Un duo presque parfait : L'Affaire Andrew Jackson III
Chapitre 13
Jeudi 4 Octobre - 13H47 - Commissariat de Konoha - salle d'interrogatoire numéro sept
─ Ino, que fais-tu là?
─ Ne soyez pas si familier avec moi, inspecteur Uchiwa!
─ Si cela te fait plaisir. Maître, que faites-vous ici?
─ Cela me semble évident, je suis là pour protéger un homme innocent.
Devant cette remarque, Gintoki sortit du silence en s'esclaffant de rire.
─ Un problème ? demanda la jeune fille en tailleur gris au consultant d'un air agacé.
─ Non, rien. Mais dites-moi, Maître, Théo n'a pas demandé d'avocat et il n'a passé aucun coup de fil.
─ J'ai été contacté par une autre personne.
─ « Les Blacks Boys »? présuma Sasuke.
Le silence de l'avocate en disait long.
─ Alors, tu travailles avec des gens comme ça, maintenant? Tu me fais pitié.
─ Sachez que votre pitié m'indiffère au plus haut point. Et pour la dernière fois, c'est Maître Yamanaka! On n'a pas élevé les cochons ensemble à ce que je sache.
─ Euh, si je peux me permettre « Maître », on dit « les moutons », intervint Gintoki.
─ Pardon? interrogea la jeune femme.
─ Oui, on dit « on n'a pas élevé les moutons ensemble ».
─ Non, on dit bien « cochon », confirma le brun.
─ Non, on dit « mouton », j'en suis sûr, reprit avec conviction l'homme avec la sucette dans la bouche.
─ Je te répète que c'est cochon!
─ C'est toi le seul cochon ici! l'accusa Gintoki.
─ T'as dit quoi?
─ Tu m'as bien compris! Dis-moi, Sasuke, est-ce qu'il y a une seule jolie femme qui ne soit pas tombée dans tes filets?
─ Répète ça pour voir.
─ Silence tous les deux! Vous n'avez pas honte de vous conduire ainsi devant une demoiselle, avocate de surcroît? les réprimanda le commissaire.
─Naruto, c'est lui qui a commencé! se défendit le brun.
─ C'est quoi, cette réponse de gamin! T'as quel âge? Tu es inspecteur de la criminelle du commissariat de Konoha, reprends-toi.
Ouais, reprends-toi, répéta le permanenté en se délectant de sa sucette.
Naruto s'avança doucement vers le consultant puis, arrivé à sa hauteur, il s'arrêta et lui sourit. Gintoki lui rendit ce sourire. Puis, soudain, le commissaire enfonça avec virulence son poing dans le crâne du mangeur de sucette.
─ Aïe! Qu'est-ce que j'ai fait? demanda le natif d'Edo, la main droite sur son crâne endolori.
─ « Qu'est-ce que tu as fait? » Tu oses me poser cette question, sombre crétin! Pourquoi diable manges-tu en plein interrogatoire ? Tu n'es peut-être pas soumis aux mêmes règles que les officiers de police, mais ton attitude doit tout de même être irréprochable. Ce genre de comportement est intolérable! le houspilla l'Uzumaki.
─ Je rajouterai que ce n'est pas la première fois, enchérit Sasuke.
─ En plus! Tu as intérêt à te reprendre toi aussi. Bien, Maître, je vous laisse, n'hésitez pas à me demander si mes hommes dépassent les limites.
─ Cela ne sera pas nécessaire, je suis une grande fille.
─ Fort bien. En tout cas, ravi de t'avoir revue, même si nous ne sommes plus du même côté.
─ On est toujours dans le même camp…Naruto. Je défends la justice.
─ Le penses-tu vraiment? la questionna Naruto en souriant.
─ Oui.
─ Dans ce cas, je ne peux que t'encourager, chacun suit sa propre justice, mais tout le monde n'agit pas de manière juste.
─ Que veux-tu dire? demanda Ino, le regard perdu.
─ Qui sait? Au revoir, Ino.
Le commissaire disparut derrière la porte, laissant son duo intrépide seul face à l'avocate et son client.
─ Judas, tu m'as balancé ! se plaignit Gintoki.
─ Relax mec, lança le brun à son collègue avec un rictus moqueur.
─ S'il vous plaît, cessez donc ces gamineries, j'ai un planning chargé.
─ Le travail ne manque pas quand on bosse chez Brown Hiro et Associés.
