Gômeeeeeeeeen !
Je suis pas venue poster depuis très très très très longtemps (j'en sais trop rien, depuis le mois de septembre 2005, j'ai perdu la notion du temps, alors que ça fasse une semaine ou deux heures, pour moi, c'est du pareil au même...) Encore pardon !
Voici le chapitre de Karlouchka, j'espère qu'il vous plaira!
Un grand merci à greynono, qui m'a gentiment corrigée et repéré mes erreurs dans tout ce qui suit ! Encore merci à tous les reviewers qui me laissent leurs gentils commentaires !
Et voici...
SAIYUKI : REGARDS D'AUTREFOIS, SYMBIOSE, épisode 11
"Karlou !
-Da, Mama ?
-N'oublie pas que tu pars chez Anna ce soir, nous recevons la famille.
-Niiiiiiye ! Pourquoi je ne peux pas rester ?
-C'est ta faute… Tu as promis à Anna que tu viendrais passer la soirée chez elle.
-On avait reporté ! Tu t'étais mis d'accord avec sa mère !
-Oh non, non, mademoiselle ! Et tu vas me faire le plaisir d'enfiler tout de suite ton manteau, tes moufles, tes chaussures, et de filer chez Anna.
-NAON ! Je veux voir aussi l'oncle Vido !
-Karlou, ils sont là pour la semaine ! Tu as promis à Anna, alors vas-y !"
Vaincue, la petite russe soupira, pesta le plus fort possible, à la fois pour se réchauffer, et pour faire comprendre qu'elle n'était pas d'accord.
"KARLOUCHKA !"
Ahi… Quand on l'appelait avec son prénom entier, ce n'était jamais bon signe… Elle avait réveillé son père…
"Oui, mon petit-papa-chéri-que-j'aime-très-fort ?
-Qu'est ce que c'est que tout ce bruit ?
-Rien, mon petit papa ! Tu peux te rendormir, l'oncle et les aïeux ne seront pas là avant un bout de temps…
-Tiens, apporte ça chez Anna, grogna le père, prit d'une subite inspiration en attrapant une boîte à musique. Je ne veux pas que l'oncle Vido la voie avant son anniversaire…
-Da, Papa…", soupira l'enfant en attrapant la boîte finement ciselée. Une fois de plus, elle ne put qu'admirer le travail de son père.
"Papa ?
-Oui ?
-Tu pourras m'en faire une ?
-Karlou, quand tu seras grande, je te ferais la plus belle des boîtes à musique que le monde ai vu. Mais en attendant, je te confie celle de l'oncle Vido. Allez, file, ou Anna va se demander où est-ce que tu as bien pu te perdre sur le kilomètre qui sépare nos bâtiments…
-D'accord…, bouda la gamine en attrapant sa peluche préférée, un ourson.
-Karlou, qu'est-ce que tu fais avec ta peluche ? Tu comptes l'emmener ?
-Oui…
-Pfff…. D'accord, mais ne l'oublie pas chez Anna…", dit sa mère en s'agenouillant et vérifiant que le froid n'avait pas d'interstices où se faufiler.
"Prends soin de toi, ma chérie !", dit-elle à l'enfant, alors qu'elle dégringolait à toute vitesse les escaliers de l'immeuble.
Au dehors, le froid brûlant l'assaillit brutalement, la faisant frissonner malgré ses multiples épaisseurs. Elle serrait convulsivement contre elle son ours en peluche, et protégeait de ses moufles la boîte à musique. Commençant à marcher, elle fredonna une petite chansonnette aimée de l'oncle Vido, qu'il lui avait apprise l'an dernier, lors de sa dernière visite. Elle sautilla dans la neige, amorçant une petite valse, son ourson étant le cavalier, alors que les premiers flocons commençaient à tomber.
"Aïa… Je suis partie trop tard, je vais me prendre l'averse de neige…, soupira-t-elle en regrettant la discussion qu'elle avait mené avec sa mère pour rester. Si elle n'avait pas discuté, elle serait sans doute déjà bien loin. Bon, pas chez Anna, mais pas comme ça, juste au bout de la rue, ayant pour première envie de rentrer chez elle et de se réchauffer au radiateur.
Bon.
Tant pis.
Elle commença vaillamment à marcher, fredonnant toujours la comptine de l'oncle Vido. Les minutes passèrent… Longtemps, elle marcha, affrontant le vent et les premières neiges, auxquelles se mêlait encore un peu de pluie. Enfin, une lumière rassurante l'informa qu'elle touchait au but.
