Un duo presque parfait I: L'affaire Aiko Sosûke- fin

Chapitre 6

Mercredi 3 Octobre - 8h00

Quelque part sous Konoha City, un conseil peu commun présidait une réunion des plus confidentielles : quatre membres étaient assis, le visage caché dans l'ombre, autour d'une table ronde.

– Aka, pourquoi nous as-tu convoqués de si bon matin? dit l'un d'entre eux, vêtu de blanc, avec un large sourire.

– Shiro a raison, de quel droit oses-tu nous convoquer ainsi?! Penses-tu être notre chef?! Reste à ta place!reprit un autre, habillé en bleu, en frappant son poing sur la table.

– Ce n'est pas moi qui suis à l'origine de cette réunion, Ao. Néanmoins, je trouve tes propos particulièrement irritants. Sans moi, ton cadavre dormirait avec les poissons, alors mesure tes paroles, sale snob, déclara un homme, vêtu d'un ensemble couleur sang, répondant au nom d'Aka.

– Comment oses-tu ! Je…, commença Ao.

– SILENCE! cria un quatrième homme tout de noir vêtu, un verre de vin rouge à la main.

Les deux perturbateurs se turent immédiatement.

– Tu n'étais pas obligé de crier si fort, Kuro, commenta calmement Shiro.

– Désolé, mais je suis las de ces enfantillages et puis, tout cela est ta faute. Tu savais très bien que c'était moi le responsable de votre présence ici, révéla le susnommé.

– Toi ? Pourquoi donc ?l'interrogeaAo, curieux.

– L'homme que nous craignons tous est de retour, leur apprit l'homme habillé en noir d'un air sombre.

– Tu veux parler de..., s'inquiéta le vieil homme habillé tout en blanc.

– Exactement, confirma Kuro.

– Pourquoi tout ce tumulte pour un seul homme?! Ce n'est rien d'autre qu'un vieux Nukenin sans intérêt qui devrait déjà être mort, tempêta Ao.

– Pour ton information, Ao, à l'origine, ce conseil était composé de cinq membres. On doit notre nombre actuel à ce « vieux Nukenin sans intérêt », comme tu l'appelles, répondit Aka.

– Tsss !

– Ao, ce type n'est pas à prendre à la légère. Outre sa puissance, il est au courant de pas mal d'informations sensibles qui seraient à même de chambouler le pouvoir actuel si elles étaient révélées, déclara Kuro, l'air ombrageux.

– Sans oublier l'affaire Hamstrong, dont il est le principal suspect, ajouta l'homme à la tenue écarlate.

– Je ne pense pas qu'il soit coupable de ce meurtre, quelles seraient ses motivations ? interrogea Shiro.

– Il veut nous nuire, les voilà, ses motivations ! vitupéra Aka.

– Non, tu sais aussi bien que moi que ses motivations sont liées à la guerre des sept Royaumes et à la façon dont on a traité les..., fit calmement Shiro avant d'être brusquement interrompu.

– « Shiro (= blanc en japonais) de la connaissance » ! l'admonesta Kuro.

– Désolé.

– Le passé, c'est le passé, décréta le responsable de leur présence en ce lieu.

– Mais de quoi vous parlez à la fin ?! C'est quoi, cette guerre des sept Royaumes ? s'exclama Ao.

– Aucune importance, coupa court Kuro.

– De toute façon, tu n'étais pas membre. À cette époque, tu étais sûrement encore en train de téter les seins de ta mère, mais je ne t'en veux pas, on est tous passés par là, par l'allaitement hein, pas par ta mère. Quoique... qui sait ? se moqua Aka.

– Sale petit fonctionnaire de bas étage ! l'injuria le jeunot.

– Silence ! ordonna l'homme en noir sans contestation possible.

– Kuro, depuis que j'ai été admis en tant que « Ao (= bleu en japonais) de la richesse », j'ai investi des millions de Ryos pour le conseil, alors j'estime être en droit de connaître tous vos secrets !

– Tu as raison et tu auras toutes ces informations le moment venu, je t'en fais la promesse. Mais pour le moment, ce n'est pas le sujet, répondit l'instigateur de cette réunion.

– D'accord, je te fais confiance. J'ai une question, je peux ?

– Vas-y.

– Si ce gars est si puissant, pourquoi l'affaire Hamstrong dont il est le principal suspect – selon les dires de « Aka(= rouge en japonais) le fourbe » – a été confiée à un vulgaire commissariat de police? Ne vaudrait-il pas mieux confier cette mission à l'ANBU ou à l'Unité spéciale du Kage ?

– Je peux te répondre : Vingt-et-un,c'est le nombre d'agents spéciaux qui sont morts en tentant de l'appréhender. Sept, le nombre d'espions qui sont morts en enquêtant sur lui. Plusieurs autres pays ont également tenté d'infiltrer son Organisation mais rien ne fut concluant, expliqua le rouge.

– « Organisation » ? releva Ao en haussant les sourcils.

– Oui, il a constitué un petit groupe de mercenaires très puissant autour de lui. Bref, cet homme a travaillé pour nous, il connaît nos méthodes. Il a d'ailleurs participé à l'élaboration de notre protocole à suivre en matière de contre-espionnage et de chasse à l'homme. Il ne se fera pas capturer aussi facilement, déclara son interlocuteur avec sérieux.

– Alors pourquoi confier cela à un simple commissaire si même l'ANBU et l'Unité spéciale sont dépassées ?! Ce n'est pas logique !

– Parce que quelqu'un là-bas est susceptible de pouvoir entrer en contact avec lui, confia le rouge.

– Qui ça ?

– Uchiwa Sasuke.

– « Uchiwa » ?

– Oh, mais c'est le jeune de l'incident d'il y a quelques mois ! sourit Kuro perfidement. Qu'est-ce qu'il devient?

