Un Duo presque parfait I: L'affaire Aiko Sosûke- Partie 2
Chapitre 5
Mardi 2 Octobre - 15H45 - Commissariat de la Police de Green Rivers
Cela faisait dix minutes que Richard Scott attendait impatiemment dans la salle d'interrogatoire. Il était assis sur une chaise, les poings fermés posés sur la table en face de lui. Il semblait nerveux et en colère, le regard fixant furieusement la porte. À sa grande joie, la porte s'ouvrit enfin pour laisser entrer Sasuke et Gintoki, qui avait en main un pot de glace à la vanille Magnum.
– Pourquoi est-ce que je suis là?! cria furieusement Richard en se levant.
– Je ne crois pas vous avoir autorisé à parler et encore moins à vous lever, alors asseyez-vous et silence, rétorqua Sasuke.
Son ton était calme mais son regard, oui, son regard était froid, si froid. Devant une telle image de terreur, Richard exécuta ses ordres sans se faire attendre.
– Pouvez-vous me redire où vous étiez ces dernières vingt-quatre heures ? demanda le brun.
– Je crois que vous m'avez déjà posé cette question, non!?
– c'est moi qui pose les questions ici.
– Okey, ça, c'est fait, lâcha Gintoki avec un sourire moqueur.
– Je suis conscient de vous avoir déjà interrogé à ce sujet, d'où le terme "redire".Êtes-vous trop bête pour comprendre sa signification ? Je vous prierai donc de répondre à mes questions et juste à mes questions, sans commentaire inutile.
– J'étais à Konoha pour une réunion d'affaires, répondit-il de mauvaise grâce. J'y ai passé toute la journée et je suis rentré ce matin à huit heures.
Gintoki pouffa de rire et de la glace atterrit à côté des mains de Richard, sous le regard d'un Sasuke énervé au possible mais feignant l'indifférence.
– Ça va pas ou quoi?! s'exclama le suspect. Faites attention!
– Désolé mais c'est si drôle de vous entendre vous enfoncer encore plus.
– Hein?!
– Je reformule ma question. Où êtes-vous allé en quittant votre réunion?
– Je vous le répète, j'y ai passé toute la journée, la nuit comprise, et ensuite je suis rentré directement!
– Monsieur Scott, vous mentez, assena l'Uchiwa.
– Quoi?! Je...
– Nous avons un témoin qui prétend que vous êtes parti à seize heures en prétextant une urgence, et surtout, une caméra de surveillance du parking qui vous a filmé en train de quitter les lieux à seize heures cinq, l'interrompitGintoki qui venait de terminer son pot de glace.
Le suspect avait du mal à avaler sa regard fuyant, il ne se tenait plus droit sur sa chaise.
– Vous êtes quelqu'un de colérique, pas vrai? questionna Sasuke.
– Je suis quelqu'un de vrai! Mais il m'arrive d'avoir des crises de colère, comme tout le monde, non?!
– Donc vous avouez être souvent en colère?
– Oui.
– Assez pour tuer Aiko?
– Comment osez-vous ?! Je n'ai rien fait ! Maintenant, au lieu de me harceler, retrouvez plutôt le meurtrier d'Aiko!
– Il se trouve peut-être juste en face de moi.
– Quoi?!
– Dis, Gintoki, tu sais ce que je crois? dit le brun en se retournant vers lui.
– Non.
– Je pense qu'il a quitté sa réunion pour aller tuerAiko...
– Quoi?! Mais c'est...
– Oi silence! C'est une discussion privée! le rabroua l'enquêteur aux cheveux d'argent.
– Merci bien. Je disais donc qu'il a quitté sa réunion pour aller tuer Aiko. Après tout, il avait largement le temps, sachant que Konoha est à seulement deux heures de route d'ici.
– Ouais, c'est pas mal. Mais où est le mobile?
– Bonne question.
– Ah ouais, je sais!
– Vraiment? Vas-y, dis-moi tout.
Les deux collègues continuèrent à papoter en ignorant Richard Scott dont le visage devenait de plus en plus marqué par un sentiment de remord indescriptible.
