Un duo presque parfait : L'affaire Aiko Sosûke partie 1
Chapitre 4
Mardi 2 Octobre - 11H50 - dans la forêt, sur un petit chemin derrière l'aire de repos Akiji.
– Regardez, il y a des traces, dit Sasuke en pointant du doigt le sol.
– On dirait que quelqu'un a traîné quelque chose, remarqua Gintoki. Tu crois que c'est un sac de patates ?
– Pourquoi diable quelqu'un viendrait jusqu'ici en traînant des patates?
– Un pique-nique ou peut-être de la vente illégale de patates, répondit-il avec un sourire idiot.
– La vente de patate n'est pas interdite et...Oh, et puis la ferme! Regardez les alentours, vous ne remarquez rien?
Le shérif et ses hommes suivirent les instructions de Sasuke.
– Non rien, dit le shérif.
– C'est un coin isolé, à environ vingt kilomètres du lieu où le sac de couchage a été retrouvé, précisa le consultant. La nuit, il n'y a aucune lumière, on est donc plongés dans le noir. Si Sasuke était le meurtrier, c'est là qu'il aurait caché le corps.
– Oi! Ne me mêle pas à ce genre d'exemple!
Gintoki s'esclaffa franchement, tandis qu'un discret sourire éclairait le visage d'Hinata.
– Hinata ! gronda Sasuke.
L'interpellée sursauta.
– Oui?
– Utilise ton Byakugan au lieu de sourire bêtement!
– Oui. « BYAKUGAN »
Hinata se concentra et scruta minutieusement les alentours, puis elle trouva quelque chose d'intéressant à dix mètres de là.
– J'ai vu quelque chose ! s'écria-t-elle en se précipitant droit devant elle.
– Attends! s'exclama le brun.
Tout le monde la rejoignit aussi tôt, enfin, presque tout le monde.
Hinata était debout en face d'un monticule de gravier qui semblait recouvrir quelque chose d'imposant. Elle tremblait et transpirait à grosses gouttes, pourtant elle faisait son maximum pour garder son calme. Elle voulait se prouver à elle-même qu'elle pouvait le faire, mais surtout impressionner Sasuke qui, à ses yeux, la considérait comme une fille pathétique et inintéressante. Elle voulait changer cette image. Mais elle avait peur de savoir ce qui était enterré là. Mais il fallait le faire. Elle mit ses gants en latex et se baissa doucement vers le sol.
– Stop! l'arrêta l'Uchiwa. Ne touche à rien! Orochimaru, prends des photos des lieux.
– Tout de suite.
– Gintoki, tu...Gintoki? Gintoki!
– C'est bon, j'arrive! dit-il en se ramenant avec un panier à la main.
– Qu'est-ce que tu faisais encore?!
– Je cueillais des champignons.
– Quoi?!
– Relaxe mec, c'est la saison, ils sont mûrs.
– C'est pas la question, on n'est pas là pour ça!
– Tu diras plus ça quand tu les auras gouté, regarde, l'incita-t-il en ouvrant son panier.
Sasuke regarda, puis d'un coup, prit un air déconcerté.
– Ce sont des champignons mortels, crétin!
– Pas du tout ils sont mûrs, le haut est rouge!
– Normal, c'est une des caractéristiques d' Amanitamuscaria, aussi appelée Sporophores d'amanite tue-mouche, reconnaissable par son chapeau rouge vif parsemé de points blanc.
– T'es sûr ?
– Et comment!
– Pas convaincu. Ah, je sais! Tu peux les goûter pour voir?
– Ginto...
Soudain, l'inspecteur fut interrompu par le shérif et Hinata qui couraient en revenant de l'endroit où reposait le prétendu cadavre, avant de vomir dans un buisson sous les yeux de Sasuke qui laissa échapper un sourire de satisfaction.
– Ils ont dû découvrir le corps d'Aiko, lâcha Gintoki.
– Oui, allons-y.
Gintoki déposa son panier, lança un regard à Hinata, avant de se diriger vers le corps d'Aiko.
– Sasuke, je..., commença Hinata.
– Silence! Tu n'as que ce que tu mérites. Je t'avais prévenu , retourne au poste et trouve-moi les informations que je t'ai demandées. C'est ce que tu sais faire, alors remplis ton rôle. C'est mieux comme ça et c'est ce dont j'ai besoin.
Puis il rejoignit Gintoki.
Hinata se sentait mal. Elle avait déçu Sasuke mais surtout elle s'était déçue elle-même. Elle baissa la tête et répondit tristement « Okey » avant de partir dans le sens opposé. Oui, comme l'avait dit Sasuke, c'était là qu'était sa place.
– Alors, Orochimaru? demanda Sasuke.
