Libération, le début des ennuis
Chapitre 8
Jeudi 4 Octobre - 8h30 Dans une salle d'interrogatoire de Rikers : Prison de Haute Sécurité.
Plus tôt dans la matinée, Sasuke avait reçu un coup de fil. Ce coup de fil, il l'attendait depuis longtemps. Il avait enfin la possibilité de rencontrer cette personne, ce criminel, l'une des dernières personnes pouvant lui apporter des réponses. Mais la personne en face de lui ne semblait pas être prête à coopérer, non...loin de là.
Menotté fermement de la tête aux pieds à sa chaise, l'homme assis de l'autre côté de la table narguait Sasuke d'un sourire malsain qui reflétait bien la noirceur de son âme.
– Oh...ces yeux, ce regard...On se connaît?
– Ici, c'est moi et moi seul qui pose les questions alors ferme-la tant que je ne t'ai pas ordonné de l'ouvrir. Compris?
À ces mots, le criminel sourit de plus belle.
– On t'a posé une question, sale pourriture! s'écria le gardien avant de fracasser le front du détenu avec sa matraque électrique.
– Aoutch, soupira le prisonnier tout en passant sa langue sur le sang qui était venu se déposer sur le coin de ses lèvres.
Malgré la violence du choc et la puissance de l'électrocution, ce dernier ne semblait pas atteint d'un iota par la réprimande de l'officier pénitencier, bien au contraire, cela avait même l'air de l'exciter.
– Kissama!
L'homme en uniforme leva alors sa main, prêt à en remettre une couche.
– Cela suffit gardien, veuillez nous laisser, je vous prie, ordonna le visiteur d'un ton calme et détaché comme si la scène qui se passait devant lui était anodine.
– Vous êtes sûr, inspecteur? Ce gars-là n'est pas n'importe qui, c'est un-
– Un Nukenin de rang S, oui, je suis au courant. Il est un ninja qui a trahi sa patrie... tout comme lui.
– Lui?
– Vous pouvez partir, je sais tout ce qu'i savoir à son sujet.
– Bien, entendu, je serai derrière la porte en cas de besoin. Ne fais pas de bêtise "Kirigakure no Kaijin". Sinon...tu sais ce qui t'arrivera, avertit l'officier avant de quitter les lieux.
Sasuke était enfin seul avec cet homme. Mais arriverait-il à lui voler les réponses dont il avait besoin ou repartirait-il bredouille?
– Je sais que tu faisais partie d'un groupe appelé l'Akatsuki.
– Fais partie, le corrigea l'homme.
– Peu m'importe. Je recherche des informations sur un homme que tu côtoyais…
– Tu perds ton temps, gamin. Je suis peut-être un tueur, une ordure, mais je ne suis pas encore un traître, l'interrompit l'homme en tenue orange.
– « Traître », tu dis? Ne me fais pas croire qu'un vulgaire chien comme toi a une conscience ou est préoccupé par de telles valeurs.
Le prisonnier s'esclaffa.
– Tu as une drôle de façon de demander un service. Tu as bien raison, ces trucs ne m'intéressent pas. Ils n'ont aucune valeur à mes yeux. Cependant, comme tout sabreur qui se respecte, je suis mon bushido, je n'ai jamais et ne ferai jamais rien que j'aurais à regretter.
– Dois-je comprendre que tu n'as aucun remords après avoir tué tous ces gens innocents?
– Exactement et je te corrige : personne n'est vraiment innocent.
– Même cet enfant de huit ans dont tu as tranché la tête ?
– Hum? L'homme leva les yeux au ciel en inclinant légèrement la tête à gauche et sembla chercher dans ses souvenirs. Oh... Je vois de quoi tu parles, c'est la faute à pas de chance. Il était au mauvais endroit au mauvais moment, un témoin gênant, quoi. Mais ce n'est pas moi l'auteur de ce massacre.
– Vraiment? demanda l'inspecteur d'un air suspicieux.
– Oh, alors comme ça on ne vérifie pas ses sources, inspecteur?
– Peut-être, ou peut-être que tu mens?
– Ce n'est pas comme si j'étais à un meurtre près, s'esclaffa-t-il.
