Le fourbe entre en action

Chapitre 11

Un peu plus tôt dans la journée, le chef de l'unité spéciale du Kage avait reçu un message de la plus haute importance sur son bipper : « Un prisonnier s'est échappé ». Il se rendit donc sur l'Île des supplications, aussi appelée l'Île-prison. Cette île, encerclée d'immenses rochers de plus de trente mètres de haut en moyenne qui lui offrait une solide fortification naturelle, avait en son centre la Prison de Haute Sécurité de Rikers.

Cet édifice avait pour mission de garder à l'abri de la population les pires monstres du Royaume du Feu. Durant ses deux-cents ans d'existence, il l'avait menée à bien, mais l'évasion d'aujourd'hui sonnait la fin de cette ère.

Jeudi 4 Octobre - 10h35

Jiraya, assis confortablement dans un fauteuil qui n'était pas le sien, attendait impatiemment dans son bureau le directeur de la prison, Monsieur Ibiki Morino. Quand ce dernier se présenta enfin devant lui.

– Vous êtes qui? Et que faites-vous assis à mon bureau? demanda d'un ton ferme l'homme portant un chapeau noir comme ses yeux, du haut de son mètre quatre-vingt-treize et demi.

– Je vous retourne la question, rétorqua l'homme en étalant ses pieds sur le bureau devant lui.

– Je suis Ibiki Mornino et vous êtes dans mon bureau.

– Oh...vraiment? On m'avait pourtant dit que ce type était chauve.

L'homme debout retira alors son chapeau, laissant apparaître son crâne imberbe et recouvert d'innombrables brûlures.

– Est-ce que cela vous va comme ça?

– C'est parfait, répondit-il sans cacher sa joie.

En effet, il savait pertinemment qui était le géant qui lui faisait face, mais il voulait voir de ses propres yeux les cicatrices si particulières du fameux « Ibiki au crâne de serpent ».

– Je suis Jiraya de l'Unité Spéciale du Kage, se présenta-t-il.

– C'est donc vous. C'est un honneur de vous...

– Vous devez sans doute savoir les raisons de ma présence ici, Monsieur le directeur, le coupa l'invité, mettant un terme aux familiarités.

– En effet, néanmoins vous êtes là plus vite que prévu.

– On se doit d'agir vite, il en va de la sécurité nationale.

– Je comprends.

– Non, vous ne comprenez pas, vous ne comprenez rien du tout, Directeur Morino! L'homme qui s'est échappé n'est pas n'importe qui.

– Ne me prenez pas pour un imbécile, je sais quelle menace il représentait. Ce type, Kisame, est un Nukenin de rang S et fait partie de l'Akatsuki. Néanmoins, il est tout aussi dangereux que les sept-cent soixante-seize détenus gardés ici.

– Menace qu'il « représentait » ? C'est bien ce que je disais, vous ne comprenez rien, soupira l'homme. Mais ce n'est pas votre faute, de toute évidence vous ignorez beaucoup de choses concernant cet individu.

– Alors, expliquez-moi ! quémanda-il avec un large sourire.

– À quoi bon ?Vous ne resterez pas directeur bien longtemps. Dès que l'info fuitera, et cela ne saurait tarder, il faudra un bouc émissaire et…

– Oi! l'interrompit à son tour le maître des lieux. « Bouc émissaire » ? Vous êtes sérieux? Cette prison est la plus sécurisée du pays. On ne peut y accéder que par voie maritime grâce à une navette qui passe deux fois par jour. Il y a dix milles caméras réparties sur les vingt-cinq mille mètres carré de la forteresse. Elle possède des capteurs thermiques et de chakra, un système d'ouverture des portes électroniques, portes qui sont blindées et qui ne s'ouvrent pas sans cartes d'accès et empreintes digitales, rétiniennes et de chakra. Je n'ai commis aucune erreur!

– Là n'est pas la question. Les médias, le peuple, tous deux voudront quelqu'un à pointer du doigt. Pensez-vous que ceux d'en haut se soucieront de la vérité? Demanda le chef de l'Unité spéciale du Kage, la mine amusée en pointant son doigt vers le ciel pour imager ses propos. Non, ils chercheront juste un pigeon à qui faire porter le chapeau.

– C'est injuste.