– C'est bien le cadavre d'Aiko, il était enseveli sous un tas de gravier.
– Sasuke, viens voir, appela Gintoki.
Sasuke arriva aussitôt.
– Regarde.
Gintoki lui montra des feuilles d'essuie-tout de couleur verte, avec des bouts de ruban adhésif à chaque extrémité. Sasuke s'approcha de plus près et remarqua la forme d'un nez et d'un menton.
– On peut voir la forme d'un nez et d'un sais ce que ça veut dire, hein?
– Oui, répondit le brun. Le meurtrier s'en est certainement servi pour étouffer sa victime.
– Ah bon?
– Quoi, tu ne pensais pas à ça?
– Non, moi, je pensais à un masque d'Halloween.
– Trente secondes, record à battre, soupira Sasuke.
– Hein ?
– C'est le temps que tu as réussi à faire sans dire de conneries.
– Oi, l'égorgeur de chaton? héla Gintoki après un bref rire.
– Ce n'est pas mon prénom! protesta le concerné.
– Okey, relaxe mec. Je ne vois pas de pendentif autour de son cou.
– Pendentif?
– Oui, c'est vrai, acquiesça Sasuke. Sur la photo que sa mère nous a remise, elle avait une chaîne avec la lettre A.
– Je n'ai rien trouvé de ce genre, désolé.
– Bref, les traces sur ces feuilles sont celles de la salive et du mucus desséché qui se sont échappés du nez et de la bouche d'Aiko après sa mort. Bien, vu qu'il ne s'agit pas d'une des victimes du tueur de Green Rivers, on n'est pas censés enquêter là-dessus, je...
– Oi! Tu blagues, n'est-ce pas? l'interrompit Gintoki.
– Pas du tout, tu l'as vu toi-même. Il y a trop d'indices et il n'y a pas d'inscriptions sur le front d'Aiko. Ce n'est donc pas une victime du...
– Je m'en fous de ça, je le savais déjà ! Mais est-ce une raison d'abandonner l'enquête? On se doit de retrouver son meurtrier, pour elle et pour sa mère.
– Si ce n'est que ça, le shérif peut s'en charger.
– Quoi ?! Tu crois vraiment que Vomito peut résoudre cette affaire? Il ne serait même pas capable de résoudre les énigmes qui sont au dos des paquets de céréales.
– Euh, si je peux me permettre, je..., s'incrusta le shérif.
– Oh la ferme! Sasuke, on ne peut pas partir comme ça.
– Je te signale qu'on n'est pas sur notre territoire, ce n'est pas notre juridiction.
– Sauver des vies, c'est le devoir de ceux qui portent un insigne, non?
– Elle est déjà morte.
Gintoki laissa échapper un rire nerveux.
– Je..., reprit Sasuke.
– Tu te trompes, Kaiko n'est pas morte.
Sasuke fronça légèrement les sourcils et pensa en silence : « Kaiko » ?
– Quand crois-tu qu'une personne meurt? Quand on lui coupe la tête, quand son cœur s'arrête de battre, quand on lui tire une balle dans la tête ? Non...rien de tout ça. Une personne meurt vraiment lorsqu'on l'oublie. Alors si tu l'oublies et que tu traces ta route comme un matou qui rentre chez son maître... Sasuke Uchiwa, c'est toi qui auras tué Aiko.
– Joli discours, oui très touchant. Maintenant, tu m'excuses mais je dois faire mon rapport à Naruto. Ah j'oubliais, un matou, c'est un chat, pas un chien.
Au même moment - commissariat de Konoha - bureau de Naruto
Naruto était assis tranquillement en attendant Shikamaru. Ce dernier arriva enfin, pas très motivé et le visage calme et blasé. Oui, exactement, si son visage pouvait parler, il dirait: « Je me fais chier ».
– Oh, joli pot de fleur, commenta Shikamaru. C'est nouveau? C'est la première fois que je le vois.
– Aucune idée, répondit Naruto. Il est là depuis ce matin.
– Alors, tu m'as demandé?
– Shikamaru, j'ai une mission très importante à te confier.
– Tiens, on se souvient de moi maintenant? Qu'y a-t-il ? Sasuke a refusé d'obéir à son idiot de maître bouffeur de ramen? persiffla-t-il.
Naruto sourit puis d'un coup, ses yeux de couleur bleue, telle une mer calme, se transformèrent en véritable reflet d'un tsunami furieux. Ils prirent une couleur orange, sombre et effrayante qui fit trembler de peur Shikamaru.
– Shikamaru, n'oublie pas où est ta place. Reparle-moi avec autant de condescendance et je te montrerai pourquoi on me surnomme « Le Destructeur Orange ». Il n'y a qu'un seul chef ici alors pour ta propre sécurité, tu ferais mieux de ne pas l'oublier, compris?