– Il est en charge de cette enquête, répondit calmement Aka.

– Hum, je ne pensais pas qu'il voudrait retravailler pour nous après ça, fit doucement et pensivement Kuro en buvant son Bordeaux.

– Tu as bien raison. Il a – semble-t-il –, refusé d'enquêter là-dessus. Selon mes sources, il est même en dehors de Konoha, confirma le blanc.

– Toujours au courant de tout, tu ne portes pas ton nom pour rien ! se moqua le buveur de vin.

– Il changera d'avis. Uchiwa Sasuke n'est encore qu'un gamin facilement influençable, relativisa Aka.

– On reconnaît bien là ta fourberie légendaire, rit doucement le jeune homme.

– Okay. Néanmoins, tu as l'air bien sûr de toi… Qu'est-ce qui te fait croire que notre vieil ami Nukenin essaiera de prendre contact avec lui ? s'enquit Kuro.

– Je connais bien cet homme, faites-moi confiance, enjoignit le rouge.

– Bien. Je vais te laisser agir à ta guise pour le moment, autorisa le buveur de vin.

– Je vous remercie de cette confiance.

– Aka, si je me rappelle bien, le commissaire de police de Konoha est le fameux « Destructeur Orange », non ? demanda Ao en changeant soudainement de sujet.

– Le « Destructeur Orange », l'un des élus qui possèdent le pouvoir d'un démon. Je ne me rappelle plus son nom, mais je sais qu'il a su se montrer utile par le passé, confirma Kuro.

– UzumakiNaruto, termina « le fourbe ».

– Oui, un truc comme ça. De toute façon, pour moi, ce n'est qu'un pion, son nom n'est pas d'une grande importance, déclara-t-il avec mépris.

– Oui, c'est bien lui. Pourquoi cette question, Shiro-sensei ?

– Il s'agit du fils de Minato. Devons-nous nous inquiéter ? J'ai beaucoup entendu parler de lui.

– Ne vous inquiétez pas. C'est une tête brûlée mais il n'est pas du genre à fourrer son nez partout comme le faisait son père, le rassura Aka.

– Je l'espère. Il serait dommage que lui aussi connaisse une fin tragique. N'est-ce pas, « Aka le fourbe » ? répondit Shiro, pensif.

Ce dernier ne répondit que d'un léger sourire.

– Bien, la session est close. Aka, on compte sur toi, les congédia Kuro.


9H30 - Commissariat de Konoha

Dans le bureau fermé de Naruto, une dispute éclata.

– Mais enfin, t'as perdu la tête ! hurla justement celui-ci.

– Non, je ne crois pas, rit Kyubi de bon cœur.

– C'est pas drôle! Comment as-tu pu me faire ça ?! Je pensais que t'allais m'arranger le coup avec Sasuke, moi ! s'énerva-t-il.

Quelqu'un frappa à la porte.

– Entrez ! ordonna Naruto.

– Salut.

– Oh, Gaara ! On était justement en train de parler de toi, sourit le renard.

– Vraimennnnnnnnnnt !? s'étonna le concerné rougissant.

– Oui, Naruto me demandait même ce qu'il devrait porter pour votre soirée en tête-à-tête.

– Oh, c'est mignon! dit le rouquin en pinçant les joues du blondinet. Mais ne t'en fais pas, je suis beaucoup plus intéressé par ce qui se cache sous tes habits, termina-t-il en le reluquant d'un regard charmeur.

– Euuuuuuuuuuh… Écoute Gaara, je crois que ce n'est pas une bonne idée ce dîner, vendredi… Car-… Gaara d'où sors-tu ce couteau ?! hurla Naruto d'une voix plus aiguë que la normale.

– Naruto… Essaies-tu d'annuler notre rendez-vous?demanda-t-il en lui lançant un regard de tueur en série, avançant, couteau à la main, vers Naruto.

– Non, pas du tout ! Au contraire ! Je me demandais si tu accepterais de venir dîner chez moi demain. Car vendredi, c'est dans trop longtemps, s'expliqua le blond avec un sourire forcé.

– C'est vrai ?! questionna Gaara, le visage brusquement illuminé par un gigantesque sourire.

– Bien sûr, dattebayo!

– Bon, okay. Je vais aller me préparer pour demain alors ! Oh, et une dernière chose,Naruto…

– Oui ?

D'un coup, Gaara le saisit par le col et lui chuchota à l'oreille :

– Je suis peut-être le démon avec le moins de queues, mais demain, je vais te prouver que la quantité ne rime pas avec la qualité.

Puis il s'en alla, suivi par un fou rire de Kyubi.

– La nuit va être chaude ! se moqua ce dernier, écroulé de rire.

– C'est pas marrant! Ce type est un vrai cinglé, il risque peut-être de m'étrangler durant mon sommeil !

– Épargne-moi les détails de ta vie sexuelle ! l'enjoignit Kyubi.

– Je rigole pas! Franchement, t'as merdé !

– Quoi ?! Il est un peu comme Sasuke, non ? se défendit-il.

– Quoi ?! ÇA VA PAS LA TÊTE ?! Sasuke est un BG ténébreux et Gaara un rouquin bipolaire ! Ils sont incomparables !

– Alors pourquoi tu ne sors pas avec lui ? fit le renard avec un sourire en coin.

– Parce qu..., commença Naruto avant de comprendre. Non… Ne me dis pas que tu m'as mis ce malade dans les pattes JUSTE pour m'obliger à avouer mes sentiments à Sasuke ?

– Exactement, haha ! Et je continuerai de t'envoyer des prétendants indésirables tant que tu ne le feras pas ! Et en parlant de démon à queues, tu as brisé ta promesse.

– De quoi tu parles?

– Hier, avec Shikamaru…

– Oh... ça.