– C'est politique, sourit-il. Bien, le temps passe et chaque minute qui défile est une minute où ce Kisame s'éloigne un peu plus de nos filets. Donnez-moi plutôt des informations concernant les événements de cette matinée.

– Un garde est mort, révéla le directeur, la mine sombre.

– Avec tout le respect que j'ai pour vous, j'en ai rien à faire de cet incapable qui a laissé s'enfuir un fugitif classé S. Quoique, cela pourrait vous être utile, vous pourriez tout mettre sur son dos, suggéra le fourbe en riant.

– Comment osez-vous?! Je ne salirai pas la mémoire d'un de mes hommes, jamais! Il a parfaitement respecté la procédure. Les sept-cent soixante-dix-sept prisonniers sont confinés dans leur cellule individuelle dont les portes sont opaques vingt-quatre heures sur vingt-quatre. Et les rares fois où ils sortent de leurs quartiers, ils sont menottés les mains dans le dos avec des fers aux chevilles. L'agent qui s'est chargé de Kisame a parfaitement respecté la procédure!

– Ok ok, comme vous voulez. Pas la peine de s'énerver. C'était juste un conseil pour sauver vos fesses.

Soudain l'un des deux téléphones qu'il avait en poche, le rouge, se mit à vibrer.

– Veuillez m'excuser, je dois décrocher.

– Faites donc, déclara Ibiki en le regardant sortir.

Puis il sortit dans le couloir pour plus d'intimité.

– Allo allo.

– Aka? répondit une voix d'un ton hésitant.

– Non, c'est le pape, plaisanta Jiraya avant de reprendre son sérieux. Je déconne, c'est moi.

– Quelle est donc cette étrange voix?

Son interlocuteur avait bien raison d'être surpris, Jiraya avait installé un logiciel pour rendre sa voix méconnaissable.

– Simple mesure de sécurité. Alors, que me vaut ce coup de fil, Shiro-sempai?

– Je voulais juste t'informer que notre vieil ami a rendu visite à sa femme à l'hôpital ce matin.

– Toujours au courant de tout, le vieux, hein?

– Disons que je fais ce que je peux, rit-il.

– Je suis au courant. Je sais aussi qu'il a infiltré le système de vidéo surveillance qu'on a mis en place.

– Vraiment?

– Pour moi aussi, cela reste une énigme. Il n'est pas adepte des nouvelles technologies et personne dans l'Akatsuki ne possède des connaissances suffisantes en informatique pour craquer notre système aussi facilement.

– Cela ne serait pas la première fois qu'il réussit un tel exploit, relativisa Shiro.

– En effet, il a déjà réussi un tour de force encore plus épatant. D'ailleurs, on ne sait toujours pas comment il a pu accéder à ces dossiers.

– Eh bien... Pour ne rien te cacher…

– Oh... toi, t'es au courant d'un truc important.

– J'ai étudié la question et j'ai fini par apprendre qu'il avait été en contact avec... « Big M ».

– Big M!

Jiraya n'en revenait pas.

– En effet, Big M, plus connu sous le nom de Miruki Zoldik, l'un des plus grands pirates informatiques des quatre continents.

– Est-ce qu'on va devoir faire face aux Zoldik? demanda-t-il sans pouvoir masquer sa crainte.

– Non, les Zoldik ne seront pas une menace.

– Tant mieux, se réjouit-il.

– Ne te réjouis pas trop vite.

– Comment ça?

– J'ai demandé à Kuro d'ordonner à sa « marionnette » de lancer un mandat intercontinental contre lui.

– Alors où est le problème?

– Aka, ne me coupe pas, j'ai horreur de ça, l'avertit le vieil homme.

– Veuillez m'excuser.

– Il s'avère que Big M a trouvé refuge dans une organisation criminelle qui est experte lorsqu'il s'agit de disparaître dans la nature.

– Non, ne me dis pas que...?

– Exact, « Kumo », l'informa le blanc de la connaissance.

– Alors cet enfoiré a pris contact avec des types comme La Brigade fantôme, fit le rouge de la fourberie un peu embêté.

– En effet.

– Si jamais il décidait de s'unir avec des gens de ce genre...Je n'ose même pas y penser.

– Non, ce qui l'intéresse,c'est la vengeance alors que la Brigade n'aime que le profit. Tu le connais aussi bien que moi, il a soif de justice et rien d'autre. Il est vrai qu'il a pris contact avec eux, mais c'était dans le but de pirater des dossiers dans nos serveurs.

