« L'Other World »
Chapitre 9
Jeudi - 9H05 - Dans le hangar de la société de Nines Ore de la ville de Rokushiki.
Photos à la main, Shikamaru était en train d'examiner le lieu qui fut, il y a quelques semaines, le théâtre d'un crime horrible : le meurtre de l'alchimiste d'État Armstrong. En pleine investigation dans cet immense espace vide, Shikamaru scrutait méticuleusement l'endroit à la recherche de preuves. Puis il regarda attentivement la silhouette dessinée au sol pour illustrer dans quelle position le corps de l'officier avait été retrouvé. Quelque chose ne tournait pas rond. En effet, l'alchimiste avait pris trois balles dans la tête et son cadavre avait été retrouvé sur le dos, mais les balles étaient entrées par la nuque et ressorties par son front. De ce fait, il aurait dû retomber sur le ventre. Le corps avait sûrement été retourné.
– Ce n'était pas un simple meurtre, souffla-t-il. Le meurtrier cherchait quelque chose...Mais quoi?
Soudain, la porte d'entrée réservée au personnel s'ouvrit.
– Gardien, c'est vous?demanda-t-il, la main droite posée sur son arme de service, prêt à faire feu en cas de réponse négative.
– Oui, répondit le vieil homme en salopette rouge clair. Vous m'avez appelé?
– Oui, pourriez-vous éteindre la lumière?
– Euh, pour quoi faire?
– Contentez-vous de faire ce que je vous demande!
– Oui, tout de suite.
Puis il s'en alla.
– Tss! Ah, ces vieux, soupira Shikamaru.
Shikamaru commença à asperger les alentours de la scène de crime de luminol quand, comme il l'avait demandé, la lumière s'éteignit.
– Wow, c'est quoi ces traces bleues? s'exclama le gardien. C'est magnifique, ça brille dans le noir!
– Je ne pense pas vous avoir dit de revenir.
– S'il vous plaît, laissez-moi rester, je serai discret et sage comme une image, dites oui !
– Tss! Ok.
– Merci! Alors, c'est quoi ces traces bleues?
– Vous étiez censé être sage comme une image, non? Depuis quand une image, ça pose des questions?
– Désolé.
– Avant que vous éteigniez la lumière, j'ai aspergé les lieux de luminol, une…
– Du lumi quoi?
– Laissez-moi finir!
– Désolé.
– Le luminol est une substance qui réagit au fer présent dans le sang en émettant une lumière bleutée, expliqua l'inspecteur.
– Alors, toutes ces petites taches bleues, ce sont des traces de sang?
– Je ne peux pas l'affirmer à cent pourcent. En effet, le luminol réagit aussi au cuivre et à d'autres métaux. Mais, je le suppose.
Il y avait énormément de traces de « sang », dispersées sur cinquante mètres carré n'y avait aucun doute pour Shikamaru, le rapport qu'il avait reçu était faux. Premièrement, il y avait eu plusieurs personnes sur le lieu du crime, les traces de sang étant trop nombreuses et beaucoup trop espacées pour appartenir à une seule personne. Et deuxièmement, la scène ressemblait plus à un rendez-vous ayant mal tourné qu'à un simple meurtre. En les examinant de plus près, Shikamaru remarqua que certaines traces se détachaient du formaient une ligne droite discontinue qui s'éloignait de la scène de crime. Shikamaru remonta alors ces traces qui l'emmenèrent derrière une grosse armoire. Là, il y avait une immense flaque de sang au sol, mais surtout, incrustée au milieu de l'armoire, une empreinte palmaire ensanglantée. C'était comme si une personne, la main recouverte de sang, s'était appuyée sur le dos de l'armoire pour se relever.
– Il va falloir faire analyser tout ça, signala Shikamaru.
– « Analyser » ?
– Oui. Bon, vous m'excusez, je dois contacter mon supérieur.
– Mais bien sûr, sourit le gardien.
