Tada, j'ai terminé mes exams !
Donc, pour fêter ça, double, triple, voir quadruple ration ! C'est surtout aussi parce que je ne pourrais pas venir avant longtemps...
SAIYUKI : REGARDS D'AUTREFOIS, SYMBIOSE, épisode 16
"Huit femmes. Et autant d'hommes.
-Jamais un groupe aussi nombreux ne s'était présenté aux portes de la forêt.
-Nous pourrions…
-C'est l'occasion idéale.
-Bien, monseigneur…"
Le lendemain matin, la route reprit tranquillement… Le groupe chemina jusqu'à l'orée d'une forêt sombre.
"De l'autre côté, on tombera sur une ville plus importante, fit remarquer Hakkai en examinant la carte. Par contre…
-Quoi, par contre , grommela Sanzo.
-Il nous faudra bien trois jours pour la traverser…
-Dommage qu'on soit trop nombreux pour Hakaryu…, commenta Mimi en flattant les plumes de son oiseau qui apparaissait, disparaissait au rythme de ses envies.
-Tant pis, on avance…", continua le bonze en posant le pied entre les arbres, bientôt imité par la totalité de la troupe. Bizarrement, la lumière ne filtrait que modérément entre les branches, ajoutant à l'austérité et l'angoisse de l'endroit. Les plus jeunes n'osaient même pas faire de bruit tant le silence semblait maître ici. Soudain, un cri de terreur retentit. Tous firent demi-tour pour voir qui avait hurlé ainsi, mais à peine se distinguaient-ils les uns les autres. Evan prit l'initiative :
"Lidy ?
-Oui !
-Gokû ?
-Je suis là !
-Boby ?
-A côté !
-Dokugakuji ? Yaone ?
-Juste derrière !
-Hakkai ? Gojyo ? Mimi ?
-Là !
-Karlou ?
-Elle est avec moi ! Kogaiji aussi , répondit Capucine.
-Sanzo ?
-Ouais, ouais, j'suis là…
-Cléo ?"
Personne ne répondit. Tous reprirent le nom, appelant en cœur l'égyptienne. Aucun bruit ne s'élevait. Un second cri s'éleva :
"C'était Capucine , s'écria Kogaiji, en s'apercevant que celle qui se trouvait à peine à quelques centimètre de lui quelques minutes plus tôt avait disparu.
Des grognements étouffés se firent entendre, puis Ririn et Yaone ne répondirent plus à l'appel.
Le reste du groupe parvint à se retrouver. Ils se comptèrent : ils n'étaient plus que douze. Il y eu un cliquetis à peine audible, un frôlement sur le sol, et, d'un seul coup, les ténèbres s'emparèrent de Mimi, Zaïde et Lidy.
"Je rêve, ou cette chose ne s'en prend qu'aux filles ? fit remarquer Gojyo en agrippant Karlouchka, l'empêchant de disparaître.
-Bien, kappa, après que 7 sur 8 aient disparues, tu t'en rends compte..." (ndla : Gojyo, deux neurones, et faut le temps qu'ils se connectent... mdr ), soupira le bonze. Protégez la dernière."
Dans les branches, de multiples yeux observèrent cette bande d'hommes qui encerclait la dernière des leurs pour la protéger. Cela ne suffirait pas. Pas après le traitement qu'ils avaient subi à l'auberge.
Soudain, Kogaiji cria en portant la main à son ventre. Il était gravement blessé. Hakkai s'approcha de lui pour refermer la blessure, mais lui aussi se trouva sur le sol, tentant de contenir le sang qui s'échappait d'une large entaille.
Cela suffit. Les autres viendront.
Dokugakuji, inquiet pour son maître, s'agenouilla à ses côtés, imité par Gokû, qui se pencha versson compagnon d'aventure et protecteur attitré contre les colères d'un certain bonze. (ndla : que l'auteur ne prendra pas le risque de citer... et voilà, on s'occupe AUSSI d'Hakkai ;-P Merci greynono de me faire remarquer ces petites erreurs...)