– Ne parle pas comme si tu n'avais rien fait !

– Mais je n'ai rien fait !

– Tes yeux étaient orange, preuve que tu as utilisé les pouvoirs de l'autre Kyubi scellé en toi !

– Oui et alors ?! Je ne me suis pas battu, à ce que je sache ?! Je voulais juste l'intimider un peu, c'est tout, se justifia piteusement le blondinet.

– Ok. Dis, quand est-ce que Sasuke revient ? On a besoin de lui ici.

– C'est son dernier jour à Green Rivers.

– Il a déjà trouvé le tueur?

– C'est Sasuke, il le trouvera.


10H15 - Domicile de Aruma Nagazaki.

*TOC TOCTOC*

– C'est qui ? demanda Aruma.

– Le livreur de film porno ! lui répondit une voix malicieuse.

– Quoi?!

Il ouvrit la porte, intrigué.

– Bonjour, le salua Sasuke.

– Vous ?!s'écria l'homme, vêtu d'un peignoir rose et d'un tee-shirt rouge.

– Je savais que ça allait marcher ! sourit Gintoki avec fierté.

– Que faites-vous là ?

– On a un mandat, rétorqua le brun ténébreux.

Tout à coup, Sasuke et une dizaine d'agents entrèrent dans la maison. Ils fouillèrent tout, du sol au plafond. Mais en vain : ils ne trouvèrent le moindre indice. Il n'y avait rien, même le potager n'avait montré aucun élément compromettant.

– Alors? fanfaronna le suspect, sûr de lui. Vous avez fini?

– Pas encore, soupira Sasuke. Aruma Nagazaki, je vous arrête pour le meurtre d'Aiko Sosûke.

– Quoi ?! Mais vous n'avez rien trouvé ici !

– On a plus d'informations que vous ne croyez et une autre équipe est chargée d'inspecter votre camion, répondit avec calme l'enquêteur en le menottant. Vous avez le droit de garder le silence. Dans le cas contraire, tout ce que vous direz pourra être retenu contre vous devant un tribunal. Vous avez le droit à un avocat, et si vous ne pouvez pas vous en payer un, un avocat vous sera commis d'office, énonça-t-il, énumérant les droits Miranda.

– Attends ! le somma Gintoki.

– Quoi ?

– Je peux avoir ton tee-shirt ? demanda-t-il.

– Pourquoi diable est-ce que tu veux mon tee-shirt ?! s'indigna Sasuke.

– Pas toi, Aruma, soupira le consultant.

– Moi ?! Mais vous n'avez pas le droit ! s'insurgea le concerné.

– Sasuke, le mandat concerne bien sa maison, ses affaires personnelles et son camion ?

– Oui, confirma le susnommé.

– Dans ce cas, j'en ai parfaitement le droit, décréta Gintoki, en se saisissant du tee-shirt d'Aruma, laissant apparaître sa belle musculature. Puis il explosa de rire.

– Gintoki, un peu de respect ! exigea son partenaire.

– Mais t'as vu son ventre ? Je suis sûr qu'il a assez de place pour cacher un corps sous un de ses bourrelets ! continua-t-il de rire sous le regard courroucé d'un Aruma plus que contrarié.Finalement il n'y avait rien sous le potager, Sherlock.

– La ferme ! Bon, on y va, décida Sasuke.


12H30 - Salle d'interrogatoire du commissariat de Green Rivers.

Sasuke et Aruma étaient seuls, Gintoki avait disparu depuis une trentaine de minutes.

– Aruma, dites-moi ce qui s'est passé cette nuit-là, quémanda Sasuke.

– Je vous ai déjà dit tout ce que je savais ! cria le grossier personnage en gesticulant dans tous les sens sur sa chaise, toujours vêtu de son peignoir a discuté, tout simplement. Ensuite, vers vingt heures, j'ai proposé de l'accompagner à Konoha à bord de mon camion, mais elle a refusé et m'a demandé de la déposer à l'aéroport. Ensuite, je suis directement rentré chez moi, et j'ai regardé NCIS toute la nuit !

– Je pense qu'il serait peut-être temps d'arrêter cette farce et de me dire ce qui s'est vraiment passé, vous ne croyez pas ?

– Vous n'avez aucune preuve qui réfute mes propos. J'ai très bien pu me garer ailleurs, non ?!

– C'est là que vous vous trompez. Un témoin vous a vus, vous et Aiko, à vingt-deux heures dans son « restaurant » et des caméras ainsi que plusieurs personnes peuvent vous identifier comme étant « le gros qui bloquait la route avec son camion », déclara Sasuke, tandis que le visage d'Aruma changeait d'expression. Comment se fait-il que des gens aient pu vous voir là-bas ?Vous aviez dit avoir déposé Aiko vers vingt heures, et être rentré chez vous directement après, où vous avez passé le reste de la nuit devant la télé, n'est-ce pas?

– Euh j'ai... j'ai..., bredouilla pitoyablement l'accusé.

– Alors MonsieurAruma, avez-vous perdu votre langue ? se moqua le policier en souriant, sur le point de le coincer, quand la porte s'ouvrit brutalement.

– Yo ! Yoruzuwa Gin-chan desu! s'exclama cet imbécile de Gintoki avant de s'asseoir près de son collègue.

– Tu en as mis du temps ! s'exaspéra celui-ci.

– J'étais au McDo, sourit-il.

– Quoi ?!... Bref, peu importe.

– J'ai du nouveau pour toi, mon loulou ! ajouta-t-il, toujours en souriant.

– Ne m'appelle pas comme ça ! grogna-t-il.

– Je parlais pas à toi, relaxe mec ! Aruma, j'ai une question pour toi.

– Laquelle ? s'enquit celui-ci de mauvaise grâce.