– Oui.
– Oui qui?
– Oui, mon commissaire.
– Bien, conclut le blond en reprenant son visage naïf et idiot habituel ainsi que ses beaux yeux bleus. Alors, je voudrais que tu te charges d'une affaire sensible.
– Que veux-tu dire?
– Ferme la porte et assis-toi.
Shikamaru exécuta les ordres de son supérieur.
– Il y a deux semaines, un alchimiste d'État a été tué sur notre territoire. Il a été retrouvé mort dans un entrepôt abandonné, avec trois balles dans la tête.
– Que faisait-il là-bas ? demanda Shikamaru.
– Aucune idée. Ce qui est sûr, c'est que ça n'arrange pas les relations avec le pays d'Amestris qui étaient déjà loin d'être bonnes. Le Procureur de la République, Uchiwa Shisui, veut faire du meurtrier un exemple et le punir sévèrement. Il espère ainsi satisfaire l'État d'Amestris et pouvoir enclencher des négociations militaires et commerciales.
– Ce genre d'affaires est délicate. Pourquoi ce n'est pas l'ANBU ou l'Unité spéciale de Jiraya qui s'en charge? C'est quand même plus leur domaine.
– Pour être honnête, je n'en sais rien et j'ai été le premier surpris. Tout ce que je sais, c'est qu'on m'a donné l'ordre de régler cette affaire mais c'était sans aucun doute dans l'espoir de voir Sasuke s'en occuper.
– Qu'est-ce qui te fait croire ça?
– Intuition féminine, lâcha Naruto avec un grand sourire.
– Intuition « féminine » ?
– Quoi, c'est pas ça qu'on dit?
– Si, mais ça marche que si on est une femme.
– Saleté de renard! Bref, en tout cas, je compte sur toi pour régler cette affaire. Surtout fais très attention, il se passe quelque chose de louche.
– Bien, je...
«Who run the World?Girls! Who run the World?Girls! Who run the World?Girls!»
Le téléphone de Naruto venait de sonner. Shikamaru laissa paraître un léger sourire, pas à cause de la chanson, mais plutôt à cause du numéro qui était affiché. C'était celui de Sasuke, rien d'étrange. Ce qui l'était, c'était le nom qui était affiché: « Mon chéri d'Amour »
Naruto le remarqua aussitôt, un peu gêné par la situation.
– C'est pas ce que tu crois, s'empressa de dire ce dernier.
– Et qu'est-ce que je crois?
– Que...Que... Tu sais? Que moi et Sasuke, on...
– Tu fais ce que tu veux, ça ne me regarde pas. Bien, je crois qu'il est temps pour moi de partir.
Il se dirigea vers la sortie avant de s'arrêter subitement.
– J'oubliais, sympa, ta musique.
– Ah ouais, c'est une musique de Beyoncé, c'est Kyubi qui me l'a choisi. Il a dit que ça me correspondait bien, tu ne trouves pas? interrogea naïvement Naruto.
– Tu devrais jeter un œil à la traduction.
Puis il partit en refermant la porte derrière lui.
– Bien, alors Google traduction, Beyoncé« Run the world ». Hein?! Saleté de renard! Tu...
« Who run the World? Girls! Who run the World? Girls! Who run the World? Girls! »
– Oui allô, commissaire de Konoha, fit Naruto en décrochant.
– Naruto, pourquoi tu n'as pas décroché la première fois? demanda Sasuke, contrarié.
– Figure-toi que je travaille !
– Pffffff! Pas à moi, s'il te plaît. Je me demande même si tu sais ce que ce mot veut dire. À mon avis, t'étais sûrement en train de t'empiffrer de ramen.
– La ferme! Bon alors, pourquoi tu m'appelles?!
– On a retrouvé le corps de la victime.
– Déjà!
– Comment ça déjà?!
– Désolé, continue.
– La victime s'appelait Aiko Sosûke, elle avait vingt ans. Son corps était enseveli sous un tas de gravier.
– Est-elle une victime du tueur de Green Rivers?
– Non. Son meurtrier a laissé beaucoup trop d'indices et il n'y a pas d'inscription sur son front.
– J'en informerai Jiraya-san. Bien, je t'attends au poste pour un rapport détaillé.
– Eh bien, à vrai dire, j'aimerais rester pour enquêter sur cette affaire.
– Comment ça? Je pensais que ce n'était pas le tueur de Green Rivers.
– C'est bien le cas, mais je veux trouver son assassin.
– C'est en dehors de notre juridiction.
– Rends-moi ce service.
– Je...
– S'il te plaît, plaida Sasuke.
– Ok, mais tu as deux jours maximum.
