SAIYUKI : REGARD D'AUTREFOIS, épisode 9…


"Uwah, tu triches, kappa !

-Arrête de regarder les cartes, guenon, c'est pas beau…

-Y a des cartes sous ton siège, cafard barbu, tricheur !"

La routine du voyage tira Mimi de sa longue léthargie :

"Ah ben en voilà une surprise ! La Belle au Bois Dormant qui se décide à s'éveiller !", sourit Gojyo en la voyant cligner péniblement des yeux.

-Gômen…, dit-elle en retenant un bâillement. Depuis combien de temps…

-Est-ce que tu dors ? Ca va faire trois jours, dit Sanzô sans détacher son regard de son périodique.

-De… de quoi ? Trois jours ?

-Tu ne te souviens de rien , demanda Hakkai.

-A part la grotte avec Ririn au village, rien. Plus rien du tout."

Gokû s'empressa de lui raconter son aventure, riant devant le visage ahuri de leur protégée

"Tiens, chuchota-t-il en lui tendant l'œuf, je l'ai placé chaque soir sous la lampe comme tu le faisais au village…

-Merci beaucoup, Gokû , sourit Mimi, heureuse, en déposant une bise sur la joue du singe.

"Un partout…", pensa Hakkai en regardant la scène dans le rétroviseur. Quel match serré…

"Voilà la prochaine escale, dit-il en arrêtant Jeep au sommet d'une colline, en désignant un village paisible au beau milieu de la plaine.

"Tiens, tiens… Ne seraient-ce pas la bande de Sanzô le bonze corrompu et leur protégée , ricana une voix sifflante, alors que l'ombre de la montagne devenait soudain plus noire.

-Qu'est ce que tu veux, crétin , demanda Sanzô, sentant la poudre lui monter au nez.

-Vous me proposez le choix ! Quelle charmante attention… Vos vies sont-elles à prendre ?

-Désolés de te décevoir, mais non", dit Gojyo en sortant de la Jeep, prêt au combat, suivi par Gokû, Hakkai et Sanzo, qui, d'un geste, intima à Mimi de rester dans la voiture.

"Oh, c'est vraiment dommage, pour une fois que l'on me laissait choisir… Tant pis, alors ! "

Malgré le jour encore haut, les ténèbres environnèrent chacun, l'isolant du groupe.


Sanzo.

"Koryu… Il y a longtemps, n'est-ce pas ?"

Qui ? Qui osait l'appeler encore ainsi ? Dans l'ombre se dessina une silhouette bien connue, celle du bonze Komyo Sanzô, son père adoptif. Il n'eu pas le loisir de s'interroger plus longtemps, une douleur fulgurante transperça son ventre, sa poitrine, des lames déchirèrent ses membres, et il s'écroula sur le sol.


Gokû.

"T'aime-t-il vraiment ? Ne penses tu pas qu'un autre a pris ta place dans son cœur ? L'un des autres yokais… Ou peut-être la petite dernière ?"

Le singe s'apprêtait à répondre, mais soudainement, son sang se mit à couler, répandant une douleur insupportable dans son corps, et il s'effondra.


Gojyo.

"Si seulement tu n'avais jamais existé… Si tu n'étais jamais venu au monde…

-Maman ?",demanda Gojyo, effrayé par l'idée que cette femme pouvait revenir d'entre les morts. Un poing l'atteignit en pleine figure.

-Tu n'as jamais été qu'un poids !

-Dokugaku ?"

Surpris, Gojyo ne tenta pas de se défendre, reconnaissant la voix de son frère aîné, alors qu'il l'immobilisait au sol, le poignardant, frappant jusqu'à ce que le sang coule et que ses blessures lui fassent perdre connaissance.


Hakkai.

"Gono ?"

La voix de Kanan.

"Gono, c'est bien toi ?"

Une ombre dans l'ombre… Mais c'était bien sa silhouette.

"Kanan ? Tu… tu ne peux avoir survécu…

-Gono…"

Hakkai s'approcha et distingua une lame dans la main de sa sœur.

"Je t'en supplies Kanan, ne fais pas ça," implora-t-il.

Au lieu de lui répondre, l'ombre se jeta sur lui, enfonçant le couteau dans la chair fragile, encore et encore, jusqu'à ne sentir plus aucune réaction…

"Je t'aime, Gono…"


Mimi.

Hakaryu était redevenu dragon, et, perché sur l'épaule de la seule personne dans son champ de vision, couinait doucement, inquiet. Elle n'osait bouger après l'obscurité soudaine.