– Notre légiste égorgeur de chatons a retrouvé des fibres de coton rouge sous les ongles d'Aiko et notre charmante experte a pu confirmer avec certitude qu'elles proviennent du tee-shirt que tu portais tout à l'heure. Alors, comment tu expliques ça ? déclara Gintoki, un grand sourire aux lèvres.

– Ok ! Je vais tout vous expliquer. On a couché ensemble à l'intérieur de mon camion, fit-il tandis que Gintoki explosait de tu ris ?!

– Vous avez eu une relation sexuelle... consentie, c'est ce que vous voulez nous faire comprendre ? demanda Sasuke.

– Oui, on l'a fait. Elle a dû s'agripper à moi pendant l'acte et des fibres de mon tee-shirt se sont déposées à ce moment-là sous ses ongles. Ensuite, on s'est disputés et je l'ai fait sortir de mon camion.

– Vous l'avez fait sortir de votre camion ? s'informa le ténébreux.

– Ouais, je l'ai arrêtée sur le bord de l'autoroute 97 et je lui ai dit de descendre, confirma Aruma.

– Vers quelle heure ?le questionna-t-il.

– Vingt-trois heures, affirma l'accusé.

– Tu crois quand même pas qu'on va gober ça ? Ce mensonge est encore plus gros que toi ! Et puis, je pensais que ce n'était qu'une amie ? avança suspicieusement Gintoki.

– C'est la vérité ! se défendit Aruma.J'ai rien dit car je savais que vous ne me croiriez pas ! Après tout,Aiko était une femme merveilleusement belle, alors que moi...

– Donc si je vous suis, c'est la dernière fois que vous l'avez vue ? interrogea de nouveau Sasuke.

– Exact.

– Alors, comment expliquez-vous que des feuilles provenant de votre rouleau d'essuie-tout ont été retrouvées sur le lieu où son corps a été découvert ? questionna le brun.

– Je sais pas, je... je... Peut êtr-...

– Comment se fait-il aussi que des empreintes de pneus appartenant à votre camion ont été relevées sur le thorax et le bras gauche d'Aiko ? continua-t-il, tandis que Aruma s'avachissait sur la table, la tête dans ses l'avez tuée.

– Nooooooooon ! Non ! Je... Je... Je ne voulais pas que...

– Vous ne vouliez pas quoi ? Parlez-nous, Monsieur Nagazaki, oui, dites-nous la vérité. Faites-le pour Aiko, ajouta Sasuke.

– Ça ne devait pas se passer comme ça... Je l'aimais…

– Je vous crois, et c'est justement parce que vous l'aimiez que vous devez nous dire ce qui s'est réellement passé cette nuit-là, dit-il alors qu'Aruma relevait sa tête, marquée par de multiples larmes coulant sur ses joues.

Celui-ci respira un bon coup pour enfin délier sa langue.

– Aiko était une fille belle, intelligente et si gentille... Elle n'était pas comme toutes ces autres qui me traitaient de « gros porc », non... Elle, elle me comprenait. C'était la fille parfaite, mon âme sœur…

– Elle était surtout déjà casée, non ? sourit Gintoki.

– Il ne la méritait pas ! protesta l'accusé.

– Qui ça ? demanda Sasuke.

– Ce pauvre type, ce salaud de Richard ! Il ne la traitait pas à sa juste valeur, et pour couronner le tout, il voyait une autre femme !

– Vous le saviez?

– Oui. Ce soir-là, je lui ai dit toute la vérité. Elle était déboussolée, raconta Aruma alors qu'un rire retentissait. Qu'est-ce qu'il y a de drôle ?!

– J'imagine que vu son état, Aiko avait besoin de réconfort et que bien sûr, vous étiez là pour ça, du moins, c'est ce qui était prévu, non ? avança Gintoki.

– J'ai toujours été là pour elle ! À chaque fois qu'il la faisait souffrir, j'étais là pour la réconforter! Cette nuit-là, j'étais encore une fois présent pour elle alors que lui, il baisait certainement une pouffe dans un hôtel miteux à l'autre bout du monde ! Et pourtant...

– Elle vous a repoussé.

– Elle a dit qu'on était amis ! Pourquoi ?! Alors que moi, j'ai toujours été là pour elle, pourquoi refusait-elle de se donner à moi ?!

– Parce qu'elle ne t'aimait pas, conclut Gintoki.

– Ce n'était pas juste !

– L'amour n'est ni juste ni mauvais. Il ne s'explique pas, n'est pas cohérent, il est juste là. Que s'est-il passé ensuite ?

– On le sait déjà, les preuves sont là. Vous l'avez agressée, vous vous êtes servi de feuilles d'essuie-tout pour masquer son visage, sa bouche et son nez afin de l'étouffer et de restreindre ses mouvements. Après quoi, vous l'avez violée, c'est à ce moment-là qu'elle a griffé votre tee-shirt en se débattant, recueillant ainsi des fibres rouges sous ses ongles. Enfin, vous l'avez poignardée puis étranglée. Ensuite, vous avez balancé ses affaires le long de l'autoroute et vous vous êtes rendu derrière l'aire de repos Akiji. Là, vous avez sorti le corps d'Aiko de votre camion et vous lui avait roulé dessus, laissant apparaître des traces de pneus sur son thorax et son bras gauche. Plus tard, vous avez caché son corps sous un tas de gravier, à côté duquel vous vous êtes débarrassé des feuilles d'essuie-tout, l'accusa Sasuke.

– Je suis désolé…

– Vous pouvez l'être.


13H25 - Bureau du shérif

– Merci beaucoup de votre aide, les remercia le shérif.

– Ce n'est rien, je…, commença Sasuke.

– HUM HUM ! toussa Gintoki.

– Je veux dire, ON n'a fait que notre travail.