─ Je le connais, c'est l'un des plus grands cabinets d'avocat du continent rouge, déclara Gintoki, donnant plus de crédit à la remarque de son collègue.
─ Exact, il est très puissant, bien que la plupart de ses clients soient des mafieux tel que le vieux Drago.
─ Bordel, je suis là! cria le suspect, las d'être ignoré.
─ Monsieur Smith, l'apostropha l'avocate.
─ Quoi?
─ Je suis votre avocate, je suis là pour vous défendre, donc fermez-la tant que je ne vous demande pas de l'ouvrir! Si c'est compris, hochez la tête.
Le jeune homme acquiesça de la tête comme la jeune femme blonde le lui avait ordonné.
─ Bien, qu'est-ce que vous avez? Pas grand-chose, sinon mon client serait déjà inculpé, poursuivit-elle.
─ Les empreintes de votre client ont été retrouvées sur un sac plastique contenant des résidus de drogue, commença l'Uchiwa.
─ Et donc? Des empreintes sur un sac plastique ne prouvent pas qu'il vend de la drogue. Mon client s'est peut-être acheté un sandwich dehors, s'en est servi pour le transporter et l'a jeté dans la rue une fois devant chez lui. Ensuite, quelqu'un l'a ramassé et l'a rempli de drogue.
─ Wow, elle est futée l'avocate, hein Sasuke?
─ Théo, où étiez-vous au moment du meurtre ? continua Sasuke en ignorant les propos de son déjanté de consultant.
Le susnommé regarda son avocate pour savoir s'il pouvait répondre. Elle lui fit oui du regard.
─ Pas sur place, j'étais ailleurs.
─ Montrez l'arme du crime, prouvez que mon client s'en est servi, prouvez que mon client était sur place, sinon relâchez-le.
─ Et toc ! Désolé, s'excusa-t-il piteusement en regardant Maître Yamanaka.
─ Nous savons que vous avez utilisé une arme récemment. On a relevé des traces de poudre sur vos mains, l'informa le policier.
─ Comme notre magnifique et ravissante experte nous l'a dit, les douilles qui ont été retrouvées sur la scène de crime proviennent de deux armes, l'une appartient à Yamazaki Kura qu'on pensait être un dealer, mais qui s'avère, d'après les dernières infos, être un consommateur. La deuxième doit être la tienne car celle de l'agent Jackson n'a pas servi. Alors, mon petit Théo, qu'as-tu fait de l'arme? Tu devrais parler. Les policiers sont solidaires entre eux, tu sais, ils feront tout pour la retrouver.
─ Et on la retrouvera, sois-en certain, ce n'est qu'une question de temps, assura Sasuke.
─ Inspecteur, arrêtez votre cinéma, je ne connais pas le futur mais le présent est très clair, vous n'avez rien. Alors, une dernière fois, sortez-moi une arme ou libérez mon client.
13H55 - Bureau de Naruto
─ L'ex de Sasuke a raison, on n'a rien de solide pour le garder au trou, plaisanta Gintoki.
─ Ce n'est pas mon ex! hurla Sasuke, l'air outré.
─ Mais oui, mais oui, se moqua le consultant.
─Sasuke, quelque chose à ajouter ? demanda Naruto à son ami d'enfance.
─ Ce n'était pas vraiment ma copine, on se faisait juste du bien de temps en temps, c'est tout.
─ Mais de quoi tu parles à la fin? Je te parle de l'affaire!
─ Ah...Je vois. Eh bien, Hinata m'a envoyé un texto, une caméra a filmé Théo Smith en train de quitter la scène de crime en courant, aux environs de huit heures.
─ C'est une preuve indirecte, son avocate répondra qu'il a le droit de courir dehors. Après tout, le footing, c'est bon pour la santé, spécula le commissaire.
Sasuke était obligé de l'avouer, les preuves contre Théo Smith étaient minces. Mais Hinata venait d'entrer et avec elle, une info qui effacerait le rictus d'énervement au coin des lèvres de l'inspecteur.
Yo Hinata d'amour.
─ Re-bonjour Gintoki. Excusez-moi de vous déranger, mais j'ai une info de dernière minute.
─ Parle donc, intervint l'Uchiwa.
─Oi, Sasuke, tu te crois où là? C'est à moi de dire qui a le droit de parler ou non. Ce n'est pas ton bureau à ce que je sache !
─ Si cela te fait plaisir.
─ Bien, tu peux parler Hinata, ordonna le blond avec fierté.
