'ai bien acheté une bague mais je la reçois dans sept semaines donc en attendant... » La pauvre, adieu le romantisme.

– C'est vrai. Tu sais ce que j'aurais dit à sa place?

– Non.

Gintoki attrapa délicatement la main d'Hinata.

– La vraie bague arrive dans sept semaines mais chaque seconde que j'attends avant de faire de toi ma fiancée est un vrai déchirement pour mon cœur et pour mon âme je t'aime, alors même si je ne le mérite pas, Hinata veux-tu faire de moi l'homme le plus heureux de tout l'univers et me faire l'honneur de m'épouser?

– Oui.

– Je vous dérange peut-être? railla Sasuke, tout juste revenu de son entretien.

– Oui! s'écria Gintoki.

– Non! démentit Hinata. Sasu…

– Bref on peut y aller. Ah, et Gintoki, Orochimaru ira avec nous.

– C'est qui celui-là ?

– C'est moi! cria le susnommé en sortant de nulle part.

– AAAAAAAAHHHHHHH! hurla l'enquêteur aux cheveux d'argent. Bordel, c'est quoi ce truc!

– C'est le médecin légiste, précisa Sasuke.

Gintoki se rapprocha de Sasuke et parla à voix basse :

– Sasuke, ce type est vraiment chelou, et je suis sûr d'avoir vu des cadavres plus vivants que lui.

– Je vous entends! gronda Orochimaru.

– Et en plus, il écoute la conversation des autres!

– Vous êtes encore là?! s'exclama Naruto.

– On était sur le point de partir, répondit Sasuke.

– Dis, on peut emmener Hinata à sa place? intervint Gintoki.

– Je n'y vois aucune objection. Au contraire, c'est une bonne idée, acquiesça le blond.

– Vous pensez que je suis prê...

– Hors de question! la coupa le détenteur du Sharingan.

– Pourquoi ça ? s'étonna Gintoki.

– Ses compétences sont plus appropriées ici, elle n'a pas sa place sur le terrain.

– N'importe quoi ! Elle possède le Byakugan. Au contraire, sa vue peut nous être très utile.

– C'est beaucoup trop dangereux. De plus, elle n'a même pas d'arme de service.

– Moi non plus!

– Naruto, qui choisis-tu?

– Je crois que Sasuke a raison.

– Bonne décision, salua le brun avec un sourire satisfait.

– Pas moi, contesta Kyubi.

– Kurama?! s'étrangla Naruto.

– Hinata, tes capacités physiques et tes compétences te permettent largement d'aller sur le terrain, mais la décision t'appartient à toi et à personne d'autre.

– Je m'en sens capable, affirma-t-elle.

– Super! s'exclama Gintoki.

– Très bien, céda Sasuke.

– Hey, Hinata?

– Oui ?

– Si tu veux, tu peux faire le voyage avec nous.

– Impossible, refusa l'Uchiwa.

– Pourquoi?! interrogea Gintoki. Ah ah, je vois, Monsieur Sasuke est un mauvais perdant, voilà tout.

– N'importe quoi! Si j'ai dit ça, c'est parce qu'il n'y a que deux places avant dans ma voiture. C'est un modèle de sport, pas un familial.

– Ah oui, c'est vrai, dit-il avec un air faussement surpris. Bon beh, Hinata, t'as que deux solutions.

– Deux solutions? questionna la jeune femme, perdue.

– Soit tu viens avec nous et tu fais tout le trajet sur mes genoux, soit tu...Ah ben non, en fait, il n'y a qu'une solution, vu que Sasuke conduit.

– C'est gentil mais je vais y aller avec Orochimaru.

– Quoi?!

Gintoki se rapprocha d'une Hinata un peu surprise.

– Fais gaffe, je le répète ce type est louche, lui souffla-t-il à mi-voix.

– Je t'entends! grinça Orochimaru.

Gintoki se retourna et regarda le médecin légiste de haut en bas avant de s'éloigner avec Hinata, de quelques mètres.