– En parlant de ça, comment était-il au courant de l'existence de ces dossiers?

– Bonne question, je me suis moi-même interrogé là-dessus.

– Et donc?

– Je n'ai trouvé aucun élément pouvant conclure à une supposée fuite.

– Tu dis donc qu'il n'y a pas de taupe?

– Non.

– Non?

– Je dis que je ne peux pas le prouver, nuance, rectifia le blanc.

Le fourbe rit.

– Bon, je dois y aller, je suis très occupé là.

– Tu enquêtes sur l'évasion de Kisame?

– Mais comment... Il se retint de poser la question. Laisse tomber.

– Tu penses que ses collègues l'ont aidé à s'échapper?

– Je ne pense pas, mais je n'en suis pas certain. Il est vrai qu'un d'entre eux possède la faculté de se téléporter.

– « Se téléporter»? Comme ce type, Tobimaru ?

– En effet, paix à son âme. Mais ce pouvoir ne lui aurait été d'aucune aide, la prison est équipée d'un système de détection de chakra, ainsi, à l'instant où il se serait téléporté dans l'enceinte de la prison, il se serait fait repérer et aurait déclenché la fermeture de toutes les pièces de la prison ainsi que la propagation de « C-gaz ».

– C-gaz?

– Exact, ce gaz de couleur bleue a pour effet de rendre inutilisablestous les types de jutsu.

– En vérité, une fois inhalé, il a pour effet de drainer le chakra de la victime, l'empêchant de se servir de ce dernier.

– Oui, bref, il n'aurait pas pu s'enfuir en utilisant ce pouvoir.

– En effet.

– Avant de partir, j'aimerais te demander...

– Quoi donc?

– À propos du conseil d'hier, pourquoi ne m'as-tu pas soutenu devant Kuro? Tu aurais dû dire que le boss de l'Akatsuki et le meurtrier de l'Alchimiste d'État Armstrong est une seule et même personne.

– Je ne pouvais pas faire cela.

– Pourquoi?! N'oublie pas qu'on est dans le même bateau. Si je plonge tu plongeras aussi!

– Je sais.

– Alors pourquoi?

– Si j'avais agi de la sorte, Kuro aurait eu des soupçons. J'ai donc agi normalement et exprimé mon désaccord avec toi sur ce sujet.

– Je vois.

– Bien, au revoir Aka, amuse-toi bien, dit-il avant de raccrocher.


Jiraya rejoignit alors le directeur qui l'attendait dans son bureau.

– Vous revoilà, fit le directeur, assis sur son trône.

– Oui, je...

Il se fit interrompre à nouveau par les vibrations de son téléphone.

– Veuillez m'excuser.

– Faites donc, après tout, ce n'est pas comme si on avait un prisonnier classé S actuellement en cavale.

– Haha, elle est bien bonne,celle-là, dit-il, avant de sortir une fois de plus pour poursuivre sa discussion à l'abri des regards.

Jiraya reconnut tout de suite ce numéros, il s'agissait d'un agent rouge qu'il avait mis en planque devant le hangar de la société de Nines Ore, lieu qui abritait la scène de crime de l'alchimiste Armstrong.

– Alors, c'est réglé ? C'était qui ? Je n'ai pas réussi à avoir cette information.

Il n'eut pour réponse qu'un étrange silence.

– Allo? L'expression sur visage du fourbe changea. Qui est à l'appareil?

– Ce n'est pas très malin de s'attaquer à un policier, vous risquez gros, vous savez?

Cette voix...

Jiraya se mit à rire.

– Alors, mon petit soldat est mort?

– Qui sait? Mais cela devrait être la dernière de vos préoccupations, le prévint son interlocuteur.

– Et quelle devrait être la première?

– Moi.

– Haha! Qu'il est drôle.

– Si vous le dites. Ça m'ennuie, mais je vais vous trouver et quand je l'aurai fait, je me ferai une joie de vous passer les menottes.

– Bonne chance, Nara Shikamaru.

– Oh, vous connaissez mon nom. Vous avez donc un avantage sur moi, pourrais-je savoir le vôtre pour remettre les compteurs à zéro? demanda très gentiment l'inspecteur de police.