– Non,vous avez fait bien plus que ça. Vous n'étiez pas obligés de nous aider mais vous l'avez fait et je ne sais pas comment vous remercier.

– J'accepte que les espèces.

– Gintoki ! le sermonna le brun.

– Bon ok, payez-nous en Oréo alors, soupira le susnommé.

– Gintoki !

– Quoi ?

– Vous alors... ! rit le shérif. Revenez quand vous le voulez. Bon, je vous laisse, j'ai du boulot, merci encore, termina-t-il avant de sortir de son bureau.

– Bon, je dois y aller aussi, déclara Gintoki.

– Où vas-tu ?

– Tu avais raison pour le potager.

– Comment ça? demanda Sasuke.

– La chaîne d'Aiko a été retrouvée dans la boîte à gant du camion d' était recouverte de résidus de terreau.

– Je vois… Il l'a changée de place en pensant qu'on n'aurait de mandat que pour sa maison.

– Il aurait dû la jeter.

– Impossible pour les tueurs en série. Ce genre d'objet, qu'on appelle « trophée », est un souvenir qui leur permet de revivre leur acte malsain.

– Tueur en série ? Tu crois qu'il aurait continué ? s'étonna-t-il.

– Ça ne fait aucun doute. Mais heureusement, on l'a attrapé à temps.

– L'amour, c'est quelque chose, hein?

– Tu oses appeler ça de l'amour ! Il l'a violée et poignardée, je te signale !

– Je ne pardonne pas son geste, mais tu sais, l'être humain peut faire des trucs dingues par amour. Et puis, le fait qu'il ait recouvert son corps après l'avoir tuée montre qu'il avait des remords, non?

– J'emmerde ses remords.

– C'est qu'il est sensible, le petit Sasuke, se moqua Gintoki.

– Oui, je suis doux et sensible, comme l'aurait été le bébé d'Aiko s'il avait eu la chance de naître, tu ne crois pas ?

– ... Ouais.

– Je ne vous dérange pas ? questionna Hinata en arrivant.

– Hinata d'amour ! Bien sûr que non ! sourit Gintoki.

– La mère d'Aiko te demande, Gintoki-kun.

– Ah, le devoir m'appelle !

– Fais vite, on repart pour Konoha, indiqua Sasuke.

– Déjà ! s'étonna Gintoki.

– Comment ça déjà ? T'as cru qu'on était en vacances ou quoi ?! le sermonna le brun.

– Okay, relaxe mec ! déclara-t-il avant de partir en fermant la porte derrière lui.

Hinata était seule face à Sasuke dans un petit bureau fermé. Elle avait déjà fait plusieurs rêves érotiques où elle s'était retrouvée dans la même situation et cela encombrait ses pensées. Surtout qu'elle avait un message à lui faire passer. Sasuke, lui, avait le visage froid comme à son habitude, et un regard perplexe. Pour lui, Hinata ne faisait que lui bloquer le passage et ce n'était pas une chose qu'il pouvait tolérer.

– Hinata, je peux savoir ce que tu fais sur mon chemin ?

– Je voulais te demander si... si... si…, bégaya-t-elle.

– Si quoi ?

– Voilà, je pense que l'échec fait tomber le perdant, mais il inspire le gagnant et je ne veux pas être une perdante.

– Je ne comprends rien à ce que tu dis.

– Sasuke, je veux pouvoir retravailler sur le terrain, réclama-t-elle.

– Ok,accepta celui-ci.

– Oui, je sais que je me suis comportée comme une demeurée et que j'ai été pathétique, mais c'était la première fois que je voyais un corps pour de vrai. Et puis, j'ai su me remettre de mes émotions vite fait donc je... s'expliqua-t-elle avant de se stopper brutalement. Ok ?! Tu es d'accord ?

– La raison pour laquelle j'étais contre, c'est parce que Neji m'a fait promettre de te protéger et jusque-là, comme lui, je pensais que tu étais trop faible pour te rendre utile sur le terrain, mais j'avais tort. Tu es une femme forte et tu l'as montré aujourd'hui. Tu es libre de retravailler avec nous quand bon te semble, enfin, selon les besoins de l'enquête en question.

– Je… Je ne sais pas quoi dire. Ces mots me touchent, surtout venant de toi.

– En parlant de ça, j'ai entendu dire que tu étais amoureuse de moi.

– QUOI ?! s'époumona Hinata, le visage carmin et le regard perdu au sol.

– Je peux comprendre. Après tout, tu ne serais pas la première à tomber sous mon charme. Malgré tout… Oublie-moi.

– Quoi ?!

– Cela ne t'apportera rien de bon de continuer sur cette voie, fais-moi confiance. Je ne suis pas quelqu'un de bien.

– Sasuke, ce n'est pas aussi simple…

– Vraiment?

– On ne choisit pas de qui on est amoureux…

– Tant pis, tu seras la seule à en souffrir.

– Je ne c

– On part dans dix minutes. Rassemble tes affaires et rejoins Orochimaru, la coupa-t-il en ouvrant la porte, avant de partir en faisant ce qu'il savait faire de mieux : montrer son dos et laisser Hinata seule.

– Les choses seraient si simples si je ne t'aimais pas… Sasuke…

Accueil du commissariat de Green Rivers.

Gintoki terminait son entretien avec la mère d'Aiko.

– Tenez, c'est la chaîne d'Aiko, l'informa-t-il en la lui tendant.

– Merci, merci pour tout, le remercia Madame Sosûke.

– J'aurais aimé la retrouver vivante, je suis désolé.

– « Désolé » ? Désolé pour quoi ?

– Vous ne m'en voulez pas ?

– Pourquoi donc vous en voudrais-je ?

– J'avais dit que je vous la ramènerais et pourtant... Je suis désolé.