– Mais qu'est-ce que vous faites?! s'étrangla l'inspecteur en se retournant.
Aéroport de Teikyo
Un jeune homme vêtu d'un kimono blanc et d'un large pantalon plissé, communément appelé hakama, lui aussi de couleur neige, venait d'arriver sur les terres du pays du feu. L'homme, particulièrement maigre malgré son mètre quatre-vingt-cinq, avait un visage où trônait un sourire moqueur qu'il ne semblait jamais quitter. Il avait les yeux rétrécis en fentes, presque fermés, mais assez ouverts pour montrer la couleur bleutée de ses iris semblables à un ciel d'été lumineux. Assis sur un banc, passant sa main dans sa chevelure argentée, il semblait admiratif devant ce paysage de haut niveau technologique, bien que son visage ne laisse fuir aucune émotion.
– Ce coincé de patron m'a envoyé dans un endroit plutôt amusant. Un avion, hein? Ces humains sont assez créatifs pour créer ce genre d'engin, bien qu'ils montrent surtout leur faiblesse de ne pas pouvoir se déplacer librement dans les airs.
– Ho, vous là ! Vous n'avez rien à faire ici. Cet endroit est réservé aux...
– Hum?
Interpelé, l'homme se retourna.
– Mais, vous êtes...
L'agent de sécurité remarqua le sabre à la taille du visiteur et reconnut son visage impassible.
– Je suis qui?
– Dé-désolé. Je ne vous avais pas reconnu. Monsieur, nous vous attendions, une voiture est prête pour vous emmener à votre hôtel.
– Oh, c'est cool.
– Ce n'est rien voyons, vous êtes un émissaire important. Avez-vous des bagages ?
– Non, j'ai voyagé léger.
– Je vois. (L'agent sourit.) Bien, veuillez suivre cette hôtesse, elle vous conduira à votre limousine et sera chargée de répondre à la moindre de vos demandes.
– L'hôtesse? fit l'homme en se grattant la tête.
– C'est moi, révéla cette dernière d'un ton jovial, en apparaissant derrière l'émissaire.
– Bien, je vous laisse, encore désolé pour tout à l'heure.
– Ce n'est rien. À plus, monsieur l'agent.
Le jeune homme avait déjà complètement oublié cette altercation, bien trop occupé à dévorer du regard la ravissante créature devant ses yeux.
– Merci de votre compréhension je vous souhaite un agréable séjour dans notre beau pays.
Puis il prit congé.
– Alors, on fait quoi maintenant? demanda-t-il gaiement avec son sourire toujours aussi indélébile.
– Ce que vous voulez Monsieur, je suis à votre disposition.
– Oh, voyez-vous ça, ricana-t-il. Ok, et si on allait boire un verre?
– Eh bien... Je-je suis flattée mais je ne suis pas autorisée à avoir ce genre de comportement avec mes hôtes.
– Quel comportement? C'est la première fois que je visite votre pays, je veux juste qu'on partage quelques infos autour d'un verre, c'est tout.
– Oh, je vois. Dans ce cas, veillez m'excuser. Je vais prévenir mon responsable du changement de programme et…
– Mais non voyons, pas la peine. Cela va prendre trop de temps, il est déjà loin et puis, on n'en a pas pour longtemps.
– Eh bien…
– Allez t'inquiète, Cendrillon, je te ramènerai avant minuit.
– Bon, d'accord, allons-y.
– Fort bien.
9h15 - Dans les toilettes du commissariat de Police de Konoha
Jiraya venait de recevoir un appel en provenance du Minato Hospital.
– Alors? demanda-t-il.
– Il a mordu à l'hameçon, répondit une voix inconnue à l'autre bout du fil.
– Je savais que mettre cette femme sous vidéo surveillance était une bonne idée, décréta l'homme, le sourire aux lèvres.
– En vérité, elles n'ont rien filmé.
– Comment?