─ Le P.C a enregistré l'appel d'un témoin qui disait avoir vu un suspect s'enfuir de la scène de crime quelques minutes après les coups de feu. Voici son numéro de téléphone et son adresse.
─ Ok, Gintoki, on n'a pas de temps à perdre, on y va !
14H05
Dans la ville de Kyoto, deux enfants se cachaient dans la réserve d'un magasin Carrefour Market. Ces deux gamins étaient affamés, cela faisait quelques jours que leurs estomacs n'avaient pas servis. Le plus grand des bambins était une fille, ravissante, âgée de douze ans. Une peau claire en opposition avec la couleur noire de ses cheveux, descendant jusqu'à ses épaules. Elle possédait un regard corbeau franc et imperturbable. Mince et athlétique, elle était vêtue d'une veste Adidas blanche avec des rayures noires sur les bras, un blue jean qui avait clairement fait son temps et de bottes marron lui arrivant presque jusqu'aux genoux. Elle était sur ses gardes, les yeux fixant la porte en face d'elle, d'un air suspicieux.
Le deuxième enfant était un jeune garçon assez petit, rien de surprenant, il n'avait que cinq ans. Lui n'était pas vraiment conscient de la situation, se prélassant au fond de la pièce dans les bras de Morphée. Un petit homme blond à la chevelure ondulée coiffée en pagaille, au regard azur perçant, au visage arrondi avec une fine bouche en son centre. Il arborait un ensemble survêtement noir avec une doublure intérieure rouge, un tee-shirt blanc et des sandales de ninja.
Soudain, l'aînée entendit des pas lourds se rapprocher. Elle sortit son couteau placé à sa taille et alla se cacher derrière une étagère, laissant le jeune garçon bien visible, le visiteur focaliserait ainsi son attention sur lui. La porte s'ouvrit, laissant apparaître un grand homme tout en muscles, muni d'une torche à la main gauche et d'un sac de courses dans l'autre main. C'était un agent de sécurité. Comme elle le pensait, il se dirigea vers le garçon qui dormait encore. En moins de cinq secondes, elle sortit de l'ombre, fit s'écraser au sol ce colosse grâce à une prise de judo, mit sa main gauche sur sa bouche pour empêcher un éventuel appel à l'aide et plaça sa lame sous son cou.
─ Un seul geste brusque et tu es un homme mort, menaça la jeune fille d'un regard qui ne laissait pas de place à une réponse négative, avant de reconnaître l'homme. Joey? Elle retira son arme blanche du cou de l'agent. Désolée, je ne t'avais pas reconnu, manque de sommeil.
Elle rangea alors son arme.
─ Ce n'est rien. N'empêche, tu es vachement forte, ma petite m'as maîtrisé avec une telle facilité, avoua-t-il malgré lui.
─ Rien de surprenant, tu n'es pas très fort.
─Oi, un peu de respect pour mon égo, s'il te plaît.
─ Désolée d'avoir marché sur ta dignité, sourit-elle.
─ Pas grave. Mais dis-moi, où as-tu appris à te battre comme ça? Je fais plus d'un mètre quatre-vingts pour cent kilos mais c'est comme si ce n'était rien pour toi.
─ Tout ce que je connais, je l'ai appris dans la rue, mais je n'ai pas vraiment envie d'en parler.
─ Toujours aussi discrète.
─ Discrète?
─Ben oui, je ne connais même pas ton nom , c'est pour te dire.
─ Ce n'est pas faux.
Le jeune garçon se ré d'étonnant, vu le tumulte causé par sa sœur.
─ Joey! Qu'est-ce que tu nous as ramené?dit-il en bondissant de joie dans la direction de l'agent de sécurité.
─ Yo gaki. Je vous ai rapporté deux barquettes contenant chacune quatre takoyaki, deux bols de ramen, deux canettes de Coca ainsi que quelques bonbons.
─ C'est génial! se réjouit le blondinet.
─ Je t'en prie, ce n'est rien. En plus, ces produits sont bientôt périmés.
─ Périmés?
─ Oui, les produits dont la date de consommation approche sont retirés du magasin et donc des coup, ce sont les seuls articles que je peux vous donner.
─ Ne t'en fais pas, c'est plus que ne sais pas comment te remercier, déclara la jeune fille, un air reconnaissant trônant sur son visage.
─ Je t'en prie, ça me fait plaisir. Allez, à table!
─ Super! s'exclama-t-il en sejetant sans vergogne sur les victuailles.