– Ce type aune gueule à égorger des chatons, tu ne devrais pas partir avec lui, continua-t-il.

– Je vous entends encore ! Et je n'égorge plus de chatons!

– Oh, mais ferme-la! On peut même plus ragoter en paix! Hein?! Tu n'égorges « plus » ?

– Gintoki, ne t'en fais pas, je sais me défendre, assura Hinata.

– Ok mais si jamais il tente quoi que ce soit, mords-lui le nez car… AÏE!

D'un coup, Sasuke surgit de derrière et agrippa fermement l'oreille de Gintoki avant de se diriger vers la sortie.

– Hinata, ne m'oublie pas!

– À tout à l'heure, Gintoki, répondit-elle en riant.


8h45 - sur le trajet de Green Revers

– Je te trouve vachement silencieux, remarqua Sasuke. Tu as épuisé ton stock de débilités ?

– Laisse-moi! T'as tout gâché avec Hinata alors que j'étais sur le point de conclure! se plaignit Gintoki.

– Tu n'allais rien conclure du tout.

– Bien sûre ! Je vois… En fait, tu es jaloux de notre relation.

– De quoi tu parles ? Tu la connais depuis même pas une semaine.

– Notre amour ne se limite pas au simple critère temporel, il est bien au-dessus de ça! Oui, comme celui de Roméo et Juliette.

– Tu sais qu'ils sont morts à la fin?

– Ah bon?! s'étrangla le jeune homme aux cheveux d'argent.

– Tout le monde sait ça.

– Pas moi! Tu viens de me spoiler la fin du film, andouille!

– Ce n'est pas un film mais une pièce de théâtre qui date de plusieurs siècles, BAKA! Tu ne peux t'en prendre qu'à toi et à ton manque de culture.

– Bon, je créerai ma propre histoire. Ça s'appellera: GinNata, l'amour incompris.

– Pffffff, c'est bien de rêver, mais tu pourrais baisser tes attentes. Elle est trop bien pour toi.

– Hinata est une étoile.

– Hein?

– Un rêve sans étoile et un rêve oublié, et ce n'est pas un visage que je veux oublier, lâcha-t-il avec un sourire.

– Gintoki.

– Quoi?

– Tu n'aurais jamais dû la faire venir. Elle n'a pas sa place sur le terrain et elle l'acceptait.

– Qui crois-tu être pour décider d'où est sa place? Je me demande comment tes épaules font pour supporter ton énorme tête.

– Tu te trompes. Si je fais ça, c'est pour son bien. Ses capacités sont plus utiles au…

– N'importe quoi! Nous allons dans une forêt et elle possède le Byakugan. Sa vue peut nous être utile, elle voit tout.

– C'est justement ça le problème.

– Que veux-tu dire?

– Il y a des choses qu'il serait préférable qu'elle ne voie pas.

– Arrête tes charades, bordel!

– Sais-tu ce que représente Green Rivers?

– Oui, il s'agit d'un coin perdu, une immense forêt de deux hectares qui borde les autoroutes 97 et 77 et qui est traversée par trois rivières. Merci Wikipédia.

– C'est exact. Mais récemment, c'est devenu le terrain de chasse d'un tueur en série, expliqua Sasuke. On l'appelle le tueur de Green Rivers. Il a tué déjà quarante-cinq jeunes filles et il n'a toujours pas été capturé. Sa signature est simple : il enlève une fille, la viole et la tue. Il jette ensuite ses affaires à quelques kilomètres du corps, corps qu'il a au préalable mutilé.

– Mutilé?

– Il grave Green Rivers sur le front de ses victimes. C'est ce genre de chose que risque de voir Hinata. Voir un corps sur une photo, c'est très différent de la réalité.

– Qui est chargé de cette enquête?

– Jiraya.

– Jiraya?

– C'est le mentor de Naruto mais aussi le Directeur de l'unité Spéciale de Konoha, directement sous les ordres du Kage.

– Pas mal. Alors c'est lui qui l'a élevé? Moi qui pensais que c'était Kyubi.