Elle s'arrêta devant une porte de bois, et appuya fortement sur la sonnette.
"Qui est là ?", demanda une voix écaillée par l'âge.
-Karlouchka Ziouganov. Je suis venue comme prévu passer la nuit chez vous !
-Ah, Anna, c'est Karlou !"
La porte s'ouvrit sur une petite brunette aux yeux gris :
"Karlou ! J'ai cru que tu ne viendrais jamais !", s'extasia-t-elle en la faisant entrer et refermant avec peine la lourde porte de chêne.
-Et oui… Mais depuis tout ce temps, tu devrais savoir que je sais me faire attendre, non ?", cligna-t-elle de l'œil en déposant sur la table son ourson.
-Tu as amené Mr Grigori ! Génial !", cria l'enfant en se jetant sur l'ourson. Tu sais que je te l'ai toujours envié ?
-Oui ! Tu n'arrête pas de me le dire !", sourit la blonde en se débarrassant de ses multiples épaisseurs.
-Qu'est ce qu'il est beau…, murmura Anna en le retournant dans tous les sens. Et ça, c'est quoi ?", dit-elle en désignant la petite boîte.
-Le cadeau d'anniversaire de mon oncle, une boîte à musique qu'a sculpté mon père, dit fièrement Karlou en la déposant sur la table.
-On l'ouvre ?
-Non, ça va pas ?", dit-elle en la recouvrant d'un tissu. Allez, on va jouer ?
-D'accord !"
Toute la soirée ne fut que rires, jeux et petites disputes enfantines.
Et oui, sans disputes, où serait le jeu ? Bref. La soirée fut très réussie.
Soudain, un grondement retentit dans le lointain, et les vitres tremblèrent. Le noir envahit la maisonnette, et les cris apeurés des enfants emplirent le salon.
"Papa, papa, qu'est-ce qui se passe ?", demanda Anna, inquiète.
-Je ne sais pas, les filles, mais attrapez autant de coussins que vous le pouvez, et filez sous la table. Grand-mère, tu vas avec elles.
-C'est plus trop de mon âge, ce genre de choses…", grommela l'ancienne en se faufilant sous la table, alors que les filles, prenant ceci comme un nouveau jeu, s'extasiaient avec leurs peluches et la boîte à musiques qu'elles refusaient toujours d'ouvrir.
Un second tremblement, beaucoup plus proche et puissant, brisa les vitres, ouvrant la voie au vent et à la neige. Un pan de plafond se détacha, et s'écrasa sur la table du salon, alors que les enfants, plus du tout amusées, se serraient contre l'aïeule en gémissant.
"Papa ?
-…
-Papa ? Maman ?
-…
-Maman ? Mamaaan ?", gémit Anna en quittant la protection de la lourde table de bois.
-Ne bouge pas, Anna, nous allons bien !", répondit la voix paternelle. Reste sous la table, jusqu'à ce que tout soit fini !"
Un nouveau tremblement, cette fois-ci plus faible et plus diffus, ébranla les murs de la maison.
Enfin, la lumière revint, et tous purent sortir de leur cachette. Le spectacle était désolant. Le salon était complètement détruit. Enfin, la télévision marchait, et, tant bien que mal, le père la brancha et mit les informations.
"Attentas visant de nombreuses habitations dans la région du Daghestan et en Russie. Le nombre total de morts n'est pas encore établi, mais on en compte déjà plus de 100…"
-Oh non…, murmura le père en voyant l'image suivante, s'interposant devant la fillette blonde avant qu'elle ne distingue ce qui s'y trouvait. Trop tard.
"Oncle Vido…, murmura Karlouchka en reconnaissant le visage sur l'écran trouble. Papa… Maman… Mamie…"
Tous les visages familiaux étaient là, au premier plan, déformés par les pans de murs, les yeux encore ouverts dans une expression de terreur et de surprise. L'enfant s'accrocha au poste de télévision, les larmes jaillissant de ses yeux, à la fois à cause du froid glacial, du vent qui brûlait ses pupilles, et du désespoir qui l'envahissait.
"Papa… Maman… PAPAAAA !", cria-t-elle en serrant convulsivement le poste de télévisions qui continuait, imperturbable, à déverser des chapelets d'images et d'informations…
"Karlouchka… Karlou…", murmura le père d'Anna en détachant lentement ses doigt du poste. "Karlou, je suis vraiment désolé…
-Maman… Maman… Vido… Tout le monde… Tout le monde était là.", pleura-t-elle en agrippant la manche de la veste qui s'offrait à elle.