– Je ne dis pas que je donne du crédit à tes dires mais... si ce n'est pas toi...Qui est-ce?
– Hidan.
– « Hidan » ?
– Oui, c'est…
L'homme s'arrêta net, son expression avait changé. Les yeux écarquillés, il fixa alors Sasuke, mais surtout son regard. Ce regard, il l'avait déjà vu et il s'en souvenait maintenant.
– Toi...! Tu es le garçon de la dernière fois.
Sasuke répondit d'un sourire.
– L'homme que tu cherchais, c'était lui.
– Je te remercie pour ce nom. Je pensais te manipuler encore un peu, mais je vois que tu es moins bête que prévu, dommage.
Puis Sasuke se leva et se dirigea vers la porte en face de lui sous le regard furieux qui peinait à le suivre du dindon qu'il venait de plumer.
– Sale petit bâtard!
– Calme-toi, tu risques de chopper un torticolis, se moqua l'inspecteur. Ne t'inquiètes pas, j'ai l'intention d'enfermer toute votre clique, ça te fera de la compagnie avant d'aller brûler en enfer. Nous nous reverrons lors de ton exécution. À très vite.
Le détenu, incapable de bouger, esquissa un sourire aux paroles que son culotté de visiteur avait prononcées dans son dos.
– Une dernière chose, retiens bien le nom de celui qui t'a roulé, Sasuke, Sasuke...Uchiwa, révéla-t-il avant de partir.
Un frisson parcourut alors le corps du seul homme encore présent dans cette salle.
– « Uchiwa » ! Oh! Reviens, gamin!
Il n'eut pour réponse qu'un long et bruyant silence.
– Tss! Il est parti.
Soudain, la porte s'ouvrit à nouveau.
– Ah, t'es revenu!
Nouveau silence.
– Oh, t'es là?
Il n'entendit en guise de réponse que des bruits de pas qui se rapprochaient de plus en plus. Enfin, un homme apparut devant lui.
– Décidément, cette prison est devenue un vrai moulin. T'es qui toi encore?
L'homme, qui avait les mains dans le dos, était de taille moyenne, plutôt jeune et vêtu d'un smoking bleu clair, d'une chemise blanche et d'une cravate bleu marine.
– Appelle-moi Ao.
– C'est original, se moqua le prisonnier en scrutant de la tête aux pieds le costume qui faisait clairement référence au prénom de son visiteur. Et que me veux-tu?
– Je suis là pour te proposer un marché. Et si on sortait de là pour discuter de tout ça ailleurs? J'ai un peu faim et ça ne sent pas très bon chez toi, dit-il en mettant sa main gauche, équipée d'un mouchoir bleu, sous son nez.
– Ha haha! Tu es vraiment très drôle ! Je te serrerais bien la main pour te féliciter de cette vanne, mais, comme tu vois, je suis un peu cadenassé sur ma chaise.
– Ce n'est pas un problème, déclara l'homme, tout sourire.
L'homme en bleu fit un mouvement rapide en direction de la table avec sa main droite, qu'il avait gardée dans son dos jusqu'alors. Le détenu n'en croyait pas ses yeux. Devant lui, sur la table, se trouvait une main, mais pas n'importe quelle main. Cette main, fraîchement amputée, dont le sang coulait sur la table, était la main du gardien et dans cette main se trouvaient des clefs, les clefs de sa liberté.
– HoshigakiKisame, tu ne m'as pas répondu. Alors, es-tu d'accord pour aller prendre l'air? On étouffe ici.
– Avec joie, ricana-t-il.
Un peu plus tôt dans la matinée - Commissariat de Konoha City.
Assise sur un bureau, Sakura se lamentait de ses retrouvailles avec Naruto.
– Mais quelle idiote je suis ! « ...si on avait été fait l'un pour l'autre, on aurait été ensemble depuis longtemps ». Pourquoi j'ai dit ça?
– Sakura! s'écria tout sourire la Hyûga, en appelant la jeune femme qui lui tournait le dos.
– Hinata ! répondit-elle en se retournant.
Les deux jeunes femmes se rejoignirent en courant avant de se lancer dans une émouvante partie de câlin. Après cinq minutes d'un long et amical moment de tendresse, elles s'assirent enfin pour papoter un peu.