– Eh bien, comme tous les jeudis, Sasuke Uchiwa est venu rendre visite à sa mère puis, après son départ, l'image ne bougeait plus.
– Piratage?
– Effectivement. Et c'est l'œuvre d'un pro. Le hacker a infiltré notre système de sécurité pour y insérer une vidéo de quinze secondes de la chambre prise quelques semaines avant où Mikoto dormait, et la faire tourner en boucle. J'ai vu que quelque chose clochait et je me suis rendu sur place mais il n'y avait personne. Peut-être que je m'en fais pour rien?
– Non, tu as raison. Il était là, affirma Jiraya.
– Dans ce cas, comment est-il parti ? Il n'a pas simplement disparu?
– Un de ses acolytes possède cette capacité.
– Devons-nous renforcer la sécurité autour d'elle?
– Non, je doute qu'il revienne encore.
– Que devons-nous faire alors?
– Faites-en ce que vous voulez, elle n'est plus vraiment utile.
– Dois-je la supprimer?
Le vieil homme prit une grande inspiration, le visage songeur se rappelant quelques souvenirs lointain, avant de reprendre :
– Finalement, j'ai changé d'avis. Ne la tue pas, se récria l'homme aux cheveux blancs.
– Vous en êtes sûr?
– Sait-on jamais, elle me sera peut-être utile de manière différente? Et si ce n'est pas le cas, vu son état, les cieux nous feront sûrement le plaisir de la liquider pour nous, acheva-t-il dans un ricanement.
– Bien, entendu... Aka.
– Tiens-moi au courant si quoi que ce soit se passe.
La porte des toilettes s'ouvrit brusquement à la plus grande surprise de Jiraya.
– Qui est là? dit-il en se retournant subitement. Oh, c'est toi, mon vieil ami.
– Je ne suis pas ton ami! gronda Kyubi.
– Allons, allons. Pourquoi tant de haine envers moi?
– Pourquoi es-tu venu voir Naruto?
– C'est bizarre de te voir sous cette forme. Oui, cette apparence miniature te donne un côté mignon.
– Réponds à ma question!
Le vieil homme se contentait de le narguer avec un sourire condescendant.
– Je ne laisserai pas Naruto retomber sous ton emprise. Jamais il ne retravaillera pour toi, tu entends ? Jamais!
– Tu te trompes, je suis venu lui parler de…
– Peu importe! le coupa le renard. Je t'interdis de le revoir sans ma présence.
– Naruto n'est plus un enfant, c'est le commissaire du commissariat le plus influent du Pays du Feu et moi, je suis le Chef de l'Unité Spéciale du Kage. Nous serons forcément amenés à nous rencontrer. Que tu le veuilles ou non...Kurama.
– Appelle-moi encore ainsi et je t'enfoncerai mes crocs dans ton joli petit cou de pervers.
– Oh, une menace? Moi qui pensais que tu étais devenu un gentil toutou bien dressé.
– Je suis Kyubi, le Démon à Neuf queues, grand Protecteur du royaume du Feu. Reste à ta place!
– Oui je connais bien ton C.V., se moqua Jiraya. Tu as aussi oublié qu'il n'y a pas longtemps « le grand Protecteur » que tu es a travaillé pour moi.
Le renard se mit à grogner, laissant apparaître sa dangereuse dentition.
– Kyubi, Kyubi, très cher Kyubi. Que tu as de belles ?
Jiraya était surpris, le biper à sa taille venait de sonner, ce qui était assez inhabituel. Quelque chose de grave venait de se passer.
– Un problème? questionna le renard.
– Tsss! Rien. À bientôt Kyubi, c'est toujours un plaisir de discuter avec toi.
Puis il s'en alla, la mine passablement énervée.
9H25 - Dans la voiture de Sasuke.
Notre duo préféré était sur la route de Creek Street. Gintoki restait silencieux, observant sans bruit alternativement d'un côté son partenaire qui semblait fatigué et se frottait les yeux sans arrêt, de l'autre le paysage qui lui était inconnu, le tout la mine enjouée et sa main droite, par la fenêtre, tapotant la portière de la Ferrari Uchiwa en rythme.