La famille d'Anna passa la nuit à consoler la petite orpheline, oubliant son propre désarroi : leur maison était presque détruite.
Quelques mois plus tard.
L'orphelinat de Volgograd n'était pas vraiment le paradis. Non. C'était plutôt un avant-goût de l'enfer. Là-bas, tout le monde se moquait d'elle. Pourquoi ? Parce qu'elle ne parlait plus. Oh, pas par manque d'efforts. Non. Les dirigeants de l'orphelinat l'avaient emmenée chez divers orthophonistes, et, malgré tous leurs efforts conjugués, ils n'étaient pas parvenus à rendre la parole à l'enfant muette.
"Choc psychologique… Est-elle orpheline de naissance ?
-Non… Toute sa famille est morte dans les attentats d'octobre.
-Alors il faudra beaucoup plus de temps pour vaincre ce traumatisme, avaient-ils terminé en saluant la petite fille. Le mieux que nous puissions faire, c'est lui apprendre le langage des muets… Mais cela impliquera une transformation de tout votre orphelinat.
-Alors c'est inutile. Les geste suffiront.", avait terminé l'actuel directeur. L'orphelinat manquait d'argent, il valait mieux le réinvestire dans les locaux plutôt que dans la langue muette d'une enfant et de tout un personnel.
Elle n'avait gardé des attentats que Mr Grigori et la mystérieuse boîte à musique, qu'elle n'avait toujours pas osé ouvrir. Elle la touchait à peine. Parfois, elle pouvait sentir les mains rugueuses de son père polir le bois, fignoler les ciselures… Elle se plaisait à imaginer quelle musique s'élèverait lorsqu'elle trouverait le courage d'ouvrir ce couvercle.
Mais elle ne l'avait jamais. Elle ne l'aurait jamais. Alors elle se contentait de promener ses doigts sur le bois verni.
Elle ne quittait sa chambre que pour s'asseoir sur les bancs de l'école.
Elle n'étudiait pas assidûment. Elle n'en avait pas le courage. Bientôt, elle termina dernière de la classe.
"Mademoiselle Karlouchka, vous devriez travailler un peu plus pour remonter vos notes, grognait le professeur en lui rendant sa copie, et elle répondait par un vague grognement.
-Ce n'est pas parce que vous êtes muette que vous devez répondre ainsi. Répondez poliment."
Ironique, l'enfant reprit son grognement en y mettant toute la mauvaise volonté du monde, ce qui lui valut un aller simple pour le bureau du directeur.
"Allons, Karlouchka, je ne sais pas ce qui vous passe par la tête en ce moment, mais vous n'êtes pas du tout, mais alors pas du tout correcte envers vos supérieurs… Il va falloir vous améliorer, Mademoiselle Ziouganov. Faire beaucoup de progrès…", articula-t-il, parlant comme à une imbécile.
Irritée par ce comportement, elle ne répondit pas par un habituel grognement, mais en quittant le bureau en claquant la porte. A un gamin qui se moquait d'elle dans le couloir, elle asséna un coup de poing magistral. Et lorsque d'autres vinrent, dans la cour, venger leur camarade, elle se battit avec férocité, arrachant les cheveux par touffes entières, mordant parfois jusqu'au sang ses adversaires, envoyant à tout va des coups de poings, de pieds, de tête… Jusqu'à ce qu'un surveillant les sépare et se fasse aussi mordre par l'enfant en furie, que rien ne semblait pouvoir calmer.
Le directeur, encore choqué par son comportement, lui infligea une punition radicale : giflée devant tous les enfants, elle fut ensuite fessée dans le bureau du directeur. Mais pas une larme lui échappa. Devant son obstination et sa mauvaise volonté, il l'enferma dans un placard, et décréta qu'elle ne devrait pas en sortir, ni être nourrie pendant deux jours.
Lorsque sa punition fut terminée, elle ne manifesta pas la moindre once de repentir ou de regret, et, lorsqu'on l'attaquait, n'hésitait pas à se défendre violemment. Son caractère était à jamais fixé.
"Votre attention, les enfants, commença le directeur un soir. Aujourd'hui, nous accueillons un couple qui souhaite adopter un jeune enfant. Tenez vous bien, soyez présentables. J'espère que vous ferez honneur à notre établissement."
Le couple arriva quelques heures plus tard, et passa quelques minutes avec chaque enfant. Puis reporta son choix au directeur :
"Karlouchka Ziouganov, murmura celui-ci en l'appelant, un peu hésitant à confier à des européens une enfant aussi mal élevée. Il tenta de les mettre en garde.