– Vous n'avez pas à être désolé, vous avez tenu votre promesse. Je suis triste qu'elle soit morte mais heureuse d'avoir un corps à pleurer. D'autres n'ont pas cette chance.

– Vous êtes une femme forte, Mme Sosûke, affirma le policier.

– Non, loin de là, mais je sais qu'Aiko ne voudrait pas me voir triste. Et vous ?

– Moi ?

– Vous aussi, vous avez perdu quelqu'un, n'est-ce pas ? avança Madame Sosûke.

– On ne peut rien vous cacher, fit Gintoki avec un sourire morne.

– Je suis désolée. Comment avez-vous fait votre deuil ?

– Je ne l'ai pas fait. Je le ferai quand j'aurai coincé celui qui l'a tuée.

– Tuée ? questionna-t-elle.

– Elle a été assassinée. Bref… dit-il dans un soin de vous, Madame Sosûke.

– Merci, vous aussi... Gintoki.

– Oui.

– J'espère que vous retrouverez son assassin.

– J'y compte bien ! affirma-t-il en souriant.

14H15

Sasuke et Gintoki étaient sur le chemin du retour.

– Alors, on fait quoi maintenant ?

– On rentre au commissariat, je dois faire mon rapport à Naruto.

– Non, c'est nul comme plan, râla Gintoki.

– C'est la procédure à suivre.

– J'ai une meilleure idée, sourit-t-il après avoir soupiré.

– Comment ça « une meilleure idée » ?

– Et si on allait se détendre un peu ? proposa le jeune homme.

– Se détendre un peu ?! Je suis policier, j'ai un devoir, je n'ai pas que ça à faire. Je peux être appelé à tout moment.

– On va juste faire une pause ! argua Gintoki.

– Non.

– Si !

– Non !

– Pourquoi ?

– Je n'ai pas besoin de me détendre, affirma Sasuke.

– Mais enfin, tout le monde a besoin de se détendre de temps en temps ! Lâche-toi ! Je veux dire... il y a quand même des trucs qui te font marrer, non ?

– Eh bien... il y a effectivement un truc qui me fait marrer.

– Ah, quand même ! exulta Gintoki avec un grand me disais bien que t'étais pas si coincé ! Vas-y, raconte !

– Parfois, je sors dans la rue vers trois heures du matin et j'attends... J'attends d'en voir passer, confia Sasuke.

– Voir passer qui?

– Des petits chatons.

– Ooh c'est trooooooooooooop mignon ! s'extasia Gintoki. Je ne connaissais pas cette facette de ta personnalité !

– Oui, je cache bien mon jeu, révéla Sasuke en un sourire. En général, j'attends pas trop longtemps, d'abord parce qu'il y a pleins de chats dans ma rue, et ensuite parce que je porte des vestes en saucisses de Strasbourg.

– Des vestes en saucisses de Strasbourg ?!

– J'aime Lady Gaga.

– Tout s'explique.

– Je me mets bras ouverts au milieu de la rue et ils viennent à moi, ils commencent à me respirer et à dévorer de petits morceaux de saucisses de Strasbourg. Alors j'en prends un au hasard et je le caresse.

– C'est trop chou !

– Je le caresse entre les oreilles.

– Trop mimi !

– Je le caresse sur les côtés.

– Arrête, mon compteur « trop mimi » va exploser !

– Et dès qu'il commence à ronronner..., commença Sasuke tandis que Gintoki était scotché à ses lèvres, inconscient de l'horreur que ce dernier allait lui brise les cervicales, termina-t-il.

– Hein ? Hein ?! Hein ! Mais t'es un malade ?!

– Mais c'est pas fini. Ensuite, alors qu'il est encore chaud, je le dispose contre la roue de la voiture d'un de mes voisins pour qu'il pense qu'il l'a écrasé la veille, dit-il d'un sourire démoniaque.

– Mais quelle horreur ! Pauvre chaton…, se lamenta-il au bord des larmes.

– Mais c'est pas fini. Le lendemain matin, quand il va à sa voiture pour bosser, je l'observe par la fenêtre de ma cuisine. Il a l'air tellement gêné, c'en est presque gênant.

– Les pauvres voisins ! laissa échapper Gintoki tout en essayant de contenir ses larmes.

– Mais c'est pas fini. Parfois, il y en a qui pleurent. Alors je sors de chez moi en trombe et je me mets à crier: « Félix,nooooooooooooooooooooon ! Vous avez tué Félix ! Vous avez tué mon chat, c'est la seule chose qui me retenait à la vie ! » en pleurant.

– Sale monstre ! éructa Gintoki, ayant craqué, ne pouvant retenir ses larmes en imaginant cette scène macabre.

– Je plaisantais, c'est un extrait de sketch, l'humour noir y a rien de mieux ! rit Sasuke.

– C'était pas marrant ! bouda-t-il.

– Faut bien s'amuser. Et puis, c'est toi qui m'as dit de me lâcher, non ?

– Oui mais pas comme ça !

– Pffff... t'es bizarre comme mec ! T'arrives à rire devant un cadavre mais tu pleures à cause d'une petite blague sur les chatons.

– Laisse-moi !

– Non j'y crois pas, tu boudes ? se moqua Sasuke.

– Oui ! T'es trop méchant, je te parle plus !

– Pfffffff ! Bon, et si j'étais d'accord pour faire une pause avant d'aller au commissariat, disons pour prendre un verre, tu serais enclin à arrêter tes gamineries ?

– Okay! fit-il avec un sourire, alors que Sasuke soupirait de sa réaction. Mais c'est moi qui choisis où on va ! exigea-t-il.

– Et on va où ?

– T'inquiète, tu vas kiffer !


15H55 - Dans un Bar/Karaoké.