– Alors Richard se lève et met une dinde au four, commença Gintoki. Ensuite il part pour Konoha. À seize heures, il se rend compte qu'elle est encore au four et se précipite hors de sa réunion pour revenir la sauver. Il arrive enfin chez lui, mais à sa grande surprise, quelqu'un avait mangé sa dinde, il ne reste que des os. Il est en colère et sait qu'une seule personne a pu commettre ce crime contre l'humanité: Aiko. Avec un regard noir, il se munit d'un os de dinde et va trouver Aiko pour la poignarder.
– Je crois que ça fera l'affaire.
– Mais c'est ridicule! s'exclama Richard.
– Ça sera au juge d'en décider, trancha Sasuke.
Les deux compères se levèrent et se dirigèrent vers la sortie.
– ATTENDEZ! Je vais tout vous dire, s'écria l'interrogé.
Il avait le front face à la table et les deux mains posées sur sa tête. Notre duo se rassit.
– On vous écoute, indiqua l'Uchiwa.
– Ce jour-là...je...je...je suis allé voir ma maîtresse dans un hôtel pas très loin du Building Paradise. J'ai encore la facture et je peux vous donner le numéro de la fille en question. Je n'ai rien dit parce que j'avais honte.
– Pourquoi, elle était si moche que ça? demanda Gintoki.
– Hein?
– Gintoki!
– Quoi ? Je me renseigne, précisa-t-il avec un sourire. Oi, Richard, voilà un Bic et une feuille. Décrivez en détail cette fille, je veux tout savoir : son bonnet, son tour taille, la proportion de ses fesses, son goût en matière d'homme, si elle est plus pizza que hamburger et surtout si elle aime le chocolat.
– Qu'est-ce que tu racontes?! s'étrangla Sasuke.
– Ben ouais, si elle n'aime pas le chocolat,ça pourra pas marcher entre nous. Je peux pas sortir avec quelqu'un qui ne partage pas ma religion.
– Imbécile! cria-t-il en fracassant le crâne de Gintoki avant de lui arracher son stylo et sa feuille.
– AÏE!
– D'accord, écrivez son numéro sur cette feuille, notre experte va se charger de tout vérifier.
Richard saisit la feuille et le stylo que lui donna Sasuke, avant de s'exclamer :
– Alors vous voyez, je suis innocent!
– Même si tout ce que vous nous avez dit se révèle vrai, cela voudra dire que vous n'êtes pas son meurtrier, pas que vous êtes innocent.
– Je ne comprends pas, que voulez-vous dire?
– Je veux dire que pendant que vous preniez votre pied avec une autre femme, Aiko se faisait violer et tuer quelque part dans la forêt. Je veux dire qu'elle serait peut-être en vie si au lieu de vous absenter pour sauter je ne sais qui, vous aviez pris la peine de l'appeler ou mieux, si vous étiez revenu pour l'accompagner chez son père...Aiko serait en vie. Je veux tout simplement dire que j'espère que vous vous en souviendrez toute votre vie, vous n'êtes pas innocent.
– Comment osez-vous me juger!? Je suis une victime moi aussi! Et on avait beaucoup de problèmes de couple. Si ça se trouve, elle aussi me trompait ! Depuis au moins un mois, elle était bizarre, elle ne voulait plus que je la touche et avait beaucoup trop de sautes d'humeur. Qu'est-ce que j'étais censé faire? J'ai des besoins comme tous les hommes, moi.
– Gintoki, on y va.
– Je peux voir le numéro de la maîtresse ?
– Gintoki!
– Okey, relaxe mec.
Sasuke se dirigea vers la porte, puis, avant de partir, se retourna vers Monsieur Scott.
– Êtes-vous déjà passé voir le corps d'Aiko?
– Non, avoua celui-ci en baissant la tête.
– Vous devriez passer pour leur dire au revoir.
Gintoki fronça les sourcils.
– « Leur » ? releva Richard.
– Aiko était enceinte d'un mois. Bonne journée, Monsieur Scott.
Sasuke partit en s'assurant de voir le visage larmoyant de Richard Scott se décomposer à cause du chagrin et des remords.
16H00 - dans le bureau de Hinata
La jeune femme s'étant absentée, Gintoki et Sasuke étaient seuls dans le bureau.