─Boruto, mange calmement, tu risques de t'étouffer, baka!
─Boruto? C'est ça son nom?
─ Merde! laissa-t-elle échapper.
─ Du calme, je ne dirai rien.
─ Ce n'est pas grave, on va partir de toute manière.
─ Quoi maisdjadkpodddn, déclara le jeune garçon, la bouche pleine.
─ On ne parle pas la bouche pleine.
Le blondinet recracha alors tout le contenu de sa bouche dans une serviette avant de reprendre.
─ Mais pourquoi?
─Boruto!
─ Quoi, j'ai plus la bouche pleine maintenant, dit-il avec évidence.
─ Oui, mais c'est sale ce que tu viens de faire! lui fit remarquer sa grande sœur.
─ Où allez-vous partir? les questionna Joey.
─ Je ne sais pas encore, mais ce n'est pas bon pour nous de rester au même endroit, révéla l'adolescente.
─ Je ne sais pas vraiment ce que vous fuyez, mais si vous voulez, j'ai une place pour vous chez moi.
─ C'est vrai? fit le jeune garçon sans cacher sa joie.
─ Oui, ma femme et moi, on serait ravis d'accueillir des enfants dans notre est si calme depuis que notre fils est parti.
─ C'est génial! On peut y aller, Sarada, s't plaît s't plaît s't plaît ?
─Sarada? répéta Joey, le visage ravi de connaître enfin le prénom de la jeune fille.
─Boruto! se plaignit-elle.
─ Oh oh, la boulette! remarqua le gamin en mettant sa main sur sa bouche.
─ Je connais enfin vos prénoms à tous les deux, se réjouit , c'est d'accord?
─ J'apprécie votre offre mais je suis obligée de la dé ne veux pas vous mettre en danger.
─ Ne dis pas n'importe quoi, c'est moi l'adulte et c'est toi l'enfant. C'est donc à moi de te protéger et pas l'inverse.
─ Joey, tu es trop gentil mais surtout trop faible. Tu ne fais pas le poids face aux hommes qui nous pourchassent.
─ Bon...Tu connais au moins un endroit sûr?
─ Non, je dois l'avouer.
─ Je connais bien un endroit, mais ce n'est pas l'endroit rêvé pour des enfants.
─ Quel est cet endroit? Cela m'intéresse.
─ Eh bien, il y a très peu de chances que quiconque aille te chercher là bas, mais comme je l'ai dit, c'est assez dangereux.
─ Ne t'en fais pas, je sais me défendre, le rassura-t-elle.
─ Ouais, c'est clair! Sarada, elle est balèze, elle se bat trop bien. Elle fait paff et paff et puis paff! fit-t-il en gesticulant ses poings dans tous les sens.
─ C'est bon, calme-toi un peu, Boruto. Bien alors, c'est où cet endroit?
─ L'immeuble Sainte-Catherine. Il s'agit d'un lieu qui sert de refuge à des habitants de l'Other World.
─ De l'Other World ? Vous parlez de ces gens qui viennent d'une autre dimension.
─ Oui. Je sais bien qu'ils sont…
─ Parfait, on partira dès que ce goinfre aux cheveux d'or aura fini de remplir son estomac.
─ C'est du rapide!
─ La route est longue.
─ Ok, vous allez me manquer.
─ Toi aussi, Joey ! cria Boruto en se jetant sur Joey pour lui faire un câlin.
Sarada, elle, avait la tête pensées étaient déjà tournées vers le futur. Elle avait déjà oublié Joey.S'attacher aux gens n'était pas compatible avec sa vie de fugitive. Triste vie...
14H15 - Au sud de la banlieue Delta9
Sasuke et Gintoki s'étaient rendus au domicile du prétendu témoin ayant vu Théo Smith s'enfuir de la scène de crime.
─ Vous êtes bien Mathilda Tanzaki?
─ Qui la demande? demanda l'ado, le regard plein de soupçon.
─ Je suis Sasuke Uchiwa, inspecteur de la police criminelle et voici mon coéquipier.
─Yo Sakata Gintoki desu!
─ On nous a informés que vous avez appelé le Central après avoir entendu des coups de feu et vu un individu suspect s'enfuir.
─ Je n'ai rien vu ! déclara-t-elle au pas de sa porte.
─ Vraiment? Ce n'est pas votre numéro? dit-il en brandissant un bout de papier où ce dernier était inscrit.
─ Peut-être bien.
─ Avez-vous votre téléphone sur vous?
─ Peut-être bien.