– Oi! Arrête ce vacarme.
– Ok, relax mec. Dis, Sasuke, c'est quoi le problème avec tes yeux?
– Je vais bien, laisse-moi tranquille.
– T'es sûr? Je veux dire, tu as le teint pâle et tu n'arrêtes pas de te frotter les yeux. D'ailleurs, tu devrais arrêter sinon tu risques d'avoir les yeux rouges. T'es malade ou quoi?
– Je ne suis pas malade! Les maladies, c'est pour les faibles… (Quand soudain, la réalité le rattrapa, il ne put finir sa phrase.) Atchoum! Un mot et je te descends.
Puis, sans prévenir, Gintoki donna gentiment un violent coup de poing sur l'épaule de Sasuke en hurlant : « Coccinelle rougeeeeeee ! »
– Aïe! Mais à quoi tu joues, pauvre abruti! cria l'inspecteur en essayant de faire garder à son véhicule une bonne trajectoire.
– Quoi, tu ne connais pas le jeu?
– De quel jeu tu parles encore, sale consultant décérébré?!
– Cocci box.
– « Cocci box » ?
– Ouais, à chaque fois que tu vois une voiture Coccinelle, tu frappes... Oh encore une! Coccinelle bleue!
– Aïe ! Mais bordel de… Je vais te tuer, sale crétin!
– Oi, garde tes mains sur le volant, tu veux notre mort ou quoi?!
– Non, je veux ta mort! Et où diable est-ce que tu as vu une Coccinelle?
– Beh là, tout de suite.
– Ce n'était pas une Coccinelle, mais une Peugeot.
– Oui, une Peugeot Coccinelle.
– Si c'est une Peugeot, comment elle peut être une Coccinelle?
– Parce qu'elle est petite.
– Tu es irrécupérable.
– Quoi?
– Le nom Coccinelle n'a rien à voir avec la taille de la voiture, de plus, ce modèle est produit seulement par la marque Volkswagen.
– On dirait que j'ai fait une boulette, s'esclaffa Gintoki.
– En effet, lui répondit son collègue, le regard noir.
– Est-ce que tu vas me taper ? demanda le consultant, la mine anxieuse.
– Je dirais juste que la vengeance est un plat qui se mange froid.
Le visage de Gintoki se décomposa et de multitudes gouttes de sueur vinrent s'écouler sur son faut dire que Sasuke savait être très effrayant.
– Attends, c'est pas juste. Tout ça, c'est ta faute!
– Ma faute? s'étrangla Sasuke.
– Ouais, tu fais une sale tête depuis tout à l'heure, je voulais t'aider à décompresser un peu moi, c'est tout!
– « Décompresser » ? C'est une plaisanterie?! Tu m'as fracassé l'épaule! C'est ça ta façon de m'aider à « décompresser » ?
– Bon, je reconnais que j'y suis peut-être allé un peu fort. Disons que nous sommes quittes et on n'en parle plus.
– Tss.
– Quoi encore? Vraiment, tu pourrais être de meilleure compagnie si tu rigolais un peu plus.
– Je ne souhaite pas être de meilleure compagnie et je ne suis pas d'humeur à rire.
– Pourquoi?
– Tu plaisantes ?
– Non, je suis sérieux.
– Un policier a été tué, fit remarquer Sasuke avec évidence.
– Ah oui, c'est vrai, dit-il avec un large sourire comme si l'on venait de lui donner toutes les réponses aux questions existentielles de la vie.
– Tu m'en vois ravi.
– Et alors?
– Comment ça et alors?
– Quoi, c'est vrai, je ne comprends pas la réaction que vous avez toujours vous, les flics, dès qu'un de vos collègues se fait plomber. C'est comme si vous croyiez être des êtres à part que nul n'a le droit d'attaquer.