– Sasuke, c'était quoi ça?
– De quoi tu parles?
– Tu l'as dé était loin d'être « pertinent ».
– Je n'ai fait que dire la vérité, il a une part de responsabilité.
– Mais de quoi tu parles? Ce n'est pas Richard qui a tué Aiko. Ok, c'est un petit salaud, mais dans cette histoire, il est aussi une victime. Je pense qu'il s'en voulait déjà assez et que tu n'avais pas besoin d'en rajouter comme ça.
– Ce que tu penses m'importe peu...Gintoki. Il est comme lui, il ne se préoccupe que de ses besoins, sans chercher à savoir comment va sa famille.
– Sasuke.
– Désolée de vous avoir fait attendre, je... Est-ce que je vous dérange? demanda Hinata en regardant les deux hommes qui se fixaient en silence.
– Non, répondit Sasuke. Alors, qu'est-ce que tu as trouvé?
– Eh bien, Monsieur Scott a dit la vérité. Il est rentré à l'hôtel Plazza à seize heures quinze et est reparti à six heures sept exactement. Plusieurs caméras l'ont filmé à divers moments de la soirée en compagnie d'une jeune femme.
– Dommage, il faisait un si bon , un coupable idéal.
– Hein?
– Ne fais pas attention à lui, mon ange, lui souffla Gintoki. Alors, tu as trouvé ce que je t'ai demandé ?
– Ah, oui. Tu avais raison, il a un passé criminel bien rempli.
– J'ai toujours raison, se vanta Gintoki dans un rire.
– Ce type est un monstre..., dit-elle, apeurée.
– Raconte-nous tout, ordonna l'Uchiwa.
– Il a été marié quatre fois et pour chaque mariage, les choses se sont mal terminées car c'est un homme violent. Il a battu chacune de ses épouses. Pire encore, il a été condamné à dix ans de prison, pour l'enlèvement et le viol d'une de ses petites copines.
– Dans ce cas, que fait-il en liberté?
– Il a été libéré plus tôt qu'il n'aurait dû, il n'a purgé que dix mois. Ce n'est pas tout, plusieurs de ses fréquentations l'ont accusé de proxénétisme.
– Quoi?! s'exclama Gintoki.
– Oui, moi aussi, je suis outrée ! Il a essayé de prostituer ses petites copines !Quel genre d'homme peut faire ça?!
– Exactement! Et puis c'est complètement stupide. Imagine un peu les problèmes de couple que ça peut engendrer !
– Hein?
– Par exemple, il rentre chez eux, il demande à lui faire l'amour et là, elle lui dit: « Désolée,je mélange pas l'amour et le travail », plaisanta-t-il.
– T'es trop bête.
– Il n'est pas bête, il est con, assena Sasuke. Bien,Gintoki, et si on allait lui rendre une petite visite?
– Vraiment? Cool, je me demande comment elle est. Brune ou blonde? Rasée ou naturel? Pizza ou hamburger? String ou culotte? Avec ou sans soutien? Chocolat ou non, pour ça, elle n'a pas le choix!
– Mais de quoi tu parles?
– Tu ne parlais pas de la maîtresse?
– Non!
– Alors moi non plus, conclut Gintoki avec un sourire.
Sasuke poussa un soupir exaspéré avant de poursuivre :
– Hinata, tu as avancé dans tes recherches sur les pneus et les feuilles d essuie-tout?
– Rien de concluant. Ça serait mieux si j'avais quelque chose à quoi les comparer.
– Bien, ok, continue à chercher. Gintoki, on y va.
– Mon amour, nous allons encore devoir nous quitter, dit ce dernier, les deux mains posées sur l'épaule de Hinata. Mais...
– Gintoki!
– Oh, ça va!
– À très vite, Gintoki-kun, le salua la brune avec un sourire.
– « Gintoki-kun »? répondit-il, étonné.
Car, même si Hinata ne s'en était pas rendu compte, c'était la première fois qu'elle l'appelait ainsi. Était-ce là une preuve que leur relation avait évolué? Si oui, était-ce un signe d'amitié ou de bien plus?
– Gintoki!