Gojyo, Evan et Sanzo ne relâchaient pas leur attention, veillant sur Karlouchka, qui regardait étonnée le prince et l'ancien humain se tenir le ventre comme s'ils avaient faim.
"Ne t'inquiète pas, la rassura Gojyo, on va tout faire pour qu'il ne t'arrive rien."
La réponse vint à travers les doigts agiles, mais Gojyo ne parlait pas le langage des signes.
"Je suis désolé, sourit-il pauvrement, je ne te comprends pas…"
La russe baissa les yeux en soupirant, inquiète pour ses sœurs et ses amies, étonnée par la réaction des deux hommes à terre.
"Attention, souffla Sanzo en braquant son pistolet sur une ombre qui s'approchait d'eux. Si tu veux perdre tes jambes, je te conseille de continuer dans cette direction…, dit-il à l'adresse de l'inconnu à forme humaine.
"Je ne suis pas venu pour prendre votre amie.
-Rien à foutre. Restes là où tu es, ou je te bute."
Il y eu un froissement de feuilles, et, brusquement, une longue corde s'enroula autour du cou de la dernière fille et l'attira vers le faîte des arbres. Sanzo n'eût que le temps d'agripper son bras et la retenir.
Karlouchka, étouffant, tentait de desserrer le nœud coulant qui bloquait sa respiration empêchant sa survie… Ses yeux se voilèrent, elle commençait à manquer d'air.
Sanzo tira sur la corde alors que Gojyo envoyait son shakujo trancher les liens, mais la balle et la lame de fer rebondirent sur les fibres tressées.
"Lâchez-la, et nous vous la rendrons vivante ! Retenez-la encore, et elle périra sous vos yeux !
-Sanzo, ils ont raison, lâche-la, elle est en train d'étouffer !", cria Evan, bouleversé de prendre une telle décision.
Contraint et forcé, voyant la peau de la russe qui devenait presque bleue par endroit, il ôta sa main, rageur, et le corps disparut dans les ténèbres.
"Ne vous inquiétez pas, elles seront bien traitées, reprit une voix dans les arbres, alors que retentissait dans les branches le bruit de la respiration difficile de celle qui avait frôlé la mort de près. Un bruit sourd, et on l'assomma.
-Qu'est-ce que vous allez en faire , demanda Gojyo, s'adressant à la silhouette humaine.
-Elles sont promises à un grand destin, une noble tâche… Vous y participerez aussi, à votre manière… Mais plus tard.
-Rien à foutre de ta noble tâche, cria Gokû en s'élevant, invoquant le Nyoïbo, à cause de vous, on a perdu des amies, Hakkai et Kogaiji sont en train de mourir, vous croyez qu'on va vous laisser partir ?
-L'illusion n'a guère plus d'avenir qu'un éphémère dans une toile d'araignée…", termina mystérieusement la voix alors que la lumière revenait. Dokugakuji, stupéfait, invita Sanzo à venir voir : les plaies d'Hakkai et de Kogaiji avaient disparu. Pourtant, les deux hommes étaient gravement blessés et aux portes de la mort quelques minutes plus tôt.
Incrédule, le bonze préféra ne pas trop réfléchir : l'étendue de ce qui venait de se passer lui échappait complètement.
"Karlou, Karlou, réveille toi !"
La russe ouvrit les yeux, et vit le visage de sa sœur égyptienne, inquiète, penché sur elle. Elle tenta de se redresser, mais, se rendant compte que ses mains étaient entravées, elle resta au sol.
"Ah, les chiens !", cracha Cléo en découvrant les marques bleutées, "ils l'ont étranglée !
-Cléo, calme-toi !
