Je viens de passer trois jours à configurer internet chez moi, ce qui explique mon retard : désolée !

Heureusement que Ginny est là pour conseiller Hermione. Elle est tellement névrosée qu'elle serait capable de tout foutre par terre !


Déjeuner entre filles

Une fois au travail, je recherchai les symptômes de la nymphomanie, et je fus plutôt soulagée de découvrir que j'appréciais vraiment le sexe, et que je ne souffrais pas d'un quelconque désordre psychologique ! C'était une très bonne nouvelle car elle signifiait que je pouvais toujours implorer Ron pour le sexe, ce qui était une bonne chose depuis que Ron et moi avions passé presque toute la nuit et la matinée à faire l'amour. Quelle façon fabuleuse de commencer un jour merveilleux !

D'aussi loin que je pouvais le dire, c'était un jour merveilleux. Je ne m'étais pas battue avec ma secrétaire, je devais voir Ginny pour le déjeuner, un rendez-vous que j'attendais avec impatience (Ginny et moi ne nous étions pas vus aussi souvent que je l'aurais souhaité depuis mon retour à Londres) et, le meilleur moment de ma journée, je m'étais réveillée dans les bras de Ron, ce qui avait décuplé la valeur de ma journée.Qu'est-ce qu'une fille pourrait demander de plus ? 'Seulement une répétition de ta matinée', pensa la partie diabolique de mon cerveau. Un sourire béat et post-coïtal s'allongea sur mon visage, alors que je me souvenais de tout ce que Ron m'avait fait ce matin.

"Vas-tu arrêter de penser à mon frère ? C'en est presque écoeurant", dit une voix amusée, en me sortant de ma rêverie. Ginny. Je savais qu'elle ne faisait que plaisanter et que ce n'était qu'une question de temps avant qu'elle ne fourre son nez dans ma vie amoureuse.

J'accueillis Ginny joyeusement, ses yeux taquins rencontrèrent les miens alors qu'elle s'asseyait en face de moi. Nous déjeunions dans notre restaurant favori, juste au coin du Ministère, où nous étions toutes deux employées ; Ginny avait un poste au Conseil de la loi magique. Depuis qu'elle était devenue sorcière-avocate, Ginny s'était battue pour une structure plus juste qui reflèterait celle des Moldus.

Nous passâmes notre commande au serveur, et une fois que notre vin fut arrivé, Ginny commença à m'interroger. Je réalisai vite comment elle était devenue une des avocates les plus recherchées dans toute la communauté magique de Grande-Bretagne. Elle était sans pitié. "Dis-moi tout Hermione ! Et, ne laisse de côté aucun détail !" exigea-t-elle, faisant référence à ma situation actuelle avec Ron.

"Ginny, tu es si fouineuse !" la taquinai-je. Je savais qu'elle mourrait d'envie de savoir ce qui se passait entre Ron et moi.

"Oh, allez, Hermione ! Tu dois me le dire !" supplia-t-elle, comme une petite fille voulant son jouet favori. Je me laissai fléchir en riant et je lui racontai tout, absolument tout. Cela me rappela combien nous étions amies avant.

Pendant notre scolarité à Poudlard, particulièrement durant nos dernières années, Ginny et moi étions devenues extrêmement proches : nous nous disions tout, de nos sentiments pour Harry et Ron aux détails de notre première fois. Ca avait été très dur pour Ginny, quand j'étais partie à Vienne. Oh, nous étions restées en contact, mais ce n'était pas comme avant. Nous étions plus prudentes, plus réservées. Je pense que la distance fait ça à l'amitié, ça et le fait que Ginny n'aie jamais accepté ma rupture avec Ron. Elle avait toujours été une romantique invétérée, mariée seulement depuis deux ans quand Ron et moi nous étions séparés. Elle avait toujours supposé que Ron et moi, on se marierait, comme elle et Harry. Notre rupture l'avait frappé, et ça lui avait pris trois mois complets avant qu'elle ne me reparle.