– Wow, tu es devenue une magnifique jeune femme! Qui aurait cru que tu changerais autant en seulement trois ans? Et regarde comment t'es habillée, t'as vraiment réussi, dit-elle en pointant le joli ensemble tailleur Channel noir ainsi que les talons Gucci de sa vieille amie.
– Merci, c'est vrai que je gagne plutôt bien ma vie. Et toi, tu es inspecteur maintenant?
– Non.
– Quoi, tu n'as pas réussi l'examen?
– Si.
– Alors pourquoi? Je pensais que c'était ton rêve?
– Disons que je me suis tournée vers une fonction moins risquée, là où est ma place... apparemment.
– Ta place?
– Je suis experte scientifique et ça marche bien. J'ai même acquis une solide réputation.
– Mais enfin, qu'est-ce que tu racontes? Tu as toujours voulu arrêter les méchants alors si tu as réussi l'examen, pourquoi ne pas devenir inspecteur et enquêter sur le terrain? Ne me dis pas que c'est ce Neji qui t'a poussée à choisir une autre voie? Pour qui il se prend celui-là?! Tu n'es plus une gamine ! Tu es libre de prendre tes propres décisions.
– N'en veux pas àNeji, il a juste voulu me protéger.
– Et où est-il, cet abruti qui t'a obligée à renoncer à ton rêve ?
– En mission d'infiltration probablement. Tu sais, même en n'étant qu'une « simple » experte scientifique, j'aide quand même à arrêter les méchants, ce métier me plaît et je suis heureuse.
– Bon...si cela te convient.
– Oui et puis, tu sais, la situation n'est pas gravée dans le marbre. En effet,Sasuke m'a proposé de pouvoir enquêter sur le terrain avec lui quand l'enquête le permet.
– « Sasuke »?peina à prononcer la jeune fille aux cheveux roses.
– Quoi, ne me dis pas que tu as oublié ton premier grand amour? fit Hinata dans un sourire.
– Comment le pourrais-je? D'ailleurs, où est-il?
– Il est toujours en retard les jeudis, il ne devrait plus tarder. Pourquoi, tu veux lui parler?
– C'est pour lui que je suis là.
– Oh...
– Ne te fais pas de fausses idées, je ne veux plus rien avoir à faire avec ce type. On m'a ordonné de lui remettre des tickets de cinéma.
– Pourquoi ça?
– Eh bien il semblerait que Sasuke ait demandé un service à Itachi, en contrepartie celui-ci devait accepter de lui rendre la pareille, donc me voilà à jouer au facteur.
– Je pensais qu'ils étaient plus proches que ça, Sasuke et Itachi.
– Comment ça?
– Itachi est carrément obligé d'utiliser des subterfuges pareils pour passer un peu de temps avec son frère.
– Pas du tout, rit Sakura. Ces billets ne sont pas pour Itachi et Sasuke, mais pour Sasuke et la nouvelle fille avec qui son déjanté de frère veut le caser.
– Quoi?!
– Ne m'en demande pas plus, je ne suis qu'une simple messagè , j'attends depuis un long moment mais toujours pas de Sasuke en vue, tu pourrais les lui remettre pour moi?
– Moi?
– Oui. Je dois y aller. Allez, s'il te plaît?
– Je ne pense pas être la bonne personne pour…
– La bonne personne? Attends...Ne me dis pas que... Hinata?
Cette dernière baissa la tête.
– Tu es amoureuse de lui, pas vrai?
– Euh… N-Non.
– N'essaye même pas de me mentir! Primo, je te connais depuis longtemps et deuzio, je suis habituée à fréquenter des mythomanes et tu ne fais clairement pas le poids. Alors dis-moi la vérité.
– Bon ok, peut-être un peu.
– Oublie-le, il ne mérite pas ton amour, décréta la jeune femme en se levant.
– Ça suffit ! J'en ai marre que tout le monde essaye de diriger ma vie! s'écria Hinata en se levant à son tour. Et puis, honnêtement, Sakura, es-tu la mieux placée pour dire ça? Toi qui as passé plusieurs années à lui courir après comme s'il était le dernier homme sur Terre!