-Je suis calme ! Très calme, même, un exemple de sérénité !", continua l'égyptienne en se déplaçant tant bien que mal pour aider sa sœur à sa redresser. Elles étaient enfermées dans une geôle noire, ignorant tout de ce qui les attendait.
"Karlou ? Elle va bien ?", demanda la voix inquiète de Mimi.
-Oui, oui, pas de problèmes. Pas de crise en vue.", l'informa Zaïde qui se trouvait près d'elles, "tout le monde est réveillé, parfait… Question à la Jean Pierre Foucault : qu'est-ce qu'on fout là ?
-J'en sais rien., répondit intelligemment Capucine.
-Je sais pas non plus, mais si ils ne me détachent pas rapidement, je vais exploser cette porte !" s'échauffa Ririn en se débattant. Leurs jambes étant libres, elle se dressa tant bien que mal, et se jeta sur la lourde porte de bois :
"Ouvrez ! Ouvrez ! Ouvrez !"
A chacun de ses cris, elle se jetait contre le battant, l'ébranlant dans sa gangue de pierre :
"Ouvrez ! Ouvrez ! Ouv.."
Elle s'étala sur un sol carrelé de blanc, juste devant une paire de chaussures :
"Vous vouliez que j'ouvre, non ?", dit celui-ci en la redressant, époussetant rapidement ses habits.
-Lâchez-moi, lâchez moi ! Et enlevez moi ces liens !
-Je veux bien vous lâcher, mais pas vous détacher, petite demoiselle, vous garderez ces liens encore une heure environ.
-Mais qu'est-ce que vous voulez faire de nous , demanda Yaone alors que Ririn, boudeuse, rentrait de nouveau dans le cachot.
-Je ne suis pas en mesure de vous le dire.", reprit le garde avec un sourire désolé en claquant de nouveau la porte.
"Sanzo…, commença le singe. Sanzo…"
Le moine n'avait pas bougé, fixant la forêt d'un air mauvais.
Ils avaient trouvé refuge dans une petite clairière, près d'une source d'eau froide. Hakkai et Kogaiji, secoués par leurs blessures imaginaires, reprenaient des forces.
"C'est incroyable, tout de même, siffla Gojyo en regardant sur le torse du prince yokai une bande cicatricielle qui prenait lentement forme, ces blessures étaient fictives, et pourtant, vous avez des marques…
-Il nous a menti, c'étaient sûrement de vraies plaies, grogna Sanzo en portant à ses lèvres son mégot.
-Je suis sûr que non, argumenta Evan.
-Et tu veux que ce soit quoi ?", l'assaillit Gokû, "Une fausse cicatrice qu'il met juste pour frimer ?
-Non, non, reprit l'aîné.
-Explique-toi, demanda l'escrimeur, intrigué par la version de l'asiatique.
-Vous… avez cru que ces blessures étaient réelles…, commença-t-il en désignant le prince et Hakkai, pourtant, vous n'aviez rien. Lors d'une blessure, le cerveau réagit inconsciemment et ordonne la mise en place d'un processus d'endiguement du sang et de réparations. Ce que les vôtres ont fait. Vous avez réagi comme si vous étiez gravement blessés, vos corps ont suivi… Même s'il n'y avait absolument rien.
-Je crois que tu as raison.", avoua Hakkai, un peu pâle, mais sans se départir de son éternel sourire.
Borislav, accoudé contre un tronc d'arbre, fixait intensément les feuilles qui tombaient au sol.
"Boby , demanda Evan en s'approchant de lui, ça va ?"
Sanzo soupira : cette fratrie s'inquiétait bien trop les uns pour les autres. C'est alors que les paroles de Mimi lui revinrent en mémoire.
"Mais tes frères et sœurs…
-Tu n'as pas à t'inquiéter… Evan est professeur de taïjitsu. Cléopâtre est l'une de ses élèves.
-Et…
-Les autres… Ce sont nos frères."