– Bien reçu, à très vite.
– ATTENDS!
– Quoi?
– Dis, tu fais un truc samedi?
– Un truc?
– Oui, je veux dire, tu as quelque chose de prévu ? bredouilla Naruto.
– Euh, non pas vraiment. Pourquoi cette question?
– Euh, non rien, laisse tomber.
– Ok. Au fait, j'oubliais, Naruto?
– Oui ?
– Merci, t'es un vrai pote.
– De rien, ça sert à ça les amis.
– À plus.
Puis il raccrocha.
– Kuso ttebayo! pesta le blond en frappant sa tête contre son bureau.
– Imbécile de patron blondinet!
Soudain, le tout mignon pot de fleurs se changea en renard et flanqua une bonne grosse tarte à Naruto. C'était en fait Kyûbi qui s'était caché pour espionner Naruto et le frapper s'il avait le malheur de regarder la télé. Du moins, c'était son idée de base. Mais là, il avait une autre raison d'intervenir. Kyubi était en colère et dévisageait Naruto qui était à genoux, une main sur la joue.
– « De rien ça sert à ça les amis », « De rien ça sert à ça les amis » ! singea Kyûbi. Mais qu'est-ce qui t'a pris de dire ça ?! Tu comptes rester dans sa friendzone toute ta vie, BakaNaruto?!
– Tu m'as fait vachement mal, saleté de renard!
– N'essaie pas de changer de sujet! Tu as beau sortir avec des mannequins, des idoles ou des actrices, ça finit toujours mal tout ça parce que t'as encore l'autre crétin d'Uchiwa dans tes pensées! Si tu ressens quelque chose pour ce mec, dis-le-lui et conduis-toi en homme!
– C'était pas le bon moment, dit Naruto en se relevant. Et s'il te plaît, ne te mêle pas de ça!
– Bon, je crois que je vais devoir m'en charger.
– Oi Kurama! Je t'ai...Oi ! Où tu vas?
Kurama sortit du bureau sans même écouter Naruto.
12H00 - Dans la forêt, sur le petit chemin derrière l'aire de repos Akiji où a été retrouvé le corps d'Aiko Sosûke.
Un sourire persistant étirait les lèvres de Gintoki.
– Avant que tu dises quoi que ce soit, l'avertit Sasuke, sache que si je continue cette affaire, ce n'est pas à cause de ton pitoyable discours. Si je le fais, c'est uniquement parce que je termine toujours ce que je commence. Est-ce clair?
– Okey, relaxe mec. N'empêche, tu t'es bien foutu de moi.
– Je ne crois pas t'avoir dit que j'arrêtais l'enquête, j'ai juste dit qu'on n'était pas censés le faire. Si tu m'avais laissé terminer, on n'en serait pas là.
– Tu pouvais aussi juste me dire : « C'est bon, Gintoki, on reste ». Mais non, t'as préféré me manipuler.
– T'es jamais content, soupira le brun. Orochimaru , qu'as-tu à me dire sur le corps?
– Eh bien, je dois d'abord procéder à l'autopsie.
– Bien.
– Cependant, je peux te dire que j'ai trouvé sur son abdomen une boulette de peluche rouge.
– Bien, rassemble toutes les preuves et apporte-les au poste pour l'analyse. On n'a pas de temps à perdre.
– Entendu.
– Et nous, on fait quoi ? demanda Gintoki.
– Nous, on va manger, car j'entends ton estomac grogner et c'est assez désagréable.
– Yatta ! s'écria-t-il avec un grand sourire.
14H00
Sasuke et Gintoki avaient fini de déjeuner et étaient partis au poste suite à un coup de fil d'Orochimaru.
– Alors qu'est-ce que tu as à me dire ? demanda Sasuke.
– La victime est morte hier aux environs de vingt-trois heures. Elle a reçu trois coups de couteau dans le thorax.
– Étrange, sa mère nous a dit qu'elle ne l'avait pas vue depuis deux jours. Qu'a-t-elle fait durant ce laps de temps?
– Tu sais, une fille ne dit pas tout à sa mère, dit Gintoki. Et puis, Akane a dit qu'elle l'a vue pour la dernière fois il y a deux jours, pas qu'elle était censée partir chez son père il y a deux jours.
– Pas faux, grommela l'Uchiwa. Est-ce que les coups de couteau sont la cause du décès ?
– Non, elle a des traces d'hémorragie dans les globes oculaires, ce qui indique que sa mort est due à une asphyxie. J'ai aussi relevé des fibres de coton rouge sous les ongles de la victime.
– Bien joué, Aiko, souffla l'enquêteur aux cheveux d'argent, un sourire aux lèvres. Ça prouve que tu t'es battue jusqu'à la fin pour survivre.