– Justement, je suis la mieux placée pour te dire qu'il n'est pas la personne que ton cœur semble croire. J'ai été naïve et j'ai fait des erreurs, erreurs que je veux t'empêcher de faire. Je lui ai tout donné. Mon cœur, mon âme, ma virginité... La seule chose qu'il ait faite en guise de réponse est de me donner son dos. Cet homme est froid, il ne sait pas ce que c'est qu'aimer.
– Je suis désolée pour toi,Sakura, mais... Je ne suis pas toi et Sasuke n'est plus le Sasuke d'autrefois. Ce n'est pas parce que tu as souffert qu'il m'arrivera la même chose.
Les deux jeunes femmes étaient debout face à face sous le regard médusé des policiers présents sur les lieux. La tension était palpable.
Quand soudain, mettant un terme à cette ambiance pesante, une musique retentit derrière -ci se retournèrent, loin de se douter du spectacle qui allait se jouer devant elles. À leur plus grande surprise se trouvait face à elles, debout sur un bureau, un homme torse nu, portant un collier de fleurs, une jupe hawaïenne, des tongs et un micro à la main droite ainsi qu'une maraca à la gauche. Cet homme était...Gintoki. Il entonna :
Tombée du ciel,
Il sauta alors du bureau pour se diriger vers elles.
Tu m'ensorcelles
Seras-tu celle,
Qui fera que je puisse me ranger?
Il pointaHinatade sa maraca tout en continuant de pousser la chansonnette sous le regard amusé de ses nombreux collègues.
Mon espoir se morcelle
Quand en une étincelle
Aucun lien ne se scelle
Gintoki était enfin arrivé à la hauteur de celle qu'il convoitait et se mit à lui danser autour. Cette dernière, particulièrement gênée par cette attention, essaya de s'enfuir, mais il la rattrapa et lui bloqua le passage.
Car j'reste un étranger
Et jamais j'n'aurais pensé-é-é
Il se mit alors à se lancer dans une partie de danse du ventre, cette bien triste chorégraphie réussit à décrocher un sourire à sa belle.
Un jour tomber amoureux-eux-eux
Et la conséquence est,est,est
Il chanta en secouant gaiement sa maraca.
– Oh, mais c'est Marina de Keen V ! « Un rien, toi seule peux me rendre heureux », commença un policier avant de recevoir une maraca en pleine tête. Aïe!
– Ta gueule,c'est pas un duo!cria Gintoki.
Puis il reprit sa prestation en saisissant tendrement la main d'Hinata.
Le simple fait d'exister-er-er
Un petit peu à tes yeux-eux-eux
Me pousserait à persister-er-er
Un rien, à nous imaginer tous les deux
Même si tu ne me vois pas
Oh Hinata! Oh Hinata!
Te quiero
Je ne peux m'empêcher de penser
Qu'ensemble toi et moi ça ferait :"Ginata"
Oh Hinata! Oh Hinata!
Ce serait beau alors baby dis-moi oui!
Oh oui dis-moi oui!
Oui!
Oh oui dis-moi oui!
Enfin, il s'agenouilla, accompagné par les dernières notes de musique.
Laisse-moi au moins une chance
Et dis-moi oui!
– Mais enfin, qu'est-ce que tu fais? s'étrangla Hinata.
– Cela ne se voit pas? Je te déclare ma flamme. Quoi, ma prestation t'a déplu?
– Non ce n'est pas ça, je suis très touchée mais...mais-
Gintoki se releva, libérant au passage la main d'Hinata.
– Gintoki?
– Je vois...
– Je suis désolée.
– « Désolée » ?s' , ne sois jamais désolée de ce que tu ressens, et puis je ne suis pas du genre à abandonner si facilement.
– Gintoki-kun.
– Hum Hum! toussa fortement Sakura pour montrer sa présence. Bonjour.
– Oh, je ne vous avais pas vue, mademoiselle. Yo Sakata Gintokidesu!
Puis il se figea brusquement sur la poitrine de la jeune fille.
– Un problème?
– « Un problème » ? Euh non, je ne crois pas, dit-il le regard toujours rivé sur ce si joli spectacle.
– « SHÂNNARÔ » !
Sans sommation, elle dégaina un violent et rapide coup de poing que Gintoki esquiva de justesse.
