Enfin la suite de cette merveilleuse fic (mais non, je ne m'envoie pas de fleurs !). Désolée pour le retard mais l'Education Nationale me demande beaucoup de travail en ce moment, donc j'ai un peu de mal à me consacrer à Ron (enfin, je ne vous parle pas de nos nuits torrides !).
Un grand merci à Elliania, Wendy-Malfoy (pour ses trois messages !), Sandra77, vava cracra, Samikitty, Mely-Chan86, Faeris, Magikal-Fairy, Dryadia, Anacofleb, moggliesmad, virg05, Calimera, Chackoone, Celenelen, Dinou et gigi.
Bourrée
J'étais assise au bar du Chaudron Baveur et je descendais une autre bièraubeurre. Je claquai la bouteille sur le comptoir, indiquant par là que j'avais bu tout le contenu et que j'en voulais une autre. Neville plaça une bouteille devant moi avec réticence, et j'entrepris de la vider, répétant ainsi tout le processus.
« Hermione, je pense que tu en as assez », dit Neville. Un ans plus tôt, Neville et sa femme Hannah avaient acheté le Chaudron Baveux à Tom, le vieil aubergiste édenté. Tom sentait qu'il était temps pour lui de prendre sa retraite, et Neville avait sauté sur l'occasion. En moins d'un an, Neville et Hannah avaient complètement restauré le Chaudron Baveux de la dégradation dans lequel il se trouvait. L'auberge était un endroit accueillant et chaleureux, et elle affichait presque toujours complet. Excepté maintenant. Il y avait seulement deux autres personnes dans le bar, en ne comptant pas moi et Neville : c'était probablement parce qu'il était tard et que c'était sur le point de fermer.
« N'importe quoi ! Je suis farp…, parfff… » Merde, c'est quoi ce mot déjà ? « Je suis tout à fait capable de tenir l'alcool », répondis-je. « Maintenant, donne-moi un autre, Neville ! » Je frappai ma main sur le bar.
Neville secoua la tête. « Tiens, prends ça », dit-il en plaçant une tasse devant moi.
« C'quoi ? » demandai-je.
« Du café. »
« Je ne veux pas du café. Je veux une bièraubeurre. »
« Plus de bièraubeurre. Du café. Maintenant bois ! »
Il y avait quelque chose dans le ton de Neville qui me fit obéir. Je n'avais jamais réalisé que Neville avait acquis plus de caractère avec les années. Je pris une gorgée de la tasse, et je fronçai le nez. Ce "café" était dégoûtant. J'avais plutôt envie d'une autre petite bièraubeurre. Je posai la tasse et je décidai de ne plus en boire une goutte. Je me sentis soudain très fatiguée. « Peut-être que je devrais faire un petit somme. Je pose juste ma tête une minute et je dors un peu », pensai-je. Bien que mes yeux soient fermés, j'enregistrai vaguement que quelqu'un entrait dans le Chaudron Baveur.
« Merci d'être venu. J'ai essayé d'appeler Harry et Ginny mais ils n'étaient pas chez eux. Je lui aurais bien préparé une chambre mais nous sommes complet ce soir. »
« Non, c'est bon. Tu as fait ce qu'il fallait faire, Neville. Où est-elle ? » Je connais cette voix. Où est-ce que j'avais déjà entendu cette voix avant ? Elle me plaisait assez.
« Par ici, Ron. »
Ron ! Oh non ! J'ouvris les yeux et mes peurs devirent réalité. Avec ma tête toujours sur le comptoir du bar, je regardai dans la direction de Ron et Neville, et je remarquai qu'ils se dirigeaient vers moi. Je notai aussi que Ron portait un balai. Je me demande ce qu'il fait avec ça ?
« Eh bien, je n'aurais jamais pensé voir un jour Hermione Granger, assise à un bar, ronde comme une queue de pelle », dit Ron. Bien que je n'avais pas encore levé ma tête du bar, je pouvais voir qu'il retenait à grand peine un sourire.
« Pour ton information, Ronald Weasley, je ne suis pas en état d'ébr… ébri… » Qu'est-ce qui ne va pas chez moi ? Pourquoi je ne pouvais pas dire le plus simple des mots ? « Je ne suis pas bourrée. »
« Vraiment ? Alors pourquoi tu es allongée sur le bar ? »
« J'ai envie d'une sieste. »
Ma réponse le fit rire, et ça n'améliora pas mon comportement. Comment osait-il se moquer de moi ! Je l'avais vu saoul beaucoup de fois (n'oublions pas le mariage de Fred et Angelina, n'est-ce pas), et je ne m'étais jamais moqué de lui. De toute façon, je n'étais pas bourrée, n'est-ce pas ? Bien sûr que non !
« Je ne suis pas bourrée », dis-je en tentant de le persuader. « Si j'étais saoule, je ne serais pas capable de me toucher le nez. Et je peux. Tu vois ? » J'entrepris de toucher ledit nez, mais malheureusement, j'évaluai mal la trajectoire, et je me mis le doigt dans l'œil. « Aïe ! »
« D'accord. Tu n'es pas bourrée », dit Ron sarcastiquement. « Allez, viens. C'est l'heure de rentrer chez toi ; Neville veut fermer. » Il se tourna vers Neville. « Ne t'inquiète pas. Je veille à ce qu'elle rentre chez elle en un seul morceau. »
« Merci, Ron. Bonne nuit. » Neville s'adressa à moi alors que Ron me conduisait vers la porte. Je n'avais jamais réalisé que marcher puisse être aussi difficile, surtout quand les chaises ont décidé de se mettre sur mon chemin. « Bonne nuit Hermione. »
J'arrêtai de marcher, fis face à Neville et posai mes mains sur ses épaules pour me stabiliser. Une expression sérieuse traversa mon visage. « Merci Neville. Ça a été un vrai plaisir que tu t'occupes si bien de moi ce soir. » Ron éclata de rire, et les joues de Neville devinrent cramoisies, ce qui me laissa perplexe. « Qu'est-ce que j'ai dit ? » demandai-je. Ni Ron, ni Neville ne voulurent m'éclairer. Ron secoua juste la tête, et marmonna quelque chose à propos d'une future bagarre entre Hannah et moi dans la matinée.
