Chapitre 3

Bon, je lui ai fait quelque chose au lion ? On peut savoir pourquoi tu me regardes comme ça ? Le spectacle finit dans 10 minutes…J'ai peur…Peur de revoir Trowa face à moi. M'en voudra-t-il ? Sûrement pas, avec lui, rien est grave. Que vais-je lui dire ? Ne dois-je pas avant réfléchir à tout ça ? Pour quelles raisons vais-je le retrouver alors que je l'ai mis dehors ? Me détestera-t-il ? Sûrement au fond de lui, doit-il me détester déjà, mon attitude est ignoble, je n'arrive pas à croire que je me suis comporté de cette façon.

« Duo ? »

Te voilà Trowa, pareil que quand je t'ai connu, avec ta mèche qui te couvre tout un œil, ce regard droit, cette perle émeraude au fond de tes yeux.

« Je suis désolé pour tout à l'heure… »

« Ce n'est pas grave. »

« En fait je suis désolé pour tout Trowa… »

« Ecoute Duo, je comprends avec tout ce qui s'est passé que tu veuilles garder une certaine liberté. »

« Mais on a toute une guerre en commun, on a vécu des choses qui sont gravées en nous pour toujours, je n'avais pas à me comporter comme cela ! »

« Duo?… »

« …En fait… »

Je me sens mal, les mots ne veulent pas sortir…Je me sens faible.

« Bonjour Duo ! »

Hein ?

« Bonjour Catherine… » Tu tombes vraiment bien…--

« Quelle joie de te voir parmi nous, tu resteras bien ce soir non ? »

« Euh… »

« Il vaut mieux, Duo, il se fait tard et tu sembles fatigué. »

Donc, après que je t'ai mis quasiment à la porte, voilà que tu m'offre l'hospitalité…

« C'est encore de la bonne vieille soupe à la chaussette ! »

Ah, Ah, bonheur…Elle est vraiment dégueu, comment Trowa fait-il pour avaler ça tous les jours ?

« Duo…. »

Hum ?

« …Jette la discrètement dans la terre. »

Hein ? Pincez-moi, je ne peux pas avoir vu Trowa Barton jeter la soupe de Catherine ?

« Au fait, Trowa, Duo dormira où ? »

« Dans la roulotte vide des hôtes temporaires. »

« Mais les dresseurs de perroquets sont arrivés aujourd'hui ! »

« Ah, s'il n'y a pas place ce n'est pas grave, vous savez, je peux trouver un hôtel… »

« Ça va pas ? Et puis quoi encore ? »

« Il y a un deuxième lit dans ma roulotte, mais j'aurai voulu te passer un endroit plus grand. »

« Ça ira très bien Trowa. »

La roulotte de Trowa est simple et agréable. La première chose que Trowa fait en entrant, c'est de préchauffer le four.

« Ça te dit une pizza ? »

Je ne peux m'empêcher de sourire.

« Ah, tu peux m'attraper le couteau dans le deuxième tiroir ? »

C'est vrai qu'elle est pas très grande la roulotte, alors plutôt que de se marcher sur les pieds.

Oups, j'ai du me tromper de tiroir parce que dans celui-ci y que des papiers et des photos. Des photos de nous quatre…Heero, Quatre, Wufei et moi. On ne regarde jamais l'objectif, et on n'a pas l'air de savoir qu'on nous prend en photos…Là, Wufei s'entraîne avec son sabre, là Quatre répare son gundam, et là Heero qui tape sur son laptop et moi juste derrière, prêt à lui crié dans les oreilles…

Bon, Trowa n'a rien vu, on referme le tiroir discrétos, et on ouvre le bon. Oulà, on peut faire un meurtre avec ce couteau…Tu comptes m'assassiner Trowa ? En tout cas, je commence à comprendre pourquoi il est devenu architecte, la photo, le dessin…

Bon, pizza vs soupe, y a pas photo hein ? C'est la pizza qui l'emporte !

«Voilà ta couchette, j'ai mis des draps propres. »

Ah, çaa l'air super confortable, j'ai hâte de m'y allonger.

Je dors en haut, Trowa en bas. Je l'entends respirer. Je n'arrive pas à dormir. Lui non plus d'ailleurs.

« Tu dors ? »

DINGUE ! Je vous jure que ce n'est pas moi qui ai parlé!

« non. Et toi ? »

« … ? »

« Pardon, j'suis bête… »

Mais t'es con ou quoi ? C'était quoi cette question ?

« Trowa, comment as-tu su que je serai au cimetière ? Enfin pour le...Le père Maxwell ? »

« Tu… »

« Je ?…. »

« Tu parles dans ton sommeil, quand tu fais des cauchemars.»

Génial, je fais des cauchemars devant mon ex-coéquipier à 18 ans…ça craint.

«J'ai du te réveiller plus d'une fois alors… »

« Ce n'est pas grave. »

« Ben ouais, avec toi rien est grave. »

« Duo… Ce jour-là où je suis venu te chercher dans le cimetière…Après, tu as pleuré, pendant très longtemps… »

Ah, il doit pas avoir l'habitude de me voir triste, effrayé peut-être à cause des cauchemars, mais triste sûrement pas.