– Non, je n'en vois pas l'intérêt. Bye.

Puis il mit fin à la conversation.

Au même moment dans le hangar de la société Nines Ore

– Alors Hinata, tu as réussi à le localiser? demanda Shikamaru en se mettant un bandage sur l'entaille ensanglantée présente sur son bras droit.

– Non, la communication n'a pas duré assez longtemps, hélas. Je sais juste qu'il utilisait un portable prépayé et qu'il se trouvait à l'ouest du pays.

– Kuso! Bon ce n'est pas grave, cela aurait été trop facile.

– Je t'envoie une unité scientifique et…

– Non, ce n'est plus la peine, la stoppa-t-il.

– Quoi ? Mais pourtant tu…

– Écoute-moi bien, Hinata, toute cette histoire doit rester entre nous. J'ai sous-estimé cette affaire. Naruto m'avait bien dit qu'il y avait quelque chose de louche derrière tout ça.

– Et en ce qui concerne ton agresseur? J'en parle à Naruto?

– Hinata, est-ce que tu as entendu ce que j'ai dit ?

– J'ai entendu, mais là, c'est Naruto.

– Pas la peine de l'inquiéter pour rien.

– « Pour rien » ? Ton adversaire a quand même réussi à fuir! Et s'il revenait pour s'en prendre à toi de nouveau?

– Crois-moi, il n'est pas près de pointer le bout de son nez avant un moment, sourit-il fièrement.

– Bon, si tu insistes.

– J'ai une course à faire, mais après, j'aurai une mission pour toi.

– Ok, amuse-toi bien, à tout à l'heure.

– Ouais.

Puis il raccrocha.

– « Amuse-toi bien » qu'elle dit ? Qu'y a-t-il d'amusant à faire une visite au siège des « Traqueurs » ?


Retour à la prison de Rikers.

Jiraya était en pleine conversation avec Ibiki quand on frappa à la porte.

– Qui est ce? demanda le directeur.

– C'est moi.

Jiraya reconnut la voix de son assistant.

– Entre, Shinji!

– J'ai fait ce que vous aviez demandé, commença Shinji en allant droit au but, sans même saluer Monsieur Ibiki.

– Et donc?

– Le système de sécurité de l'île toute entière a été piraté.

– Comment? Impossible! Ce système a été installé par Aoi Corp!

– Tu en es sûr? demanda-t-il à son subalterne ignorant les propos du directeur.

– Sans aucun doute. Autre chose, celui qui a fait ça s'est aussi créé une carte « passe-partout » avec laquelle il a pu circuler librement dans les locaux.

– Mais les caméras... les capteurs? persista le directeur.

– Vous n'avez pas écouté ? Il a hacké le système de sécurité.

– Vers quelle heure le piratage a commencé? continua Jiraya.

– Aux environs de neuf heures.

– As-tu, comme je te l'ai demandé, la liste des visiteurs de cette tranche horaire? Quelqu'un pourrait avoir vu ou entendu quelque chose.

– Oui, la voici, dit-il en lui tendant ladite liste.

– Voyons voir ça. What the fuck!

D'un coup, il se mit à rire. Un nom lui avait sauté aux yeux.

Est-ce là une coïncidence? Shinji, on rentre à Konoha.

– Quoi, vous partez déjà? demanda le directeur ne comprenant pas ce qu'il se passait.

– En effet, bonne chance avec les médias, grand chauve, dit-il avant de partir avec un large sourire, suivi de près par Shinji.

– Qu'est-ce qui se passe ?

– Devine qui est la dernière personne à avoir vu Kisame.

– Euh, un policier, je crois.

– Non, pas n'importe quel policier. Uchiwa Sasuke.

– Le fils du traître?

– Lui-même. C'est suspect, non?

– En effet. Vous pensez qu'il a quelque chose à voir dans cette évasion?

– Allons lui poser la question, sourit-il. Ah, et puis avant que j'oublie, débarrasse-toi de ce téléphone.

– Bien reçu.


Pendant ce temps, dans le présent, Sasuke était en planque dans un restaurant en face de l'immeuble où résidait Théo Smith, assis à une table qui donnait un large point de vue de la rue. Nonchalamment avachi dans son fauteuil, les yeux rouges et en larmes à cause d'un rhume, il profitait de l'absence de son partenaire pour passer un coup de fil des plus importants.