C'était ce : "Ce sont nos frère" dont elle avait tant parlé. Ce lien invisible qui les unissait, pareil à celui qui liait Kogaiji à Ririn, Gojyo à Dokugakuji… Non. Plus puissant encore. Car ils n'étaient pas fils de la même mère, du même père. Des enfants sans liens de parenté commune avaient grandi, ensembles, s'étaient appelés "frérot" ou bien "petite sœur" d'eux-mêmes, s'étaient acceptés malgré leurs physiques dissemblables… Une famille "Comme l'arc-en-ciel des Antilles."
"Et vous savez quoi ?
-Non !
-Je les aime très fort !"
Des enfants venus de partout et de nulle part, tous différents, tous pareils… Qui s'étaient aimés et avaient tissé entre eux des liens plus solides que l'acier. Il esquissa un sourire : cette famille n'était pas comme les autres. Et c'était ce qui la rendait si puissante.
"Oui, oui, Evan, pas de soucis , sourit le bulgare, je le demandais comment elles allaient..
-Elles vont bien…
-Tu es sûr ?
-Certain. Je leur fait confiance, ne t'inquiète pas…
-Je ne suis pas… trop inquiet, termina-t-il en se retournant vers le bonze. Bon, c'est pas tout ça, mais il reste une zone d'ombre…
-Quoi ?
-Nous avons tous été abusés par les fausses blessures d'Hakkai et Kogaiji.
-Attends, une minute, maintenant que tu le dis, se souvint Gojyo… Karlouchka n'avait pas l'air effrayée par les plaies… Plutôt étonnée par notre réaction. J'ai pensé qu'elle avait peur. Mais je n'ai pas compris ce qu'elle a dit après.
-Tu te souviens à peu près des signes qu'elle a tracé ?
-Ben… pas trop. Y avait quelque chose comme ça, dit-il en descendant la tranche de sa main sur son thorax.
-Ca veut dire "faim".
-Et elle a tapoté son poignet.
-Pour le temps. Elle demandait si c'était bien le moment d'avoir faim…, pouffa nerveusement Borislav. (ndla : j'ai fait des recherches, et les signes sont bien ceux qui correspondent... Et voilou, culture générale : on connaît deux signes du LSF...)
-Nous étions tous abusés par les illusions, mais pas elle…
-Ca signifie que la réponse est à l'auberge, annonça Sanzo en se levant, entraînant les autres à sa suite.
Le temps passa… Certaines finirent par s'endormir, la plupart veillèrent, inquiètes… Enfin, la porte s'ouvrit de nouveau, et huit hommes vinrent les aider à se redresser.
"C'est l'heure…",annonça sobrement un neuvième.
-Quoi, quoi ? L'heure de quoi , demanda Zaïde en trébuchant sur le sol de pierre, retenue dans sa chute par le garde.
-Vous le saurez bien assez tôt.", répondit mystérieusement l'homme en marchant dans le couloir.
Tout ici était blanc. D'une pureté à faire presque mal aux yeux. Pourtant, c'est dans une salle sombre qu'on les emmena.
"Attachez-les aux piliers de l'arène, ordonna le Maître de Cérémonie, elles ne vont pas tarder à arriver."
Elles se débattirent violemment, mais terminèrent enchaînées au sol, contre des piliers. On entendait de nombreux murmures, bien au dessus de leur tête. Soudain, un énorme coup de trompe éclata dans l'air, et les murmures redoublèrent.
"Oulalah, j'ai peur, là… Mimi, tu sais ce qui nous attend ?", murmura Cléo en entendant un froissement de feuilles et de nombreux cliquetis.
-Elles sont arrivées, elles viennent d'entrer dans l'arène !", cria une voix dans les branches.
-Quoi, quoi, qu'est-ce qui vient d'entrer ?", demandèrent Lidy et Ririn, tirant sur leurs chaînes.
Un hurlement de terreur leur répondit.
Damned... La suite tout de suite !