– Cela n'a rien à voir. Tu dis n'importe quoi, alors ferme-la!
– Oh, un sujet sensible?
– Tout ce que j'ai à dire, c'est que les policiers défendent des valeurs nobles et respectables. Attaquer ces policiers, c'est attaquer les fondements même de notre nation.
– Un policier est un individu normal fait de chair et de sang comme tout le monde, rit Gintoki. De ce fait, sa mort devrait être traitée de la même façon que celle des citoyens qu'il défend, sans favoritisme. Et puis, si un malfaiteur ne tire pas sur le premier flic qu'il voit, sur qui tu voudrais qu'il tire? Des civils?
– Je ne sais même pas pourquoi je parle avec toi. De toute évidence, on a une façon complètement différente de voir le monde et puis, tu n'es même pas policier alors...
– Alors quoi? Et puis, toi non plus, tu n'es pas un policier pure souche, non?
– Exact. Il est vrai que j'ai eu un parcours atypique.
– Donc t'es un ninja ou un poulet?
– Je n'aime pas le terme « poulet ».
– Ok, relax mec. Policier si tu veux.
– Inspecteur.
– Pourtant, tu possèdes bien des compétences de nin-machin?
– Ninjutsu !
– Ouais si tu veux.
– En effet, il n'est pas rare de trouver dans ce service des gens ayant fait un séjour à l'école de l'élite des Ninja de Konoha, c'est l'une des raisons pour laquelle l'effectif du Commissariat de Konoha est le plus qualifié.
– Hum... Cela veut dire que vous avez tous des capacités hors du commun et que vous êtes au-dessus des autres?
– Pas tout à fait. En clair, du fait de notre formation, nous avons un avantage physique et intellectuel par rapport aux policiers lambda. En revanche, concernant nos facultés spéciales, elles sont soumises à un contrôle strict. Nous avons droit à deux attaques spéciales que nous sommes autorisés à utiliser en cas d'extrême urgence.
– Je comprends un peu mieux, bien que je trouve bizarre que vous soyez restreints à utiliser seulement deux attaques.
– Pour éviter les bavures et autres débordements, seules les deux autres corporations chargées de garantir la sécurité de nos concitoyens, à savoir l'Unité spéciale du Kage et l'ANBU, ne sont pas soumises à cette règle et peuvent agir pleinement.
– L'Unité spéciale du Kage et l'ANBU, c'est quoi leur boulot exactement?
– L'ANBU est une corporation composée de ninjas qui se chargent des missions d'espionnage, d'assassinat, de lutte antiterrorisme et de la protection de notre pays au niveau mondial. L'Unité spéciale du Kage est une faction de ninjas à part qui reçoit ses ordres directement du Kage, ce sont ses chiens de garde.
– Le « Kage », c'est votre chef c'est ça?
– Mon chef, c'est Naruto.
– Oui je sais, je voulais dire que…
– Le Kage ou plutôt le Hokage est le souverain du royaume du feu. Hiérarchiquement, il est le numéro un. Ensuite, il y a l'étoile des Shinobi le numéro deux qui dirige l'ANBU, puis Danzo le chef du conseil d'État, le Maire de Konoha,Tsunade, le Procureur de la République ShisuiUchiwa, garant de la justice, et enfin Jiraya, le chef de l'unité spéciale du Kage. Voilà les hommes et femmes forts de ce pays.
– Wow, ça en fait du monde! Mais dis-moi, pourquoi ne fais-tu pas parti de l'Unité du Kage? Dois-je comprendre que tu n'as pas le niveau? se moqua le consultant.
– Cela n'a rien à voir.
– Vraiment?
– Oui, bien au contraire, sache que je fais partie des cinq familles Shinobi légendaires : Uchiwa, Nara, Hashimara, Hyuga et Uzumaki. De ce fait, mon avenir chez les ninjas était déjà quasiment assuré.
– Alors pourquoi avoir choisi la police ?