"N'ayez pas peur, sourit le père en tendant la main à la petite blonde, qui ne la prit pas et préféra marcher en arrière, nous la changerons…
-On ne change pas la montagne…, soupira le directeur en cherchant derrière son crâne un autre argument.
-Qui a parlé de montagne , continua la mère. Je ne vois devant nous qu'une petite fille, muette certes, mais elle nous a conquise… Nous l'emmenons à Paris, notre vol repart de Moscou demain. A-t-elle beaucoup d'affaires ?
-Non, pas trop… Vous pouvez tout emmener tout de suite.", soupira le directeur en les précédant dans le couloir.
Finalement, il perdait cette peste. Bonne nouvelle.
Paris, Orly.
"Papa ! Maman !", cria Mimi en se jetant au cou du couple qui revenait de voyage, imitée par Capucine.
-Salut les filles ! Oh, pardon.. Et le mec, sourirent les parents en tirant leurs lourdes valises.
-Le vol s'est bien passé ?", demanda Evan.
-Oui, oui… Et voici votre nouvelle sœur, sourit Ambre en s'écartant, révélant une fillette que la douceur du couple avait transformé en petite fille presque apeurée par tout ce qui l'entourait.
-Comment s'appelle-t-elle ?", demanda Mimi en s'approchant de la blonde.
-Karlouchka.
-Bonjour Karlou !", sourit la marocaine en lui faisant la bise, la surprenant par ce geste fraternel. Bienvenue avec nous !
-Elle est muette, elle ne vous répondra pas, sourit Théophile en prenant la main de la nouvelle arrivante. Karlouchka, commença-t-il en russe, je te présente tes frères et sœurs. Voici Evan, qui a 11 ans. Mimi et Capucine, qui en on 8. Zaïde, qui en a 7. Toi aussi ?"
L'enfant hocha la tête, et sourit devant cette nouvelle famille, ce nouveau départ.
"Oh ! La jolie boîte !", s'extasia Mimi en voyant dépasser du sac de la fillette une superbe boîte de bois finement ciselée.
Il était peut-être temps…, pensa Karlouchka en la sortant pour la montrer. Elle inspira un grand coup, sentant les larmes lui monter aux yeux, et ouvrit délicatement le couvercle, quatre paires d'yeux penchés par dessus ses épaules. Une petite ritournelle connue s'échappa précautionneusement de sa prison de bois, hésitant à monter à l'assaut de l'aéroport de verre et d'acier. Pourtant, à chaque passant, les notes se faisaient plus fortes, plus assurées. La comptine de l'oncle Vido. Papa… Une petite scène de montagne, cerf, sangliers, chasseur, petit garçon, s'animait au rythme de la musique.
"C'est trop joli !", sourit Capucine en posant sa main sur l'épaule de la petite. "C'est un beau souvenir de Russie, non ?"
Oui. Un très beau souvenir. Car demain était devant.
"Après ça, il a fallu que j'apprenne à la fois le français et le langage des signes, ainsi que toute ma fratrie. Ca a été très difficile. Mais j'ai rarement été aussi heureuse qu'avec eux. Je les remercie de m'avoir tiré de l'orphelinat, de m'avoir aidée et comprise… Je n'ai qu'eux, et c'est avec eux que je vais, ici, maintenant, demain…"
Elle sourit pauvrement, puis laissa sa place à une égyptienne qui entreprit de commencer sa propre histoire.
Voili voilou pour Karlouchka !
J'essaierais de vous donner demain celui de Cléopâtre ! Je rajoute essaierais, car j'ai pas mal de trucs en ce moment... Mes examens approchent (il me reste à peu près un mois pour la première épreuve, un mois et demi pour les autres, et je travaille sur une adaptation de Naruto d'images à mots, sans les mangas (portefeuille vide, quand tu nous tiens...)... Avec un personnage en plus.
Et avec tous les épisodes déjà écrits et ma mémoire de linotte, je suis pas rendue ! Enfin, j'avancerais pendant les grandes vacances ! (Lio raconte sa vie.)
Edit après vérifications.
Roulements de tambours, siouplaît, m'sieurs dames...
Brombrombrombrombrombrom...
C'est avec une grande émotion que j'ai le plaisir de vous annoncer que je viens de passer la barre des 100.000 mots... J'en ai les larmes aux coins des noeils, même si j'ai triché en mettant toutes les saisons sur un même topic... C'est pas grave !
Merci à Mimi, qui m'a conduit à imaginer cette histoire. A votre soutien, qui m'a parmis de la continuer, la faire grandir à ce point !
Mille mercis !
