Et voilà ! J'ai été un peu longue, gômeeeeeeen !

Voici, pour vous :

SAIYUKI : REGARDS D'AUTREFOIS, SYMBIOSE, épisode... rha, je suis perdue ... je crois que c'est le 8.

Merci à tous pour vos gentils commentaires, je n'ai hélas pas le temps de répondre, excusez m'en !


L'un des orphelinat de Taipei.

"Ma Mère, ma Mère , cria Sœur Annabelle en courant dans les couloirs, un paquet de linge dans les bras.

-Oui, Sœur Annabelle , répondit la Mère en se retournant, un sourire bon ensoleillant ses rides.

-Regardez ce que je viens de trouver à notre porte…, sourit la toute jeune Sœur en relevant précautionneusement un pan de son précieux fardeau.

-Quel beau bébé…, sourit la Mère en le prenant dans ses bras, alors que l'enfant gazouillait en tendant ses petites mains vers son visage. Sait-on comment il s'appelle ?

-Une fillette l'a désigné en murmurant Evan…

-Qu'il en soit ainsi. Nous allons tout de suite le baptiser, sourit la Mère en demandant l'eau bénite.


"EVAN !"

Sœur Annabelle. L'enfant courut tout de suite se cacher dans l'arbre le plus proche.

"Evan, je sais que tu es ici. Viens là tout de suite !"

On avait beau se cacher, Sœur Annabelle finissait toujours par vous trouver. Il valait mieux se rendre… Le visage renfrogné, Evan sortit de sa cachette et s'offrit à la colère de la Sœur :

"Ah, te voilà ! Qu'est-ce que j'apprends ? Tu fais faire tes devoirs par tes camarades ? Et que tu les frappes si les notes sont mauvaises ?

-NON, c'est pas vrai !", hurla-t-il presque, choqué de s'être rendu pour un tel mensonge. Pour le vol du poulet d'hier midi, d'accord. La farce qu'il avait organisé pour la Mère tout à l'heure, oui, qu'elle ai été éventée, il le comprenait, il n'avait jamais été un modèle de discrétion. L'échange des reliques, ça encore. La Bible cachée, le crucifix à l'envers, le candélabre qui s'était mystérieusement brisé pendant la messe dimanche… Il était prêt à tout avouer, mais un tel mensonge…

Ca, jamais !


"C'est pas vrai, Sœur Annabelle, ils mentent, ils mentent !

-Oh, non qu'ils ne mentent pas, Evan, c'est toi qui raconte des sottises !", dit-elle en lui attrapant l'oreille entre ses deux doigts et tirant doucement.

Sœur Annabelle ne faisait jamais mal aux orphelins. Elle serrait et tirait à peine. Pourtant, pour lui faire plaisir, Evan se tortilla en simulant la douleur.

"Aïïïïeuh , Ca fait mal !

-Et tu sais pourquoi ils ne mentent pas , demanda Sœur Annabelle en secouant l'enfant.

-Non, non !

-Ils ont juré, la main sur la Bible."

Les yeux de l'enfant s'arrondirent de stupeur et d'horreur. Les petits menteurs ne pouvaient pas avoir fait ça. C'était un serment devant Dieu, qu'on ne pouvait briser.

"Alors tu vas me faire le plaisir de reprendre tous les devoirs depuis le début de l'année, de tout refaire, je me moque que tu n'ais pas compris quelque chose. Tu feras tout ça dans mon bureau !

-Sœur Annabelle, Sœur Annabelle !

-Quoi, encore, Evan ?

-C'est pas vrai, ils ont menti !

-Ils n'ont pas menti, Evan, devant Dieu. Pour avoir encore une fois douté de la franchise de tes camarades, tu me réciteras cinq Pater et dix Ave Maria à genoux dans la cour aux cailloux."

A genoux dans la cour aux cailloux ? La pire des tortures ! Seule Sœur Marie, la plus méchante, osait leur infliger pareille souffrance.
Tenant son prisonnier par le poignet, Sœur Annabelle s'engagea dans le cloître, marchant rapidement vers la cour aux cailloux.

L'enfant, effrayé, voyait se rapprocher dangereusement la cour détestée..

Mais bizarrement, la Sœur ne l'entraîna pas par là. Elle descendit un petit escalier, poussa une lourde porte, et le fit entrer.

-Allez, récite. Je t'écoute…", dit-elle en refermant.

La crypte. Elle l'avait emmenée dans la crypte… Un endroit doux et accueillant, qu'il avait toujours aimé pour la paix qu'il dégageait.

"Je t'attends, Evan…murmura la voix de la Sœur, résonnant dans la pièce silencieuse.

-Sœur Annabelle… Est-ce que je peux les réciter devant la Croix ?"

La religieuse acquiesça et l'entraîna devant l'immense croix où reposait le Christ. Elle se signa, imitée par l'enfant, puis recula alors qu'il s'agenouillait, baissait la tête, étendait les bras et commençait à réciter.


Notre Père qui es aux Cieux,

Que ton nom soit sanctifié,

Que ton règne vienne,

Que ta Volonté soit faite.