– En parlant de Kurama…

– Kurama ?

– C'est le petit nom de Kyubi. Bref, comment se fait-il qu'il ne t'ait pas fait peur ? Je veux dire, c'est quand même un renard immense. Bon ok, il a changé de forme pour ne pas détruire le commissariat mais il fait quand même trois mètres de haut.

– Je suis habitué à voir des amantos alors ça m'a pas choqué plus que ça. Et puis, vu l'image que je me faisais de lui..., commença Gintoki avec un sourire libidineux.

– Comment ça?

– Kurama, le renard à neuf queues, on dirait le pseudo d'un acteur porno. Je…

– Stop, n'en dis pas plus.

– En tout cas, Naruto a l'air de vachement l'aimer.

– Rien de plus normal.

– Comment ça?

– Les parents de Naruto sont morts dans un attentat à la voiture piégée. Après leur mort, Kurama et lui se sont installés dans le manoir des Uchiwa. Itachi étant déjà parti et ma mère étant gravement malade…, je vais être méchant, mais pour nous, c'était un mal pour un bien. Kurama nous a élevés tous les deux, et il s'occupait aussi des soins de ma mère. On a grandi et on a pu s'inscrire à l'école de l'élite des ninjas de Konoha grâce à l'argent qu'envoyait mon bon-à-rien de frère. C'est là qu'est apparu Jiraya. Il nous a pris sous son aile, enfin, surtout Naruto. Jiraya était aussi le mentor du père de Naruto, ça a renforcé son admiration pour ce type.

– Tu es sacrément bavard aujourd'hui ! fit remarquer Gintoki avec un sourire moqueur.

– La ferme!

– En tout cas, tu ne l'aimes pas vraiment, ce Jiraya.

– Qu'est-ce qui te fait dire ça?

– Je suis télépathe.

– Disons que je ne lui fais pas confiance. Bref, une chose est sûre. Naruto pense que s'il est Commissaire aujourd'hui, c'est en partie grâce à Jiraya, ce qui est complètement faux mais bon, du coup, il se sent redevable et accepte tout ce qu'il dit.

– Et ton père dans tout ça?

– Mon père? demanda Sasuke, étonné.

– Oui, tu n'en as pas parlé. Où était-il ?

Un silence lourd de tension plana dans l'habitacle.

– Sasuke? insista son collègue.

– On est arrivés.


9h35 - Sud de Green Rivers - non loin de l'endroit où les affaires de la victime ont été retrouvées.

Sasuke et Gintoki étaient arrivés sur place, suivis par Orochimaru et Hinata, là où le Shérif les attendait. Orochimaru conduisait une camionnette, ce qui avait tout de suite stimulé la débilité de Gintoki.

– Hinata, ça va? demanda Gintoki.

– Oui, répondit-elle avec un sourire.

– Qu'est-ce que tu voulais qu'il lui arrive? s'étonna Sasuke. Elle était juste derrière nous avec Orochimaru.

– Justement ! T'as vu sa camionnette? C'est l'équipement typique d'un violeur.

– Cette camionnette contient l'équipement d'Hinata! précisa Orochimaru en surgissant de nulle part.

– AAAAAAAAAAAH! hurla Gintoki. Non mais tu vas arrêter de surgir derrière les gens comme ça ?! Ta tête est déjà très effrayante alors ne rajoute pas l'effet de surprise!

– Quoi?! s'étrangla l'autre.

Hinata émit un petit rire avant de saluer le shérif de Green Rivers.

– Inspecteur Sasuke de la police de Konoha.

– Oui je sais qui vous êtes, et c'est un honneur de pouvoir travailler avec vous, répondit le shérif.

– Je sais. Bien, où est...

Soudain, Gintoki se mit à tousser fortement en dévisageant Sasuke.

– Ah ouais, j'avais oublié, voici Orochimaru, notre médecin légiste.

– Bonjour, dit ce dernier.

– Hinata, experte scientifique.

