Un sifflement étourdissant détourna son regard de la magnifique créature.
Elisa n'en revenait pas. Elle venait juste de voir une licorne, et voilà que maintenant elle voyait le train rougeoyant foncer vers elle. Ce ne pouvait pas être vrai… Elle rêvait sans doute encore…Mais si, au contraire, le monde de Jedusor était réel? Si justement, devant elle se présentait l'occasion unique de s'échapper de son pensionnat…? Alors elle ne laisserait pas cette chance filer. Elle décida de prendre le train à son passage devant elle. C'était son seul espoir, et en cet instant quitter la terre ferme pour se retrouver sur un de ces wagons était la chose qu'elle désirait le plus au monde.
Après un rapide élan, Elisa se retrouva sur le train. La douleur que la chute contre le toit provoqua aussitôt sur ses genoux lui prouva qu'elle ne rêvait pas…Maintenant elle devait se cramponner pour ne pas glisser. Elle ferrait peut-être mieux de rentrer dans un compartiment…
Elisa se glissa par une sorte de trappe. Elle atterrit dans un couloir vide. De chaque côté, il y avait des compartiments. Elisa jeta un coup d'œil à celui qui se situait à sa droite. Une femme grande, maigre, mais néanmoins élégante avec des lunettes et un chignon regroupant des cheveux grisonnant se tenait assise sur une banquette, le dos droit. Elle semblait inquiète, pour ne pas dire perturbée. Elle s'adressait visiblement à un homme minuscule aux oreilles pointues. D'autres adultes se trouvaient avec eux, mais ils étaient tous avachis dans leur banquette, l'air dépités. La grande femme soudain se leva et hurla si fort qu'Elisa entendit:
"Je ne suis pas d'accord avec vous! L'école doit fermer, c'est trop dangereux! De toute façon, je suis la directrice maintenant. Et tant que je ne l'aurais pas décidé, Poudlard restera fermée."
Poudlard restera fermer. Ces trois mots brisèrent l'espoir d'Elisa. Alors Jedusor avait raison pour son monde magique. Mais quel dommage! Cette école allait fermer…Néanmoins, dans ce train, il n'y avait que des sorciers. Qu'allaient-ils faire, eux? Elle décida de chercher des élèves. Elle entra dans un compartiment au hasard. La porte s'ouvrit sur un groupe de jeunes garçons vêtus de robes noires avec des broderies vertes. On pouvait lire "serpentard".
-Oui, il paraît que Drago l'a tué! Disait l'un jubilatoire.
-Non, voyons tu n'as pas entendu! C'est Rogue! Tu te rends compte!
Elisa n'avait aucune idée de qui avait été tuée. Elle les regardait discuter. Ils ne semblaient pas l'avoir remarquée. Soudain, la discussion pris un autre tournant. Leur désaccord se manifesta par une attaque étrange. Le premier avait sortit un bâton et venait d'envoyer un éclair orange sur le second. D'abord surprise, Elisa vit que maintenant ce dernier sautait sur place de plus en plus vite. Elle ne pu s'empêcher de rire.
-Que fais-tu là? Tu n'es pas une serpentard? Aboya le serpentard encore valide.
-Je…non…balbutia Elisa.
-Dégage! Ordonna-t-il en la menaçant de son bout de bois.
Elisa trébucha en reculant précipitement; cet instrument lui faisait peur. Elle faisait souvent un rêve où un homme l'utilisait pour l'étouffer dans une fumée noire…
-Ba-guette! Se moqua le garçon, ba-guet-te! Bouhou! Regarde, une baguette! Non là franchement on croirait une moldue! En plus t'es habillée comme eux!
Elisa sortit du compartiment; désappointée, elle parcourue le couloir, voulant être le plus loin possible de ce garçon. Moldue? Ça veut dire quoi? Elle regarda son reflet dans une vitre. Brune et pâle, elle portait une jupe en coton beige et un polo bleu marine. Rien de spécial. Quand au bâton, ça devait être une baguette magique! Mon dieu cela ressemblait à s'y méprendre à un conte pour enfant! Baguette magique, licorne et sorciers! Il ne manquait plus que les ogres et les dragons! Quand elle se fut remise de ses émotions, elle se décida à retenter sa chance. Après tout, ils ne seraient peut-être pas tous aussi méchants avec elle!
Elle poussa la porte d'un compartiment à sa gauche. Là encore, les élèves, cette fois-ci au nombre de six, portaient des robes noires. Un lion ainsi que le mot "gryffondor" était brodé en rouge et or sur leurs robes. Ils furent tous surpris de la voir rentrer, mais, contrairement aux "serpentards", ils ne lui jetaient pas un regard méprisant, bien au contraire.