« …Tu as tout raconté, tout ce que tu avais vécu sur L2 dans ton enfance, Solo, l'église… Désolé, je ne savais pas. »

« C'est pour ça que tu es parti ? »

« Je ne sais pas vraiment. »

….

….

« Trowa, je sais pourquoi je ne voulais pas que tu sois avec moi. Quand tu es avec moi, tu me rappelles tout le temps la guerre. Tout ce que j'ai fait, et des fois j'ai du mal à l'accepter. Vous, vous êtes forts. Quatre, Heero, Wufei, et toi vous arrivez à vivre avec, mais moi des fois, je ne peux supporter tout ce sang sur mes mains, des fois je rêve que je suis né dans une famille normale et que je n'ai jamais été mêlé à la guerre… Que je n'ai jamais tué personne. »

Je sanglote désormais, mais j'en ai rien à faire, qu'il me prenne pour un lâche s'il veut.

« Je n'arrive pas à assumer ce que j'ai fait, même si c'est pour la bonne cause, je suis qu'un ado non ? Et si je travaille autant c'est parce que ça me permet d'oublier, de ne pas y penser. »

« Et moi je sais pourquoi je suis venu vivre avec toi Duo, c'est parce que les souvenirs de la guerre sont pesants pour moi aussi, et je me disais que si je vivais avec toi qui sourit tout le temps, j'aurais envie de m'accrocher à la vie, de ne pas baisser les bras. Même quand tu arrivais en retard, tu réussissais toujours à sourire, à me raconter ta journée…En fait, j'ai vite vu qu'au fur et à mesure, tu devenais moins joyeux, plus fatigué, comme si tu te fanais…Alors, quand j'ai compris que c'était à cause de moi, je suis parti, je suis désolé Duo. »

«Trowa…Je peux aller boire ? »

« Hum »

Je pose mon front sur le miroir, comment ai-je pu croire un seul instant à être le seul à souffrir de cette guerre ? Si Heero et Quatre se sont mis ensemble, ce n'est pas par hasard. Si Wufei s'est installé dans la même ville qu'eux, ce n'est pas non plus par hasard. Ce que nous avons vécu, au fond de nous, nous ne le souhaitons même pas à notre pire ennemi. C'est gravé en nous et nous pèse dans nos cœurs pour toujours. Trowa n'est pas venu par hasard sur L2, lui non plus ne voulait pas se retrouver seul. Et par la même occasion, grâce à lui, moi non plus je n'ai pas été seul. Et si Quatre, Heero et Wufei se sont déplacés quand j'étais malade, c'est parce que Trowa ne savait pas comment me faire face, et qu'eux l'avaient compris et qu'ils savaient qu'ils ne devaient pas me laisser seul… Je fais couler de l'eau, histoire que Trowa croit que je bois. En fait, c'est ensemble que nous nous arriverons à surmonter cette période.

Je retourne près des couchettes.

« Trowa ? »

« Oui ? »

« Merci »

« C'est moi qui te remercie, grâce à toi, j'ai découvert une chose très précieuse. »

Il ne me dit pas ce que c'est, mais je l'ai deviné, mais c'est trop tôt, il le sait, il veut me laisser le temps.

Je ne remonte pas dans le lit, tant pis pour les draps propres et je me glisse dans le sien.

« Je peux ? »

Trowa ne répond pas et hésitant, passe son bras autour de moi.

Je me blottis contre lui et niche ma tête dans son coup. Je pense que le sommeil nous a gagné très vite et allait savoir pourquoi, on s'est réveillé par terre. Le lit est vraiment trop petit.

Voilà, Trowa avait une réunion pour un nouveau projet et moi, j'avais promis, comme il rentrait tard de préparer le repas. C'est encore loupé, il est 21h30 et j'ai toujours pas quitté l'hôpital, foutue Dame Irma ! En plus j'avais vraiment voulu tout préparer, faire une jolie table, un bon repas…Merde !

Je rentre, il est 22h, pour sûre que Trowa est déjà rentré. Merde !

La table est mise, le repas est près et attention, c'est pas une pizza, mais un vrai repas vietnamien, fait entièrement maison apparemment.

« Trowa je suis désolé… »

« Ce n'est pas grave. J'étais sûr que tu ne l'aurais pas fait… »

« Euh… »

« Ecoute, chacun ses qualités, chacun ses défauts, et le tien en ce qui concerne les repas, je l'accepte sans problème. »

Le repas est vraiment très bon, Trowa est un excellent cuisinier.

« Duo ça fait au moins vingt fois que tu me complimentes, je crois que j'ai compris. »

Vers la fin du repas, un peu avec hésitation, j'ai pris la main de Trowa. Il ne l'a pas retiré.

« Merci de m'avoir laissé le temps. »

Trowa se penche au-dessus de la table et m'embrasse. Je suis aux anges.

FIN

(Je n'ai pas voulu mettre de « Je t'aime », parce que je crois que j'aime pas cette phrase, surtout que quand je l'écris, elle semble dénué de tout sens…mais je trouve que le verbe « Aimer » est très beau, mais, le « je t'aime » bof, bof…je préfère encore en japonais !