Bien qu'il connaisse très bien Konoha, c'était la première fois que Sasuke venait ici. La déco était assez simpliste, la salle peinte d'un rouge uni était divisée en deux. Une partie « Bar », l'autre « Karaoké », séparées par une énorme piste de danse en parquet. Gintoki et son collègue se dirigèrent directement vers le bar.

– Alors, comment tu trouves l'endroit ?

– Pas mal, accorda Sasuke.

– Tu débloques, il est super ! Bref, tu commandes quoi ?

– Un verre de vin rouge.

– Snob !

– Hein ?

– C'est trop beauf comme commande ! Laisse-moi choisir. Hey barman !

– Mon nom est Tony, sale petit con ! Combien de fois vais-je te le répéter ?! rétorqua le jeune homme brun aux yeux verts derrière le bar.

– Oï ! Est-ce une façon de traiter ton meilleur client ?!

– Meilleur client de mon cul ! Tu veux qu'on revoie ensemble combien tu me dois exactement, sale merdeux !?

– Gomen! supplia-t-il en se prosternant.

– J'aime mieux ça ! Tiens, t'as une belle gueule toi, t'es nouveau ? Je t'ai jamais vu ici, demanda-t-il à Sasuke.

– C'est mon ami Sa…, commença Gintoki.

– Son collègue, l'interrompit le concerné.

– Ouais, c'est mon partenaire, le super keuf Sasuke ! fit fièrement Gintoki.

– Oh un policier, tu me passes les menottes quand tu veux trésor,lança naturellement Tony en terminant sa phrase par un clin d'œil.

– J'en prends note, rétorqua le concerné.

– Bon, qu'est-ce que je vous sers ?

– Deux Milky-Mentho.

– T'as de quoi payer au moins cette fois ? exigea Tony.

– Ça ne sera pas nécessaire, je vais payer, déclara Sasuke.

– Oh et gentleman en plus ! Je t'en prie, dis-moi que t'es célibataire !

– Ça en devient presque du harcèlement, dit l'Uchiwa un peu désabusé, mais assez amusé par l'homme en face de lui.

– Si tu trouves que je deviens méchant, punis-moi avec ta grosse matraque, demanda Tony.

– N'importe quoi, c'est un lieutenant de police, la matraque fait plus partie de son équipement de base, dit Gintoki.

– Je parlais pas de cette matraque-là, sourit le barman avant d'aller préparer la commande de ces deux messieurs.

– Drôle de personnage ! rit Sasuke.

– Tu trouves ça drôle, toi ?! T'es carrément Out Character là, mon gars !

– Quoi ?

– Comment ça quoi ?! Il t'a fait du rentre dedans ! Pourquoi ?! Et moi alors ?! se plaignit Gintoki.

– Attends, t'es jaloux ?

– Oui !

– J'y peux rien, c'est comme ça. Je suis irrésistible, quel fardeau, soupira Sasuke. Tu sais, c'est dur d'être aussi beau... enfin « tu sais », façon de parler ! Il est évident que tu ne sais pas ce que ça fait d'être autant désiré !

– Non mais ça va les chevilles ?! Moi aussi, je suis un BG !

– Mais oui… ! Au fait Gintoki, c'est quoi des Milky-Mentho ?

– C'est du lait mélangé avec de la menthe que tu fais glacer.

– En gros un smoothie goût menthe au lait ? Mais c'est infect ! protesta Sasuke.

– T'as déjà goûté ?

– Non.

– Alors ferme ta gueule!

– Ok… Relaxe mec ! dit-il en laissant échapper un large sourire.

– Oï, c'est ma réplique ça ! protesta Gintoki, tandis que Sasuke riait, ce qui le fit sourire. Soudain Gintoki reconnut la chanson qui se jouait au coin Karaoké. Mais c'est Andalouse ! J'adore ! Viens on va chanter !

– Sans façon ! Et puis, c'est quoi cette chanson ?

– C'est Kendji.

– Qui ?

– Le chanteur gitan.

– C'est quoi ça un gitan ?

– Tu connais le principe de la fusion ? questionna Gintoki.

– Oui.

– Eh ben, le gitan c'est le résultat de la fusion entre un arabe et un espagnol, sourit-il, fier de sa blague.

– Okay... C'est limite raciste mais bon, passons. Et il chante quoi comme genre de chansons ?

– Un peu de tout, mais plus de la pop avec des jolis accompagnements à la guitare.

– Bof, je préfère les artistes qui véhiculent de vrais messages.

– C'est vrai que Justin Bieber, c'est un artiste engagé ! se moqua Gintoki.

– Alors ça, c'était un coup bas !

– Bon, c'est décidé, on y va ! décréta-t-il avant de tirer d'un coup Sasuke par le bras et de se diriger à toute vitesse vers la partie « Karaoké ».

– Attends ! quémanda l'Uchiwa.

Arrivés au coin Karaoké, ils montèrent sur une petite estrade aménagée pour les courageux qui oseraient se prêter au jeu, et se positionnèrent devant les deux micros installés au centre de la scène, juste en face d'un écran gigantesque décoré d'une multitude de paillettes rouges.

– Ce que tu veux faire est ridicule ! protesta de nouveau Sasuke.

– Et alors, c'est marrant !

– Mon dieu, je vais être ridicule ! dit-il en se mettant les mains sur le visage.

– Mais c'est qu'il a peur, le petit Sasuke !

– La peur est un mot que les Uchiha ne connaissent pas ! Seulement... seulement, je tiens à mon image de beau ténébreux.

– Je savais pas que tu étais du genre à agir pour plaire aux autres !

– Oh la ferme ! DJ lance la musique ! Quoique, non… STOOOOOP !

– Quoi ?! sursauta Gintoki.

– Je connais pas les paroles !

– Les paroles seront marquées à l'écran qui est juste derrière nous, baka ! rit-il.

– T'es sûr ? s'inquiéta tout de même Sasuke.