Nous quittâmes le Chaudron Baveur, et nous allâmes dans la rue. Ron me bougea pour que je monte sur le balai, ce qui me rendit très nerveuse. Je n'avais jamais aimé être sur un balai. « Ron, ça ira. Je vais transplaner », dis-je en lui faisant face. Il ricanait toujours, mais une fois que je proposais de transplaner, il s'assombrit.
« Tu ne transplaneras pas dans ton état. Ça pourrait te désarticuler, Hermione. Toi, plus que tout autre, tu devrais le savoir. »
« Ron, combien de fois vais-je devoir te dire que je ne suis pas bourrée ? »
« Un million de fois en plus ne me convaincraient pas. Maintenant, monte. »
J'enjambai le balai avec réticence, et je l'empoignai. « Et si des gens nous voient, Ron ? » demandai-je, en espérant le dissuader. Ça ne marcha pas.
« J'ai jeté un sort d'invisibilité dessus », répliqua-t-il. Il monta sur le balai derrière moi, il entoura ma taille de son bras, en me serrant très fort. Je pouvais sentir son torse se soulever dans mon dos, sa respiration sur ma nuque et sa main sur ma taille. C'était le paradis absolu. Sans même le réaliser, je m'appuyai contre lui.
« Tu es prête ? » demanda-t-il. Il semblait presque essoufflé. Était-ce mon imagination ? Est-ce que la sensation de mon corps l'affectait autant que le sien m'affectait ? Mon cœur se serra à cette possibilité. Je n'avais pas dû lui répondre la première fois car il me demanda encore si j'étais prête à partir. J'acquiesçai en lui disant mon adresse, et il décolla doucement. Nous planâmes pendant quelques secondes avant qu'il ne s'élève plus haut et se dirige en avant.
Une des raisons pour lesquelles j'avais toujours détesté voler, aussi bien sur un balai qu'en avion moldu, était le fait que j'étais sujette au mal de l'air. Bien que je n'étais toujours pas convaincue de mon ivresse, voler dans ma condition actuelle n'était pas une bonne idée. Nous étions dans les airs seulement depuis quelques minutes quand je fus prise de nausées. Le vent léger faisait bouger le balai de haut en bas. De haut en bas. De haut en bas. Oh mon dieu ! Je sentais que j'allais être malade.
« Ron, atterris », murmurai-je derrière ma main, qui couvrait ma bouche, comme si ce geste m'empêcherait de vomir.
« Quoi ? »
« Je t'ai dit d'atterrir ! »
Ron fit ce que je dis, mais ne sembla pas très heureux de le faire. « Hermione, je ne te laisserai pas transplaner », commença-t-il avant de bien me regarder ; mais quand il vit mon visage, il sut que ce n'était pas la raison pour laquelle je voulais qu'il atterrisse. Je poussai Ron et je me précipitai derrière le buisson le plus proche. Il se passa, au moins, une bonne vingtaine de minutes avant que j'émerge de derrière le bosquet avec Ron à mes côtés. Il était resté avec moi, me chuchotant des mots d'encouragement, me frottant le dos et me disant que ça passerait.
Enfin, après beaucoup d'arrêts derrière des plantes variées, nous arrivâmes à mon appartement. Ron fronça les sourcils à la vue de l'état désolant de l'extérieur. « Attends de voir l'intérieur », pensai-je. Une fois dedans, le froncement de Ron fut remplacé par un regard de colère. « Tu vis ici ? » demanda-t-il.
« Oh, ce n'est pas si mal », mentis-je. En fait, c'était plutôt horrible. Je commençai mon travail presque immédiatement après mon retour à Londres, et j'avais besoin d'un endroit où habiter. C'était la seule chose que j'avais pu trouver en un délai aussi court, et à un prix abordable. Je me dirigeai vers la chambre, et je m'assis sur mon lit en fermant les yeux. J'étais assez fatiguée et la seule chose à laquelle je pensais était dormir.
Soudain, Ron fit irruption dans ma chambre, m'arrachant à mon demi sommeil. Il allait et venait dans la pièce en ouvrant les tiroirs et en vidant leur contenu dans un sac. « Ron ! Qu'est-ce que tu fais ? »
« Je t'emmène loin d'ici. J'essayai de remplir un verre d'eau et tu sais ce qui est sorti du robinet ? Un truc marron dégueulasse ! »
« Oh, ça ! » dis-je soulagée. « Je pensais que quelque chose de terrible était arrivé. Tu dois juste laisser l'eau couler. »
Il continua à empiler les vêtements dans le sac jusqu'à ce qu'il soit plein. « Je m'en fous. Tu vas venir habiter avec moi. Un point c'est tout. »
Oh Seigneur ! Dans quel pétrin m'étais-je fourrée ?
Le prochain chapitre sera plus court…mais plus chaud ! Reviews SVP.