– Oi relaxe, shojo! Qu'est-ce que j'ai fait? demanda-t-il, effrayé, en se cachant derrière Hinata.
– Tu oses me demander ça, sale pervers?s'écria-t-elle, retenue comme elle le pouvait par Hinata. T'as fini de reluquer ma poitrine,hentai!
– Quoi, ne dit-on pas que les seins sont le reflet de l'âme? Je voulais juste en apprendre un peu plus sur toi, c'est tout, déclara-t-il avec un sourire.
– N'importe quoi ! On dit que « les yeux sont le reflet de l'âme », abruti de pervers!
– Sakura, je te demande de l'excuser, je suis sûre qu'il s'est juste trompé, clama le bouclier humain en faveur du danseur hawaïen, faisant barrage avec ses mains.
– Ouais, une erreur de traduction.
Sakura reprit alors son calme, Hinata put donc baisser ses bras.
– Bien, puisque tu me le demandes, je vais épargner ce type mais que ce genre de choses ne se reproduise plus.
– Oui, c'est promis. Pas vrai,Gintoki-kun ?
– Oui, tu peux me faire confiance, répondit l'homme toujours caché derrière Hinata.
– Bien.
– Pour me faire pardonner, ça te ferait plaisir que je t'apporte un bon café ?
– Cela ne serait pas de refus.
Gintoki sortit de sa cachette et tendit sa main devant Sakura avec un large sourire, comme s'il attendait quelque chose.
– Quoi? demanda Sakura.
– Il ne va pas se payer tout seul, ton café.
– T'es sérieux là ?! Je pensais que tu me l'offrais!
– J'ai dit que je te l'apportais, pas que c'était gratuit, dit l'homme dont l'accoutrement n'avait pas amoindri l'assurance.
– Disparais de là avant que je t'en colle une!
– Ok, relaxe,shojo. Et toi, tu veux quelque chose, Hinata ?
– Euh oui, je voudrais bien un thé, dit-elle en prenant son sac pour chercher de quoi payer sa commande.
– Pas la peine, c'est moi qui invite.
– Pourquoi est-ce que tu l'invites, elle ? s'offusqua Sakura.
Gintoki répondit en lui tirant la langue avant de prendre ses jambes à son cou par peur de représailles.
– Alors, tu m'expliques qui c'est ce rigolo? interrogea la jeune femme aux cheveux roses.
– C'est un nouveau consultant.
– Et?
– Et...c'est tout.
– Vraiment? insista la jeune fille avec un sourire malicieux.
– Oui, c'est juste un simple ami, assuraHinata.
– Je ne connais pas beaucoup de « simples amis » qui font ce genre de choses.
– « Ce genre de choses » ?
– Il vient de te faire une déclaration d'amour en public, en chanson et en jupe hawaïenne. En plus, il est plutôt mignon et bien taillé avec ses jolies tablettes de chocolat.
– Peut-être, mais c'est Sasuke que j'aime.
– Vraiment? J'ai bien vu comment ce Gintoki t'a fait sourire. Sasukea-t-il déjà réussi à te faire sourire de cette façon?
– Sakura!
Voilà tout ce que Hinata pouvait répondre. Elle savait que son amie n'avait pas tort dans le fond, mais son cœur battait pour Sasuke, c'était ainsi et rien ne semblait pouvoir changer ça.
– Ok, c'est bon, je ne dirai plus rien. Mais une question, petite Hyuga, penses-tu réellement séduire Sasuke comme ça? dit-elle en la scrutant de la tête aux pieds. Je veux dire, regarde-toi, regarde comment tu es habillée.
– Quoi, quelque chose ne va pas avec la façon dont je suis habillée?demanda la jeune fille vêtue d'un jean bleu, de ballerines et d'une chemise noire à manches courtes.
– C'est pas sexy du tout.
– Vraiment?
– Si je te le dis. Tu sais quoi ? Demain, je suis libre. Que dirais-tu d'aller faire du shopping toutes les deux ?
– T'es sérieuse?! Merci, c'est super.
– De rien.
– Voilà ta commande, Hinata d'amour, cria Gintokien arrivant.