– C'est le principe d'un karaoké, non ?

– Ok.

– Franchement, stresser autant à cause d'une partie de karaoké, la honte quoi ! se moqua gentiment le spécialiste des lieux.

– La ferme!

– C'est bon là?

– Non! Attends. *tousse* LA LALALALA ! *tousse* SI SISISISISI ! MA ME MI MO MU !

Gintoki était sous le choc, il n'en croyait pas ses yeux mais surtout ses oreilles : Sasuke venait de faire des vocalises.

– C'est bon.

– Ok, je prends le premier couplet et toi tu me rejoins au refrain, décida Gintoki en rigolant.

– Pourquoi c'est toi qui commences ? s'enquit Sasuke.

– C'est quoi cette question ?

– Je pense que le public préférerait que ça soit moi qui commence.

– Sasuke, il n'y a personne dans la salle.

– C'est justement parce que c'est toi qui commences à chanter, dit-il avec son habituel visage inexpressif.

– Tu te fous de moi là ?!

– Et puis laisse tomber, vas-y commence, abandonna bien rapidement Sasuke.

– Tu es sûr que ton ego pourra le tolérer ?

– Aucun problème, après tout, tu sais ce qu'on dit: « on garde le meilleur pour la fin » !

– Pfffff ! DJ, lance la musique ! ordonna Gintoki tandis que les premières notes de la musique se faisaient entendre.

Il commença alors à chanter :

Tu viens le soir, danser sur des airs de guitares,

Et puis tu bouges, tes cheveux noirs, tes lèvres rouges.

Tu te balances, le reste n'a plus d'importance.

Comme un soleil tu me brûles et me réveilles.

Tu as dans les yeux, le sud et le feu.

Je t'ai dans la peau BAILA, BAILA, Oh!

Sasuke le rejoignit ensuite :

Toi toi, ma belle andalouse aussi belle que jalouse.

Quand tu danses le temps s'arrête, je perds le nord je perds la tête.

Toi, ma belle espagnole, quand tu bouges tes épaules

Je n'vois plus le monde autour c'est peut-être ça l'amour.

C'était au tour de l'Uchiwa. Ce denier passa sa main dans ses cheveux puis prit une grande inspiration.

– LA L…, commença-t-il.

– Oh, ça va avec tes conneries de vocalises ! maugréa Gintoki. Contente-toi de chanter ! le somma-t-il tandis qu'il toussait pour s'éclaircir la voix. Allez, lâche-toi !

Sasuke commença timidement :

Des airs d'Orient, le sourire et le cœur brûlant

Regard ébène, j'aime te voir bouger comme une reine

Puis il prit un peu plus confiance en lui au fur et à mesure de l'avancement de la chanson.

Ton corps ondule, déjà mes pensées se bousculent

Comme la lumière, il n'y a que toi qui m'éclaires

Soudain, sous le regard amusé de Gintoki, Sasuke se mit à gesticuler telle une Beyoncé en plein avait du mal à croire que c'était la même personne.

Tu as dans la voix le chaud et le froid

Je t'ai dans la peau BAILA, BAILA, Oh!

C'est dans cette même bonne humeur que notre duo termina cette charmante chanson en profitant au max de ce court et rare moment de détente.

De retour au bar, Tony leur servit leur Milky-Mentho, que Sasuke s'empressa de régler avec sa carte peu commune, qui n'avait pas manqué de titiller la curiosité de Gintoki.

– C'est quoi cette carte ? l'interrogea Gintoki.

– Ma carte de la Fondation Uchiwa.

– La Fondation Uchiwa ? questionna-t-il de nouveau.

– Je t'expliquerai tout un autre jour,coupa-t-il court à la discussion.

– Ok.

– Tu n'avais pas tort, c'était assez distrayant. Quoique, la partie où tu pleurais en imaginant le chaton mort était pas mal, rit Sasuke.

– Oh, tu parles de l'extrait du sketch d'Elodie Poux ? sourit Gintoki.

– Attends... tu le connaissais ?

– L'humour noir, y a rien de mieux, rit-il en imitant Sasuke.

– Sale petit... tu m'as manipulé. Oh et puis laisse tomber !

– Oh, tu lâches l'affaire trop vite, ça me paraît suspect, fit remarquer le jeune permanenté.

– Non, c'est juste qu'au final, j'aime bien cet endroit alors je ne t'en veux pas.

– Et s'il devenait notre bar ?

– Notre bar ?

– Ouais, et si on revenait ici à chaque fin d'affaire minimum ?

– « Minimum » ?

– Ouais car je sais que tu es du genre à bosser H24, alors que moi je suis plus du genre à m'amuser dès que je le peux… mais promets-moi au moins qu'on reviendra à chaque fois qu'on bouclera une affaire, ok ? Ça sera notre tradition à nous.

– Ok.

– Cool ! Alors portons deux toasts pour l'occasion !

Sasuke et Gintoki levèrent alors leur verre.

– Tout d'abord, à notre nouveau bar, commença ce dernier.

– À notre nouveau bar.

– Et ensuite... à Aiko. Puisse son âme reposer en paix.

– ÀAiko, termina l'Uchiwa, avant de boire ce délicieux nectar d'une traite, Gintoki faisant de mê , pas mauvais, convint Sasuke.

– T'es malade, c'est super bon ! sourit Gintoki.

"BABY, BABY, BABY OH LIKE BABY, BABY, BABY NO LIKE BABY, BABY, BABY NO OH Thought you'd always be mine, mine"

– Allô, ici Sasuke… J'arrive tout de suite, déclara-t-il après avoir décroché son téléphone.

– Le travail nous appelle ! lança Gintoki.

– Ouais, allons-y, partenaire.

– Pas ton « ami » ?

– Ne rêve pas trop, dit Sasuke sous le rire de Gintoki.