– Ouais, à plus, marmonna le jeune homme avec un sourire.
16h20 - Devant la porte du domicile de Nagazaki Aruma
– Inspecteur, que faites-vous ici? demanda Aruma.
– J'ai encore quelques questions à vous poser, l'informa Sasuke.
– Je vois. Hein? Gintoki n'est pas avec vous?
– Malheureusement, il est encore dans mes pattes. Il est là-bas, dit-il en montrant du doigt Gintoki en train de tripoter le grand potager bien rempli du suspect.
– Oi! hurla ce dernier. Qu'est-ce que tu fais comme ça ?!
– C'est un joli potager, commenta Gintoki avec un sourire.
– Merci, mais n'y touche pas!
– Pourquoi?
– Je laisse la terre se reposer. Je ne l'ai pas touchée depuis des lustres pour avoir la meilleure récolte possible!
– Okey, relax mec.
– Bon, et si on rentrait ?
– Je ne vois pas d'objection, approuva Sasuke.
– Ok, répondit l'enquêteur aux cheveux d'argent.
Notre duo suivit donc Aruma chez lui. Pendant que Sasuke l'interrogeait,Gintoki demanda à aller aux toilettes.
– Donc, vous n'avez rien à rajouter à vos précédentes déclarations? commença l'Uchiwa.
– Non. On a discuté et vers vingt heures, j'ai proposé de l'accompagner à Konohaà bord de mon camion mais elle a refusée et m'a demandé de la déposer à l'aéroport. Ensuite, je suis directement rentré chez moi où j'ai maté NCIS toute la soirée.
– Vous mentez.
– Quoi ? Non, je-
– On a vérifié la liste des passagers de tous les vols à destination de Konoha, Aiko n'y apparaît pas. De plus, chose étrange, aucune caméra ne vous a filmé en train de déposer Aiko à proximité de l'aéroport durant cette période.
– Il doit y avoir une erreur, continua-t-il de nier avec un sourire innocent.
– Vous savez ce que je crois?
– Euh...non.
– Je pense que vous avez violé Aiko mais que cette fois-ci, vous vous êtes dit qu'il serait préférable de la tuer au lieu d'essayer de l'enlever.
– Mais enfin de quoi vous parlez? s'esclaffa Aruma.
– Je parle de votre petite amie que vous avez violée et tenté d'enlever. Vous êtes quelqu'un de violent et d'instable sexuellement et Aiko était la victime idéale donc...ai-je besoin de terminer ma phrase?
Le visage d'Aruma avait délaissé son sourire innocent pour arborer une expression bien macabre.
– Prouvez-le.
– Vous pouvez me faire confiance.
– Bien, maintenant vous et...Gintoki ? Où il est ce type?
– Avez-vous quelque chose à cacher? fit Sasuke avec un sourire.
– Même s'il trouvait quoi que ce soit,ça comptera pas. Vous n'avez pas de mandat.
– Vous avez oublié un détail, c'est vous qui nous avez laissé rentrer.
– Kuso. Gintoki!
Aruma se mit à la recherche de Gintoki, pour le retrouver en train de se faire un sandwich pain/pâte à tartiner.
– Si je peux me permettre, la pâte à tartiner, c'est vraiment à chier, pourquoi t'as pas de Nutella ? Tu es une insulte à tous les gros! dit ce dernier en croquant dans son pain, la bouche dégoulinante de chocolat.
– Dehors! ordonna Aruma.
– Ok, relax mec. Mais avant, je peux avoir du sopalin pour m'essuyer la bouche?
Aruma saisit le rouleau d'essuie-tout entamé qui se trouvait derrière lui pour en donner une feuille à Gintoki.
– Voilà, maintenant dehors!
– Ne quittez pas la ville, signala Sasuke.
– Ouais, c'est ça, bye bye, Inspecteur.
16H45 - Dans la voiture de Sasuke - en direction du commissariat de Green Rivers
Sasuke regardait depuis cinq minutes Gintoki qui dégustait son sandwich, le sourire aux lèvres.
– Comment tu arrives à manger ça?
– Quoi?! Bon, ok c'est pas du Nutella mais c'est quand même du chocolat.
