Réponses aux reviews :
Hachikô : Lio habillée en serveuse... Voilà, voilà, c'est tout chaud, ça vient ! Et un chapitre tout beau tout neuf pour mademoiselle Hachikô (et les autres aussi )i
Mimi : Merci, Mimi, j'espère te tenir en haleine jusqu'au bout !
Lane : R1 : Et non... Pas de cornichons, dommage...
R2 : Oulalah, déjà Sanzo tout seul, c'était la cata, si Nî s'associe à lui... Y aura pas que les yokais qui vont se suicider
Et voici...
SAIYUKI : REGARDS D'AUTREFOIS, épisode 22, dit aussi l'épisode qui fait pitié n°1.
Car, hélas... Il y en aura d'autres...
Tous se tenaient pétrifiés, dans la salle où, depuis des siècles, patientait une mère prisonnière.
L'enfant dieu ne mit que quelques secondes à parcourir la distance qui le séparait du château d'Hojo. Pourvu qu'il arrive à temps…
Dans la salle de la résurrection…
La reine yokais psalmodiait toujours. Les cinq corps flottaient, chacun dans leur cuve, consumés par un feu intérieur. Les machines chauffaient…
"Docteur Nî !"
Le docteur Huang lui tendait un extincteur, désignant un foyer qui venait de prendre naissance juste à côté de lui.
Tant pis…, pensa-t-il en s'en emparant projetant à la base des flammes une nuée de neige carbonique, quelques minutes de plus, quelques minutes de moins…
Dans la salle de Rasetsunyo, les quatre compagnons reprenaient vie.
"Gokû ? Gokû, est ce que ça va ?
-Je… vais bien… Tempô."
Hakkai sursauta à l'annonce de ce prénom encore enfoui au plus profond de lui. Une douleur soudaine lui fit porter la main à son front. Lorsqu'il la retira, ses doigts étaient poisseux… De sang.
Gojyo subissait aussi ce don divin, alors que Sanzo, déjà marqué par l'attention des dieux, se relevait en grimaçant.
"Le châkra. Le don des dieux à ceux qu'ils aiment…", dit une voix inconnue près d'eux.
Gokû se retourna, souriant :
"Nataku !
-Je vois que tu ne m'as pas oublié…, sourit l'enfant dieu, ses longues mèches accompagnant le ruban de son chignon dans sa danse aérienne, son sabre, vibrant de sa propre vie, pendant au bout de son bras.
Une voix qui scandait des incantations, de plus en plus fort, de plus en plus rapidement, s'échappa d'une porte ouverte.
En l'entendant, Nataku pâlit :
"C'est presque fini… Il faut y aller !"
Il se précipita vers la porte qui s'ouvrit en chuintant, mais une formidable onde de choc les projeta sur la colonne de granit, qui se fissura sous l'impact.
"Il va vivre, il va vivre !", rit la reine yokai en voyant les yeux du Démon Taureau s'ouvrir après l'explosion sonore. (ndla : Frankenstein version féminine. Il va viiiiiivre ! Lèèève toi, ma créatûûûûûre...)
Alors il est temps, sourit Nî Jian-Yi en ôtant à l'aide de son pied l'une des principales prises d'alimentation des machines. Aussitôt, l'obscurité se fit. Seules les cuves, les yeux à peine entrouverts du cadavre, les lignes du pentacle brillaient encore.
"Nî ? Que se passe-t-il ? Nî ?
-Une panne, ma reine, les machines ont dû surchauffer…", sourit le nommé en mâchouillant sa cigarette.
Une seconde explosion sonore les envoya tous à terre.
Reprenant conscience, le groupe s'avança avec circonspection dans la salle de résurrection. Aucune lumière de filtrait, presque rien. Seules des cuves remplies d'un étrange liquide verdâtre, où semblaient flotter des masses sombres, et cinq lampes rouges placées à leur côté diffusaient une faible lueur.
"Oh non…", murmura Hakkai, au pied de l'un d'eux, les yeux exorbités devant l'horreur du spectacle qui s'offrait à lui derrière la paroi du verre couverte de buée.