– J'ai suivi Naruto.
Gintoki éclata de rire.
– Pourquoi tu ris?
– Je veux bien que tu partages un lien fort avec Naruto, mais je ne pense pas que tu sois le genre de personne à suivre bêtement quelqu'un. Alors, en toute franchise, pourquoi avoir choisi la police?
– Avec tout le respect que j'ai pour toi, mon passé ne regarde que moi.
Gintoki se mit à rire, avant de s'arrêter, surpris par le ralentissement soudain du véhicule.
– Encore eux, grommela Sasuke.
– Qu'est-ce qu'il y a?
La circulation était en train de subir un fort ralentissement, à cent cinquante mètres devant, un mouvement de foule avait arrêté les voitures. L'association Open Door manifestait contre la destruction de l'immeuble Ste Catherine, lieu qui abritait plusieurs migrants.
– Ce sont les membres de l'association Open Door.
– « Open Door » ? releva Gintoki.
– Des militants qui manifestent pour l'accueil de personnes de l'Other World dans notre monde.
– Other quoi?
– Bon sang de bonsoir, tu ne sais rien de rien, toi! Tu viens bien du royaume d'Edo qui est lui aussi membre des Sept royaumes?
– Oui et alors?
– Et tu ne connais pas l'Other World?
– Depuis quelques années, plusieurs technologies et nouveautés culturelles ont vu le jour. Que ce soit des marques de vêtements, des chansons, des films, des chanteurs, des religions, etc.
– Où tu veux en venir?
– L'avion, Justin Bieber, KFC, Samsung, toutes ces choses ne sont pas de notre monde, mais d'une autre dimension.
– Attends, tu mets Justin Bieber juste après l'avion, t'es sérieux là?
– Pourquoi, ça te pose un problème?
– Non...non pas du tout. « Other world », je vois, c'est donc comme ça qu'on l'appelle chez vous?
– Donc tu es bien au courant.
– Ouep. Sauf qu'à Edo, on l'appelle Kakusareta Sekai (ce qui signifie « monde caché » en japonais). N'empêche, tu as la langue bien pendue, ces informations ne sont-elles pas confidentielles?
– C'était plus ou moins le cas.
– Comment ça?
– Il y a encore quelques temps, même si l'Other World était connu de tous, le fait de transférer des êtres vivants de leur dimension à la nôtre était impensable pour la population.
– Pourquoi cela? Je veux dire, vous arrivez bien à importer des marques, de la nourriture, etc. Bien que je ne sache pas trop comment vous vous y prenez.
– Pour être honnête, le procédé officiel utilisé m'est totalement inconnu. Mais, il y a quelques mois, un incident est survenu.
– Un incident?
– Des milliers de personnes issues de cette dimension sont apparues sur notre territoire.
– Apparues? Mais comment?
– On ne sait pas vraiment comment, mais ils disent être passées par une porte gigantesque.
– Une porte gigantesque?
– Le gouvernement ne s'est pas encore vraiment expliqué là-dessus, ce qui a pour cause de laisser naître plusieurs théories farfelues. Bref, seuls les hauts membres du gouvernement et de l'ANBU doivent savoir le fin mot de cette histoire.
La circulation reprit son cours.
– Bien, il est temps de repartir, annonça Sasuke. Nous poursuivrons cette conversation une autre fois. Je n'ai pas le cœur à te faire un cours d'histoire.
– Ok, allons-nous occuper du tueur de flic.
Palais de Justice de la République de Konoha
Dans le bureau plongé dans une pénombre totale d'Itachi Uchiwa, parti la veille avec son supérieur à un gala de charité, circulait, sans y être invité, un homme au visage à moitié caché par un masque. Cet homme, tapi dans l'obscurité, semblait à la recherche de quelque chose en particulier quand il s'arrêta brusquement. Il venait d'entendre du bruit dans le couloir. Soudain, la porte s'ouvrit.