– Allo, c'est moi, se présenta le brun.

– Vas-y, tu peux parler librement. Alors, tu as découvert quelque chose ?

– En effet, « Hidan ».

– Hidan? Je ne comprends pas. Qu'est-ce que cela veut dire?

– C'est le nom de la personne qu'on recherche.

Un silence lui répondit.

– Allo? T'es toujours là?

– Oui, désolé. Alors, on l'a enfin trouvé?

– Non, on n'a que ce nom.

– Oui, mais au moins, tu as maintenant un nom à mettre sur ce regard.

– Exact, néanmoins pas la peine de s'exciter. Il fait partie de l'Akatsuki, alors il ne sera pas facile à attraper.

– On se rapproche, c'est déjà ça. Mais dis-moi, comment tu t'y es pris pour avoir cette information?

– Kisame me l'a dit.

– Quoi? Vraiment? Je veux dire, pourquoi?

– Il ne l'a pas fait de son bon vouloir.

– Vraiment?

– Je l'ai piégé.

– Piégé?

– Tu te rappelles du massacre de ce village à Kiri et de cet enfant qui a été décapité?

– Oui effectivement, comment ne pas m'en rappeler !

– Je l'ai accusé de ce meurtre.

– « Accusé » ? Comment ça accusé? Ce n'est pas lui le coupable?

– J'ai bien étudié son profil et ce dernier montre que ce n'est pas le cas, atchoum! révéla le brun avant d'éternuer.

La serveuse, qui jusqu'ici se contentait de l'observer en silence, se décida enfin à l'approcher pour lui proposer un mouchoir et entendre sa commande par la même occasion.

– Un mouchoir? proposa la serveuse à Sasuke.

– Non merci.

– Vous voulez commander?

– Non merci, je n'ai pas d'appétit, renifla-t-il telle une adolescente qui venait de se faire plaquer.

– Bon ben, je repasserai plus tard.

Puis elle retourna espionner son seul client depuis le bar en imaginant toutes sortes de scénarios avec sa patronne.

– Allô t'es toujours là?

– Continue.

– Kisame utilise une arme de prédilection, une épée monstrueuse du nom de « Samehada ». Cette dernière n'a pas les caractéristiques nécessaires pour décapiter une personne de la sorte.

– Donc, tu savais que ce n'était pas lui?

– Exact.

– Je ne comprends pas, pourquoi cette question alors? Pourquoi jouer cette comédie?

– Kisame est un homme arrogant, fier et avec un code d'honneur qu'il suit sans faille. Jamais il ne m'aurait parlé librement. Mais en lui faisant croire que j'ignorais qui était le véritable coupable de ce meurtre, je lui ai donné l'occasion de fanfaronner car il était en possession d'une information que je n'avais pas.

– Il a donc baissé sa garde.

– Même si je ne connaissais ni son visage ni son nom, il y a deux choses que je ne pourrais pas oublier: son regard et son arme, cette espèce de gigantesque faux à deux branches. Jamais je ne pourrai les oublier. La nuit du massacre de ce village, une caméra a filmé deux hommes portant un long manteau noir avec des nuages. L'un d'entre eux portait « Samehada », l'autre une faux. Cette nuit-là aussi, ces deux-là étaient ensemble, il était donc logique de penser qu'ils travaillent en duo.

– Je vois. Bien joué, je vais voir si j'arrive à trouver des informations sur lui.

– Fais donc cela, je ferai de même de mon côté.

– Sasuke?

– Quoi?

– Fais attention à toi.

– Je ferai ce que j'ai à faire.

– Je suis sérieux! Elle ne voudrait pas que tu risques ta vie bêtement.

– Je te recontacte dès que j'ai du nouveau. Au revoir, déclara son mystérieux allié.

– Au revoir.

Au bar

– Le pauvre, il vient de se faire plaquer par téléphone en plus! commenta la serveuse.

– Je le plains. Tu sais quoi, tu devrais lui proposer nos meilleurs desserts, histoire qu'il y noie son chagrin. Les ruptures, y a rien de mieux pour les affaires, fit la vielle patronne, le visage enjoué.

– Oh bah tiens, on dirait qu'il ne s'est pas fait plaquer, finalement, dit la jeune femme en voyant arriver Gintoki.