– Il y a des traces d'agression sexuelle? poursuivit Sasuke.
– Oui.
– C'est bien ce que je pensais.
Gintoki regarda attentivement le corps d'Aiko et remarqua qu'un étrange dessin s'était imprimé à la surface des hématomes situés sur son bras gauche et son thorax.
– Sasuke, regarde.
– Quoi? répondit-il en s'approchant de plus près.
– Tu vois ce que je vois?
– Oui, on dirait que ces traces ont été causées par un pneu.
– Exact.
– Pourquoi pensez-vous ça? interrogea Orochimaru.
– Regarde, leur dessin est parfaitement symétrique et parfaitement visible, signala Gintoki. Il y a un carré, puis une partie arrondie, puis un autre carré.
– Il faut montrer ça à Hinata, conclut Sasuke.
– Eh bien, comme je ne savais pas ce que c'était, je le lui ai montré. Elle bosse déjà dessus, informa Orochimaru.
– Ok, tes informations ont été utiles.
– Merci. Sasuke, une dernière chose, elle était enceinte.
– Le fils de pute.
– Gintoki!
– Quoi ?! je parlais du métier, pas de l'insulte.
Sasuke émit un soupir exaspéré avant de continuer :
– Bon, allons voir Hinata. Orochimaru, tu peux appeler la mère de la victime pour venir identifier son corps, bien qu'on le sache déjà.
Gintoki baissa la tête.
– Qu'est-ce qu'il y a, Gintoki? Tu devrais être satisfait. Après tout, tu as réussi, tu as retrouvé Aiko, enfin, plutôt son cadavre, dit Sasuke en lui lançant un regard froid.
– Si tu le dis, répondit Gintoki avec un sourire.
14H07 - dans la salle d'expertise aménagée par Hinata
– Bien, qu'est-ce que tu as pour nous? demanda l'Uchiwa.
– J'ai appelé le père de la victime, répondit Hinata. Il dit que sa fille n'est jamais venue. Il était en séminaire à Greed Island depuis un mois, mais son majordome, lui, était sur les lieux et n'a vu personne.
– Ok.
– J'ai aussi trouvé le domicile de Richard Scott, que j'ai déjà envoyé à Rider.
– Et pour les traces de pneu?
– Je n'ai pas encore commencé.
– Alors, qu'est-ce que t'attends? demanda-t-il froidement.
– Eh bien, j'essaye d'identifier la marque et le modèle des feuilles d'essuie-tout retrouvées à côté d'Aiko.
– Et ça donne quoi?
– Eh bien, il y a plus de trois cents marques, donc c'est assez long, mais j'y travaille.
– Ok, trouve-moi aussi tout ce que tu peux comme renseignement sur Aiko. Je veux connaître ses derniers déplacements. Et avant que j'oublie, bon travail, acheva-t-il en se dirigeant vers la sortie sans même la regarder.
Hinata était surprise. En trois ans, c'était la seule fois où Sasuke l'avait complimentée sur son travail. Était-ce un signe ? Est-ce que ça voulait dire qu'elle devait continuer sur cette voie car c'était ce quelle pouvait faire de mieux? Hinata était perdue.
– Merci, je...
– Gintoki, on y va!
Puis il s'en alla.
– Trois cents marques, c'est du boulot, commenta Gintoki.
– Oui, c'est assez pénible.
– Ça pourrait être pire. T'imagines la même chose, mais avec du PQ ?Là, ça serait vraiment un boulot de merde.
– Peut-être bien, rit-elle, mais c'est la seule chose que je peux faire pour me rendre utile.
– Comment ça?
– Tu le sais bien. Ce matin, j'ai été pathétique.
– Moi, j'ai trouvé ça très drôle, se moqua Gintoki.
– Je suis sérieuse!
– Hinata.
– Je pense que le mieux pour tout le monde, c'est que je reste en-dehors de ça et que je me concentre sur l'examen des preuves. C'est la seule chose que je puisse faire.
– N'importe quoi ! Dois-je te rappeler qui a trouvé le corps? Ce n'est pas Sasuke, pas la police, pas même moi. C'est toi.
– Tu as bien vu ce qui s'est passé après?!
– Et alors ? Même le shérif a vomi son petit déj'. D'ailleurs, c'était sûrement des Miel Pops, j'ai vu des petites boules jaunes dedans.
– Ce matin, j'ai déçu Sasuke mais surtout, je me suis déçue moi-même. Je pensais être utile, mais mon intervention a été un échec.
Gintoki regarda Hinata qui avait le visage triste et la tête baissée.
– Hinata, si toi tu ne crois pas en toi, qui le fera?
Hinata releva la tête timidement pour regarder son interlocuteur.
– Gintoki!