– C'est pas ce que je voulais dire, abruti! l'admonesta Sasuke. Ce que je veux dire, c'est que ceAruma est probablement le meurtrier d'Aiko. Kuso! J'ai passé plus de dix minutes à l'interroger en sachant qu'il mentait mais sans pouvoir lui faire dire d'élément compromettant pendant que toi, tu...Qu'est-ce que tu faisais au juste?
– J'étais aux toilettes. Tu veux que je te fasse un dessin? suggéra l'autre avec un grand sourire.
– Génial, en plus de manger chez lui, tu t'es aussi soulagé là-bas.
– Non, je regardais Friends.
– Quoi?!Et puis tu sais quoi, laisse tomber, termina le brun dans un soupire las.
Gintoki s'esclaffa.
– Sasuke?
– Quoi?
– Qu'est-ce qui te fait penser que c'est lui?
– Je sais pas, une intuition. Et aussi la façon dont il m'a parlé.
– Mais encore? Parce que pour l'instant, tu n'as aucune preuve directe qui laisse à penser qu'il est le coupable.
– Je sais!
– Relaxe, mec.
– Le potager.
– Une fille est morte et toi, tu t'intéresses aux tomates?
– Mais non, BAKA! As-tu remarqué les légumes et le matériel qu'il avait?
– Ouep, du bon matériel et il y avait des brocolis, et des navets.
– Ainsi que des choux frisés, des haricots et des chicorées.
– Wow, t'as vraiment l'œil ! Mais je vois pas trop où tu veux en venir.
– Ce type s'y connaît en potager. Il a un bon matériel et beaucoup de légumes, mais tout à l'heure, alors que tu touchais à tout, il t'a stoppé en disant quelque chose de bizarre. Tu t'en souviens?
– Ouais, vaguement.
– Tu étais accroupi devant un bout de terre et il a dit : « Je laisse la terre se reposer, je ne l'ai pas touchée depuis des lustres pour avoir la meilleure récolte possible ! »
– Ouais et alors?
– Laisse-moi finir!
– Okeyokey, relax mec.
– Il y a plusieurs choses étranges. Tout d'abord, la phrase qu'il a dite est fausse et il le savait.
– Pourquoi le dire alors?
– Pour nous faire croire qu'il n'a pas touché son potager depuis longtemps, dit Sasuke sur le ton de l'évidence.
– Hein?
– Laisse-moi finir! Ensuite, tous ses légumes étaient prêts à être récoltés, pas vrai ?
– Ouais.
– Faux, tous sauf les carottes.
– Les carottes?
– Oui. Le bout de terre devant lequel t'étais accroupi, il y avait des carottes semées à l'intérieur.
– Et alors?
– Brocoli, navet, chou frisé, haricot, chicorée et carotte, tous ces légumes sont semés vers juin ou juillet pour être récoltés en octobre.
– Mais pourtant, les carottes n'ont pas poussé, donc il les a pas mises en même temps que le reste, donc il les a mises récemment, donc il a menti en disant ne pas avoir touché au potager depuis des lustres.
– Et enfin le plus étrange, c'est qu'il nous a invités à entrer. En temps normal, c'est la police qui demande à entrer pour plusieurs raisons comme... Tiens, donne-m'en une !
– Parce qu'il fait froid dehors?
– Non.
– Parce qu'il pleut dehors? supposa Gintoki avec un sourire idiot.
– Non! Parce qu'en entrant chez le suspect, on entre dans son espace. Il est de ce fait plus vulnérable et sera beaucoup plus susceptible de commettre des erreurs qui nous permettront de le coffrer. Mais pourtant, dès que tu t'es approché de ce bout de terre, il nous a directement invités à entrer. Tu sais ce que je crois?
– Non.
– Je pense qu'il y a quelque chose sous ce potager.
– Pourquoi t'as pas regardé?
– Parce qu'il faut un mandat pour fouiller sa maison.
– Je sais! J'ai dit regarder,pas fouiller. T'aurais pu te servir du Sharingan, non?
– Le Sharingan ne permet pas de voir sous le sol.
– Vraiment? Oh ça me fait penser que Hinata,ELLE, aurait pu voir ce qu'il y avait sous la terre mais ce n'est pas sa place d'enquêter sur le terrain.