─ Ne me faites pas perdre mon temps, gamine! Donnez-moi votre portable.
La jeune fille se résigna à lui obéir. Sasuke regarda l'historique des appels et vit que le numéro du Central, le 777, avait été tapé.
─ Mentir à la police peut te coûter cher, reprit le brun. Maintenant parle!
─ J'ai rien vu, je vous dis! Je fais toujours ce que mon père me dit, je me mêle de mes affaires.
─ Si tout le monde agissait comme vous, ça serait la mort de l'esprit de communauté, lui fit remarquer le consultant.
─C'est pas mon problème! En plus, je suis pas une balance!
─ « Une balance »? Un homme est mort et cela pour protéger ta vie. De toute façon, on peut te forcer à témoigner.
─ Je nierai !
Soudain des jeunes sortirent de l'appartement d'en leur jetèrent un regard noir avant de disparaître dans les escaliers.
─ S'il vous plaît partez, je n'ai pas envie d'être associée à vous, supplia-t-elle, le visage marqué par la peur.
Gintoki se mit à rire, avant de prendre la parole.
─ Sasuke, je crois que tu n'utilises pas la bonne mé -moi essayer.
─ Fais-toi plaisir.
Gintoki se mit à tousser avant de hurler.
─Yo ! C'est génial ce que tu fais, c'est vraiment cool d'aider la police ainsi!
─ Mais bordel, à quoi vous jouez ?! Fermez-la ! Les gens risquent de vous entendre.
─ Tu as fait preuve d'un grand courage en appelant la police et je t'en remercie, toute la police te remercie. Mais cela n'est pas suffisant, si tu as appelé, c'est parce qu'au fond de toi, tu savais que tu devais le faire, que ce qui se passait était mal et que quelqu'un devait agir. Alors, va au bout de ton acte et viens identifier l'homme que tu as vu ou sinon, grâce à mon talent d'acteur, toute cette banlieue te considérera comme une « balance ». Alors, que souhaites-tu? Avoir le courage de remplir ton devoir de citoyen ou ne rien faire mais passer quand même pour la « balance » de service?
─ C'est d'accord, je vous suis.
14H45 - Salle d'identification numéro trois.
Cinq hommes noirs âgés d'une vingtaine d'années faisaient face à une vitre teintée, qui protégeait la jeune Mathilda. L'adolescente de treize ans tremblait, enivrée par la peur. La main apaisante de Gintoki la rassura. Elle finit par se calmer et se concentra pour identifier l'homme qu'elle avait vu s'enfuir.
─ Il ne me voit pas, hein?
─ Non, ces vitres sont teintées.
─ N'aie pas peur Mathilda, tu n'as rien à craindre. Concentre-toi sur l'identification.
─ Ok. C'est le numéro deux.
─ Tu es sûre?
─ Oui, c'est le numéro deux.
─ Très bien.
Le brun laissa échapper un sourire.
─ On te tient, Théo.
14H50 - Bureau de Naruto
─ Théo vous attend avec son avocat dans la salle d'interrogatoire sept, prévint le commissaire.Écrasez-le!
─ Compte sur moi, affirma le brun.
─ Une minute, et Mathilda ? Les Black Boys ne risquent pas de lui faire du mal? s'inquiéta Gintoki.
─ Pas de souci, tebayo! J'ai placé deux agents devant chez elle.
─ Je suis rassuré.
─ Qu'est-ce qu'il y a? Le maître chanteur a un petit faible pour sa proie?
─ Maître chanteur? Pourquoi tu m'appelles comme ça?
─ C'est comme ça qu'on appelle ceux qui font du chantage.
─ J'ai juste négocié, sourit-il. T'es jaloux parce que ta méthode du méchant flic a merdé, c'est tout.
─ Ferme-la !
─ Non, toi, ferme-la !
─ Non, vous, fermez-la ! Maintenant, allez me coffrer ce tueur de flic au lieu de continuer vos gamineries ! ordonna le commissaire.
15H00 - Salle d'interrogatoire numéro sept
─ Ce témoin dit n'importe quoi! J'ai pas tué ce poulet!
─ Dis, Sasuke, tu le crois, toi?
─ Pas du tout.
─ Moi non plus. Théo, pourquoi ne pas nous dire ce qui s'est réellement passé ?
Théo regarda son avocate pour avoir son approbation avant de délier sa langue.
─ Je venais de finir ma vente avec Yamazaki et…
─ De crack? l'interrompit le brun.