Il lui tendit une tasse, qu'elle attrapa avec un remerciement.
– Fais attention, il est bien chaud, l'avertit le jeune homme. Enfin, pas aussi chaud que toi, mais quand même.
– Oui, je ferai attention, affirmaHinata en essayant, comme elle le pouvait, de faire abstraction de la remarque du séducteur en face d'elle.
– Et il est où mon café?demandaSakura en interrompant ce moment idyllique.
– Et il est où mon argent? rétorqua Gintoki.
Sakura se contenta de lui lancer un regard noir.
– Hinata d'amour, tu ne saurais pas où est mon partenaire? Il n'est pas venu me chercher aujourd'hui, c'est bizarre.
– Sasuke est tout le temps un peu en retard les…
– Quoi, c'est Sasuke ton partenaire?l'interrompit la jeune femme aux cheveux roses, stupéfaite par cette information.
– Oh oui, c'est vrai, j'ai oublié de te le dire, s'excusa Hinata.
– Attends, je pensais que c'était une femme, sa partenaire. Une certaine Karin?
– « Karin » ? Qui est Karin ? demanda Gintoki.
– Personne, déclara Sasuke en entrant de manière nonchalante.
– Sasuke? s'étonna la Hyuga. Tu es là.
– Quelle question idiote, je travaille ici à ce que je sache.
– Euh oui, désolée.
Soudain, le regard de Sasuke tomba sur son partenaire ou, plutôt, sur le déguisement grotesque de ce dernier.
– Yo, partenaire!
– Mais que diable fais-tu dans cette… Et puis zut, laisse tomber, je ne veux rien savoir. Contente-toi juste d'aller rapidement te changer, ordonna l'inspecteur au consultant.
– Quoi, tu ne me trouves pas sexy habillé ainsi?
– Je n'ai pas envie que tu ternisses mon image avec cet accoutrement ridicule.
– Bonjour Sasuke, se présenta Sakuraà l'inspecteur qui n'avait visiblement pas encore remarqué sa présence.
– Toi, répondit sèchement ce dernier.
« Toi ». Après tout ce qu'ils avaient traversé et toutes ces années, voilà ce que le brun avait à lui dire. Elle ne s'attendait pas à un câlin en guise de salutation, mais elle espérait au moins un petit « Bonjour Sakura, ça fait longtemps ». Elle se demandait comment elle avait pu tomber amoureuse d'un type aussi froid et insensible.
– J'ai un colis de la part de ton frère, poursuivit-elle.
– Itachi? Qu'est-ce qu'il me veut?
– Ça, dit-elle en lui tendant les tickets de cinéma.
– Ça veut dire quoi,« ça » ?
– Je ne suis que la messagère. Si tu as des questions, demande à ton frère.
Le jeune homme n'eut pas le temps de répondre qu'une voix les interpella, lui et son partenaire.
– Sasuke! Gintoki! Dans mon bureau, tout de suite, cria le commissaireNaruto à la porte de son bureau.
– Bon beh, le devoir nous appelle, dit Gintokien se dirigeant vers le bureau de son supérieur.
– Pas si vite! Avant de me suivre où que ce soit, tu vas te changer, décréta l'Uchiwa en le retenant par son collier de fleurs.
9H00 - Dans le bureau de Naruto.
Sasuke, sans son partenaire parti se changer, était assis en face de son supérieur, la mine aussi inexpressive que d'habitude. Son regard dévisageait le blondinet dans un silence de mort.
– Alors, comment va ta mère? demanda Naruto.
– Elle va bien et elle vous salue, toi et Kurama.
– Je suis content de l'apprendre et je la salue aussi.
– En parlant de Kurama, où est-il?
– Bonne question. Il m'a dit qu'il avait à faire avant de s'éclipser.
– Yo oh! Je suis de retour! s'écria Gintoki, qui avait revêtu sa tenue habituelle, en prenant place aux côtés de son partenaire.
– Bonjour à toi aussi,Gintoki.
– T'en as mis du temps, se plaignit le brun.
– Désolé, mais j'ai été obligé de faire un détour.
– Un détour ? Mais les vestiaires se trouvent juste à côté de l'entrée.