Ginny m'incita encore à parler et j'abandonnai finalement en riant, en lui disant tous les détails. Je lui parlai de mon rendez-vous avec Harry, le même rendez-vous où il m'avait dit que Ron avait une petite amie, bien que je soupçonnais qu'il ait déjà renseigné sa femme sur toute la situation. Je lui relatai ma rencontre avec Ron, et ma dispute avec la pétasse et ma beuverie excessive, qui m'avait conduite à emménager dans l'appartement de Ron.

Je lui racontai les détails de notre Guerre des Sexes et comment ça avait mené à notre petite aventure dans le grenier. Je révélai les bouffonneries de son mari et de ses frères dans le salon. Ginny rigola quand je lui dis comment ils avaient scandé 'Ils se sont envoyés en l'air'. Décrivant notre petit jeu de docteur, je narrai les nombreuses fois où Ron et moi avions fait l'amour cette nuit et comment nous avions fait l'amour ce matin. En bref, je lâchai tout, ne laissant aucun incident sous silence.

Je parlai pendant la majeure partie de notre déjeuner, ne mangeant que la moitié de ma salade César, avant de me taire. Pendant toute ma récitation, Ginny écouta religieusement, et je pouvais dire qu'elle en savourait chaque minute.

Enfin, elle dit, "Je suis si contente que toi et Ron, vous soyez de nouveau ensemble ! Je suis heureuse de voir que tu sois revenue à la raison, Hermione !"

Fronçant les sourcils, je pensais à ce que Ginny venait de dire. '... que tu sois revenue à la raison, Hermione.' Bien que Ginny n'ai rien dit à voix haute, je ne pouvais m'empêcher de sentir le sous-entendu derrière cette phrase. Elle savait... merde je savais, que c'était ma faute si Ron et moi nous étions séparés. S'il n'y avait pas eu ce moment de démence de ma part, Ron et moi n'aurions pas été séparés ces quatre dernières années. Qui sait ce qui aurait pu se passer pendant cette période ? J'aurais pu être heureuse, aussi heureuse que je l'avais été ces dernières vingt-quatre heures.

Soudain, mon état de béatitude fut englouti par une vague de panique. Ginny, qui sentit ma détresse, me demanda si j'allais bien. "Non, Ginny. Et si ça finit ? Si c'était juste une histoire de cul ?"

"Hermione, arrête de penser ça. Tu es en train de te rendre folle. Vous êtes parfaits, alors arrête !

"Je ne peux pas, Gin ! Ron et moi, on a emménagé ensemble trop vite. Ca ne fait que quelques semaines que je suis revenue et depuis, j'ai appris que Ron avait une copine, j'ai emménagé chez Ron le jour où il a cassé avec sa soi-disant copine, et maintenant, une semaine plus tard, on est ensemble et tout ça. Exactement où on en était il y a quatre ans. Pas un mot à propos de la raison de notre rupture. Je te le dis, Gin, tout ça va m'exploser en pleine face ! Tu l'as dit toi-même : nous sommes parfaits. Nous sommes presque trop parfaits."

Je pouvais sentir le monde tourner autour de moi. Merde, c'était trop parfait. Quelque chose allait céder. Quelque chose allait exploser. C'était juste une question de temps.

"Hermione ! Ne te laisse pas aller !" m'ordonna Ginny avec force. Une fois qu'elle eut capté mon attention, ses traits s'adoucirent. "Ecoute, je sais que tu te sens comme si tu vivais dans un château de cartes, mais ne t'inquiète pas. Tout ira bien. Peu importe ce que tu penses qu'il va se passer ou que les choses soient allées trop vite, rappelle-toi que Ron t'aime. Il a jeté sa copine pour toi, pour tout dire ! Ron n'est pas du genre à te faire marcher, Hermione. Mon frère est beaucoup de choses mais ce n'est pas un connard. Il t'aime. Et, pour la cause de votre rupture, t'as qu'à lui en parler. Dis-lui tes raisons. Il écoutera ; il a vraiment mûri depuis quatre ans. Il a même commencé à accepter que Harry et moi avions des relations sexuelles", dit-elle en souriant avant de rajouter, "enfin presque".

