Chapitre 3. Le défi

Alphonse fonça vers Edward et l'attrapa par le bras, avant de l'emmener derrière la maison.

-Al, mais t'es malade !

-Eho, t'as réfléchi pour le cadeau de Winry ?

-Mince ! J'ai complètement oublié !

-Moi j'ai déjà trouvé, cette après-midi sans faute, tu auras trouvé quelque chose, d'accord ?

-Ouais, ouais.

Il repartit, quand il entendit une conversation, il s'approcha et «écouta discrètement.

-Alors comme ça, c'est ton anniversaire, dis moi ton rêve, je ferai tout pour le réaliser !

-Vraiment ? T'es trop sympa, Thomas ! Je voudrais…je voudrais aller à Rush Valley !

-Oh…bien sûr, nous irons. Désolé, je dois y aller.

Il partit. Edward sourit, il avait trouvé le cadeau de Winry, restait que cet imbécile ne le fasse pas avant ! Il courut le rattraper.

-Hé !

-Tiens t'es là, toi ? T'as quelque chose pour l'anniversaire de Winry, moi je sais ce qu'elle veut.

-Moi aussi et je peux t'assurer que…

-T'emballe pas, le premier à l'emmener à Rush Valley gagne le défi !

Edward sourit.

-C'est d'accord.

Il le regarda s'éloigner. Une lueur brillant dans ses yeux dorés. Après, son salaire d'alchimiste d'état lui permettait bien de faire ce voyage, non ? Il fit demi-tour et rentra dans la maison Pinako était en train de parler à Alphonse. Dès qu'elle le vit, elle lui fit signe d'approcher.

-Ed, demain qu'est-ce que tu lui offres ?

-Deux jours à Rush Valley !

-Quoi ?

-Comment tu vas faire ?

-Hé, hé ! Les alchimistes d'état sont bien payés !

-J'croyais qu'ils ne te donnaient que la moitié parce que t'étais pas encore majeur ?

-Et alors ?

-Silence ! Hurla Pinako, causant la perte de leurs tympans.

Ils mirent au point un véritable complot pour la surprendre.

C'état plus fort que lui, il ne pouvait pas s'en empêcher, il devait le faire, il devait y aller, il devait s'assurer, qu'il allait réussir. Il sortit et entreprit de chercher Thomas, il le trouva enfin, en train de travailler.

-Tiens, ne serait-ce pas le jeune Torian ?

-Je suppose que t'es venu pour quelque chose, quoi ?

-Tu comptes l'emmener quand, à Rush Valley ?

-Avant toi, quelle question !

-C'est à dire ?

Il le vit baisser la tête.

-Le mois prochain.

Il se retint d'éclater de rire. Puis il se calma.

-Pourquoi dans si longtemps ?

-Parce que figure toi que quand on travaille, on reçoit le salaire une fois par mois, mais évidemment, tu ne le sais pas. Tu es trop petit pour travailler !

-Comment ça ? Qui traites-tu de minus aussi petit qu'un grain de sable qu'on enferme dans un taille-crayon ?

-J'ai pas dit ça !

-C'est ce que tu penses !

-N'importe quoi !

-Et de toute façon, je te signale pour information que je suis alchimiste d'état.

Il le vit pâlir. Les alchimistes d'états étaient aussi connus pour leur salaire assez large.

-D'ailleurs, en parlant de ça, tu vas payer pour l'autre jour.

Il se remémora la gifle que lui avait administrée Winry et ce qu'il avait ressentit. Il avouait que ça lui avait fichu un sacré coup et il ne voulait certainement pas laisser passer ça, c'était sa faute après tout, c'était lui qu'il l'avait provoqué en duel.

-C'est qu'on s'emporte !

-Ferme-la !

Il commença par une simple attaque du bras gauche que Thomas esquiva de justesse, il se rembrunit et lui envoya la jambe sur l'épaule ce qui le fit basculer par terre. Mais il se releva bien vite et se jeta sur Edward.

Winry tourna la tête pour regarder par la fenêtre, elle était sûre d'avoir entendue du bruit, mais il n'y avait rien, elle se remit à travailler sur un plan d'un nouveau modèle d'automails pour la prochaine fois où Edward casserait les siens. Elle repensa à cet après-midi où elle les avait trouvé en train de se battre, elle avait alors donné une gifle à Edward de toutes ses forces, elle n'avait pas utilisé sa clé, c'était toujours ce qu'elle faisait lorsqu'elle était vraiment en colère. Elle regrettait un peu maintenant de s'être emportée comme ça, depuis, chaque fois qu'elle le regardait, il détournait la tête, empêchant leur regard de se croiser. Mais elle ne comprenait pas pourquoi ils se détestaient ainsi, manifestement, aucun des deux ne se connaissaient avant de s'être rencontré ici, alors pourquoi ? Elle soupira sans s'en rendre compte, et reprit son crayon pour ajouter quelques pièces sur le dessin, elle avait imaginé leur venue autrement.

Il l'avait plutôt bien amoché, mais lui non plus n'était pas dans un bon état, il avait de nombreux bleus et des ecchymoses commençait à se former sur son visage, il saignait de la lèvre aussi. Il avait enlevé son manteau rouge pour plus de liberté, mais il avait vite dû renoncer à sa veste aussi. Mais rien ne comptait d'autre que sa vengeance, il l'avait humilié. Il ne le laisserait pas s'en sortir indemne, alors que même lui, qui connaissait Winry depuis son enfance, ne s'entendais pas aussi bien avec elle, que Thomas, ce qui le mettait en rage.