– Ah, le devoir m'appelle. Encore une chose, l'échec fait tomber le perdant mais il inspire le gagnant. Alors, dans quel camp tu es?
– Gintoki!
– C'est bon, j'arrive!
Puis il disparut derrière la porte.
14H30 - Domicile de Richard Scott
Le petit ami de la victime était un grand homme blond aux yeux marron clair, vêtu d'un costume de grande marque.
– Bonjour, salua Sasuke. Vous savez pourquoi on est là?
– Oui, affirma Richard. Dites-moi que vous allez retrouver le salaud qui l'a tuée !
– On va tout faire pour le retrouver. Avez-vous une idée d'où se trouvait Aiko dans les dernières vingt-quatre heures ?
– Elle devait rendre visite à son père.
– Pensez-vous qu'elle ait pu changer de destination?
– Non, pas sans m'appeler.
– Est-ce que quelqu'un que vous connaissez aurait pu faire du mal à Aiko?
– Aiko était une personne très gentille mais aussi très belle. Il y a pas mal de détraqués que j'ai dû cogner parce qu'ils s'approchaient un peu trop près d'elle. Et il y a aussi ce type-là, Aruma quelque chose, un gros porc qui la regardait d'une manière très perverse.
– Ce Aruma, vous savez où l'on peut le trouver?
– Oui, il bosse pour une petite compagnie de transport routier « L'express ». Elle faisait quelques petits boulots là-bas, des fois.
– On va passer lui faire un petit coucou, fit Gintoki avec un grand sourire.
– Autre chose, reprit l'Uchiwa. Où étiez-vous ces dernières vingt-quatre heures, et plus précisément entre vingt-deux heures et minuit?
– C'est quoi cette question ?cria furieusement l'interrogé. Vous m'accusez?!
– Simple question de routine. Dans la majorité des cas, la victime connaissait son meurtrier.
– Je...J'étais à Konoha pour une réunion d'affaires. J'y ai passé toute la journée et je suis rentré ce matin à huit heures.
– Question, commença Gintoki. Avez-vous retrouvé un pende...
– Non, une chaîne, corrigea le brun.
– Oh, c'est bon! Bien, je disais, avez-vous retrouvé une chaîne avec la lettre A dans les affaires d'Aiko ou quelque part ailleurs dans la maison?
– Non, et je ne risque pas de la retrouver. C'était un cadeau de son père, elle ne la quittait jamais.
– Merci.
– Bien, ça sera tout pour l'instant. Ne quittez pas la ville on pourrait avoir encore besoin de vous. Gintoki, on y va.
14H45 - sur l'autoroute 97 - en direction de la compagnie de transport « L'express »
– Pourquoi tu ne lui as pas dit qu'elle était enceinte? questionna Gintoki.
– Je n'ai pas jugé cette information pertinente, rétorqua Sasuke.
– Pas « pertinente ». Ok, sinon, qu'est-ce que t'en dis de Monsieur Scott?
– Je trouve son attitude suspecte et sa colère est bizarre.
– Tu sais, quand on perd quelqu'un, on passe par plusieurs étapes avant de l'accepter. Il est peut-être dans la phase colère?
– Je sais, mais là, c'est différent. Il ne nous dit pas tout, je crois qu'il cache quelque chose. Comme certains, dit-il en fixant Gintoki.
– Hein? Tu crois que...
– Qui est Kaiko?
Seul le silence lui répondit.
– Gintoki?
– Kaiko? Ah si, je vois, c'est une actrice porno? demanda-t-il avec un sourire benêt.
– Pas du tout! C'est le prénom que tu as dit tout à l'heure.
– Tout à l'heure?
– Ouais, avant ton pitoyable discours. Tu as dit « Tu te trompes, Kaiko n'est pas morte. » Alors, une dernière fois, Gintoki, qui est Kaiko?
– J'ai dû me tromper. Aiko, Kaiko, c'est assez proche, tu sais.
– Ok, si tu le dis.
Sasuke ne croyait pas un mot de l'explication de Gintoki. Il revoyait en boucle cette scène dans sa tête, mais surtout l'expression faciale de Gintoki. Au moment où il avait prononcé cette phrase, son visage était triste et exprimait de profonds regrets. Mais Sasuke était-il le mieux placé pour demander à quelqu'un de s'ouvrir à lui, lui qui était si fermé ?
« BABY, BABY, BABY OH LIKE BABY, BABY, BABY NO LIKE BABY, BABY, BABY NO OH Thought you'd always be mine, mine »
– Rider, si c'est Itachi, ne décroche pas.
Monsieur, c'est Hinata.
– J'accepte l'appel.
– Allô, c'est moi, Hinata.
– Tu sais, t'es pas obligée de commencer toujours par dire ça.