Sasuke poussa un soupir exaspéré.
– Bref, c'est bien joli tout ça, mais au final, t'as rien trouvé, le charria Gintoki en souriant.
– Tu peux parler, toi, t'as été d'aucune utilité.
– Vraiment?Alors qu'est-ce que tu dis de ça ? dit-il en levant la main droite bien haut, le sourire fier.
– Tu comptes exhiber ton sandwich encore longtemps?
– Mais non,baka,je parle pas de mon sandwich!
– Oi! Qui trais-tu de baka?! Baka!
– Ok, relaxe mec. Tu ne vois rien d'autre dans ma main à part ce magnifique sandwich?
– Il y a une...Non !
– Exact, il y a une feuille d'essuie-tout de la même couleur et de la même taille que celles qui ont été retrouvées près du corps d'Aiko. Si après analyse,Hinata prouve qu'elles viennent du même rouleau, ça sera une preuve directe qui relieraAruma à ce meurtre.
– Et on aura assez d'éléments pour demander un mandat et on pourra fouiller sa maison mais surtout son potager.
– Une femme est morte et toi, tu t'intéresses au jardinage, saleté d'écolo.
– C'est pas ce que je voulais dire! Bref, allons voir Hinata.
– Ah, et on devrait aussi passer au Green Kebab Café.
– Où ça?
– C'est un restaurant.
– Alors, monsieur pense encore à manger?!
– Pas du tout! Si je demande à y aller, c'est pour l'enquête !
– Vraiment?demanda Sasuke,l'air perplexe.
– Oui! Tiens, regarde.
Gintoki lui donna un ticket de caisse du Green Kebab Café, où figurait l'adresse du lieu mais, plus important, une heure : vingt-deux heures.
– Où tu as trouvé ça?
– Dans la poubelle de la cuisine d'Aruma.
– Attends, t'as fouillé dans la poubelle du suspect sans autorisation?! s'étrangla l'Uchiwa.
– Mais non, c'est pas ce que tu crois. En fait, j'ai vu un billet de vingt au fond de la poubelle et le ticket était juste à côté, c'était une coïncidence.
– Quoi ! Parce qu'en plus, tu lui as volé vingt ryos?!
– Voler est un grand mot, et puis, il faut voir les choses du point de vue du billet. Moi, je dirais que j'ai juste sauvé ce billet d'une mort certaine.
– Hein?
– Ben oui, sans moi, il n'allait pas pouvoir réaliser sa vie de billet et servir à acheter des bonbons ou autres délices sucrés tels que le succulent Nutella, mais il allait finir ses jours au fond d'une poubelle, quelle tristesse.
– N'importe quoi! Bref, passons d'abord déposer la preuve chez Hinata pour analyse et ensuite, on passera par ton restaurant.
17H45 - Green Kebab Café
– Ouais, je me souviens de lui, affirma le gérant de l'enseigne. C'était un gros porc, barbu, grand, avec un tee-shirt rouge. Il était là vers vingt-deux heures. Ce gros a emmerdé pas mal de monde en garant son camion en plein milieu.
– Avez-vous remarqué quelque chose d'autre? demanda Sasuke.
– Et comment! Ce gros porc avait réussi à chopper une bombe!
– Il était accompagné?
– Ouais! Et c'était pas un thon, elle était hyper bonne, la demoiselle!
– O...key, je vois. Est-ce que c'était elle ? questionna l'Uchiwa en lui montrant la photo d'Aiko.
– Ouais, quelle beauté ! Qu'est-ce que je donnerais pour passer une nuit avec elle!
– Elle est morte. Elle a été violée puis poignardée avant d'être abandonnée sous un tas de gravier, répondit-il froidement à l'homme en face de lui.
Le gérant marqua un temps d'arrêt.
– Je...je ne...Je…
– Bien, merci de votre aide. Ce sera tout, à moins que tu aies des questions à lui poser, Gintoki?
– Ouais. Monsieur, j'ai une question capitale à vous poser. Je peux ?
– Oui, confirma l'autreen transpirant comme jamais.
– Y a quoi exactement dans le tacos?