"Ca alors… Une petite étrangère… Mimi ? Tu ne nous reconnais pas ?"

Entre les brumes de l'ombre, elle distingua les silhouettes familières de sa famille, et, joyeuse, voulut les retrouver, mais, de même que les autres, elle tomba sous les coups d'une entité invisible.


"Et voilà… Pas plus difficile que ça," ricana le yokai instigateur de cette escarmouche, ses yeux brillants dans l'obscurité.

"En premier… Le sûtra de notre cher Sanzo…"

Il s'en empara sans difficultés, contournant les corps dispersés dans la clairière comme s'il les voyait.

"Ensuite… occupons nous donc de cette gamine…".

Il s'approcha d'elle, mais le dragon blanc se jeta sur son visage, couinant furieusement, espérant au moins réveiller la plus proche…

Occupé à tenter de se débarrasser du reptile, le yokai fit tomber le sûtra. Soudain, une aveuglante lueur emplit l'air, et le monstre, contraint à la retraite, disparut.


Combien de temps restèrent-ils ainsi, prostrés sur le sol, nul ne sut le dire. Toujours était-il que, seulement assommée, Mimi se réveilla la première.

Voyant les corps au sol, ayant perdu beaucoup de sang, elle ne sut comment réagir en premier lieu. Puis elle se décida.

"Hakaryu… Veux-tu bien redevenir jeep ?

-Pyu…

-Je suppose que tu demandes si j'ai le permis…"

Le dragon hocha la tête, bien peu décidé à se laisser conduire par une inexpérimentée.

"Je n'étais qu'en conduite accompagnée… Mais je sais conduire, ajouta-t-elle, tant qu'il n'y a pas trop de monde sur la route...

Peu convaincu, le dragon devint tout de même voiture, et, du mieux qu'elle put, Mimi y chargea les corps.

"Les gars, la prochaine fois que vous vous réveillez, je vous parle régime ! (ndla : ah, je rêvais de l'écrire, celle-ci ) ", soupira-t-elle après avoir accompli son travail. Elle remarqua soudain le sûtra au sol, et voulut le ramasser, mais une main aux ongles griffus sortit de nulle part et s'en empara en même temps qu'elle.

"Lâche-ça tout de suite, gamine, ou tu vas passer un mauvais moment…"

Elle faillit laisser partir le rouleau de tissu, mais imaginant la tête du bonze si il voyait à son réveil l'absence de sûtra, elle mordit à pleine dents le poignet qui se rétracta dans l'ombre, alors que le yokai sifflait méchamment :

"Tu as de la chance qu'il fasse jour… Je t'aurais tuée."

Un peu apeurée, Mimi s'installa au volant, démarra, et enclencha la première vitesse.

"Pitié, Hakuryu, si je te bousille quelque chose, pourrais-tu attendre le village pour m'en faire part ?"

Le dragon couina, soudain peu confiant, mais l'accélération de sa conductrice l'empêcha de se soustraire à son triste sort…


Gokû ouvrit un œil, péniblement, et, sentant une large entaille non refermée dans son abdomen, fut tenté de le refermer. Il promena sa main sur sa blessure. De larges bandages empêchaient le sang de couler, mais la souffrance était atroce…

"Gokû ?"

C'était la voix de Mimi. Il tenta de se relever, mais elle l'en empêcha :

"Arrête, crétin…

-On est où , demanda-t-il en voyant le plafond de la chambre.

-A l'escale…

-Hakkai a pu nous y conduire ?

-Euuh… Oui, oui… Tu ferais mieux de dormir… Tiens, bois-ça."

L'effet de l'infusion fut radical, Gokû replongea dans le sommeil.


Un grognement tira Mimi de son état de demi-veille.

"Sanzo ?

-Qui d'autre , répondit le bonze, toujours aussi aimable.

-Je vois que t'es toujours si agréable… Tiens…"

Il résista au remède, mais elle finit par le lui faire avaler, et il fut gagné par une lourde torpeur.


"Gojyo ? Hakkai ?

Logés, faute de place, dans la même chambre, ils n'étaient pas encore réveillés.

Elle s'assit alors dans un fauteuil, serrant toujours contre elle son précieux œuf, et, se pelotonnant, finit par s'endormir.


"Mimi ?

-Oui ?

Hakkai venait d'émerger du sommeil.