– Désolée.
– Bref, du nouveau?
– J'ai appris que Aiko a eu un rendez-vous chez le gynécologue à quinze heures hier.
– Ça explique pourquoi elle est restée un jour de plus et ne s'est pas directement rendu chez son père.
– Et aussi qu'elle travaillait dans une...
– Oui, on sait déjà. On est actuellement en route vers « L'express ». Richard Scott nous a parlé d'un certain Aruma. Vérifie dans le fichier des employés et dis-moi quel est son nom.
– Aruma Nagazaki.
– Déjà! C'est du rapide! siffla Gintoki.
– Eh bien, j'avais déjà regardé auparavant.
– Hinata, poursuivit Sasuke. Richard Scott nous a dit être allé à Konoha pour une réunion d'affaires. Je veux que tu me vérifies tout ça.
– Bien compris, je m'en charge tout de suite.
– Rider, fin de la conversation.
Oui, tout de suite, Monsieur.
Gintoki regarda fixement Sasuke avec un très léger dernier, lui, fit mine de ne pas être agacé.
– Tu es content de toi, hein? demanda Gintoki.
– De quoi tu parles encore?
– Hinata est retournée à « sa place ».
– Ce n'est pas surprenant. J'espère qu'elle a compris la leçon. Ah, et Gintoki, j'avais raison. Elle n'est pas robuste, elle est faible.
– Qui sait? s'esclaffa Gintoki. En tous cas, tu es un sacré manipulateur, Sasuke Uchiwa.
– Hein?
– Tu lui as dit « Bon boulot ».
– Et alors? En quoi le fait de la féliciter pour son travail est une preuve de manipulation?
– Je ne te connais pas depuis longtemps, mais ce genre de phrase ne te ressemble pas. De plus, tu ne lui as jamais dit ça en trois ans. Tu sais ce que je crois?
– Vas-y, déballe ta pseudo science.
– Je pense que tu as dit cette phrase pour perturber Hinata, qui était déjà très atteinte psychologiquement. Tu sais très bien que ton regard compte beaucoup pour elle. En disant cela, tu l'as confortée dans l'idée qu'elle est forte dans ce domaine précis et qu'elle n'a pas besoin de s'aventurer ailleurs.
– Tu ne penses pas que cela est vrai?
– Je pense que tu joues avec ses sentiments pour la pousser à faire ce que toi, tu désires. Oui, il est évident que tu aimes tout contrôler et que tout le monde agisse comme tu le souhaites. Mais surtout, tu adores avoir le dernier mot et détestes que l'on s'oppose à ta façon de penser. Je n'ose pas imaginer l'humiliation que Monsieur Sasuke a dû ressentir quand cette faible de Hinata a osé lui tenir tête et cela devant tout le monde.
– Je vois que tu as une sacrée image de moi.
– Est-ce que j'ai raison?
– On est arrivés.
Sasuke et Gintoki étaient arrivés à « L'express ». Ils se rendirent à l'accueil et demandèrent où se trouvait Aruma Nagazaki. L'hôtesse leur répondit qu'il devait être en salle de repos, et les y accompagna.
15H00 - salle de pause de « L'express »
Sasuke et Gintoki étaient devant Aruma Nagazaki. Barbu, il avait une longue tignasse noire et bouclée et mesurait environ un mètre yeux noirs, il portait des lunettes et avait une très forte corpulence, d'où l'appellation « gros porc » utilisée par Richard Scott.
– Monsieur Nagazaki..., commença Sasuke.
– Non, appelez-moi Aruma, répondit l'autre avec un sourire.
– Ok, alors appelle-moi Gintoki.
– Ok, Gintoki. Et vous, comment je dois vous appeler ?
– Inspecteur, répondit froidement l'Uchiwa.
– Ok.
– Bien, Aruma, quand avez-vous vu Aiko pour la dernière fois?
– Hier, pourquoi?
– Elle a été retrouvée morte ce matin.
– Oh mon dieu, c'est pas vrai !
Aruma s' semblait désemparé par cette nouvelle.
– Je suis… je..., bredouilla-t-il.
– Prends ton temps mec. Gintoki s'accroupit et attrapa les poignets d'Aruma. Reprends ton souffle, inspire et expire calmement.
Aruma suivit ses ordres.
– Merci.
Gintoki lui sourit.
– Aruma, reprit Sasuke. Qu'avez-vous fait hier exactement et vers quelle heure vous êtes-vous quittés?
– On a rien fait de spécial, on a discuté tout simplement. Ensuite, vers vingt heures, je lui ai proposé de l'accompagner à Konoha à bord de mon camion, mais elle a refusé et m'a demandé de la déposer à l'aéroport.