– Gintoki!
– Okey, relaxe mec. Bon, plus sérieusement, j'ai une autre question.
L'expression deGintoki avait changé.Il paraissait si sérieux, plus que jamais auparavant.
– C'est quoi votre vrai métier? Je veux dire, comment je dois t'appeler?
– Hein? Beh, vendeur de Kebab.
– Mais non! Un mec qui vend du pain, c'est un boulanger! Donc t'es quoi, au final? Un « kébabier », un « Kebab man », un « Kebab-teur », un « kebabophobe » ?
– Euh,je sais pas.
– Comment ça,tu sais pas ?! Escroc!
– Excusez-moi pour tout ça. Au revoir, et ne quittez pas la ville. Toi, tu viens avec moi!gronda Sasuke en le tirant par son col.
– AÏE! Ne crois pas t'en tirer comme ça, vulgaire imposteur!
18H30 - devant le commissariat
– Bon, je dois passer un coup de fil à Itachi pour avoir un mandat, informa l'Uchiwa.
– Pourquoi appeler Itachi? interrogea Gintoki.
– Ça ira plus vite procureur le plus proche siège à la ville d'à côté. Ça veut dire que la procédure prendra énormément de temps, et du temps,on en a pas.
Gintoki ricana.
– Quoi?
– Hypocrite.
– Pardon? articula-t-il froidement.
– Tu parles de Jiraya, mais il n'est pas le seul à se servir de ses relations pour arriver à ses fins, n'est-ce pas, Sasukénouné ?
– Sors de là et va voir où en est Hinata !
– Ok, relaxe mec, dit-il en sortant de la voiture.
Sasuke baissa la vitre.
– Gintoki!
– Ouep ?
– Appelle-moi encore comme ça et tu le regretteras amèrement.
– Ok.
Puis il prit la fuite.
– Rider, compose le numéro d'Itachi, ordonna Sasuke.
Oui tout de suite Monsieur.
– Yo,Sasukénouné d'amour ! Comment ça va?
– Seigneur…, soupira le cadet.
– Quoi ? Tu m'as appelé mon « cœur » ?
– Non! J'ai dit « seigneur ».
– Mais non, voyons, appelle-moi juste Itachi.
– Kuso! Bon, qu'est-ce que tu me veux?!
– Euh... Ben,je sais pas, c'est toi qui m'as appelé.
– Ah ouais, désolé, c'est l'habitude. Bon, j'ai un service à te demander.
– Un problème d'ordre sexuel, hein? se moqua l'aîné.Eh bien, je te conseille la position trois de la page sept du « Kamasutra pour les nuls », volume vingt-et-un.
– Ferme-la, obsédé de frère non désiré! J'ai besoin d'un mandat.
– Un mandat?
– J'enquête sur le meurtre d'une jeune fille. J'ai péché un bon gros suspect mais j'ai pas assez de preuves pour le confondre. Par contre, je sais que je trouverai ce dont j'ai besoin en fouillant chez lui.
– Bizarre, je n'ai pas entendu parler de...
– C'est normal, je ne suis pas à Konoha.
– Dans ce cas, je ne peux rien faire pour toi, ce n'est pas ma juridiction.
– Je sais, mais je sais aussi que tu es du genre à tout faire pour mettre un meurtrier sous les verrous.
– Sasuke, tu essaies de me flatter, là?
– Non pas du tout, mon frère que j'aime.
« Seigneur, qu'est-ce qui faut pas faire… », pensa Sasuke en son for intérieur.
– Dommage, ça aurait pu marcher, s'esclaffa l'autre.
– Kuso ! Itachi, s'il te plaît.
– Bon, très bien, je vais voir ce que je peux faire.
– Merci.
– Mais tu me le revaudras, n'est-ce pas?
– Ouais.
– Marché conclu. Sinon, t'as des éléments concrets contre...Comment il s'appelle déjà?
– Aruma Nagazaki. Il a des antécédents de violence, ainsi qu'une condamnation pour viol et tentative d'enlèvement.
– Je vois, on ne peut pas dire que c'est le gendre idéal.
– Il nous a aussi menti sur ses déplacements la nuit du meurtre et notre experte est en train d'examiner un élément incriminant contre lui.