-Je suppose qu'on ne doit pas bouger, sourit-il…

-Bonne supposition… Tenez. Je n'ai rien de mieux, mais j'espère que cela calmera au moins la douleur…, dit-elle en lui tendant, ainsi qu'à Gojyo qui venait de se réveiller, un gobelet de liquide brûlant.

-Mimi…

-Oui ?

-Qui a conduit Hakaryu jusqu'ici ?"

Argh. Rien à inventer, cette fois… Le conducteur de la jeep pourrait se renseigner directement auprès du concerné…

Elle s'apprêta à répondre, mais voyant que le sommeil les avaient déjà gagnés, elle sortit et descendit dans la salle commune de l'auberge.

Hakkai rouvrit un œil, et flatta le dragon qui était venu se poser près de lui.

"Alors, Jeep, ton verdict ?

-Pyuuuuu….

-Bien, mais… Comment ça, elle n'avait pas le permis ?" rit-il doucement en se rendormant…


"Ohayo, Mimi…, commença le parton de l'auberge, essuyant un verre, en voyant descendre la seule valide du groupe de voyageurs qu'il avait recueilli il y avait à peine une journée.

-Ohayo, Seï… Qu'est ce que je peux faire pour payer la nuit ? Je n'ai pas d'argent…

-Tu n'as qu'à te mettre à la cuisine… Mes filles ne diront pas non à un peu d'aide, sourit-il en voyant la gamine un peu fatiguée," alors, le rebouteux t'a donné ce que tu cherchais ?

-Oui, merci, Seï ! J'y vais," dit-elle en poussant la porte de la cuisine et retroussant ses manches. Elle ne connaissait même pas le patron, et pourtant, il les avaient recueillis, logés, l'avait aidée à les soigner, et avait même accepté de ne pas être payé contre menus services… En somme, elle ne s'en sortait pas si mal, pensa-t-elle en attrapant une éponge et commençant la vaisselle.


Un jour, puis deux passèrent. Les quatre se remettaient de leurs blessures physiques, lentement, et commençaient à se balader un peu dans le jardin de l'auberge. Cependant, ils restaient taciturnes, renfermés. Ils souffraient de l'intérieur. Un soir, pourtant, il fallut se décider à repartir. Installés tous les cinq dans une chambre, ils devisaient sur la démarche à suivre :

"On va lui casser la figure, hein, Sanzo, à ce yokai , demanda le singe.

-Je n'ai pas encore décidé, lui répondit le bonze, regardant au dehors, tirant une bouffée de sa cigarette.

-Il faudrait quand même qu'on le fasse, renchérit Gojyo, les yeux dans le vague, c'est une question…

-D'amour-propre, termina Hakkai, assit tranquillement sur un fauteuil, l'un des livres que lui avait prêté Mimi à la main.

-Où est Kotonbo,demanda Sanzô.

-En bas, elle doit terminer de nettoyer la salle commune, dit l'ancien humain en se replongeant dans sa lecture.

-On avait bien besoin de ça, tient… Elle n'aurait pas pu se servir de la carte, comme tout le monde ?

-Sanzo, murmura le kappa, aucun de nous ne peut s'en servir, t'es le seul à connaître le code…"(ndla : mais-euh, oui, c'est la carte inaccessible de l'épisode précédent... rigolez pas, je manquais d'éléments )

Le moine ne répliqua pas et expira longuement la fumée de sa cigarette. Des pas dans le couloir trahirent l'arrivée de la personne manquante, et, bientôt, elle s'assit (ndla : que dis-je, elle s'effondra…) sur le lit de la chambre :

"No comment, please, les gars, j'en peux plus…

-Mimi…

-Gokû, s'il te plaît…

-Viens voir !"


Mais que faut-il donc voir ? Mais oui, je suis méchante en vous posant ce genre de questions. Oulalah, j'abuse avec les ndla; faudrait que je réduise la consommation

Mode d'emploi de l'épisode 10…

Ouvrez votre carton, et déballez soigneusement le premier élément, nommé "Evènement important : ajout". Posez le délicatement sur une table, et continuez de déballer. Dans l'ordre, vous trouverez : un bouquin bien ennuyeux, une incompréhension totale, et surtout, surtout, ménagez bien le dernier morceau, le plus fragile : une expérience amusante…

Assemblez les différents constituants à l'aide du tournevis noté "Restaurant", puis Recouvrez l'épisode 10 ainsi formé par la coque de protection : "Fratrie nombreuse…"

Votre épisode 10 est monté et prêt à la lecture…

Vous connaissez la consigne …Reviews ! A bientôt et bon week-end !