– Bonjour.

– Et le gars à coté, c'est mon partenaire, Gintoki.

– Yo! Yorozuwa Gintoki desu!

– Maintenant que les présentations sont faites, accompagnez-nous à l'endroit exact où les affaires ont été retrouvées.

Le shérif les accompagna sur la bordure de l'autoroute 97.

– C'est là qu'elles ont été découvertes, annonça-t-il.

– Qui les a trouvées? interrogea Sasuke.

– Un homme qui passait par là a vu un sac de couchage le long de la route. Il a vu qu'il était en bon état et l'a pris. En vérifiant à l'intérieur, il a trouvé un sac et des tennis de femme, tous deux ensanglantés.

– Il y avait quelque chose à l'intérieur du sac, de l'argent ou autre?

– Oui, une carte d'identité. La disparue s'appelle Aiko Sosûke, âgée de vingt ans.

– Si jeune…, souffla Hinata.

– Étrange.

– Quoi? demanda Gintoki.

– Ça ne colle pas, rétorqua Sasuke. Le tueur de Green Rivers ne laisse jamais ce genre d'élément. C'est vrai qu'il abandonne les affaires à quelques kilomètres du cadavre de sa victime pour nous narguer, mais il ne laisse jamais rien qui permette de l'identifier.

– Il a peut-être commis sa première boulette?

– Je ne pense pas mais c'est une possibilité que je ne peux pas écarter.

– Elle a de la famille ?

– Oui, confirma le shérif.

– Dommage, lâcha Gintoki.

– Euh…, j'ai dit oui.

– Ouais, c'est bien ça le problème.

– Ne faites pas attention à ce type, lança l'Uchiwa.

– Sa mère vit ici, reprit le shérif. Mais sur sa carte, il est écrit que la victime habitait à Kogetsu.

– C'est à près de six cents kilomètres d'ici!

– Ok on ira l'interroger après, décida le brun. En tout cas, il y a de fortes chances que son cadavre soit enterré quelque part sur le long de l'autoroute.

– C'est une surface immensément grande! Attendez, elle est morte?

– C'est une possibilité. Shérif, occupez-vous des recherches avec vos hommes. Orochimaru et Hinata, vous allez à leur poste de police installer le matériel et examiner ses affaires. Nous, on va interroger la mère de la victime.

– Non! s'écria l'enquêteur aux cheveux d'argent.

– Ne commence pas toi! Hinata, tiens-moi informé dès qu'ils trouvent le moindre indice.

– Ok.

– Gintoki, on y va.

– Ce n'est qu'un au revoir mon amour, la distance qui nous sépare est...

– Gintoki!

– Oh ça va!

– Bon courage, Gintoki, lança Hinata.

Un nouveau sourire se dessina sur le visage du concerné.

– Gintoki!


10h55 - domicile de Akane Sosûke, la mère d'Aiko

Mme Sosûke les accueillit dans son salon où l'on pouvait voir une multitude de photos d'Aiko. Puis Gintoki et Sasuke prirent place dans le canapé qui occupait la pièce. Mme Sosûke prit une chaise pour se mettre en face d'eux.

– Vous voulez boire quelque chose ? proposa-t-elle poliment.

– Non mer..., commença Sasuke.

Gintoki se mit à tousser fortement.

– Je disais non mer…

Gintoki se remit à tousser fortement.

– Ça ne va pas, mon garçon? demanda leur hôte.

– Une petite toux, répondit-il avec un sourire.

– Je vais vous chercher un verre d'eau, dit-elle en se levant.

– C'est quoi ton problème?! s'exclama Gintoki.

– Quoi?

– À l'avenir, quand on te proposera à boire ou à manger, tu diras OUI! Sinon, on risque d'avoir un sacré problème dans notre relation!

– Un problème? demanda Mme Sosûke.

– Non rien, la détrompa-t-il en prenant le verre qu'elle lui.

– De rien.

– Madame, j'aimerais vous poser quelques questions, annonça Sasuke.