Un coup envoyé en pleine poitrine envoya Thomas contre le mur, il s'écroula. Edward tenta de reprendre son souffle. Il n'eut pas le temps de réagir quand Thomas lui envoya un coup de pied à la naissance de l'automail de sa jambe, ce qui fit sauter une vis. Il essaya de faire un pas en avant afin de riposter, mais sa méka-greffe émit un grincement comme une protestation et lâcha, le faisant s'écrouler lamentablement par terre. Thomas se releva avec difficulté et prit le chemin de la maison. Edward lui attrapa la cheville, l'amenant avec force au sol.

-Crois…pas…que c'est avec une jambe en moins…que j'abandonnerais… !

Thomas voulut le frapper mais Edward stoppa son bras juste à temps, il comprima douloureusement son poignet et lui retourna le bras dans le dos. Il réussi à se relever dans un ultime effort et envoya Thomas contre le mur une fois de plus. Il le laissa écroulé sur l'herbe et partit derrière la maison pour ne pas se faire voir de quelqu'un. Pourtant, il avait fait le mauvais choix.

Il sentit sa jambe lui faire défaut, l'attirant vers le bas, il se laissa tomber, et s'appuya sur un arbre. Il ferma les yeux et tenta d'oublier la douleur, chose vaine. Des pas lui firent rouvrir les yeux, il regarda qui était là, erreur fatale.

-Edward, qu'est-ce qui t'es arrivé ?

Winry s'agenouilla près de lui et passa la main sur son œil enflé.

-Aïe, tu me fais mal !

Il voulut se dégager, mais un éclair de douleur l'en dissuada, il étouffa un cri.

-Edward…

Elle posa sa main sur son automail.

-Qu'est-ce que tu as fait ? Qui t'as mit dans cet état ?

Il tourna la tête, ayant trop honte pour lui répondre. Elle s'assit près de lui et passa son bras su ses épaules. Il tourna la tête vers elle, surpris qu'elle fasse preuve de tant de douceur avec lui. Des gouttes de sang se détachèrent de sa lèvre et tombèrent sur le bras de Winry, tâchant la pâleur de sa peau. Elle le remarqua et se leva. Elle lui tendit la main.

-Viens, je vais te soigner.

Il s'appuya contre l'arbre et s'aida de la main de Winry pour se relever. Il se mordit la lèvre pour ne pas crier de douleur.

-Quoi ? Tu m'as dit que tu étais tombé sur des bêtes sauvages dans la forêt ! Qu'est-ce qui t'es arrivé alors ?

-Tu vas te fâcher si je te le dis.

-Dis-le ou je te blesse moi-même, Mme clé anglaise en sera très heureuse !

-D'accord, je vais te le dire, c'est bon !

Il hésita, ne le giflerai-t-elle pas encore une fois ? Il n'oublierait jamais ce qu'il avait ressenti, de la tristesse, de la colère, de l'incompréhension et une furieuse envie de réduire ce Torian en charpie. Il n'avait plus osé regarder Winry dans les yeux et avait tout fait pour l'éviter, pourtant, elle, elle était venue, et 'avait soigné, comme si rien ne s'était passé. Il l'avouait, il avait vraiment honte. Il devait s'excuser après tout. Mais comment ? Il n'avait jamais été doué dans les relations avec les gens, il ne savait jamais quoi dire de réconfortant et avait l'impression de toujours tout faire de travers. Il choisit de juste lui répondre franchement.

-Je me suis battu avec Thomas.

Il tourna la tête et fixa u n point attendant le contact de la clé anglaise sur sa tête, mais rien ne vint. Il la regarda, elle avait l'air grave et il remarqua dans ses yeux de la tristesse.

-Pourquoi ?murmura-t-elle. Pourquoi vous battez-vous, pourquoi vous vous détestez autant ? Je ne comprends pas, explique moi !

-Même si je t'expliquai, Winry tu ne comprendrais pas, laisse, t'occupes pas de ça, c'est pas tes affaires. Dit–il.

Il se leva.

-Merci pour les soins.

Il ferma la porte et entendit un sanglot. Il abattit alors son poing sur le mur le plus proche, jamais il ne s'était senti idiot ce point. Il sortit pour retrouver sa vis, il était temps, sa jambe commençait à grincer sérieusement. Il releva la tête.

-Edward, qu'est-ce que tuas eu ?

-Oh, Thomas.

Alphonse soupira.

-Tu ne peux pas le laisser ?

-Non, il n'aura pas Winry.

-Et pourquoi tu y tiens tant ? Tu l'aimes aussi ? dit Alphonse d'un ton où Edward remarqua une pointe d'amusement.

-Non, pas du tout !

-Mais bien sûr !

Il poursuivit Alphonse jusqu'à l'épuisement. Ils rentrèrent pour manger, Winry n'était pas là.

-Où est Winry ?demanda Alphonse à la place d'Edward.

-Dans sa chambre, elle a dit qu'elle n'avait pas faim et qu'elle allait se coucher, je ne sais pas ce qu'elle a, ça m'inquiète.

Ils mangèrent en silence. Ils se couchèrent et Edward se demanda si elle lui aurait pardonné le lendemain. Il devait lui annoncer son cadeau, elle serait sûrement très heureuse. Il se retourna dans son lit. Demain serait un autre jour, un de ces jours où il pourrait voir le sourire resplendissant de Winry qui lui faisait tant plaisir. Oui, vraiment, demain elle oublierait toute sa rancune envers lui, et de plus, il aurait gagné contre Thomas, il aurait gagné le défi.

Ouf, fini le chapitre 3 ! J'ai eu énooormément de plaisir à l'écrire et j'ai hâte de savoir si vous aimez, alors reviews !