L'herboriste, inconsciente, gravement brûlée, flottait doucement, ses longues mèches violettes accompagnant les mouvements de son corps. Parfois, une bulle d'air s'échappait de ses lèvres et montait à la surface, tremblotant dans le liquide visqueux, avant de disparaître."Yaone…"
Gokû le suivit. "Ririn !", cria-t-il en distinguant dans un second sarcophage les cheveux roux de son amie. Elle aussi flottait, recroquevillée, les yeux fermés, le visage crispé dans une éternelle grimace de souffrance.
Sanzo s'approcha d'une troisième cuve et y distingua le prince yokai, emmuré dans un perpétuel cri de douleur, les bras marqués par les brûlures, le visage barré par d'énormes cicatrices.
Gojyo effaça d'un geste du bras la buée qui ornait un quatrième sarcophage :
"C'est pas vrai, frérot, ils t'ont eu aussi !", cria-t-il en reconnaissant la tache de naissance yokai de son frère aîné dans un visage qui ne lui ressemblait plus guère, tordu par les douleurs.
L'enfant dieu Nataku, quand à lui, ne prit pas la peine de s'approcher du cinquième :
"Kotonbo… Mère. Non. Niisan. Ils vous ont tué…", dit-il, la voix pleine de larmes, les yeux brillants, alors que son sabre échappait de ses mains.
Gojyo, en l'entendant, courut vers le dernier sarcophage de verre :
"Non… C'est pas vrai , cria-t-il en tambourinant sur le verre, réveille-toi ! Reviens ! MIMI !"
"Réveille-toi ! Reviens ! MIMI !"
Des voix connues hurlaient ces mots. Les unes à droite, d'autres à gauche. Elle flottait, libre, dans un nuage de chaleur et de soie douce. On l'appelait derrière. Qui ? Elle se retourna pour tenter de distinguer qui lui en voulait. Qui ? Un homme aux cheveux rouges, qui la regardait, qui l'appelait au travers d'une vitre. Trois autres, penchés au dessus d'elle. Quatre filles, une femme, qui pleuraient à son chevet. Un enfant, aux longs cheveux noirs réunis en un chignon, une large tunique de soie voletant dans la brise. Trois autres hommes. Un blond, un brun, un aux cheveux ébène.
Du monde. Leurs voix étaient si lointaine…
"Réveille-toi !"
Et si proche.
La lumière douce qui l'entourait devint aveuglante, le bien-être fit place à une intense douleur…
"J'AI MAL ! AIDEZ-MOI !"
Nul ne pouvait l'aider. On n'assiste pas le nourrisson qui quitte le ventre maternel…
Il doit passer…
Seul.
"Arrête, Gojyo..., murmura Hakkai, les yeux voilés. Ils sont tous…
-TAIS-TOI ! hurla le kappa en se retournant, le visage transformé par la souffrance, ILS NE SONT PAS MORTS !
-Ta gueule, kappa , répondit Sanzo, ils sont fichus, on ne peut plus rien pour eux !
-Toi, bonze de merde, tu te la fermes , cria-t-il, ses cheveux volant autour de son visage, son châkra rouge suintant du sang qui le constituait, ils ne sont pas…"
Une gifle vint couper court à ses cris :
"FAUT VRAIMENT T'OUVRIR LES YEUX , OU QUOI , hurla le bonze en le forçant à regarder de nouveau, collant son visage sur la vitre embuée, ILS NE RESPIRENT PLUS, ILS SONT MORTS ! MORTS !"
Il disait vrai. Ils ne respiraient plus. Les lampes rouges prirent alors toute leur macabre signification. Aucune bulle de gaz de quittait leur bouche, aucun tuyau ne leur amenait l'oxygène vital. Ils étaient morts. Noyés, ou de brûlure. Qu'importe. On ne pouvait plus rien pour eux.Gokû, effondré au pied du sarcophage de Ririn, pleurait lui aussi. Il pleurait tous ces gens, ces amis qui avaient disparus pour redonner vie à un Démon. Cinq vies perdues. Pourquoi ? Pourquoi ? Pour rien.
Hakkai, en deuil, n'osait avancer trop près de la cuve de l'herboriste. A la distance où il se trouvait, il ne voyait pas les traces de brûlure et de torture. Elle était encore là. Entière.
Sanzo, lui, ne quittait pas des yeux le prince yokai. Il avait quelque chose pour quoi se battre. Cette femme, prisonnière de la colonne de pierre… Elle lui ressemblait tellement… Sa mère… Il se battait pour sa mère. Et il était mort pour elle.