– Oui, tout ce que vous voulez.

– Quand avez-vous vu Aiko pour la dernière fois?

– Il y a deux jours. Elle m'a dit qu'elle voulait rendre visite à son père à qui elle n'avait plus parlé depuis des mois.

– Où habite son père?

– Il vit à Konoha.

– Pensez-vous qu'elle a pu changer de destination au dernier moment?

– Oh non, elle m'aurait prévenue, j'en suis sûre.

Gintoki remarqua que Madame Sosûke tenait un album en main.

– Qu'est-ce que c'est? demanda-t-il.

Un sourire tendre éclaira le visage de Mme Sosûke.

– Oh ça. C'est l'album scolaire d'Aiko, celui du lycée.

– Je peux?

– Oui, bien sûr, dit-elle en lui passant l'album.

– Merci.

Il l'ouvrit et commença à le feuilleter rapidement, puis s'arrêta sur une photo.

– De quand date cette photo?

– Elle a été prise il y a deux ans.

– Elle était toute belle et toute souriante.

– Oui, ça c'est bien ma Aiko. Toujours souriante.

– Avait-elle des ennemis? poursuivit Sasuke.

– Non, tout le monde aime Aiko.

– Dans cas, pensez-vous que quelqu'un aurait pu lui en vouloir pour une raison ou une autre?

– Aiko veut dire« enfant de l'amour », et c'est exactement ce qu'elle est. Toujours souriante, toujours à aider son prochain. Personne,non, personne ne voudrait lui faire du mal.

– A-t-elle des amis ou un petit copain que nous pourrions interroger?

– Eh bien, elle a perdu de vue ses amis en venant habiter ici mais elle a un copain, Richard Scott.

– Où peut-on le trouver?

– Je ne sais pas.

– Une dernière question. Avez-vous une photo récente d'Aiko?

– Bien sûr, un instant.

Elle se leva et revint une minute plus tard, une photo à la main qu'elle remis à Sasuke.

– Mer…, commença Sasuke.

– Est-ce qu'elle est morte? demanda la mère d'Aiko.

– Je ne sais pas encore. L'enquête vient tout juste de commencer mais pour l'instant, elle est considérée comme portée disparue.

– Merci. Il y a encore de l'espoir de la revoir rentré à la maison.

– Je vous en prie. Gintoki, on y va.

– Au revoir Madame, salua ce dernier.

Mme Sosûke saisit la main de Gintoki, en larmes, mais avec un large sourire, avant de dire le plus calmement du monde:

– Ramenez-la-moi.

– On va la retrouver, assura-t-il avec un sourire.


11h30 - Sur l'autoroute 97, dans la voiture de Sasuke.

Gintoki regardait fixement Sasuke depuis au moins cinq minute avec un large sourire.

– Quoi? grogna ce dernier.

– En fait, il a un cœur, le petit Sasuke.

– De quoi tu parles encore?

– Tout à l'heure, avec la photo.

– La photo?

– Tu sais aussi bien que moi que quand on demande une photo la plus récente, c'est pour la comparer avec un cadavre. Donc tu penses qu'elle est morte.

– Pas toi?

– Oui.

– Alors pourquoi as-tu fait cette stupide promesse?

– J'ai dit que j'allais la retrouver pas qu'elle serait en vie, précisa-t-il avec un grand sourire.

– Sadique.

– Dans ce genre de cas, le mieux pour la famille, c'est de garder espoir. Je n'ai fait que lui dire ce que son cœur voulait entendre.

– Tu joues à un jeu dangereux.

– En tout cas, elle est super canon, la petite Aiko.

Sasuke soupira, désespéré par le comportement de son partenaire.

– Quoi ?

"BABY, BABY, BABY OH LIKE BABY, BABY, BABY NO LIKE BABY, BABY, BABY NO OH Thought you'd always be mine, mine"

– Tiens, la fameuse sonnerie, commenta Gintoki.

– La ferme!

– Rider, si c'est Itachi, lance le répondeur.

– Rider?