Donne nous aujourd'hui notre pain de ce jour,

Et pardonne nous nos offenses comme nous pardonnons à ceux qui nous ont offensés.

Et ne nous soumet pas à la tentation, mais délivre nous du mal.


Je vous salue, Marie pleine de grâces ;
Le Seigneur est avec vous.
Vous êtes bénie entre toutes les femmes et Jésus,
Le fruit de vos entrailles, est béni.
Sainte Marie, Mère de Dieu,
Priez pour nous pauvres pécheurs,
Maintenant et à l'heure de notre mort.
Amen.

(ndla : Je pense que les paroles de ces prières avaient leur place dans ce contexte, quelle que soit ma religion ;D)


"Très bien, Evan…, murmura Sœur Annabelle lorsqu'il eut terminé. Il est temps de te confesser. Va voir Frère Arthur, dans la chapelle."

L'enfant, encore tout imprégné des paroles qu'il venait de réciter, s'en alla aussitôt, obéissant.

"Frère Arthur , demanda-t-il en entrant dans l'édifice.

-Oui, Evan ?

-Sœur Annabelle aimerait que je me confesse… Voulez-vous bien être mon confident ?

-Bien sûr.. Agenouille-toi, je t'écoute."

L'enfant s'agenouilla sur un banc de bois, et récita ses fautes : il n'était pas toujours très obéissant, il ne lésinait pas sur le nombre de farces accomplies et prévues pour chacun des membres de l'orphelinat… Le moine souriait devant les fautes enfantines, mais fronça les sourcils lorsqu'Evan releva les yeux, l'informant que la confession était terminée.


"Evan, il m'a semblé entendre une histoire à propose de devoirs et de tes camarades…

-Je vous assure que je n'ai jamais fait une chose pareille.

-Je te crois… Tu peux disposer."

Souriant, l'enfant repartit vers l'extérieur, et fila à sa chambre. Il devait encore refaire ses devoirs… En chemin, il croisa Sœur Annabelle.

"T'es tu confessé, Evan ?

-Oui, Sœur Annabelle. Je vais chercher mes affaires pour travailler…

-Inutile, je crois en ton innocence. Je vais tout de suite punir les garnements qui ont sali la Bible en mentant sur sa couverture."

Et la Sœur disparut, laissant derrière elle un petit garçon joyeux d'être enfin compris.


"Vous êtes sûrs ? Quand ? Demain ? Excellente nouvelle, c'est très aimable de votre part… Tous seront ici. Oui, oui, ne vous inquiétez pas, les passeports sont tous valides et prêts pour une utilisation prochaine… Très bien, nous vous attendrons donc pour l'heure du déjeuner… Oui. Au revoir."

La Mère raccrocha, une expression de joie sur le visage :

"Frère Arthur, voulez-vous, s'il vous plaît, faire sonner la cloche ? J'ai un message à transmettre aux enfants…"


"Mes enfants, demain sera un grand jour … Un couple de voyageurs compte adopter l'un ou l'une d'entre vous. Je compte sur votre politesse, vos bonnes manières, et votre présentation… Quoi que vous ayez à faire ce soir, je l'annule, et vous laisse la soirée de libre… Rendez-vous donc ce soir, dans le Réfectoire."

Un brouhaha envahit la petite chapelle alors que les enfants s'excitaient devant l'arrivée imminente d'un couple d'adultes. L'un d'entre eux allait avoir la chance de quitter l'orphelinat et d'avoir deux parents, des vrais ! Une bande s'arrêta près d'Evan :

"Ca ne sera pas toi, Evan le pas beau ! Et tu sais pourquoi ?

-Je m'en moque…, grommela l'enfant en s'éloignant, se bouchant les oreilles pour ne rien entendre.

-Parce que tu ne fais que des bêtises ! Tu ne racontes que des mensonges ! T'ES QU'UN PAS BEAU !", crièrent-ils en riant alors qu'une ombre s'approchait derrière eux.

-Ah, je vous tiens , cria Sœur Annabelle en accrochant tous les poignets. Alors, vous répandez des mensonges sur Evan, en jurant la main sur la Bible en plus ?

-Tu peux rien nous faire, tu peux rien nous faire, Annabelle, la Mère nous laisse la soirée, elle a tout annulé, tu peux rien nous faire , cria le plus vieux, effrayé devant les prunelles de la Sœur.

-Vous avez blasphémé devant la Bible, petits menteurs, cria Sœur Annabelle en les secouant, la Mère me pardonnera bien en apprenant ce que vous avez fait… Voulez-vous que je la mette au courant ?

-NON, NON, NON , hurlèrent-ils en se débattant. La Mère avait beau être très gentille, un blasphème sur la Bible ne serait pas bien accepté…

-Sœur Annabelle , s'éleva une toute petite voix.

-Oui, Evan ?

-Est-ce que… vous voulez bien… ne pas les punir ?