Gojyo, déchiré entre deux êtres perdus, était agenouillé au pied des deux cuves. Les yeux humides, il se remémorait son frère aîné, toujours là pour le défendre lorsque leur mère s'en prenait à lui. La franche amitié qu'ils partageaient depuis leurs retrouvailles… "Ne pleure pas…". Je peux pleurer, Jien… J'en ai le droit… C'est… toi-même qui me l'a offert… Souviens-toi… Jien…
Nataku posa la main sur le verre du dernier sarcophage. "Kotonbo, je me souviens de toi…",murmurait-il doucement, le front appuyé sur la vitre, là où celui de la déesse avait fini par se poser."Je me souviens de toi lorsque Gokû nous a présentés… Ta gentillesse… Ta délicatesse… Niisan… J'aurais tant aimé que le futur se déroule ainsi…", pleura-t-il.
On pleure…
On me pleure ?
Non. On nous pleure.
Kogaiji, prince yokai, maître des arts martiaux et de la sorcellerie.
Dokugakuji, garde du corps, escrimeur, frère de Gojyo.
Yaone, herboriste, combattante, amie d'Hakkai.
Ririn, petite chatte aux yeux verts, princesse des yokais, fille du Mal et d'un reptile, amie de Gokû… Ma meilleure amie.
Moi. Mimi. Simple adolescente de 18 ans. Etudiante en médecine.
Moi, Kotonbo. Déesse des chants et de la voix.
On nous pleure.
Il ne faut pas pleurer…
Il ne faut pas pleurer…
Il ne faut pas…
Il ne faut pas mourir.
Un châkra qui se dessine.
Un poing qui se serre.
Une respiration qui reprend brutalement.
Un cri de rage qui monte, monte, traverse ce linceul liquide qui m'entoure, passe la paroi de verre et résonne dans la pièce.
Rage de vivre.
Rage de combattre.
JE VEUX VIVRE !
NOUS VOULONS… VIVRE !
L'un des cadavres revint à la vie.
"Kotonbo !", cria Nataku en voyant le corps s'animer, les yeux s'ouvrir, perdus, effrayés devant l'environnement qui s'offraient à eux. Un cœur qui bat. Un corps qui veut survivre. Une rage de vivre… Pour tous !
Les cinq lampes quittèrent leur habit vermeil pour un vert lumineux, alors qu'une douce lueur émanant de la cuve matricielle de Mimi remontait chaque fil, chaque connexion… Jusqu'au sûtra. Puis vers l'autre… Encore et encore…
Yaone, Dokugaku, Kogaiji, Ririn…
Nous devons vivre.
Hakkai poussa un cri de stupeur en voyant l'herboriste se réveiller et s'animer. Les blessures se refermaient, les chairs se reconstituaient…
Gojyo leva les yeux, et croisa ceux de son frère. Son visage. Redevenait normal. Dokugaku…
Sanzo ne cacha pas sa surprise en voyant le cadavre de son adversaire revenir à la vie, ses yeux briller d'un nouvel éclat, les cicatrices qui ornaient son corps se refermer rapidement.
Gokû encourageait et aidait Ririn, qui, à peine réveillée, commençait à frapper la vitre de sa prison.
Je veux vivre…
Le cadavre profita aussi de ce miracle. Ses yeux s'ouvrirent sur la salle illuminée par la lumière céleste, ses doigts remuèrent dans un vain effort pour quitter le carcan qui le retenait. Depuis 500 ans…
Je veux… vivre !
Le verre des sarcophages vola en éclats, et cinq personnes éreintées s'effondrèrent sur le sol, créatures à peine nés, alors que cinq autres se précipitaient pour les soutenir, les relever… Les aider.
Je veux… VIVRE !
Dans la salle de réanimation, l'électrocardiographe qui n'avait cessé depuis trois minutes d'émettre un "Biiiip" continu, reprit soudain son "Top, top…"régulier.
"Elle est vivante ! Elle est vivante !", hurlèrent de joie la dizaine de personnes qui priait intensément pour la survie d'une des leurs.
Elle est vivante.
Je suis vivante.
Et voila...
Bon, d'accord, je sais où est la porte... --->