« Monsieur, il s'agit d'Hinata ».

– Ok, décroche.

– Sasuke, c'est moi, Hinata. Je...

– Mon amour, tu appelles pour prendre de mes nouvelles ? minauda Gintoki. Quelle charmante attention.

– La ferme! gronda Sasuke. Bref, du nouveau?

– Pas vraiment, ils sont à court d'idée pour être honnête. Ils ont fouillé tout le long des autoroutes 97 et 77 mais rien.

– Vous avez cherché près des aires de repos? demanda l'enquêteur aux cheveux d'argent.

– Non. Le shérif me dit de vous dire qu'il y en a une vingtaine.

– Quelle est l'aire de repos la plus proche du lieu où le sac de couchage a été retrouvé? interrogea l'Uchiwa.

– Oui, une seconde... l'aire de repos d'Akiji.

– Envoie-moi les coordonnées et dis au shérif et à Orochimaru de s'y rendre.

– "Dis" ? Je ne viens pas avec vous?

– Non.

– Mais je...

– Ne discute pas! Retourne au poste et contacte le père d'Aiko pour savoir où il était ces trois derniers jours et s'il a vu sa fille dans cette période. Ah et aussi, trouve-moi où habite un certain Richard Scott. Rider, fin de la conversation.

« Oui, tout de suite, Monsieur ».

– C'est quoi, ce Rider? demanda Gintoki.

– C'est mon ordinateur de bord. Je l'ai installé en passant nettoyer ton vomi chez le concessionnaire.

– Que de souvenirs ! Je m'en souviens comme si c'était hier.

– C'est parce que c'était hier!

– Okey, relaxe mec.

– Tu n'as rien d'autre à me dire?

– Hein?

– Concernant Hinata.

– Non rien.

– Toi, tu ne penses rien? S'il te plait, pas de ça avec moi.

– Si tu y tiens. Sasuke, tu ne pourras pas la protéger éternellement. Dans la vie, il y a des choses que l'on ne voudrait pas voir mais ces choses nous aident à grandir et à comprendre mieux le monde qui nous entoure. De plus, si elle est venue, c'est uniquement pour essayer de t'impressionner.

– M'impressionner?

– Tu as dû le remarquer, elle est amoureuse de toi.

– Peut-être, ça ne m'étonnerait pas. Je plais à beaucoup de monde. Mais si c'est vrai, pourquoi tu cherches à sortir avec elle?

– Eh bien, parce qu'elle est vraiment mignonne et surtout parce que j'adore les défis. Sasuke , ne la sous-estime pas. Les hommes ont tendance à jouer au chevalier servant car cette image comble leur fierté mais les femmes sont plus robustes que ça.

– Nous verrons ça.


11 h 45 - Dans la forêt derrière l'aire de repos Akiji

Sasuke et son partenaire descendirent de leur voiture. Sur place, il y avait plein de policiers, Orochimaru et, à la plus grande surprise de Sasuke, Hinata.

– Mais qu'est-ce que tu fais ici! s'énerva-t-il.

– Sasuke, je..., bégaya-t-elle.

– C'est pas croyable!

– Je…

– Tu quoi?!

– Je…

– Aucune importance. Retourne au poste, tu n'as rien à faire i…

– Sasuke!

Sasuke était surpris. C'était la première fois qu'il l'entendait crier.

– Je peux me rendre utile. On est dans une forêt. La visibilité n'est pas bonne mais grâce à mon Byakugan, ce n'est pas un problème pour moi. Je pense que je pourrais trouver Aiko, dit la jeune fille tremblotante.

– Qu'à cela ne tienne. Hinata, une dernière chose. On n'est pas là pour trouver Aiko, on est là pour trouver son cadavre.

Hinata avait eu le courage de faire face à Sasuke et avait réussi à le faire revenir sur sa décision mais son corps ne pouvait s'empêcher de trembler.

– Bien joué, souffla Gintoki avec un sourire.

– Merci. Mais, tu penses qu'il va m'en vouloir?