– Disons qu'il y avait une personne à l'accueil, que je n'avais pas trop envie de croiser et…
Sasuke se pencha vers son partenaire.
– Pitié, ne me dis pas que tu as ENCORE fait le zouave? Tes pitreries commencent à m'agacer sérieusement!
– Okey, relaxe mec... Ne t'inquiète pas, je n'aipas arnaqué ni tué qui que ce soit, du moins pas encore.
– C'était qui ?!
– D'accord ! C'était le propriétaire de mon costume hawaïen.
– Quoi, tu l'avais volé ?!
– Qui ça, moi ? Non. Je le lui avais EMPRUNTÉ, nuance.
Le brun se prit le visage dans les mains.
– Traduction : tu l'as SUBTILISÉ sans sa permission et maintenant il porte plainte, c'est ça !
– Mais je comptais le lui rapporter, j'te le jure ! Juste après avoir fait ma décla…
– Hum hum, messieurs ! les interrompit le blond.
Les deux querelleurs se tournèrent vers leur chef qui paraissait contenir au mieux son irritation.
– Bien, tout d'abord, je voulais vous féliciter pour votre investigation qui a été un franc succès, même si j'aimerais que ce genre de choses ne se reproduise plus. En effet, il y a bien assez de meurtres à résoudre dans notre juridiction donc je préférerais que vous vous occupiez de ceux-là en priorité. Cependant, si l'envie de voyager vous presse tant, j'ai une proposition à vous faire.
– Désolé, mais les partouzes, c'est pas mon délire. À moins que Hinata participe à la fête, intervint Gintoki. C'est le cas?
– Je parlais d'une proposition professionnelle, pervers!
– De quoi s'agit-il? questionna Sasuke.
– J'ai rencontré Jiraya ce matin.
– Et qu'est-ce que ce type voulait?
– Il m'a parlé d'un projet. Il s'avère que le nombre de crimes dans la région ouest du pays a grimpé en flèche ces derniers temps. Hélas, la police en charge de ce secteur a un effectif amoindri et n'est pas préparée pour faire face à ce genre de choses. Étant le commissariat de la capitale, notre service est le plus influent et notre personnel le plus compétent. De ce fait, Jiraya m'a demandé de choisir des membres compétents qui travailleront avec un émissaire du Royaume frontalier de Suna pour éradiquer ce problème.
– Suna sera aussi de la partie ?
– Rien d'exceptionnel, c'est notre allié historique.
– Est-ce que ce sera leur démon?
– « Démon » ? releva le consultant.
– Non, il ne s'occupe pas de ce genre d'affaires. Son truc à lui, c'est plus les missions d'extermination, tu devrais le savoir, rappela Naruto.
– Alors qui? interrogea le brun.
– Temari.
– Sa sœur ?
– Il est vrai que le Royaume de Suna ne mobilisera pas son démon pour de « simples tueurs en série » qui ne sont que de banals civils. Néanmoins, ce problème est assez alarmant pour qu'il fasse appel à elle. En effet, la région de l'Est du Pays du feu, là où se passe cet accroissement de violence, se situe à proximité de leurs frontières.
– Je vois. Ils préfèrent arrêter l'hémorragie avant que ça atteigne leurs terres.
– Probablement. Alors, que décidez-vous? Est-ce que…
– Vous êtes là! s'écria Kyubi en ouvrant brusquement la porte.
– On est en pleine discussion, je te signale, saleté de renard! le rabroua le blondinet.
– Peu importe, ça attendra. Il y a eu un meurtre à Konoha Sud, dans le quartier de Creek Street.
– Ça peut attendre!
– La victime est l'un des nôtres, révéla le secrétaire, la mine sombre.
L'expression de Naruto changea.
– Sasuke…
– J'y vais tout de suite.
Il se leva.
– On reparlera de tout ça après.
– Orochimaru est déjà là-bas, signala le renard.
– Bien reçu. Allez debout, on y va.
– Bien reçu, affirma le consultant d'un ton moqueur en se mettant au garde à vous.
– Sasuke? l'interpella son supérieur.
– Oui.
Naruto ne prononça aucun mot mais son regard en disait hocha la tête avant de répondre avec plus de sentiment que d'habitude :
– Je vais retrouver celui qui a fait ça.
