Et voici...

SAIYUKI : REGARDS D'AUTREFOIS, JOURNAL INTIME, PARTIE II


Cher journal.

Il y a bien longtemps que je n'ai tracé ces mots…

Il paraît que j'étais à Togenkyo pendant plus de 7 mois, une grande partie de l'année de faculté. J'ai tout de même pu passer mes examens, et, j'avoue, sans les révisions et l'apprentissage que m'a fait le docteur Nî pendant quelques temps, j'aurais sans doute eût à redoubler… Sur ce point, je dois le remercier…

Parfois, je fouille dans mes affaires, et je joue avec le petit pistolet que Sanzo m'avait offert. Il m'aide à me rappeler que tout était bien réel, et non pas un rêve, une de mes chimères… J'ai aussi conservé une plume de Woï. Je crois bien que c'est lui qui va le plus me manquer… Je ne le verrais pas grandir. Reste à espérer que ce bonze dégénéré ne cherchera pas à l'envoyer à la grillade…

J'ai reçu de nombreuses visites de la part de mes camarades de faculté. Tous sont heureux de mon retour, mais j'ai l'impression désormais d'être totalement étrangère à ce qui auparavant était mon quotidien préféré… Je ne suis plus chez moi. J'avais raison, ce soir où Gojyo m'a réconforté, il y a longtemps… Il y a deux Mimi dans un seul corps… Une Mimi "normale", habituée à la monotonie de son monde, et une nouvelle Mimi, qui ne rêve que de la vie trépidante qu'elle a mené pendant quelques mois…

Parfois, je repense à ma mission, et je me demande si j'ai bien fait d'accepter ce que la Trinité Bouddhique m'a demandé sur le conseil de Sanzo. Dans la petite cassette qui contenait les cinq sûtras, gisent deux d'entre eux, qui m'ont suivis jusque dans mon monde. Ces petits rouleaux blanc et vert, je les ai lus, relus et traduits mille fois, je les connais par cœur. Parfois, pour jouer, j'en porte un sur mes épaules, et me reviennent les souvenirs de la cérémonie rapidement montée qui m'a désignée Sanzo.

Et oui.

Désormais, je suis gardienne de deux des cinq Tenchikaigen Kyômon. C'est pas pour autant que j'ai renoncé à l'amour que je porte à Gojyo, et que je fais abstinence. Mon Dieu, quelle horreur… Tout comme Sanzo, je ne suis bonze que de façade, pour arranger trois personnes… Je ne met que très rarement ma soutane, mon voile et ma couronne, car ils révèlent mon chakrâ. La seule fois où je me suis autorisée à sortir habillée ainsi, portant à la ceinture le petit pistolet cadeau de Sanzo et le harisen de papier, c'était au Carnaval étudiant. Et j'ai obtenu le prix du meilleur déguisement. S'ils savaient…

S'ils savaient que l'un des cinq moines Sanzo est une femme, la première, nommée Wu-chi Sanzo, et qu'elle a participé, à sa manière, à la renaissance de l'un des plus puissants Démons de l'univers…

Bah.

Aujourd'hui, j'ai tout caché au plus profond de mes armoires. Hors de question que l'une de mes sœurs ou l'un de mes frères découvre mon secret.

Je suis condamnée à vivre avec un poids lourd sur le cœur…

Je ne serais pas la seule. Moi, Mimi aux mille noms, fille d'un monde, adoptive d'un autre, je suis heureuse d'avoir vécu une telle aventure.

Ainsi soit-il.

Mimi.


Comme toute chose ouverte, je déclare officiellement fermée l'add-on Journal Intime

Comment ça, j'ai pas fait les autres persos ?

Hinhin, ils n'en ont pas besoin...