─ Non, de Corazón. Bref, il était en manque, totalement déchiré. Soudain, voilà que ce flic se pointe sans prévenir et se met à nous crier dessus dès qu'il nous voit. Yamazaki a pété les plombs, il lui a tiré dans la cuisse, puis dans l'estomac. Après, il s'est mis à me tirer dessus en disant que je l'avais piégé. Je lui ai dit que je n'y étais pour rien mais il ne m'a pas cru... Alors j'ai tiré dans sa direction.
─ Et vous l'avez tué.
─ C'était de la légitime défense, mec! répondit-il à Sasuke.
─ On peut dire que c'est bien joué, se moqua le consultant.
─ Et pour l'agent Jackson?
─ Je croyais qu'il s'en sortirait, se dédouana Théo.
─ Mais il est mort, poursuivit l'inspecteur.
─ Ce n'est pas ma faute, c'est surtout celle de l'autre policier ! se défendit le jeune homme.
L'expression sur le visage de Gintoki changea, il était intrigué par la réponse du dealer.
─ Qu'est-ce que tu veux dire? Sois plus clair.
─ Quand j'ai tourné au coin de la rue, il y avait un autre policier. Sous un porche, dans le noir, comme s'il se cachait. Voyez, ce que j'ai pas compris, c'est que le premier policier, son collègue, il était blessé mais pas mort. Alors pourquoi est-ce qu'il n'a rien fait ce keuf? Il aurait dû réagir, je veux dire, c'était son coéquipier. C'est lui qui l'a laissé crever, pas moi.
15H05
Hinata fit irruption dans le bureau de Naruto, une info importante en main.
─Naruto, le résultat de l'analyse des balles est tombé.Les balles qui ont tué l'agent Jackson proviennent de l'arme de Yamazaki.
─Tss! Alors Théo n'a pas tué l'agent Jackson ? demanda Sasuke à Hinata, pas très content de cette info.
─ Oui, mais en revanche, il a tué Yamazaki Kura. Des collègues ont retrouvé une arme sur un chantier abandonné.Sa crosse est recouverte des empreintes et de l'ADN de Théo Smith et ça correspond avec les résidus relevés sur ses mains et sa veste.
─ Merci Hinata, tu peux disposer.
L'experte scientifique prit congé, suivant les directives de son commissaire, en laissant la porte du bureau de son chef ouverte.
─ Donc, on ne peut inculper personne pour le meurtre de l'agent Jackson, se résigna l'Uchiwa.
─ Exact, à moins que tu veuilles arrêter un cadavre? se moqua l'Uzumaki.
─ Ça ira.
─ Vous oubliez le policier que Théo a vu, rappela Gintoki.
Gêné, Naruto demanda à Gintoki de refermer la porte de son bureau pour que nul autre n'entende la suite de leur conversation.
─ Est-ce que nous pouvons croire Smith? questionna le blond, perplexe.
─ Pourquoi est-ce qu'il mentirait?
─ Pour la même raison qu'un chien pisse sur un trottoir, c'est dans sa nature, supposa Sasuke.
─ Non, ce n'est pas ça. Il n'a pas dit cela pour se protéger ou quoi que ce soit d'autre. Non, autrement, il aurait choisi d'autres mots. Là, il ne comprenait juste pas l'attitude de ce policier.
Sasuke n'en croyait pas ses oreilles.
─ Attendez, je rêve, là? Êtes-vous en train d'insinuer qu'un collègue a quelque chose à voir avec ce meurtre? On n'a jamais vu un policier laisser mourir un de ses coéquipiers, déclara le brun.
─ Oui, mais on a un témoin qui dit le contraire, contra le commissaire.
─ Alors, vous comptez dire à tous les membres de la maison qu'on a un traître parmi nous?
─ On ne dira rien! Cette conversation restera entre nous trois. Il y a un système de vidéo surveillance, voyez ce que les caméras nous disent, histoire d'avoir un plan de vue plus large.
─Naruto, tu plaisantes, n'est-ce pas? Tu ne vas quand même pas suivre cette piste, c'est insensé!
─ Un policier est mort, je suivrai toutes les pistes imaginables pour résoudre ce meurtre.
─ Incroyable.
L'Uchiwa sortit en claquant la porte derrière lui.
─Pfff.
─ Bon ben, je vais y aller, signalale natif d'Edo, se mettant en marche avant de se faire stopper.
─Gintoki, soyez discret.
─ Comptez sur moi !