-Mais Evan…

-Sœur Annabelle, j'ai récité dix Pater dans la crypte… Le Seigneur dit bien qu'il faut pardonner, non ? Et ce n'était pas vraiment une punition…

-Tu gagnes, Evan, je veux bien les laisser aller… Mais ne recommencez pas !", cria-t-elle à l'adresse des enfants, qui s'égaillèrent en criant, jetant un regard noir à leur camarade. Jouer un mauvais tour n'avait plus rien d'amusant ou de fantastique lorsque votre victime vous pardonnait…


Le lendemain matin, vers l'heure du déjeuner, tous les enfants furent alignés dans la grande cour, tous ayant sortis leurs plus beaux habits pour l'occasion.

Le couple pénétra dans l'enceinte de l'orphelinat, guidé par Sœur Annabelle, et tous les enfants, d'une même voix, les saluèrent joyeusement.

Ils commencèrent à passer dans les rangs, parlant quelques minutes avec chaque enfant, lui souriant, lui caressant les cheveux ou le visage, lui offrant quelques instants de tendresse… Puis la Mère les invita à sa table pour le déjeuner.


Après avoir copieusement rempli leurs estomacs, la Mère fit tinter l'un de ses couverts sur son verre, demandant le silence.

"Ecoutez-moi, mes enfants. Le couple qui est venu a tenu à passer quelques minutes avec chacun d'entre vous. Vous devez les remercier pour ce temps passé, car très peu de nos visiteurs font preuve d'une telle gentillesse…"

Les enfants applaudirent chaleureusement le couple, qui leur adressa un sourire plein de tendresse…

"Maintenant, l'un d'entre vous va partir en Europe, où il aura la chance de vivre dans une famille aimante. Evan, s'il te plaît… Veux-tu venir nous rejoindre ?"

Le concerné, la bouche ouverte, stupéfait, ne croyait pas à sa chance. Lui, pauvre gamin de la rue, allait partir en Europe, grandir et avoir des amis là-bas… On le poussa, on le félicita… Il finit par se lever et rejoindre la table de la Mère.

"Evan, laisse moi te présenter tes nouveaux parents… Voici Théophile, ton père… Et Ambre, ta mère…

-Bonjour, Evan… Nous sommes heureux de t'accueillir avec nous.", sourit la femme en lui ouvrant ses bras.

Il s'y jeta, les larmes aux yeux.

"Je… peux vous appeler Maman ?", demanda-t-il timidement à son oreille.

-Bien sûr, Evan… C'est mon souhait le plus cher…", répondit-elle en lui prenant la main et le présentant à son père.


J'ai un papa… J'ai une maman…

Dans la salle, personne ne respirait.

"Evan, va ramasser tes affaires, sourit la Mère en le poussant gentiment vers le couloir, et retrouve nous dans mon bureau. Je vais donner tes papiers à tes parents."

Il ne se le fit pas dire deux fois et courut réunir toutes ses maigres affaires dans une petite valise que lui donna Sœur Annabelle. La bonne femme avait les larmes aux yeux en le voyant partir ainsi.

"Je n'arrive pas à croire ce que je vois, sourit elle. C'est moi qui t'ai trouvé sur la porte de l'orphelinat, Evan… J'ai un peu l'impression de perdre un fils ou un petit frère…"

En entendant la confession de la Sœur qu'il préférait, Evan se jeta à son cou, et murmura à son oreille :

"Je ne vous oublierai jamais, Sœur Annabelle… Vous avez été si gentille avec moi…

-Bah… Allez, file , dit-elle en voyant que sa valise était prête, ou tes parents vont t'attendre…"


Le couple quitta l'orphelinat, le père portant la petite valise, tenant de son autre main Evan, qui regardait, adorateur, sa nouvelle famille. Sur le perron de l'orphelinat, une petite bande d'enfants le regardait partir avec envie.

"Sœur Annabelle ?", demanda l'un d'eux.

-Oui ?

-Si Evan est parti… C'est parce que le Bon Dieu l'a récompensé d'avoir été gentil avec nous ?

-Oui, mes enfants, sourit la femme en faisant un dernier au revoir à la petite famille qui disparaissait au coin de la rue, Dieu récompense toujours Ses enfants généreux…"

Ils rentrèrent dans l'orphelinat.


"Quelques années plus tard, je suis revenu à Taipei, voir si l'orphelinat dans lequel j'avais passé mes premières années était toujours là. J'ai vu à sa place un centre commercial. Et je n'ai jamais retrouvé Sœur Annabelle… J'ignore si elle vit toujours, mais ce que j'aimerais, c'est pouvoir lui exprimer ma reconnaissance, car sans ses bonnes paroles, je n'aurais jamais croisé mes parents, je n'aurais jamais grandi aussi choyé, et jamais je n'aurais eu une si belle fratrie.", sourit Evan en terminant son histoire personnelle, jetant un regard vers Capucine, qui se leva pour prendre la suite.


"Il y a un peu moins longtemps, encore plus loin que tout à l'heure…"


Voilà !

L'ensemble des flashback est construit ainsi, autour d'un évènement marquant...

Ah, petite précision de dernières minutes... Je n'ai pas hésité à piocher dans l'histoire, la plupart des évènements politiques que je citerai sont réels. Je ne prends cependant aucun parti, si ce n'est celui de l'enfant...

Voilà !

Merci à vous tous pour vos reviews !