– Quoi donc?
– Une feuille d'essuie-tout provenant de chez lui, qu'il a donnée à Gintoki.
– Gintoki?
– Mon nouveau partenaire. Elle est identique en taille et a la même couleur que celles retrouvées sur le lieu du crime.
– Ok, c'est plus que suffisant. Tu auras ton mandat pour demain.
– Demain?!
– Oui, demain.
– Bon, ok merci.
– De rien, Sasukénouné. Alors, Gintoki est ton nouveau partenaire sexuel ? Fallait me le dire que ton truc, c'était les hommes.
– Mais qu'est-ce que tu racontes?!
– Je disais qu… Allô? Il m'a raccroché au nez!
19H00 - Bureau de Hinata
Sasuke rejoignit enfin Gintoki, pour retrouver Hinata avachie sur son bureau en train de image provoqua en lui une immense colère. Il était pour lui inacceptable qu'un de ses subalternes se comporte de la sorte, car cela salissait son image. Il se dirigea donc vers Hinata pour la réveiller et la réprimander sévèrement mais fut stoppé dans son élan par Gintoki.
– À quoi tu joues?! chuchota Gintoki, indigné.
– Je vais réveiller cette faignante!
– Chuuuuuuut, intima-t-il en posant son doigt sur la bouche de Sasuke. Elle n'est pas faignante, elle est juste fatiguée par cette journée. Laisse-la dormir.
– Fatiguée ou pas, elle a des devoirs.
– Tu parles de ça ?
Gintoki brandit un rapport d'analyse tout document stipulait que la feuille d'essuie-tout qu'il avait ramenéz plus tôt à Hinata provenait du même rouleau que celles retrouvées à côté du corps d'Aiko.
– Elle a fait son taf, alors laisse-la se reposer un peu. Surtout qu'on aura pas de mandat avant demain non?
– Ok, tu as gagné. Bon je vais me prendre une chambre dans un hôtel pas loin, tu en veux une?
– Non, je vais dormir avec ma petite amie.
– Hein?
– Quoi tu savais pas? Hinata et moi, on sort ensemble, c'est officiel.
– Hein?
– Ouais, elle me l'a demandé tout à l'heure.
– Hein?
– Change de disque un peu!
– Attends, qu'est-ce qu'elle t'a dit exactement?
– Elle m'a dit « Gintoki-kun », fit-il avec un grand sourire.
Sasuke se mit à rire.
– Quoi?!
– Ouf, soupira le brun.
– Comment ça « ouf » ?! Quoique... Au final, tu encaisses plutôt bien le coup.
– Encaisser quel coup?
– Ben ouais, maintenant, elle ne vit plus pour tes beaux yeux, elle a enfin trouvé le grand AMOUR.
– Tu délires, elle a juste rajouté « kun », ça veut juste dire qu'elle t'apprécie.
– Oui, que je suis son petit ami.
– Non, juste son ami.
– T'es sûr ?
– Oui.
– Alors pourquoi elle ne t'appelle pas comme ça?
– Parce que je n'aime pas ce genre de familiarité et je le lui ai fait clairement comprendre.
– Mouais...
– Bref, tout ça, c'est dans ta tête.
– Ok.
– Bon, t'es sûr de ne pas vouloir venir?
– Oui.
– Ok, à demain… partenaire.
– Ouep, à demain, partenaire, salua Gintoki avec un sourire.
– Une dernière chose, juste au cas où.Les relations entre collègues sont interdites.
– Ça veut dire?
– Tu la touches, je te la coupe.
– Et si c'est elle qui me touche?
– Gintoki!
– Okey, relaxe mec.
– Bien.
Puis il disparut derrière la porte.
Gintoki regarda Hinata, que le froid faisait retira son manteau pour la recouvrir délicatement avant d'éteindre la lumière.
– Bonne nuit,Kaiko...Non qu'est-ce que je raconte ! À demain, Hinata. Oui, toi, tu es…Hinata.
Puis, à son tour, il quitta la pièce, sans se rendre compte que Hinata ne dormait plus.
– « Kaiko » ? murmura-t-elle.