C'était Itachi, de retour après une nuit bien agitée et en pleine conversation téléphonique.
– Sushi, où tu es? demanda Itachi en déposant ses affaires sur son bureau.
– Oi! Je t'ai déjà dit de ne pas m'appeler comme ça! s'offusqua Shisui.
– Bien, et comment je dois t'appeler? Monsieur le Procureur de la République?
– Hum... Uchiwa Super beau gosse-kun, répondit l'homme après mûre réflexion.
– Dans tes rêves!
– C'est bon, j'rigole. T'es pas d'humeur ou quoi?
Il avait raison, Itachi n'était pas d'humeur à écouter ses pitreries.
– Où étais-tu ce matin? demanda le grand-frère de Sasuke.
– Ce matin? Comment ça?
– Hier, on a passé la nuit ensemble à l'Hôtel Angel Cofee, mais ce matin, tu n'étais plus là. Alors ?
– Ah...Eh bien...J'avais un rendez-vous avec...
– Shisui! Ne me mens pas, s'il te plaît.
– Désolé. Des journalistes ont été repérés près de l'hôtel.
– Et?
– Itachi, je suis sur le point d'annoncer ma candidature à ma succession au poste de Procureur de la République.
– Je ne vois pas où tu veux en venir.
– Itachi, ne le prends pas mal mais...Mais...
– Mais quoi?
– Ça n'aurait pas été pertinent que l'on me voie sortir de la chambre d'un homme.
Itachi n'en croyait pas ses oreilles, ce qu'il venait d'entendre lui avait littéralement coupé le souffle. La déclaration de Shisui le laissait sans voix.
– Itachi?
– Shisui, tu es sérieux?
– Itachi, c'est une question d'image, ne le prends pas personnellement.
– Évidemment que je le prends personnellement! Qu'est-ce que je suis pour toi au juste?
– Ce que tu es?
– Parfaitement! Est-ce que tu me considères comme ta pute ? Un réservoir à sperme ou un truc du genre?
– Qu'est-ce qui te prend ? Pourquoi tu réagis comme ça? Cela ne te ressemble pas de parler comme ça.
– Réponds à ma question. Réponds-moi, Shisui!
– Itachi, tu comptes beaucoup pour moi, mais l'homosexualité est un sujet sensible pour énormément de mes électeurs, alors je...
– C'est bon, j'en ai assez entendu.
– Itachi...
– Non, c'est bon, je t'assure, j'ai compris. On se voit à ton retour. Au revoir, Monsieur le Procureur de la République.
Itachi mit fin à sa conversation téléphonique et se dirigea vers son mini bar pour prendre un verre de Scotch, histoire de décompresser. Tout à coup, une voix derrière lui l'interpella.
– Bonjour, Monsieur le Procureur adjoint.
– Hatake Kakashi? Je ne vous ai pas entendu frapper. Que faites-vous ici? Je veux dire, que me vaut cet honneur?
– Je suis venu voir votre supérieur.
– Il n'est pas là.
– Oui, en effet, je viens de son bureau et il n'y a personne.
– Non, je veux dire qu'il n'est pas à Konoha.
– Où est-il?
– En voyage d'affaires, mais il sera de retour cet après midi. Puis-je prendre un message?
– Non, c'est privé. Bien... Tenez-le au courant de ma visite.
– Entendu. Au revoir.
– Au revoir.
Puis, il prit congé.
Itachi était perplexe. Que voulait le porte-parole de L'ANBU, le numéro trois de la corporation des Ninjas, à Shisui? Il en saurait sûrement plus cet après midi avec le retour de son supérieur. Itachi se servit un verre de Scotch et prit place à son bureau.Là, un élément attira son attention. Son ordinateur était ouvert sur une page bien particulière, la page Meetic de Sasuke.
– C'est bizarre, j'étais pourtant sûr de l'avoir fermée, se dit-il à haute voix.
Soudain, on frappa à nouveau à la porte.
– Qui est-ce?