– Semblait-elle inquiète ou perturbée?
– Non, rien de tout ça.
– Où étiez-vous hier entre vingt-deux heures et minuit ?
– Chez moi, tout seul, je regardais NCIS.
– Est-ce que quelqu'un peut le confirmer? Comme un voisin qui vous aurait vu rentrer chez vous?
– Non, je ne crois pas.
– Aruma? demanda Gintoki.
– Oui ?
– Aiko était sacrément jolie, hein?
– Oui, c'est vrai, elle était très belle.
– Est-ce qu'elle t'excitait ?
– Pardon?!s'écria Aruma en retirant violemment ses poignets des mains de Gintoki.
– Je te demande si t'as déjà eu envie de te la faire.
– Jamais ! Il n'y a jamais rien eu entre nous. Maintenant dehors!
– Ne quittez pas la ville, ordonna Sasuke.
15H10 - Sur l'autoroute 97 - dans la voiture de Sasuke.
– Alors, tu penses quoi d'Aruma? interrogea Gintoki.
– Il est louche, répondit l'Uchiwa. Il cache quelque chose et son histoire, je n'y crois pas du tout. De plus, il est la dernière personne à avoir vu Aiko vivante et il n'a pas d'alibi.
Gintoki lâcha un soupir.
– Rider, appelle-moi Hinata.
Tout de suite, Monsieur.
– Oui, al...
– Vérifie-moi toutes les listes des passagers pour les vols à destination de Konoha en provenance de l'Aéroport de Green Rivers et vois si Aiko y apparaît, jeta Sasuke sans préambule.
– Euh, oui... Ok, je m'y mets tout de suite.
– Yo, Hinata chérie!
– Gintoki?
– Oui, c'est moi, mon ange. Tu peux me rendre un service?
– Euh oui, je crois.
– Une, c'est une conversation privée, tu peux sortir, s'il te plaît?
– Tu te fous de moi?! C'est ma voiture et en plus, je suis en train de conduire!
– Okey, relaxe mec. Bon, juste pour cette fois. Hinata, cherche-moi toutes les infos disponibles sur le passé de Aruma Nagazaki. Ne laisse pas passer le moindre détail.
– C'est compris. Ah j'oubliais. Sasuke, j'ai vérifié l'alibi de Richard Scott.
– Et?
– Il a menti. Il était bien à une réunion mais il est parti à seize heures en prétextant une urgence.
– Convoque Monsieur Scott au poste, on arrive.
– Ok, il sera là à votre arrivée.
– Rider, fin de la conversation, lança Gintoki.
Erreur, voix non reconnue.
– Hein?!
– Il est programmé pour écouter ma voix, et seulement la mienne, précisa Sasuke. Rider, fin de la conversation.
Oui, tout de suite Monsieur.
– Kuso!
– C'est étonnant. Je pensais que tu l'aimais bien, ce Aruma?
– Il mentait, affirma Gintoki avec un sourire.
– Hein?
– Beh oui, NCIS, c'est le vendredi.
– Je m'attendais à des preuves plus sérieuses.
– Tu te souviens qu'il était en état de choc après avoir appris la mort d'Aiko?
– Oui.
– J'ai attrapé ses poignets et lui ai fait faire des exercices de respiration.
– Et alors?
– Son pouls n'a pas varié.
– Comment ça?
– Quand on est en état de choc ou qu'on a très peur, les battements du cœur s'accélèrent. En faisant un exercice de ce genre, ils ralentissent pour enfin revenir à la normale. Mais lui, ses battements étaient déjà stables. Par conséquent, il n'était pas en état de choc.
– Non, ce n'est pas ce que je voulais dire. Je sais tout ça. Ce que je voulais dire, c'est que tu le soupçonnais depuis le début.
Gintoki ricana.
– Qui sait ? Enfin bref, ce qui est sûr, c'est que ce mec est un obsédé sexuel. Quand je lui ai demandé si Aiko était jolie, ses battements se sont accélérés d'un coup et j'ai vu de l'excitation dans son regard. Pas de l'excitation comme moi devant un Snickers glacé géant ou moi devant une fontaine au chocolat ou encore toi en écoutant Justin Bieber.
– Oi!
– C'était l'excitation d'un prédateur sexuel.
– On verra. Si c'est vraiment un détraqué sexuel, Hinata ne tardera pas à trouver quelque chose sur lui.
– Oh, alors tu me crois?
– Pourquoi je ne te croirais pas? Ton raisonnement est pertinent et surtout, tu es mon partenaire.
– Pas ton ami?
– Ne rêve pas trop.
Gintoki s'esclaffa à nouveau.
– Bien, allons réinterroger ce cher Richard Scott, annonça Sasuke.
– Ikuzo!