Elle pressa sa main d'une manière rassurante. "N'essaie pas de trouver des raisons pour lesquelles votre relation pourrait foirer parce qu'à force, c'est ce qui se passera. Accepte-la comme elle vient et chéris-la pour ce qu'elle pourrait devenir."

J'acquiesçai en soupirant. "Tu as raison. Je lui parlerai. Promis", ajoutai-je en remarquant le regard dubitatif de Ginny. "Mon dieu, je suis névrosée, n'est-ce pas ?" demandai-je en blaguant.

"Quelquefois", dit-elle en souriant. "Mais c'est pour ça qu'on t'aime." Elle regarda sa montre qui indiquait 'C'est l'heure de retourner au travail'. "Merde. Ecoute, je dois y aller", dit-elle en hélant le serveur pour l'addition. "Oh, avant d'oublier. Harry voulait savoir si toi et Ron vouliez passer le dernier week-end de juillet avec nous dans notre maison de campagne ?"

Je remarquai comment Ginny avait dit 'le dernier week-end de juillet' à la place de 'l'anniversaire d'Harry'. Depuis la défaite de Voldemort en septième année, l'anniversaire d'Harry était considéré comme la fête nationale du monde magique. Cette année, son anniversaire tomberait un lundi, ce qui signifiait que nous aurions un long week-end. Maintenant, la raison pour laquelle Ginny n'avait pas précisé cette fête, c'était parce que Ron avait toujours été un peu chatouilleux sur le sujet, et je soupçonnais qu'il l'était encore.

"Harry et toi, vous ne préférez pas rester seuls pour son anniversaire ?" demandai-je. Je savais que je le voudrais, si les rôles étaient inversés et que c'était l'anniversaire de Ron.

Elle fit un signe de rejet. "Harry et moi, on est seuls tout le temps. De toute façon, nous ne serons pas ensemble vingt-quatre heures sur vingt-quatre, tu sais. Ne t'inquiète pas ; j'aurais du temps avec mon mari", dit-elle, haussant les sourcils de manière suggestive, ce qui me fit rire bruyamment. Aucun doute que le serveur pensait que nous étions légèrement cinglées quand il déposa l'addition, parce qu'il battit précitamment en retraite en lançant des regards anxieux. "Allez, Hermione. Ce sera comme au bon vieux temps. Et, ça manque beaucoup à Harry de passer du temps avec toi et Ron ; ça le rendra vraiment très heureux. Donc, dis oui s'il te plaît", ajouta-t-elle avant de payer la note.

Bien que je pensais que l'idée d'un tranquille week-end avec Ron, Harry et Ginny était assez attirante, j'avais le sentiment que convaincre Ron serait difficile, à cause de toute l'affaire avec l'anniversaire d'Harry. Mais, j'avais des ressources. "D'accord. J'essaierai de convaincre Ron. Maintenant, vas-y avant d'être en retard !"

Elle m'embrassa sur la joue et promit de me rappeler plus tard. "N'oublie pas de parler à Ron !" cria-t-elle par-dessus la foule du restaurant alors qu'elle partait.

Je n'étais pas sûre de ce qu'elle voulait dire : parler à Ron à propos de mon épisode irrationnel ou du week-end à la maison de campagne. Je savais que, pour calmer mes peurs à propos de ma relation renaissante avec Ron, je devrais lui dire pourquoi je l'avais quitté. Et ce n'était pas une tâche que j'attendais avec impatience.


Comme tout ne peut pas être toujours rose, la prochaine fois, tout va s'effondrer à cause de... je vous laisse deviner ! Reviews please !